Interview

Jules Alingete, Gardien des biens publics de l’État

Le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi veut redorer l’image de la RDC longtemps considérée comme l’un des pays le plus corrompu et où les détournements des biens publics restent impunis. Pour y parvenir, il lui fallait un expert des finances, un homme fort et surtout loyal. Il décida de nommer Inspecteur Général des Finances le 7 juillet 2020 sur ordonnance présidentielle, Jules Alingete Key, spécialiste des finances pour assumer sa vision et lutter contre l’impunité.

L’homme ne supporte pas voir les deniers publics prendre une destination contraire à ce pourquoi ils ont été destinés au départ. À ce jour, il a démontré qu’il connait par cœur toutes les combines utilisées pour fraudes et il n’ignore rien des arcanes des finances congolaises. Sa rigueur dans la traque de détourneurs fait de lui l’homme fort du régime Tshisekedi.

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En moins d’une année, Jules Alingete Key a su dire halte aux détourneurs, déniché les fossoyeurs de l’économie congolaise et déjoué les stratégies de vol des deniers publics. En peu de temps, il a imprimé ses marques à la tête du service supérieur de contrôle du gouvernement en matière des finances qu’est l’Inspection générale des finances ( IGF), au point de devenir le symbole de la lutte contre la corruption en RDC.

 Une moisson abondante

En homme qui sait fleurer le mensonge, démasquer les bluffeurs et comprendre comment se transmet les dessous des tables, il s’est mis sans atermoyer au travail de démantèlement des réseaux maffieux.

Après son entrée en fonction, très rapidement il a frappé le cœur des fausses exonérations. Ayant recensé plus de 1300 exonérations injustifiées, il proposera au gouvernement de les annuler et d’imposer des pénalités conséquentes aux bénéficiaires indus. Pour Jules Alingete, les exonérations sont strictement interdites par la loi des finances publiques et le budget 2020 en tient compte. « Elles ne constituent pas une matière autorisée selon le droit OHADA », précise-t-il.

D’autre part, l’IGF ne tarde pas de constater qu’il y a mégestion des fonds covid-19. Les enquêtes menées aboutissent vite à la conclusion selon laquelle il y a eu mégestion caractérisée des fonds publics alloués à la prise en charge de la riposte sanitaire de covid-19.

Le 12 août 2020, soit un mois et quelques jours après son arrivée aux affaires, Jules Alingete transmet le dossier à la justice. Si les interpellations se font attendre, sur les 27 millions de dollars débloqués par l’Etat congolais pour la lutte contre le coronavirus, seule une partie dérisoire est justifiée. Le sulfureux dossier est celui du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo dans lequel Augustin Matata et d’autres personnes sont citées comme présumés détourneurs.

 Une nouvelle ère a sonné

On a beau décrié le coulage des recettes en RDC, mais les mailles du filet n’avaient jamais rien attrapé auparavant… En effet, sans une stratégie de lutte contre la corruption, toutes les réformes fiscales ne peuvent rien donner. Jules Alingete Key est justement bien placé pour lutter contre l’impunité, le détournement et coulage des deniers publics.

Entant qu’expert fiscaliste, il passe les institutions au crible. Outre la chaîne de dépenses qu’il surveille sans cligner les yeux, il a dans son viseur les régies financières, la Banque centrale, les services d’assiettes, les entreprises de l’Etat et les gouvernements provinciaux.

 Après la descente de ses forces spéciales au Lualaba, Richard Muyej était en face de lui en avril 2021 à Kinshasa et avec lui, ils se sont entendus sur la nécessité de mettre en place une chaîne de dépense provinciale.

Un homme qui pose des actes

Ils ne sont pas nombreux, à part un certain Kazumba du temps du Maréchal Mobutu, qui se sont démarqués dans la traque des détourneurs. Un ancien ministre de la Justice avait été nommé conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

 Cependant, il n’avait inquiété personne ou traduit quelques individus devant les cours et tribunaux. Pourtant, il ne cessait de répéter que la RDC perd 15 milliards de dollars par an, affirmant que la corruption gangrène gravement les institutions de la République. Mais, lorsqu’il entrait en fonction, Jules Alingete avait affirmé qu’il y a des miches très importantes auxquelles l’IGF fait face. « « Nous allons essayer de voir ce que nous pouvons ramener et préserver ainsi les caisses de l’Etat », avait-t-il affirmé. A ce jour, les recettes de l’Etat augmentent dans de nombreux secteurs grâce au travail qu’il abat avec ses forces spéciales.

Un homme détesté

Cependant, Jules Alingete n’a pas la tâche facile parce que les gens qu’il met en cause utilisent parfois leur argent pour jeter de l’opprobre sur lui. On dit de lui que c’est tambour battant et devant la presse qu’il livre les fruits de ses enquêtes en jetant en pâture l’honneur de certaines personnalités. En effet, intransigeant l’homme répond souvent du tac au tac.

Après avoir dit dans une vidéo que tous les voleurs et corrupteurs se cacheraient au Sénat, José Makila l’a accusé d’outrage au Sénat et a voulu que la chambre haute du parlement saisisse le chef de l’Etat pour obtenir son audition. Toutefois Jules Alingete dit ne pas craindre les intimidations d’où qu’elles viennent dès lors qu’il bénéficie du soutien de la population congolaise en général et du chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi en particulier.

 Un chevronné aux affaires 

  Alingete key a de l’étoffe. Spécialiste en fiscalité, expert-comptable, il est l’un des meilleurs experts congolais en climat des affaires… Ce Licencié en sciences économiques de l’Université de Kinshasa qui a fini ses études en 1988, a franchi tous les échelons jusqu’à devenir IGF en 2010. Il est le genre de personnes que tout le monde aimerait avoir dans son équipe pour consolider son action. Bruno Tshibala Nzenzhe, ancien Premier ministre, n’a pas hésité de recourir à son expertise, en l’employant à ses côtés comme conseiller technique spécial chargé du climat des affaires. L’homme a aussi travaillé comme Directeur de cabinet adjoint au ministère de l’Economie, … 

 HESHIMA

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