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CEI-CENI : D’UN PRÉSIDENT À UN AUTRE
La période de transition a offert à la RDC, pays indépendant depuis 1960 mais qui n’a plus connu d’élection pluraliste depuis 1965, l’opportunité de se doter d’une institution d’organisation des élections libres, transparentes et démocratiques. Depuis 2004, quatre présidents se sont succédés à la tête de cet organe.
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1 an agoon
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RedactionH
Après une longue période de crise politique aggravée depuis 1996 par une série de conflits armés entre les forces gouvernementales et les mouvements armés, impliquant les troupes de certains pays africains, plusieurs accords politiques ont été signés, d’une part entre le gouvernement de la RDC et les pays voisins (Rwanda et Ouganda) et d’autre part entre les différentes composantes et entités au Dialogue Inter-Congolais, pour restaurer la paix, la sécurité et l’intégrité territoriales.
Abbé Apollinaire Malu-Malu Muholongu

Entre 2002 et 2003, l’abbé Malu-Malu entre en jeu en prenant part aux négociations de paix, notamment à Pretoria pour le compte de la société civile congolaise. Cet accord a consacré le partage du pouvoir entre le gouvernement et les forces belligérantes : le fameux 1+4. La création de la CENI remonte justement à l’Accord global et inclusif de Sun City.
Dans cet Accord, la société civile de la province du Nord-Kivu s’est vue attribuer le poste de président de la CEI à créer. En 2004, l’abbé Apollinaire Malu-Malu, qui après la signature de « l’accord global et inclusif » entre les différentes parties prenantes, avait été nommé expert au service d’études stratégiques rattaché au cabinet du chef de l’État, a été choisi par sa composante pour être désigné président de la Commission électorale indépendante (CEI).
Il lui sera confié cette lourde mission en partant de presque rien. À cette époque, rares sont les leaders RD-congolais qui croyaient réellement aux élections. «Malu-Malu n’avait pas de financement. Un de ses amis avait d’ailleurs mis à sa disposition des locaux à crédit vers l’immeuble Le Royal, équipés juste des chaises en plastique.
Grâce à son génie, il a pu mobiliser les moyens et relever le défi d’organiser les premières élections démocratiques en RD-Congo qui naturellement n’étaient pas parfaites, étant donné que c’est une œuvre humaine», rappelle un proche de l’abbé Malu-Malu. C’est sous sa présidence, en effet, que la CEI a organisé le 30 juillet 2006 la première élection présidentielle pluraliste de l’histoire du pays.
Au total, le prêtre catholique organisera cinq scrutins, dont trois directs, notamment les élections présidentielles à deux tours, les législatives nationales et provinciales, et deux scrutins indirects, à savoir les élections des sénateurs et des gouverneurs. Tout au long de ce processus électoral difficile, l’abbé Malu-Malu était toujours serein. Il n’était pas quelqu’un d’agité même devant de grands couacs – à l’instar du refus de la présidence de la CEI de signer le document relatif à la publication des résultats du second tour, il gardait toujours son calme.
Corneille Nangaa, un autre président de la Commission nationale électorale indépendante (Ceni), avouera plus tard que l’abbé Malu-Malu était son « père spirituel ». Après avoir coordonné en 2007, les travaux de la conférence Amani à Goma, dans le Nord-Kivu, destinés à pacifier une fois pour toutes cette partie de la RD Congo, l’abbé Malu-Malu s’est occupé de la mobilisation des ressources financières au sein du Starec, dans le cadre de la stabilisation et de restauration des régions affectées par les conflits, créés par le président Joseph Kabila. Par ailleurs, il a également participé aux pourparlers de Kampala en 2013 « en tant qu’expert ». À l’époque, lors de ces négociations entre Kinshasa et le Mouvement du 23-Mars (M23), « il y avait d’un côté le camp de la République et de l’autre, celui des rebelles.
Daniel Ngoy Mulunda Nyanga

De 2011 à 2013, le pasteur méthodiste de l’ECC, Ngoy Mulunda était venu du parti présidentiel d’alors, le PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie), membre de la Majorité présidentielle «MP», pour diriger la centrale électorale. Co-fondateur du PPRD, Ngoy Mulunda était très influent dans le giron du pouvoir. Il a dirigé l’ONG Parec (Programme œcuménique de paix, transformation des conflits et réconciliation), une organisation impliquée dans le processus de paix en RDC, particulièrement dans la récupération des armes dissimulées, moyennant une contrepartie: un vélo ou 100 dollars qu’il remettait aux détenteurs desdites armes.
