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Lawrence Kanyuka : le masque d’une rébellion et des minerais de sang

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Figure de proue du Mouvement du 23 mars (M23), Lawrence Kanyuka incarne aujourd’hui l’une des voix les plus audibles d’un groupe armé qui, depuis plus d’une décennie, attise les tensions dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Sous l’apparence d’un porte-parole politique rompu à l’exercice diplomatique, Kanyuka se déploie sur plusieurs fronts, mêlant stratégie médiatique, intérêts économiques occultes et réseaux transnationaux. Mais derrière cette posture policée se dessine le portrait d’un homme au cœur d’un système complexe de prédation, de violence et de pillage des ressources, dont les ramifications s’étendent bien au-delà des frontières congolaises.

Lawrence Kanyuka n’a pas toujours été l’étendard du M23. Avant de devenir une figure controversée, il fut membre actif de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), le parti de Vital Kamerhe, alors perçu comme un pilier de l’opposition démocratique en RDC. Son parcours au sein de l’UNC, bien que relativement discret, témoignait d’une ambition politique dans un contexte congolais marqué par des luttes de pouvoir intenses. Cependant, en 2013, une rupture brutale intervient : accusé de collusions avec des groupes armés, Kanyuka est exclu du parti. Ce moment charnière marque un tournant décisif dans sa trajectoire.

Plutôt que de chercher à réintégrer les cercles politiques conventionnels, Kanyuka choisit la voie de la rébellion. Son ralliement au M23 coïncide avec une période de réorganisation du mouvement, qui, après sa défaite militaire face à l’armée congolaise et à la Mission des Nations unies (MONUSCO) en 2013, maintient des réseaux dormants soutenus par des appuis extérieurs, notamment du Rwanda. Selon les rapports des Nations unies et d’ONG comme Human Rights Watch, le M23 n’a jamais véritablement disparu, continuant à opérer à travers des structures clandestines et des alliances transfrontalières. Kanyuka, avec son profil d’intellectuel et son aisance rhétorique, devient un atout stratégique pour redonner une façade politique à un groupe perçu comme une milice brutale.

L’homme des mots… et des non-dits

Promu porte-parole adjoint, puis porte-parole politique du M23 en 2022, Kanyuka s’impose comme l’architecte de la communication du mouvement. Sa mission : réhabiliter l’image du M23 auprès de la communauté internationale. Dans ses prises de parole, souvent relayées sur des plateformes comme X, il déploie une rhétorique savamment calibrée, évoquant des cessez-le-feu, plaidant pour des dialogues inclusifs, et dénonçant l’« immobilisme » du gouvernement de Kinshasa. Il se présente comme le défenseur des Tutsis congolais, qu’il qualifie de marginalisés, tout en minimisant le recours à la violence par le M23.

Pourtant, ce discours contraste violemment avec la réalité du terrain. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), les offensives du M23 ont provoqué le déplacement de plus d’un million de personnes depuis 2022. Les rapports onusiens, corroborés par Amnesty International et Human Rights Watch, documentent des exactions massives dans les zones sous contrôle du M23 : exécutions sommaires, viols, enrôlement forcé d’enfants, pillages systématiques et réquisitions de terres. Dans les zones sous contrôle du mouvement, comme la cité de Bunagana, dans le territoire de Rutshuru ou encore Chengerero, le M23 impose une « gouvernance alternative », un euphémisme pour masquer une occupation de facto qui viole la souveraineté congolaise.

Kanyuka, dans ses déclarations, présente cette mainmise comme une nécessité pour protéger les populations locales. Mais, comme le souligne le site d’enquêtes « Off Investigation », cette rhétorique sert à dissimuler un projet territorial soutenu par des acteurs extérieurs, notamment le Rwanda, accusé par l’ONU de fournir armes, financements et même soldats au M23. En février 2025, lors de la prise de Goma par le M23, Kanyuka s’est adressé à la foule dans un discours retransmis par l’AFP, vantant une « nouvelle ère de stabilité ». Cette mise en scène, loin de refléter un consensus populaire, a exacerbé les tensions et alimenté les accusations de manipulation médiatique.

