Interview
« Nous travaillons sur la participation des jeunes comme bénévoles » Yves Bunkulu Zola Ministre de la Jeunesse et Initiation à la nouvelle citoyenneté
Le ministre de la Jeunesse et Initiation à la nouvelle citoyenneté, Yves Bunkulu, a répondu aux questions d’Heshima Magazine, notamment sur l’implication de son ministère dans les préparatifs des IXèmes Jeux de la Francophonie. Il mobilise les jeunes pour cet événement culturel et sportif. Entretien
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4 mois agoon
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RedactionH
La RDC organise dans moins d’un mois les IXèmes Jeux de la Francophonie. Vous en tant que ministre de la Jeunesse, quel est votre niveau d’implication dans les préparatifs de cet événement ?
Nous sommes membre du Comité de pilotage et nous mobilisons la jeunesse autour de cette rencontre et travaillons sur la participation des jeunes comme bénévoles.
Au niveau de votre ministère, comment les choses s’organisent-t-elles pour accompagner cet événement culturel ?
Nous sommes partie prenante à travers la Commission de bénévolat par le suivi et la formation des bénévoles.
Le Rwanda, membre de la Francophonie et qui est même à la tête de cette organisation culturelle n’enverra pas ses athlètes en RDC. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Nous aurons souhaité les voir dans cette fête culturelle mais je pense qu’ils ont compris que par le fait d’être impliqué dans l’agression de la RDC, ils se sentent gênés et ils ont du coup honte. C’est un regret.
Votre portefeuille a aussi l’initiation à la nouvelle citoyenneté dans ses attributions. Quelles actions avez-vous déjà menées dans ce cadre ?
Comme vous le savez, ce n’est que sous notre gestion que ce ministère vient d’acquérir une politique nationale d’initiation à la nouvelle citoyenneté, un guide d’initiation à la nouvelle citoyenneté, un programme d’éducation à la nouvelle citoyenneté devant être intégré dans le circuit scolaire ainsi qu’un module de formation des formateurs en cette manière. Nous faisons la campagne dans les universités et bientôt dans les écoles et les communautés, à travers des médias aussi.
De manière générale, l’encadrement de la jeunesse pose problème. Le taux de chômage au sein de la jeunesse reste élevé. Quelle politique avez-vous mise en place pour tenter de résoudre cette problématique ?
L’encadrement ne pose pas de problème mais c’est plutôt le défi qui est immense. Nous faisons l’encadrement des jeunes à travers des centres réinsertion socio-professionnelle des jeunes disséminés à travers le pays, l’appui aux structures d’encadrement des jeunes, notamment le Conseil national, le Parlement des jeunes et le Forum national des jeunes. Pour ce qui est du chômage, nous faisons la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes à travers les différents mécanismes mis en place par le gouvernement dont ANADEC, FSPEEJ, FOGEC et PEJAB.
Aujourd’hui, des enjeux politiques à la veille des élections divisent les Congolais. Vous avez aussi la charge de la cohésion nationale. Quel message pouvez-vous passer à la jeunesse congolaise ?
J’appelle la jeunesse à l’unité, à la cohésion et à bannir toute sorte de tribalisme. Nous sensibilisons sur la question par le guide d’initiation à la nouvelle citoyenneté à travers des conférences, médias et autres moyens. Globalement positif mais il faut reconnaitre que les défis sont énormes.
Propos recueillis par HESHIMA
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Interview
ENTRETIEN EXCLUSIF : « Tout est prioritaire dans le secteur de la décentralisation » EUSTACHE MUHANZI Ministre d’Etat en charge de la Décentralisation et Réformes Institutionnelles
Dans une interview exclusive accordée à Heshima Magazine, le ministre d’Etat en charge de la Décentralisation et Réformes Institutionnelles est revenu sur ses actions menées dans ce secteur vital pour le développement de la RDC à partir de la base. Fonctionnement des entités territoriales décentralisées (ETD), effectivité de la Caisse nationale de péréquation avec à la clé des nouveaux animateurs nommés par ordonnance présidentielle en 2022…, Eustache Muhanzi Mubembe explique tout.
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3 mois agoon
septembre 6, 2023By
RedactionH
Heshima Magazine : Monsieur le Ministre d’Etat, ministre de la Décentralisation et Réformes institutionnelles, la Constitution du 18 février 2006 a intégré l’option de la décentralisation dans l’organisation poli- tique et administrative du pays. En quoi celle-ci est bénéfique à la RDC ?
Eustache Muhanzi : La décentralisation est une réforme fondamentale consacrée par le constituant sur le plan de l’organisation administrative territoriale en République Démocratique du Congo. Il s’agit, en effet, d’un mode d’organisation et de gestion des affaires publiques qui consiste au transfert d’un certain nombre de compétences, de responsabilités ainsi que des ressources correspondantes à des entités territoriales de base, appelées entités territoriales décentralisées, (ETD). Aux termes de l’article 3 alinéa 2 de la Constitution, par entités territoriales décentralisées, il faut entendre la ville, la commune, le secteur et la chefferie.
Quel est l’objectif ultime de cette forme d’organisation de l’Etat ?
L’objectif ultime poursuivi à travers cette organisation est double : d’une part, rapprocher l’administration des administrés dans l’optique de la consolidation démocratique et, d’autre part, créer des véritables centres d’impulsion du développement à la base en favorisant la prise en charge optimale des préoccupations de nos populations. En cela, la décentralisation constitue un outil puissant de transformation positive de notre société, de notre pays qui, du reste, aspire au développement intégral et au mieux-être de son peuple. Et, considérant les dimensions continentales de notre pays, il va de soi que, contrairement à la centralisation, la décentralisation est la réponse idoine, le choix efficace et approprié en termes d’organisation administrative territoriale.

