Nous rejoindre

International

Au Gabon, le changement de la Constitution validé par référendum avec une très large majorité

Published

on

Les électeurs gabonais ont validé à 91,8 % la nouvelle Constitution rédigée par le régime du président de transition, le général Brice Oligui Nguema. En adoptant ce changement fondamental, le pays tourne ainsi la page de 50 ans de pouvoir de la famille Bongo.

Le 16 novembre, les électeurs gabonais ont approuvé par référendum la nouvelle Constitution, ouvrant la voie à un retour aux élections et à l’ordre démocratique, selon les résultats provisoires annoncés le dimanche 17 novembre par le ministre gabonais de l’Intérieur. Plus de 91 % des Gabonais ont voté en faveur du texte. Seuls 8,2 % ont exprimé un vote « non ». Ces résultats devront être validés par la Cour constitutionnelle. En termes de participation, 53,5 % des 860 000 électeurs éligibles se sont rendus aux urnes lors de ce référendum.

Les innovations du texte

L’esprit d’un pouvoir dynastique est désormais banni par la nouvelle loi fondamentale. Désormais, un président de la République ne peut pas désigner un membre de sa famille comme successeur. Une référence explicite aux 50 ans de pouvoir de la famille Bongo, à la tête du pays pendant deux générations. Les candidats à la présidence doivent désormais avoir au moins un parent né au Gabon et ne détenir aucune autre nationalité. De plus, le candidat à la présidence doit être marié à une personne de nationalité gabonaise. Là encore, la nouvelle Constitution semble répondre aux critiques sur la famille Bongo, notamment sur le fait qu’Ali Bongo Ondimba, l’ex-président déchu, était marié à une Française.

Dispositions majeures supprimées

La nouvelle Constitution abolit le poste de Premier ministre et instaure un mandat présidentiel de sept ans, renouvelable une fois. Pour l’opposition, le président Brice Oligui Nguema semble vouloir concentrer tous les pouvoirs entre ses mains. Bien que ce dernier affirme ne pas vouloir se présenter aux prochaines élections, la classe politique reste sceptique face à cette promesse. Le texte de la Constitution accorde également au président de la République le pouvoir de nommer les membres du pouvoir judiciaire et de dissoudre le Parlement.

Déroulement du référendum

Sous couvre-feu depuis le putsch du 30 août 2023, le Gabon a organisé ce vote sous haute sécurité. Cette mesure a été renforcée la veille du référendum, le vendredi 15 novembre. Bien que des observateurs nationaux et internationaux, interdits lors de l’élection controversée d’Ali Bongo, aient été autorisés à surveiller le déroulement du scrutin, l’accès au processus de dépouillement a été limité dans tout le pays, selon le Réseau d’Observateurs Citoyens (ROC).

Lors de la campagne référendaire, l’opposition a appelé les Gabonais à voter « non » à la Constitution, estimant qu’elle renforçait la dictature du président putschiste. Toutefois, la campagne électorale a été largement dominée par le camp au pouvoir, qui contrôle la majeure partie des canaux de communication.

L’Union africaine félicite…

Dans un communiqué, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a félicité le gouvernement de transition et le peuple gabonais pour la tenue de ce référendum sur la nouvelle Constitution. L’Union africaine considère ce scrutin comme une étape importante dans le rétablissement de l’ordre constitutionnel démocratique au Gabon. L’organe panafricain exprime son « plein et entier soutien » à la transition et au peuple gabonais, en vue de la mise en place d’une gouvernance inclusive, démocratique et apaisée.

Une manipulation des chiffres, selon l’opposition

Si le régime de transition se satisfait des résultats positifs du référendum, l’opposition dénonce, elle, une manipulation des chiffres ainsi que les conditions dans lesquelles le scrutin s’est déroulé. « Il y a des départements entiers où, sur l’ensemble des inscrits [sur les listes électorales], le « oui » l’emporte avec 100 % des suffrages et 100 % des votants », a dénoncé l’ancien Premier ministre d’Ali Bongo, Alain-Claude Bilie. Pour ce dernier, le régime de transition utilise les mêmes méthodes qu’il dénonçait lorsqu’il s’opposait au président déchu, Ali Bongo.