En 1997, Ngoy Mulunda avait joué un rôle dans la médiation faite par Nelson Mandela entre feux Laurent-Désiré Kabila et le président Mobutu. En 2000, alors que le pays fait face depuis près de deux ans à une nouvelle guerre, c’est lui qui convoquait les représentants de la société civile venus de tout le pays (Gbadolite, Goma, Kisangani, Bukavu, notamment) pour un forum national de sortie de crise à Kinshasa qui s’était tenu après avoir été bloqué dans un premier temps par le pouvoir en place.
Ngoy Mulunda est aussi connu pour sa diplomatie secrète, notamment dans le rapprochement entre le facilitateur Ketumile Masire, qui a conduit les négociations politiques du dialogue inter congolais, avec Joseph Kabila. Il prend les rênes de cette institution de gestion des élections sur base de la loi organique du 28 juillet 2010. Il organisera seulement trois élections, la présidentielle, les législatives nationales et provinciales de 2012.
Abbé Apollinaire Malu-Malu, « maître » des experts électoraux congolais
De 2013 à 2019, grâce à la loi organique du 19 avril 2013, la société civile a eu le privilège de faire le choix du président de la CENI. Le 11 mai 2013, les confessions religieuses de la RD-Congo l’avaient désigné comme président de la CENI. Si les évêques de la CENCO ne l’ont pas soutenu, l’abbé Malu-Malu a cependant bénéficié du soutien de son évêque, Mgr Sikuli Paluku Melchisédech. Le prêtre prête serment le 14 juin 2015 et termine son mandat par la remise-reprise avec son prédécesseur Mulunda le 27. Pour des raisons de santé, Malu-Malu démissionne le 10 octobre 2015 et mourra le 30 juin 2016.
Corneille Nangaa Yobeluo

Le 21 octobre 2015, les confessions religieuses portent leur choix sur le secrétaire exécutif national adjoint de la CENI, Corneille Nangaa. L’idée des chefs des confessions religieuses était d’y placer quelqu’un qui préserverait les acquis de l’abbé Malu-Malu. Sur papier, Nangaa avait le profil idéal. Économiste de formation, Corneille Nangaa maitrisait les rouages de la CEI (Commission Électorale congolaise) pour avoir travaillé, entre autres, en 2005 en son sein comme superviseur technique national alors qu’elle était dirigée par l’abbé Malu-Malu.
Il avait ensuite été nommé secrétaire exécutif adjoint de la CENI en septembre 2013. Sa nomination à la tête de l’institution était attendue par la classe politique. Proposé par les confessions religieuses comme successeur de l’abbé Malu-Malu, Nangaa ne faisait toutefois pas l’unanimité, étant donné que l’Église catholique n’avait pas soutenu sa candidature.
Un manque de consensus qui suscitait des inquiétudes. Selon Jean-Claude Baka, responsable de l’Association africaine de défense des droits de l’homme au Katanga « nous craignions que les élections ne soient pas crédibles et transparentes ». L’un des grands enjeux des scrutins ultérieurs serait de garantir ces préalables. « L’expertise technique » et « la probité morale » ont été des critères qui ont présidé à sa sélection. Corneille Nangaa n’est revenu à la Céni qu’en 2013, en même temps que l’ex-président, après avoir travaillé pour une organisation américaine spécialisée dans les processus électoraux au Niger et en Côte d’Ivoire. Mais l’Église catholique, poids lourd des confessions religieuses, avait annoncé s’être retirée du vote.
Car aucun débat n’avait eu lieu, selon elle. Les représentants des sept autres confessions du pays auraient pris leur décision avant. Incapable de garantir l’indépendance de ce choix ni la neutralité du candidat censé représenter toute la société civile, elle a donc choisi de se retirer, comme en 2013.
Dénis Kadima Kazadi ou l’ambition d’organiser les élections de bonne qualité

Le choix de Denis Kadima, pour diriger la Commission électorale, malgré le veto de l’épiscopat catholique, avait planté le décor d’une crise dans le processus des élections. L’Assemblée nationale a entériné sa désignation comme président de la Ceni, après le dévolu jeté sur lui par six des huit confessions religieuses. La loi, en effet, charge les huit confessions religieuses reconnues de désigner par consensus le président de la Céni. Un choix qui doit ensuite être validé par la chambre basse du parlement avant la nomination officielle par le chef de l’État.
Candidat des kimbanguistes, il était soutenu par six des huit confessions religieuses chargées d’avaliser le choix du président de la commission électorale. Mais son profil était jugé problématique par les leaders catholiques (réunis au sein de la Conférence épiscopale nationale du Congo, Cenco) et protestants (réunis au sein de l’Église du Christ au Congo, ECC), qui l’accusent d’être trop proche du président Félix Tshisekedi. À plusieurs reprises, le duo Cenco-ECC a dénoncé des « pressions » du pouvoir pour imposer la candidature de Kadima, sans toutefois apporter les « preuves » dont ils assurent disposer.
