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Condamnation de l’agression rwandaise en RDC : Voici pourquoi Macron hésite…

Acculé par la presse congolaise, le 4 mars, pour son absence de condamnation claire du Rwanda dans son agression contre la République démocratique du Congo, le président français a eu la langue lourde pour le faire. Il y a bien des raisons à cette habitude. Heshima en évoque certaines…

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Depuis la résurgence du Mouvement du 23 mars (M23), la France est à la traine pour condamner ces rebelles qui bénéficient d’un soutien clair de la part du Rwanda. Paris était parmi les derniers à condamner ce mouvement sans toutefois nommer ses parrains dont notamment le président rwandais, Paul Kagame.     

Le président français a, au cours de la conférence de presse tenue samedi 4 mars 2023, en marge de sa tournée africaine qui l’a conduite en RDC, esquivé de condamner le Rwanda dans cette agression contre la RDC via le M23. Emmanuel Macron a même tenté de le justifier en estimant qu’au sein du M23 – qui bénéficie du soutien des puissances étrangères – ily a aussi des Congolais. Acculé par la presse locale, il finira par le faire de façon moins audible. « J’ai été très clair sur la condamnation du M23 et tous ceux qui le soutiennent, y compris le Rwanda. Donc, je ne peux pas être plus clair que ça », a déclaré le président français à l’insistante question de la presse congolaise au Palais de la Nation, le 4 mars. 

Sur ce sujet, Emmanuel Macron a toujours eu la langue lourde. Et c’est pour deux raisons majeures. Premièrement, la France a eu un passé sombre dans l’histoire du génocide rwandais de 1994. Kigali accusait sans cesse la France d’avoir participé dans le génocide qui a fait 800 mille morts au Rwanda dont en majorité des Tutsi. Paul Kagame faisait chanter Paris sur ce sujet. Et Emmanuel Macron a tourné la page de l’histoire, en 2021, en réparant avec le Rwanda.  

Dans un discours prononcé, fin mai 2021, au Mémorial du génocide de Kigali, où reposent les restes de 250 000 des plus de 800 000 victimes, le président français a reconnu les« responsabilités » de la France dans le génocide de 1994 et a demandé pardon. La France « n’a pas été complice », mais elle a fait « trop longtemps prévaloir le silence sur l’examen de la vérité », avait-il déclaré, en ajoutant que « seuls ceux qui ont traversé la nuit peuvent peut-être pardonner, nous faire le don de nous pardonner ».

Selon Macron,  « la France a un rôle, une histoire et une responsabilité politique au Rwanda ». Paris est resté « de fait aux côtés d’un régime génocidaire » mais « n’a pas été complice », avait-il expliqué au Mémorial de Kigali, vingt-sept ans après le génocide de 1994. Devant une telle réparation avec l’histoire rwandaise, Emmanuel Macron ne veut plus se brouiller avec le Rwanda, et Paul Kagame le sait. « Kagame se croit tout permis car Macron a déjà cédé plusieurs fois à ses caprices. Sans une pression internationale forte exercée sur le Rwanda, la déstabilisation de l’Est de la République démocratique du Congo continuera ! », a écrit le 3 mars 2023, l’eurodéputé Thierry Mariani.  

La deuxième raison majeure, c’est que la France sous-traite l’armée rwandaise pour la protection de ses intérêts économiques au Mozambique. Le Conseil de l’Union européenne – avec le soutien pressant de la France – a octroyé un montant supplémentaire de 20 millions d’euros au Rwanda destinés à l’aide à la poursuite du déploiement des troupes rwandaises au Mozambique. Une décision qui avait suscité la colère du prix Nobel de la paix Denis Mukwege. 

Le célèbre gynécologue congolais s’était dit scandalisé « d’apprendre que l’UE débloque 20 millions € pour les RDF, une armée à la base de l’agression de la RDC, d’une crise humanitaire dramatique et auteure de graves violations des Droits de l’Homme et du Droit International Humanitaire ».

Même des ONG des droits de l’homme étaient abasourdies de ce soutien de l’Europe à une armée qui venait de participer aux massacres d’au moins 131 civils congolais dans les villages  de Kishishe et Bambo, dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, selon l’enquête du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’Homme (BCNUDH). « En finançant l’armée rwandaise, l’UE (comme les États Unis et d’autres pays avant elle) cautionne, voire soutient indirectement le conflit armé dans l’Est de la RDC, qui a des conséquences humanitaires et de droits humains absolument dramatiques. Scandaleux. Immoral. Insensé », avait, pour sa part, déclaré Jean-Mobert Senga d’Amnesty international. 

