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Nord-Kivu et Ituri: faut-il lever l’état de siège un an après ?

En avril 2022, Jean-Michel Sama Lukonde a, dans l’Est de la RDC, fait le point sur l’état de siège avec les deux Lieutenant-généraux Johnny Luboya Nkashama et Constant Ndima, respectivement gouverneur militaire de l’Ituri et gouverneur militaire du Nord-Kivu. Il est évident que la décision de lever ou de garder l’état de siège découle des observations des deux gouverneurs – question de ne pas annihiler tous les efforts consentis.

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Mi-avril, le Parlement a prorogé pour la 22ème fois l’état de siège en Ituri et au Nord-Kivu, en l’absence des élus de ces deux provinces qui ont pris la décision de ne plus participer aux plénières traitant de cette question. Pendant la même période, le Premier ministre Sama Lukonde était en mission dans les deux provinces, question de voir comment dresser le plan de sortie de ce régime spécial mis en œuvre le 6 mai 2021. 

En scrutant la situation sécuritaire de l’Ituri et du Nord-Kivu à la lueur des explications de deux gouverneurs militaires, il y a lieu de noter des avancées significatives. Cependant, la crise ayant duré longtemps et compte tenu des enjeux économico-financiers de ces deux provinces placées sous état de siège, il va falloir une alternative capable de faire évoluer la situation. D’où, la sortie de l’état de siège est tributaire d’une autre stratégie à définir, à défaut de mener des opérations militaires de manière pérenne sur le terrain. 

C’est depuis plusieurs mois, en effet, que la question de la levée de l’état de siège, dont l’efficacité est toujours remise en cause, est sur les lèvres de plus d’un élu originaire de l’Est du pays. Le plan de sortie de la crise, dépendra à coup sûr du gouvernement qui doit considérer tous les paramètres, avant de proposer au chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, une solution. 

Décryptage de la situation en Ituri Sur les ondes de Top Congo FM, le gouverneur militaire de l’Ituri, Johnny Luboya Nkashama affirme avoir atteint 60- 70%, concernant ce qu’il a réalisé durant 11 mois sous état de siège. Il explique qu’après avoir pris d’assaut les grandes agglomérations et les localités, ce qui constitue la première phase de sa mission, il est à la deuxième phase laquelle consiste à poursuivre l’ennemi en profondeur c’est-à-dire jusque dans son dernier retranchement. La deuxième phase, précise-t-il, marche avec le développement notamment des infrastructures.

A la troisième phase, affirme le Général Johnny Luboya, la province devra être sous contrôle total, sécurisée. Concernant la persistance des massacres, il indique que c’est l’ennemi qui est chassé des centres d’intérêt qu’il occupait qui, dans sa fuite, procède au chantage, un peu comme pour faire croire qu’il n’est pas encore vaincu. Lorsqu’on chasse l’ennemi, renchérit le gouverneur militaire, il devient généralement faible et cherche à faire des chantages. « Ils ne sont plus dans les mines, sur les grands axes, voilà pourquoi ils font des chantages », a-t-il argué. D’après lui, cela était déjà arrivé en Irak et en Afghanistan.

« Nous en tant que militaires, nous devons faire comprendre à la population les opérations parce que c’est difficile de comprendre ce que nous sommes en train de faire », explique-t-il. En Ituri pour combattre les ADF dont il dit qu’ils sont en train de défaire, le Lieutenant-Général Luboya regrette toutefois le fait que ce soient les groupes armés congolais, notamment les miliciens de la CODECO, qui font plus de mal. « Ce sont plus les Congolais qui sont en train de s’entretuer.. », fustige-t-il. Effectivement, en Ituri, les Hema et les Lendu se déchirent depuis plusieurs décennies.

Cela explique le fait qu’outre l’option militaire, le dialogue soit privilégié : d’un côté les FARDC pacifient la province, de l’autre le gouvernement préconise le dialogue et la réconciliation. Malheureusement, en février 2022, les miliciens de la CODECO ont pris en otage les négociateurs venus de Kinshasa, parmi lesquels Thomas Lubanga, avant de les libérer deux mois après. Malgré tout, le Lieutenant-Général Johnny Luboya croit que la paix est possible en Ituri, grâce aussi au dialogue, question juste d’éviter la manipulation.

