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Le M23 au Qatar : Doha s’accapare de la médiation de la crise congolaise

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La délégation des rebelles de l’Alliance Fleuve Congo alliée au Mouvement du 23 Mars (AFC-M23) est arrivée à Doha ce vendredi 28 mars 2025. Elle est conduite par Bertrand Bisimwa, leader politique du M23. Mais il y a aussi des délégations rwandaise et congolaise sur place. Pendant que la sous-région multiplie des formats de médiation sans réel progrès, le Qatar s’empare de la situation et semble marquer des points…

Sous l’égide de l’émir du Qatar Tamim Ben Hamad Al Thani, les trois délégations vont poursuivre les discussions entamées le 18 mars 2025 entre les présidents congolais et rwandais Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Le contenu ou l’agenda des discussions pour ces trois délégations n’a pas été révélé. Mais tout porte à croire qu’après les sanctions infligées au Rwanda, Kigali a bien besoin de négocier l’avenir de son poulain, le M23. Et dans la foulée, l’avenir de l’AFC de Corneille Nangaa, qui s’est greffée au M23 pour régler ses comptes à Félix Tshisekedi, devrait aussi être étudié à Doha.

Le processus de Luanda a été pris de court

Malgré des progrès encourageants réalisés fin 2024, la médiation dirigée par le président angolais, Joao Lourenço a fini par tourner court. Luanda a décidé d’abandonner le processus au lendemain de la rencontre entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame au Qatar. Un échec qui semblait de plus en plus inévitable pour le nouveau président de l’Union africaine face au refus de Paul Kagame de signer, le 15 décembre, un accord de paix avec Félix Tshisekedi puis le refus du M23 de se rendre à Luanda pour des discussions directes entre cette rébellion et le gouvernement congolais.

Après le tête-à-tête de Doha entre les deux dirigeants en conflit, Luanda s’était dit « étonné » de voir cette rencontre alors que le même jour l’Angola attendait les délégations de la RDC et du M23 pour le début des discussions. Le ministre des Affaires étrangères de l’Angola, Téte António, avait rappelé à cette occasion le principe des « solutions africaines » aux problèmes africains sans toutefois contester toute action pouvant mener à la paix dans la région des Grands Lacs.

L’EAC joue le chrono…

Alors que la crise sécuritaire a atteint des proportions inquiétantes, la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) joue le chrono. Au lieu d’encourager le processus de paix existant, cette organisation conjointement avec la SADC a fondu les deux processus de paix (Nairobi et Luanda) en un seul processus. Ces organisations sous-régionales ont même nommé des nouveaux médiateurs pour cette crise. Ce qui risque de retarder la solution alors que l’urgence s’impose sur le terrain, particulièrement dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.

« L’EAC qui dicte un peu son tempo à la SADC a tendance à tourner autour du pot alors que le Qatar est pragmatique, » résume un analyste. En effet, la force du Qatar dans la médiation des grandes crises à travers le monde n’était plus à démontrer. Même si certains craignent que l’issue d’une telle négociation puisse pencher en faveur du Rwanda compte tenu de l’investissement qatari au Rwanda. Mais du côté congolais, la porte-parole de Félix Tshisekedi, Tina Salama, a indiqué que Doha a aussi des relations privilégiées avec Kinshasa. Ce qui pourrait mettre à l’aise la délégation congolaise.

Burundi soutient un dialogue interne

Partenaire de la République démocratique du Congo, le Burundi participe à l’éradication des forces négatives grâce à ses troupes présentes dans le Sud-Kivu. Lors de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU tenue jeudi 27 mars 2025, ce pays a préconisé « un dialogue inter congolais inclusif » en vue d’une paix véritable et durable dans le Nord-Kivu et au Sud-Kivu, deux provinces secouées par les rebelles de l’AFC/M23, soutenus par le Rwanda. Selon le représentant du Burundi à l’ONU, Gitega soutient toute initiative de paix sans se substituer aux processus de Luanda et Nairobi, en voie d’être fusionnés. Sur ce point, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a tenté de rassurer que Doha égale processus de Luanda. Reste à savoir si les résolutions de Doha pourraient refléter l’image du processus de Luanda.

Joseph Kabila hors circuit

Pendant que l’ancien président de la République, Joseph Kabila et ses partisans rêvent d’un dialogue à l’esprit de Sun City pour faire table rase, la ministre des Affaires étrangères de la RDC, Thérèse Kayumba Wagner, a annoncé qu’aucun rôle n’est réservé pour l’instant au prédécesseur de Félix Tshisekedi dans la résolution actuelle de la crise. Considéré comme une main noire derrière la rébellion de l’AFC de Corneille Nangaa, l’ex-Raïs n’a pas la confiance de Kinshasa pour l’instant. « Joseph Kabila n’a pour l’instant aucun rôle prévu pour lui dans les efforts en cours, » a tranché la patronne de la diplomatie congolaise. Mais tout peut toujours évoluer en politique.

