Politique

Jeanine Mabunda Lioko, femme d’Exception !

Le 24 avril 2019, la République Démocratique du Congo a écrit en lettres d’or une page de son histoire avec l’élection de Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi à la tête du Bureau de l’Assemblée nationale, première femme congolaise à accéder, par vote, à cette citadelle imprenable que la gent féminine abordait avec effroi jusque-là.

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Photo: Shutterstock

Avec 375 voix favorables, Jeanine Mabunda a atteint un score impressionnant pour occuper la tête de la Chambre basse du Parlement. Des statistiques exceptionnelles pour une femme d’exception. Depuis la démocratisation de la RDC avec l’organisation des élections générales, aucune femme n’avait occupé un poste de si haut niveau, devenant la deuxième personnalité du pays en termes de préséance et la troisième derrière le Président du Sénat, en cas de succession à la tête de l’Etat.

D’aucuns relèvent le nom de Philomène Omatuku Atshakawo Akatshi, qui a été membre influente de la fameuse ACL-PT (Assemblée Constituante Législative- Parlement de transition) de l’époque de Laurent-Désiré Kabila avant d’en devenir respectivement Présidente intérimaire puis Présidente entre février et août 2003. Cependant, depuis la démocratisation du jeu politique congolais avec l’organisation des élections générales, voire depuis l’indépendance de ce pays en 1960, aucune femme n’avait dirigé la Chambre basse du Parlement congolais.

Le soutien indéfectible de ses pairs !
Muasi a tongaka mboka te (ndlr : une femme ne peut bâtir une Nation), voilà une boutade de la tradition orale congolaise qui a accompagné la stigmatisation de la femme, la réduisant ainsi à une subalterne naturelle de l’homme. Et lorsqu’une femme sort la tête de l’eau, cette assertion tend à se renforcer davantage pour souligner l’exception.
L’histoire a été changée en faveur de Jeanine Mabunda. Sa désignation par Joseph Kabila, Président sortant de la RDC et Autorité morale de la plus grande plateforme électorale du pays le Front Commun pour le Congo (FCC), actée, c’est toute la gent masculine composée des plus caciques à l’exemple de Ramazani Shadary, Mwilanya Wilondja ou encore Minaku Ndjalandjoko qui ont accompagné la candidature de cette femme d’exception. Pour lier leur volonté à l’action, ils se sont activés à faire de cette candidature, l’unique au poste de Speaker de la Chambre basse et ont tous effectué le déplacement du Palais du Peuple, le jour du vote pour contribuer à l’écriture d’une nouvelle histoire politique au pays de Lumumba.

Une reconnaissance, mieux une consécration de l’intelligence, de l’intégrité et du leadership féminins qu’incarne l’Honorable Jeanine Mabunda Lioko dont le patronyme reste à ce jour, intimement lié aux valeurs.

« « Je réitère mes vives félicitations à Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi qui est une femme non seulement dynamique mais aussi intelligente ; elle incarne le visage de l’alternance et est parmi les femmes qui font la fierté de la Nation ».. »

L’histoire a été changée en faveur de Jeanine Mabunda. Sa désignation par Joseph Kabila, Président sortant de la RDC et Autorité morale de la plus grande plateforme électorale du pays le Front Commun pour le Congo (FCC), actée, c’est toute la gent masculine composée des plus caciques à l’exemple de Ramazani Shadary, Mwilanya Wilondja ou encore Minaku Ndjalandjoko qui ont accompagné la candidature de cette femme d’exception. Pour lier leur volonté à l’action, ils se sont activés à faire de cette candidature, l’unique au poste de Speaker de la Chambre basse et ont tous effectué le déplacement du Palais du Peuple, le jour du vote pour contribuer à l’écriture d’une nouvelle histoire politique au pays de Lumumba.

Une reconnaissance, mieux une consécration de l’intelligence, de l’intégrité et du leadership féminins qu’incarne l’Honorable Jeanine Mabunda Lioko dont le patronyme reste à ce jour, intimement lié aux valeurs.

Modèle de leadership !
Dans un pays en quête de leadership féminin et fortement tourné vers l’émancipation de la femme et l’égalité des genres, des femmes qui sortent de l’ordinaire se comptent sur les doigts d’une main. Cela, suite à la discrimination sur le sexe féminin, émanant des idées séculaires selon lesquelles la femme manque d’étoffe pour des hautes responsabilités et la confinent aux taches ménagères
Une tendance que Jeanine Mabunda est déterminée à changer. Et pour ce faire, la Présidente de l’Assemblée nationale a jugé impérieux de commencer à la base : les élèves, et particulièrement les jeunes filles ! Le 24 mai 2019, une centaine d’élèves, filles et garçons, ont pris d’assaut le siège de l’Assemblée nationale. Ils proviennent du Lycée Motema Mpiko, de l’Athénée de Lingwala, de l’école Académia et du Lycée Kabambare et ont goûté aux saveurs insoupçonnées des plénières de la Chambre Basse sur invitation de sa Présidente.