Dido Nsapu

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Un vent de réformes en Afrique : Les anciens dirigeants doivent désormais rendre des comptes

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L’Afrique amorce un tournant décisif : d’anciens présidents, ministres et hauts responsables, de la Mauritanie à la RDC, sont désormais rattrapés par la justice pour corruption, crimes de guerre ou abus de pouvoir. Ces poursuites marquent une rupture avec l’impunité passée et rappellent que nul n’est au-dessus des lois. En RDC, où certains jouent sur le terrain dangereux de la division tribale dans l’intention de discréditer la justice, l’enjeu est particulièrement fort. Une justice impartiale est essentielle pour renforcer la démocratie, restaurer la confiance citoyenne et poser les bases d’un avenir durable.

Mauritanie : un verdict qui brise l’impunité

En Mauritanie, la condamnation de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz à quinze ans de prison, prononcée le 15 mai 2025 par la Cour d’appel de Nouakchott, constitue un jalon historique. Accusé d’abus de pouvoir, d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent, Aziz aurait accumulé une fortune illégale de 70 millions de dollars à travers des sociétés écrans et des comptes offshore, comme l’ont révélé des preuves solides, notamment des transactions via BGFIBank. Cette sentence, alourdissant une peine initiale de cinq ans, s’accompagne d’une amende de 3 millions de dollars et de la confiscation de ses avoirs. Bien que ses avocats dénoncent un procès politique lié à son différend avec son successeur, Mohamed Ould Ghazouani, ce verdict est un signal puissant. Un commerçant de Nouakchott s’exclame : « Enfin, un président doit rendre des comptes ! Cela montre que la justice peut fonctionner, même pour les puissants. » Ce précédent doit inciter tous les anciens dirigeants à agir avec intégrité, sachant que leurs actions seront scrutées et jugées.

RDC : un test décisif pour la justice et l’unité nationale

En République démocratique du Congo (RDC), les poursuites contre l’ancien président Joseph Kabila et l’ex-Premier ministre Augustin Matata Ponyo incarnent à la fois l’espoir d’une justice sans compromis et les défis d’un pays fracturé. Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a requis le 1er mai 2025 la levée de l’immunité de sénateur à vie Joseph Kabila pour des accusations de haute trahison et de soutien au groupe rebelle M23, actif dans l’Est du pays. Ces soupçons sont alimentés par des éléments troublants : Kabila aurait été à Goma, une ville sous contrôle du M23, en provenance de Kigali, la capitale rwandaise, un choix perçu comme une provocation. The Africa Report note que ce passage, dans une zone où le Rwanda est accusé d’ingérence, renforce les allégations de connivence avec Paul Kagame. Des rencontres entre des proches de Kabila et des figures ayant dialogué avec Kagame, ainsi que l’implication de son proche, Corneille Nangaa, un allié dans une coalition incluant le M23, aggravent ces accusations.

Les activités du parti de Kabila, le PPRD, a été suspendu le 20 avril 2025 par le ministre de l’Intérieur, qui a également requis sa dissolution pour « silence complice » face à l’occupation par le M23, selon Al Jazeera. Le gouvernement a ordonné la saisie des biens de Kabila et de ses proches, et des perquisitions ont visé ses propriétés à Kinshasa. Bien que Kabila nie tout lien avec le M23, son silence face à ces accusations et son retour controversé à Goma alimentent les spéculations. Un ouvrier de Goma s’indigne : « Si Kabila soutient les rebelles, il doit être jugé avec des preuves. Tous nous sommes égaux devant la loi. » Ces poursuites, si elles aboutissent, pourraient marquer un tournant dans la lutte contre l’impunité en RDC, à condition qu’elles soient menées avec rigueur et transparence.

Augustin Matata Ponyo, jugé depuis août 2023 pour le détournement de 205 millions de dollars dans le projet agro-industriel de Bukanga Lonzo, incarne un autre exemple de cette dynamique. Selon un rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF), ces fonds publics ont été mal gérés sous sa supervision. Matata, président d’un parti politique d’opposition, dénonce un complot politique le visant parce qu’il serait opposant au régime. Un étudiant de Lubumbashi tempère : « Matata a forcément détourné de l’argent à Bukanga-Lonzo. Qu’il rende des comptes : ce projet, qui a englouti des centaines de millions de dollars, n’a jamais vraiment démarré. S’il est innocent, il ne devrait pas chercher à échapper à la justice. »