Heshima

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17 mai 1997 : le point de bascule entre le Zaïre et la RDC

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La République démocratique du Congo (RDC) va commémorer, ce 17 mai 2025, la journée des Forces armées (FARDC). Une date qui rappelle également l’entrée de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) en 1997. Ce point de basculement du pays, passant de Zaïre à la RDC, avait suscité de l’espoir au sein de la population. Un espoir qui oscille entre des conflits armés et des compromis politiques. Heshima Magazine revient sur certains faits marquant cette libération de l’ex-Zaïre.       

Le 17 mai 1997 marque la chute du régime du président Mobutu, renversé par la rébellion de l’AFDL menée par Laurent-Désiré Kabila, avec le soutien de ses alliés rwandais, ougandais et burundais. Ce jour-là, des enfants-soldats âgés de 10 à 14 ans, encadrés par des éléments de l’armée rwandaise, faisaient une entrée triomphale dans la capitale zaïroise. Venus à pied, principalement de Bukavu et de Goma, ces adolescents surnommés « Kadogo » défilaient dans les rues de Kinshasa, portant sur leur dos armes et munitions, sous les applaudissements de riverains soulagés de voir s’effondrer la dictature du Mouvement populaire de la révolution (MPR), le parti-État de Mobutu. Ces troupes, composées en grande partie d’enfants, avaient traversé le pays d’est en ouest pendant sept mois. Mais ce que beaucoup ignoraient alors, c’est que ces hommes, accompagnés de soldats rwandais, inauguraient un cycle infernal de violences et d’instabilité qui, vingt-huit ans plus tard, se poursuit encore.

Création de l’AFDL (1996)

Fondée en octobre 1996 dans l’Est du Zaïre, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) est née de la fusion de plusieurs mouvements rebelles à l’origine de la Première Guerre du Congo (1996–1997). Elle regroupait le Parti de la révolution populaire (PRP) de Laurent-Désiré Kabila, le Conseil national de résistance pour la démocratie (CNRD) d’André Kisase Ngandu, le Mouvement révolutionnaire pour la libération du Zaïre (MRLZ) d’Anselme Masasu Nindaga, ainsi que le Groupe des nationalistes et fédéralistes congolais (GNFC). Ces forces politico-militaires, réunies sous la bannière de l’AFDL, ont bénéficié d’un appui militaire et politique sans réserve de la part du Rwanda et de l’Ouganda. Dans une moindre mesure, le Burundi et l’Angola ont également apporté leur soutien à la rébellion.

Mainmise du Rwanda à travers James Kabarebe

Le 17 mai 1997, les troupes de l’AFDL entrent sans grande résistance dans Kinshasa. La veille, le maréchal Mobutu avait déjà fui le pays, trouvant refuge d’abord au Togo, puis au Maroc. Le 29 mai, au stade des Martyrs, Laurent-Désiré Kabila est investi président de la République. Dans la foulée de cette prise de pouvoir, il met fin à l’appellation « Zaïre » : la nation reprend le nom de République démocratique du Congo (RDC). Il suspend la Constitution, interdit les partis politiques et concentre tous les pouvoirs entre ses mains.

Le premier gouvernement est largement dominé par des cadres de l’AFDL et des proches du nouveau président. Des ressortissants rwandais se voient confier des postes stratégiques, notamment la direction de l’armée avec le colonel James Kabarebe. Le ministère des Affaires étrangères échoit également à Bizima Karaha, présenté à l’époque comme Congolais, mais que Kabila découvrira plus tard comme étant de nationalité rwandaise.

« Les annales de l’histoire nationale retiennent désormais que parmi les principaux dirigeants de l’AFDL figuraient deux Rwandais, à savoir Déogratias Bugera et Bizima Karaha. Mais, par naïveté ou amateurisme politique, les dignitaires congolais de l’AFDL s’étaient évertués à les présenter sous l’étiquette de compatriotes », écrivait en 2021 le journaliste Jacques Kimpozo du journal Le Phare.

Bien que l’AFDL ait été officiellement dirigée par Laurent-Désiré Kabila, le véritable commandement militaire relevait de James Kabarebe, officier rwandais mandaté par Kigali. Il dirigeait les opérations sur le terrain, planifiait les offensives et coordonnait à la fois les troupes rwandaises et les forces de l’AFDL. C’est lui qui orchestre la progression fulgurante de la rébellion, depuis le Sud-Kivu en octobre 1996, en passant par Kisangani et Lubumbashi, jusqu’à Kinshasa, conquise le 17 mai 1997 après la prise stratégique de Kenge.

