Culture

Chadwick Boseman, une étoile s’éteint.

Des témoignages tombent de partout, du milieu hollywoodien à celui du showbusiness, aucun mot n’est aussi fort pour rendre hommage à celui dont le rôle du Roi T’challa dans le long-métrage Black Panther a révélé plus d’une qualité qui n’étaient jusque-là pas reconnues à la race noire et à la communauté afro américaine. L’entraide, la solidarité, la bravoure, la fierté culturelle, l’identification à la souche africaine, la capacité à se développer grâce aux richesses intrinsèques du continent noir, voici quelques messages que le film de Ryan Coogler fait passer depuis 2018 à la mémoire collective.

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Photo: Shutterstock

La nouvelle a fait l’effet d’une bombe. Même si depuis sa dernière apparition par vidéo publiée sur son compte instagram pour participer à une levée de fonds, où l’acteur athlétique comme le souhaitent souvent les rôles de super héros, est apparu extrêmement maigre, de nombreuses personnes s’inquiétaient à son sujet, personne n’imaginait Chadwick tirer sa révérence à tout juste 43 ans. Et pourtant, il fallait se faire à cette réalité désastreuse, le Wakanda a succombé d’un cancer de colon contre lequel il luttait depuis 2016.

Des hommages planétaires
Un hommage « à la hauteur d’un roi », selon le réseau social Twitter. L’annonce de la mort de Chadwick Boseman, acteur phare du film à succès Black Panther, a reçu plus de sept millions de « like » sur Twitter, qui a annoncé qu’il s’agissait d’un record.

« Incarner le roi T’Challa dans Black Panther avait été le grand honneur de sa carrière », affirme sa famille dans ce communiqué publié sur les comptes de Boseman sur les réseaux sociaux, dont Twitter. Toujours selon le texte, l’acteur est décédé « chez lui, entouré de sa femme et de sa famille ».

Une enfance de grâce !
Né à Anderson en Caroline du Sud, en novembre 1976 de l’union de Leroy, un travailleur d’une usine spécialisée dans les textiles et de Caroline, Chadwick est le cadet de sa famille composée de trois enfants.

Brillant élève que ça soit à l’école T.L Hanna ou à l’Université Howard à Washington ou encore à la British American Drama Academy d’Oxford, Chadwick a séduit de nombreux auditoires.

C’est d’ailleurs surpris par son intelligence que le célèbre acteur Denzel Washington va par l’entremise de l’actrice Phylicia Rashad, financer les études du jeune Boseman à Oxford.

« Un hommage « à la hauteur d’un roi », selon le réseau social Twitter. »

Dès sa tendre jeunesse, celui que le monde appellera désormais Wa Kanda, a très vite compris qu’il est fait pour l’art dramatique, le théâtre avant de passer par la télévision et plus tard le cinéma. Un destin tout tracé que seul un cancer de colon a pu briser.

Black Panther, la révolution du cinéma !
Chadwick Boseman a joué dans plusieurs films et séries télévisées, avant de crever l’écran avec Black Panther.

New York police judiciaire, les Experts de Manhattan, Retour à Lincoln Heights, Urgences, Lie to me, Cold case, sont entre autres les séries télévisées qui l’ont mis sur orbite.

C’est à partir de 2012 qu’il fait ses débuts à Hollywood, enchaînant succès après succès avec The Kill Hole, 42, Get on up, Blockbuster God of Egypt.

En 2017, les studios Marvel le contactent pour le rôle phare dans Black Panther. L’histoire de cette épopée, Chadwick la maitrise, il a déjà joué ce film au théâtre. Il accepte l’offre de Ryan Coogler et s’ouvre, une année plus tard, les chemins de la gloire car le film est un carton plein. Les salles de cinéma refusent du monde, les tenues du film deviennent des costumes culte dans des clips ou des soirées masquées.

Cependant, que retenir de « Black Panther », son chef d’oeuvre ? C’est un film qui a véritablement révolutionné le monde culturel noir. En plus d’avoir été salué par la critique et d’avoir rapporté plus de 1,3 milliard de dollars US dans les salles de cinéma du monde entier, le film a été largement considéré comme une étape culturelle importante en raison de la présence d’une distribution majoritairement noire et d’un réalisateur noir, Ryan Coogler.

Le metteur en scène afro-américain Ryan Coogler mêle fantaisie et réflexion politique dans “Black Panther”, une reprise de l’histoire d’un roi africain imaginé déjà par la société “Marvel CinematicUniverse” à la fin des années 1960.

C’est la crème d’acteurs afro américains qui ont tourné aux côtés de Boseman dans le projet Black Panther. Des noms bancables d’hollywood tels que la Mexico-Kényane LupitaNyong’o (Academy Awards), Angela Bassett, Forest Whitaker, Daniel Kaluuya, entre autres.

Le film de tous les records
“Black Panther”, premier super-héros noir auquel Marvel consacre un film, continue sa course en tête du box-office nord-américain, raflant 66,3 millions de dollars pour son troisième week-end d’exploitation et 501,7 millions depuis sa sortie, selon la société spécialisée Exhibitor Relations.

Le film n’a cessé d’enchaîner les records depuis sa sortie et il est désormais “le troisième film à avoir passé le plus rapidement la barre des 500 millions en Amérique du Nord”, après le site Box OfficeMojo.

Le natif de la Caroline du Sud voit son rêve brisé. Celui-ci comptait retrouver « Black Panther » en 2022.

Les meilleures critiques !
Au sortir de « Black Panther », les critiques les plus intrépides sont conquis et ne tarissent d’éloges à l’endroit du chef-d’oeuvre.

La communauté afro-américaine va beaucoup fêter la sortie de ce film, avec des personnages auxquels elle va s’identifier”, a expliqué à BBC Afrique la journaliste Naya Ali, spécialiste de la pop culture et fondatrice du “pure player” féministe Gonz.

Ce film de super-héros africains est original dans la mesure où “en Occident il y a une vision péjorative de l’Afrique”, ajoute-t-elle, soulignant que “quand on parle de l’Afrique en Occident, on pense à l’enfant noir qui meurt de faim, on ne pense jamais à des pays qui progressent économiquement, où (…) les gens travaillent pour s’en sortir”. D’ailleurs à ce sujet, Boseman lui-même a déclaré l’année dernière que le film avait changé ce que signifie être “jeune, doué et noir”.

“Dans les films afro-américains et les films français, on ne voit pas beaucoup d’acteurs noirs. Dans les rares fois où ils sont représentés, les acteurs noirs sont dans le rôle du voleur et d’autres rôles négatifs”, a fait remarquer Naya Ali.

Interrogé sur la particularité de “Black Panther”, Paul Dergarabedian, de la société spécialisée dans le box-office comScore, a dit à l’Agence France-Presse que “c’est une histoire (…) très ancrée dans la culture afro-américaine”.

Le magazine “Time” a mis Chadwick Boseman, l’un des réalisateurs du film, en couverture de son dernier numéro, avec le titre : “Le pouvoir révolutionnaire de ‘‘Black Panther”.

Ce film valorise le continent noir. Wakanda, le pays imaginaire du film, rompt avec le stéréotype de l’Afrique sinistrée.

Les réalisateurs ont mis en scène une contrée riche, jamais colonisée, qui accueille les réfugiés des nations les plus pauvres. C’est une autre image de l’Afrique qui est projetée, celle d’une Afrique émergente, dont l’avenir sera radieux. Une présentation en avant-première du film a eu à Nairobi, au Kenya. Cette nouvelle production cinématographique est sortie le même jour en France et aux Etats-Unis.

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