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Les épidémies les plus dévastatrices de l’Histoire

Tout au long de l’Histoire de l’humanité, de vastes étendues ont été envahies par des épidémies aux conséquences meurtrières pour les populations sans compter leurs effets dévastateurs. L’effroi causé aujourd’hui par la pandémie à coronavirus pousse à se remémorer des fléaux d’hier.

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P lusieurs communautés humaines à travers le monde ont eu au cours de leur existence à assister à l’apparition de manière aussi surprenante qu’inquiétante à des situations sanitaires mortelles. Et avant de se convaincre de leur existence dans les livres d’Histoire, la Bible peut à elle seule effacer tout doute quant aux possibilités de contamination en masse par la peste dévastatrice ou le fléau qui frappe en plein midi à l’occasion desquels 1.000 à 10.000 personnes peuvent tomber, dès lors qu’elle l’évoque dans le psaume 91 devenu une référence incontournable depuis la survenance du Covid-19. Si hier, ce passage biblique pouvait être cité pour se convaincre de faire face à l’adversité grâce à la puissance divine quelle que soit son ampleur, au moins sa lecture confirme bel et bien l’importance des ravages des maladies même si la virulence conduit toutefois à la distinction entre épidémie et pandémie. Bien que dans les deux cas, le drame prophylactique se caractérise par la propagation rapide d’une maladie contagieuse, essentiellement d’origine infectieuse, l’épidémie se limite pour sa part à un espace plus réduit qu’il s’agisse d’une région bien déterminée ou d’un pays, contrairement à la pandémie qui compte plusieurs foyers et donc a une étendue géographique plus vaste laquelle concernerait tout un continent, si pas le monde entier. De ce fait, l’impact de la gravité de la seconde en termes de contamination, de mortalité et d’efforts d’éradication est nettement plus remarquable. En fonction, des traces historiques conservées par les archives, le souvenir des fléaux que le monde a connu a généralement pour épicentre le bassin méditerranéen pour se localiser au fur et à mesure dans d’autres parties du monde. A ce titre, les ravages contagieux dans le monde sont suffisamment nombreux par le fait même de leur désastre selon les dénominations de chacun d’eux et ce, en fonction de leur spécificité, que ce soit le choléra, la peste noire, la grippe espagnole, sans compter toutes les affectations passées sous silence car pas assez mises en évidence comme on peut l’imaginer par les calamités provoquées par les maladies tropicales comme le paludisme ou autres.

Chronologie des épidémies aux pandémies

Néanmoins, selon la chronologie historique des fléaux connus du monde, on peut mentionner ceux-ci-dessous.

 La peste d’Athènes.

En 430 av J.C., la Grèce antique où domine la cité d’Athènes est frappée par une épidémie. Elle vient d’Ethiopie, en passant par l’Egypte et la Lybie avant d’atteindre Athènes. Au moins 70.000 personnes représentant le tiers de la population de la cité trouvent la mort à l’occasion de cette épidémie qui en fait s’est avérée être le typhus plutôt que la peste. La contamination trouve son origine par l’action des rongeurs, provoquant une fièvre de 39°C, des maux de tête et un état de lassitude et d’abattement à même de susciter une crainte auprès de la population en raison de ses symptômes. La propagation de la maladie prend fin en 426 av. J.-C et conduira à la défaite des Athéniens sur les Spartiates.

La peste Antonine

Cette peste antonine ou autrement appelée peste galénique, gagne l’empire romain au moment des conquêtes germaniques de Marc Aurèle à la fin de la dynastie des empereurs Antonins à partir de 166 ap. JC pour se terminer vingt ans après. Cette épidémie aurait pour origine la variole et aurait entraîné la mort d’au moins 10 millions de personnes.

La peste de Justinien

Maladie également dénommée peste bubonique, cette épidémie a pour foyer de départ l’Égypte autour de l’an 540 et atteint l’empire romain d’Orient à Constantinople deux ans après. Provoquée par la bactérie yersinia pestis, la peste de Justinien se propage dans une bonne partie de l’Europe par le commerce méditerranéen pratiqué par les voies maritimes pour atteindre l’Italie jusqu’en Irlande et en Grande-Bretagne, voire même en Syrie à l’époque des Croisades. Elle persiste 50 ans après sa survenance pour comptabiliser entre 25 et 100 millions de décès, avec la réputation macabre d’aligner plus de 10 000 morts… par jour.