Ces victoires furent rendues possibles grâce à une coalition composée de troupes rwandaises, ougandaises et de milices locales encadrées par Kabarebe, qui rendait compte directement à Paul Kagame, chef du Front patriotique rwandais (FPR), resté à Kigali. Outre la conduite des opérations militaires, Kabarebe avait pour mission de neutraliser les camps de réfugiés hutus en RDC, dans le cadre d’un plan plus large de Kigali visant à démanteler les ex-FAR (Forces armées rwandaises accusées de génocide) et à surveiller les alliances congolaises suspectes.

Il encadrait également Laurent-Désiré Kabila, considéré par Kigali comme un allié utile mais peu fiable. Quelques mois plus tard, Kabarebe est nommé chef d’état-major des Forces armées congolaises (FAC), preuve manifeste de l’influence rwandaise sur le nouveau pouvoir. Il en profite pour restructurer l’armée avec l’appui d’officiers rwandais et de combattants banyamulenge, ces Tutsis congolais dont certains étaient acquis à la cause de Kigali.

Kabila rompt son alliance avec les Rwandais et les Ougandais 

Accusés de massacres et de pillages de ressources tout au long de la conquête du Zaïre, les Rwandais et les Ougandais seront rapidement dénoncés. Le régime de Laurent-Désiré Kabila prend alors ses distances avec ses anciens alliés, provoquant des tensions croissantes entre Kinshasa, Kigali et Kampala. Ces frictions débouchent, dès 1998, sur la Deuxième Guerre du Congo (1998-2003), souvent qualifiée de « guerre mondiale africaine » en raison de l’implication de plusieurs États de la région, dont le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi, le Zimbabwe, la Namibie et l’Angola.

Ce conflit, l’un des plus meurtriers depuis la Seconde Guerre mondiale, culmine avec l’assassinat du président Kabila le 16 janvier 2001. Son fils, Joseph Kabila, lui succède et amorce, en 2003, un processus de paix visant à mettre fin à la guerre. À cette époque, l’est du pays est sous contrôle du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), rébellion pro-Kigali dirigée par Wamba dia Wamba, mais fortement influencée par Azarias Ruberwa et Moïse Nyarugabo. L’ouest, quant à lui, est partiellement conquis par le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, tandis que le RCD-K-ML s’impose dans le nord de la province du Nord-Kivu.

C’est dans ce contexte éclaté qu’est organisé le dialogue intercongolais (2002–2003) à Sun City, en Afrique du Sud. Ce processus réunit les principales forces politiques et militaires du pays, rébellions, opposition, majorité et aboutit à la réunification officielle de la RDC. Mais celle-ci reste fragile : le pays ne sort pas pour autant du cycle de violences imposé par l’ingérence persistante de Kigali et de Kampala.

Un jour de libération aux conséquences macabres

La progression de l’AFDL vers Kinshasa s’est accompagnée de lourdes pertes civiles. Dans les zones reprises aux Forces armées zaïroises (FAZ), la rébellion a été accusée d’exécutions sommaires de soldats et de policiers capturés, ainsi que de massacres de civils dans plusieurs villes, dont Kisangani, Mbandaka et Kindu. Ces populations étaient souvent soupçonnées de loyauté envers Mobutu ou d’hostilité à l’égard des Banyamulenge, les Tutsis congolais alliés à l’AFDL. Le recours à la terreur a été utilisé comme moyen de domination pour asseoir le nouveau pouvoir.

Parallèlement, dans le contexte post-génocide rwandais de 1994, près de deux millions de réfugiés hutus, dont de nombreux responsables du génocide, s’étaient installés dans l’est du Zaïre. L’AFDL, avec l’appui direct de l’armée rwandaise, a mené une traque systématique de ces réfugiés. Les camps de Mugunga, Kibumba, Katale et Lac Vert, situés dans le Kivu, ont été bombardés et détruits.

Des dizaines de milliers de civils hutus non armés, dont des femmes et des enfants, ont péri au cours de leur fuite à travers la forêt congolaise. Selon les estimations des Nations unies, entre 200 000 et 300 000 réfugiés hutus sont morts lors de cette traque : tués dans les massacres, morts de faim, de maladie ou exécutés sommairement.

Dans son rapport « Mapping » publié en 2010, l’ONU recense 617 incidents violents majeurs survenus en République démocratique du Congo entre 1993 et 2003. Ce document de 550 pages dresse un tableau accablant : massacres systématiques, viols de masse, villages rasés, exécutions sommaires. Il avance que certaines attaques ciblant les réfugiés hutus pourraient, si elles étaient prouvées devant un tribunal compétent, être qualifiées de crimes de génocide. « Des femmes enceintes étaient éventrées, des nourrissons écrasés, des fosses communes découvertes en pleine brousse », rapporte notamment le document.

Dans un rapport antérieur intitulé Zaïre : What Kabila is Hiding (1997), l’organisation Human Rights Watch (HRW) avait déjà accusé l’AFDL d’avoir dissimulé des massacres commis par les forces armées rwandaises contre des civils. L’ONG dénonçait des attaques délibérées contre des réfugiés et des populations non combattantes, orchestrées conjointement par les troupes de Laurent-Désiré Kabila et leurs alliés rwandais.

