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Expansion du conflit en RDC : l’Ouganda peut-il mettre ses menaces à exécution ?

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Après la chute de Goma et de Bukavu, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) vont-ils progresser en Ituri ? La question mérite d’être posée après les menaces proférées, le week-end dernier, par le général Muhoozi Kainerugaba, fils du président ougandais Yoweri Kaguta Museveni, et chef de l’armée ougandaise (UPDF). L’armée congolaise, de son côté, tente d’appeler la population de Bunia au calme.

Lundi 17 février, une psychose s’était emparée des Congolais de la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, au nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette psychose était liée à la présence des militaires ougandais aperçus dans cette ville. Le week-end, le chef de l’armée ougandaise avait menacé d’attaquer la ville de Bunia sous 24 heures. « Avec l’autorité du général Yoweri Museveni, commandant suprême de l’UPDF, je donne exactement 24 heures à toutes les forces présentes à Bunia pour rendre les armes. S’ils ne le font pas, nous les considérerons comme des ennemis et les attaquerons », avait écrit Muhoozi Kainerugaba, samedi, sur son compte X.

Ce fils du président ougandais, qui a l’habitude de publier des messages provocateurs sur la politique étrangère de son pays, a déclaré avoir reçu pour cela le feu vert du chef de l’État ougandais. Cette liberté de publication contrarie Kampala. Un porte-parole de l’armée ougandaise a dit ne pas pouvoir s’exprimer sur le dossier, d’après une source kenyane.

Prendre ses menaces au sérieux

Si le patron de l’armée ougandaise a la réputation de publier des contenus parfois futiles sur l’ancien réseau à l’oiseau bleu, depuis la chute de Goma, fin janvier, ses publications doivent désormais être prises au sérieux. En décembre, l’homme avait promis d’attaquer Goma pour y neutraliser les mercenaires « blancs » qui collaboraient avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Même si les militaires ougandais n’étaient pas visibles dans les attaques des rebelles du M23 et de l’armée rwandaise (RDF) contre la ville de Goma, et même lorsque ces mercenaires se sont rendus, l’ombre de l’Ouganda plane toujours sur ce conflit armé.

Le rapport du groupe d’experts des Nations unies démontre l’implication de l’Ouganda dans l’avancée des rebelles en RDC. D’ailleurs, les rebelles et les troupes rwandaises qui avaient pris la cité de Bunagana étaient passés par l’Ouganda. Désormais, son attention se porte sur Bunia, une ville clé de l’Ituri, province déjà en proie à l’insécurité grandissante avec la présence des groupes armés tels que CODECO, mais aussi des terroristes des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe d’origine ougandaise et qui a fait allégeance à l’État islamique.

Les FARDC calment la population

D’après le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée en Ituri, la présence de l’armée ougandaise à Bunia s’inscrit dans le cadre de la coordination des opérations conjointes FARDC-UPDF pour traquer les terroristes ADF. « Nous venons d’effectuer la première réunion avec le gouverneur militaire de l’Ituri. À ses côtés, le commandant de la 32ème Région militaire et le commandant du secteur opérationnel, mais également une délégation de l’armée UPDF. C’était dans le cadre des opérations conjointes pour que nous puissions conduire les opérations de manière coordonnée et ordonnée », a déclaré, lundi, Jules Ngongo. Face à cette situation, l’armée appelle la population au calme et à vaquer librement à ses occupations. Ce porte-parole a aussi annoncé deux autres réunions qui se tiendront dans l’idée de continuer à harmoniser les opérations entre les deux armées.

Heshima

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