À l’issue d’une ultime réunion le 2 octobre, les chefs des confessions religieuses s’étaient séparés sans parvenir à trouver un consensus. La question devait donc être tranchée à l’Assemblée nationale, à laquelle le chef de l’État avait demandé de mettre fin au blocage avant la fin de la session parlementaire. L’église catholique, dont se revendique 40% de la population congolaise et l’Église du Christ au Congo (ECC), principale fédération protestante, s’est opposée à cette nomination. Expert électoral, Denis Kadima a ainsi été confirmé, vendredi 22 octobre 2021, par le chef de l’État à la tête de la Commission électorale nationale indépendante.
Son équipe a été mise en place après 28 mois de retard. Dès sa prise de fonctions, cette équipe a commencé par la mise en place d’ateliers de toute sorte pour mieux comprendre la structure de la CENI ellemême notamment l’atelier de planification stratégique d’où a découlé le plan stratégique de la CENI. C’était la première fois que cette institution d’appui à la démocratie s’est vue dotée d’un plan stratégique qui détaille sa vision et qui a défini 5 axes stratégiques sur base desquels elle compte exercer son travail. Ces 5 axes de l’action du bureau Kadima résument toute l’action de cette institution.
Il s’agit de créer une nouvelle image de la CENI pour renforcer sa crédibilité. En un mot, le rebranding a été incorporé dans le jargon au niveau de la CENI, à savoir redorer son image. Ensuite, il était question d’améliorer la qualité du service pour accroître l’efficacité de cette institution. Tertio, renforcer les relations avec toutes les parties prenantes pour une plus grande crédibilité. Quarto, construire une nouvelle culture d’inclusivité pour une grande adhésion et quintaux, engager une politique de mobilisation et de gestion durable et efficace des ressources pour assurer la pérennité de la CENI.
Sur le registre des valeurs, on peut énumérer le devoir de recevabilité, la légalité, l’égalité, l’équité et l’intégrité. «Après trois cycles électoraux, il y a eu beaucoup de critiques à l’égard de la CENI et nous travaillons d’arrache-pied pour inverser la tendance. Comprenez que quelque chose est en gestation…», a déclaré Denis Kadima Kazadi lors de la journée électorale organisée par les jeunes à Kinshasa.
Raymond OKESELEKE
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Soutien à l’AFC-M23 : l’étau se resserre autour de Joseph Kabila
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18 heures agoon
avril 21, 2025By
La redaction
Les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) ont suspendu les activités du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de l’ex-président Joseph Kabila, en raison de son « activisme avéré » et le « silence complice » des autorités de ce parti face à l’agression rwandaise. Kinshasa a aussi enclenché des poursuites judiciaires contre l’ancien chef de l’Etat après l’annonce controversée de son arrivée à Goma. Longtemps soupçonné, l’ancien président voit désormais l’étau judiciaire se resserrer autour de lui. Mais cette mise en accusation peut-elle aboutir ? Certains spécialistes du droit évoquent des vices dans la procédure.
Une grande controverse entoure la question du retour, le 18 avril 2025, de Joseph Kabila via la ville occupée de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Plusieurs médias dont RFI ont annoncé son arrivée dans cette entité après être passé par le Rwanda. Une nouvelle qui a suscité d’abord un triomphalisme dans les rangs de ceux qui soutiennent l’ancien président, avant de déchanter et de se raviser face aux lourdes sanctions annoncées par le gouvernement. Certains partisans affirment que Joseph Kabila n’est pas arrivé à Goma. Pourtant, RFI maintient que l’ancien président était arrivé dans la ville volcanique sous contrôle rebelle depuis fin janvier.
Dans un communiqué, le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a ordonné l’ouverture de poursuites judiciaires contre Joseph Kabila et ses complices soupçonnés de soutenir le Mouvement du 23 mars (M23). Dans la foulée, le ministre a donné instruction à l’auditeur général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et au procureur général près de la Cour de cassation d’engager des poursuites contre l’ex-chef de l’État. Le garde des Sceaux a aussi ordonné la saisie de l’ensemble des biens mobiliers et immobiliers appartenant à Joseph Kabila.
Parallèlement, son collègue du ministère de l’Intérieur a, dans un autre communiqué, suspendu les activités du PPRD sur l’ensemble du territoire national. Le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur a accusé ce parti de Joseph Kabila d’avoir gardé un « silence complice » face à l’agression rwandaise et « des terroristes » de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) dont le M23 est allié. Des mesures de restriction de mouvement ont été prises également à l’encontre de tous les membres et responsables du PPRD, impliqués dans cette affaire qualifiée de « haute trahison ». Ces mesures visent à empêcher toute tentative de fuite ou de dissimulation de preuves.