Jusqu’à aujourd’hui, aucun procès international n’a été instruit pour ces crimes. La complexité diplomatique de la région, conjuguée au refus des États impliqués, a bloqué toute tentative de justice internationale.

« Devant de tels faits, aucun Congolais conscient ne peut tolérer une insurrection parrainée par le Rwanda ou l’Ouganda, sauf les plus naïfs », écrit un écrivain congolais, revenant sur les épisodes sanglants imputés à Kigali, de l’AFDL à la rébellion actuelle du M23.

Heshima

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Ave le Roi, le Congo tient son souverain du mic

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Musicien, maître de cérémonie, auteur-compositeur et ingénieur du son, Ave le Roi fait partie des figures montantes de la musique congolaise. Ce bachelor de Cape Audio College, en Afrique du Sud, jongle quotidiennement entre créativité et précision technique. Son hit, « Pongi », en collaboration avec DJ YT & Master Virus, a fait fureur dans les boîtes de nuit mais aussi dans les plateformes de téléchargement en République démocratique du Congo (RDC) tant en Afrique du Sud qu’à l’international. Heshima Magazine retrace le portrait d’un monstre du son en herbe.

Né à Kinshasa, Avelin Pierre Okitondja Gaza – de son vrai nom – a vécu près de deux décennies en Afrique du Sud. Né de parents congolais passionnés de musique, cet artiste a appris à jouer précocement au mini-piano dès l’âge de 3 ans, avant d’intégrer rapidement une chorale. Au micro d’Heshima Magazine il déclare : « À 9 ans, je chantais dans la chorale de l’église. Ma famille, très musicale, m’a beaucoup inspiré. Ma mère était chanteuse, mon père guitariste, et ma cousine est une star du gospel. J’ai aussi été marqué par des icônes comme Michael Jackson. J’ai toujours su que la musique serait ma voie ».

Élevé dans la foi chrétienne, c’est dans cette pratique spirituelle qu’il trouvera l’inspiration pour son surnom. « Je me suis inspiré du verset d’Apocalypse 19 : 16, qui décrit Jésus comme le “Roi des rois”, symbole d’autorité et de puissance. Mon prénom, Avelin, m’a donné les trois premières lettres : AVE. En Afrique du Sud, où j’ai grandi, on m’appelait “Ave King”. De retour en RDC, un pays francophone, j’ai traduit cela en “Ave le Roi”, un nom qui reflète mon héritage et ma vision », explique l’artiste.

Doué dès son jeune âge, ce disciple d’Orphée savait capturer, manipuler et sublimer des sons qui égaient les publics sud-africains et congolais, mais également le reste du monde. Malgré ce coup de génie, Ave le Roi n’a jamais voulu se contenter de son talent naturel : « J’ai renforcé ce talent avec un bachelor [un cursus de formation d’enseignement supérieur après le baccalauréat], en ingénierie du son, au Cape Audio College, en Afrique du Sud. Cette formation m’a donné une maîtrise technique pour produire des projets de haute qualité et innover dans le domaine sonore. » Ce diplôme lui permet d’avoir à ce jour une vue globale en tant qu’ingénieur du son. Il précise : « Je suis un musicien complet. Je ne me limite ni au chant ni au rap. Je compose, j’écris, je produis, et je maîtrise l’ingénierie du son. Pour moi, la musique est un tout, et je m’exprime à travers toutes ses facettes, sans me limiter à un genre ou un style ».

Un retour aux sources très explosif en 2022

En 2022, Ave le Roi décide de prendre congé du pays de Nelson Mandela. Il quitte la ville de Cape Town pour retourner dans son Congo natal. Une année plus tard, il produit un single explosif avec deux autres artistes, DJ YT & Master Virus. Ce son, intitulé « Pongi » [sommeil en français], deviendra un hit dans la discographie congolaise en ligne mais aussi très dansé dans des fêtes en RDC et en Afrique du Sud. À l’international, plusieurs festivals utilisent l’instrumental de cette chanson et chorégraphie pour ambiancer la masse.

Le morceau cumule plus de 2 millions de vues en un an sur YouTube. Partagé dans les smartphones et les réseaux sociaux, ce son signera le retour tonitruant d’Ave le Roi à Kinshasa. Et depuis, le monde de la musique congolaise compose désormais avec ce jeune talent. « Je suis revenu en RDC pour me reconnecter avec mon public d’origine et collaborer avec des artistes locaux. Mon identité double, anglophone et francophone, me permet de toucher un public international, tout en restant attaché à mes fans sud-africains et congolais », explique Ave le Roi. Le 11 juin 2024, jour de son anniversaire, son hit a atteint 1 million de streams sur Spotify. Visiblement ému, il avoue : « Ce moment, suivi d’un million [de streams] sur d’autres plateformes, reste gravé dans ma mémoire comme une étape majeure de mon parcours ». Après plus de 10 ans de travail, ce succès était une bénédiction, selon lui. « J’ai veillé à rester discipliné pour ne pas me laisser emporter par la gloire », estimant que la percée de ce son l’a motivé à produire encore d’autres morceaux à l’avenir. Mais avant « Pongi », Ave le Roi avait enregistré, en 2018, son tout premier morceau intitulé « La vie est belle », en hommage à la légende de la musique congolaise, Papa Wemba.

