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Deux jours des travaux intenses : Rubens MIKINDO MUHIMA pose le véritable diagnostic du secteur des hydrocarbures en République démocratique du Congo.

Avec une potentialité estimée à plus de 20 milliards de barils repartis dans ses trois bassins sédimentaires, la République démocratique du Congo ne produit jusque-là que plus ou moins 25 000 barils par jour. Une piètre performance que Rubens MIKINDO, l’actuel numéro un de ce secteur, veut absolument faire basculer.

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L e Ministre d’Etat, Ministre des Hydrocarbures, Rubens MIKINDO MUHIMA, ne cesse de le dire et de le répéter : « les hydrocarbures seuls peuvent révolutionner notre économie ». Depuis son avènement à la tête de ce ministère en septembre 2019, l’homme carbure de volonté pour donner corps à cette conviction. Et, sur le chemin de cette ambition, son ministère a organisé du 28 au 29 janvier 2021 à Kinshasa des journées scientifiques autour du thème : « Défis du développement du secteur des hydrocarbures en République démocratique du Congo ». 

Dans son discours d’ouverture, le Ministre d’Etat, Ministre des hydrocarbures, Rubens MIKINDO MUHIMA a déclaré : « j’exhorte les participants à ces travaux à donner le meilleur d’eux dans le but de faire la lumière qui guidera l’action du ministère des hydrocarbures vers un avenir radieux.

J’attends de vous la formulation des recommandations capables de faire rayonner ce secteur.»

 Les participants à ces assises se sont ainsi penchés sur les aspects juridiques, socio-économiques et environnementaux des hydrocarbures, afin de formuler des recommandations nécessaires dans la gestion de l’or noir congolais. Le vœu de Rubens MIKINDO est en plus, de rapprocher le monde scientifique (les géologues, les environnementalistes, les économistes, les juristes) du ministère des hydrocarbures en vue d’une collaboration plus étroite pour valoriser les compétences locales et espérer l’essor et la croissance économique de la République démocratique du Congo, par les hydrocarbures.

Le Ministre Mikindo entouré de ses collègues,
de g. à d. Moussa Mondo, José Mpanda et Thomas Luhaka 

Sous l’œil vigilant de maître Sabra MPOYI wa MPOYI, Directeur de Cabinet de Son Excellence Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre des Hydrocarbures, ces journées scientifiques ont été un franc succès à en croire les déclarations des participants. Pour rehausser les couleurs de cet événement, il y a lieu de signaler les remarquables participations des Ministres José MPANDA KABANGU et Thomas LUHAKA LOSENDJOLA, respectivement Ministre de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique, et Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire. Pendant deux jours des travaux intenses, les participants ont tour à tour suivi les exposés portant sur : 

– Le cadre légal (la loi et le règlement des hydrocarbures ainsi que d’autres législations apparentées) ; 

– La place des hydrocarbures dans les économies des nations modernes. Quid de la République démocratique du Congo ? ;

 – L’amont pétrolier (le patrimoine pétrolier et gazier de la RDC ; l’état des lieux de la mise en valeur de ce patrimoine ; défis et problématiques des investissements) ; 

– L’aval pétrolier (problématique du raffinage et pétrochimie, défis logistiques : transport et infrastructures de stockage ; défis de la distribution et de la commercialisation ; lutte contre la fraude et la contrebande dans le secteur) ;

– L’Environnement (les activités de l’exploration et de production des hydrocarbures ; Adéquation entre les activités de l’amont et de l’aval pétrolier et la protection de l’environnement) ; 

– Les mécanismes de collaboration entre le ministère des hydrocarbures et les institutions d’enseignement supérieur et universitaire du secteur ; 

– Les stratégies de développement du secteur des hydrocarbures en RDC ; A l’issue de ces échanges scientifiques, plusieurs recommandations ont été formulées dont l’essentiel se résume comme suit :

  •  Sur le plan juridique :

la nécessité de revisiter la législation sur les hydrocarbures, d’accélérer l’élaboration des actes règlementaires manquants, de régler une fois pour toutes le dossier du plateau continental avec l’Angola, d’actualiser des connaissances des bassins sédimentaires par les contrats de service, de régler tous les litiges avec les contractants dont les activités sont gelées dans les blocs

  • Sur le plan économique : 

l’accélération du processus de décaissement des fonds au niveau du Trésor public pour l’organisation des appels d’offres, mais aussi l’amélioration du climat des affaires dans la sphère des hydrocarbures, le déblocage du projet de la valorisation de gaz par l’électricité dans les concessions onshore du bassin côtier. 

Les participants encouragent les investissements dans l’exploration avec des financements innovants et courageux pour poursuivre les projets en cours. Ce qui exige de l’Etat congolais la création des mesures incitatives pour encourager le développement des infrastructures pétrolières dans les pôles de croissance que veut développer le Gouvernement. 

Il est aussi important de mettre au point un programme cohérent pour l’exploitation des énergies renouvelables et un programme pour la construction des barrages hydroélectriques afin de répondre au problème de déficit énergétique et de diversifier les ressources à exploiter.

  • Sur le plan environnemental et social :

 la nécessité de concilier l’exploration-production pétrolière avec les préoccupations environnementales en adoptant l’atténuation et l’adaptation. Il est question notamment de reprendre les discussions avec l’UNESCO et les partenaires impliqués pour la mise en valeur des blocs empiétés par les aires du patrimoine international et de mettre sur pied une structure cadastrale.

