Nation

Gouvernement Ilunga Ilunkamba, un an après, que sont devenus les 15 piliers ?

Le Programme que Sylvestre Ilunga Ilunkamba a présenté le 03 septembre 2019 devant les représentants du Peuple, comprenait quinze piliers traduisant fidèlement, d’après lui, les besoins urgents du congolais et les axes majeurs à effet transformateur de la situation désastreuse que connaissait le Congo, au moment de son intervention.

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Photo: Shutterstock

Il déclarait à cet effet, « Le programme qui vous a été décliné n’est pas parfait. Il a au moins l’ambition de faire renaitre, dans le coeur de chaque congolais, une nouvelle conscience et une nouvelle espérance ». C’est une vision de redressement de la RDC, avait-il renchéri. Voici les quinze axes devant soutenir l’action du Gouvernement Ilunga Ilunkamba :
✔ La pacification du pays ;
✔ La promotion de la réconciliation, de la cohésion et de l’unité nationale ;
✔ La lutte contre la corruption et les crimes économiques ;
✔ La diversification de l’économie et la création des conditions d’une croissance inclusive ;
✔ La lutte contre la pauvreté et la marginalisation sociale ;
✔ L’amélioration de la gouvernance dans la gestion des ressources naturelles, des entreprises du portefeuille et des finances de l’Etat ;
✔ L’amélioration du climat des affaires et promotion de l’entreprenariat et de la classe moyenne ;
✔ La diversification de l’économie et création des conditions d’une croissance inclusive ;
✔ La Modernisation des infrastructures de base et aménagement du territoire national ;
✔ La Promotion et développement des technologies de l’information et de la communication ;
✔ La lutte contre le changement climatique et création des conditions de développement durable ;
✔ L’amélioration des conditions sociales avec comme principaux accès : l’éducation comme clé du changement et principal ascenseur social et l’accès aux soins de santé pour tous ainsi que l’assurance d’une couverture de santé universelle;
✔ Le développement du secteur de l’eau et de l’électricité ;
✔ La lutte contre la pauvreté et la marginalisation sociale ;
✔ L’Autonomisation de la femme et promotion de la jeunesse.
Le 28 août dernier, au moment où David Jolino Makelele, Porte-Parole de l’équipe Ilunga présente le bilan de cette première année, Heshima Magazine s’interroge sur l’impact de l’action du premier gouvernement d’alternance.

L’heure du bilan a sonné !
D’après Jolino Makelele, les indicateurs de réussite de la première année du Gouvernement Ilunga sont au vert ou presque. Il estime que les travaux du Programme d’urgence de 100 jours dont les réalisations concrètes sont remarquables dans les secteurs suivants : la santé, l’éducation, les infrastructures routières, la voirie urbaine, etc.

Le Ministre congolais a énuméré quelques réalisations dans les secteurs précités : la construction de 42 centres de Santé, la réhabilitation des hôpitaux des camps Tshatshi, Kokolo et Lufungula, le parachèvement de 157 écoles inscrites dans le programme de construction de 1.000 écoles par le gouvernement précédent, la prise en charge de l’effectivité de la gratuité scolaire.

En rapport avec les infrastructures, le Gouvernement se réjouit de la suppression des bourbiers et la remise en état de praticabilité des routes sur un linéaire de 2.830 km, l’asphaltage de la route Boma-Muanda, la réhabilitation de 18 bacs et 32 ponts à travers l’ensemble du pays, ainsi que la réhabilitation et l’asphaltage de la voirie urbaine de la ville de Kinshasa.

Dans le même ordre s’inscrivent d’autres réalisations du Gouvernement Ilunga Ilunkamba entre autres : la réhabilitation du CPRK (ex-prison de Makala), la réhabilitation des homes des étudiants de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) et de l’hôpital provincial de référence du Haut-Katanga, le forage des puits et la construction des fontaines d’eau à travers plusieurs villes du pays : Kikwit, Kitona, Mbuji Mayi, Kananga, etc.

« Avec près de 10 milliards de dollars américains de budget, la plus grosse enveloppe de l’histoire de la RDC, l’espoir était permis de vivre une année 2020 merveilleuse, déjà qu’elle était réputée année de l’action. »

Politique-Défense-Sécurité !
Rappelant le premier pilier du Programme du Gouvernement qui est la pacification du pays ainsi que la promotion de la réconciliation, la cohésion et l’unité nationale, Jolino Makelele estime qu’une année après la mise en place de l’équipe Ilunga Ilunkamba, la coalition FCC-CACH se consolide davantage autour des questions d’intérêt national, elle se reconnaît dans un idéal commun afin de consolider la cohésion nationale, selon la vision du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Sur le plan sécuritaire, sans tergiverser, le Ministre de la Communication affirme que beaucoup de choses ont été accomplies, faisant ainsi allusion à la détermination du Gouvernement à éradiquer toutes les forces négatives avec l’appui de l’ensemble de la Nation et de la Mission des Nations Unies pour la stabilité du Congo.