Afrique du Sud : la persévérance d’une justice indépendante

En Afrique du Sud, les poursuites contre Jacob Zuma, président de 2009 à 2018, témoignent de la force d’une justice déterminée à faire respecter la loi. Accusé de corruption dans une affaire de contrat d’armement datant de 1999, Zuma a été jugé pour fraude, racket et blanchiment d’argent. Sa condamnation en 2021 pour outrage à la cour, qui l’a vu purger une peine de 15 mois, prouve que même les anciens chefs d’État ne sont pas intouchables. Une commerçante de Johannesburg s’enthousiasme : « Voir Zuma face à la justice montre que personne n’est au-dessus de la loi. C’est un exemple pour l’Afrique. »

Burkina Faso et Soudan : solder les comptes du passé

Au Burkina Faso, la condamnation à vie par contumace de Blaise Compaoré pour l’assassinat de Thomas Sankara en 1987 montre que la justice peut panser les blessures historiques. Bien qu’en exil en Côte d’Ivoire, ce verdict symbolique rappelle aux anciens dirigeants que leurs crimes ne resteront pas impunis. Au Soudan, Omar El-Beshir, déchu en 2019, a été condamné pour corruption après la découverte de 130 millions de dollars à son domicile, et il reste visé par des mandats de la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerre au Darfour. Un intellectuel de Khartoum affirme : « Juger El-Beshir, même tardivement, est un message aux dirigeants : tôt ou tard vous répondrez de vos actes. »

La justice : un levier pour la démocratie et le progrès

Les poursuites contre Aziz, Kabila, Matata, Zuma, Compaoré et El-Beshir marquent une rupture avec l’impunité qui a trop longtemps freiné l’Afrique. En Mauritanie, la condamnation d’Aziz établit un précédent ; en RDC, les enquêtes contre Kabila et Matata visent à démanteler des réseaux de corruption, de destabilisation et de trahison ; en Afrique du Sud, au Burkina Faso et au Soudan, les procès de Zuma, Compaoré et El-Beshir montrent que la justice peut s’appliquer à tous. Une justice transparente et équitable est le cœur de la démocratie : elle garantit que les ressources publiques servent le bien commun, renforce la confiance des citoyens et attire les investissements nécessaires au développement. Un entrepreneur de Kinshasa résume : « Sans justice, pas de progrès. Les dirigeants doivent savoir qu’ils seront jugés pour leurs actes. »

Surmonter le tribalisme en RDC : un impératif pour l’unité

En RDC particulièrement, mais également dans d’autres pays du continent, une constante s’observe lorsque d’anciens dirigeants sont mis en cause : le réflexe identitaire. Dès qu’un responsable politique est appelé à répondre de sa gestion, ses partisans brandissent systématiquement l’argument de la persécution ethnique ou régionale.

« C’est un mécanisme de défense qui empoisonne notre vie politique », déplore le professeur Emmanuel Kasongo de l’Université de Kinshasa. « En transformant toute procédure judiciaire en conflit communautaire, on paralyse l’action de la justice et on entretient un climat d’impunité qui favorise la corruption à tous les niveaux. »

À Kinshasa, Marie Bompengo, commerçante au marché central, ne cache pas sa frustration : « Chaque fois qu’un politique est accusé de corruption, ses partisans descendent dans la rue en criant à la discrimination. Mais l’argent volé appartient à tous les Congolais, pas seulement à une tribu ou à une province ! Comment peut-on construire un pays uni si certains se croient au-dessus des lois ? »

À Goma, dans l’Est du pays, David Mutombo, enseignant, partage ce sentiment par téléphone : « Notre pays ne pourra jamais se développer tant que certains s’estimeront intouchables en raison de leur appartenance ethnique. La justice doit s’appliquer à tous, sinon nous resterons dans le sous-développement et les conflits permanents. »

Au-delà des clivages : la justice comme socle de la démocratie et moteur du développement

L’Afrique se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. D’un côté, la persistance des réflexes identitaires et la tentation d’instrumentaliser la justice à des fins politiques ; de l’autre, l’aspiration croissante des populations à une véritable redevabilité des élites dirigeantes.

La justice n’est pas un luxe institutionnel ou une simple option politique. Elle constitue le socle fondamental sur lequel repose toute démocratie viable et le moteur essentiel de tout développement durable. L’équation est simple mais implacable : sans justice indépendante et impartiale, pas de confiance dans les institutions ; sans cette confiance, pas d’investissements sécurisés ni d’initiatives économiques pérennes ; et sans ces derniers, pas de développement véritable.

