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Agression contre la RDC : l’intangibilité des frontières à rude épreuve

Longtemps dominée par des guerres par procuration suscitées par les deux superpuissances durant la période située entre la moitié des années soixante et le début des années quatre-vingt-dix, la RDC a vu rejaillir, au lendemain de la guerre froide, des conflits internes de plus en plus meurtriers et de plus en plus complexes, combinant parfois les causes identitaires, économiques et politiques.

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Au-delà des pays limitrophes, la problématique des frontières se trouve à l’origine de la plupart des conflits qui secouent l’Afrique et des crises humanitaires qui en découlent. Et pourtant, l’Union Africaine (UA) et avant elle l’OUA, a essayé de prémunir l’Afrique contre ces conflits, en adoptant au milieu des années soixante, des principes stabilisateurs, en mettant en place des mécanismes de gestion de ces conflits et en incitant les Etats membres à en faire usage.

Depuis plus de 26 ans, la République démocratique du Congo (RDC) est éprouvée par les guerres et les violences meurtrières dans l’Est. Malgré les témoignages et les rapports sur les massacres perpétrés, notamment depuis les guerres des années 1990, aucun protagoniste n’a été jugé. Justice sera-t-elle un jour rendue pour les crimes commis en République démocratique du Congo depuis les années 1990 ? Depuis plus de deux décennies, de multiples voix s’élèvent pour réclamer la formation d’un tribunal pénal international (TPI), à même de poursuivre les protagonistes des massacres.

Une requête intervenue avant l’ouverture de la 76ème session de l’Assemblée générale des Nations unies, le 14 septembre, la résolution 58/316, adoptée le 13 juillet 2014, relative, entre autres, à l’agression armée contre la République démocratique du Congo, figurait à l’ordre du jour provisoire au point 45.

En 2020, le président Félix Tshisekedi avait pour sa part, demandé des sanctions internationales contre les groupes armés qui sévissent dans l’Est du pays, afin notamment d' »éradiquer leurs sources d’approvisionnement et d’appui ». En 2021, devant l’Assemblée générale des Nations unies, le chef de l’Etat a plaidé pour que « des sanctions sévères soient prises contre tous les réseaux mafieux » ou contre « les multinationales qui exploitent illégalement les minerais du pays et alimentent en échange les groupes armés en armes et munitions, pérennisant ainsi le conflit en RDC et dans la région des Grands lacs”.

L’armée loyaliste et l’ONU

Depuis le mois de mai 2021, un état de siège est en vigueur au Kivu et en Ituri, provinces où sévissent une centaine de groupes armés. Pas une semaine ne passe sans qu’une nouvelle tuerie soit recensée dans ces régions frontalières du Rwanda et de l’Ouganda.

Surtout, la tension ne baisse pas car Kinshasa accuse toujours le Rwanda de vouloir conserver une emprise sur la RDC. Selon le spécialiste de la région Pierre Boisselet, plusieurs rébellions, et pas seulement le M23, ont été soutenues par Kigali, comme le RCD-Goma (le Rassemblement Congolais pour la Démocratie) et le CNDP (le Congrès national pour la défense du peuple). « L’accusation à l’égard du Rwanda de vouloir conserver une emprise sur le Congo n’a jamais véritablement cessé ». Les relations entre les deux pays voisins sont restées tendues.

Le trafic illicite de minerais : enjeux de taille

Les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) ne représentent plus grand-chose. Le vrai enjeu pour Kigali, c’est de garder la mainmise sur le Nord-Kivu, un grand territoire voisin que le pouvoir rwandais exploite illicitement depuis des années. Le Rwanda profite de la contrebande minière et de celle du bois. Le pays  exporte plus de matières premières et notamment de minerais que ce qu’il produit. Comme le rappelle Pierre Boisselet, « des réseaux échappent à l’État congolais. Des minerais en provenance du Congo passent au Rwanda au moyen de la contrebande. Il s’agit de taxes qui échappent à l’état congolais. Souvent, cela se fait en complicité avec des membres des autorités de la RDC. »