La situation au Nord-Kivu depuis un an

De son côté, le Lieutenant-Général Ndima, gouverneur militaire du Nord-Kivu, rassure que l’armée contrôle la situation en ce qui concerne les opérations militaires. Pour lui, l’ennemi est déstabilisé. «Nous sommes devant une situation un peu particulière », reconnait-il en affirmant que dans le grand Nord, ils font face aux forces négatives FDLR et les ADF. «Ce n’est pas une guerre conventionnelle où l’ennemi se trouve en face et vous allez conquérir le terrain. C’est-à-dire l’ennemi s’est éparpillé sur le territoire…, constituant des bastions », explique-til avant de rassurer qu’aujourd’hui tous les bastions sont passés sous contrôle des forces armées.

 Néanmoins, le gouverneur militaire relève le fait que l’ennemi, en errance en petits groupes, continue à faire des incursions dans des villages où il s’attaque à la population qui va dans des champs ou vivant dans des villages assez reculés. Le Lieutenant-Général Ndima s’étonne du retour à la vie du Mouvement du 23 mars (M23), au moment où ils sont en train de pacifier la province, premièrement face aux groupes armés locaux, ensuite face aux forces négatives étrangères. « Le M23 resurgi avec des armes collectives et des armes d’appui, c’est impensable ! », s’indigne-t-il.

Les moyens pour la défense

«Nous travaillons avec les moyens que le gouvernement met à notre disposition », fait-savoir le gouverneur militaire du Nord-Kivu. D’après le Général Luboya Nkashama, les FARDC et les UPDF (Force de défense du peuple ougandais) collaborent sur le plan opérationnel (au front) et sur le plan des renseignements. Les opérations militaires conjointes se font notamment avec les matériels des UPDF (drones…). «La guerre dure depuis longtemps… Même avec peu nous allons faire beaucoup », souligne-t-il. Dans le cadre des fonds spéciaux alloués à l’état de siège, le gouvernement a décaissé 33 millions de dollars.

Gouverneur militaire égale à bon gestionnaire

 En Ituri tout comme au Nord-Kivu, les gouverneurs militaires ont, au bout d’une année, malgré l’état de siège, fait preuve de bonne gestion. Au Nord-Kivu, les recettes provinciales ont connu une sensible hausse. Le Lieutenant-Général Ndima explique ce renflouement des recettes par la discipline et la sensibilisation de la population sur le civisme fiscal, particulièrement par des conférences et le suivi. 

À Bunia, la population constate que le gouvernorat de province a changé de forme, voire même la mairie. « Avec le peu que nous avons, nous essayons de beaucoup faire », indique le Lieutenant-Général Luboya Nkashama. Avec le peu de moyens qu’il a, d’après ses propres termes, il essaie de refaire, de réhabiliter, de reconstruire, voire de construire. Sa province a signé une convention avec les pétroliers. Avec les fonds provenant notamment de ces derniers, il a réussi à réhabiliter plus de 500 km de routes en 11 mois. 

Aujourd’hui, pour aller à Mahagi on fait 3 heures, et de Bunia à Kasenyi, on met juste 70 minutes. Après la réhabilitation de la route menant à Kasenyi, la population a beaucoup félicité M. Luboya Nkashama, car c’est depuis plusieurs décennies que cette route n’était plus réhabilitée. « Avant il y avait des attributaires fictifs, on payait de l’argent aux sociétés qui n’existaient pas », déplore-til en précisant qu’il a pris des engagements avec des sociétés ayant pignon sur rue et les résultats sont plausibles. 