Un acteur clé du commerce des « minerais de sang »

L’histoire de Lawrence Kanyuka ne se limite pas à la sphère politique ou médiatique. Elle est intimement liée aux logiques économiques d’un conflit enraciné dans l’exploitation des ressources naturelles de l’Est congolais. Selon l’enquête d’Off Investigation, Kanyuka est à la tête d’une société de conseil minier basée à Paris, Kingston Holding, créée en 2017. Cette entreprise, enregistrée dans un contexte où Kanyuka était déjà un membre actif du M23, n’a jamais déposé ses comptes, une irrégularité qui n’a curieusement pas attiré l’attention des autorités fiscales françaises. Par ailleurs, Kanyuka détient également Kingston Fresh Ltd, une entité enregistrée au Royaume-Uni, soupçonnée d’être impliquée dans l’exportation de minerais.

Ces structures opèrent dans des filières stratégiques, notamment le coltan, l’or et le cobalt, des ressources abondantes dans les zones contrôlées par le M23, comme Rubaya, où le groupe a instauré une administration parallèle pour taxer les mineurs artisanaux. Off Investigation révèle que Kingston Holding aurait servi de canal pour exfiltrer des « minerais de sang », des ressources extraites dans des conditions de violence et de violation des droits humains vers les marchés occidentaux. Ce commerce illicite, qui transite souvent par le Rwanda voisin, alimente un système de rente permettant au M23 de financer ses activités militaires.

L’enquête pointe également des défaillances troublantes du fisc français. Alors que Kanyuka, également détenteur de la nationalité britannique, disposait d’un pied-à-terre à Saint-Maur-des-Fossés, en banlieue parisienne, aucune investigation sérieuse n’a été menée sur ses activités. Cette inaction contraste avec les sanctions imposées en février 2025 par les États-Unis, via le département du Trésor, qui ont ciblé Kanyuka et ses entités pour leur rôle de « facilitateur financier » du M23. L’Union européenne a emboîté le pas, gelant les avoirs de plusieurs cadres du mouvement, dont Kanyuka. Pourtant, ces mesures, bien que symboliques, peinent à démanteler un réseau qui prospère grâce à des complicités internationales.

Le conflit congolais, comme le note Off Investigation, ne peut être réduit à une lutte pour les minerais. Les tensions ethniques, les séquelles du génocide rwandais de 1994 et les faiblesses de l’État congolais jouent un rôle central. Cependant, les ressources minières qualifiées de « scandale géologique » par certains observateurs restent un moteur incontournable. Le coltan, essentiel à la fabrication des smartphones, représente à lui seul un enjeu stratégique mondial. La RDC, qui détient 80 % des réserves mondiales, voit ses richesses pillées par des groupes armés comme le M23, avec la complicité implicite de certains acteurs internationaux.

Instrumentalisation ethnique et ambitions personnelles

Dans ses discours, Kanyuka se pose en défenseur des Tutsis congolais, une communauté qu’il décrit comme victime de discriminations systématiques. Ce positionnement, s’il trouve un écho auprès de certains jeunes Tutsis désabusés, est vivement critiqué par des leaders communautaires qui rejettent l’instrumentalisation de leur identité. En réalité, les actions du M23 ont exacerbé les clivages ethniques, provoquant des représailles contre les Tutsis dans d’autres régions et alimentant une spirale de méfiance.

L’enquête d’Off Investigation cite David Maenda Kithoko, un réfugié politique congolais en France, qui dénonce une « industrialisation de la mise à mort des Congolais » orchestrée par des acteurs comme Kanyuka. Ce dernier, en se présentant comme un médiateur, contribue à brouiller les pistes d’une réconciliation véritable, tout en servant ses propres ambitions. Son aisance à naviguer entre Kigali, Paris, Londres et Dubaï témoigne d’une stratégie personnelle qui transcende les revendications communautaires.

