Dans le gouvernement Sama Lukonde, ce membre issu d’Ensemble pour le changement de Moïse Katumbi occupe la régalienne fonction de Vice-Premier ministre chargé des Affaires étrangères, en remplacement de Marie Tumba Nzeza.
Ce technocrate, ancien deuxième vice-président du Haut conseil de la République-Parlement de transition (HCR-PT) et premier vice-président de l’Assemblée nationale entre 2006 et 2009, s’est toujours distingué sur les questions parlementaires. Même après sa nomination, l’élu de Katako-Kombe, dans la province du Sankuru, avait toujours à donner à la chambre basse du Parlement. Il est allé défendre son projet de loi modifiant et complétant la loi organique sur le fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Dans ce projet de loi, inspiré par un groupe de treize députés nationaux, Christophe Lutundula propose notamment le changement des règles de désignation des membres du bureau de la CENI.
Pour cet ancien magistrat, un membre de la CENI ne devrait pas appartenir à une organisation politique ou à une association de la société civile alliée à une organisation politique au cours de cinq dernières années précédant sa désignation. Aussi, seules les associations qui travaillent sur l’éducation civique électorale ou l’observation électorale devraient présenter des candidats.
Une matière grise
Là où la matière grise fait autorité, Christophe Lutundula n’est jamais loin. Ce n’est pas de manière fortuite qu’en 2016, dans le G7, un groupe de sept leaders politiques de la MP (Majorité présidentielle) qui avait quitté Joseph Kabila pour réclamer l’alternance démocratique, il s’occupera des questions institutionnelles.
Désormais, le leader de l’Alliance des démocrates pour le progrès (ADP), son parti politique, mettra aussi son savoir-faire au bénéfice de la diplomatie congolaise, en quête de rayonnement depuis l’avènement de Félix-Antoine Tshisekedi à la tête du pays.
Il vient trouver la RDC à la tête de la présidence tournante de l’Union africaine. Aux côtés de Félix Tshisekedi, président de l’UA, Lutundula fera office de président du Conseil exécutif de l’Union africaine pour l’exercice 2021-2022.
Conciliateur
Il trouve aussi une administration diplomatique congolaise au bord du chaos avec des problèmes de frais de fonctionnement et de logement des représentations à travers le monde. Il devrait peser de tout son poids pour obtenir de l’Etat congolais le décaissement des fonds nécessaires pour ses représentations diplomatiques. Au-delà, et en fonction des moyens du pays, ses atouts stratégiques seront très attendus dans l’ambition de réduire le nombre de ces représentations sur base d’une étude minutieuse d’importance et d’efficacité.
Christophe Lutundula, c’est aussi la réputation d’un homme d’Etat conciliant. Face aux velléités de divisions intestines dans son fief électoral, l’homme a toujours été diplomate et pondéré, appelant régulièrement ses frères et sœurs à ne pas tomber dans le piège des politiciens cherchant à diviser pour mieux régner.
De toute façon, entre la législation et la diplomatie, il n’y a qu’un pas.
HESHIMA