Léguer des rythmes intemporels dans l’univers de la musique

Très polyvalent et sans frontières, Ave le Roi sait utiliser son talent. Il peut passer du gospel au reggaeton, de la rumba au hip-hop, tout en intégrant des influences afro et amapiano [un rythme né en Afrique du Sud]. « Mon ouverture culturelle et ma signature vocale unique me permettent de fusionner ces genres tout en restant cohérent et authentique ». Comme la majorité des artistes, Ave le Roi tire sa source d’inspiration dans son vécu quotidien. Parlant de sa vision, l’artiste déclare : « Mes émotions, mes observations du monde, mes rêves. Je veux créer une musique intemporelle, accessible à tous, des enfants aux aînés, et qui reste pertinente dans 10, 20 ou 50 ans. Mon objectif est de laisser un héritage musical empreint d’espoir et d’amour ».

Imposer son style dans le monde de la musique

Conscient de la place qu’occupe la Rumba congolaise dans l’univers musical du pays, Ave le Roi n’a pas froid aux yeux pour parler des défis qu’il a déjà relevés et ceux qui restent à surmonter : « Imposer mon style dans un nouvel environnement, comme Kinshasa, n’a pas été facile. Les gens sont souvent attachés à ce qu’ils connaissent. En tant que maître de cérémonie, j’ai innové en utilisant l’anglais dans un milieu majoritairement francophone, ce qui a d’abord surpris. Mais cela a fini par séduire le public. Ce défi m’a permis de créer une marque unique ».

Pour créer des morceaux qui électrisent le public, Ave le Roi s’appuie avant tout sur son inspiration personnelle : une émotion, un rythme, un murmure… « Je laisse mon intuition guider la mélodie, puis je structure l’idée en une chanson concrète. C’est un mélange d’instinct et de réflexion, avec une touche de spontanéité », démontrant des caractéristiques d’un musicien complet.

Son rôle de maître de cérémonie (MC) lui permet également de garder un œil sur son public et ce que les fans désirent réellement : « Être MC me connecte directement à mon public et aux DJs qui diffusent ma musique. Cela m’a appris à captiver mon public, à gérer l’ambiance et à communiquer avec aisance. Ces compétences renforcent ma présence scénique et ma relation avec mes fans ».

Ce rêve de côtoyer les grands de son univers

Après avoir fait ses preuves, Ave le Roi ne compte pas se limiter en si bon chemin. Il rêve de produire d’autres hits mondiaux. Surtout, il caresse l’ambition de collaborer avec des stars comme l’Américain Drake, le Nigérian Davido, les Congolais Fally Ipupa, Ferré Gola, Innos B et tant d’autres. Une fois sa playlist allongée, il compte également se produire dans des salles mythiques lors de tournées internationales. Mais un projet le tient à cœur : « À long terme, je souhaite fonder une académie d’ingénierie sonore pour former la jeunesse et transmettre ma passion. » Au niveau international, Ave le Roi a collaboré en 2020 avec J-Boy, un rappeur anglais. Il a aussi travaillé avec la danseuse belgo-congolaise, Jenny Bosenge, pour son clip de la chanson « Fin Cop ». À l’avenir, il espère travailler avec des géants comme Diamond Platnumz, Wizkid et pourquoi pas Rihanna. Tout dépend d’une « connexion artistique sincère », d’après lui.

Ce « roi » en herbe ne se contente pas uniquement de la musique. Il explore aussi d’autres univers comme la mode, le sport et le commerce : « Sur le plan académique, je vise un master, voire un doctorat en ingénierie sonore, pour continuer à évoluer professionnellement ». Sa capacité à intégrer quatre langues (français, anglais, lingala, swahili) dans ses chansons fait de lui un artiste rare dans l’industrie de la musique congolaise. Ses textes sincères, sa voix percutante, et ses choix d’instrumentaux laissent une empreinte durable dans ses chansons. En tant qu’ingénieur du son, il apporte une précision d’orfèvre et une créativité qui lui permettent de se démarquer des autres. À ce jour, ses sons traversent les continents. « Dans le cinéma, ma chanson “Posé” avec J-Boy est jouée dans la série sud-africaine ‘‘Blood and Water’’ sur Netflix, et “Fin Cop” accompagne un film congolais », s’est réjouis l’artiste.