De son côté, le Lieutenant-Général Ndima affirme aussi avoir réhabilité des infrastructures routières et autres. Après l’éruption volcanique du 22 mai 2021, la ville de Goma était secouée et les routes étaient entamées. Grâce aux moyens venus du gouvernement central et du gouvernement provincial, il a pu colmater… Par ailleurs, il a rouvert certaines routes, relié d’autres, et fait faire des canalisations pour le drainage des eaux stagnantes vers le lac. D’après lui, la ville de Goma n’est pas militarisée, mais les lignes de front ne sont pas loin. « Nous faisons tout pour pacifier les environs de Goma », a-t-il expliqué.

 HESHIMA

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INVESTI LORS D’UNE CÉRÉMONIE HISTORIQUE TSHISEKEDI DÉVOILE LES PRIORITÉS DE SON NOUVEAU QUINQUENNAT

Le président réélu de la République démocratique du Congo a prêté serment le 20 janvier 2024 à Kinshasa pour un second mandat. Le chef de l’Etat congolais a, dans son speech, égrainé 6 objectifs prioritaires de ce nouveau quinquennat s’engageant à veiller à ce que les erreurs du passé ne se reproduisent plus.

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F élix Tshisekedi, brillamment réélu avec 73,47% des suffrages, a vu grand pour sa prestation de serment. L’homme a choisi le stade des Martyrs de la Pentecôte rempli au maximum de sa capacité de 80 000 places. Dixsept chefs d’Etat africains en fonction, quatre honoraires et des délégations de plusieurs dizaines d’autres pays y étaient présents, pour une cérémonie sous haute sécurité et très protocolaire, avec au rendez-vous fanfare, cavalerie et prières, le tout sous une très grande ovation.

Il s’agit des présidents du Burundi, du Kenya, de la République centrafricaine, du Gabon, de la République du Congo, de la Guinée Bissau, de la République d’Afrique du Sud, de l’Angola, du Tchad, de Sao Tomé et Principe, de Djibouti, du Malawi, du Zimbabwe, de la Zambie, du Sénégal, de la Gambie et du Ghana. 

Les présidents honoraires sont ceux du Kenya, de Madagascar, de la Tanzanie et du Nigéria. Pour des millions de Congolais qui ont suivi la cérémonie à distance, la chaine nationale (RTNC) a innové en filmant en direct le départ du président de la République depuis le Palais du Mont-Ngaliema, dans les hauteurs du camp Lieutenant-colonel Tshatshi, jusqu’au Palais du peuple où le chef de l’Etat a changé de véhicule, optant pour une Toyota décapotée escortée par la cavalerie.

 C’est avec une telle escorte sécurisée dans l’air notamment par des hélicoptères des forces spéciales que Félix Tshisekedi a fait son entrée solennelle au stade des Martyrs de la Pentecôte. « Je jure solennellement (…) de défendre la Constitution et les lois de la République, (…), de maintenir son indépendance et l’intégrité de son territoire », a déclaré devant les juges de la Cour constitutionnelle le président réélu, avant de recevoir les salutations des chefs coutumiers des 26 provinces du pays. « J’ai conscience de vos attentes », a-t-il enchaîné dans son discours d’investiture, faisant allusion notamment au chômage, au pouvoir d’achat, à la situation des jeunes, à la promotion des femmes tout comme des personnes vivant avec handicap et à la cohésion nationale.

6 objectifs prioritaires

Dans son allocution d’investiture, Félix Tshisekedi a esquissé les objectifs prioritaires de son nouveau mandat. Il est question de six axes, à savoir : créer plus d’emplois ; protéger le pouvoir d’achat des ménages en stabilisant le taux de change ; assurer avec efficacité la sécurité des populations et de leurs biens ; poursuivre la diversification de l’économie ; garantir plus d’accès aux services sociaux de base et renforcer l’efficacité des services publics. 

Par rapport à son expérience de cinq dernières années au pouvoir, Félix Tshisekedi semble avoir tiré les leçons qui peuvent l’aider à améliorer sa gouvernance actuelle. « Tirant les leçons de l’expérience passée et tenant en compte vos aspirations, je m’engage pour que les erreurs du passé ne se reproduisent plus », a-t-il promis.