La peste noire

Causée également par une bactérie appelée yersinia pestis à l’instar de la peste de Justinien, la peste noire s’est propagée dans l’ensemble de l’Europe ainsi qu’au Proche-Orient. Elle serait responsable dans un premier temps de l’hécatombe de près de 25 millions de victimes représentant plus de la moitié de la population européenne entre 1347 et 1351, soit environ 25 millions de victimes pour dépasser largement ce chiffre avec près de 100 millions de décès à  travers le monde une fois sa réapparition, des décennies plus tard.

L’épidémie de variole chez les Amérindiens

La conquête coloniale des Amériques a entraîné la perte des Amérindiens, décimés entre 1518 et 1650 dans l’ordre de plus de 75% de la population. En cause, la variole qui s’est répandue par la suite dans d’autres parties du monde comme l’Inde, causant au moins 20 000 morts. Son éradication totale remonte seulement à 1977.

La grande peste de Londres

La ville de Londres en Grande-Bretagne fut envahie par la peste bubonique à partir de 1664. Elle s’est répandue par les bateaux de commerce venant des Pays-Bas pour prendre de l’ampleur en raison des conditions hygiéniques précaires de l’époque. 100.000 personnes, soit 20% de la population de la ville en seront victimes et l’expansion de la maladie ne prit d’ailleurs fin que grâce au grand incendie de Londres de septembre 1666 qui embrasa les quartiers les plus insalubres de la ville.

La pandémie de choléra

Le monde subit les affres du choléra au début du 19ème siècle en plusieurs vagues successives. Cette maladie pestilentielle débute d’abord en Europe occidentale et gagne l’Asie en passant par la Sibérie, puis l’Inde, l’Indonésie, les Philippines. Le MoyenOrient, l’Afrique et l’Amérique latine n’y échappent pas avec une certaine persistance en Afrique. Le nombre de victimes du choléra se chiffre à pratiquement 100 000 décès annuels

La grippe espagnole ou Influenza

Bien qu’originaire de Chine, cette contamination a été baptisée de la sorte car sa victime la plus célèbre a été le roi Alphonse XIII d’Espagne. Cette grippe s’est propagée entre 1918 et 1914 dans plusieurs pays en l’espace de trois mois. Le nombre approximatif de ses victimes monte de 30 à 100 millions d’individus et elle est considérée comme une des pandémies les plus mortelles de l’humanité, plus dévastatrice que la première guerre mondiale à la même époque.

La grippe asiatique

Trouvant sa source dans un virus provenant d’une mutation de canards sauvages et d’une souche humaine de grippe, la grippe asiatique est décelée en Chine en 1956 pour se disséminer dans d’autres parties de l’Asie comme Singapour et Hong Kong puis s’installer rapidement aux États-Unis. De 1 à 4 millions de personnes meurent de cette maladie. Une des variantes de cette grippe, dite grippe de Hong Kong, tue 1 million d’individus entre 1968 à 1969.

Le sida

Avec des premiers symptômes à dater des années 1970, le sida consécutif à un déficit immunitaire dans le corps humain voit la confirmation de son existence néfaste au départ de l’Afrique vers l’Amérique à partir de 1981. Ses effets continuent à se faire ressentir jusqu’à ce jour. 

Cette pandémie mondiale compte au moins 30 millions de morts à travers le monde et pratiquement le même chiffre des personnes séropositives qui survivent grâce à l’utilisation des moyens contraceptifs et une médication qui ne cesse de faire l’objet des recherches scientifiques.

Le coronavirus

Depuis la fin de l’année 2019, le monde est informé de cas de pneumonie affectant la population chinoise, plus spécialement  celle de Wuhan et découvre le coronavirus ou Covid-19. Cette maladie d’origine animale est transmissible à l’être humain et s’est propagée à une vitesse exponentielle depuis le début de 2020 à travers le monde avec des ravages effroyables en n’épargnant pratiquement aucun pays. Pratiquement une année après sa survenance le Covid-19 fait au moins 2, 53 millions de morts dans le monde et plus de 115 millions de malades. Les pays les plus affectés par les décès sont les Etats-Unis (537 838), le Brésil (265 500), l’Inde (157 890). En Europe, le Royaume-Uni occupe la palme avec 124 501 morts. En Afrique, l’Afrique du Sud est en tête avec 50 678 décès tandis que la RDC compte environ 700 décès. 