Un procès contre Kabila peut-il aboutir ?
Un juriste proche de l’opposition s’interroge sur la légalité de la procédure de mise en accusation. Il se pose des questions sur la base de l’injonction donnée au procureur de la Cour de cassation pour enclencher les poursuites contre l’ex-Raïs. Selon lui, dans sa qualité d’ancien président de la République, la juridiction compétente pour juger Joseph Kabila est la Cour constitutionnelle et non la Cour de cassation. Au-delà de cet aspect, fait-il remarquer, il faudrait aussi s’adresser aux deux chambres du Parlement réunies en Congrès pour autoriser ou non les poursuites contre Joseph Kabila. Une démarche qui a encore du chemin à faire.
Y a-t-il des preuves suffisantes ?
L’autre question qui taraude les esprits, c’est celle des preuves de l’implication directe ou indirecte de Joseph Kabila dans l’insurrection menée dans l’Est du pays par des rebelles soutenus par le Rwanda. Son parti nie son implication dans la rébellion, encore moins sa présence à Goma. « L’invention de la présence de Kabila à Goma est une affabulation du régime Tshisekedi », a réagi Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du PPRD.
De son côté, le gouvernement, via Jacquemain Shabani, vante la possession d’une multitude de preuves attestant la collusion de Joseph Kabila avec la rébellion. Le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur parle même des liens entre l’ancien chef de l’État congolais et l’armée rwandaise, mais aussi de plusieurs séjours au Rwanda. « Cette décision fait suite à l’activisme avéré » de M. Kabila dans « cette guerre d’agression rwandaise ainsi qu’au silence coupable voire complice » de son parti. Pour le gouvernement, Joseph Kabila a fait un « choix délibéré » de « rentrer au pays par la ville de Goma sous contrôle de l’ennemi, alors même qu’elle assure curieusement sa sécurité ».
Kabila poussé à se découvrir
À l’instar de Corneille Nangaa, coordonnateur de l’AFC et condamné à mort notamment pour insurrection, Joseph Kabila pourrait être forcé à opérer à visage découvert suite aux sanctions contre lui et son parti. Pris en étau, il sera obligé de s’afficher clairement avec les agresseurs de la RDC, n’ayant plus rien à perdre. Cette décision du gouvernement pourrait donc le radicaliser. Même ses partisans pourraient aussi se sentir coincés par la suspension de leurs activités politiques. « Si le PPRD venait à être dissout, cela n’apaiserait pas la crise, mais la rendrait encore plus complexe. De nombreuses personnes pourraient rejoindre la rébellion ou partir en exil. Je crains que cette mesure ne résolve pas directement le conflit », analyse à Radio Okapi Josaphat Musamba, doctorant en sciences politiques à l’Université de Gand (Belgique).
Heshima
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RDC : Quand Kamitatu réveille les démons du fédéralisme
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5 jours agoon
avril 17, 2025By
La redaction
Un débat sur le fédéralisme, vieux de plus de 60 ans, a refait surface depuis le 11 avril 2025 en République démocratique du Congo (RDC). Dans une tribune publiée par un média belge et signée de la main d’Olivier Kamitatu, porte-parole de l’opposant Moïse Katumbi, l’auteur a plaidé pour un dialogue national inclusif en vue de l’adoption de réformes constitutionnelles pouvant aboutir à un État fédéral. Une réflexion qui a suscité une levée de boucliers même dans le camp des opposants au président Félix Tshisekedi. Heshima Magazine revient sur les raisons qui motivent le rejet d’une telle réforme et les risques de balkanisation qui en résultent.
Olivier Kamitatu Etsu a jeté le pavé dans la mare en soulevant un débat qui, au fil des années, a pris la forme d’un tabou en RDC. Et ce n’est pas pour rien ! Les Congolais gardent encore un souvenir amer du fédéralisme des années 60. Aujourd’hui, ceux qui sont âgés de 80 ans ou plus peuvent encore se souvenir des tumultes politiques qui ont suivi l’indépendance du pays. Soixante-cinq ans après la sécession katangaise, Olivier Kamitatu pense que le fédéralisme représente une voie réaliste et nécessaire pour construire un Congo uni, prospère et pacifique, où chaque région jouerait un rôle actif dans le destin commun. L’ancien président de l’Assemblée nationale constate également que la centralisation excessive de la gouvernance freine le développement du pays, malgré ses immenses richesses naturelles et culturelles.
