Nous rejoindre

Dossier

L’holocauste au Congo de Charles ONANA, la RDC trahie pour sa générosité !

L’holocauste au Congo, pourquoi la Communauté internationale n’en parle pas ? Des questions surprenantes, touchantes ou désarmantes fusent pour essayer de comprendre l’omerta qui entoure les massacres au Congo depuis le génocide rwandais. Ce questionnement amène Charles Onana, l’auteur du livre et invité spécial sur Top Congo Fm, à se livrer sans fard et en toute transparence au jeu de questions-réponses. Dans son ouvrage, l’écrivain franco-camerounais s’appuie sur des sources officielles, notamment des documents de la CIA, du Pentagone, de la Maison Blanche, de l’Elysée et de l’Union européenne. Dans cette édition, Heshima vous propose de découvrir les grandes lignes de cet entretien.

Published

on

L’éditeur franco-camerounais et spécialiste de l’Afrique des Grands Lacs et des conflits armés, Charles Onana, a exhumé des archives contenant des preuves de nature à renseigner sur les circonstances des atrocités commises par le Rwanda sur le sol congolais et qui ont pris une ampleur démesurée depuis 1994. Auteur du livre « Holocauste au Congo, l’omerta de la Communauté internationale ? », Charles Onana qui s’est fait préfacer par Charles Millon, ancien ministre français de la Défense, fait savoir dans son ouvrage pour réhabiliter la vérité historique et pour mieux faire connaître les faits ou soulever les responsabilités, que le but de son ouvrage était d’abord de rompre le silence qui entoure les millions de morts au Congo et ce silence est assourdissant parce que depuis 30 ans, le Congo est resté submergé par un afflux de réfugiés venant du Rwanda sur son territoire.

Dans son analyse, il dit se rendre compte qu’il n’en était rien en termes de dégât collatéral. « Ce n’était pas du tout un dégât collatéral que subissait le Congo avec cet afflux des réfugiés. C’était tout simplement un plan de déstabilisation du Congo et une volonté de prendre contrôle, non seulement des richesses du Congo mais également du pouvoir à Kinshasa ».

C’était sans compter qu’un plan a été conçu par de grandes puissances, notamment les Etats-Unis, le Rwanda et l’Ouganda. Puisque la crise a commencé par le Rwanda et ceux qui ont pris le pouvoir au Rwanda venaient de l’Ouganda. Paul Kagame et ses troupes étaient des éléments de l’armée régulière ougandaise. Ils avaient aidé Museveni à prendre le pouvoir en 1986. Après cette période, ils ont décidé de prendre le pouvoir, de renverser le président Habyarimana en 1994. Deux ans après, ils ont décidé de rentrer sur le territoire congolais pour renverser le maréchal Mobutu. Tout cela était organisé, programmé. 

Eléments de preuves

Plus de 10 millions de morts, 500 000 femmes congolaises violées… et toujours le silence. Entre avril et juillet 1994, la République Démocratique du Congo alors Zaïre, a été envahie par un afflux de réfugiés rwandais et depuis lors, elle est constamment attaquée et pillée par des troupes venues du Rwanda et de l’Ouganda.

Les morts se comptent désormais par millions et les viols par centaines de milliers. Charles Onana démontre que l’on assiste, depuis 1994, à l’invasion masquée du Congo par des milices et des troupes de Paul Kagame, le chef de l’Etat rwandais soutenu au départ par l’administration Clinton et ensuite par la France de Nicolas Sarkozy. A partir des témoignages exclusifs et de documents de la CIA, des archives de la Maison Blanche, de l’Elysée et de l’Union Européenne, l’auteur dévoile comment les Etats-Unis ont formé cet homme sans foi ni loi, pour servir leurs intérêts en RDC, en République Centrafricaine, au Congo-Brazzaville, et dans d’autres états d’Afrique Centrale où la guerre entre l’Occident, la Chine et la Russie est féroce pour le contrôle des ressources minières stratégiques. Insatiables, les prédateurs dépècent la RDC et pillent ses richesses. Après 20 années de recherches, l’auteur alerte l’opinion sur l’extermination programmée des populations locales alors que plusieurs chefs d’Etats de la région et un ambassadeur européen ont déjà été assassinés. Charles Onana explique surtout comment la mise à mort de la RDC est organisée en utilisant la terreur et le mensonge dans le dessein de faire main basse sur des minerais indispensables à l’industrie mondiale de l’armement, de la téléphonie mobile et de la transition énergétique.

