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Diaspora

Les ambassades fantômes congolaises

L’information du déguerpissement des ambassades congolaises à travers le monde par la ministre sortante des Affaires étrangères remet sur le tapis les difficultés de ces chancelleries, les conduisant à faire de la figuration à l’étranger. Au grand dam de notre diplomatie !

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Début avril, la ministre d’Etat aux Affaires étrangères du gouvernement Ilunga Ilunkamba sortant, Marie Ntumba Nzeza déclare à radio Top Congo qu’en raison de l’absence de disponibilité empêchant le paiement des loyers des ambassades congolaises présentes à travers le monde, sans compter les loyers des habitations des diplomates, la menace de déguerpissement pèse sérieusement sur elle.

L’information de la ministre renseigne ainsi que son ministère ne bénéficie plus de dotation depuis huit mois pour approvisionner les  postes diplomatiques en frais de fonctionnement, contrairement à ses prédécesseurs. Aurait-elle agit de guerre lasse après avoir « tout fait » pour régler ce litige à même faire subir « une grande humiliation pour la RDC » pour porter l’affaire sur la place publique.

Cette sortie médiatique donne à réfléchir lorsqu’on sait que la diplomatie relève du domaine de collaboration entre le président de la République et le gouvernement et que la cheffe de secteur appartient comme le chef de l’Etat au même parti politique, à savoir l’UDPS. Dans ces conditions, depuis la chute du gouvernement Ilunga par motion de censure dès le premier mois de l’année, la gestion de l’Etat est du ressort exclusif de la présidence de la République.

Au moins cette intervention aura eu le mérite de faire bouger les choses, car à peine le cri d’alarme de la ministre lancé, dès les jours suivants l’ordre de décaissement des fonds est tombé pour désintéresser les différents bailleurs des ambassades congolaises locataires. Cette démarche aura également eu le mérite de mettre le doigt sur le laxisme dans la conduite de la machine étatique de la part de certains services qui font porter leur manquement sur leur hiérarchie quitte à ternir l’image de marque du pays à l’étranger. En même temps, elle rappelle la situation récurrente de nos ambassades que l’on pensait pourtant réglée un tant soit peu.

Splendeurs et misères

Au lendemain de l’indépendance, la diplomatie est à l’instar d’autres pays un corps prestigieux placé en ordre utile dans la nomenclature des fonctions de l’Etat. Avec la touche particulière congolaise.

 En recouvrant sa souveraineté nationale et internationale, le Congo cherche à se faire valoir à travers le monde et ne lésine pas de doter ses ambassades du personnel et des moyens conséquents pour son rayonnement. Il s’agit pour le pays de faire bonne impression sur l’échiquier international. Chaque ambassade compte en moyenne un peu moins de dix effectifs, mutés avec leur famille qu’il faut loger et qui sont rapatriés dans une périodicité triennale bien réglementée à la Centrale avec de nombreux biens acquis à l’occasion de leur séjour professionnel, avant de recevoir une nouvelle mutation.

En ces heures de gloire, l’ambassade et la résidence du chef de mission diplomatique brillent de tous leurs feux : le drapeau hissé aux deux endroits porte haut la puissance prétendue du pays qui n’en tire que respect et considération partant de cette enclave du Congo à l’étranger ; des réceptions y ont lieu… Le prestige du Congo, puis après du Zaïre est d’autant renforcé que le pouvoir en place ne lésine par sur les moyens pour effectuer des dons dans le cadre de la coopération sud-sud.

A cette belle époque du Congo, relayée par celle du régime de Mobutu où la fonction, de plus en plus politisée devient victime du favoritisme, du népotisme et du tribalisme. Dans l’entretemps, la gabegie financière qui commence à ronger le pays a pour répercussion de réduire en portion congrue le budget alloué à la diplomatie.