Complicités internationales et impunité

L’un des aspects les plus troublants révélés par Off Investigation est la passivité de certains États face aux activités de Kanyuka. En France, où il a vécu plusieurs années, aucune enquête sérieuse n’a été ouverte sur Kingston Holding, malgré les soupçons de blanchiment de minerais. Cette inertie alimente les accusations de complaisance, voire de connivence, entre la France, le Rwanda et le M23. Le 28 janvier 2025, l’ambassade de France à Kinshasa a été attaquée par des manifestants dénonçant l’inaction de Paris face à l’avancée du M23 sur Goma. Ces tensions reflètent un sentiment d’abandon parmi les Congolais, qui perçoivent la communauté internationale comme complice par son silence.

Le rôle du Rwanda, accusé par Kinshasa et l’ONU de soutenir le M23, est un autre point de friction. Off Investigation mentionne la plainte déposée par le président Félix Tshisekedi contre Apple à Paris et Bruxelles, accusant le géant américain d’exploiter des minerais extraits par le M23 et blanchis via le Rwanda. Bien que cette plainte ait été classée sans suite à Paris en février 2025, elle illustre la complexité des réseaux transnationaux impliquant des entreprises technologiques, des groupes armés et des États complices.

Quel avenir pour cet homme aux multiples visages ?

Lawrence Kanyuka n’est ni un simple porte-voix du M23 ni un businessman isolé. Il incarne une figure hybride, à la croisée des sphères politique, financière et médiatique, au service d’un projet de subversion de l’État congolais. Son influence, bien que non élective, s’étend grâce à un réseau savamment entretenu entre Kigali, Dubaï, Paris et Londres. Comme le souligne Off Investigation, des figures comme Kanyuka prospèrent dans un système où le chaos devient une source de profit, et où la diplomatie se confond avec la propagande.

La pacification de l’Est congolais reste un mirage tant que les mécanismes permettant à de tels acteurs d’opérer en toute impunité ne seront pas démantelés. Cela nécessite une stratégie globale ciblant les têtes politiques, les ramifications économiques et les complicités transfrontalières. Les sanctions internationales, bien qu’utiles, ne suffisent pas si elles ne s’accompagnent pas d’une volonté politique de traquer les réseaux financiers et de renforcer la gouvernance congolaise.

Kanyuka n’est pas un phénomène isolé. Il est le produit d’un écosystème où la guerre est un commerce, et où les ressources de la RDC qualifiées par certains de « malédiction », attirent les convoitises du monde entier. La communauté internationale, si elle souhaite rompre avec des décennies d’inaction, devra cesser de fermer les yeux sur les Kanyuka de ce monde et affronter la vérité d’un conflit qui, sous couvert de revendications locales, sert des intérêts globaux.

Heshima Magazine

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Coupe du Monde 2026 : Nouvel espoir brisé pour la RDC, 51 ans après ?

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Le Sénégal a dominé la République démocratique du Congo (2-3) lors des qualifications pour la Coupe du monde 2026, mardi soir, à Kinshasa. Les Lions de la Téranga devancent désormais les Léopards, tenant leur qualification en main. Cette défaite fragilise grandement les chances de la RDC de retrouver la Coupe du monde, 51 ans après sa dernière apparition sous l’ère Kakoko.

Le mardi 9 septembre 2025, dans un stade des Martyrs vibrant et tout acquis à leur cause, les Léopards de la RDC ont vu leurs espoirs de Coupe du monde s’effriter. Mardi soir, les fauves congolais, malgré une avance de deux buts, se sont inclinés face aux Lions de la Téranga du Sénégal. Cette défaite cruelle, dans un match clé des éliminatoires pour le Mondial 2026, prévu aux États-Unis, au Canada et au Mexique, sonne comme un nouveau coup du sort pour une nation qui rêve de renouer avec la compétition, 51 ans après sa dernière participation.

La désillusion des supporters congolais a viré au chaos au stade des Martyrs, mardi soir, après la défaite des Léopards face au Sénégal (2-3) en qualifications pour la Coupe du monde 2026. Frustrés par l’effondrement de leur équipe, qui menait pourtant de deux buts, certains fans ont déchaîné leur colère en vandalisant l’enceinte sportive. Sièges arrachés des gradins, bouteilles et projectiles lancés sur la pelouse : ces actes de sabotage ont même brièvement interrompu la rencontre après l’égalisation sénégalaise.

