Société

Vidéo intox de Kaniama Kasese : « il n’y a pas de traitement inhumain », rassure le général J-P Kasongo Kabwik

Le commandant du Service National a, dans une interview accordée à la presse, ce lundi 15 août 2022, dénoncé la désinformation liée à une vielle vidéo d’une prétendue torture des ex-Kuluna dans le centre pilote de Kaniama Kasese, dans le Haut-Lomami.

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Le général major Jean-Pierre Kasongo Kabwik s’est étendu longuement sur ces images des ex-Kuluna qui circulent sur la toile. Il a d’abord reconnu l’authenticité de cette vidéo tout en précisant qu’elle date du mois de novembre 2020. Ces images ne sont pas liées aux ex-Kuluna venus du Lualaba comme d’aucuns essaient de le faire croire. D’après le numéro un du Service National, ces jeunes visibles dans la vidéo faisaient partie de la première vague ayant rallié Kaniama Kasese en novembre 2020. Ils ont subi cette sanction parce qu’ils avaient foulé au pied le code de bonne conduite du Service National en commettant des actes de vol dans les champs avoisinant le centre pilote. 

« Quand j’ai vérifié avec mes services, j’ai pu noter quelques éléments. D’abord, je confirme que c’est effectivement à Kaniama Kasese où les jeunes sont en train d’être encadrés. Deuxième chose, la vidéo n’est pas récente. Elle date de 2020 en fin novembre. Lorsque vous regardez le fond de la vidéo derrière, vous allez remarquer qu’il y a des habitations, mais qui étaient temporaires. C’est lorsqu’on avait reçu ces jeunes en novembre 2020. Ils avaient passé nuit là-bas. Ces habitations n’existent plus. Ces jeunes vivent maintenant dans les matériaux durables. Ces habitations ont été détruites en décembre 2020. C’est durant cette période que la vidéo a été tournée. Après vérification, il s’avère que ces jeunes ont été fouettés parce qu’ils sont allés voler dans les champs des paysans précisément dans le champ de l’ancien gouverneur du Haut-Lomami, Masangu. C’est lui qui s’était plaint pour dire les bâtisseurs ont volé du manioc et du maïs. Le commandant de l’unité de la toute première vague a estimé qu’il fallait les sanctionner», a d’emblée expliqué. 

Dans ce premier bataillon des ex-Kuluna, certains ont été fouettés et non torturés. Ils avaient volé le manioc et le maïs dans les champs d’un ex-gouverneur de la province. « Il n’y a donc pas de traitement inhumain », insiste le général-major Kasongo Kabwik. Par peur que la situation se généralise, le commandant de l’unité, sur le lieu, les avait fouettés pour dissuader d’autres ex-Kuluna qui allaient pu tenter la même aventure. « Que pouvez faire le pauvre commandant de l’unité ? Selon le rapport qui m’a été donné, le commandant avait peur que la situation se généralise [...]. Le commandant a estimé qu’il fallait commencer par une punition de corps. Il fallait les fouetter. Il l’a fait de manière pédagogique, pas avec une mauvaise intention. Il ne faut pas qu’on prenne ça pour un traitement inhumain. Ils ont été sanctionnés devant tous les autres bâtisseurs pour dissuader les autres. Imaginez que les 650 qui ont fait partie de la première équipe se comportaient de la même manière. Qu’est-ce qu’on n’allait pas dire ? On allait dire que les autorités ont transféré l’insécurité de Kinshasa vers le Katanga. Les gens allaient être plus sévères en disant qu’on l’a fait sciemment », a-t-il fait savoir. 

Par ailleurs, Jean-Pierre Kasongo Kabwik a dénoncé des politiques qui veulent tirer des dividendes derrière cette vidéo en voulant saper le travail du Service National. 

« Les gens qui ont diffusé cette vidéo sont de mauvaise foi parce qu’ils ne l’ont pas diffusé dans son entièreté (…). Pourquoi cette vidéo a été mise en circulation seulement aujourd’hui ? Ce qui est choquant, dramatique et regrettable dans notre pays, c’est que quand un travail commence à prendre de l’ampleur, il y a toujours des gens qui veulent jeter les peaux de bananes au lieu d’encourager et d’accompagner. Ça devient une campagne de dénigrement et découragement. J’aimerais que les gens qui ont fait circuler cette vidéo nous disent qu’est-ce qu’ils auraient voulu qu’on fasse. S’ils étaient devant cette situation, qu’est ce qu’ils allaient faire ? Les supplier ? Si on avait raté avec le premier bataillon, le processus allait s’arrêter« , a estimé le patron du Service National. 

Il a également souligné que ce bataillon des bâtisseurs concernés par cette vidéo ne sont même plus à KaniamaKasese. « Ces jeunes ont des matricules. Ils ont un salaire et une prime. Ils sont en train de faire un travail formidable. Ils construisent des écoles et des hôpitaux. Ils ne sont même plus à Kanyama Kasese. Ils sont déjà partis« , a-t-il dit 

Service National victime des coups politiques ?  

Le moment de la publication de cette vidéo sur la toile ne semble pas anodin. L’opération de rassemblement des ex-Kuluna au Lualaba a visiblement rencontré l’adversité politique dans cette province, faisant ainsi du Service National une victime des tirs croisés entre des politiques. Partout ailleurs, ces opérations ont été une réussite. Dans la ville de Kinshasa, toutes les vagues ont pu rallier le centre pilote sans anicroche. Il en est de même pour la province du Haut-Katanga, le Kongo central ainsi que l’étape du Lualaba, en dépit des dividendes politiques que certains tireurs des ficelles cherchent à avoir.         

Heshima 

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