Genèse africaine du conflit 

Cité par Charles Onana, le Pr. Bernard Debré, ancien ministre de la Coopération a soulevé cette question à l’hôpital Goshen à Paris. Dans ses explications, Bernard Debré renseigne qu’un groupe ethnique tutsi au Rwanda ambitionnait de créer un empire Hima et avait vocation à placer dans un moulel’Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la République démocratique du Congo où cette minorité aurait le pouvoir sur toute cette région. Leur ambition ne s’arrêterait pas là. Le groupe faisait ses projections sur la République centrafricaine, le Congo Brazzaville voire le Gabon. Dans les archives de l’Elysée, le chef d’Etat-major particulier du président Mitterrand, le général Guenon, évoquait également la question. Le plus stupéfiant, selon Charles Onana, a été de constater que dans les archives du président Clinton, l’ambassade des Etats Unis au Rwanda avait rédigé en novembre 1994 un rapport sur ce projet. La Maison Blanche comme l’Elysée étaient au courant que la minorité tutsi avaitvocation à dominer l’Afrique centrale mais personne n’a osé le dénoncer. On a laissé faire tout cela jusqu’à présent.

Petit pays pauvre très enclavé en réalité qui ne se suffit pas en lui-même. Manifestement, ceux qui ont aidé le pouvoir de Kagame au Rwanda en 1994 l’avait préalablement soutenu à occuper les postes de responsabilité en Ouganda. Ceux qui ont pris le pouvoir au Rwanda en 1994, c’est-à-dire, Paul Kagame et ses troupes, étaient des responsables de services de sécurité militaire en Ouganda. Ils ne pouvaient pas venir au Rwanda pour occuper des postes subalternes. Ce qui s’est réellement passé, c’est que le Congo était l’objectif final de cette opération et le Rwanda était la principale porte d’entrée. Pour occuper le Congo et s’emparer de ses ressources, il fallait avoir une vraie porte d’entrée et la vraie porte d’entrée était le Rwanda.

Peu de gens l’ont compris à cette époque-là. Même le maréchal Mobutu ne l’avait pas compris très rapidement. Il pensait simplement que la communauté internationale, bien qu’ayant exercé des pressions sur lui depuis 1993, où il avait été interdit de séjours aux Etats-Unis, Mobutu avait l’impression que c’était un désaccord entre lui et les grandes puissances parce qu’après avoir été soutenu pendant 32 ans, il n’imaginait pas qu’il allait être lâché de cette manière-là sans élégance.

Dans les archives de l’Elysée auxquelles Charles Onana a pu avoir accès, où il a consulté également les archives du président Bill Clinton, les archives confidentielles de l’Union européenne, c’est déjà en la mesure d’un cocktail suffisamment explosif. Le président Bill Clinton avait signé un arrêté en 1994 dans lequel il considérait que la tragédie du Rwanda était extrêmement grave et méritait une mission humanitaire. Sauf que les Nations unies avaient créé l’opération turquoise qui était une mission humanitaire dans laquelle tous les pays du monde pourraient participer et les Etats-Unis à l’époque ont refusé d’y participer. On n’a pas bien compris pourquoi. Sauf qu’au mois de juillet, c’est là que le président Bill Clinton publie son décret, qui parle d’une mission humanitaire, il n’y a plus personne au Rwanda. C’est-à-dire que Paul Kagame a pris le pouvoir le 12 juillet 1994. Donc, l’ensemble des réfugiés ou des populations indésirables au Rwanda avait traversé la frontière et s’est retrouvé à l’est de la frontière zaïroise, et qu’il s’avérait malencontreux d’aller faire une opération humanitaire dans ces conditions au Rwanda.

Le but de cette mission était d’aller faire une mission humanitaire. En consultant les documents d’archives, notamment le Pentagone sur cette mission qui avait pour nom de code, l’opération « soutenir l’espoir », Charles Onana dit se rendre compte que l’opération Super Howk dirigée par l’armée américaine par le Pentagone se déployait en Ouganda. Pendant plusieurs mois, cette opération avait envoyé effectivement des forces spéciales, des gens qui participaient à la lutte anti-insurrectionnelle et, il y avait tout un dispositif qui avait des éléments de service de renseignements qui étaient très important.