  A l’époque fastueuse, succède la descente aux enfers à partir des années ‘80. La diplomatie congolaise jusqu’alors rayonnante ne cesse de perdre en éclat. Les salaires des diplomates et des engagés locaux ne sont plus versés. Les loyers de la chancellerie et des habitations ne le sont pas non plus et les arriérés s’accumulent jusqu’à conduire aux menaces de déguerpissement avant que cela ne se concrétise. Avant cela, ce sont les charges locatives qui pénalisent les diplomates devant endurer pour ceux mutés dans les pays du Nord, les rigueurs du froid lorsque le chauffage est coupé. Le rapatriement des diplomates et de leur famille devient difficile.

Faute de moyens pour le fonctionnement, le mot d’ordre pour chaque ambassade est « débrouillez-vous » article 15 à qui mieux mieux, même s’il est vrai que toutes les ambassades ne sont pas logées à la même enseigne, certaines étant plus choyées que d’autres pour des raisons politiques ou parce qu’elles sont génératrices de revenus par la vente des visas et autres documents.

Par la force des choses, les diplomates deviennent des commerçants d’imprimés de valeur, voire de certaines marchandises parfois prohibées comme les cigarettes sous le couvert de la valise ou de l’immunité diplomatique. D’autres diplomates doivent se reconvertir frauduleusement en nouvelles professions comme celle de taximan, de femmes de ménage… Un autre témoignage porte même sur la spoliation du patrimoine de l’ambassade dont le plus célèbre est celle de la vente du bâtiment situé au Japon par son ambassadeur de l’époque. 

 Tentative de renouveau

Le retour d’une stabilité relative dans la marche du pays s’observe au début de la première décennie de ce siècle. A l’époque du gouvernement Matata, le gouvernement décide d’éponger les importants arriérés afin de redorer l’image fortement ternie de la diplomatie congolaise durant de longues décades.

 En 2010, une conférence diplomatique se tient. Afin d’endiguer toutes déconvenues, le gouvernement arrête des résolutions pour réussir le renforcement de la diplomatie congolaise et la rendre plus dynamique. Parmi les résolutions circonstancielles, il a été décidé de procéder à la fermeture des représentations diplomatiques de moindre importance et se concentrer sur celles qui sont déterminantes pour la coopération, Il était également question de diminuer sensiblement les effectifs et envisager le rapatriement du personnel.

En outre, l’option de l’acquisition d’un patrimoine propre est levée. Tel est le cas de la chancellerie de Berlin qui se voit dotée en propre d’un bâtiment dans le quartier cossu des ambassades. Il n’empêche, le constat de quelque récidive d’expulsion s’observe. C’est ainsi qu’en août 2015, à l’époque où Thambwe Mwamba trônait à la tête des Affaires étrangères en tant que ministre, l’ambassade de la RDC à Tripoli en Lybie se voit mise en demeure de délogement pour non-paiement de trois ans de loyer. Et comme toujours, ce n’est qu’à la suite de la décision comminatoire du bailleur que la réaction congolaise intervient pour enclencher le processus de désintéressement.

 Cependant avec le temps qui passe, la question des ambassades ne cesse de hanter les esprits. Elle est d’ailleurs revenue sur le tapis à l’occasion des conclusions de l’Union sacrée de la Nation. En effet, évoquant le point de l’amélioration des finances publiques et du climat des affaires, le président de la République n’a pas manqué de souligner les revendications de ses interlocuteurs sur la nécessité de « réduire le nombre et le volume de nos représentations diplomatiques à l’étranger et les renforcer en capacités humaines en matière de coopération et de partenariats économiques. »

Des représentations fantomatiques

La cause est entendue. En réalité, le diagnostic porté sur l’efficacité de la diplomatie congolaise a toujours donné des résultats peu reluisants car le problème de la gestion et de l’utilité des représentations diplomatiques reste d’actualité.