Une issue politique est-elle possible ? Oui, mais sous certaines conditions, estime Jason Stearns. « Il faut mettre la pression sur les pays voisins, surtout le Rwanda et l’Ouganda, et régler définitivement cette question du M23 qui menace la région. La France, qui a de bonnes relations avec ces deux pays, pourrait jouer un rôle. Les États-Unis et la Grande Bretagne aussi, peut-être à l’occasion du sommet du Commonwealth, le 20 juin 2022 à Kigali. Sans oublier des pays de la région comme le Kenya et l’Angola qui ont déjà entrepris des médiations. »

Continent aux nombreux conflits

Des conflits armés en Afrique ont troublé l’évolution d’un nombre important de pays sub-sahariens : guerres frontalières comme celles opposant la République de Somalie et l’Ethiopie d’une part, la République de Somalie et le Kenya d’autre part, ou l’Ethiopie et le Soudan ; luttes entre maquisards et gouvernements africains, comme au cours des années 1961-1966 au Congo-Kinshasa, au Cameroun et au Tchad ; guerres de libération contre les dernières puissances coloniales, en Guinée portugaise, en Angola, au Mozambique, et plus récemment en Rhodésie ; enfin, guerres civiles comme au Soudan et au Nigéria.

Ainsi, tout en ignorant les conflits de portée internationale, comme ceux du Vietnam ou du Moyen-Orient, le continent africain n’en est pas moins le théâtre d’événements tragiques, souvent ignorés de l’opinion mondiale en dépit de la gravité de certains d’entre eux et des lourdes menaces qu’ils font peser sur des populations civiles innocentes.

C’est ainsi que dès l’indépendance de l’Algérie, des incidents frontaliers sporadiques avaient éclaté entre ce pays et le Maroc avant que les armées régulières des deux Etats maghrébins en viennent à s’affronter à l’occasion de la « petite guerre des sables » en octobre 1963. Ce conflit intéresse l’Afrique noire dans la mesure où, après les échecs des tentatives de médiation de la Ligue arabe, ceux de l’empereur Haïlé Sélassié et de M. Modibo Keita, chef de l’Etat du Mali — effectués dans le cadre de l’OUA — furent couronnés de succès à la rencontre conciliatrice de Bamako du 29 octobre 1963.

La situation est sensiblement identique en ce qui concerne les rapports entre la Somalie et le Kenya. Cependant, à aucun moment il n’y a eu dans cette région du continent d’affrontements entre armées régulières. Ici ce sont des bandes de rebelles armés soutenus par la Somalie — les shiftas — qui opèrent en territoire kenyan, dans la région du Northern Frontier District (NFD), avec la complicité de la population locale. Depuis juin 1963, les attaques de shiftas n’ont pratiquement jamais cessé, et les troupes kenyanes, trop peu nombreuses, ne sont jamais parvenues à réduire les incursions.

Au Tchad sévit une grave tension interne opposant les populations noires animistes ou chrétiennes du sud du pays aux tribus arabes islamisées du nord-est. Ces dernières reçoivent un appui moral, matériel et militaire de la part des populations qui leur sont apparentées et qui vivent au Soudan occidental.

En Guinée-Bissau, en Angola et au Mozambique, les nationalistes ont engagé le combat avec les autorités coloniales, avec des fortunes diverses. Leurs initiatives paraissent couronnées de succès en Guinée où la guérilla est permanente, mais en Angola et au Mozambique le gouvernement de Lisbonne conserve l’initiative.

Parmi tous les conflits qui troublent la paix en Afrique, deux sont d’une gravité exceptionnelle : il s’agit des guerres civiles du Soudan et du Nigéria, dont l’opinion internationale ignore à peu près tout. Il est vrai que, dans un cas comme dans l’autre, il existe un accord tacite entre dirigeants africains à la fois pour ne pas encourager les initiatives des séparatistes et pour éviter que soit publiquement évoqué tel ou tel aspect de ces deux conflits.