Depuis le lancement du processus consécutivement à la promulgation de la Constitution du 18 février 2006, des avancées ont été réalisées notamment en ce qui concerne le cadrage juridico-institutionnel et stratégique. A ce jour, une série de lois de mise en œuvre de la décentralisation a été adoptée. L’on peut citer entre autres la Loi portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces du 30 juillet 2008, la loi organique portant composition, organisation et fonctionnement des ETD et leurs rapports avec l’Etat et les provinces du 7 octobre 2008, la loi organique portant fixation des subdivisions territoriales à l’intérieur des provinces du 18 mai 2010, la loi portant organisation et fonctionnement des services publics du pouvoir central, des provinces et des ETD.
On peut également mentionner le Cadre stratégique de mise en œuvre de la décentralisation, en sigle CSMOD, qui sert d’outil de planification stratégique de l’implémentation de cette réforme. Enfin, sur le plan institutionnel, un comité national de mise en œuvre de la décentralisation composé d’un comité interministériel de pilotage et d’une cellule technique d’appui à la décentralisation a été mis en place.
Pensez-vous que depuis l’institution de cette décentralisation les choses fonctionnent mieux qu’avant ?
Il faut le reconnaître, tout n’a pas été parfait. Il demeure encore des défis à relever, notamment du point de vue du transfert effectif des compétences et des ressources aux ETD pour consolider leur autonomie, d’organisation effective des élections municipales et locales, d’appui technique en vue de la capacitation des animateurs et des structures des ETD, de gestion des problématiques sociologiques induites par cette réforme ainsi que la mise à niveau et la modernisation de l’administration de mon ministère.
C’est à cela que nous travaillons. Fort de ces acquis, du ferme engagement du gouvernement de la République en faveur de la mise en œuvre de cette réforme et de l’adhésion de nos populations, je suis convaincu que le processus est irréversible et il y a de quoi espérer voir un nouveau jour sur nos ETD dans la perspective de la concrétisation du développement à la base.

En arrivant à la tête de ce ministère, vous avez annoncé le renforcement des capacités techniques et administratives du personnel et la finalisation des travaux de révision du cadre organique des administrations. Où en sommes-nous ? Quelles sont les priorités dans votre secteur ?
L’une des premières actions menées à la tête de ce ministère a été de rétablir le contact direct et permanent entre les administrations, les agents des administrations et l’autorité ministérielle que je suis, avec mon cabinet, dans l’optique d’instaurer une collaboration efficace et empreinte de la vision du gouvernement de la République dans le secteur de la décentralisation et des réformes institutionnelles. A travers cette approche, il était question pour moi de m’enquérir de l’état d’esprit de nos administrations, de leurs conditions de travail et de cerner leurs préoccupations et aspirations dans le cadre du service public.
C’était aussi l’occasion de leur communiquer les orientations claires quant au travail à élaborer et aux résultats attendus au regard des défis de notre secteur. C’est donc vous dire l’importance que j’attache à l’administration, mieux à l’agent qui doit être suffisamment outillé pour contribuer substantiellement à l’opérationnalisation des actions du ministère.
A ce jour, au vu du renforcement des capacités techniques et administratives, nous avons institué un système de travail participatif qui favorise le partage d’expériences, le transfert des connaissances et la motivation du personnel à la tâche. Dans le même temps, avec l’appui de nos services techniques, mon cabinet travaille sur des modules de formation au profit des agents de nos administrations qui seront disponibles dans les jours à venir.

Enfin, en fonction de divers partenariats, nous avons en projet des activités de formation et d’échanges d’expériences toujours dans l’optique d’outiller techniquement et administrativement nos agents. Voilà donc la stratégie globale d’instauration pour la mise à niveau du personnel de nos administrations de la décentralisation et des réformes institutionnelles.
Par ailleurs, en ce qui concerne les cadres organiques de nos administrations, les travaux de révision ont pratiquement été finalisés au ministère. Nous en sommes maintenant à la phase de concertation et de validation en collaboration avec le ministère la Fonction Publique, Modernisation de l’Administration publique et Innovation du Service public. Le processus va donc connaître son aboutissement dans un futur proche.
Quelles sont vos priorités dans ce secteur ?
Au chapitre des priorités, il faudrait noter que tout est prioritaire dans le secteur de la décentralisation et des réformes institutionnelles. Néanmoins, par un exercice de rationalisation, l’on peut noter comme priorités : la redynamisation et la mise à niveau des administrations et des structures du ministère ; la révision du cadre juridique et la rationalisation du cadre institutionnel relatifs au processus de mise en œuvre de la décentralisation ; l’actualisation et la mise en œuvre du Cadre stratégique de mise en œuvre de la décentralisation ; l’actualisation et la mise en œuvre de la Stratégie nationale de transfert des compétences et des ressources aux provinces et aux entités territoriales décentralisées ; l’opérationnalisation des mécanismes de financement du développement local, dont la Caisse nationale de péréquation ; l’éclosion de l’administration des réformes institutionnelles et la mise en place des outils de conception, d’encadrement, d’accompagnement, de vulgarisation et de mise en œuvre des réformes.

Le 4 juillet dernier, lors d’une séance de travail au siège du PNUD, vous avez présenté votre programme d’actions. A quand l’opérationnalisation de la Caisse nationale de péréquation ? Qu’est-ce que le public peut comprendre par la péréquation ?
La Caisse nationale de péréquation est un élément important de la stratégie nationale du développement que le constituant a voulu partant de la base vers le haut. Le processus de son opérationnalisation La Caisse nationale de péréquation est un élément important de la stratégie nationale du développement que le constituant a voulu partant de la base vers le haut. Le processus de son opérationnalisation est en marche.
Des nouveaux animateurs ont été nommés par ordonnance présidentielle il y a quelques mois, exactement le 3 septembre 2022. A ce jour, la Caisse nationale de péréquation fonctionne déjà avec un personnel minimum. Des concertations sont en cours avec le ministère des Finances afin de déterminer les modalités d’activation du fonds de péréquation qui doit être alimenté par le Trésor public à concurrence de 10% de la totalité des recettes à caractère national revenant à l’Etat annuellement, et ce aux fins d’assurer à la Caisse nationale de péréquation l’accomplissement de sa mission constitutionnelle.