 Si à son époque fastueuse, le monde diplomatique pouvait faire la fierté du pays, la vraie interrogation est de méditer sur son rôle : il ne s’agit en rien de faire de la figuration mais de servir utilement à la République. Il s’agit dans cet ordre d’idées d’examiner si les deux grands axes de la diplomatie sont bien menés, à savoir d’une part celle de préserver les intérêts des Congolais vivants dans les pays où sont localisés leurs ambassades et d’autre part, les contacts que ces dernières sont censées nouer avec les partenaires et autres investisseurs des pays d’accueil.

Sur les deux registres, les postes diplomatiques ne parviennent pas à répondre aux espoirs placés en eux au point de donner image des représentations fantomatiques. Avec la présence massive des Congolais dans plusieurs pays du monde nos ambassades sont supposées être en mesure de les prendre en charge comme il se doit. Certes, bon nombre de Congolais ont fait le choix d’une autre nationalité ce qui ne rend pas leur présence chez elles nécessaire. Mais pour beaucoup, celles-ci représentent un lieu de refuge, qui malheureusement ne réagit pas à leurs attentes. On se souviendra à cet effet de l’absence de l’ambassade congolais en RSA lors de la chasse aux autres nationalités il y a quelques années. Le cas est d’ailleurs récurrent dans beaucoup d’autres pays. Sur le registre de la recherche des partenariats à conclure en faveur du développement du pays, la critique indique que les actions ne sont pas concluantes.

C’est dans cet ordre d’idées, qu’une collaboration institutionnelle peut être projetée et la réaction de la sénatrice Francine Muyumba, par ailleurs présidente de la commission des relations extérieures à la chambre haute du parlement à l’annonce par la ministre des Affaires étrangères du déguerpissement des chancelleries congolaises à l’étranger donne un éclairage dans ce sens.

Face au scandale du déguerpissement, la sénatrice préconise en effet une collaboration avec le parlement. « les membres du gouvernement doivent comprendre que la représentation nationale est là pour les accompagner, les assister afin de faire avancer des dossiers (…) car le parlement détient le pouvoir de contrôle sur le gouvernement ». Certainement que cette voie pourra aider à fortifier la mission des ambassades congolaises et ranger au passé leur image désastreuse.

Noël NTETE 

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Diaspora

LUTTE ANTIBLANCHIMENT DES CAPITAUX L’ACCOMPAGNEMENT DE L’UE

David Hotte a fait ressortir toute l’importance contenue dans l’accompagnement de la lutte contre la corruption à travers la lutte anti-blanchiment et le financement du terrorisme, que mène son organisation dans le cadre d’un partenariat RDC-Union européenne.

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Dans son exposé, le directeur de Global Facility s’est, d’entrée de jeu, appesanti sur le rôle que joue l’Union européenne dans son soutien à la RDC dans l’implémentation de la bonne gouvernance. Il a expliqué à l’assistance que sa structure s’inscrit dans l’optique d’un projet mondial de la Commission européenne. La mise en œuvre de sa mission consiste en une assistance technique un peu partout dans le monde sur un thème bien précis pour éradiquer le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme Cette approche se conçoit d’après lui en aval d’un programme de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. 

En République démocratique du Congo, affirme-t-il, son équipe travaille avec les acteurs opérationnels depuis un an dans le cadre de leur projet, précisant qu’ils ne sont pas partis de zéro dans cette entreprise. « La lutte an-ti-blanchiment au Congo n’est pas une récente découverte. Cette situation n’a pas été mise en exergue lorsque le GAFI (Groupe d’action financière, Ndlr) avait listé le Congo. La lutte anti-blanchiment existait bien avant », a-t-il indiqué.

 Sa connaissance du Congo qu’il fréquente depuis la fin des années 90 en est un témoignage comme le confirme ses propos ; « J’ai vu un peu comme cela a évolué. J’ai travaillé au Congo sous la casquette du FMI et puis j’ai travaillé pour les Nations-Unies et récemment à la Commission européenne. Ce qu’il faut savoir et c’est très important, à des degrés divers, la RDC a toujours été active dans ce combat ».