Loin d’être un show ou une simple visite, cette sorte de classe promenade joue un rôle de conditionnement dans le chef de ces élèves d’aujourd’hui, cadres du Congo de demain pour qui l’image de l’Honorable Mabunda restera, assurément, à jamais gravée dans leurs esprits comme modèle de leadership. “Faire du Palais du Peuple “la Maison du Peuple” J’étais très contente de recevoir les élèves de quelques écoles de Kinshasa pour parler du rôle de l’hémicycle et des parlementaires dans le but de renforcer ce lien de proximité et surtout d’écoute” tel était le but de la Présidente de l’Assemblée nationale.

A l’exemple de Bill Clinton, ce célèbre Président américain, dont la destinée a été changée lorsqu’il a salué, à l’occasion d’une classe promenade, le Président Kennedy.

De manière particulière, les jeunes filles ayant assisté à cette plénière auront été témoins oculaires des capacités féminines à diriger un espace majoritairement, voire traditionnellement masculin.

De multiples ovations, des applaudissements nourris et chaleureux, des élèves admiratifs et émus — presqu’aux larmes — qui font la queue pour une photo ou une poignée de main.

Elles ont désormais un exemple miroir, une jurisprudence pour briser tous les plafonds de verre que la société congolaise a imposés dans le but de limiter leurs champs d’actions à des travaux ménagers ou de faible portée.

Briser les plafonds de verre !
Le 29 août dernier, Madame Mabunda Lioko a octroyé une vingtaine des bourses d’études à quelques étudiantes membres de sa formation politique, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD). Dans son allocution, elle est revenue sur la nécessité de voir les femmes embrasser la politique congolaise : « Il est temps que la femme congolaise s’intéresse à la politique et choisisse un parti pour y oeuvrer ». C’est dans cette perspective que la Présidente de l’Assemblée nationale a jugé nécessaire de former la classe féminine montante de son parti en lui permettant de poursuivre un cursus universitaire dans les établissements nationaux.

Il convient de relever que la Présidente de la Chambre Basse du Parlement congolais figure parmi les cadres triés sur le volet ; un coup d’oeil à son curriculum vitae très fourni, permet contempler avec admiration le parcours brillant de cette élue de Bumba dans la Province de la Mongala. Plusieurs fois diplômée d’Universités (ndlr : Université Catholique de Louvain et de l’Institut Catholique de Hautes Etudes Commerciales), elle a travaillé dans le secteur bancaire dès 1998 à la City Bank avant de gérer la direction commerciale d’African Systems entre 1993 et 1995. Elle sera plus tard, contactée pour devenir un(e) des conseillers du Gouverneur de la Banque Centrale du Congo entre 1997 et le début des années 2000. En 2002, elle deviendra la première femme à diriger le Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI) jusqu’en 2007 lorsqu’elle entre par la grande porte au sein du Gouvernement Gizenga I, comme Ministre du Portefeuille, à l’issue du premier cycle électoral démocratique, libre et transparent organisé en 2006. C’est notamment grâce à elle que les entreprises du Portefeuille vont subir de grandes réformes et des transformations notables.

Elue deux fois députée nationale, en 2011 et 2018, celle qui détient la police de débats à l’Assemblée nationale ne fait pas dans la demi-mesure. Jeanine Mabunda charme par son éloquence, son intelligence, son courage et son humilité.

Faire de la Femme un agent de développement de la RDC !
Le 1er mars est mondialement connu pour célébrer les droits de la femme, en République Démocratique du Congo, cette journée a offert l’occasion à la Présidente de l’Assemblée nationale de contacter quelques femmes fortes congolaises afin de préparer une activité d’envergure. Avec la Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères, Jeanine Mabunda a abordé des stratégies à mettre en oeuvre pour sensibiliser les femmes et les outiller afin qu’elles contribuent davantage à la transformation du pays et à s’approprier les plus grandes réformes entreprises.