Il a par ailleurs rendu hommage à ses alliés de l’Union sacrée de la Nation au sein de laquelle se trouve l’UDPS, son parti, et il a également adressé un clin d’œil aux candidats de l’opposition, promettant de veiller à ce que le rôle de cette dernière soit effectif lors de ce quinquennat, notamment avec la désignation de son Porte-parole telle que reconnue par la Constitution.

Le chef de l’Etat congolais a aussi épinglé les efforts fournis dans la sécurisation des populations et la défense de l’intégrité territoriale du pays mises à mal, selon lui, par les velléités obscures de certains États voisins, d’acteurs extérieurs ou internationaux avec une complicité « lâche » de certains Congolais.

« En effet, nonobstant votre vigilance, le sacrifice et la bravoure de nos vaillantes forces de sécurité et de défense, les menaces se veulent résilientes. Et pour beaucoup, alimentées par la trahison de certains Congolais qui, sans scrupule, sans la moindre considération humaine et patriotique, s’allient à l’ennemi pour faire couler le sang de leurs propres frères et sœurs Congolais », a-t-il fustigé. 

Félix Tshisekedi a aussi évoqué la préservation de la cohabitation sereine entre les peuples qui, selon lui, constituent un défi à relever pour sauvegarder la cohésion nationale qui ne peut se réaliser qu’au moyen du renouvellement et de la consolidation du « vouloir vivre collectif. Un vouloir vivre collectif où seront bannis les fléaux de la haine, du tribalisme, du clanisme et de toutes les antivaleurs qui aujourd’hui, minent le développement » du pays. 

Comparativement à sa première prestation de serment qui avait officiellement eu lieu le 24 janvier 2019 dans les jardins du Palais de la Nation, lorsqu’il succédait à Joseph Kabila (2001-2018), premier président réélu de la Troisième République, le cérémonial impressionnant du deuxième président réélu n’a pas manqué de s’inscrire dans la symbolique du chiffre 20 qui l’a accompagné tout au long du processus électoral, par celui porté pour sa candidature, la date du vote et enfin celui de son investiture.

Heshima

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CENI VÉRITABLE TÊTE DE TURC DES ACTEURS POLITIQUES DEPUIS 2006

Véritable souffre-douleur des politiques, la Commission électorale nationale indépendante fonctionne, depuis sa création, dans un contexte particulier d’accumulation des retards, des difficultés de financement et des contraintes logistiques et techniques. Sans méconnaitre la responsabilité de ces mêmes politiques.

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Le processus électoral qui se perpétue en République démocratique du Congo aujourd’hui est non seulement passé par plusieurs phases laborieuses et de tâtonnement, mais a aussi surmonté des difficultés de différents ordres. Tout était pourtant parti de l’Accord global et inclusif du 17 décembre 2002 qui avait permis la publication le 4 avril 2003 de la Constitution de la transition. Après cette étape cruciale, il suivra le référendum constitutionnel des 18 et 19 décembre 2005, puis les élections du 30 juillet 2006, premières élections pluralistes organisées après 45 ans en République démocratique du Congo.

Moult difficultés

Prévue dans l’Accord global et inclusif, la Commission électorale indépendante (CEI) jouera un rôle central dans la préparation et l’organisation des élections de 2006, avec à sa tête l’abbé Apollinaire Malumalu. Seulement, c’est depuis cette même période que l’organisation des élections se déroule dans un contexte des défis sécuritaires, juridiques, financiers, techniques et logistiques jusqu’aujourd’hui. Au départ, les acteurs de la communauté internationale, dans le cadre d’un accompagnement, accordaient des appuis techniques, financiers et politiques, mais depuis 2011, le Congo finance seul ses élections, évoquant la question de souveraineté.

Au nom de ce principe, les contraintes notamment de prise en charge financière ont commencé. Du coup, le décaissement des fonds pour l’organisation des élections s’effectuait difficilement et souvent à comptegouttes. Il est même arrivé que la Cour suprême interpelle les autorités pour qu’elles donnent à la CENI des moyens nécessaires. D’autre part, la CENI connaitra des contrariétés d’ordre logistique.