Vous avez l’ambition de transférer les compétences et les ressources aux provinces et aux ETD. Comment comptez-vous vous y prendre ? Le transfert de compétences aux ETD doit toujours être accompagné d’un transfert de ressources. Est-ce possible dans le contexte actuel ?
Le transfert des compétences et des ressources aux provinces et aux ETD ne se décrète pas. C’est un processus qui implique une planification, un cadre de suivi, des mécanismes d’accompagnement et l’adhésion de tous les acteurs de la décentralisation. La stratégie nationale de transfert des compétences et des ressources aux provinces et aux ETD repose sur quatre piliers, à savoir : (1) l’élaboration et l’adoption des lois organiques de mise en œuvre de la décentralisation, (2) l’élaboration et l’adoption des lois sectorielles relatives aux domaines faisant l’objet du transfert des compétences ainsi que leurs mesures d’application, (3) l’élaboration du calendrier du transfert des compétences et des ressources humaines, financières et patrimoniales correspondantes et, enfin, (4) la mise en place des fonctions publiques centrales, provinciales et locales.
A ce jour, des avancées importantes ont été réalisées. Les lois organiques d’établissement de la décentralisation ainsi que les lois sectorielles des domaines faisant l’objet du transfert des compétences ont été promulguées. Les efforts sont maintenant concentrés sur l’actualisation et l’exécution du calendrier de transfert susdit ainsi que sur l’installation des administrations provinciales et locales. En définitive, il faut noter que le processus est irréversible tant il s’agit d’exécuter la volonté du constituant.
Quel est le critérium pour être élu à la tête d’une ETD ?
Le critérium d’éligibilité est établi par la loi électorale. Et, conformément à l’article 9 de cette loi, pour être élu, il faut remplir les conditions suivantes : être de nationalité congolaise ; avoir l’âge requis à la date de clôture de dépôt de candidature ; jouir de la plénitude de ses droits civils et politiques ; ne pas se trouver dans un des cas d’exclusion prévus par la loi électorale; avoir la qualité d’électeur ou se faire identifier et enrôler lors du dépôt de sa candidature ; avoir un niveau d’études requis ou justifier d’une expérience professionnelle avérée dans l’un des domaines suivants : politique, administratif, économique ou socioculturel.
C’est ici l’occasion d’encourager nos concitoyens, particulièrement les jeunes et les femmes, à s’engager dans le processus pour briguer des sièges tant au niveau des organes délibérants que des organes exécutifs de nos ETD afin de parfaire et consolider l’implémentation de la décentralisation dans notre pays.

Dans votre programme de travail, vous comptez aussi promouvoir le genre. Par quel mécanisme pensez-vous atteindre ce but ?
La promotion du genre est un impératif du développement. Cela implique effectivement l’agencement des conditions et mécanismes pouvant donner l’occasion à la femme d’avoir sa place, de s’épanouir et de repousser au maximum les limites par rapport à ses ambitions. Pour ma part, je me suis engagé à éradiquer toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme, à promouvoir les femmes dans les postes de commandement sur base de la méritocratie et promouvoir des mécanismes de renforcement des capacités des femmes pour leur autonomisation.
Quand est-ce que les textes légaux sur la décentralisation traduits en 4 langues pourront être vulgarisés ?
La diffusion des textes légaux traduits en quatre langues nationales constitue une obligation constitutionnelle qui incombe au gouvernement de la République en vertu de l’article 142 alinéa 2 in fine de la Constitution. Pour ce qui est des textes légaux régissant la décentralisation, la traduction dans les quatre langues nationales que sont le lingala, le swahili, le tshiluba et le kikongo a déjà été réalisée par la cellule technique d’appui à la décentralisation, CTAD en sigle. L’impression et la diffusion interviendront dans un avenir proche. Des pourparlers sont en cours avec certains partenaires pour appuyer ces activités.
Vous envisagez aussi appuyer les provinces et les ETD démunies en infrastructures. Avec quels moyens ?
En vertu de l’ordonnance-loi n° 18/004 du 13 mars 2018 fixant la nomenclature des impôts, droits, taxes et redevances de la province et de l’entité territoriale décentralisée ainsi que les modalités de leur répartition, les provinces et les ETD disposent d’un certain nombre de ressources qu’elles sont censées gérer de manière autonome. En sus de cela, les provinces ont droit à une part des recettes à caractère national établie à 40%. Sur cette part des recettes à caractère national allouées aux provinces, les ETD ont également droit à 40%.
La répartition de cette enveloppe aux ETD, fautil le souligner, se fait sur base de la capacité de production, de la superficie et de la population de chacune d’elles. Il y a également la Caisse nationale de péréquation qui est un mécanisme de financement des projets d’investissement et de développement en faveur des provinces et des ETD. Pour ma part, en tant que ministre de la Décentralisation, je m’engage à mobiliser tous les acteurs impliqués pour arriver à l’activation et au fonctionnement optimal de tous ces mécanismes de financement des provinces et des ETD.
Pour ce faire, la stratégie nationale de transfert des compétences et des ressources aux provinces et aux ETD sera mise à contribution. Enfin, au niveau de mon cabinet, des réflexions sont en cours en vue de concevoir et d’étudier d’autres mécanismes d’appui technique et financier en faveur des provinces et des ETD dans l’optique de les doter des capacités d’intervention s’inscrivant dans la consolidation de la libre administration et de l’autonomie de gestion.
Apparemment les provinces et les ETD dépendent toujours de Kinshasa, surtout en ce qui concerne les infrastructures. A quand la libre administration des provinces et des ETD ?
Encore une fois, il convient de noter que la décentralisation ne se décrète pas. C’est un processus irréversible, certes, mais qui se met en place progressivement et nécessite une certaine pédagogie devant conduire tous les acteurs à intérioriser les principes et les modes opératoires de cette nouvelle organisation administrative territoriale qu’est la décentralisation. Le plus important à retenir est qu’il y a des avancées dans ce sens qui se consolident avec le temps et que surtout au niveau du gouvernement de la République l’engagement est ferme quant à la matérialisation de la libre administration et de l’autonomie de gestion des provinces et des ETD.
Votre ministère a-t-il un lien avec le Programme des 145 territoires ? Y êtes-vous impliqué ?
Le Programme de développement local des 145 Territoires, en sigle PDL-145, est un projet structurant d’une très grande importance qui s’inscrit dans la vision du Président de la République, SEM Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, de faire de nos entités territoriales de base des véritables foyers de développement socioéconomique en faveur de nos populations. Le ministère de la Décentralisation et Réformes Institutionnelles est bien impliqué dans ce projet du gouvernement.
Ministre au sein du gouvernement Ilunga Ilunkamba, puis au sein de Sama I et II, vous êtes parmi les rares qui sont là depuis l’accession du président Tshisekedi à la magistrature suprême. Quel est votre secret ?
En tant que chrétien, je dirai que c’est d’abord la grâce de Dieu. Après, c’est l’expression de la confiance renouvelée par SEM le Président de la République, à qui je rends mes hommages les plus déférents, ainsi que par SEM le Premier ministre, à qui j’exprime ma très haute considération. Qu’ils trouvent ici l’expression de ma gratitude.

