International

8 Mars 2022 en RDC : quelles avancées pour les droits des femmes?

L’humanité célèbre, ce mardi 8 mars 2022, la journée internationale des droits des femmes. En République démocratique du Congo, une amélioration des droits des femmes s’est constatée ces dernières années, particulièrement sur le plan politique.

Published

on

Initiée en 1907 par Clara Zetkin, une figure historique du féminisme, enseignante, journaliste et femme politique allemande, la journée du 8 mars est célébrée quasiment à travers le monde. Cette année 2022, en République démocratique du Congo, elle est célébrée sous le thème : « l’autonomisation des femmes et filles dans le contexte de lutte contre le changement climatique et la réduction des risques des catastrophes ». Un thème local fixé par le gouvernement congolais. Et au plan mondial, le thème est : « L’égalité aujourd’hui pour le développement durable ». 

Si les thèmes sont tournés, cette année, vers l’environnement, les avancées enregistrées au pays sont beaucoup plus politique et sociale. Depuis 2006, année de l’organisation des premières élections générales et pluralistes du pays, une avancée notable avait été constatée. C’est la reconnaissance par la constitution du 18 février 2006 de la parité entre l’homme et la femme. L’article 14 de la loi fondamentale stipule que : « L’Etat garantit la mise en œuvre de la parité homme-femme ». Même si ce principe ne s’applique pas encore dans sa totalité au sein des institutions, mais il a permis au pays de faire des pas supplémentaires dans la marche vers les droits des femmes.

Selon l’ONU-Femmes, de 2006 à 2018, le nombre de femmes élues à l’Assemblée nationale est passé de 8,4 à 9,8 %, alors qu’il était de 9,7 % en 2011. En 2018, 50 femmes ont été élues et siègent à l’Assemblée nationale. Elles représentent 10,3 %. Depuis 2006, 5 présidents du bureau se sont succédés à l’Assemblée nationale. Parmi eux, il y a eu une femme, Jeannine Mabunda. Au sein du bureau que cette dernière a dirigé, il y a eu aussi une autre femme, Mme Marie-Claire Alfani, questeur de la chambre basse du parlement. Actuellement, au sein du bureau Mboso il y a également deux femmes, sur les 7 membres du bureau. Il s’agit de Colette Tshomba, rapporteur adjoint, et Angel Tabu, questeur de la même chambre. Une représentativité toujours faible, selon l’Organisation mondiale des parlements (UIP) qui classe la RDC à la 154ème position en ce qui concerne la représentativité des femmes au sein de l’Assemblée nationale. Au Sénat, la chambre haute a triplé le nombre d’élues, passant de 5 dans la législature de 2007 à 19 après le cycle électoral de 2018.      

Gouvernement, un bon quantitatif

Après le gouvernement Matata où il y avait 7 femmes ministres et celui de Samy Badibanga qui en avait 8, l’équipe de Bruno Tshibala, elle, est retombée dans 6 femmes sur les 59 membres du gouvernement. L’équipe dirigée par Ilunga Ilunkamba en avait 12, soit 17 % de femmes et celui de Jean-Michel Sama Lukonde en compte 16, soit 27 %. Une nette avancée constatée au sein du gouvernement. Mais d’autres services étatiques trainent encore le pas, notamment l’armée, la police et d’autres services publics.  

Sur le plan des violences basées sur le genre, le pays a enregistré aussi quelques timides avancées. Aujourd’hui, le viol sur mineur est élevé au rang des infractions imprescriptibles. Ce qui veut dire que les auteurs de viol, quel que soit le temps, finiront toujours par être poursuivis par la justice. Et s’ils sont reconnus coupables, ils peuvent écoper des lourdes peines. Cela grâce à la volonté du gouvernement d’éradiquer ce fléau de viol au pays.            

Et la journée de ce 8 mars 2022, au-delà du thème du jour, le pays devrait aussi jeter un regard sur son parcours dans ce combat pour les droits des femmes. Un exercice qui pourra permettre de déceler les faiblesses notamment dans l’application des instruments juridiques y afférents. A titre d’exemple, le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits des femmes ratifié – sans réserve – par la RDC à Maputo, au Mozambique.

Heshima

Trending

Quitter la version mobile