Ce que Global Facility fait en RDC

Expliquant en quoi se rapporte son travail, David Hotte a déclaré : « Le projet que je dirige aujourd’hui, apporte une assistance technique aux pays qui en font la demande. Pour ce faire, le pays doit introduire une requête à la délégation de l’UE territorialement compétente. Cette requête parvient jusqu’à Bruxelles. Une fois la requête validée, elle est transmise à mon projet afin d’initier une intervention ». Selon lui, tout ce qui tourne autour de la bonne gouvernance ou autour de la lutte anti-blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme est pris extrêmement au sérieux par la Commission de l’Union européenne. A ce jour, le projet est localisé dans 34 pays. 

L’information livrée par le directeur de Global Facility renseigne que la demande d’assistance technique formulée par la RDC, bien avant d’être listée par le GAFI, avait abouti chez lui : « Cela a été décidé immédiatement dès que la RDC a émis sa requête d’assistance technique et nous sommes intervenus le plus tôt possible », a-t-il martelé avant de poursuivre : « La RDC représente l’un des pays les plus importants que nous comptons en Afrique centrale et en Afrique de manière générale ».

 Rendant compte de l’évolution de ses interventions, David Hotte a fait état de sa participation à un comité d’assistance technique qui se réunit régulièrement dans la capitale congolaise et soutient que la note est très positive pour Kinshasa. « Dès la mise en place du comité d’assistance technique, nous rassemblions des acteurs publics autour de la table aux côtés de quelques-uns du secteur privé ainsi que ceux de la communauté internationale. Aujourd’hui, nous associons davantage ces différents acteurs en plus grand nombre. Cela veut dire que la communauté internationale est présente à Kinshasa », rappellet-il.

L’appui à la CENAREF 

Spécifiquement, David Hotte a précisé que son organisation a fourni beaucoup d’assistance technique essentiellement à la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF) mais aussi à l’autorité qui s’occupe du recouvrement des avoirs. « Là aussi on va continuer à développer notre assistance technique avec le pays et ce sera plus important parce que l’accompagnement se passe bien. Je constate une évolution positive, il faut mettre les bouchées doubles, renforcer les dispositifs… », a-t-il renchéri. Félicitant le gouvernement congolais pour la lutte anti-blanchiment des capitaux, il a affirmé : « Je pense que le pays le fait très bien. 

Nous disposons maintenant au Congo d’une législation et des décrets ainsi que des institutions ad hoc qui luttent contre le blanchiment des capitaux et qui renforcent la bonne gouvernance. Cela est très appréciable. Dans ce domaine, la détermination des dirigeants est à prendre en considération car l’aspect politique est très décisif. Quand on parle de la bonne gouvernance, s’il n’y a pas de volonté politique au sommet, je pense que cela ne peut pas fonctionner aux échelons inférieurs », a-t-il signalé avant d’arguer : « Au Congo nous sommes dans une bonne direction …nous allons continuer à travailler avec la RDC ».

Le problème des transferts des flux 

Par ailleurs, a souligné David Hotte, il est crucial de prendre en compte la dimension privée des flux financiers, car c’est à travers ceux-ci que l’argent est envoyé et reçu au pays. « Dans votre pays, la RDC, vous avez des industries qui fonctionnent parfaitement avec des investissements provenant de l’extérieur et là aussi il ne faut pas que ces flux se tarissent ou se bloquent pour des raisons diverses et variées voire des raisons techniques liées à la lutte contre le blanchiment des capitaux », a-t-il relevé.

Pour le directeur de Global Facility, la fluidité des transferts de fonds s’avère essentiel. Il n’approuve toutefois pas le fait que de gens soient soupçonnés tout simplement parce qu’étant originaires d’un pays listé par le GAFI. « Mon expérience est que certains flux qui viennent de certains pays sont regardés bizarrement.