Guidée par l’amour et la justice comme valeurs fondamentales pour un monde meilleur, la fondation a comme objectif le développement communautaire intégral à travers notamment les axes ci-après : la promotion de l’éducation et de la santé en faveur des populations ; la formation et l’encadrement de la jeunesse ; la réalisation des infrastructures sanitaires, éducatives et sociales d’intérêt communautaire ; la conception, l’initiative et la réalisation des projets de développement socioéconomique ; la réalisation des activités notamment dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage ; la lutte contre la pauvreté, les inégalités et les antivaleurs ; la promotion de la solidarité ; la promotion, sensibilisation et encadrement des groupes vulnérables ; l’encadrement des enfants désœuvrés et l’assistance aux personnes du troisième âge.
Nous sommes dans une année électorale. Avez-vous des ambitions particulières à dévoiler ?
Dans le cadre de mon engagement politique au service de notre peuple, je suis candidat à la députation nationale dans la circonscription électorale de Kabare, dans la province du Sud-Kivu.
Propos recueillis par Heshima
Interview
« Les sites culturels sont déjà prêts à accueillir les Jeux » Catherine Katungu MINISTRE DE LA CULTURE
La ministre de la Culture, Arts et Patrimoines, Catherine Katungu Furaha, reste convaincue de la réussite de cette édition des jeux de la Francophonie. Elle rassure que les artistes congolais prendront part à toutes les disciplines culturelles et que tous les sites prévus pour ces épreuves sont déjà prêts. Interview.
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4 mois agoon
juillet 24, 2023By
RedactionH
Madame la ministre, la RDC accueille les 9èmes Jeux de la Francophonie du 28 juillet au 6 août 2023. Quel regard portez-vous sur cet événement qui est aussi éminemment culturel ?
Le regard que j’ai sur cet évènement vient à la fois du sens même intrinsèque du rôle de l’OIF et de la pensée idéologique des jeux de la Francophonie. Le premier sens, celui du rôle de l’OIF, consiste à comprendre que cette organisation est basée sur les réalités culturelles avec l’interculturalité, l’acculturation et même l’inculturation. Pour dire que toute la raison d’être de l’OIF s’appuie sur la perception et la consommation culturelles des peuples de l’espace francophone.
Mon deuxième regard s’inspire de la volonté des chefs d’Etat des pays francophones à l’égard d’une manifestation autour de la jeunesse par la culture et les sports. Cela corrobore avec le premier sens qui est inhérent à la culture. Mon regard est que c’est un argument mis en place pour permettre à la jeunesse de célébrer sa particularité. Et pour la RDC, cela représente une opportunité de promouvoir toutes ses valeurs dont on ne parle pas assez à l’échelle internationale.

Votre ministère compte parmi les portefeuilles concernés par ces jeux. Comment vous les préparez dans votre secteur ?
Le ministère de la Culture, Arts et Patrimoines s’occupe en effet de comment la RDC va accueillir les autres pays dans les sites culturels et veille sur les conditions de préparation des artistes congolais qui vont participer aux jeux de la Francophonie. Les sites culturels sont déjà prêts à accueillir les jeux et il ne se pose aucun problème d’infrastructures. En ce qui concerne les artistes congolais de la RDC sélectionnés aux jeux, tout évolue normalement et nos artistes répondront valablement à tous les concours culturels.
Comment vont s’organiser les concours culturels pour les participants congolais ?
Les participants congolais seront traités comme tous les autres venus d’ailleurs à la seule différence qu’ils bénéficieront de l’accompagnement du public congolais. Ce même public qui les a encouragés lors des présélections va, sans nul doute, envahir les sites culturels pour principalement soutenir les artistes congolais mais pas qu’eux.
La RDC va aligner combien d’artistes dans les huit concours culturels prévus ?
En ce qui concerne les disciplines culturelles, on en dénombre onze et la RDC s’est enregistrée dans toutes les disciplines prévues dans cette édition. Il s’agit de : chanson, danse de création, danse hip hop, contes et conteurs, peinture, sculpture/ installation, photographie, littérature nouvelle, création numérique, marionnettes géantes et jonglerie avec ballon.
Comment vont se dé rouler les épreuves culturelles ?
Parmi les épreuves culturelles retenues, on distingue les individuelles et les collectives. Chaque discipline dispose d’un calendrier établi pour elle. Cela varie entre 2 et 6 ou 7 jours. Plusieurs pays sont inscrits dans chacune des épreuves culturelles et la RDC répondra présente de la plus belle manière possible à tous ces concours. Ce sera des moments pendant lesquels la culture congolaise occupera une place certainement prépondérante.
Lors de votre dernière conférence de presse avec le directeur des 9èmes Jeux, vous avez indiqué que le gouvernement suivait toutes les procédures. A moins de 25 jours de l’événement, peut6on affirmer que le pays est prêt ?
Si on se base sur tout ce qui se développe dans la presse qui ne voit que le verre à moitié vide, on dira que le pays n’est pas prêt. Alors que c’est juste le contraire. Tous les sites culturels sont prêts, les sites sportifs et le village des jeux le seront incessamment, comme cela a déjà été signalé. Il est clair que les choses se présentent de manière évidente et je profite de l’occasion pour demander à tous les ennemis de la vérité, ceux qui cherchent à vendre à vil prix les préparatifs des jeux, de se convertir et de dire la simple vérité. J’en appelle à la population congolaise de ne pas hésiter à se présenter dans tous les sites car le pays assiste à un rendez-vous qui fera que tous les projecteurs internationaux seront braqués sur Kinshasa. Il y a donc nécessité de porter ces jeux que la RDC a accepté d’organiser en sa 9e édition.