Au bout de quelques mois, ces hommes sont renvoyés au Rwanda, c’est dire il y avait un arsenal militaire très impressionnant composé des forces spéciales, forces de services de renseignements sont repartis au Rwanda. L’attaché militaire qui était basé à Kinshasa a quitté son poste pour aller au Rwanda. Le rapport du Pentagone donnait les dates que pendant plusieurs mois, les membres de service de renseignement américain ont formé les officiers rwandais. Lorsque les membres du Congrès américain demandaient au président Clinton quelles étaient les raisons de cette présence au Rwanda, est-ce que les troupes américaines avaient quelque chose à voir avec ce qui se passait au Congo, le président Clinton n’a jamais répondu à cette question. Parce que dans le rapport du Pentagone et surtout, ce sont les lettres duSecrétaire d’Etat à la défense adressées à Paul Kagame, M. William Perry, affirme avoir mis les paquets. Il ajoute avoir mis à contribution d’autres experts militaires neutres, ceux qui ne se sont pas mêlés de ces affaires et réussir à précipiter la chute du Marchal Mobutu, ce qui correspond exactement au temps suffisant de préparation de 1994 à 1997.

Monsieur Honoré Ngbanda qui était le conseiller spécial de Maréchal Mobutu, a expliqué la teneur du message. Le président Clinton avait adressé au maréchal Mobutu à travers son envoyé spécial M. Bill Richardson que s’il ne quittait pas le pouvoir, son cadavre risquait de traîner dans les rues de Kinshasa.

Dans sa lettre adressée au président Bill Clinton en 1996, le maréchal Mobutu ne comprenait pas que le président Bill Clinton préparerait sa chute. Il pensait peut être qu’il pourrait discuter ou négocier, puisqu’il demandait au président Bill Clinton de l’aide pour ce qui se passait à l’est du pays. Par ailleurs, la position de la France est très curieuse dans cette histoire après s’être fortement mise en cause par Paul Kagame, pour un prétendu soutien aux génocidaires. 

Charles Onana fait référence à un autre livre épinglantclairement les accusations portées contre la France sur la question d’opération turquoise. Des faussetés avérées parce que même le gouvernement américain à l’époque, avait diligenté des enquêtes sur la livraison des armes aux génocidaires par la France. Le terme génocidaire est un terme globalisant et ne veut rien dire, en fin, ce discours générique qui a consisté à culpabiliser l’ensemble des populations hutu du Rwanda est reconnu aujourd’hui comme une fake news, c’est-à-dire une fosse information.

Ce serai naïf pour la RDC de compter sur la France, sur la communauté internationale ou sur l’Union européenne. L’Union européenne est l’institution la mieux informée de ce qui se passe au Congo puisque elle envoi depuis plusieurs années des émissaires, des experts, des spécialistes du renseignement, mais aussi l’envoyé spécial de l’Union européenne Aldo Ajello. « Je rends public un certain nombre de rapports confidentiel de M. Ado Ajello après ses missions à Kinshasa et on constate que ce qui est dit dans le rapport confidentiel n’a rien avoir avec ce qui est rendu public. Lorsque par exemple le représentant spécial M. Aldo Ajellodit que Laurent Nkunda est quelqu’un qui doit être arrêté et poursuivi pour avoir commis les crimes contre l’humanité au Rwanda, mais, vous n’avez pas vu une mobilisation de l’union européenne de manière générale ou des médias européens contre Laurent Nkunda. On a plutôt vu M. Louis Michel aller quasiment s’accroupir à côté de Laurent Nkunda pour lui parler, comme si Laurent Nkunda était le chef de l’Etat congolais.

Victime de sa générosité

Charles Onana a constaté une double posture en Paul Kagame.La première porte sur le soutien que tout le monde apporte àPaul Kagame en 94. Le président rwandais se retrouve victime de génocide contre les tutsi au Rwanda, sauf que là, du coup, ce sont les Tutsi de l’armée de Paul Kagame qui vont envahir le Congo. Ils massacrent les populations civiles au Congo, ils commettent des actes de viols massifs contre les femmes congolaises, alors que les Congolais n’ont jamais rien fait aux Rwandais. Au contraire, les Congolais ont accueilli les Rwandais à la suite de leur guerre en 1959. Ils ont accueilli les Tutsi sans aucun problème. En 94 ils encore l’accueilli, malgré les difficultés de capacité d’accueil qui étaient insuffisantes au Congo. Les Congolais ont accueilli des millions des Rwandais chez eux. Donc, l’explication se révèle aujourd’hui qu’on vient faire payer très chère aux Congolais leur générosité. Quelque chose que la communauté internationale ou les Européens doivent expliquer. 