La Charte de l’OUA

Lorsque l’Empereur Hailé Sélassié d’Ethiopie décida en 1963 d’appeler à un Sommet africain pour mettre en place une instance continentale, sa démarche visait en priorité la réalisation d’un compromis entre les approches diamétralement opposées des groupes de Casablanca et de Monrovia. Cet objectif stratégique a fait reléguer au second plan le débat sur la question des frontières même si, par ailleurs, cette problématique occupait les esprits de tous les Chefs d’Etats présents à Addis-Abeba. De ce fait, les dispositions sur les frontières qui ont été incluses dans le texte de la Charte sur cette question cruciale avaient un caractère générique et reprenaient pratiquement les formulations de la Charte des Nations Unies.

C’est ainsi, que dans son préambule, la Charte Africaine énonce la ferme résolution des Chefs d’Etats à « sauvegarder et à consolider l’indépendance et la souveraineté durement acquises, ainsi que l’intégrité territoriale de nos Etats » et à « combattre le néo-colonialisme sous toutes ses formes ». Ces mêmes préoccupations ont été reprises dans l’Article 2 relatif aux objectifs de l’Organisation et l’Article 3 traitant des principes sur lesquelles elle était fondée. « Ce dernier affirme » le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de chaque Etat et de son droit inaliénable à une existence indépendante ». En dépit de tentatives pour induire ces dispositions, une référence implicite au principe de l’intangibilité des frontières, il reste que ces articles ne constituent ni plus ni moins qu’un rappel de principes généraux destinés à protéger les Etat souverains et à promouvoir des relations pacifiques entre eux. Il en est autrement de la résolution du Caire de 1964.

Raymond Okeseleke

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Reconduite vice-ministre des Finances: Qui est O’Neige N’sele ?

Femme politique au parcours académique et professionnel exceptionnel, O’Neige N’sele Mimpa a été reconduite au poste de Vice-ministre des Finances dans le gouvernement Sama II. Engagée sur des questions d’égalité des sexes, elle s’est fait démarquer par la rigueur de son travail au sein de l’équipe des « Warriors ». Portrait !

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Derrière ses lunettes claires, on peut observer un regard perçant qui laisse transparaitre une forme de rigueur. O’Neige N’sele– 36 ans, née à Kinshasa et originaire de la province du Maï-Ndombe,  est le reflet d’un parcours académique et professionnel précoce. Elle décroche son diplôme d’Etat à seulement 16 ans. Elle va ensuite enchainer avec une licence en informatique à l’Institut supérieur d’informatique, de programmation & analyse (ISIPA), à Kinshasa. «Quand tu apprends le métier de programmateur informatique, tu n’es pas juste un informaticien. Tu conçois et proposes des applications ainsi que des outils qui permettent une meilleure gestion des entreprises et une amélioration des rendements. Tu trouves des solutions concrètes à des problèmes existants ; ce qui aide à améliorer le confort et le travail des salariés. C’est un métier qui nous forme à rendre opérationnels les équipes, les outils, les projets et les budgets ». La future vice-ministre fait ainsi partie d’une promotion composée majoritairement d’étudiants de sexe masculin. 

Tout en étant déjà active dans le monde professionnel, elle combine carrière et études en poursuivant un cursus académique à l’étranger et décroche une double maitrise en management et administration des entreprises (master of business administration – MBA) de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne en France et de la Georgetown Business School, aux Etats-Unis d’Amérique. Après son passage respectivement dans les secteurs de la télécommunication et de l’aviation, elle intègre l’élite de la prestigieuse banque Citigroup Congo où elle a occupé différentes fonctions notamment celle en charge des agences du système des Nations Unies et des entreprises multinationales. Huit (8) ans plus tard, elle rejoindra EcoBank RDC où elle continuera à développer et gérer le même portefeuille. 

Femme politique 

Le riche parcours académique et même professionnel a conduit O’Neige N’sele dans la sphère politique. Son parti intègre le regroupement politique Alliance des acteurs pour la bonne gouvernance de la RDC (AABC), une formation dirigée par Julien Paluku, ancien gouverneur de la province du Nord-Kivu et actuel ministre de l’Industrie.