 Dans ce pays, on a vu des comptes bancaires fermés parce que les gens étaient d’origine africaine ou congolaise, ou encore tout simplement des résidents des pays listés par le GAFI », a-t-il rapporté. En homme au profil multidisciplinaire, David Hotte maitrise la question des flux financiers. Avocat fiscaliste par le passé, officier de gendarmerie, fonctionnaire international au Fonds monétaire international (FMI) et aux Nations Unies, puis banquier, il n’a pas hésité de partager sa riche expérience. « J’étais directeur de la sécurité financière du groupe et des propriétaires de la BCI, deuxième groupe bancaire français, qui n’est pas présent en RDC, mais qui est de l’autre côté du fleuve », a-til expliqué.

Un travail dur et dangereux…

 Pour clore ses propos, David Hotte a reconnu que le travail sur la bonne gouvernance n’est pas aisé : « C’est un travail qui est très dangereux. Les travaux sur la bonne gouvernance ne sont pas des choses faciles parce que ce sont des cas, des décisions qui sont dures pour soi-même, dures pour les gens avec lesquels on travaille, dures pour sa famille, mais il faut encore être très dur avec les gens qui interférent pour son application, sans aucune notion par rapport à sa nécessité ».

 Hubert MWIPATAYI

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Diaspora

DÉVELOPPEMENT DE LA RDC LA PUISSANCE FINANCIÈRE DE LA DIASPORA

Autour du thème « la diaspora, facteur de développement », Junior Mbuyi a articulé son speech pour confirmer l’importance majeure de la diaspora dans le développement de leur pays d’origine.

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Devant une assistance composée surtout d’étudiants congolais, son intervention s’est articulée autour de plusieurs points, à savoir la diaspora : cartographie mondiale et enjeux socio-économiques, les impacts macro et microéconomiques des flux financiers de la diaspora, le système bancaire comme enjeu national pour les flux financiers de la diaspora, et les grands défis pour la RDC et sa diaspora.

En guise d’entrée en matière, en définissant le mot diaspora, le CEO du Groupe JPG Consulting Partners a distingué les deux types de contribution dont les diasporas sont porteuses, à savoir d’une part, la contribution individuelle laquelle se matérialise par des transferts de fonds et d’autre part, la contribution collective concrétisée par le retour au pays d’origine, des investissements, la création de valeurs en tant qu’agent économique.

Ainsi, les fonds rapatriés dans le pays, a-t-il indiqué, exercent une influence positive sur le développement économique et les ressources provenant de la migration permettent d’atténuer la volatilité des revenus et la pression sur l’inflation dans les pays récepteurs. Aussi assurent-elles une stabilité de la consommation et des investissements en capital humain. Il existe, a-t-il indiqué, un lien évident entre le développement économique et le flux financier en provenance de l’extérieur.

L’apport financier de la diaspora en milliards de dollars

A l’aide des cartographies, l’expert international Junior Mbuyi a démontré la réelle puissance de la diaspora, en établissant une différence entre les diasporas, les unes étant plus structurées que les autres et ayant un grand impact, le cas de la Chine et de certains pays de l’Afrique de l’Ouest. En termes de statistiques, en 2021, sur un total de 78 milliards de dollars transférés vers l’Afrique, l’Egypte a occupé le haut de l’affiche avec un total de 33 milliards alors que la RDC a figuré à la 10ème position avec 1,3 milliard. D’après M. Junior Mbuyi, plus de 2 milliards de dollars ont été transférés vers la RDC en 2023 par la diaspora. Naguère, la RDC a figuré dans le top 10 des pays vers lesquels des transferts sont effectués chaque année.

Une diaspora croissante

A l’aide d’un diaporama, Junior Mbuyi a présenté le pourcentage publié par les Nations Unies, concernant la population née dans les pays étrangers en 2020 : 21,8% au Canada, 13% en Europe centrale, 8,1 % dans la Fédération de Russie, 0,1% en Chine, 0,4% en Inde, 32,30 % en Arabie Saoudite, 29,40 % en Suisse, 14,5% aux Etats-Unis.

