Economie

Entreprises: Jadis fleuron de l’économie congolaise, aujourd’hui disparues

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E lles étaient nombreuses les entreprises à porter haut l’économie congolaise. Actuellement, la plupart d’entre elles ont disparu. C’est le cas du géant ‘’Plantations Lever au Congo ( PLC)’’. 

Souvenirs douloureux des travaux forcés et des brimades, mais aussi nostalgie d’une prospérité perdue s’entrechoquent à Lusanga (ex Leverville) dans la province du Kwilu, ancien foyer de la multinationale anglo-néerlandaise Unilever en RDC. De l’ex Leverville, à environ 570 km à l’est de Kinshasa, subsistent aujourd’hui des vestiges de villas envahis par des herbes hautes, des bureaux abandonnés, et des usines en ruine.

Après l’indépendance, les plantations industrielles de Lusanga et de sa région s’essoufflent, du fait d’une baisse de rendement des palmiers, de la concurrence de la production d’Asie du Sud Est, et surtout de la zaïrianisation, la politique de confiscation des entreprises étrangères initiée par Mobutu en 1973. À la suite de négociations, Unilever recouvre l’intégralité de son outil de production en 1977. À partir de ce moment, ce groupe décide de se concentrer sur le marché intérieur (alimentation et fabrication du savon). Mais la concurrence d’une huile artisanale de moins bonne qualité vendue bien moins cher dans un environnement de déliquescence économique finissent par avoir raison de leur rentabilité. Unilever se désengage progressivement et cède l’intégralité de ses actifs restants en 2009 après les deux guerres ayant ravagé le Congo ( 1996 et 2003).

Les navires rouillés dans le port de SCPT (Ex ONATRA) 

Scibe Airlift chute avec Mobutu

Créée en 1979, la société Scibe Airlift (issue du holding Scibeli Société commerciale et industrielle Bemba et Litho) a fait la fierté du ciel congolais. D’une flotte de deux aéronefs, elle est passée à 10 aéronefs en 1986 employant environ 10.000 agents avec 29 destinations. La déliquescence croissante de la flotte restante, la chute du régime Mobutu qui fut un soutien proche de l’entrepreneur Jeannot Bemba, et les nombreux incidents enregistrés lors des opérations eurent raison de la crédibilité de la compagnie, qui poussée par une insolvabilité financière importante, s’est vue forcer de se déclarer en faillite en 2002.

 Zaïrianisation et pillages à la manette

En 1973, sous l’instigation du président Mobutu, des biens appartenant à des étrangers ont été redistribués à des Congolais dans le but de créer une élite économique nationale. Et cela sans compensation. Non préparés à leurs nouvelles fonctions, les bénéficiaires mirent à sac ce qu’ils trouvèrent. L’échec fut tel, que la rétrocession amorcée plus tard ne changea pas la donne. Les pillages qui ont lieu en septembre 1991 ( Premier pillage) et en janvier 1993 à Kinshasa et dans les principales villes du pays ont détruit l’outil de production. Par conséquent, plusieurs étrangers ont rejoint leurs pays. Limete Industriel en pleine expansion est devenu l’ombre de lui-même. Des entreprises comme Goodyear (fabrication des pneus), Ray O Vac ( fabrication des piles)… ont toutes fait faillite.

Canards boiteux

Si d’autres ont carrément disparu, certaines existent encore, mais dans un état déplorable. La Société congolaise des Transports et Ports (SCTP) dont l’existence florissante remonte à l’époque coloniale présente un tableau sombre actuellement.

José Makila Sumanda, PCA de la SCTP révèle que l’État congolais doit à la SCTP une dette de 400 millions USD. Le 5 novembre 2020, le PCA est allé voir le Premier ministre pour en discuter. Armand Osase dénonce quant à lui la construction des ports privés dans le littoral de la SCTP tant à Matadi qu’à Boma. Sans compter plusieurs mois d’arriérés de salaire des agents. La situation actuelle de l’ex ONATRA est la conséquence de plusieurs facteurs : la vétusté et l’insuffisance des équipements et infrastructures, le déséquilibre financier chronique, la masse salariale supérieure aux encaissements, le vieillissement du personnel, les méthodes de travail et de gestion désuètes, limitant le niveau d’activité de l’entreprise, la mettant dans une situation défavorable dans un environnement de plus en plus compétitif.

JM MAWETE

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