Le ministre des Sports, Didier Budimbu, a fermement condamné ces agissements, les qualifiant d’« inacceptables » et de « contraires à l’esprit sportif ». « Nous dénonçons avec la plus grande vigueur ces dégradations », a-t-il déclaré, tout en appelant les Congolais à rester unis derrière l’équipe nationale et son sélectionneur, Sébastien Desabre, dont il a salué les « progrès remarquables ».

La défaite des Léopards face au Sénégal (2-3), mardi soir, dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2026, place la RDC dans une position précaire. Désormais, les Congolais n’ont plus leur destin en main et doivent espérer un faux pas des Lions de la Téranga lors de leurs deux prochains matchs. Une hypothèse fragile, alors que le Sénégal affrontera des adversaires jugés moins redoutables, le Sud-Soudan et le Togo.

Grâce à un succès arraché dans les ultimes minutes, le Sénégal consolide sa position de leader du groupe B et se rapproche d’une qualification quasi certaine pour le Mondial 2026. Cette victoire conforte son statut de favori et pave la voie vers une quatrième participation à la Coupe du monde, la troisième consécutive, sauf improbable retournement de situation.

RDC, une malédiction difficile à briser ?    

Cinquante-et-un ans après sa seule apparition à la Coupe du monde en 1974, la République démocratique du Congo, alors Zaïre, n’a pas su briser le plafond de verre qui la sépare de la grand-messe du football. L’édition allemande de 1974 reste un souvenir douloureux pour les Léopards, marquée par une campagne cauchemardesque : 14 buts encaissés en trois matchs, aucun marqué. Battue 2-0 par l’Écosse pour son entrée en lice, la RDC a ensuite subi une humiliante déroute 9-0 face à la Yougoslavie, avant de s’incliner 3-0 contre le Brésil.

Un épisode emblématique de cette débâcle reste gravé dans les mémoires : lors d’un coup franc brésilien, Mwepu Ilunga, surgissant du mur, dégagea le ballon sous les regards ébahis de Jairzinho, Rivelino et de l’arbitre. Sanctionné d’un carton jaune pour cette faute rocambolesque, Ilunga laissa le monde du football perplexe. « Je n’ai aucune idée de ce qui lui est passé par la tête. Il a peut-être cru que le ballon était en jeu, mais ça reste un mystère », confiait à la FIFA Kakoko Etepe, figure légendaire des Léopards de l’époque.

Selon Etepe, l’équipe de 1974 manquait de joueurs évoluant dans les grands championnats européens pour rivaliser à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, les Léopards comptent dans leurs rangs des binationaux évoluant au plus haut niveau, dans des environnements compétitifs similaires à ceux des grandes nations du football. Pourtant, malgré ce vivier de talents, la RDC peine toujours à conjurer la malédiction qui la prive d’une nouvelle qualification, plus d’un demi-siècle plus tard.

Un brin d’espoir pour les barrages ?           

L’Afrique comptera déjà neuf représentants assurés pour la Coupe du monde 2026. À cela s’ajoutent quatre équipes classées parmi les meilleures deuxièmes qui devront disputer des barrages continentaux (demi-finales et finale).

Mais la route reste semée d’embûches : le vainqueur de ces barrages africains ne sera pas directement qualifié. Il devra encore franchir l’étape des barrages intercontinentaux, face à d’autres nations repêchées à travers le monde.

Cette configuration réduit les chances de voir l’Afrique décrocher un dixième billet pour le Mondial. En effet, le vainqueur des barrages africains devra également s’imposer lors de ce dernier tour face à des adversaires coriaces. Parmi eux figure notamment la Bolivie, surprenante tombeuse du Brésil (1-0) le mardi 9 septembre. Grâce à ce succès, la sélection bolivienne a obtenu, au détriment du Venezuela battu à domicile par la Colombie (3-6), le ticket attribué à la zone Amérique du Sud pour les barrages intercontinentaux.

