Société

Psychologie : La rivalité féminine

La vie est ainsi faite : les rapports humains se caractérisent par une rivalité latente ou carrément
expressive. Cette friction semble toutefois se
montrer plus prégnante auprès de la gent féminine au point de s’interroger sur la particularité
psychologique de ce comportement.

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L a sentence latine affirmant que l’homme est un loup pour l’homme – homo homini lupus – indique à ne point en douter que les relations entre les hommes sont quasi inévitablement empreintes d’une dose de conflit. Dans une certaine mesure, on en vient à se demander si ce comportement ne serait pas en soi l’essence même de la vie, incitant les individus à se surpasser par une émulation entre eux. Ces différends s’observent ainsi dans la vie professionnelle, au sein des familles, au sein des couples et même des relations comme l’amitié, censées être débarrassées de tout antagonisme, n’y échappent pas. Au-delà du principe de l’attraction des contraires et par opposition, de répulsion des semblables, la cause de cette situation tiendrait de la nature humaine elle-même, faite à la fois d’instincts primaires et de raisonnements. Cela fait agir l’individu, d’une part de manière impulsive pour la sauvegarde de ce qu’un chacun peut estimer être ses intérêts et d’autre part, par le fait de s’armer d’une conviction propre, dans la conduite à adopter devant le cours des choses et par-là objecter, s’il le faut, par rapport au point de vue d’autrui.

 Dans ce contexte, du côté de la gent féminine, ses agissements résultent de l’éducation inculquée génération après génération à même d’expliquer pourquoi dans cette catégorie d’individus, la rivalité a tendance à s’exacerber avec plus d’acuité.

Le beau sexe

En effet, dans l’inconscient de l’espèce humaine cultivé depuis des millénaires, la qualité principale attendue d’une femme est la beauté physique. De fait, pour qu’une femme soit appréciée, c’est d’abord son apparence extérieure qui est  prise en considération : le premier commentaire sur elle portera sur l’harmonie des traits de son visage, le charme de son sourire, l’élégance de son maintien, la coquetterie dont elle fait preuve….

Tout est donc mis en condition pour que la femme s’investisse dans l’esthétique de chaque partie de son corps, de la pointe de ses cheveux à celle de ses ongles. Et à ses atouts s’ajoutent sa capacité à enfanter et à être utile à son foyer plus qu’à la société. Pendant ce temps, ces exigences ne le sont pas pour l’homme à qui il est demandé de faire preuve d’intelligence, de force physique…, tout autant certes, sujettes à une rivalité, mais alors que chez ce dernier, les motivations sont d’ordre socio-économique au point de l’amener pour atteindre son objectif à composer avec ses pareils, chez la femme cela relève surtout plus de la futilité et de l’émotionnel, avec inclination pour sa part de se montrer intransigeante envers ses semblables.

 Ainsi, cet esprit de concurrence entre femmes se remarque d’abord par leur façon de s’observer, de s’épier même en se dévisageant de la tête au pied, parfois discrètement, parfois avec insistance, en ne s’embarrassant pas à tourner la tête au passage d’une autre femme pour bien l’examiner sous toutes les coutures. Tels sont les germes de la rivalité féminine.

Les amis mâles de Josiane, qu’elle préfère d’ailleurs côtoyer plus que les femmes « pour éviter des problèmes inutiles » aime-t-elle se justifier, connaissant   déjà son jugement porté sur une autre femme, aiment la taquiner sur telle ou telle autre croisée en chemin. Au point de devancer sa réponse lancée en chœur : « Oui, elle est bien, mais… » puis faire succéder la mise en valeur des défauts, soit de dire qu’elle est trop grosse, ou trop mince et même franchement maigre, trop petite ou être un grand échalas, ou de lui trouver les lèvres trop épaisses, ou encore de trouver qu’elle fait genre avec tout le sens qu’elle est seule à sous-entendre….

De la sorte, le fait de vouloir surpasser l’autre sinon de ne pas être égalée par elle développe en la femme le réflexe de la suspicion et pourquoi pas une paranoïa à se faire déboulonner de son piédestal. Cela provoque souvent en elle un sentiment de suffisance voire de supériorité qui se refuse à toute divergence ou en tout cas à se faire écraser et ne pas se voir être préférée à une autre. Ou alors, lorsqu’elle est consciente de son infériorité en termes de beauté ou de jeunesse, c’est la jalousie qui s’installe.