Dans un pays grand comme l’Europe de l’Ouest et ne possédant pas d’infrastructures adéquates, c’est toujours in extremis et avec l’appui de la MONUSCO que le déploiement du matériel électoral se fait, jusqu’aujourd’hui. Techniquement, la CENI a eu à se buter aux problèmes de fabrication des urnes et des bulletins de vote ou des machines qui tombent en panne. Elle a eu à faire faire des méga-urnes (grandes poubelles en plastique transparent) et des bulletins de vote particulièrement volumineux, mesurant jusqu’à 42 cm sur 60 cm ou ayant le format d’un journal.

Heureusement, la machine à voter (MAV), système de vote adapté aux défis congolais développé par l’abbé Malu malu mais qu’il n’a pas pu exploiter, a été introduite au troisième cycle électoral. Au quatrième cycle électoral, ces machines ont été améliorées avec un logiciel, d’où l’appellation « Dispositif électronique de vote » (DEV), jugé fiable. Il s’agit d’un mécanisme qui combine le vote électronique avec un dépouillement manuel.

Cycle infernal

En RDC, on a comme l’impression d’être en face du réchauffé à chaque cycle électoral. Après l’organisation des scrutins, il s’observe toujours un long moment de silence pendant lequel on oublie tout jusqu’au jour où la classe politique et la société civile se réveillent pour encore y penser. C’est dans ces circonstances que le président de la CENI est souvent désigné, dans un climat impitoyable de guerre entre confessions religieuses, ce avant de commencer à faire tardivement le point et envisager l’impossible. Du coup, plusieurs opérations sont menées dans la précipitation, alors qu’elles devaient être réparties tout au long de la législature. Ces mêmes obstacles récurrents concernent particulièrement l’enrôlement des électeurs, la révision du fichier électoral une opération qui s’étale sur plusieurs mois. En 2016, celle-ci avait pris une année et demie.

La classe politique pointée du doigt

La CENI est bien souvent victime des caprices de la classe politique, laquelle manque parfois de réelle volonté d’organiser les élections. Pour n’avoir pas reçu l’impulsion de l’exécutif, la CENI n’a pas pu préparer les scrutins pour les députés provinciaux, les sénateurs, les gouverneurs et vice-gouverneurs élus en 2006, qui étaient restés en fonction jusqu’en 2015, alors que leur mandat avait pris fin en 2011. Il est même arrivé que les divergences entre acteurs politiques fassent que des marches et des villes mortes et des pressions soient exercées contre la CENI.

On se souviendra qu’il en fut ainsi au moment où une mission de bons offices avait été confiée à l’ancien premier ministre togolais, Edem Kodjo. Dans le souci d’obtenir un large consensus, un autre dialogue avait été convoqué sous les auspices des évêques de la Conférence épiscopale nationale congolaise (CENCO), ce qui avait permis la signature de l’Accord de la Saint-Sylvestre.

Ainsi, des recommandations avaient été adressées à la CENI pour qu’elle poursuive la reconstitution du fichier électoral et la publication du calendrier électoral. Malgré tout, la problématique d’être prêt le jour J persiste à chaque fois. En 2011, le Centre Carter, qui avait déployé des observateurs internationaux, avait fait pression sur la CENI pour cela « Ne soyez pas pessimistes et croyez-nous ! Il y a des gens qui viennent et qui disent que la CENI n’est pas prête. Non, nous on est prêt (…) », disait Daniel Ngoy Mulunda.

Hubert MWIPATAYI

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INVALIDATION DES SUFFRAGES DES CANDIDATS FRAUDEURS, LA COUR CONSTITUTIONNELLE SUR LES PAS DE DENIS KADIMA

Evariste Boshab, Gentiny Ngobila, Nsingi Pululu, Charles Mbutamuntu et consorts n’ont plus d’espoir de se retrouver au sein de l’hémicycle du Palais du peuple pour y siéger comme députés nationaux. La Cour constitutionnelle a débouté 63 candidats députés nationaux ayant introduit des recours pour contester la décision de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) annulant leurs suffrages.

