Politique

Politique: Katumbi et ses hésitations avant 2023

À quelques mois de la présidentielle de 2023, la position de Moïse Katumbi par rapport à l’Union sacrée de la nation parait toujours ambigüe. Allié, opposant, l’opinion ne sait situer le président de l’Ensemble pour la République. Pourtant, ce clopinement risque de lui être préjudiciable tant qu’il ne choisira pas son camp. Les choix d’un politique indécis.

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Si certains des proches du président de l’Ensemble pour la République pensent qu’avoir adhéré à l’USN a été une erreur, vraisemblablement, ce n’est pas l’avis de leur leader. Pourtant, comme le démontrent les faits, les désaccords se corsent davantage au point que la session de mars 2022 au Parlement s’est ouverte dans un contexte de méfiance entre le parti de Moïse Katumbi et l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Il semble même que les pros Katumbi n’ont pas été consultés pour la loi électorale qui doit être débattue au cours de la session en cours. 

Visiblement, l’entente entre les deux camps ne tient plus qu’à un fil, étant donné qu’on accuse le camp présidentiel d’avoir débauché certains des membres du parti de Katumbi et plusieurs cas l’illustrent. Le Ministre Christophe Lutundula, par exemple, dit soutenir déjà la candidature de Félix Tshisekedi à la présidentielle de 2023.

Clopin-clopant 

C’est depuis plusieurs mois que le climat de discorde se développe autour du processus électoral. Moïse Katumbi avait tracé deux lignes à ne pas dépasser, faute de quoi il quitterait le navire « Union sacrée » : l’examen par le Parlement d’une loi qui exclut tout Congolais né d’un parent étranger de postuler en 2023 et l’absence d’un consensus autour de la CENI. 

Lorsque le président Tshisekedi n’a pas tenu compte de sa demande de rejet de l’équipe dirigée par Denis Kadima, Moïse Katumbi n’avait pas hésité de brandir la menace… Il avait annoncé des consultations au terme desquelles il devait se prononcer. 

A Kisangani, alors qu’il devait clarifier sa position au sein de l’USN, face à ce qui parait comme une « bouteille à l’encre », Katumbi Chapwe avait encore joué à l’autruche. Tout le monde était resté bouché bée lorsqu’il dira : « Je suis avec eux dans l’USN, mais je n’accepterai pas de bêtises ». 

L’USN, un piège ? 

À regarder de près la manière dont Moïse Katumbi agit politiquement, c’est comme s’il est « entre l’arbre et l’écorce ». 

Certains diraient qu’Ensemble pour la République était piégé. Mais, si tel est le cas, n’importe qui se trouvant dans une situation pareille penserait modifier son plan. En réalité, lorsqu’on découvre qu’on a été arnaqué politiquement, on se ravise le plus rapidement possible. Or, le président de l’Ensemble pour la République y va tout simplement d’une main morte. Au lieu d’éviter le péril qui se profile à l’horizon, il s’évertue à mettre imprudemment le doigt dans l’engrenage. 

Une affaire d’amitié 

Avant d’aller à Genève, Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi étaient plus que liés. Une fois au pouvoir, Fatshi avait tout fait pour que son « frère de lutte » retourne au pays, passeport congolais en mains. Lui qui, à l’époque de Joseph Kabila, était devenu presqu’un « apatride ». Un mandat d’arrêt international avait même été lancé contre lui, au moment où André Atundu déclarait qu’il avait une nationalité confuse du fait d’avoir renoncé à la nationalité italienne sans avoir fait une quelconque démarche de recouvrement de la nationalité congolaise. Peut-être que l’ex-gouverneur du Katanga recule chaque fois qu’il se souvient qu’il fut un moment où il était poursuivi pour usurpation de nationalité, recrutement de mercenaires et dans plusieurs autres affaires.

 Félix Tshisekedi étant encore à son premier mandat, Il se pourrait que ce ne soit pas encore l’heure de parler de penaltys. Lui qui, s’en souvient-on, s’était opposé au troisième mandat de Joseph Kabila, d’où l’histoire du troisième penalty… « Je suis très heureux parce que le 3ème faux penalty n’a pas été marqué », avait-il dit.

 Que des tergiversations… 

L’indécision de Moïse Katumbi à se prononcer sur l’USN contraste avec l’implantation de son parti politique qu’il fait avec pompe à travers le Congo. Il cherche des lobbyings aux USA, à l’instar de Martin Fayulu et de Félix Tshisekedi, et ne lésine pas sur les moyens. Par exemple, il a engagé trois cabinets depuis juin 2021 (King & Spalding, le Groupe DCI et Brownstein Hyatt) pour un montant de 80 000 dollars par mois. Depuis, le travail qui est fait en sa faveur porte des fruits au point que les USA se sont opposés au projet de loi de Noel Tshiani. Pourquoi fait-t-il tout ça ? Est-ce pour 2023 ? Il n’y a que lui qui a la réponse à cette question. 

HESHIMA

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