Politique

PPRD : dans l’Opposition bon gré mal gré

Il a fallu du temps pour que le FCC reconnaisse que la majorité a changé de camp. Alors qu’il va mal en son sein, le PPRD va faire de l’Opposition. Tiendra-t-il lorsqu’on sait que, loin d’être une sinécure, celle-ci est un chemin de croix ?

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Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation politique créée en 2002, pendant le règne de l’ex-président Joseph Kabila, va pouvoir évoluer dans l’Opposition. Tout laisse à croire que ce ne sera pas facile car le parti traverse une crise sans précédent et cela n’augure pas un bon lendemain pour plusieurs raisons.

 Premièrement, les violons ne s’accordent pas au sein du parti entres différents responsables. La cacophonie y a élu domicile au point qu’on ne sait plus qui dirige qui. Jadis l’homme fort du PPRD, le Secrétaire permanent Emmanuel Ramazani Shadary est aujourd’hui très contesté par les jeunes du parti qui lui demandent de déposer sa démission.

Ces jeunes qui se rangent derrière Jimmy Ngalasi, leur leader, exigent aussi la réhabilitation de Serge Kadima, président de la Ligue des jeunes du parti, que Ramazani avait suspendu. Devant l’imbroglio qui s’est installé, d’aucuns se demandent ce qu’en pensent les anciens secrétaires généraux que sont Chikez Diemu, Evariste Boshab et Henri Mova Sakanyi.

 Deuxièmement, au niveau de l’Assemblée nationale, 42 députés nationaux du parti parmi lesquels Jean-Pierre Lihau et Guy Mafuta Kabongo ont individuellement adhéré à l’Union sacrée de la nation. Face à une pareille situation, le PPRD n’influencera aucune décision à la chambre basse tout comme à la chambre haute du Parlement. Sinon, sans ses partis satellites et ses alliés, le PPRD ressemble à un steak à poivre, mais malheureusement sans poivre.

Troisièmement, le PPRD a besoin d’avoir un président qui le gère au quotidien comme cela est le cas avec les autres partis politiques. La gestion par procuration a affiché ses limites. Or, ce n’est pas ça l’ambition de Joseph Kabila qui est toujours discret, taciturne et indéchiffrable. Les opposants ont pourtant la grande gueule et sont taquins, provocateurs… Martin Fayulu a eu à traiter Félix Tshisekedi de marionnette et à qualifier l’Union sacrée de seconde grossesse de la coalition FCC-CACH. Cette nature ne sied pas à JKK.

Il faut reconnaitre que faire de l’Opposition dans le contexte africain ou congolais n’est pas facile. C’est même synonyme de souffrances et ça demande des nerfs solides pour supporter l’oppression, la pression, des arrestations et emprisonnements, l’exil forcé, l’interdiction de manifester ainsi que des tirs et gaz lacrymogènes… Maurice Kamto, au Cameroun, Diane Rwigara au Rwanda et Bobi Wine en Ouganda en savent quelque chose. Par exemple, l’opposant Severo Moto de la Guinée Equatoriale avait été jugé par contumace et reconnu coupable d’avoir voulu renverser le président Teodoro Obiang Nguema, avant d’être condamné à cent soixante-deux ans de prison.

Certes Joseph Kabila Kabange n’a encore rien dit, mais au Front commun on reconnait que la majorité appartient maintenant à l’Union sacrée. « La majorité a viré, nous sommes dans l’Opposition », constate Joseph Kokonyangi. Après sa tournée qui l’a conduit à Abou Dhabi, aux Emirats et au Zimbabwe, l’initiateur du PPRD est rentré dans le Grand Katanga.

 HESHIMA

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