« Les pays qui prospèrent économiquement sont invariablement ceux où la justice fonctionne, où les contrats sont respectés, où la corruption est sanctionnée », affirme le professeur Léonard Matala-Tala, expert en gouvernance à l’Université de Lubumbashi. « Ce n’est pas un hasard si les nations les plus développées sont aussi celles où l’État de droit est le plus solidement ancré. »

En RDC particulièrement, la question de la lutte contre l’impunité se heurte à la fragmentation ethnique et régionale du pays. Pourtant, c’est précisément dans ce contexte que la justice impartiale apparaît comme le seul ciment capable de consolider l’unité nationale et d’ouvrir la voie au développement. Une justice qui s’applique à tous, sans distinction d’origine, de rang ou d’affiliation politique.

L’expérience mondiale est éclairante à cet égard. Des pays comme le Rwanda ou le Botswana ont démontré qu’une gouvernance rigoureuse et une lutte efficace contre la corruption constituaient des facteurs décisifs de développement en Afrique. À l’inverse, les États où règne l’impunité sont généralement ceux qui stagnent économiquement, malgré des ressources parfois considérables.

« Quand un responsable peut détourner des millions sans crainte de sanction, c’est non seulement l’argent public qui disparaît, mais aussi la confiance citoyenne et l’espoir collectif », observe Joseph Kabemba, économiste congolais. « Les investisseurs, tant nationaux qu’étrangers, fuient les environnements où les règles peuvent être bafouées impunément par les puissants. »

À Kisangani, François Lisanga, entrepreneur, témoigne de cette réalité : « Comment développer une entreprise quand vous savez que la concurrence déloyale des entreprises liées au pouvoir ne sera jamais sanctionnée ? Quand les marchés publics sont attribués selon des critères opaques ? La justice n’est pas un concept abstrait, c’est le préalable à toute activité économique saine. »

« La vraie démocratie exige que tout gestionnaire des deniers publics puisse rendre des comptes s’il y a des faits avérés », souligne Maître Claudine Tshibanda, avocate spécialisée en droit constitutionnel. « Ce n’est pas une question d’acharnement ou de vengeance, mais simplement l’application du principe fondamental d’égalité devant la loi, sans lequel aucune société ne peut espérer prospérer. »

Pour que cette évolution se confirme, les institutions judiciaires doivent gagner en indépendance et en crédibilité. Les procédures en cours contre d’anciens dirigeants constituent un test décisif pour la maturité démocratique des États concernés. Leur issue déterminera si l’Afrique s’engage véritablement sur la voie d’une gouvernance plus transparente et plus redevable, préalable indispensable à un développement inclusif et durable.

« La prospérité n’est pas qu’une affaire de ressources naturelles ou d’investissements », observe Michel Kalumba, professeur d’économie du développement. « Si c’était le cas, la RDC serait parmi les pays les plus riches du monde. Ce qui fait défaut, c’est un cadre institutionnel où la règle de droit l’emporte sur les connexions personnelles, où la compétence prime sur l’appartenance. Sans ce cadre, que seule une justice forte peut garantir, les richesses continueront à profiter à une élite prédatrice plutôt qu’à la population. »

Le chemin vers une culture politique fondée sur la responsabilité et la redevabilité reste semé d’embûches. Mais les poursuites engagées contre d’anciens dirigeants, qu’elles aboutissent ou non, témoignent d’une prise de conscience : nul, désormais, ne peut se considérer définitivement à l’abri de la justice. Cette évolution, si elle se confirme, pourrait constituer le tournant historique dont l’Afrique a besoin pour transformer son immense potentiel en développement concret pour ses populations.

Comme le résume avec force Mme Solange Kambidi, juge à Kinshasa : « La justice n’est pas un luxe que l’Afrique pourrait s’offrir une fois développée. C’est au contraire la condition préalable à tout développement authentique et durable. Sans elle, nous bâtissons sur du sable. »

Un appel aux dirigeants : assumez vos responsabilités

L’Afrique est à un tournant. Les poursuites contre les anciens dirigeants ne sont pas seulement des procès ; elles sont un appel à tous les gestionnaires publics à agir avec intégrité. En RDC, surmonter le tribalisme exige une justice indépendante, soutenue par des institutions fortes et des citoyens vigilants. Un avocat de Matadi rêve : « Une justice qui juge les faits, pas les origines, est la seule voie pour un Congo fort et prospère. » Cet idéal doit inspirer le continent entier. Les anciens dirigeants doivent savoir que leurs actions auront des conséquences, et les actuels doivent gouverner avec la conscience qu’ils devront rendre des comptes. C’est ainsi que l’Afrique bâtira des démocraties solides et des sociétés tournées vers le progrès.