A défaut de la CDM, progresser à la CAN 

Si la RDC venait à manquer définitivement la qualification pour la Coupe du monde 2026, elle pourrait se rattraper en réalisant une belle performance lors de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN), prévue au Maroc entre décembre 2025 et janvier 2026.

Quatrièmes de la dernière édition derrière l’Afrique du Sud, les Léopards auront l’occasion de viser plus haut. Malgré la défaite face au Sénégal, l’entraîneur français Sébastien Desabre a su instaurer une dynamique positive. Il pourrait bien conduire ses hommes vers un nouvel exploit. Remporter la CAN, un titre qui fuit la RDC depuis 1974, serait une consécration à défaut d’une participation au Mondial.

L’histoire rappelle que la RDC fut le premier pays d’Afrique subsaharienne à se qualifier pour une Coupe du monde, en 1974. Quelques mois plus tard, le 14 mars 1974, les Zaïrois d’alors s’offraient une deuxième CAN en battant la Zambie (2-0) en finale.

Retrouver le sommet du football africain fait partie des objectifs affichés par Sébastien Desabre. Avec près de 20 participations à la CAN, ramener un troisième trophée continental serait une immense fierté nationale et un symbole fort de renaissance pour le football congolais.

Heshima

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Après une quinzaine d’ouvrages inaugurés  : Fifi Masuka inspecte déjà des nouveaux chantiers  

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Entre routes récemment tracées, premier Mall de Kolwezi, université moderne et instituts supérieurs en construction, la province du Lualaba façonne son avenir à coup de béton et d’ambition. Loin de se reposer après une série d’inaugurations en juin dernier, la gouverneure Fifi Masuka a immédiatement entamé l’inspection des chantiers en cours. Dans la foulée, le plus grand barreau de l’espace Katanga a été inauguré.

Alors que l’opinion congolaise admire encore les ouvrages récemment inaugurés par le président de la République Félix Tshisekedi, d’autres structures imposantes sortent déjà de terre au Lualaba. Pas moins de quatorze chantiers majeurs ont été visités en juillet par Fifi Masuka et son adjoint, Clément Mufundji. 

Université de Kolwezi rénovée, centre commercial futuriste, Palais de justice militaire, routes élargies, zones industrielles en pleine activité : le Lualaba poursuit son développement à un rythme soutenu.

Après un Village, bientôt un Palais des congrès

Après la construction et l’inauguration du Village des congrès, la gouverneure du Lualaba s’apprête à finaliser un autre chantier de prestige : le Palais des congrès. Désormais, la province ne manquera plus d’infrastructures pour accueillir de grands événements, notamment des conférences internationales.

Le futur Palais comptera un amphithéâtre de 200 places et pourra, dans son ensemble, recevoir jusqu’à 1 000 personnes, selon un ingénieur de ZS Africa Solutions Sarl, entreprise en charge des travaux. Cette nouvelle infrastructure viendra s’ajouter au Village des congrès déjà inauguré.

« Ce complexe d’envergure de 6 305 m² positionne le Lualaba comme un centre des conférences internationales dans les domaines miniers, touristiques, économiques et technologiques. Il comprend une salle de congrès de 15 000 places, 24 bureaux, 4 salles de réunion, un modèle de 6 chambres et 2 appartements. Ces ouvrages sont le fruit du silence actif d’une servante dédiée à sa mission », avait déclaré Fifi Masuka lors de l’inauguration du Village.

Université de Kolwezi modernisée  

La transformation du Lualaba est en marche. Le 14 juillet 2025, la gouverneure Fifi Masuka a sillonné la ville de Kolwezi pour inspecter plusieurs chantiers stratégiques. À l’Université de Kolwezi, elle a suivi de près l’avancement d’un vaste projet de modernisation : des bâtiments imposants pour plusieurs facultés comprenant 20 auditoires de 200 places chacun, un bâtiment administratif R+3 avec 22 bureaux, ainsi que quatre homes universitaires (deux pour hommes et deux pour femmes). À terme, l’université pourra accueillir près de 9 000 étudiants. À proximité, une clinique universitaire de 100 lits prend forme, dotée d’un bloc opératoire, d’un laboratoire et de services de médecine interne et externe. Objectif : limiter les coûteuses évacuations sanitaires vers l’étranger.