Les organisateurs de ces épreuves affirment que ces jeux se tiendront dans les meilleures conditions. Pourtant, le Québec n’enverra pas d’athlètes ni d’artistes à Kinshasa suite aux problèmes sanitaire et de sécurité. La Fédération de Wallonie-Bruxelles a emboité le pas. Ces désistements peuvent-ils affecter l’image de ces jeux en RDC ?
Absolument pas. La Fédération de Wallonie-Bruxelles va se présenter seulement dans le secteur culturel. L’image des IXes Jeux n’est pas affectée dans ce sens que le Comité International des Jeux de la Francophonie (CIJF) accompagne la RDC et veille d’abord à l’image des jeux puis le gouvernement congolais travaille pour que la promotion de la RDC à travers ces jeux reste cohérente aux attentes du public qui viendra assurément de partout.
Ne craignez-vous pas un effet d’entrainement des autres pays qui risquent aussi de désister ?
Je retiens que plusieurs autres pays tiennent à participer aux IXes Jeux de la Francophonie, Kinshasa 2023. C’est ce que la population congolaise et d’ailleurs doivent avoir à l’esprit. Aussi, chaque pays est libre de se choisir les disciplines où il compte participer, cela est de tradition depuis que les jeux existent. Je note aussi que certains autres pays, pour des raisons diverses, décident de rester dans les disciplines culturelles ou sportives.

Sur le plan de l’organisation, avez-vous eu suffisamment des moyens pour préparer les artistes ?
La liste des artistes congolais retenus pour les jeux a été publiée depuis début février de l’année en cours. A partir de là, un plan de travail m’a été soumis par le comité qui est chargé de préparer les artistes et cela est suivi de près. Malgré quelques difficultés rencontrées dans la préparation, les artistes sont au travail et la situation de tous sera réglée sous peu. Vous pouvez le constater en circulant dans les différents sites où se tiennent les répétitions de ces artistes.
Qu’est-ce que la RDC prévoit de particulier dans les différentes catégories prévues ? L’épreuve de nzango n’est réservée qu’aux Congolais ou d’autres pays vont aussi participer ?
D’après les informations en ma possession, cette épreuve aurait été proposée par le comité d’organisation en 2019 et cela aurait été accepté. Mais, je ne maitrise pas la suite de cette proposition. De toute façon, c’est une épreuve sportive et non culturelle.
Propos recueillis par Heshima
Interview
IXès JEUX DE LA FRANCOPHONIE LA RDC PEUT S’ATTENDRE À QUELQUES MÉDAILLES François-Claude KABULO Ministre des Sports et Loisirs
Optimiste, le ministre des Sports et Loisirs, François-Claude Kabulo Mwana Kabulo a détail – lé pour Heshima Magazine les différentes étapes de l’organisation de la 9ème édition des Jeux de la Francophonie, qui démarre ce 28 juillet 2023. Au regard de la préparation de certains athlètes, le patron des sports congolais pense que le pays peut s’attendre à quelques médailles, notamment chez les lutteurs. Dans cet entretien exclusif, il revient sur plusieurs points liés à ces jeux.
Published
4 mois agoon
juillet 24, 2023By
RedactionH
Monsieur le ministre des Sports, la RDC organise dans moins d’un mois les IXèmes Jeux de la Francophonie. Quel est l’état des lieux des préparatifs au plan sportif ?
Je dois avouer qu’on a connu du retard. Sur le plan de la préparation, les différentes équipes nationales engagées s’entrainent mais ne seront internées que bientôt. C’est lié au problème de financement mais des compétitions test sont organisées d’une manière régulière et nous suivons cela de très près.
De ce côté, nous n’avons pas beaucoup d’inquiétudes. Nous nous pressons pour les réunir afin de créer ce qu’on appelle l’esprit de team, Team RDC. C’est ça le point focal de notre dernière démarche, parce que maintenant on est dans la dernière ligne droite, et je pense que nous serons prêts. Sinon vous voyez déjà l’équipe de football qui va participer au Fatshi Cup, c’est celle-là qui va défendre nos couleurs au niveau de la 9ème édition des Jeux de la Francophonie. Le football est déjà opérationnel, c’est le test que les jeunes gens sont en train d’effectuer. Les autres disciplines sont aussi à pied d’œuvre.

Au niveau du ministère des Sports, comment les choses s’organisent pour accompagner cet événement ? Est-ce que les techniciens de votre ministère ont été associés à la préparation du volet sportif ? Des réunions sont tenues chaque jour, non seulement ici au ministère parce que nous avons un point focal au niveau des 9èmes Jeux de la Francophonie. C’est-à-dire qu’on est en contact d’une manière régulière avec les fédérations. On suit l’évolution parce qu’il faut les inscrire. Il faut vérifier quels sont les athlètes qui seront retenus et qui vont aller aux villages des jeux. Donc, le contact est permanent, et nous échangeons. Je peux rassurer que sur ce plan de contact, rien à dire, tout se passe très bien.
Certaines rumeurs font état de la délocalisa- tion du site d’hébergement des athlètes prévu initialement au campus de l’UNIKIN. Qu’en est-il ?
Non, heureusement que vous parlez de rumeurs. Pas plus tard qu’hier, nous avons passé toute notre journée avec le Premier ministre, avec le ministre d’Etat en charge des Infrastructures, et avons visité les sites d’hébergement qu’on appelle « village des jeux ». Il est situé à l’UNIKIN où seront hébergés tous les athlètes, lesquels y seront acheminés dès leur atterrissage à Kinshasa. Mais il est vrai que parallèlement, nous avons un autre site installé au Stade Tata Raphaël avec des hébergements, mais là nous y logerons plus les bénévoles et les volontaires.
Plus de 3600 athlètes et artistes de l’espace francophone sont à ce jour déjà inscrits. Combien de disciplines ont été retenues pour ces jeux et quelles sont-elles ?
Les 3600 personnes dont on parle comprennent les athlètes et officiels attendus. Au départ, ils étaient programmés au nombre de 4000. Mais maintenant, tout dépend des inscriptions et c’est en fonction de ces dernières qu’on sera fixé. Ainsi pour les chiffres définitifs, je ne suis pas en mesure de vous les donner aujourd’hui. On ne les connaitra certainement avec précision qu’à la veille. Il pourrait y avoir des malades, des excusés, des retraits ou d’éventuels forfaits. Mais notre fourchette se situe entre 3000 et 3500 attendus.
Après le Québec, c’est au tour de la Fédération Wallonie-Bruxelles d’annoncer qu’elle ne participera pas aux compétitions sportives. Comment expliquez-vous cette décision ?
Trouvez-vous fondées les raisons qu’ils évoquent ? Le Québec est libre de sa décision parmi les 88 pays de l’espace francophone.
Comment le prenez-vous, du fait que le Québec puisse désister ?
Le Québec a ses raisons. Il n’y a aucune édition qui a réuni l’unanimité. Nous sommes à la 9ème édition et nous-mêmes, la RDC, n’avons pas participé à toutes les rencontres. Il y a des éditions où on ne participait pas pour diverses motivations. Donc, si le Québec estime que ses athlètes ne peuvent pas venir pour l’une ou l’autre raison, c’est de son droit, ça ne nous empêche pas d’organiser les jeux.
Et les raisons données semblent vraies pour vous ? Parce qu’ils ont parlé de l’insécurité ?
Ça c’est relatif. Vous-même vous vivez ici à Kinshasa. Toutes les ambassades des grands pays de la Francophonie sont à Kinshasa. Cependant, il est vrai que nous sommes un grand pays. Le problème de la RDC c’est quand même un pays qui est jalousé. Nous évoluons dans un contexte mondial où parfois on ne nous fait pas de cadeaux. Nous avons l’impression qu’il y a une cabale qui est mené contre nous pour une ou autre raison. Je ne vais pas me gêner de dire que la secrétaire générale de l’OIF, c’est Madame Mushikiwabo qui est de nationalité rwandaise. Je ne peux pas vous rappeler aussi le degré des relations entre le Rwanda et la RDC.