Deuxièmement, Paul Kagame allait être celui qui devraitadministrer le Congo après la chute du Maréchal Mobutu.« Personne n’a envie de dire à Paul Kagame que ce que vous faites au Congo est d’abord une violation des conventions internationales, il n’y a aucune loi qui dit que vous devez envahir le pays voisin, cela est contraire à ce qu’on appelle aujourd’hui la notion d’intangibilité des frontières a été un principe cher à l’Union africaine. Mais il est allègrement violé ». Tous les jours, personne ne veut parler de ça. On a entendu Paul Kagame dire récemment au Bénin qu’il revendique des terres au Congo. Personne, ni la communautéinternationale, ni au niveau européen, n’a considéré qu’il y a une attaque claire contre la souveraineté du Congo. Cette attitude vis-à-vis du Rwanda vient de la double posture de l’Union européenne qui, d’un côté, a soutenu Paul Kagame pour la création d’un Tribunal pénal international pour des crimes commis au Rwanda en 1994. Aujourd’hui, c’est le même Paul Kagame qu’ils ont soutenu en 1994 qui commet des troubles avec des atrocités macabres en République démocratique du Congo. Ils sont embarrassés de voir déposer des plaintes contre lui ou de le stigmatiser et le pointer du doigt alors que plusieurs rapports des Nations Unies attestent que Paul Kagame et ses troupes sèment la mort et la terreur en République démocratique du Congo.

R. O.

Continue Reading

Dossier

Après La demande en ligne des plaques d’immatriculation, la DGI en campagne de délivrance gratuite des cartes roses à puce

Published

on


Depuis le 1er mars 2024, comme annoncé par le ministère des Finances, toutes les démarches liées à l’immatriculation des véhicules et au paiement se font désormais en ligne. La Direction générale des impôts (DGI) est en campagne de délivrance gratuite de cartes roses à puce pour les propriétaires de véhicules qui n’en ont jamais obtenu.   

Une procédure simplifiée

Depuis sept mois, les demandes des plaques d’immatriculation s’effectuent en ligne, via la plateforme https://dgi-immatriculation.cd

Cette nouvelle procédure permet aux requérants de soumettre leurs demandes sans se déplacer aux bureaux de la DGI, tout en facilitant le traitement des dossiers par l’administration fiscale. 

L’objectif est de fluidifier les démarches administratives pour les propriétaires de véhicules et de réduire les délais de traitement des dossiers. 

Lors de la mise en place de cette procédure, la DGI avait précisé que les dossiers d’immatriculation et de mutation introduits avant le 1er mars 2024, devaient être finalisés au plus tard le 31 mai 2024. 

Coût des plaques d’immatriculation

Le prix des plaques d’immatriculation est fixé par le Code des impôts. Pour une immatriculation initiale, le coût est de 96 USD (équivalent en francs congolais). En cas de remplacement des plaques, la valeur en dollars américain est de 48 USD, et pour une duplication, le montant s’élève à 24 USD par demi-paire. 

Les tarifs des imprimés liés à l’immatriculation, notamment pour les véhicules, prévoient que le certificat d’immatriculation (carte rose) coûte l’équivalent de 18 USD en francs congolais. 

De plus, la demande de duplicata d’une plaque ou du certificat d’immatriculation s’élève respectivement à 6 USD. 

Une carte rose à puce pour tous les véhicules 

Le 4 septembre 2024, la DGI a officiellement lancé la campagne de distribution des nouvelles cartes roses à puce pour les propriétaires de véhicules. 

La cérémonie solennelle du lancement, présidée par le Directeur général des impôts, Barnabé Muakadi, s’est tenue à l’hôtel Béatrice.

Inscrite dans le cadre du plan national du numérique, cette campagne s’adresse aux détenteurs d’anciennes cartes roses à volets jaunes, disposant d’une police d’assurance à responsabilité civile en cours de validité. Cette initiative permet à tout propriétaire n’ayant jamais obtenu de carte rose, de l’acquérir gratuitement via le lien : https://dgi-carterose.cd

Ces nouvelles cartes présentent plusieurs avantages, dont une meilleure protection contre la contrefaçon et un accès simplifié aux informations du véhicule et de son propriétaire. 