Il est également nécessaire, retiennent les participants, de réaliser des études complémentaires sur les données environnementales et sociales de base à chaque implantation d’industries d’exploitation pétrolière. Par ailleurs, dans le souci de préserver davantage les écosystèmes du Lac Kivu, les études ont été menées en 2004 et ont fait observer la présence du dioxyde de carbone à 12m de profondeur du golfe de Kabuno. Du fait de sa nocivité sur l’environnement, « Le Gouvernement avait levé l’option de dégazer le Golfe de Kabuno en vue d’éradiquer le risque d’explosion gazeuse qui pèse quotidiennement sur les populations humaines, animales et végétales vivant autour du Lac Kivu. La première phase du dégazage ayant été concluante, notre Gouvernement avait approuvé le projet de la seconde phase, celle dite du dégazage industriel, que je lui avais soumis. Et le contrat a été déjà signé entre la RDC et la société Limnological. Son démarrage est sans nul doute imminent… Du haut de cette tribune, je lance un appel pressant aux ministres ayant le Budget et les Finances dans leurs attributions, de bien vouloir accélérer le processus de décaissement des fonds nécessaires au démarrage de la phase industrielle du dégazage voulu par le Chef de l’État Félix Antoine TSHISEKEDI », a une fois de plus rappelé le Ministre d’Etat dans son allocution d’ouverture des assises.

  • Dans le secteur de l’amont pétrolier 

Plusieurs défis sont à relever pour booster la mise en valeur du patrimoine pétrolier et gazier de la République démocratique du Congo, entre autres :

 – Relancer l’exploration pétrolière dans les bassins ;

 – Améliorer la production des hydrocarbures du bassin côtier ;

 – Exploiter les gisements pétroliers et gaziers transfrontaliers ;

 – Protéger les composantes biophysiques de l’environnement ; 

– Constituer une base de données pétrolière.

16 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers

Le Ministre d’Etat, Ministre des Hydrocarbures a pour le moment sélectionné 16 blocs pétroliers (9 dans le bassin sédimentaire de la cuvette centrale, 3 dans le bassin côtier en onshore, 4 dans le Graben Tanganyika) et 3 blocs gaziers dans le Lac Kivu. Ces blocs vont bientôt faire l’objet d’appels d’offres après les travaux de matérialisation à effectuer sur le terrain par les géologues du ministère des Hydrocarbures. « Localisée géographiquement au milieu du grand continent africain et entourée de neuf pays voisins, la RDC qui dispose des grandes ressources pétrolières devrait être une des rares zones phares de la scène pétrolière mondiale. Cette position place la RDC dans une réalité stratégique en rapport avec les échanges commerciaux internationaux et du marché du pétrole brut et des produits pétroliers. Le souci étant de soutenir le développement économique national et de diminuer la dépendance énergétique », avait déclaré le patron des hydrocarbures à l’ouverture de ces journées scientifiques.

 Le Ministre d’Etat qui veut doter la RDC d’une nouvelle raffinerie dans un avenir proche pour traiter le brut sur place au pays de Lumumba sait bien que le sol et le sous-sol congolais n’ont pas fini de révéler leur secret. Il faut donc profiter au maximum de ces ressources épuisables.

  • Dans le secteur de l’aval pétrolier 

Les cadres du ministère des hydrocarbures et les opérateurs économiques de cette branche, sous le haut patronage de Son Excellence Rubens MIKINDO, ont auparavant fait un diagnostic de l’aval et relevé un certain nombre de problèmes qui gangrènent le climat des affaires en RDC, dont la fraude et la contrebande. 

C’est dans ce cadre que Rubens MIKINDO MUHIMA a lancé le programme de marquage moléculaire des produits pétroliers, qui a permis à son ministère de :

 – Lutter contre la fraude et la contrebande dans la chaine de distribution et de commercialisation des produits pétroliers ; 

– Fournir au pays des produits répondant aux spécifications internationales en vigueur en République démocratique du Congo.

« Pérenniser ces échanges »

Beaucoup de points ont été traités durant ces deux journées scientifiques, mais tout n’a pas été épuisé. Les participants ont souhaité la multiplication de ce genre d’échanges.

 Le Ministre d’Etat Rubens MIKINDO s’est ainsi engagé, dans son mot de clôture, à créer un mécanisme permanent pour « pérenniser les échanges » entre les acteurs du milieu scientifique et les acteurs de l’administration des hydrocarbures. Il a aussi promis « d’analyser profondément les différentes recommandations de ces journées et d’œuvrer pour leur mise en œuvre progressive et effective ». Un comité scientifique ad hoc pourra être rapidement mis en place quant à ce.

 Toujours selon le Ministre d’Etat, la mise en œuvre de ces recommandations pourrait donc permettre au pays de relever les défis du secteur du gaz et du pétrole en RDC, un domaine qui a tout pour apporter une contribution substantielle au budget national et ainsi contribuer au développement et à l’amélioration du bien-être des citoyens selon la vision « Le Peuple d’abord » chère au Président de la République, Félix-Antoine TSHISEKEDI qui a patronné ces journées scientifiques.

 MUHONG

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