Cela peut être l’une des raisons qui fait qu’on dise qu’il y a l’insécurité. Mais nous sommes conscients de toute la situation et nous nous préparons pour que les jeux s’organisent à Kinshasa, retenez qu’il y a ceux qui ne nous aiment pas. Ça me semble normal, c’est la vie. Ceux qui sont avec nous vont venir et les jeux auront bel et bien lieu.
Je vais revenir sur les mots du directeur national de la Francophonie que j’ai eu en interview dernièrement. Il a dit également plus ou moins comme vous que la RDC n’était pas assez soutenue pour l’organisation des 9èmes Jeux de la Francophonie que ce soit par l’OIF ou par les autres pays. Avez-vous le même sentiment ?
Bien sûr, j’ai le même sentiment parce que la contribution financière obligatoire de l’OIF vis-à-vis du pays qui organise n’est pas encore versée, ce qui est anormal. C’est prévu dans les textes que l’OIF doit apporter sa contribution, or jusqu’au moment où je vous parle, même pas 1 dollar n’est tombé dans notre escarcelle. Donc vous voyez qu’il y a une mauvaise foi. A un moment donné, ils ont chipoté quelque part dans les textes réglementaires dès lors que c’est la RDC qui devait organiser les jeux. Notre malheur est que nous sommes un grand pays.
Quand vous êtes grand, il y a aussi un peu de jalousie, le sentiment de dénigrement est exprimé par les uns et les autres. Comment comprendre que la Wallonie-Bruxelles, qui est quand même une communauté de la Belgique, avec laquelle nous entretenons des relations particulières agisse de la sorte, cela nous a fait tiquer un tout petit peu. Tout le monde peut se retirer, pas les Belges, pas les Français. Lorsque les Français se retirent en basketball et en football, il n’y a pas de raison.
A travers notre ministre des Affaires étrangères, nous allions souhaiter qu’on leur pose la question de savoir quelles sont les vraies raisons. Parce que on recense plein de Français, que ce soit dans le monde des affaires ou le monde culturel. S’il y avait de l’insécurité, ils seraient déjà partis, mais ils sont là et ils vivent sur place au jour le jour. Il est vrai que la situation de l’Est sur le plan sécuritaire ne peut pas perturber le déroulement normal des jeux qui se tiennent ici à Kinshasa. C’est pour cela qu’on est convaincu qu’il y a une cabale quand-même qui se monte quelque part. Mais nous allons la démystifier parce que nous sommes déterminés et le Président de la République a insisté pour que les jeux aient bel et bien lieu à Kinshasa.
Nous nous inscrivons derrière cette vision et nous fonçons dans cette direction jusqu’au 28 juillet.
Vous avez parlé des relations entre la RDC et le Rwanda. Comment comprenez-vous que le Rwanda, malgré les problèmes diplomatiques qui existent entre les deux pays, refuse d’envoyer ses athlètes pour les jeux de la Francophonie en sachant que les compétitions sportives sont censées nous réunir ?
Jusqu’à preuve du contraire, je sais que le Rwanda avait pris une inscription provisoire. On attendra jusque la veille pour voir qui vient et qui ne vient pas. Et pour quelle raison il ne viendra pas ?Si on nous avance la raison, nous comprendrons. Mais le choix est libre. En 2017, nous étions en Côte d’Ivoire, en 2013 moi-même j’étais à Nice, en France. Mais tout le monde n’était pas venu. Je répète nous sommes 88 pays dans l’espace francophone, et aucun pays organisateur n’a réuni jusqu’à présent l’unanimité. Très souvent, la participation se situe entre 50 parfois 57 pays qui arrivent. Il y a même des éditions qui ont compté moins de 40 pays.