Bien que l’opposition soulève des irrégularités, l’acceptation par référendum de cette nouvelle Constitution est une étape cruciale pour la tenue de la prochaine élection présidentielle, prévue pour août 2025. Le grand débat à venir concernera la participation ou non du président de la transition, Brice Oligui Nguema, à cette élection présidentielle.

Heshima

International

Tshisekedi-Kagame à Washington : faut-il croire à un nouveau rapprochement entre les deux dirigeants ?

Published

on

Annoncée depuis juin 2025, la rencontre entre les présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda) semble devenir imminente. L’émissaire du président américain Donald Trump pour l’Afrique, Massad Boulos, a annoncé le 15 novembre qu’une rencontre entre les deux chefs d’État aura lieu « dans les prochains jours » à la Maison Blanche. Ce tête-à-tête, sous l’égide de Donald Trump, peut-il créer un nouveau rapprochement entre les deux dirigeants ? La quête de la paix dans la région des Grands Lacs les y oblige.

Lors d’un point de presse tenu le 9 juillet 2025 à la Maison Blanche, le président américain Donald Trump avait déclaré que Félix Tshisekedi et Paul Kagame seraient reçus à Washington dans les « deux prochaines semaines » pour finaliser un accord de paix historique entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Cet accord, qui vise à mettre un terme à plus de trente ans de conflit dans la région des Grands Lacs, comprend plusieurs engagements majeurs : le retrait des troupes rwandaises de l’est de la RDC, la neutralisation des groupes armés non étatiques – notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) –, ainsi que la création d’un cadre de coopération sécuritaire et économique régionale.

Le 27 juin 2025, un premier pas avait déjà été franchi : les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda ont signé un accord à Washington, en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio. Trump a salué cette signature comme un triomphe diplomatique : « Ils se battent depuis 30 ans. Sept millions de morts… Ça a été une lutte longue et brutale », avait-il déclaré. Pour le président rwandais Paul Kagame, cette initiative suscite un accueil prudent : bien qu’il salue la médiation américaine, il insiste sur l’importance que chaque partie respecte ses engagements.

Du côté américain, ce sommet à venir s’inscrit également dans une logique stratégique. Le conseiller spirituel de Trump a souligné que l’accord ne devait pas rester « une paix sur papier », mais devenir « une paix vivante », portée par la coopération et la reconstruction. Cependant, des questions persistent. Certains analystes estiment que l’accord manque de mécanismes robustes de justice et de réparation, notamment en ce qui concerne les victimes des violences à l’est de la RDC. D’autres pointent les enjeux liés aux ressources naturelles : l’est du Congo est extrêmement riche en minerais stratégiques, et le rôle des investisseurs américains dans le cadre du nouvel accord suscite le débat. Enfin, Félix Tshisekedi a lui-même évoqué, lors d’une rencontre avec la diaspora congolaise en Égypte, que la signature prévue à Washington pourrait aussi inclure l’accord de Doha – un autre pacte en négociation avec le mouvement rebelle M23, appuyé par le Rwanda.

Un accord définitif à Doha comme préalable

Après plusieurs sessions de discussions sans issue, les autorités congolaises et les rebelles de l’AFC/M23 ont finalement franchi une nouvelle étape dans le processus de paix que pilote le Qatar depuis le mois de mars. Cet accord-cadre comporte huit protocoles qui déterminent les matières à traiter et les modalités de leur mise en œuvre afin d’aboutir à un accord de paix définitif. Ce texte a été paraphé le 15 novembre à Doha entre Kinshasa et l’AFC/M23. Il prévoit notamment un cessez-le-feu immédiat, l’ouverture de corridors humanitaires, la restauration de l’autorité de l’État dans les zones affectées et la libération des prisonniers. Washington, par le truchement de Massad Boulos, a salué cette avancée tout en rappelant que « le processus de paix reste long et exigeant, mais il ne prendra pas trop de temps ».

Dans la foulée, Massad Boulos a confirmé que l’entretien prévu à Washington devrait déboucher sur la signature d’un accord économique « majeur » entre Kinshasa et Kigali. « L’invitation est lancée et les deux chefs d’État sont attendus très bientôt à la Maison Blanche », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de ce rapprochement pour la stabilité régionale et la coopération économique.

Si la signature de l’accord de Doha marque une étape « importante », certains observateurs estiment que sa mise en œuvre sera déterminante pour la consolidation de la paix dans l’Est de la RDC. La rencontre Tshisekedi-Kagame à Washington apparaît ainsi comme un prolongement diplomatique de ce processus, avec l’appui direct de l’administration américaine.