Par souci d’accompagner le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi afin d’atteindre les objectifs qu’il s’est assigné à court, moyen et long terme, ce regroupement a décidé d’adhérer à l’Union sacrée de la Nation, plateforme créée par le chef de l’Etat.

O’Neige N’sele Mimpa fait alors son apparition, le 12 avril 2021, dans le gouvernement du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge. Dans cette équipe gouvernementale, elle est nommée vice-ministre des Finances, aux côtés du ministre Nicolas Kazadi. De ce fait, elle est la deuxième femme de l’histoire congolaise à occuper les fonctions de vice-ministre des Finances, plus de 30 ans après Madame Nelly Kiwewa. 

Le 23 mars 2023, à la faveur d’un remaniement, elle gardera son poste. O’Neige N’sele n’a d’ailleurs pas manqué de saluer cette reconduction en rendant hommage au chef de l’Etat, Félix Tshisekedi Tshilombo en ce mois dédié à la femme.       

Défenseure de l’égalité du genre

La vice-ministre des Finances se montre ferme sur les sujets touchant l’égalité du genre. Engagée dans ce combat, elle a obtenu un certificat de la McKinsey Academy sur la thématique « Unlocking Women Potential » traduit en français par « Libérer le potentiel des femmes ». Elle défend fermement les droits des femmes participant à la lutte pour l’égalité des chances tant dans le secteur public que privé. « La femme possède une myriade de compétences qui lui confèrent une place décisive dans la construction d’un futur égalitaire. Il faut plus de femmes qui s’impliquent et prennent la responsabilité de renverser la tendance. », a-t-elle fait savoir dans son tweet du 8 mars 2023. 

Elle milite pour la reconnaissance des compétences des femmes en les encourageant à relever les défis inhérents à cette cause et à définir ce que sera la femme congolaise de demain. « Il est plus que temps de prendre les choses en main! », a-t-elle lancé dans le même message.

Mariée et mère, la vice-ministre sait concilier ses fonctions et sa vie de famille. Elle pense que la femme congolaise peut bien exercer les métiers qui ne semblent encore être réservés qu’aux hommes.Son parcours académique et professionnel nous le démontre bien car en travaillant dans le secteur de l’aviation en 2006, ce n’est pas dans les airs qu’elle se retrouve mais bien sur terre, elle s’occupe du software et de la gestion des systèmes de réservation de la nouvelle compagnie aérienne congolaise où elle est d’ailleurs la seule femme du service informatique.

Sa personnalité rigoureuse et son sens pratique s’épanouissent pleinement dans ce métier dit « d’hommes ». « J’ai toujours eu une personnalité affirmée. Ma mère me disait toujours : tu es bien plus qu’un joli visage. Ça m’est resté ». 

« Certains métiers ne sont réservés qu’aux hommes alors que l’histoire nous prouve le contraire. Nous avons eu des reines, des sociétés matriarcales qui sont aussi le terreau fertile de la richesse culturelle de notre pays, de nos racines, de nos ancêtres », a-t-elle rappelé.

Apporter sa pierre à l’édifice 

Pour mieux contribuer à l’autonomie financière des ménages vivant sous le seuil de pauvreté, elle n’est pas restée les bras croisés. Elle a mis sur pied depuis quelques années une association dont la vision n’est pas celle d’apporter une simple assistance aux populations, mais plutôt de promouvoir les initiatives de développement à la base et de les rendre durables.Son association, le Centre d’encadrement et d’aide aux initiatives de développement (CEDAID), œuvre dans plusieurs secteurs, notamment l’agriculture, la santé, l’éducation, les ressources hydrauliques, les infrastructures et le transport dans les provinces du Kasaï Central, du Maï-Ndombe, de Kinshasa, du Kwilu, du Kasaï et du Kongo Central. 