Le porte-parole de Katumbi note que la décentralisation promise par la Constitution de 2006 est restée inefficace. Les provinces dépendent toujours de Kinshasa pour leurs ressources et décisions. Face à un tel échec du modèle unitaire, il propose une fédéralisation basée sur six grandes régions historiques : Orientale, Équateur, Kongo, Kasaï, Katanga et Kivu. Selon lui, ce système offrirait une autonomie constitutionnelle avec des institutions régionales robustes, permettant une meilleure gestion des ressources et une gouvernance adaptée aux réalités locales. Kamitatu soutient que ce modèle valoriserait la diversité culturelle du pays, avec ses 250 groupes ethniques et 400 dialectes, tout en garantissant une répartition équitable des revenus : 60 % pour les régions, 30 % pour l’État fédéral et 10 % pour un fonds d’égalisation.
Mais son argumentaire n’a pas tenu le temps d’un seul week-end, avant d’être battu en brèche par d’autres Congolais. La première à allumer la mèche, c’est une Kabiliste : Marie-Ange Mushobekwa. À travers une réflexion publiée sur les réseaux sociaux, le dimanche 13 avril, elle a fait savoir que la RDC devrait conserver son système actuel d’État unitaire fortement décentralisé, tel que défini par la Constitution. La présidente du Mouvement pour la cohésion nationale (MCN) et cadre du Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila pense que la situation actuelle du pays n’est pas due à la forme de l’État, mais plutôt au non-respect de la Constitution et à la mauvaise gestion des institutions. « Nous ne sommes pas encore assez mûrs pour le fédéralisme. Celui-ci va consacrer la balkanisation de notre pays », a averti Marie-Ange Mushobekwa. En faisant cette intervention, l’ancienne ministre des Droits humains lâche un mot tout aussi vieux dans le vocabulaire politique en RDC : la balkanisation. Un mot qui réveille les démons des années sécessionnistes.
Quand Lumumba alertait contre le fédéralisme…
Au lendemain de l’indépendance de la RDC, le pays fonctionnait pourtant avec un système fédéral. Le pays était régi ainsi avant l’adoption d’une constitution propre au Congo indépendant, celle de Luluabourg (adoptée en août 1964). Mais le communautarisme qui caractérisait déjà les leaders politiques de l’époque et le repli identitaire ont été perçus comme un ferment pour la balkanisation du pays au cas où le fédéralisme était gardé comme forme de l’État. Celui qui deviendra le tout premier Premier ministre du pays, Patrice Emery Lumumba, voyait déjà ce danger venir. Avant même l’indépendance du pays, le Sud-Kasaï a fait sécession le 14 juin 1960. Le Katanga emboîtera le pas quelques jours plus tard après l’indépendance, soit le 11 juillet 1960. « Lumumba avait observé le pays et trouvait qu’il n’y avait que des organisations tribales comme la CONAKAT ou l’ABAKO [Alliance des Bakongo]. Il n’y avait pas vraiment des partis nationalistes. C’est ainsi qu’il avait créé le Mouvement national Congolais (MNC) pour réunir tous les Congolais et éviter le risque de partition de la RDC », avait expliqué Barthélemy Okito, président de la Ligue nationale des Anamongo. Ce que craignait Lumumba avait fini par arriver avec ces deux sécessions, surtout celle du Katanga menée par Moïse Tshombe, leader de la Confédération des associations tribales du Katanga (CONAKAT). « Sous le camouflage du mot fédéralisme, on veut opposer les populations du Congo […]. Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est que ceux qui préconisent le fédéralisme, préconisent en réalité le séparatisme », avait déclaré Patrice Emery Lumumba.
Moïse Tshombe vaincu mais pas son fédéralisme
Après la mort de Lumumba, la liquidation du Katanga sécessionniste était devenue la priorité du gouvernement du nouveau Premier ministre Cyril Adoula. Moïse Tshombe, qui trônait à la tête d’un État sécessionniste riche en minerais et protégé par des mercenaires européens, bénéficiait encore du soutien tacite de la Belgique et des grandes compagnies minières. En novembre 1961, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 169, autorisant l’usage de la force pour rétablir l’unité du Congo. Les Casques bleus de l’ONUC mènent plusieurs opérations. Après des combats intenses, les forces katangaises sont vaincues, et Tshombe capitule le 15 janvier 1963, mettant fin à 28 mois de sécession. Malgré sa capitulation, Tshombe n’abandonnera pas ses idéaux sécessionnistes. Devenu Premier ministre du gouvernement central, il fera tout pour patronner les assises de Luluabourg ayant conduit à la rédaction de la Constitution d’août 1964. Cette Constitution, dite de « Luluabourg », a repris la forme d’un État fédéral au régime parlementaire, le multipartisme et un Parlement à deux chambres. Ce qui était pour Tshombe une forme légale et pudique de rechercher encore l’autonomie de son Katanga. Mais avec le coup d’État opéré par le maréchal Mobutu, le 24 novembre 1965, ce projet d’État fédéral mourra avec la suspension de la Constitution de Luluabourg par le nouveau maître du lieu.