Droits de l’homme et corruption !
Le Gouvernement Ilunga se félicite de premières heures de l’Etat de Droit par l’entremise de l’appareil judiciaire congolais, hier tant décrié. A ces jours, cette Justice experte dans le « deux poids deux mesures » est en train de retrouver ses lettres de noblesse avec l’avènement d’un État de droit, tel que consacré par la Constitution.

Dans le registre Droits de l’Homme, non seulement que les services de sécurité ont été humanisés, les libertés fondamentales se déclinent aisément et les manifestations publiques ne sont plus brimées”, s’est vanté le porte-parole du Gouvernement congolais. En ce qui concerne la liberté de la Presse, il a relevé une baisse sensible du nombre d’entraves à la liberté de l’information, des cas de censure, etc.

”L’État entend ainsi protéger le libre exercice de la profession journalistique et tient à la tenue des Etats généraux de la Presse, permettant de revisiter la loi sur l’exercice de la liberté de la Presse”, a-t-il rassuré.

Une économie à défis !
La première année du Gouvernement Ilunga n’aura pas été facile. Avec près de 10 milliards de dollars américains de budget, la plus grosse enveloppe de l’histoire de la RDC, l’espoir était permis de vivre une année 2020 merveilleuse, déjà qu’elle était réputée année de l’action.

Du point de vue économique, le contexte Covid-19 n’a pas du tout arrangé les affaires du Gouvernement congolais. ” Toutefois, des efforts ont été déployés dans le cadre de l’agriculture, le développement durable et les PME. Grâce à cela, la RDC a eu l’opportunité d’accéder à l’octroi de diverses facilités au titre d’appuis budgétaires auprès des institutions de Bretton Woods. En matière monétaire, le gouvernement poursuit les efforts afin de stabiliser la monnaie nationale. Ainsi, le Gouvernement a davantage rationnalisé les dépenses publiques”, s’est réjoui Jolino Makelele.

Une diplomatie agissante !
Selon le porte-parole, “la RDC affiche désormais l’ambition à réoccuper la place qui lui revient dans le concert des nations et à réhabiliter son image de marque”.
“Plusieurs actions ont été initiées par le Chef de l’Etat lui-même et le gouvernement dans le cadre du réchauffement de nos relations avec nos partenaires traditionnels, mais aussi par la consolidation des liens avec des nouveaux partenaires”, a-t-il lancé.

Gouvernement de coalition
Entre Ye meyi et bango meyi !
Cette première année d’exercice du Gouvernement Ilunga Ilunkamba a aussi révélé des incongruités rattachées à la coalition FCC-CACH. Les négociations pour la formation de cette première équipe gouvernementale avaient pris de nombreux mois entre Mbuela Lodge à Kisantu, Kingakati à des kilomètres de Kinshasa et la Cité de l’Union Africaine, résidence officielle du Président Tshisekedi ; une durée excessive qui avait soulevé des questions.

Dans l’exercice, ce qui est appelé à être un ensemble d’actions concertées a finalement été une succession de caprices et bâtons dans les roues.

Trois faits ont essentiellement retenu l’attention :
Si l’on continue de me mettre les bâtons dans les roues, je vais révoquer le Gouvernement.

Le président Félix Tshisekedi a menacé de “virer” des ministres, voire de dissoudre l’Assemblée nationale, si ses partenaires de la coalition fidèles à son prédécesseur Joseph Kabila sapaient son pouvoir en République démocratique du Congo En déclarant cette phrase en janvier pendant qu’il est en mission en Europe, Félix Tshisekedi avoue que certains membres du Gouvernement ne veulent pas travailler pour voir sa vision « Le Peuple d’abord » réussir. Ils veulent saboter son entrée en matière.

Ye Meyi a lobi (lui-même a déclaré), cette boutade est de l’ancien Vice-premier Ministre chargé de la Justice, Tunda ya Kasende, qui faisait allusion à son Autorité Morale, Joseph Kabila, le principal acteur de sa libération après de longues heures d’audition à la Cour de Cassation.

Il lui est reproché l’initiative d’une action d’envergure sans l’approbation du Conseil des Ministres. Sans arguments, Tunda Ya Kasende sera plus tard interdit d’assister au Conseil de Ministres jusqu’à sa démission.

Le contreseing de substitution !
A la fin du mois de juillet dernier, une série d’ordonnances présidentielles sont lues sur les antennes de la télévision nationale de la RDC, elles nomment les hauts cadres de l’Armée. Un bémol, le document n’est pas contresigné par le Premier Ministre en déplacement à Lubumbashi, mais par son intérimaire, le Vice-Premier Ministre à l’Intérieur.

S’en suit une dénonciation de haute trahison ou encore d’une volonté manifeste de nuire.
C’est là un ensemble des faits qui traduisent la réelle ambiance de confiance-méfiance entre deux familles politiques appelées à travailler ensemble mais qui se regardent en chiens de faïence.

A savoir où se trouve exactement la recherche de l’intérêt général ? Et si cela demeure la priorité du Gouvernement congolais dont les chiffres satisfaisants ne correspondent pas encore exactement à la vision du Président Tshisekedi, en qui toute la population a placé sa confiance.

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