Concernant les impacts macro et microéconomiques, M. Mbuyi cite l’influence positive sur le développement économique, le comportement contracyclique, la stabilité de la consommation et l’output contre la volatilité des prix, ainsi que la contribution au développement du secteur financier. Par ailleurs, a-t-il affirmé, cela constitue un soutien aux familles ainsi qu’aux investissements locaux et permet de diversifier les revenus. 

Le bémol, a-t-il toutefois souligné, s’observe par les effets négatifs des flux financiers de la diaspora, entrainant entre autres la dépendance excessive à l’égard de ces transferts, sans compter le risque de déséquilibres macroéconomiques… Pour ce qui est du système bancaire comme enjeu national pour faciliter les flux financiers de la diaspora, l’expert Mbuyi a affirmé que cela devrait favoriser la création des banques nationales congolaises aux standards européens, ayant des bureaux de représentation à Paris, Bruxelles, New York… En outre, la création des BFI avec expertise sectorielle permettront une meilleure connaissance des clients.

C’est dans cette optique que Junior Mbuyi a fait valoir son  expertise d’une vingtaine d’années passées dans les banques, les institutions financières et certains gouvernements dans tout ce qui est problématique réglementaire autour du risque. « On les accompagne sur les aspects méthodologiques, quantitatifs, organisationnels et opérationnels », a-t-il affirmé.

Les grands défis de la RDC et sa diaspora En conclusion, pour cet expert, le Congo et sa diaspora doivent relever plusieurs défis, à savoir améliorer le climat des affaires, mettre en place un dispositif d’aménagement fiscaux pour faciliter l’installation des entreprises, instituer une instance qui rapprocherait le gouvernement de la diaspora, élargir l’assemblée nationale par les mandats des députés congolais de l’étranger, tout en renforçant la coopération économique avec les diasporas, en favorisant notamment la création des entreprises au sein des ambassades.

 Hubert MWIPATAYI  

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Diaspora

REDEVABILITÉ DEVANT LA DIASPORA COMPRENDRE L’ENJEU DE LA CONFÉRENCE

Depuis trois ans, l’Inspection générale des finances (IGF) mène un combat acharné contre le détournement des finances publiques en République démocratique du Congo. Les résultats de cette lutte initiée par le président de la République, Félix Tshisekedi, devaient être vulgarisés auprès des Congolais vivant en dehors du pays. Explications.

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La conférence-débat organisée du 26 au 27 octobre 2023 à l’Université Libre de Bruxelles, en Belgique, a permis à l’IGF d’éclairer les Congolais de la diaspora vivant en Europe sur le travail réalisé par son institution ainsi que ses retombées notamment dans le domaine de l’amélioration du climat des affaires. 

L’objectif de ces assises, d’après les organisateurs, était de mettre en lumière les efforts déployés par l’IGF dans la lutte contre la corruption, en plus de démontrer le niveau d’implémentation de la bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques et les résultats obtenus.

Ayant pour thème « Les avancées de la lutte pour l’instauration de la bonne gouvernance publique en République démocratique du Congo », cette conférence qui a sensibilisé la diaspora sur la détermination à relever le pari de la bonne gouvernance au pays a connu la participation de l’orateur principal, Jules Alingete Key, inspecteur général des finances-chef de service de l’IGF. 

Outre lui-même, d’autres panélistes s’y sont succédés dans leurs différentes interventions pertinentes. Il s’agit de Christian Ndongala, ambassadeur de la République démocratique du Congo en poste au Benelux (Belgique, Nederland et Luxembourg) ; Bertin Mampaka, sénateur belge ; Alex Lumpali, professeur en sciences économiques et gestion à l’Université de Namur (Belgique) ; Al Kitenge, stratège et expert en innovations économiques, David Hotte, chef d’équipe de l’EU Global Facility, Projet AML/CFT ainsi que Junior Mbuyi, expert financier international et CEO du groupe JPG Consulting Partners. 