 Le sexe faible

La contrepartie de cet investissement dans la beauté a pour incidence d’affaiblir la femme et aussi par instinct, de donner de l’ampleur à son agressivité pour se défendre. En situation de faiblesse, supposée ou réelle, toute espèce vivante a pour réflexe naturel l’autodéfense : dans ces conditions, seule la survie prévaut.


Il va de soi que dans ce contexte, cette réaction attise la rivalité. Le lien s’établit de la sorte entre le sentiment décrit plus haut de ne pas vouloir être dominée et pour se faire, sortir ses griffes pour effrayer et éloigner l’adversaire considéré comme tel. Choses que la femme sait bien faire. 

Ainsi pour bien confirmer que cette agressivité résulte de la rivalité entre personne de même sexe, la femme se montrera plus complaisante à l’égard d’un homme, certainement parce qu’elle accepte d’emblée la force de ce dernier et voir en son homologue de même sexe une ennemie de tout instant. D’ailleurs, le jugement qu’une femme portera sur une autre femme et un homme se fera à l’avantage de ce dernier : une femme trompée en voudra plus à sa rivale plutôt qu’à son conjoint envers qui elle se montrera compréhensive pour déverser toute sa colère sur l’autre jugée seule responsable de la situation.

Certes parler de sexe faible, c’est envisager en partie la force physique car en réalité ce n’est pas elle qui est déterminante étant entendu que les humains ne vivent pas dans une jungle où le combat au corps à corps n’est pas systématique. D’ailleurs, contrairement à cette idée longtemps admise, les études scientifiques démontrent que physiquement les femmes sont plus résistantes que les hommes face à la famine ou à la maladie. 

Face à cette vérité scientifique, il s’agit de préférence de relever l’erreur accumulée depuis l’aube des temps, assimilée à tort par la femme et qui l’a amenée à se dévaloriser entre elles et cultiver les prémisses de la rivalité. Dans l’entretemps, cette faiblesse apparente ne correspond en rien à ce qui peut se voir lorsque la femme entre en scène pour comploter, faire preuve de méchanceté gratuite…

Les acquis de la rivalité féminine

Néanmoins, comme il est reconnu, à quelque chose, malheur est bon ! Au moins, le premier mérite de cet antagonisme, surtout s’il n’est qu’en sourdine est celui de permettre à la femme de s’améliorer, de se mettre au diapason d’une personne appréciée malgré les critiques qui peuvent être décernées à cette dernière. On remarque ainsi que tout en fonctionnant en mode concurrentiel, les femmes finissent par adopter de meilleures manières, plus d’élégance, et en principe plus de sagesse et d’intelligence. 

De plus, avec le monde moderne et la promotion de la parité, la femme est davantage conviée à pousser au plus loin les études pour occuper des postes dans la société. Dans cette optique, le critère subjectif sur sa seule beauté n’occupe plus la place primordiale sur le jugement que l’on peut porter sur elle.

Cependant, à ce stade, la rivalité entre elles ne s’estompe pas nécessairement. Déjà pour la poursuite des études, c’est encore les femmes qui sont les premières à se déconseiller d’embrasser de longues filières sous le prétexte de ne pas se donner de chance de trouver un mari à leur issue, avec en prime de manquer une maternité. 

Si en soi, une rivalité sentimentale, pratiquée en toute sportivité, pour arracher le cœur d’un homme libre peut se comprendre, au niveau professionnel, la dissension avivée peut intervenir entre collègues, entre subalternes et supérieures ou entre partenaires au point d’empêcher le meilleur épanouissement en raison de suspicions permanentes qui n’ont toujours pas de justifications fondamentales. Et cela peut de ce fait conduire à des conséquences regrettables en termes de promotion, de gain de marchés… 

Toutefois, la prise de conscience par la femme de sa véritable valeur devrait avoir le mérite de déplacer la friction mesquine qui caractériserait ses attaches au sein de son genre pour l’emmener sur le terrain de la compétition du savoir-faire pour finir par se faire reconnaitre en toute sincérité par ses vis-à-vis féminins et améliorer leur entente.

HESHIMA

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