Olivier Kamitatu dépoussière un vieux débat
Ce vieux débat autour du fédéralisme avait continué à exister avec notamment la génération de 13 parlementaires dont Gabriel Kyungu Wa Kumwanza et Etienne Tshisekedi. Ce dernier, après avoir observé plusieurs replis identitaires dans le pays surtout chez certains partisans du fédéralisme, estimera que le pays n’était pas encore prêt pour une telle option, disant même avoir « peur de ce mot ». Après la génération de Kyungu, Olivier Kamitatu vient dépoussiérer ce débat, réveillant des vieux démons. Pourtant, le pacte républicain actuel issu du dialogue de Sun City a traité cette question du fédéralisme. La Constitution actuelle a pris en compte les aspirations du fédéralisme et celles de l’unitarisme pour créer une forme de l’État « hybride », conciliant les deux tendances. C’est « le juste milieu pour tout le monde », estime Marie-Ange Mushobekwa, mettant en valeur le côté fortement décentralisé de l’État comme un élément du fédéralisme intégré dans la constitution qu’il faut simplement respecter et « appliquer pleinement ».
La crainte d’un membre du PPRD
De son côté, Patrick Nkanga s’oppose aussi à l’idée du fédéralisme. Ce rapporteur du bureau politique du PPRD, le parti de Joseph Kabila, craint que le fédéralisme engendre la balkanisation du pays, estimant que le peuple congolais n’est pas encore mature pour cette forme de l’État. « Si la décentralisation a été perçue à tort, dans notre société, comme la politique du ‘chacun chez soi’ qu’en sera-t-il du fédéralisme ? », s’est-il interrogé. Pour lui, le niveau de maturité de la société congolaise « ne permet aucunement une telle option à ce stade ». Il pense que la forme actuelle de l’État est la résultante du Pacte républicain de Sun City qui, selon lui, est « profondément altéré » par des dirigeants. Patrick Nkanga pense qu’il faut juste respecter cette Constitution.
Les risques de l’éclatement du Congo
Si le fédéralisme peut présenter certains avantages en termes de gestion des entités, il est cependant perçu comme la porte d’à côté de l’éclatement d’un pays surtout si les fondements de la nation sont encore fragiles. Et la RDC est encore sur la liste des pays qui présentent de tels risques. Pour Teddy Mfitu, chercheur et consultant sénior au cabinet Congo Investissement Consulting Partners (CICPAR), le fédéralisme peut être une route tracée vers la partition dans le cas du Congo. Ce chercheur énumère des pays qui ont opté pour le fédéralisme et ont fini par disparaître les années qui ont suivi un tel choix de gouvernance.
Le fédéralisme soviétique (URSS), loin d’être un trophée, s’est révélé comme un fardeau qui a accéléré la désintégration de l’empire des Tsars, a-t-il rappelé. La Yougoslavie, ajoute-t-il, avait établi un système fédéral complexe. Cette nation dirigée par Josip Broz Tito a opté pour un État fédéré avec six républiques et deux provinces autonomes. Ce système, conçu pour gérer la diversité ethnique et nationale, s’est transformé en une machine à fragmenter lorsque les contrôles centraux se sont relâchés après la mort de Tito. Aujourd’hui, la Yougoslavie appartient au passé.
Selon ce chercheur, la Tchécoslovaquie a adopté un système fédéral en 1969, divisant le pays en deux républiques fédérées (Tchèque et Slovaque). Ce système, conçu pour apaiser les tensions entre les deux entités, a, en réalité, institutionnalisé leurs différences et créé des structures politiques parallèles qui ont rendu la partition de 1993 (« le divorce de velours ») presque inévitable. Là encore, le fédéralisme a été un prélude à la dislocation.
S’agissant des risques de l’éclatement du Congo, Teddy Mfitu prend l’exemple des mouvements comme le Bundu dia Kongo (BDK) qui s’inscrit déjà « dans une tradition ethno-messianiste », cela pourrait être exacerbée par un système fédéral. Il en est de même pour les Bakata Katanga. Ces quelques exemples historiques montrent que le fédéralisme, loin d’être une panacée, peut se transformer en fardeau insupportable pour des États fragiles. « L’état actuel de la nation congolaise ne permet pas de prendre un risque inconsidéré », a-t-il prévenu.