Les pays sont libres de s’engager. Ça peut être pour des raisons financières ou autres. Mais pour ça, nous ne craignons rien du tout ! Moi je reviens de la Côte d’Ivoire. Je suis allé à un forum où j’ai rencontré les ministres des Sports et à la quasi-unanimité ils m’ont même confirmé leur arrivée en masse à Kinshasa afin d’appuyer la RDC et que ces jeux se tiennent dans sa capitale et non ailleurs. Il y a eu des tentatives de déstabilisation, on voulait nous pousser à la faute, nous avons dit non, nous avons pris des engagements et nous allons les respecter. Nous allons aller jusqu’au bout et nous allons organiser cette compétition donc je n’ai aucune crainte. Je suis sûr que les 9ème Jeux auront bel et bien lieu à Kinshasa.
Vous avez parlé de 88 pays. Quel est le délai pour les pays et les Etats pour confirmer leur participation ?
Nous sommes déjà dans le délai. Je pense que M. Isidore Kwandja vous a donné le nombre exact parce que c’est lui qui gère ce dossier. Je sais qu’il y avait 47 pays aux dernières nouvelles. C’est une bonne moyenne pour moi, nous allons frôler ces chiffres-là et les sportifs de tous ces pays seront avec nous.
Monsieur le ministre, vous êtes un ancien de la presse. Comment la couverture médiatique de cet événement va se faire et quelles sont les modalités pour s’accréditer. Quel est le nombre de médias attendus, l’organisation du travail de la presse et la couverture de l’événement ?
L’accréditation est simple : il y a des formulaires d’accréditation qui existent au niveau de la commission d’accréditation. Les pays ou les journalistes intéressés par cet événement remplissent le formulaire qu’ils envoient à la commission des jeux et c’est cette commission en charge d’accréditation qui dresse l’inventaire et qui apprécie s’ils répondent aux critères édictés par le Comité International des Jeux de la Francophonie « CIJF ».
L’accréditation des journalistes se fait exactement comme avec les pays, ce sont des chiffres qui sont connus à la dernière minute. De plus, le type d’accréditation varie : elle peut être limitée dans le temps soit au début, soit à la fin, soit en permanence. Mais toujours est-il que le système de demande d’accréditation fonctionne très bien. Les grands médias qui sont partenaires de l’OIF seront là : RFI, TV5 Monde et TV5 Afrique et qui, automatiquement, seront avec nous. Et vous avez constaté que la RTNC vient d’être dotée des matériels exigés avec 4 cars de retransmission en TV. Donc les productions simultanées seront assurées, parce que toutes les compétitions vont se passer en mondovision, c’est-à-dire qu’au moment où on va se produire quelque part, dans n’importe quel site, il y aura la production simultanée et on va centraliser tout ça au Centre International des Médias, qui sera au Palais du Peuple. Le signal sera envoyé aux pays qui ont introduit les demandes.
Avec le Premier ministre nous passons quasiment nos nuits entre différents sites. C’est dire que la certitude de sa tenue est réelle.
Vous êtes parmi les meilleurs journalistes de la RDC. Est-ce que par rapport à votre expérience, vous avez suivi les exigences techniques en termes d’organisation ?

Est-ce que vous êtes sûrs que la RDC peut organiser correctement et assurer ces jeux de la francophonie ? Oui je le crois. Matériellement le gouvernement a mis la main à la poche pour que toutes les conditions exigées par le Comité International des Jeux soient respectées et nous sommes dans le bon. Je vous ai dit que les matériels pimpants neufs viennent d’arriver et les formateurs sont là. Une autre équipe de formateurs suivra avant la fin du weekend Les techniciens sont compétents à la RTNC, nous sommes habitués à organiser des grands événements, mais comme c’est un type des nouveaux matériels qui arrivent, c’est juste un problème d’adaptation ; on va montrer aux techniciens sur quel bouton il faut presser, comment il faut connecter les câbles, etc. Mais ces équipes sont déjà là. Ce sera juste un problème de réglage.
Toute l’énergie du pays semble s’être concentrée sur les infrastructures sportives de ces jeux. Pourquoi ne vous intéressez-vous pas aux préparatifs des athlètes congolais ?
On chemine parallèlement. Il n’y a pas à confondre les choses : il y a ceux qui s’occupent des infrastructures, et ceux qui s’occupent des athlètes. La RDC a deux casquettes. En tant que pays organisateur, elle a la direction nationale des jeux dirigée par Monsieur Isidore Kwandja qui n’a rien à voir avec la participation des athlètes. Ça c’est l’engagement du pays. Vous pouvez même organiser les jeux et si vous ne vous y intéressez pas, sans participer, personne ne vous coupera la tête. En ce qui concerne la participation, puisque les jeux de la Francophonie portent sur la culture et les sports, la responsabilité est scindée en deux : d’une part, le ministère de la Culture s’occupe des artistes sous l’autorité de Madame la ministre Cathy Katungu, et moi du ministère des Sports et Loisirs, j’ai en charge les sportifs. C’est comme ça que nous cheminons à deux. Chacun dans sa sphère essaie de préparer les sélections comme il se doit.
Et comment se préparent les athlètes ?
Oui ça va. Les athlètes se préparent et je suis aux entrainements. Il y a deux jours, j’étais avec les lutteurs lors de leur entraînement, parce que je crois qu’on peut quand même attendre quelques médailles de ce côté. J’ai donné les salles qu’il faut au stade des Martyrs en attendant leur internement. Pour les cyclistes, si vous avez l’habitude de sillonner Kinshasa le week-end, vous aurez certainement remarqué des courses en ligne.
Parce qu’il y aura une course qui parti ra de la N’sele jusqu’au boulevard Triomphal avec des petits tours à travers les cités. Là, ils sont en préparation. Les joueurs de tennis de table se préparent au Centre Spin qui se trouve dans la commune de Bandalungwa. Pour les handisports, des handicapés participeront en athlétisme. Ceux de l’athlétisme s’entrainent, et nous leur avons donné des possibilités : ils ont participé à une compétition d’athlétisme en Afrique centrale et puis on a organisé pour eux un meeting test ici à Kinshasa en invitant leurs collègues de quelques pays limitrophes. Je ne dis pas qu’on va rafler toutes les médailles car il est vrai qu’il y a des nations qui sont plus fortes que nous. Mais nous ferons le nécessaire pour présenter une prestation de qualité. Cela sera la preuve de la capacité de notre organisation des jeux et que nous avons des équipes compétitives, de bonne qualité avec des athlètes qui seront motivés.