Deux phases pour l’acquisition de la nouvelle carte

L’acquisition de la nouvelle carte se déroule en deux phases. La première, dite « volontaire », s’étend du 4 septembre au 31 décembre 2024. Pendant cette période, les automobilistes sont invités à se rendre dans les centres d’émission de la DGI pour obtenir leur nouvelle carte. 

Tous ceux qui avaient reçu des volets jaunes dans le cadre du processus d’immatriculation nationale des véhicules sont particulièrement encouragés à s’y conformer.

La deuxième phase, appelée « obligatoire », débutera le 2 janvier 2025. A partir de cette date, les propriétaires qui n’auront pas encore obtenu la nouvelle carte rose, sécurisée et résistante, s’exposeront à des sanctions lors des contrôles routiers. La DGI précise que plusieurs points de service ont été mis en place à cet effet. 

Conditions d’acquisition

La délivrance gratuite de ces nouvelles cartes est conditionnée par la détention d’une police d’assurance en cours de validité. Les propriétaires de véhicules sans couverture d’assurance devront souscrire une nouvelle police pour obtenir leur carte rose.

Hubert MWIPATAYI

Continue Reading

Dossier

IGF/ Des récompenses à l’international

Published

on


Au cœur du dispositif de lutte contre les détournements mis en place par Félix Tshisekedi depuis 4 ans, le patron de l’Inspection générale des finances (IGF), 61 ans, est reconnu pour son travail louable en République démocratique du Congo. La réputation de son travail en tant que gendarme financier a dépassé les frontières nationales, lui valant une récompense aux États-Unis.      

Depuis le 1er juillet 2020, date de sa nomination, Jules Alingete Key Keita, inspecteur général des finances-chef de service, a redynamisé ce service d’audit supérieur de l’Etat. Ses traits de visage traduisent même la rigueur qu’il met dans son combat contre le détournement des deniers publics en République démocratique du Congo. 

Cet originaire du Maï-Ndombe, né à Kinshasa et ayant grandi dans les communes de Barumbu et Matete, est un économiste et expert-comptable agréé, spécialiste en fiscalité et expert en matière de climat des affaires. Son élévation à la tête de l’Inspection générale des finances a bouleversé le paysage de la lutte contre la prédation des finances publiques.     

Dans sa volonté de matérialiser la vision du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, Jules Alingete a multiplié des stratégies pour barrer la route aux coulages des recettes ainsi qu’au détournement des fonds publics. L’homme avait constaté que le contrôle a posteriori exercé par son service ne permettait pas à l’Etat de récupérer les fonds détournés. Pour lui, les inspecteurs ne venaient que constater les dégâts. Ce constat l’avait poussé à changer son fusil d’épaule en optant pour le redoutable « contrôle a priori ». Ceci revient à dire qu’avant que des mandataires et autres manipulateurs des deniers publics n’engagent des dépenses, l’IGF vérifie en amont la procédure et la légalité de dépenses. Les inspecteurs des finances sont affectés à la Banque Centrale du Congo où ils contrôlent toute sortie de fonds et peuvent ainsi suivre celles qui leur paraissent suspectes, explique le chef de service de l’IGF. Depuis l’instauration de ce contrôle appelé autrement « patrouille financière », l’IGF est non seulement respectée mais aussi redoutée par les gestionnaires des fonds et des biens publics. Son patron est devenu l’ennemi de nombreux gestionnaires d’entreprises et d’institutions qu’il contrôle. Mais tant qu’il est couvert par la bénédiction du chef de l’Etat qui apprécie sa rigueur, l’homme reste droit dans ses bottes. Même si ses détracteurs ne cessent de monter des stratagèmes pour tordre le cou à cet élan de contrôle imprimé depuis maintenant quatre ans.  

Depuis 2021, ses inspecteurs, chargés de mener le contrôle concomitant dans les entreprises et les établissements publics ainsi que dans les provinces, approuvaient chaque semaine les plans de trésorerie et les plans de dépenses des mandataires publics. Une surveillance qui n’est pas du goût de ceux qui cherchent une brèche pour faire saigner les caisses de l’Etat.