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Siégeant, le 8 février 2024, en matière des contentieux relatifs aux résultats des élections législatives nationales du 20 décembre 2023, la Cour constitutionnelle a rendu son arrêt sur l’affaire des candidats invalidés par la CENI, notamment pour fraude électorale et détention illicite des Dispositifs électroniques de vote (DEV).

Aucun recours présenté devant la Haute Cour n’a abouti, a révélé Dieudonné Kamuleta, président de la Cour constitutionnelle. Sur un total de 63 dossiers déposés au greffe de cette haute juridiction, 35 ont été déclarés irrecevables, 24 recevables mais non fondés, tandis que 4 ont fait objet de désistement.

Le dénouement judiciaire de ces dossiers confirme, d’une certaine façon, la décision considérée de « courageuse » prise par l’équipe de Denis Kadima invalidant les suffrages des candidats qui ont entaché le processus électoral en utilisant la fraude et même le vandalisme du matériel électoral. Une délinquance électorale que la CENI a sévèrement sanctionnée.

À la suite des enquêtes menées par la CENI, les suffrages de 81 candidats députés nationaux avaient été annulés. La CENI avait accusé ces candidats d’avoir, entre autres, commis des actes de fraude, de vandalisme des matériels électoraux, de détention illicite de Dispositifs électroniques de vote (DEV).

Sur la liste des candidats frappés figurent notamment Gentiny Ngobila, Évariste Boshab, Charles Mbutamuntu Lwanga, Tatiana Pembe Luemba, Cerveau Pitshou Nsingi Pululu, Colette Tshomba, Victorine Lwese, Phililbert Mabaya Gizi, Nana Manuanina, Antoinette Kipulu, Didier Mazenga, etc. Du beau monde, ou considéré comme tel ! Ces sanctions de la CENI sont une première dans l’histoire électorale de la République démocratique du Congo.

La centrale électorale de Denis Kadima n’était pas allée de main morte pour servir d’exemple et décourager des pratiques qui mettent à mal la crédibilité du processus électoral. Après Denis Kadima, Dieudonné Kamuleta n’a pas cédé à la pression ni aux lamentations de quelques « invalidés » ou encore aux remontrances des autres, dont quelques bonzes de la plateforme Union sacrée de la Nation. Ces derniers semblaient vouloir bénéficier d’un traitement de faveur à leur endroit.

En rejetant ces requêtes, la Cour a marché dans le sillage de Denis Kadima et son équipe qui n’avaient pas hésité à braver la délinquance électorale en la stoppant. Un revirement de la Cour constitutionnelle aurait encore jeté du discrédit sur les instances judiciaires du pays, alors même que des témoignages probants disqualifient les « invalidés », renforçant la décision de la centrale électorale. L’opinion publique espère également que la Haute Cour se montrera également intraitable et dira le bon droit, sans interférences politiques ou pécuniaires, lors du traitement des recours en contestation des résultats des législatives nationales.

Il serait tout de même malheureux que des candidats ayant échoué dans les urnes se retrouvent à l’Assemblée nationale grâce à des combines politiciennes ou que leurs dossiers soient examinés favorablement à la suite d’opérations mafieuses. En 2019, des candidats non proclamés provisoirement élus par la CENI, avaient en définitive été déclarés « élus » par la Cour constitutionnelle après avoir, semble-t-il, déboursé d’importantes sommes d’argent.

Le président de la Cour constitutionnelle est appelé à ouvrir l’œil et le bon pour éviter que son institution soit couverte d’opprobre. Les éventuels et vrais « repêchés » ne devront pas leur victoire à ce qui pourrait être qualifiée de « seconde session » mais seulement grâce aux voix réellement obtenues dans les urnes. Toute autre démarche s’apparentant à des nominations motivées par des bakchichs serait contre-productive pour la démocratie congolaise.

N’tombo Lukuti

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