Des Congolais de la diaspora âgés de 18 et 35 ans, qui auraient voulu participer aux jeux de la Francophonie. Ils accusent l’organisation ou le ministre des Sports, de ne pas les avoir contacté alors qu’ils sont bons dans leurs disciplines. Qu’en dites-vous ?
Ça dépend, peut-être eux n’ont pas été contactés. Au moment où je vous parle, nous avons quatre athlètes de la diaspora qui font partie de l’équipe de football.
Seulement quatre pour toute la diaspora ?
On n’en a déniché que quatre. Ce sont des sélections. C’est au niveau du staff technique national que cela s’apprécie. Je vous signale que contrairement à ce que nos amis racontent, tout dépend de chaque discipline. Pour le football, lorsque le dossier m’a été présenté, on n’a pas hésité. Nous avons disponibilisé les billets d’avion. Au moment où je vous parle, vous pouvez encore vérifier, après demain il y aura la dernière journée du tournoi y a quatre expatriés qui sont venus et il y a même le fils de notre ambassadeur en Chine, Monsieur Balumuene, qui est bon et est venu de la Chine à notre charge. Donc il y a des expatriés pour le football car la fédération avait manifesté l’envie de les inviter.
Mais il y a des fédérations qui n’ont rien demandé, le ministère n’y est pour rien. Certes, le ministère gère, mais les données techniques doivent provenir de chaque fédération. Si chaque fédération doit faire venir deux ou trois athlètes expatriés, on le fait. Nous l’avons fait pour le football. Regardez l’équipe nationale Aujourd’hui, on compte un seul local, c’est le gardien de but de Mazembe. L’équipe qui a gagné les Gabonais, tous les 25 viennent de la diaspora et nous mettons le paquet. Si une fédération demande un expatrié avec une fiche technique, on s’exécute…
C’est vrai que vous avez trouvé l’organisation en cours. Vous avez été nommé il y a de cela 100 jours. Si vous devez dresser un bilan de l’organisation en cours, qu’est-ce qui a été le plus difficile à réaliser pour la RDC ?

Le plus difficile c’était les changements opérés. Vous savez moi je suis parmi les pionniers des journalistes, depuis qu’on a commencé à poser des jalons des 9èmes jeux de la Francophonie en 2019. Nous formions le premier comité. Malheureusement, nous sommes arrivés à une succession de quatre directions. Chaque changement apporte du négatif, parce que parfois, il faut tout recommencer. Si vous avez la malchance que vos prédécesseurs emportent avec eux tous les dossiers, vous repartez à zéro. Et à mon avis le plus grand tort qu’on a causé à cette organisation a été les multiples changements. Et n’oubliez pas qu’il y avait des problèmes de Covid. Toutes les grandes manifestations avaient été reportées, même les jeux olympiques de Tokyo.
Malheureusement, nous n’avons pas capitalisé tous ces contretemps. Nous étions un peu distraits à cause des changements. Et très souvent, à mon avis, on n’a pas tellement impliqué le ministère des Sports et celui de la Culture dans la sphère des décisions. Nous sommes là comme des participants. D’autres ministères qui n’ont rien à voir avec les sports et la culture ont été mis au premier plan. Il y a des gens qui apprenaient pour la première fois. Il y a des gens qui n’avaient pas de contact avec les sports et ça nous a retardé. Pour moi, c’est mon plus grand regret pour ce qui concerne les 9èmes Jeux de la Francophonie, franchement.
Si on avait gardé l’ossature de départ et qu’on pouvait peut-être améliorer par-ci par-là, en raison des cassures. Nous avons travaillé pendant 20 mois. Les 20 premiers mois on a abattu ce travail, après ceux qui sont arrivés, ont fait baisser la balance. Beaucoup étaient des expatriés, des gens qui venaient d’Europe et qui n’avaient aucune notion sur cet événement. Pour cela aujourd’hui, on paye la facture.
Maintenant, nous voilà de retour aux affaires. Comme on est dans le système de la continuité des affaires de l’Etat, dans le mal ou dans le bien de ce que nous ont laissé ceux qui nous ont précédés, nous prenons cela en compte et nous essayons de rattraper le retard. C’est un peu notre situation.
Est-ce que vous avez l’impression que les Congolais ont compris les défis de la RDC à organiser ces 9èmes Jeux de la Francophonie, parce que là aussi il y a un problème de communication ?
Tout à fait, mais la communication n’est pas de mon ressort. Il y a un ministère en charge de la Communication et Médias. Chaque ministre doit avoir sa stratégie. Moi, je m’occupe de la préparation des athlètes. Pour moi, les questions sont : est-ce que les athlètes sont arrivés ? Est-ce qu’ils seront habillés ? Est-ce qu’ils seront internés ? Ça c’est le rôle de mon ministère. Toutefois, moi en tant que journaliste, réflexe oblige, je suis aussi comme vous. Un moment donné je m’interroge et me dis : mais qu’est-ce qui se passe ? C’est vrai, on a reconnu qu’il y avait un déficit en matière de communication. Nos amis du ministère maintenant, avec le ministre Muyaya, essayent de se rattraper.

Ils sont en train de pousser avec des émissions spéciales qui sont régulières, particulièrement au niveau de la télévision nationale. Mais il faudrait à quelques semaines exercer quand même un matraquage médiatique à outrance pour que le Congolais moyen soit au courant qu’il y a effectivement les jeux de la Francophonie. Heureusement, ce travail est en train d’être conduit par mon collègue de la Communication et Médias.
A ce stade de préparation, à J-23, la RDC risque-t-elle encore une annulation de ces jeux ? Non, impossible ! Vous êtes pessimiste ?
Si j’exagère, avec le Premier ministre nous passons quasiment nos nuits entre différents sites. C’est dire que la certitude de sa tenue est réelle. Parce que j’ai lu le compte rendu des experts qui étaient venus en visite. Je pense que selon les recommandations, ils avaient demandé à ce que la RDC remette les clés à l’OIF trois mois avant l’organisation des jeux de la Francophonie.
A ce jour, l’OIF n’a pas reçu les clés et le directeur des Jeux de la Francophonie a parlé de rendre les clés au Premier ministre entre le 7 et le 10 juillet. Pour votre information, les clés seront remises officiellement le vendredi 7 juillet. Je vous invite d’ailleurs à nous accompagner. Donc, nous allons les récupérer pour le compte du grand site, le stade des Martyrs. Et le 15, nous aurons les clés pour la deuxième partie, un autre grand site qu’est le stade Tata Raphaël. Vous voyez que nous sommes vraiment à la limite mais les clés seront remises à temps. Nous faisons le maximum pour rassurer tout le monde.
Propos recueillis par Olyncia MUHONG