Cette réputation de rigueur de gendarme financier, exigée par le Président Félix Tshisekedi, a traversé les frontières congolaises au point de lui valoir une reconnaissance au niveau international. Forbes Africa a ainsi récompensé Jules Alingete à New-York, le 20 septembre 2022 et ce dernier n’a pas manqué de dédier ce trophée au président de la République en guise de témoignage pour son combat mené contre les antivaleurs : « Nous, en tant que service qu’il a choisi pour faire ce travail, nous devions l’accompagner en allant à l’extérieur pour communiquer aux organismes et à d’autres pays le travail qui est en train d’être fait dans notre pays, la République démocratique du Congo, dans le cadre de la lutte contre la corruption», avait expliqué le chef de service de l’IGF à Heshima Magazine, peu avant de s’envoler pour les Etats-Unis afin de recevoir ce prix Forbes USA.  

Le patron de l’IGF, en effet, s’est déjà rendu plusieurs fois à l’extérieur du pays pour communiquer et rassurer les partenaires afin qu’ils se rendent compte du « travail important que le chef de l’Etat est en train d’accomplir dans notre pays » dans le cadre de la lutte contre la corruption afin de réhabiliter le prestige international de la RDC qui était entamé. A l’occasion de cette soirée de récompense, plusieurs personnes qui font avancer positivement l’Afrique avaient été primées dont Jules Alingete et la gouverneure de la Banque centrale du Congo, Marie-France Malangu Kabedi Mbuyi. 

Forbes Africa prime le meilleur de l’Afrique en mouvement et  ce prix reçu par la RDC met en lumière les efforts du pays dans la lutte contre la mauvaise gouvernance. En plein cœur de la célébration des 35 ans d’existence de l’IGF, Jules Alingete Key devenait le visage le plus marquant de ce corps de contrôle et d’audit. Son visage est associé à un combat : celui de la lutte contre la prédation des finances de l’Etat décrétée par le Président Félix Tshisekedi au lendemain de sa prise de pouvoir. Une lutte qui a permis au pays de redresser ses finances en termes des recettes publiques. Cela, au point que le Parlement a adopté un budget 2024 de près de plus de 16 milliards de dollars. Une première en République démocratique du Congo ! 

Devant la diaspora congolaise réunie à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) lors d’une conférence-débat axée sur les avancées de la lutte pour l’instauration de la bonne gouvernance en République Démocratique du Congo tenue en octobre 2023, Jules Alingete avait encore été primé par l’association des étudiants congolais de Belgique. Bien avant, en mai 2023, il avait été encore gratifié pour ses prouesses dans la lutte contre la corruption par Golden Ball.  Cette organisation brésilienne œuvrant dans le secteur sportif avait reconnu les mérites de celui qui a révolutionné cette institution de contrôle financier. « La République Démocratique du Congo est parmi les pays les plus corrompus du monde. Nous sommes contents parce que le travail que fait l’IGF par le canal de Jules Alingete est appréciable et mérite les encouragements de tout le monde », avait déclaré l’investisseur brésilien, Ventura.

Heshima

Continue Reading

Dossier

Intransigeant gendarme de l’IGF : Jules Alingete, 4 ans de constance dans le contrôle des finances publiques 

Published

on


Au fil des ans, il est devenu le visage emblématique de la lutte contre les détournements de fonds et les malversations financières  en République démocratique du Congo, un combat dont le président Félix Tshisekedi a fait sa principale priorité. Pour mettre en musique cette politique anti-corruption, le métronome est bien Jules Alingete. Un rôle qui lui attire parfois le courroux de ceux qui pillent impunément les caisses de l’Etat. Portrait d’un intransigeant gendarme financier. 

Jamais dans l’histoire de l’Inspection générale des finances (IGF), 37 ans durant, l’opinion nationale et internationale n’avait autant épilogué sur cette institution de contrôle. En prenant la tête de l’IGF, en juillet 2020, Jules Alingete a révolutionné un service qui, avant son management, était inconnu du grand public. Dans l’imaginaire de la plupart des Congolais, beaucoup penseraient que l’IGF a commencé avec lui.

Jules Alingete Key Keita de son nom complet, 61 ans et  originaire de la province du Maï-Ndombe, a presque tout rénové dans cette structure de contrôle rattachée à la Présidence de la République, depuis qu’il est à la tête de l’IGF comme Inspecteur général des finances, chef de service.