La République démocratique du Congo a en effet été confrontée à la mauvaise gouvernance, laquelle a eu un impact négatif considérable sur le développement du pays et partant sur le bien-être de la population. Fort heureusement, depuis maintenant plus de deux ans, l’Inspection générale des finances, service spécialisé d’audit supérieur relevant de la Présidence de la République, s’est montrée intraitable dans le combat des antivaleurs liées à la gestion des finances publiques et autres biens de l’Etat. Ce travail est mené de main de maître par l’inspecteur général des finances-chef de service, Jules Alingete, avec l’aide de ses différentes brigades à la tête desquelles sont placés des inspecteurs généraux des finances.

 L’exercice réalisé en 3 ans par cette équipe nécessitait d’être vulgarisé auprès de la majorité des Congolais, singulièrement ceux de la diaspora dont l’éloignement physique avec la mère patrie constitue un facteur de déphasage par rapport à l’évolution de plusieurs réalités. Ainsi, la conférence-débat organisée à Bruxelles était particulièrement indiquée-un exercice de redevabilité qui se marie mieux à la ligne politique du président de la République mise en place dès le début de son mandat visant à échanger avec des Congolais partout où ils se trouvent. Cette conférence a aussi donné l’occasion aux membres de la diaspora congolaise d’Europe de s’exprimer, en donnant leurs avis et considérations au sujet de la gestion des finances publiques de leur pays d’origine.

Intérêts des assises 

Avec l’engouement qui a suivi les exposés des panelistes, la conférence-débat était une grande opportunité de sensibilisation d’un large public sur ce qui a été fait par rapport à  la lutte contre la mauvaise gestion des finances publiques et la corruption en RDC. Cette activité qui a suscité un intérêt particulier, a permis de mettre en exergue les résultats probants acquis par l’Inspection générale des finances dans sa lutte. Une tâche de gendarme financier largement saluée qui a occasionné l’augmentation du budget national, passant de 5 milliards de dollars en 2019 à plus de 16 milliards en 2023. 

Ces assises ont permis aussi de présenter les actions et les stratégies instaurées par l’Inspection générale des finances ; de partager les expériences réussies et les leçons apprises pour servir de référence à d’autres pays et institutions qui cherchent à améliorer la gestion de leurs finances publiques ; d’encourager la collaboration entre les acteurs nationaux et internationaux, y compris les membres de la diaspora. Cette activité, a eu aussi le mérite de permettre au public de la diaspora de poser toutes les questions possibles au patron de l’IGF sur la gestion des finances du pays.

Publics cibles et thématiques

 Cette conférence de deux jours a ciblé plusieurs acteurs, principalement des Congolais de la diaspora ; des officiels congolais avec à leur tête l’ambassadeur de la RDC en poste à Bruxelles, des responsables de la gestion des finances publiques, des investissements  et de l’amélioration du climat des affaires, en ce compris des acteurs de la société civile engagés dans la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance. Elle visait aussi des experts en finances publiques, des universitaires et des chercheurs travaillant sur les questions liées à la gestion des finances, mais aussi des potentiels investisseurs. 

Quant aux thématiques exploitées, la conférence a eu à débattre des stratégies et des actions instituées par l’Inspection générale des finances pour lutter contre la corruption et promouvoir la transparence dans la gestion des finances publiques, relever les défis spécifiques auxquels fait face la RDC dans la gestion des finances ainsi que les approches pour les surmonter. Il convient également de citer celles se rapportant aux bonnes pratiques en matière de contrôle financier, de détection de la corruption et de prévention des malversations, aux perspectives et aux recommandations pour renforcer l’assainissement des finances publiques en RDC, sans oublier des thèmes comme l’accompagnement de l’Union européenne dans la lutte contre la corruption en RDC ainsi que des sujets qui touchent à l’apport de la diaspora congolaise à son pays d’origine.

Heshima

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