Heshima Magazine

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Aux USA, Barnabé Muakadi vante le système fiscal congolais

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Devant les hommes d’affaires américains réunis à l’université George Washington, aux États-Unis, dans le cadre du Forum Invest in DR Congo, le directeur général des impôts, Barnabé Muakadi Muamba, a vanté le système fiscal de la République démocratique du Congo (RDC). Face à ces investisseurs, il a évoqué des avantages liés notamment à l’impôt sur la rémunération des expatriés.

Pendant que Washington et Kinshasa sont en cours de négociation d’un accord sur les minerais de la RDC, la Direction générale des impôts (DGI) ne reste pas les bras croisés. Son directeur général, Barnabé Muakadi Muamba s’est servi de la tribune de ce forum organisé le 22 avril 2025, à Washington, pour expliquer aux investisseurs américains le fonctionnement du système fiscal congolais très profitable aux opérateurs économiques. « Je vous invite à venir investir en RDC car il existe de nombreuses opportunités fiscales. Nous sommes là pour vous accorder ces avantages-là. Le vrai avantage concerne l’impôt sur la rémunération des expatriés. », a-t-il déclaré.

Barnabé Muakadi explique que bien qu’il soit un impôt indirect, « l’impôt sur la rémunération des expatriés est à la charge de l’entreprise. Cet impôt vise à décourager l’utilisation de la main-d’œuvre extérieure. Mais, quand une entreprise vient investir au pays, nous avons cette facilité de la lui accorder. » La DGI a prévu une réduction considérable (50%) du taux d’imposition pendant les dix premières années de l’entreprise en RDC. « Au lieu de payer 25 % pour cet impôt, elle ne devra payer que 12,5 %. Cet avantage lui sera accordé les dix premières années. Chers investisseurs, venez investir en RDC », a-t-il lancé.

D’autres avantages fiscaux ont aussi été mis en avant par Barnabé Muakadi. Il s’agit de l’impôt exceptionnel sur les rémunérations des expatriés (IERE). Une partie de l’IERE porte aussi sur la convention Gouvernement/pétroliers producteurs. D’autres avantages sont favorables aux investissements et à la croissance inclusive au pays. Un autre avantage pour des investisseurs étrangers, c’est celui de l’impôt sur le bénéfice et profits (IBP), l’impôt sur les revenus mobiliers, au taux de 10 % seulement, contre 20 % pour le régime de droit commun. Ces avantages sont assurés pendant les 10 premières années de la vie de l’entreprise. Le fisc a prévu un IM encore plus avantageux pour les pétroliers producteurs. Autre allègement, c’est la TVA dont le taux d’imposition a été divisé par deux, de 16 à 8% pour les distributeurs des produits pétroliers. La Direction générale des impôts (DGI) a accordé une exonération totale pour une décennie sur certains produits de consommation de base. La fiscalité du pays est davantage très attractive pour les expatriés qui investissent dans les zones économiques spéciales. Un grand avantage à saisir pour des investisseurs étrangers.

Des performances inégalées depuis l’indépendance

Devant ces investisseurs, Barnabé Muakadi a retracé les performances de sa régie fiscale. Depuis l’arrivée au pouvoir du président de la République, Félix Tshisekedi, la DGI a réalisé des performances inégalées. En six ans de gestion du pays par Félix Tshisekedi, les recettes ont été multipliées par cinq, voire par six. Jamais une telle performance n’avait été réalisée sous les présidents Kasa-Vubu, Mobutu et les deux Kabila (père et fils). « Regardez bien la courbe en bleu, ce sont les prévisions budgétaires et celles en orange, les réalisations de la DGI. De 2002 à 2018, voire jusqu’en 2019, les deux courbes se confondent. Il n’y a pas eu pendant cette période de mobilisation accrue. Cependant, dès l’année 2020, il y a une montée spectaculaire de recettes de l’État. En 2020, par exemple, la DGI a réalisé à elle seule les recettes de l’ordre de 1 milliard 800 millions de dollars. En 2021, 3 milliards 200 millions de dollars. En 2023, 5 030 000 000 USD et en 2024, 6 000 000 000 USD. », a vanté Barnabé Muakadi.

