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Elections de 2023: Face à la crise de légitimité, une volonté nationale forte appelée à s’installer

Avec le divorce, sans casse, du mariage FCC-CACH, la République démocratique du Congo a évité, sans doute, une crise politique majeure. Mais certains signes avant-coureurs annoncent de véritables soubresauts avec la manière dont le dossier CENI s’est dénoué.

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A environ deux ans des élections prévues en 2023, une impasse plombe le processus électoral. Les huit confessions religieuses ne se sont toujours pas accordées sur le nom du futur président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Le délai supplémentaire de 72 heures leur accordé par le président de l’Assemblée nationale est largement dépassé. Les catholiques et protestants font bloc pour stopper la candidature de Denis Kadima présentée par l’Église kimbanguiste et soutenue par six confessions religieuses.

 Pour un processus de désignation du président de la Centrale électorale qui a commencé depuis avril dernier, cela parait interminable aux yeux de plusieurs observateurs. Cela fait penser justement à une crise qui couve déjà au pays. Il faut avouer que cela n’a pas encore affecté les institutions politiques et administratives. Mais si rien n’est fait, le pays pourrait connaître une crise politique générale. De quoi susciter l’option d’un dialogue politique pour pouvoir négocier la suite des événements, au cas où le processus électoral prendrait un grand retard.

Risque de glissement

L’interminable bras de fer qui oppose depuis des mois les représentants des huit confessions religieuses commence déjà à agacer les Congolais. « Ils seront responsables du glissement du calendrier électoral qui peut arriver en 2023. Ils bloquent les choses alors que le temps passe. Je demande au bureau de l’Assemblée nationale d’aller de l’avant. On ne peut pas bloquer tout le monde à cause d’un groupe de gens », a-t-ont entendu des Congolais réagir dans les rues de Kinshasa.

 Les prochains mois, on s’attend à des discussions sans fin entre les chefs des confessions religieuses. Le tandem Catholique-protestant, sentant le risque de glissement venir, a préféré demander à Corneille Nangaa de conduire des opérations du processus électoral en attendant que son successeur soit désigné. Une posture qui laisse penser que le bout du tunnel est encore loin.

Eviter une crise majeure

Face à l’impasse sur la désignation des animateurs de la CENI, il y a aussi des risques d’un enlisement général de la situation. Une chose à éviter, puisque cela conduira inéluctablement vers un glissement de la date constitutionnelle des élections (2023). L’occasion sera propice aux chasseurs des postes de crier à la convocation d’un dialogue politique.

 Dans cette situation, Félix Tshisekedi a un rôle à jouer. Celui de veiller au bon fonctionnement des institutions. Lui qui a été proclamé vainqueur de la présidentielle du 30 décembre 2018 et investi, le 24 janvier 2019, en présence de Joseph Kabila. Une première alternance au pouvoir sans effusion de sang depuis l’indépendance en 1960. Cet événement historique s’entend tel un devoir moral pour Félix Tshisekedi. Il doit, lui aussi, rendre le pouvoir pacifiquement au bout d’un ou de deux mandats afin de pérenniser cette alternance. Histoire d’éviter au pays une énième crise de légitimité.

 Dido Nsapu

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