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CENI : entérinement de Denis Kadima, début d’une longue crise de légitimité ?

Au regard de l’entérinement controversé de Denis Kadima comme président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), point n’est besoin d’être prophète pour prédire qu’il y aura une grande crise de légitimité à l’issue des prochaines élections.

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Une fois encore, la population congolaise a assisté à une scène qu’elle avait déjà vécue : l’entérinement, le 16 octobre 2021, de Denis Kadima, comme c’était le cas de celui de Ronsard Malonda. Ce qui est sûr, la crise de légitimité sera « longue et populaire » étant donné qu’il y a une forte contestation.

Pour nombreux membres de l’Union sacrée, l’heure est à la jubilation. Le professeur André Mbata qui a dirigé la commission mixte paritaire qui a traité les différentes candidatures pendant deux mois, se dit heureux et espère voir le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, prendre incessamment une ordonnance pour investir les membres entérinés de la CENI.

D’autre part, les représentants de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et ceux de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) sont très déçus. Pour le pasteur Eric Senga de l’ECC qui parle de l’illégitimité, il s’agit là d’un bond vers l’inconnu. Du côté Front commun pour le Congo (FCC) où on grince les dents, on désapprouve la démarche tout en dénonçant la fraude. Quant à l’Ensemble de Moïse Katumbi, elle fustige la corruption, le débauchage et le forcing de « Christophe Mboso ». Lamuka qui n’a cessé de dénoncer la politisation de la CENI, est aussi déçu.

 Espoirs ou désespoirs

Une fois de plus, la population congolaise qui espérait voir les choses se dérouler autrement reste encore à ce jour, sur sa soif. Les ecclésiastiques dont le groupe de six confessions religieuses et celui de deux autres ont déçu. Après un long moment de divergences, de blocage de la machine, ils aboutissent au même scénario que celui du passé. Après le long bras de fer, le camp des six que dirige le patron des églises du réveil au Congo, Dodo Israël Kamba, peut se frotter les mains. Seulement, le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi est face à une situation difficile parce qu’il n’y a pas eu consensus, une raison pour laquelle il avait refusé de confirmer l’entérinement de Malonda. Cette jurisprudence colle Fatshi à la peau comme une sangsue. Lui, en tant que garant du bon fonctionnement des institutions, est devant un choix cornélien.

Nombreux sont ceux qui pensent toutefois que Félix Tshisekedi peut encore faire quelque chose en vue de présenter un bilan plus ou moins équilibré à la fin de son mandat en 2023. Ce qui est sûr, dans le domaine des infrastructures, il peut rattraper le retard enregistré en donnant un coup de boost à ce qui est en chantier, le cas du projet Tshilejelu. Il peut en outre impulser d’autres projets en multipliant des initiatives du genre opérations «pas d’école sans bancs» et «zéro trou» lancées respectivement par Tony Mwana à Kabeya Kamwanga (au Kasaï oriental) et par Jean-Michel Sama, à Kinshasa. Il en va de même du programme de développement de 145 territoires de la RDC, lequel permettra à terme à chaque Congolais de bénéficier de quelque chose.

Les Congolais pourront également profiter de l’embellie que connaît la mobilisation des finances publiques, due à la lutte contre la corruption que mène notamment l’Inspection générale des finances (IGF),. Cela pourrait jouer un rôle important pour l’amélioration des salaires des enseignants et autres fonctionnaires de l’Etat. Pour cela, le chef de l’Etat a 2022 et une partie de 2023 pour un tant soit peu redorer les blasons et assouvir la soif des Congolais par rapport à toutes les promesses faites. 

 Hubert Mwipatayi

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