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Immunités parlementaires en RDC : Un équilibre précaire entre justice et impunité

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En République démocratique du Congo (RDC), les immunités parlementaires sont au cœur d’un débat crucial, révélant les tensions entre la protection de l’indépendance des élus et la lutte contre l’impunité dans un pays marqué par des décennies de crises politiques, économiques et de corruption endémique. Inscrites dans la Constitution de 2006, ces protections, conçues pour garantir la liberté d’expression des parlementaires face aux pressions de l’exécutif ou du judiciaire, sont souvent perçues par les citoyens comme un rempart pour une élite politique intouchable. Heshima Magazine examine les diverses approches de la protection parlementaire dans d’autres démocraties.

Les immunités parlementaires puisent leurs origines dans l’histoire européenne. En Angleterre, le Bill of Rights de 1689 consacre la liberté d’expression des parlementaires, les protégeant contre les abus de la monarchie. En France, la Révolution de 1789 marque un tournant : dès 1790, un décret interdit l’arrestation des députés sans autorisation, sauf en cas de flagrant délit, un principe inscrit dans la Constitution de 1791. Ces modèles, britannique et français, ont influencé les systèmes parlementaires à travers le monde, y compris en RDC, où la Constitution de 2006 s’inspire largement du cadre français. L’irresponsabilité protège les opinions et votes des élus de manière absolue, tandis que l’inviolabilité suspend temporairement les poursuites pour des actes extérieurs au mandat, sauf en cas de flagrant délit ou avec l’accord du Parlement. Si ces mécanismes visaient à garantir l’indépendance du législatif, leur application dans des contextes fragiles, comme celui de la RDC, soulève des questions : les immunités servent-elles encore leur finalité originelle, ou sont-elles devenues un outil d’impunité ?

Une histoire parlementaire tumultueuse

Le parlementarisme congolais est marqué par des ruptures profondes. À l’indépendance en 1960, la RDC adopte un système inspiré du modèle belge, avec un Parlement bicaméral et des immunités pour les élus. Mais les crises politiques des premières années, culminant avec la prise de pouvoir de Mobutu Sese Seko en 1965, réduisent le Parlement à une chambre d’enregistrement. Sous son régime autoritaire, les immunités n’ont aucune portée réelle, les « commissaires du peuple » étant soumis au parti unique. La transition des années 1990, marquée par la Conférence Nationale Souveraine, tente de relancer le débat sur le rôle du Parlement, mais les conflits armés entravent toute stabilisation. Ce n’est qu’avec les accords de Sun City en 2002 et la Constitution de 2006 que le Parlement bicaméral renaît, consolidé par trois législatures (2006-2011, 2011-2018, 2018-2023). Malgré cette montée en puissance, les immunités restent controversées, perçues par l’opinion publique comme un privilège protégeant les élus des poursuites, notamment dans un pays où la culture de l’impunité, héritée des périodes troublées, persiste.

Un cadre juridique flou et contesté

La Constitution de 2006 encadre les immunités via l’article 107, qui distingue deux principes. L’irresponsabilité protège les parlementaires contre toute poursuite pour leurs opinions ou votes, une garantie absolue et perpétuelle. L’inviolabilité, plus nuancée, suspend les poursuites ou arrestations en cours de session, sauf en cas de flagrant délit ou avec l’autorisation de l’Assemblée nationale ou du Sénat. Les règlements intérieurs des chambres précisent les procédures de levée d’immunité : une demande du procureur général est examinée par une commission spéciale, puis votée à la majorité absolue en plénière, au scrutin secret. La loi organique de 2013 clarifie la notion de flagrant délit, limitée aux infractions commises ou venant de se commettre, tandis que la loi de 2008 étend des protections similaires aux élus provinciaux.

Pourtant, ce cadre juridique souffre d’ambiguïtés. Que recouvre exactement l’« exercice des fonctions » ? Les déclarations d’un député sur les réseaux sociaux ou lors d’un meeting relèvent-elles de l’irresponsabilité ? Les élus sont-ils protégés hors session ? Ces zones grises, combinées à des interprétations opportunistes, fragilisent l’État de droit. Par exemple, certains juristes estiment que les parlementaires peuvent être poursuivis sans autorisation hors session, tandis que d’autres plaident pour une protection continue. Ces incertitudes alimentent les tensions entre le Parlement et la justice, transformant les immunités en un terrain de luttes politiques.

Des affaires qui cristallisent les tensions

Les immunités parlementaires ont été au cœur de plusieurs affaires emblématiques, révélant les dérives possibles de ces protections. En 2008, Jean-Pierre Bemba, sénateur et ancien vice-président, est arrêté en Belgique pour des crimes de guerre présumés en République centrafricaine. Son immunité, bien que débattue en RDC, n’empêche pas son transfert à la Cour pénale internationale, illustrant les limites des protections nationales face aux juridictions supranationales. En 2012, Eugène Diomi Ndongala, député d’opposition et critique de Joseph Kabila, est arrêté pour une affaire de mœurs et viol invoquant un flagrant délit contesté. L’Assemblée nationale dénonce une violation de son immunité, mais celle-ci est levée en 2014, conduisant à une condamnation à dix ans, avant une grâce en 2019.