Alors que le monde observe, Tshisekedi, Kagame et Trump pourraient sceller un tournant diplomatique majeur : non seulement la fin formelle d’un long conflit, mais peut-être aussi le début d’une ère de coopération régionale. Reste à voir si les promesses de paix se traduiront en réalités concrètes sur le terrain, au-delà des mots et des signatures.

Heshima

Continue Reading

International

RDC-Nigeria : un barrage sous haute tension pour un billet aux intercontinentaux

Published

on

Le 16 novembre 2025, la République démocratique du Congo (RDC) et le Nigeria s’affrontent pour une place précieuse aux barrages intercontinentaux pour la qualification à la Coupe du monde 2026. Entre les Léopards et les Super Aigles, deux équipes africaines aux trajectoires contrastées, mais un dernier ticket pour ce rêve planétaire. L’Afrique retient son souffle…

Dans une demi-finale de barrage intense et indécise disputée à Rabat, la RDC a finalement renversé le Cameroun aux ultimes de la partie et s’est offert une place en finale des barrages africains qui donnera accès au ticket des barrages intercontinentaux prévus en mars 2026. Bien avant ce match, le Nigeria a dû batailler dur pour se défaire du Gabon. Longtemps accrochés, les Super Eagles n’ont fait la différence qu’en prolongation. Alors que les deux équipes étaient à égalité un but partout au terme du temps réglementaire, les Nigérians ont profité de la baisse de régime des Panthères pour s’imposer 4-1 au final.

Les Léopards plus affamés que les Lions

A Rabat, le 13 novembre 2025, l’atmosphère avait des airs de grande soirée africaine malgré la pluie. Camerounais et Congolais s’y retrouvaient pour un match qui, malgré son statut de barrage, avait tout du duel de prestige entre deux nations habituées aux joutes de haut niveau. Le Cameroun, fort d’un effectif expérimenté, entame la rencontre avec ambition. Mais très vite, la RDC impose son rythme, ses courses, son agressivité. Les Léopards pressent, étouffent et s’installent dans le camp adverse en première-temps. Ils se sont montrés plus affamés que les Lions indomptables, multipliant des actions vers le camp camerounais. Le premier but, logique, arrive sur une balle arrêtée parfaitement exécutée par Bryan Cipenga, conclue d’un tir croisé imparable par Chancel Mbemba au second poteau (90+2). Le capitaine des Léopards fêtait sa centième sélection lors de ce match. Une victoire congolaise qui intervient après 27 ans de domination du Cameroun sur la RDC. 

Desabre vante son équipe malgré la pluie…

Le sélectionneur de la RDC, Sébastien Desabre a vanté les qualités de son équipe qui a joué soudée malgré la météo. « C’était un match contre deux belles équipes d’Afrique dans des conditions de jeu qui étaient un peu difficiles avec la pluie mais sur une très bonne pelouse. On a joué dix premiers matchs sur du terrain synthétique, ça nous fait du bien pour poser notre jeu sur de bonnes pelouses. On a nos vertus et l’organisation tactique qui s’en suit. On pouvait peut-être ouvrir le score avant mais voilà, on est content. La météo, c’était pour les deux équipes. Ça n’a pas perturbé la vivacité du jeu, ç’a mis un peu de punch dans la rencontre. », a-t-il indiqué après cette victoire.

D’après lui, les deux équipes avaient des chances égales en dépit de la météo, se disant content d’avoir vu Chancel Mbemba marquer sur ce coup de pied arrêté. « Nos joueurs sont comme eux, ils jouent en Premier League, ils en ont quand même l’habitude. Il y a eu du spectacle, nous avons eu nos situations, ils ont eu les leurs et on a réussi à gagner sur coup de pied arrêté. C’est ce qu’il y a à retenir de ce match, il ne s’est pas joué à grand-chose. Le fait que nous soyons assez soudés et patients quelques fois également fait qu’on a la réussite sur le corner. On était prêts. Je suis content que Chancel marque parce qu’on travaille beaucoup sur les coups de pied arrêtés. J’ai pris beaucoup de plaisir. J’ai été fier de coacher mes joueurs. », a-t-il fait savoir.