Quelques jours plus tard, les femmes du Ministère des Affaires Etrangères invitaient la speaker de l’Assemblée nationale pour célébrer les droits de la Femme. Profitant de la tribune à elle offerte, l’Honorable Jeanine Mabunda a martelé sur les encouragements mutuels entre femmes : « Nous les femmes, nous devons faire la différence, nous avons les mêmes talents que nos collègues hommes, nous devons parfois le mériter un peu plus », a-t-elle précisé.

Il sied de rappeler à ce sujet que trois mois plus tôt, le 7 décembre 2019, sur invitation de la Ministre du Genre, Famille et Enfant, la Présidente de l’Assemblée nationale a échangé avec les femmes Ministres et Parlementaires de la RDC. Pour cette rencontre, l’Honorable Mabunda avait un message particulier : prôner l’autonomisation et l’égalité des sexes, tout en rappelant que point n’est besoin de considérer l’homme comme un adversaire dans cette lutte. Réussir à instaurer cette égalité des sexes peut faire de la République Démocratique du Congo un exemple dans la Région des Grands Lacs et sur le Continent.

Défenseur des femmes violentées !
Dans les années 2013, on dénombrait près de 15.000 cas de violences sexuelles (VS) en RDC. Nommée, en date du 8 juillet 2014, Représentant personnel du Chef de l’Etat chargé de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement d’enfant, Jeanine Mabunda a par son action multiforme permis une tendance à la baisse des cas de VS : de 15.000 cas en 2013, on est passé à 7.751 cas en 2015 et 1.734 cas en 2016, soit une baisse de près de 80 %. Sur 3.085 plaintes de viols enregistrées en 2016 par la justice civile et militaire, 839 décisions de condamnation ont été rendues, dont 225 par la justice militaire.

Parmi les actions menées durant son mandat, il y a lieu de rappeler notamment l’organisation des audiences foraines des cours et tribunaux dans les milieux ruraux. Avec la mise en oeuvre du plan d’action des FARDC en faveur de la lutte contre les VS, il y a eu la formation et la signature des actes d’engagement par 218 commandants, dont des généraux et des colonels ; la sensibilisation de 13.585 militaires, dont des recrues à Kitona ; l’amélioration de l’image de la RDC sur le plan régional dans la lutte contre les VS, d’où le choix du colonel Toussaint MUTANZINI de la RDC par les Nations Unies comme Procureur à la Cour spécial de la RCA.

Elle a en outre publié et présenté à Addis-Abeba les meilleures pratiques de la RDC en matière de lutte contre les VS à travers un bulletin de jurisprudence des arrêts de la Haute Cour Militaire de la RDC qui a connu la participation de hautes personnalités dont le Président de la République Gabonaise et de la CEEAC, Ali Bongo.

Une sollicitude maternelle naturelle !
Au sein de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda revêt plusieurs tuniques, entre autres celle de mère. Au mois de juin dernier, elle est montée au créneau pour dénoncer l’arrestation arbitraire d’un Député national de l’opposition, Jean-Jacques Mamba, accusé pour faux et usage de faux.

Dans le même élan, profitant de ses vacances parlementaires, elle a effectué le tour de quelques provinces du Congo afin de palper du doigt la réalité du terrain et des bases électorales des députés nationaux.

Lors de ce périple, à l’étape de Bukavu dans le Sud-Kivu, elle a fait savoir qu’elle est venue pour s’enquérir des problèmes que traverse la population.

“Nous sommes venu écouter les préoccupations de la population pour savoir ce qu’elle attend de nous, car c’est elle le patron de nous députés et nous avons le devoir de défendre ses intérêts pour qu’en fin nous nous rendions compte que cette population vit en toute quiétude», a révélé la Présidente de l’Assemblée nationale.

Une synergie naturelle qui fait de Jeanine Mabunda un leader incontesté dans l’aréopage politico social de la RDC et un modèle d’intégrité, d’abnégation et de sollicitude pour les femmes congolaises. C’est d’ailleurs à juste titre qu’en novembre 2019, elle a été nominée en première position des Femmes d’Influence pour l’année 2019, à la cinquième édition de « Génération Femme d’Influence ».

Laquelle reconnaissance a été également mise en lumière par le Président congolais Félix-Antoine Tshisekedi lors de son discours sur l’Etat de la Nation devant le Parlement réuni en Congrès. Devant les Députés Nationaux et Sénateurs, corps diplomatiques et invités prestigieux, le Chef de l’Etat déclarait : « Je réitère mes vives félicitations à Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi qui est une femme non seulement dynamique mais aussi intelligente ; elle incarne le visage de l’alternance et est parmi les femmes qui font la fierté de la Nation ».
Pas meilleure consécration que celle-ci.

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