En 2014, Jean-Bertrand Ewanga, député d’opposition, est arrêté pour outrage au chef de l’État après des propos tenus lors d’un meeting. Ses défenseurs invoquent l’irresponsabilité, mais la Cour suprême juge que ses déclarations ne relèvent pas de ses fonctions parlementaires, restreignant ainsi la portée de cette protection. En 2017, Ne Muanda Nsemi, député et leader de Bundu dia Kongo, est arrêté sans levée d’immunité pour outrage et incitation à la violence, après des heurts à Kinshasa. Cette action, dénoncée comme un règlement de comptes politique par Jean-Claude Vuemba, à l’époque président de l’assemblée provinciale du Kongo-Central, met en lumière le contournement des procédures.

En 2020, Jean-Jacques Mamba, député du Mouvement de libération du Congo (MLC), est arrêté pour faux en écriture lié à une pétition contre le député Jean-Marc Kabund, sans respect des procédures de levée d’immunité. Son parti et l’Assemblée nationale dirigée à l’époque par Jeanine Mabunda protestent vigoureusement, mais il est rapidement jugé et placé en résidence surveillée. Jean-Marc Kabund, ancien vice-président de l’Assemblée, voit son immunité levée en 2022 pour outrage au chef de l’État, après des propos tenus en conférence de presse. Condamné à sept ans en 2023, il est gracié en février 2025, dans un contexte d’apaisement politique. Enfin, l’affaire Bukanga-Lonzo place Augustin Matata Ponyo, ancien Premier ministre et député, au centre d’un scandale financier. Accusé de détournement de 285 millions de dollars, il fait face à un bras de fer entre l’Assemblée, qui dénonce une violation de son immunité, et la Cour constitutionnelle, qui poursuit le procès entamé avant son élection. En avril 2025, le procureur requiert 20 ans de travaux forcés, mais le verdict est reporté, soulignant les tensions institutionnelles.

Un bras de fer institutionnel

Les relations entre le Parlement et la justice sont marquées par des frictions récurrentes, révélant des conceptions divergentes de la séparation des pouvoirs. Le procureur général près la Cour de cassation, nommé par le président, est souvent perçu comme un relais de l’exécutif, ce qui teinte les demandes de levée d’immunité de soupçons politiques. En 2019, la tentative d’arrestation de Jean-Jacques Mamba pour faux en écriture déclenche une crise. Jeanine Mabunda, présidente de l’Assemblée, dénonce une atteinte au pouvoir législatif, affirmant que l’immunité doit être respectée. En 2016, la levée d’immunité de Samy Badibanga, Fabien Mutomb et Muhindo Nzangi pour falsification de signatures suscite des accusations de politisation, l’UDPS dénonçant une instrumentalisation de la justice. En 2014, le refus de lever l’immunité de Kovo Ingila, Adrien Phoba et Fabrice Puela, protégés par une amnistie, illustre l’application sélective des lois.

L’affaire Matata Ponyo, en 2025, ravive ces tensions. Vital Kamerhe, président de l’Assemblée, accuse la Cour constitutionnelle de violer l’article 107 en poursuivant Matata sans levée d’immunité. Dieudonné Kamuleta, président de la Cour, rétorque que le procès, initié avant l’élection de Matata, échappe à cette exigence. Ce désaccord illustre une divergence d’interprétation des dispositions constitutionnelles, exacerbant les conflits entre les pouvoirs législatif et judiciaire. Certains magistrats, pour contourner les immunités, qualifient abusivement des infractions de « flagrant délit », une pratique condamnée par la Cour constitutionnelle en 2018. D’autres attendent les vacances parlementaires, période où l’inviolabilité est théoriquement levée, comme dans l’arrestation controversée de Franck Diongo en 2016, qui a suscité un vif débat juridique.

Les élus provinciaux dans l’ombre

Les députés provinciaux, bien que moins visibles, bénéficient également d’immunités, définies par les lois provinciales et les règlements des assemblées. Ces protections visent à garantir leur indépendance face aux pressions locales ou nationales, un enjeu crucial dans un pays où les rivalités régionales sont fréquentes. En 2021, Mike Mukebayi, député provincial de Kinshasa, voit son immunité levée pour diffamation contre le gouverneur Gentiny Ngobila. Arrêté à plusieurs reprises, il est condamné en 2023 pour outrage et incitation à la haine, avant une libération conditionnelle en 2025. En 2016, Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, député du Haut-Katanga, d’abord proche du régime puis opposant, perd son immunité pour outrage au président Kabila, basé sur un enregistrement contesté, dans un contexte de tensions politiques. En 2020, un député du Nord-Kivu échappe à une levée d’immunité pour détournement de fonds, faute de preuves, illustrant les dynamiques locales où les enjeux politiques influencent les décisions.