Cette structure est une façon pour elle d’apporter sa pierre à l’édifice du développement de la République démocratique du Congo. Celle qui s’est lancée précocement dans la vie n’entend pas s’arrêter là. 

Dido Nsapu

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M23 et financement des élections : les deux menaces du processus électoral

Le chef de l’Etat congolais mais aussi le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ont démontré – noir sur blanc – que le processus électoral est « frileux » face à l’insécurité. Mais à côté de cette donne s’ajoute les difficultés financières.

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La persistance de la guerre dans l’Est de la République démocratique du Congo et le risque d’hypothéquer le processus électoral en cours semblent faire bon ménage. Le chef de l’État, Félix Tshisekedi l’avait dit le 27 février dernier à Genève, en Suisse, à l’occasion de la 52ème session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. « Toutefois la persistance de la guerre à l’Est de notre pays risque d’hypothéquer le processus électoral dont les opérations d’enrôlement sont déjà en cours par suite du déplacement massif des personnes des zones des combats, de l’insécurité et de l’inaccessibilité à ces zones. », avait déclaré Tshisekedi.    

Le président congolais, en le disant, voudrait lancer l’appel à une « implication » forte de la communauté internationale aux côtés de la RDC pour la restauration de la paix et de l’autorité de l’État dans cette partie du territoire national. Ce qui conduirait à la poursuit des opérations pré-électorales dans les zones à conflit. Cette position de Félix Tshisekedi a même été confortée par le président de la CENI, Denis Kadima Kazadi. Ce dernier a démontré la frilosité d’un processus électoral face à l’insécurité, estimant logique la position du chef de l’Etat depuis Genève.   

« Les élections sont très frileuses de l’insécurité. Si aujourd’hui, j’ai ma carte et qu’il y a des coups de feu quelque part, nous devons nous y rendre, et du coup, quand les gens ne se rendent pas aux lieux de vote, les élections sont hypothéquées. Donc, je pense que ce qu’il a dit, dans mon entendement, c’est logique », a enfoncé le président de la CENI.

Mais depuis quelques jours, l’insécurité qui règne principalement dans le Nord-Kivu où les rebelles du M23 sévissent n’est plus le seul obstacle au processus électoral. Le financement des élections rejoint aussi la liste des menaces. « Nous sommes en cessation de paiement », a alerté, début mars, le patron de la CENI, indiquant que toutes les réserves ont été épuisées par les opérations d’enrôlement des électeursen cours. « Nous sommes au sixième mois sans paiement et c’est très inquiétant », a ajouté Denis Kadima qui n’a pas hésité de souligner que la centrale électorale était « bloquée » au moment où il tenait ces propos. Pourtant, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi vantait d’être en avance de paiement par rapport aux opérations de la CENI. 

Deux menaces sérieuses ! 

Le gouvernement a rencontré des difficultés de trésorerie fin février et début mars. Certaines sources attribuent ce problème aux efforts de guerre entrepris dans l’Est du pays pour tenter de faire revenir la paix. Si le trésor public continue de manquer de quoi financer les opérations électorales, cela pourrait hypothéquer la suite du processus et peser sur le calendrier électoral qui prévoit des élections au mois de décembre 2023. L’autre menace, c’est le défi sécuritaire. Le pays ne peut pas aller aux urnes sans l’une de ses provinces. Déjà en 2018, le gouvernement avait décidé que le vote soit organisé dans la province du Nord-Kivu sans les territoires de Beni et Butembo à cause de l’insécurité liée aux terroristes de l’ADF (Forces Démocratiques Alliées). Actuellement, avec la résurgence du M23 qui est présent dans trois territoires de la province, à savoir Rutshuru, Nyiragongo et Masisi, il est difficile pour la CENI de procéder à l’enrôlement des électeurs dans les zones sous leur contrôle. Ce qui fait craindre que les Congolais habitant ces zones ne puissent pas se faire enrôler. L’électorat de cette province étant plus important en nombre, la CENI pourrait reporter ses opérations dans cette partie du pays. Ce qui peut avoir comme conséquence le retard dans l’élaboration de la loi sur la répartition des sièges qui dépend des données du fichier électoral issu des opérations d’enrôlement dans l’ensemble du pays.           

