Politique

Assemblée nationale : Mboso sur une chaise éjectable ?

Depuis quelques jours, une fronde couve à la chambre basse du Parlement. Elle vise le président de cette institution que certains parlementaires accusent notamment d’être en complicité avec le gouvernement sur la perception illégale de la taxe RAM.

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Le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’kodia Mpuanga est dans le viseur de certains députés nationaux. En pleines vacances parlementaires, ces élus regroupés au sein du Collectif des députés nationaux de 26 provinces (C26) ont convoqué une réunion, ce vendredi 28 janvier 2022, au Palais du peuple, pour statuer « en homme libre » sur la gestion de l’Assemblée nationale par le bureau Mboso.

En ligne de mire, ces élus s’attaquent à une mauvaise gestion de leur chambre par le bureau Mboso. Ils épinglent la « complicité » entre le président de l’Assemblée nationale et le Gouvernement sur les questions liées au massacre dans l’Est de la République démocratique du Congo mais aussi sur la perception « illégale » de la taxe RAM (Registre des appareils mobiles).

Dans ses points à traiter en forme de griefs, ce collectif mentionne aussi la « perte du pouvoir législatif » de l’Assemblée nationale, en voie de considération comme un « organe sous-traitant » de l’Institution Président de la République. Il y a également la neutralisation et la manipulation des autres membres du Bureau et organes de l’Assemblée nationale (Commissions et Groupes parlementaires).

Le Collectif  accable encore Mboso sur l’utilisation « abusive » des frais de fonctionnement de l’Assemblée nationale pour des activités politiques autres, notamment la mobilisation des « délinquants » pour des démonstrations populaires et contrainte des élus à un « vote orienté selon l’intérêt du Président de la séance et ses alliés dans l’ombre » ainsi que la manipulation et la mauvaise gestion des députés nationaux issus de l’opposition.

Mboso visé !

Depuis bien longtemps, Christophe Mboso était dans l’œil du cyclone de certains élus. Le président de la chambre basse du Parlement est toujours accusé d’être trop « protecteur » du Gouvernement, notamment sur la question sécuritaire mais également dans le dossier RAM où il y a eu des plénières électriques à l’Assemblée nationale. Sur le dossier RAM, par exemple, plusieurs députés nationaux sont restés contre cette taxe. D’ailleurs, la Commission économique, financière et contrôle budgétaire (ECOFIN) de l’Assemblée nationale avait demandé, le 11 décembre 2021, la suppression « sans délai » de la taxe RAM. Cela, après avoir constaté que les fonds générés par cette taxe ne sont pas retracés. « Votre commission a le regret de vous annoncer que le RAM n’est ni dans le budget général, ni dans les comptes spéciaux même là où on ne peut pas le trouver dans les budgets annexes. Nous sommes allés jusque-là, on n’a pas retrouvé RAM », avait rapporté à la plénière, Boris Mbuku, président de l’ECOFIN. Mais cette demande de suppression est donc restée lettre morte jusqu’à ce jour.

Stratégie pour renouveler le bureau ?   

En dehors de ses revendications évoquées ci-haut, ce Collectif des députés nationaux de 26 provinces n’a-t-il pas l’intention de faire table rase de tout le bureau Mboso ? Puisque à y regarder de près, si Jean-Marc Kabund, premier-vice président de ce même bureau, ne revient pas en grâce aux yeux du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, et qu’il ne démissionne pas toujours, les députés de l’Union sacrée de la Nation seront obligés de le destituer. Veulent-ils en profiter pour refaire tout le bureau de l’Assemblée nationale ? Ou ont-ils l’intention de faire descendre uniquement Mboso de son perchoir ? Des réponses à ces questions viendront certainement de l’évolution des faits politiques avant le 15 mars, jour de la rentrée parlementaire.

Pour l’instant, le Parlement a habilité le Gouvernement afin de légiférer sur des matières telles que la prorogation de l’état de siège dans les deux provinces en proie aux massacres des civils, à savoir, le Nord-Kivu et l’Ituri. Mais, aussi, la ratification de quelques accords des crédits et prêts pendant que cette institution législative est en vacances.   

Heshima

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