Une perception publique marquée par la défiance

Dans les rues congolaises, les immunités parlementaires suscitent des réactions épidermiques. Pour beaucoup de Congolais, elles incarnent un privilège exorbitant, permettant aux élus d’échapper à la justice. Un sondage de 2022 révèle que 78 % des citoyens estiment que les parlementaires abusent de ces protections, et 65 % souhaitent leur suppression. Les médias, en sensationalisant les affaires, amplifient cette perception, souvent au détriment d’une explication nuancée. « Le traitement médiatique manque d’équilibre », note Florence Mbiya, professeure à l’Université de Kinshasa. « On insiste sur les cas où l’immunité protège des accusés, rarement sur son rôle dans l’indépendance du Parlement. »

Des organisations comme l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) tentent de combler ce fossé par des campagnes de sensibilisation, expliquant que l’immunité diffère l’action judiciaire, sans l’annuler. Pourtant, la pratique contredit souvent la théorie. Entre 2006 et 2023, seules 18 des 43 demandes de levée d’immunité aboutissent, majoritairement contre des opposants ou des élus en disgrâce, renforçant l’idée d’une justice politisée. Cette défiance fragilise le Parlement, pourtant pilier du contre-pouvoir démocratique, un paradoxe souligné par le politologue Joseph Kabundi : « En voulant limiter les immunités pour renforcer l’État de droit, on risque d’affaiblir l’indépendance législative. »

Leçons internationales pour un modèle adapté

La RDC n’est pas seule face à ce dilemme. En Afrique, le Sénégal, depuis 2012, exclut la corruption des immunités, répondant aux attentes de transparence, bien que son application soit parfois sélective. L’Afrique du Sud limite la protection à la parole parlementaire, privilégiant l’égalité devant la loi. Le Kenya simplifie les levées d’immunité pour les infractions graves, tandis que le Ghana restreint leur portée par la jurisprudence. En Europe, l’Italie, après l’opération « Mains propres » en 1993, et la France, depuis 1995, ont réduit les autorisations préalables, facilitant les poursuites tout en préservant l’essentiel de l’immunité. La Suède et les Pays-Bas adoptent des approches minimalistes, ne protégeant que les opinions exprimées en séance.

Ces expériences offrent des pistes pour la RDC. L’Union interparlementaire, en 2014, recommande une définition précise des immunités, des procédures transparentes et des exceptions pour les crimes graves. Transparency International, en 2019, préconise d’exclure la corruption des protections, arguant qu’elle contredit l’égalité devant la loi. Ces modèles suggèrent qu’un équilibre est possible, à condition d’adapter les réformes aux réalités congolaises, marquées par une histoire d’instabilité et une culture politique encore en construction.

Vers une réforme pour restaurer la confiance

Le paradoxe autour de la question de l’immunité alimente une défiance profonde envers les institutions, dans un contexte où la confiance dans l’État de droit demeure fragile. Comment permettre aux élus de s’exprimer sans crainte, tout en garantissant que personne ne soit au-dessus de la loi ? Ce dilemme, omniprésent dans les démocraties, prend une dimension particulière en RDC, où les scandales de corruption et les luttes de pouvoir érodent la légitimité des institutions. L’enjeu, cependant, reste clair : trouver un équilibre entre la préservation de la fonction parlementaire et l’exigence de justice, un défi crucial pour une démocratie en quête de maturité.

Pour surmonter ces défis, la RDC pourrait explorer plusieurs pistes. Créer un comité indépendant, composé de juristes et de représentants de la société civile, pour examiner les demandes de levée d’immunité réduirait les risques de politisation. Limiter l’immunité aux actes directement liés aux fonctions parlementaires, comme les discours ou les votes, clarifierait son champ d’application. Rendre publics les débats et les votes sur les levées d’immunité renforcerait la transparence, répondant aux attentes des citoyens. S’inspirer du Sénégal, où la société civile joue un rôle de veille, ou de la France, avec ses procédures simplifiées, pourrait guider ces réformes. L’implication de mouvements citoyens, comme Lucha, et des médias indépendants serait cruciale pour garantir leur succès.

L’avenir des immunités parlementaires en RDC dépend de la capacité des institutions à restaurer la confiance. Cela exige une meilleure articulation entre la protection de la fonction parlementaire et l’égalité devant la loi, un équilibre délicat mais indispensable. En s’appuyant sur les leçons du passé et les expériences internationales, la RDC peut transformer les immunités en un outil de protection légitime, et non d’impunité. Ce chemin, semé d’embûches, est essentiel pour redonner espoir à un peuple en quête de justice, de dignité et d’une démocratie véritablement équitable.

Heshima Magazine

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