Pour lui, ces performances ne sont pas spontanées. C’est le résultat de la bonne gouvernance instaurée sous Félix Tshisekedi. « De 2020 à 2024, les recettes de l’État ont presque triplé. Cela n’est pas un fait du hasard, mais bien notre sens aigu du management et surtout le fruit de la bonne gouvernance telle que prônée par le chef de l’État, Félix Tshisekedi », a-t-il expliqué.

Heshima

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Conflits RDC-Rwanda : le dessous des cartes d’une désescalade rapide

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Après la signature le 23 avril 2025, au Qatar, d’un communiqué conjoint entre Kinshasa et le Mouvement du 23 mars affilié à l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda vont signer à Washington, ce vendredi 25 avril, une déclaration de principes bilatérales. Une signature qui couronne un processus de désescalade accéléré sous l’impulsion des États-Unis depuis plus d’un mois.

Ce matin, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a fait une annonce surprise : Kinshasa et Kigali vont signer une déclaration de principes sur la paix. Les responsables de la diplomatie de ces deux pays sont déjà présents aux États-Unis. La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, représente la RDC et son homologue rwandais, Olivier Nduhungirehe, pour le Rwanda. Ce document vise à renforcer la coopération et la stabilité dans l’Est de la RDC, en proie aux conflits armés depuis plus de trois décennies.

Mais quel pourrait être le secret d’une telle accélération de ce processus de paix qui a pourtant plusieurs fois capoté entre Nairobi et Luanda ? Dans les coulisses de ce début de dénouement il y a le Qatar et les États-Unis. Doha a joué un rôle clé depuis le tête-à-tête réussi entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame. Après cette rencontre inattendue, les choses avaient commencé à s’accélérer. Un mois plus tard, Kinshasa et l’AFC/M23 ont dit, dans leur communiqué conjoint, vouloir « œuvrer à la conclusion d’une trêve ». Les deux parties ont également travaillé « en faveur d’une cessation immédiate des hostilités ».

Le Qatar s’impose depuis peu comme un médiateur de premier plan dans cette crise. Ce pays du Golfe s’est déjà montré performant dans ce domaine de médiation. Depuis le début de la guerre à Gaza, le Qatar joue un rôle majeur sur plusieurs fronts pour essayer avec les États-Unis et l’Égypte de mettre un terme à un conflit ayant causé plus de 40 000 morts. Doha entend également jouer un rôle décisif dans la résolution du conflit entre la RDC et le Rwanda.

Washington à la manœuvre

Derrière le Qatar, les États-Unis jouent le rôle de gendarme pour promouvoir la paix dans l’Est de la RDC. Un pays pour lequel il compte investir des milliards de dollars dans les minerais rares enfouis sous le sol congolais. Pour faire de la place à l’investissement, Washington a commencé par préparer le terrain à la paix. L’accord de paix qui sera signé entre Kinshasa et Kigali pourrait aussi prendre en compte une dimension économique. Selon les sources de l’agence Reuters, cette déclaration de principes concernera également le développement économique entre le Rwanda et la RDC. Ce qui sous-entend que dans le futur accord minier entre les États-Unis et la RDC, il pourrait y avoir une collaboration économique avec Kigali alors que les deux pays s’efforcent de mettre fin aux violences après une avancée des rebelles de l’AFC/M23 appuyés par le Rwanda.

Kinshasa reconnaît avoir consenti à des compromis

Pour le gouvernement congolais, la déclaration conjointe annonçant une volonté de trêve entre Kinshasa et l’AFC/M23 est une des conséquences des engagements souscrits par les deux Chefs d’État à Doha. « Le dialogue dont il est question ici, c’est le dialogue entre les signataires de la déclaration conjointe à savoir les experts du gouvernement et les délégués du M23. Nous avons fait un pas vers la paix. Le premier, celui du cessez-le-feu, a donné les résultats », a déclaré le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya. Ce dernier a avoué qu’un tel processus a nécessité des compromis. « Il faut considérer que la déclaration conjointe est une étape vers la paix. Considérons-nous tous que nous sommes dans un processus qui est sensible parce qu’on ne peut pas faire de paix sans compromis et là nous sommes engagés dans cette dynamique », a-t-il avoué. Avec la pression américaine derrière les acteurs clés dans cette crise, ce processus de paix prend désormais les allures d’un marathon diplomatique. Le porte-parole du gouvernement affirme que le médiateur va fixer d’autres rounds de discussion, probablement pour aborder les questions de fond et essayer de résoudre une bonne fois cette lancinante crise.

Heshima

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