Un débat qui divise profondément
Le débat relancé par Kamitatu a suscité des réactions virulentes, révélant des fractures profondes au sein de la classe politique et de la société congolaise. Patrick Muyaya, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a qualifié la proposition de Kamitatu de « distraction » dans le contexte actuel, marqué par des crises sécuritaires et humanitaires, notamment dans l’est du pays. Il a suggéré que le débat sur le fédéralisme pourrait dissimuler des intentions de balkanisation, accusant ses promoteurs de vouloir « diviser le pays au moment où il a besoin d’unité ». Muyaya a insisté sur le fait que la Constitution actuelle, avec sa décentralisation, offre un cadre suffisant si elle est correctement appliquée.
Eugène Diomi Ndongala, président du parti Démocratie Chrétienne, a rejeté catégoriquement l’idée du fédéralisme, estimant qu’elle violerait l’article 220 de la Constitution, qui protège les principes fondamentaux de l’État unitaire. « Le fédéralisme, dans le contexte actuel, est une chimère qui risque de consacrer la partition du pays », a-t-il déclaré, appelant à une réforme de la gouvernance dans le cadre unitaire existant.
À Kinshasa, les habitants interrogés par Actualité.cd expriment des avis partagés. Certains, comme Mireille N., une commerçante, soutiennent l’idée d’une meilleure gestion locale des ressources, mais craignent que le fédéralisme n’accentue les divisions ethniques. D’autres, comme Joseph K., un enseignant, rejettent l’idée, affirmant que « le Congo a besoin d’unité, pas de fragmentation ». Ces réactions montrent que le débat dépasse les cercles politiques et touche le vécu quotidien des Congolais.
Jean-Thierry Monsenepwo, dans une tribune publiée sur Dépêche.cd, va plus loin en accusant les partisans du fédéralisme de « faire le jeu des puissances étrangères » qui chercheraient à affaiblir la RDC. Il soutient que l’État unitaire, malgré ses imperfections, reste le meilleur rempart contre les velléités séparatistes, surtout dans un contexte où l’est du pays est sous la menace du M23 et du Rwanda voisin. Monsenepwo appelle à une réforme profonde de l’État unitaire, avec une décentralisation effective, plutôt qu’un saut risqué vers le fédéralisme.
Christian Malamba, dans une tribune pour Le Potentiel, qualifie le fédéralisme de « fausse solution » à un vrai problème congolais. Il argue que les défis de la RDC – pauvreté, insécurité, mauvaise gouvernance – ne découlent pas de la forme de l’État, mais d’un manque de volonté politique et de respect des lois. « Le fédéralisme, dans un pays où l’unité nationale est encore fragile, risque de transformer chaque région en un fief autonome, minant la cohésion nationale », écrit-il.
Rodrigue Ramazani, président de la Nouvelle société civile congolaise, met en garde contre les « chimères fédéralistes », affirmant que la RDC n’a pas les infrastructures ni la maturité politique pour un tel système. Il plaide pour une décentralisation mieux appliquée, avec un transfert réel de compétences et de ressources aux provinces, comme prévu par la Constitution.
René Mayilukila, analyste politique, souligne les dangers d’une décentralisation mal maîtrisée, qui pourrait servir de tremplin au fédéralisme. Il cite l’exemple du découpage territorial de 2015, qui a multiplié les provinces sans leur donner les moyens de fonctionner, créant des entités administratives faibles et dépendantes de Kinshasa. « Passer au fédéralisme sans une préparation rigoureuse, c’est ouvrir la voie à l’instabilité », prévient-il.
Un timing controversé
Le choix de Kamitatu de relancer ce débat en pleine crise sécuritaire dans l’est du pays, où le M23 contrôle des pans entiers du Nord-Kivu, est perçu comme maladroit, voire suspect. Prince Epenge, de la coalition LAMUKA, a qualifié l’initiative de « provocatrice », accusant ses promoteurs de vouloir « consacrer la balkanisation » au moment où la RDC lutte pour restaurer sa souveraineté. « Parler de fédéralisme alors que nous perdons le contrôle du Kivu, c’est danser sur les tombes des martyrs de l’unité nationale », a-t-il déclaré.
En réalité, la plupart des chantres du fédéralisme cachent mal un sentiment séparatiste. Olivier Kamitatu, voulant peut-être faire plaisir à son leader, Moïse Katumbi, a ressuscité un débat qui porte les germes de la décrépitude du Congo. Cela, au moment où le pays a perdu une partie de sa souveraineté dans les Kivu. Le timing choisi par ce fils d’un des pionniers de l’indépendance n’est donc pas innocent. Les Congolais, marqués par leur histoire tumultueuse, restent méfiants face à une proposition qui, sous des airs de modernité, pourrait raviver les blessures du passé et menacer l’unité d’un pays déjà fragilisé.