La gouverneure a également visité les travaux de modernisation de l’Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA/Kolwezi), situé dans le quartier Golf-ISTM, ainsi que ceux de l’Institut supérieur pédagogique (ISP/Kolwezi). Concernant l’enseignement de base, plusieurs écoles sont en chantier, dont le Lycée Umoja, actuellement modernisé, et un internat aux standards internationaux avec 50 logements sociaux. « Nous sommes très satisfaits de l’évolution des travaux », a déclaré Fifi Masuka à l’issue de cette ronde d’inspection.

Mall de Kolwezi, un bijou sans précédent  

Dans le quartier Joli Site, à Dilala, un ouvrage attire déjà les regards avant même son inauguration : le premier Shopping Mall de Kolwezi. Les travaux ont bien avancé, fruit d’une initiative du gouvernement provincial, conduite par la gouverneure Fifi Masuka, en ligne avec la vision du chef de l’État. Accompagnée de son adjoint, Clément Mufundji, elle a récemment inspecté le chantier, qui figure parmi les infrastructures appelées à être inaugurées prochainement.

Ce centre commercial, une première dans la ville, sera doté notamment d’escalators. « C’est un joyau architectural. La ville n’avait jamais connu de telles infrastructures. C’est un bijou sans précédent », témoigne Albert Mutshail, habitant de Kolwezi. Connue comme la capitale mondiale du cobalt, Kolwezi poursuit son expansion. Ce projet entend répondre aux besoins croissants de la population en matière de shopping et de services.

Un zone économique spéciale

  À quelques kilomètres de là, la zone économique spéciale de Fungurume prend forme. Sous un soleil doux, des hangars industriels émergent du sol. C’est dans cet espace que seront regroupées les unités de transformation minière et les entreprises logistiques.

L’ambition : bâtir un écosystème capable de capter une plus grande part de la chaîne de valeur du secteur extractif. Pour les miniers, cette zone doit accueillir les sociétés produisant des intrants nécessaires aux exploitations, favorisant ainsi la création d’un marché institutionnel. Une étape clé pour assurer l’adéquation entre les besoins de la RDC et la sous-traitance dans ce domaine.

L’évolution de plusieurs chantiers saluée  

Lors de ses visites, Fifi Masuka Saïni a salué l’avancée de plusieurs chantiers et félicité les entreprises de construction impliquées dans la transformation du Lualaba. Son cortège a notamment inspecté le chantier du Palais de justice militaire, encore en construction, ainsi que ceux des résidences officielles du gouverneur et de son adjoint. Les travaux des nouveaux bureaux de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) figurent également parmi les sites visités.

À Lualaba-Gare, dans le territoire de Mutshatsha, un chantier de 550 logements sociaux est déjà bien avancé, symbole d’un développement prenant en compte les besoins en habitat. À Kolwezi, un orphelinat baptisé « Maman Denise Nyakeru » est en cours de construction, accompagné d’une école destinée aux enfants nécessiteux, qui bénéficiera d’un programme inédit au pays.

« Aux premières heures de ce 14 juillet, nous avons lancé une tournée d’inspection de quatorze chantiers structurants à Kolwezi. Du Shopping Mall moderne aux amphithéâtres de l’ISTA et de l’ISP, en passant par le futur Palais de justice militaire, nous veillons à ce que chaque ouvrage reflète la grandeur du Lualaba et matérialise la vision du président Félix Tshisekedi : un Congo fort, prospère et respectueux de l’État de droit », a-t-elle déclaré au terme de cette tournée.