Rabat, témoin d’un tournant

La débauche d’énergie, la rigueur défensive et la solidarité affichées par les Congolais laissent entrevoir une équipe en pleine maturité. Si cette dynamique se poursuit, la RDC pourrait livrer un autre grand match face au Nigéria. Le Cameroun, malgré son expérience, a subi la fougue et la détermination adverse. Les Léopards, eux, ont offert une prestation alliant caractère et intelligence, deux qualités essentielles pour franchir – si tout va bien – les ultimes portes du monde qui restent devant cette sélection. Le dimanche 16 novembre, ce ne sera pas seulement un match : c’est la promesse d’un destin. Pour le Nigeria, la joie d’un retour sur la scène mondiale. Mais pour la RDC, la marche vers un rêve caressé depuis plus de 50 ans après l’unique participation du pays au mondial en 1974. Une chose est sûre : l’Afrique s’apprête à vivre une soirée dont elle parlera longtemps à Rabat. La capitale marocaine qui abrite ces matchs de barrage pourrait être témoin d’un tournant si la RDC parvenait à renverser la vapeur face aux Nigérians.  

Eliminé, le Cameroun se tourne vers la CAN

Après la défaite du Cameroun le jeudi 13 novembre 2025, le sélectionneur camerounais veut tourner la page et se préparer pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025. Marc Brys veut digérer et se lancer à fond pour cette compétition africaine prévue en décembre 2025 au Maroc. « Tout le monde est déçu mais ils doivent revenir tranquillement et mentalement surtout. On a le temps. On va être prêts [pour la CAN, Ndlr]. On va prendre le temps de digérer mais on sera motivés pour préparer la CAN. Je ne pense pas que ça va être une excuse, pour ne pas jouer une bonne CAN […] », a déclaré Marc Brys après le match. Le coach camerounais a justifié la défaite des Lions indomptables par un manque de sérénité de la part des joueurs. « On n’était pas assez serein devant le but. Avec Eyong qui est très talentueux et qui a mis beaucoup d’impact. Mais il était tellement excité et il a eu les occasions de marquer deux ou trois buts mais bon… C’est un très grand joueur et je suis content de l’avoir », a-t-il ajouté.

Pour ce match contre la RDC, Marc Brys n’avait même pas dévoilé publiquement la liste des joueurs convoqués pour ce rassemblement important. Le football camerounais est depuis plusieurs mois secoué par une crise interne entre la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) et le sélectionneur belge. Ces dissensions internes pourraient avoir joué en défaveur de ces fauves.

Heshima   

Continue Reading

International

Génocide congolais : Tshisekedi entame un long plaidoyer pour une reconnaissance internationale

Published

on

Depuis la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, le 23 septembre 2025, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a lancé un « appel solennel » en faveur de la reconnaissance internationale du « génocide des Congolais » dans l’Est du pays. Dans ce discours empreint de gravité, le chef de l’État a également dénoncé la mauvaise foi persistante du Rwanda dans l’application de l’accord de paix conclu à Washington entre Kinshasa et Kigali, soulignant l’urgence d’une mobilisation diplomatique pour mettre fin à des violences qu’il juge insoutenables.


En marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, Félix Tshisekedi a porté un plaidoyer inédit : la reconnaissance par la communauté internationale d’un « génocide congolais ». Le président de la République démocratique du Congo a réclamé la mise en place d’une commission d’enquête internationale, dotée de moyens conséquents, pour rétablir la vérité et rendre justice aux victimes. Devant les chefs d’État et diplomates réunis, le chef de l’État congolais a dénoncé une guerre qui dure depuis plus de trois décennies dans l’Est du pays, qu’il a qualifiée de « génocide silencieux ». Selon lui, ce conflit ne relève plus seulement de considérations militaires ou géopolitiques, mais s’inscrit dans une logique de pillage systématique des ressources congolaises, d’effacement de la mémoire collective et de destruction des communautés.
Le cinquième président congolais a exhorté la communauté internationale à créer une commission d’enquête indépendante, chargée « d’établir la vérité, de rendre justice aux victimes et de rompre le cycle de l’impunité qui alimente ce drame depuis des décennies ». Il a également appelé à l’adoption de sanctions onusiennes contre les responsables de « crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de génocide » commis dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Génocide ? Où en est l’évaluation juridique ?
Le terme « génocide » possède une définition juridique stricte : l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux. Jusqu’à présent, les rapports d’ONG et de l’ONU évoquent principalement des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Certains abus recensés pourraient toutefois, à l’issue d’enquêtes plus poussées, relever de cette qualification. L’ONU a déjà engagé des procédures visant à établir non seulement les faits et les responsabilités, mais aussi l’intention derrière ces violences – condition essentielle pour statuer sur l’existence d’un génocide.
Conscient de la complexité de ce combat juridique et diplomatique, Félix Tshisekedi ne renonce pas. Le chef de l’État entend maintenir son plaidoyer, persuadé qu’il peut, à terme, infléchir l’opinion internationale. Pour appuyer sa démarche, il mise notamment sur le Fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits (FONAREV). Cette institution publique, qui œuvre également pour les victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, milite depuis plus de deux ans pour la reconnaissance du « Génocost », un concept désignant un génocide motivé par la quête effrénée de ressources économiques.