 Causes des épidémies


Face au constat de la propagation du fait de la contamination contagieuse des maladies, la présentation chronologique des épidémies a le mérite de dégager les causes sous-jacentes de sa propagation, soient autant de facteurs favorisants propres à l’histoire de l’humanité. Il ressort en effet que mû par la pulsion du progrès, d’aller toujours au-delà des limites des contraintes qui lui sont imposées, l’homme est sans cesse animé par l’esprit de conquête. Cette conquête peut de ce fait se présenter par la volonté de se regrouper dans des villes et autres agglomérations, de maîtriser de nouveaux marchés, soit pour vendre des produits, soit pour en acquérir. La conquête peut aussi avoir des mobiles militaires et d’occupation pour exploiter de nouvelles richesses. Avec l’évolution entre Etats, ces relations se sont toutefois transformées en rapports de coopération. Tous ces contacts se sont réalisés par voie pédestre si pas à dos d’animaux et par la suite par le canal des circuits maritimes pour parcourir de plus grandes distances comme on peut l’observer en Europe où jadis l’épicentre des mouvements des personnes et des biens se limitait au bassin méditerranéen. Aujourd’hui avec le développement technologique, les moyens aériens ont décuplé cette dynamique avec des nouvelles formes de contacts comme le tourisme sous ses différents aspects (détente, visite familiale, tourisme médical…), les études…. De ce fait, chacune des occasions de ces échanges ont donné lieu à un brassage des populations et des animaux avec les risques de contamination dû à l’absence d’anticorps chez ces êtres vivants.

Ces risques de contamination qui se développent proportionnellement à l’accroissement des échanges au départ des carrefours commerciaux comme foyers ont pour conséquence d’aggraver la contamination en le faisant passer de l’épidémie à la pandémie. Ainsi, après l’énumération de ces faits historiques, on serait tenté d’affirmer que pour se prémunir de situations récurrentes, il conviendrait de prendre le contre-pied de chacune des situations causales. Rien n’est moins évident.

 Expertises croisées

L’Histoire, c’est bien connu, apporte l’indispensable éclairage au présent et au futur, à tel point qu’un peuple qui ignore son passé est appelé à commettre les mêmes erreurs qu’il aurait pu éviter. Aujourd’hui plus que jamais, avec l’effroi sans commune mesure soulevé par le drame de la pandémie du Covid-19, sans compter les perspectives de sa résurgence en l’absence de vaccin comme de celle d’autres maladies endémiques, il est plus que nécessaire et urgent de tirer les enseignements de cette situation.

D’emblée la récurrence de pareil cas semble inévitable à moins que chaque Etat déclare l’autarcie pour éviter toutes catastrophes humanitaires ultérieures, scénario somme toute irréaliste. Il s’agit par contre d’envisager l’anticipation des découvertes pathogènes.

Par ailleurs, le désarroi provoqué par la pandémie du coronavirus a mis en lumière le réflexe du chacun pour soi ayant poussé chaque Etat à commencer par se doter des moyens de sa survie, ceux-ci étant par ailleurs insuffisants au préalable.

C’est donc dire que malgré le sursaut international subséquent, avec parfois des contradictions dans les dispositions adéquates à prendre, il se dégage que la solution pour lutter avec une meilleure efficacité contre toute maladie contagieuse passe par la prise en compte des réalités et des expertises locales. La maîtrise de l’épidémie du virus Ebola et l’examen de l’utilisation d’une plante comme l’Artemisia en sont des preuves éloquentes. C’est à ce titre, qu’il convient de se fier à la mise en place du Comité de riposte contre le Covid-19 institué en RDC pour recourir à la compétence multisectorielle de plusieurs experts agissant dans des domaines aussi variés que la médecine, la biologie, la nutrition, la culture, la communication, l’environnement… afin de s’assurer des possibilités de la victoire de l’espèce humaine sur les fléaux qui la menacerait.

Dans tous les cas une année, jour pour jour, après que la pandémie à coronavirus ait été détectée, le comité chargé de la riposte a préconisé la vaccination, dont le premier lot de vaccins est arrivé à Kinshasa début mars.

Heshima

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