Un grand barreau inauguré à Kolwezi

Le 16 août 2025, la gouverneure du Lualaba, Fifi Masuka Saïni, a inauguré à Kolwezi la plus grande Maison du Barreau de l’espace Grand Katanga. Après la coupure du ruban symbolique, elle a procédé à une visite guidée des différents compartiments du bâtiment.

« Nous venons d’inaugurer la plus grande Maison du Barreau de l’espace Grand Katanga. Cet édifice pionnier, fruit d’un partenariat solide entre notre gouvernement et le Barreau, incarne l’État de droit voulu par le président Félix Tshisekedi. Nous exhortons nos avocats à en faire un rempart d’équité et de justice accessible à toutes les couches sociales », a déclaré la gouverneure.

Ce nouvel édifice accueillera plus de 1.000 avocats et stagiaires inscrits au tableau du Barreau du Lualaba. Le bâtonnier du Lualaba, Laurent Mbako, ainsi que le bâtonnier national, Michel Shebele, ont souligné son importance pour le travail quotidien des avocats, appelant leurs pairs à en faire un instrument au service de la justice et de la population. Ils ont également remercié la gouverneure pour son soutien financier à la réalisation du projet. Pour sa part, le secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature, Telésphore Nduba, a salué l’engagement constant de Fifi Masuka dans le développement des infrastructures judiciaires, en cohérence avec la vision politique du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Diplôme de « bâtisseur » décerné à Fifi Masuka   

Face à la transformation que connaît la province du Lualaba sous l’impulsion du président Félix Tshisekedi, la gouverneure Fifi Masuka a été honorée par l’Assemblée provinciale. Le 1er juillet, l’organe de contrôle de l’exécutif lui a décerné le titre de « Bâtisseur du Lualaba ». Lors de la cérémonie, le président de l’Assemblée provinciale, Jean-Marie Kaseya Tshingambo, a salué la « bravoure » de la gouverneure et assuré l’accompagnement de son institution dans son ambition de doter la province d’infrastructures modèles.

En décembre 2024, Fifi Masuka avait déjà reçu le prix « Mama Muilu » pour sa politique ambitieuse en matière d’infrastructures. Ce prix lui a été décerné pour la construction d’un échangeur à Kolwezi — faisant du Lualaba la deuxième province du pays, après Kinshasa, à en disposer — ainsi que la modernisation de l’aéroport et de plusieurs édifices publics.

Sous son mandat, le Lualaba connaît une mutation profonde. Sa stratégie repose sur une approche holistique intégrant mobilité, éducation, énergie, urbanisation et dignité citoyenne. Avec un plan quinquennal dédié aux infrastructures, représentant 76 % du budget provincial (environ 2,4 milliards USD), la gouverneure trace une trajectoire de développement durable et positionne le Lualaba comme un modèle régional.

Sur le terrain, les défis demeurent, notamment dans les territoires, mais une certitude s’impose : le visage du Lualaba change, porté par les truelles, les camions-bennes et une volonté politique affirmée.

Heshima   

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RDC : des solutions face aux difficultés dans l’application du quitus fiscal

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Instauré par la loi n°004/2003 du 13 mars 2003 sur la réforme des procédures fiscales et précisé par l’arrêté ministériel n°028 du 28 septembre 2022, le quitus fiscal connaît des difficultés majeures en République démocratique du Congo (RDC). Depuis janvier 2025, de nombreuses entreprises se heurtent à des blocages importants, signalés à la Direction générale des impôts (DGI) via la Fédération des entreprises du Congo (FEC). Pour répondre à ces défis, le gouvernement a instauré un moratoire de deux mois, qui prend fin le 25 septembre 2025, afin d’alléger les contraintes et de trouver des solutions adaptées.

Depuis janvier 2025, la République démocratique du Congo (RDC) impose le quitus fiscal, un document obligatoire pour de nombreuses démarches : conclusion de marchés publics, obtention de documents administratifs comme le passeport, accès à certains services définis par le ministre des Finances, import/export de marchandises, ou encore accès aux crédits bancaires. Pour obtenir ce certificat, les entrepreneurs et contribuables doivent s’adresser à la Direction générale des impôts (DGI), qui vérifie le respect des obligations fiscales, notamment le paiement des impôts dus.