A Rutshuru, des massacres aux allures d’un génocide
Si Félix Tshisekedi a choisi d’élever sa voix sur la scène internationale, c’est aussi parce qu’il dispose de faits concrets susceptibles d’étayer son plaidoyer. En novembre 2022, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont perpétré des massacres d’une ampleur inédite, faisant au moins 130 victimes civiles dans les villages de Kishishe et Bambo, au Nord-Kivu. Selon les premiers éléments, ces exécutions ciblées auraient visé des Hutus en raison de leur appartenance ethnique, une caractéristique qui pourrait, juridiquement, ouvrir la voie à la qualification de crime de génocide.
Un rapport conjoint du Bureau des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) et de la MONUSCO avait dressé un bilan glaçant : 102 hommes, 17 femmes et 12 enfants exécutés, huit blessés par balles et soixante personnes enlevées. Les enquêteurs décrivaient une véritable « campagne de meurtres, de viols, d’enlèvements et de pillages », menée en représailles à des affrontements entre le M23 et des miliciens des FDLR, ainsi que d’autres groupes armés comme les Maï-Maï Mazembe, Nyatura et la Coalition des mouvements pour le changement.
À Kishishe, Amnesty International a recueilli les témoignages de familles racontant comment les attaques ciblant les hommes adultes ont laissé derrière elles des femmes et des enfants profondément traumatisés, prisonniers d’un climat d’incertitude et de peur.
C’est dans ce contexte que Félix Tshisekedi a lancé, depuis la tribune de l’ONU, un avertissement solennel : « Refuser de reconnaître le génocide congolais correspond à une forme de complicité. »


Le Rwanda, un Etat impliqué dans le drame congolais
Depuis près de trois décennies, Kigali est accusé d’entretenir le cycle de violences à l’Est de la République démocratique du Congo. Depuis l’invasion du pays aux côtés de l’AFDL, qui avait porté Laurent-Désiré Kabila au pouvoir en 1997, le Rwanda n’a cessé d’être soupçonné de soutenir divers groupes armés opérant dans la région. Aujourd’hui encore, à travers l’AFC/M23, Kigali continue d’agir en sous-main, malgré la signature à Washington, le 27 juin dernier, d’un accord de paix censé tourner la page des hostilités.
S’exprimant devant l’Assemblée générale des Nations unies, Félix Tshisekedi a fustigé « la mauvaise volonté » du Rwanda. Selon lui, Kigali « fait semblant d’avoir retiré ses troupes, mais en réalité elles restent présentes sur le sol congolais et appuient les supplétifs du M23 ». Le chef de l’État congolais estime que cette stratégie vise à « gagner du temps pour laisser la crise s’aggraver ».
Dans la foulée, il a exhorté la communauté internationale à garantir l’application « stricte » de l’accord de Washington et de la résolution 2773 du Conseil de sécurité adoptée le 21 février 2025. Une enquête récente des Nations unies a par ailleurs documenté de possibles crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis « par toutes les parties », un constat qui vient encore assombrir la perspective d’une paix durable dans la région.


Heshima

Continue Reading

NOUS SOMMES AUSSI SUR FACEBOOK

Trending

You cannot copy content of this page

WeCreativez WhatsApp Support
Notre rédaction est là pour répondre à toutes vos préoccupations. N'hésitez pas !
👋Bonjour, comment puis-je vous aider ?