« Quand je suis arrivé à la tête de l’Inspection générale des finances, j’avais promis de bâtir une nouvelle voie pour l’IGF. Donc, je ne voulais pas rester sur les sentiers battus parce que je considère que le niveau où j’avais trouvé le service, son fonctionnement, son opérationnalité laissait à désirer », déclare-t-il à Heshima Magazine. Révolutionner ce service ? Et oui, Jules Alingete a su relever le défi qui, pour beaucoup, paraissait insurmontable ! Il l’a véritablement métamorphosé en recrutant des inspecteurs aux profils et talents diversifiés.

En plus, il a initié des contrôles tous azimuts dans les entreprises et d’autres services publics en usant de la patrouille financière. Il a, entre autres, changé la méthode de communication des résultats du travail de l’IGF. « Je considère que l’inspection contrôle les fonds publics et le propriétaire des fonds publics, c’est la population », affirme-t-il ajouté. Ce qui justifie la médiatisation des rapports des enquêtes de l’IGF ainsi que l’indignation populaire qui s’ensuit toujours face aux cas de mégestion dénoncés.

Une sentinelle gênante 

Dans ce difficile combat mené contre la corruption et le détournement endémiques des deniers publics, le président de la République, Félix Tshisekedi, a comme trouvé la pièce maîtresse du puzzle. Pour preuve, cette pièce n’a plus été bougée depuis quatre ans alors que plusieurs autres responsables qui étaient engagés dans la lutte anti-corruption ont été soit suspendus soit révoqués de leurs fonctions du fait  de s’être parfois compromis. Imperturbable comme un buste de Bouddha, Jules Alingete a finalement commencé à gêner ceux qui détournent des fonds publics. Cela, au point que   ses détracteurs ont commencé à monter  des crocs-en-jambe, dans le bute de le faire tomber. Ce qui dérange le plus ses calomniateurs est la capacité qu’a l’IGF aujourd’hui de fourrer son nez partout où les deniers publics sont dépensés ou gérés. Cette détermination se vérifie dans l’observation de l’architecture anticorruption voulue par Félix Tshisekedi pour lutter contre ce mal chronique, qui touche toutes les strates de la société congolaise, confirmant que l’IGF n’est pas la seule institution à combattre les « antivaleurs » qui nuisent à  la République. Une Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC) a également été mise en place par le chef de l’Etat, dépendant, comme l’IGF, du cabinet présidentiel. « Dans les faits, l’Agence de lutte contre la corruption est restée très discrète sur ses actions, alors que Jules Alingete a pris toute la lumière et a débusqué l’ensemble des affaires de détournements de fonds », commente un média international consacré sur les Grands Lacs.

Dans son bilan de 4 ans passés à la tête de l’IGF, Alingete s’était félicité d’avoir bloqué plus de 1,5 milliard de dollars de « dépenses irrégulières. Et parmi ces dépenses irrégulières, il n’est pas exclu qu’il y ait des actes de détournement », avait fait comprendre le chef de la patrouille financière cité par la même source. Malgré des campagnes menées dans le but de le déstabiliser, Jules Alingete est devenu aujourd’hui l’incarnation du contrôle des finances publiques-une sentinelle des finances de l’Etat.    Depuis un temps, il passe pour l’un des hommes les plus craints du pays. « Pour avoir une telle image, un travail s’est fait en amont », reconnait un analyste économique. Dans sa gestion de l’IGF, l’homme a su proposer des réformes dans le but de lutter efficacement contre les détournements des deniers publics et la corruption afin d’implémenter une nouvelle gouvernance. Ainsi, ses équipes ont enchaîné des audits et des contrôles des finances et des biens publics. Plusieurs enquêtes, vérifications et contre-vérifications des dépenses des fonds publics ont été lancées au niveau du pouvoir central, des provinces et des entités territoriales décentralisées ainsi que des organismes ou entreprises de l’Etat. L’impact de sa politique de contrôle s’est fait ressentir sur le Trésor public. L’Etat est passé de 5 milliards de dollars de budget en 2019 à 16 milliards en 2024.

Un record de mobilisation jamais atteint depuis l’indépendance du pays. Et tant que Jules Alingete bénéficiera de la confiance du président de la République, Félix Tshisekedi, ce gendarme financier sera loin d’avoir l’arme en repos devant tous les prédateurs des finances publiques.

Dido Nsapu

Continue Reading

NOUS SOMMES AUSSI SUR FACEBOOK

Trending

You cannot copy content of this page

WeCreativez WhatsApp Support
Notre rédaction est là pour répondre à toutes vos préoccupations. N'hésitez pas !
👋Bonjour, comment puis-je vous aider ?