La CENI compte organiser la présidentielle, les législatives nationales, provinciales ainsi que les élections municipales le 20 décembre de cette année. Les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs sont en cours dans les deux dernières aires opérationnelles et dans les cinq pays pilotes sélectionnés pour le vote des Congolais de l’étranger. Dans la première aire opérationnelle où dix provinces de l’Ouest du pays étaient concernées, les opérations ont été clôturées officiellement le 17 février avec plus de 18 millions d’électeurs enregistrés.

Heshima

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RDC : Tshisekedi face aux femmes ce 8 mars au Palais du peuple

Sauf imprévu, le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, sera devant les femmes congolaises réunies au Palais du peuple de Kinshasa, ce mercredi 8 mars 2023, dans le cadre d’un dialogue, en marge de la célébration de la journée internationale des femmes.

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Cette fois-ci, la célébration du 8 mars en République démocratique du Congo a pris une autre forme. La ministre du Genre, Famille et Enfant, Gisèle Ndaya Luseba a, à travers une invitation, appelé les femmes de plusieurs structures à prendre part à ce dialogue entre les femmes congolais et le président de la République. Félix Tshisekedi est donc attendu ce mercredi. Après cette étape des échanges, il s’en suivra la Foire de l’entreprenariat féminin. Une cérémonie de levée des fonds est aussi prévue en signe de solidarité avec les femmes de l’Est de la République démocratique du Congo, victimes une nouvelle fois des atrocités des rebelles du M23, dans la province du Nord-Kivu. 

Sur son compte Twitter, lundi dernier,  la ministre du Genre a interdit les manifestations festives sur l’ensemble du territoire national en signe de solidarité aux femmes victimes dans cette partie du pays. Elle a souligné que cette commémoration sera marquée par un dialogue avec les décideurs. « La commémoration de la journée internationale de la femme se fera partout en RDC par un dialogue entre nos décideurs avec les femmes et une levée des fonds pour la solidarité aux femmes de l’Est. Pas d’activité festive partout », a-t-elle insisté.  

Il faut souligner que la décision de la ministre du Genre a rejoint celle soutenue par la plateforme « le Réseau des femmes Leaders Accès à la parole » qui, depuis quelques jours, a invité la population congolaise à célébrer le mois de la femme de cette année par des actions de plaidoyer en faveur des femmes et enfants victimes des atrocités dans l’Est de la RD. Congo. 

De manière générale, la situation d’émancipation de la femme congolaise évolue à pas de tortue. De 2006 à 2018, le pourcentage des femmes élues députés au niveau de l’Assemblée nationale est passée de 8,4 % à 9,8 % contre 9,7% en 2011, d’après les statistiques de l’Onu femmescontenues dans le document « Etude sur la représentation et influence des femmes en politique en République Démocratique du Congo ». Au niveau du Sénat, les chiffres sont passés de 4,6 % à 19 %. 

Au niveau du gouvernement central, un bond a été fait par l’actuel gouvernement du Premier ministre, Jean-Michel SamaLukonde qui a fait un record de 27% de participation féminine, soit une augmentation de 10% par rapport au gouvernement de Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Quant au gouvernement Tshibala, l’exécutif ne comptait que 6 femmes, soit 10, 1%. Celui de l’ancien Premier ministre, Samy Badibanga, l’équipe avait 8 femmes, soit 11, 9%. Le gouvernement Matata, de son côté, avait totalisé 7 femmes (14, 8%), Muzito 5 femmes (10, 4%) et Antoine Gizenga 5 femmes (13,5 %). 

A 10 mois des élections prévues cette année, la CENI a encouragé les candidatures féminines en favorisant les listes des partis ou regroupements politiques qui auront 50% des candidatures féminines. Ces formations politiques ne paieront pas la caution exigée pour le dépôt des listes de candidats. 

Heshima

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