Heshima
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Conflit RDC-Rwanda : Faure Gnassingbé et sa délicate mission de médiation
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6 jours agoon
avril 16, 2025By
La redaction
Sauf changement, le président togolais, Faure Gnassingbé, doit arriver en République démocratique du Congo (RDC) cette semaine. Cette visite s’inscrit dans le cadre de ses premiers contacts dans sa casquette de nouveau médiateur dans la crise sécuritaire qui secoue l’Est congolais. Mais le successeur du président angolais João Lourenço n’a peu de marge de manœuvre dans cette délicate mission où le Qatar semble voler la vedette aux initiatives africaines. Ce médiateur aura-t-il la pleine confiance des parties au conflit ? Analyse.
Depuis le week-end dernier, Faure Gnassingbé a pris officiellement la tête de la médiation entre la RDC et le Rwanda. Une décision annoncée le 5 avril 2025 par João Lourenço, président angolais et président en exercice de l’Union africaine (UA), lors d’une réunion virtuelle du bureau de l’organisation. L’Angolais João Lourenço, qui occupait cette fonction depuis deux ans, s’est retiré après avoir pris les commandes de l’Union africaine. La grande question qui se pose reste celle de savoir si le Togolais aura les coudées franches pour départager Kinshasa et Kigali dans ce conflit trentenaire.
Dans l’angle des diplomates, Faure Gnassingbé est perçu comme une personnalité consensuelle, non directement impliquée dans la crise et dont le pays n’est membre d’aucune organisation régionale touchée par ce conflit.
Certains observateurs présentent le président togolais comme un habitué du palais présidentiel de Kigali. D’autres, par contre, vantent ses liens avec Félix Tshisekedi. À Kinshasa, sa désignation a été accueillie sans un grand enthousiasme. « Ce qui compte aujourd’hui, c’est de pouvoir parler avec le Rwanda, un État qui a agressé notre pays. Il faut absolument un facilitateur. Est-ce que Faure Gnassingbé est le bon ? Est-il pertinent ? Notre chef de l’État en jugera et nous tiendra informés. », a estimé Lambert Mende, membre de l’Union sacrée, la plateforme au pouvoir en RDC.
Au sein de l’opposition congolaise, les avis sont partagés. Certains perçoivent cette initiative de l’Union africaine comme étant concurrente à d’autres initiatives régionales ou internationales. « Je salue toutes les initiatives de paix. Mais aujourd’hui, elles sont dispersées, parallèles, parfois concurrentes et simultanées. Leur juxtaposition crée de la confusion et nous éloigne chaque jour de la solution que notre peuple attend. Il faut vite ramener de la clarté et une meilleure coordination. », a réagi André Claudel Lubaya, opposant en exil.
La désignation du Togolais a créé une controverse notamment chez un mouvement de la diaspora togolaise basé en France, « Freedom Togo ». Pour cette organisation, la nomination du président togolais est une insulte aux idéaux panafricains. Il est accusé de dérives autoritaires depuis son arrivée au pouvoir en 2005. Cette organisation estime qu’on ne peut pas confier une mission de paix à un dirigeant qui réprime l’opposition dans son propre pays, muselle les médias et se positionne comme proche de Paul Kagame, l’une des parties au conflit.
Doha prend de l’avance
Pendant que les organisations régionales comme la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) traînent encore les pieds, le Qatar a réussi à réunir les deux dirigeants en conflit : Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Doha a pris de l’avance en démarrant un dialogue direct entre Kinshasa et les rebelles du Mouvement du 23 mars (AFC/M23). Pendant ce temps, des initiatives parallèles sont prises à Dar Es Salam ou à Addis-Abeba. Lors d’un sommet virtuel, les dirigeants de deux organisations sous-régionales ont décidé d’élargir le cadre de la médiation en désignant de nouvelles personnalités pour épauler la médiation des anciens présidents Olusegun Obasanjo (Nigeria) et Uhuru Kenyatta (Kenya). Ce qui crée un panel de cinq facilitateurs. Parmi eux, l’ancienne présidente de transition centrafricaine, Catherine Samba Panza, ne s’est jamais déplacée depuis sa désignation.
À côté de cette initiative régionale, se juxtapose celle de l’Afrique avec le Togolais Faure Gnassingbé. Ce qui démontre la délicatesse de sa mission pendant que personne ne sait quelle initiative réussira à réunir les protagonistes autour de la table. Pour l’instant, seul le Qatar a marqué les pas, contrastant avec la politique africaine qui veut que les problèmes africains trouvent des solutions africaines.
Heshima
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