Cependant, l’élargissement de cette exigence à un large éventail d’opérations économiques a engendré des complications majeures, notamment dans les transactions bancaires. Dès janvier 2025, la Fédération des entreprises du Congo (FEC) a organisé une séance de travail pour analyser les difficultés d’application du quitus fiscal, conformément à l’article 44 de la Loi de Finances 2025. Fin janvier, une « matinée fiscale » a réuni la FEC et les experts de la DGI pour débattre des obstacles, notamment les retards dans le paiement des créances, la souscription de licences bancaires et l’accès aux crédits. Ces échanges ont mis en lumière les freins que cette mesure impose au dynamisme économique.

Face aux entraves persistantes causées par le quitus fiscal, le ministère des Finances a annoncé, dans une note datée du 25 juillet 2025, une suspension temporaire de cette exigence pour certaines opérations. Ce moratoire, effectif du 28 juillet au 25 septembre 2025, s’étend sur 60 jours et concerne cinq types d’activités : le paiement des créances entre entreprises ou professionnels, la souscription de licences, l’octroi de crédits par les banques ou institutions financières non bancaires, l’ouverture de comptes bancaires pour les non-résidents, ainsi que la délivrance de cartes de travail pour les expatriés. Cette mesure vise à fluidifier les transactions économiques et à répondre aux préoccupations des opérateurs face aux blocages rencontrés.

Quitus fiscal, une contrainte pour payer l’impôt  

Conçu pour encourager le respect des obligations fiscales, le quitus fiscal est délivré aux contribuables pour certifier qu’ils sont en règle avec leurs impôts. Selon l’arrêté de l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, « le quitus fiscal est un document administratif délivré par le Receveur des Impôts compétent, attestant que le requérant est à jour dans ses déclarations et paiements d’impôts échus à la date de délivrance ». Ce certificat vise à renforcer la discipline fiscale en RDC, conditionnant l’accès à de nombreux services et transactions économiques.

Le quitus fiscal est également délivré aux contribuables ayant souscrit un échelonnement de leurs dettes fiscales ou bénéficiant d’un sursis de recouvrement, conformément aux dispositions légales. Décrit comme un « sésame », ce document accompagne l’assujetti dans ses démarches administratives et économiques. « L’accès à tout service de l’État, à toute affaire ou à tout avantage est conditionné par l’obtention d’un quitus fiscal. En d’autres termes, son détenteur est en conformité avec ses obligations fiscales et peut prétendre aux services publics », expliquait Jean Muteba, chef de division à la Direction des études, statistiques et communication de la DGI, dans une interview accordée à Heshima Magazine en janvier 2023.

Contraintes « disproportionnées »

Malgré son ambition de renforcer l’assiette fiscale, la mise en œuvre du quitus fiscal suscite des résistances parmi les opérateurs économiques. Lors du Conseil des ministres du 19 juillet 2025, le président Félix Tshisekedi a pointé du doigt les contraintes « disproportionnées » de cette obligation, qui entravent l’exécution des contrats et nuisent à l’attractivité de la RDC pour les investisseurs. Cette critique a conduit à la recommandation d’un moratoire temporaire, ciblant certaines dispositions de l’arrêté relatif au quitus fiscal, afin d’alléger son impact sur l’économie.

Lors du Conseil des ministres dédié à ce dossier, la Première ministre Judith Suminwa a été mandatée pour superviser, avec le concours de la cellule Climat des affaires, des concertations approfondies réunissant le ministère des Finances, la Direction générale des impôts (DGI) et les représentants du secteur privé. Objectif : procéder à une évaluation technique et économique des modalités actuelles du quitus fiscal. Cette task force est également chargée de proposer un cadre fiscal révisé, conciliant les impératifs budgétaires, l’attractivité économique et la fluidité des affaires, tout en formulant, si nécessaire, des amendements à intégrer dans la prochaine Loi de Finances.

 Pendant la période de deux mois du moratoire, du 28 juillet au 25 septembre 2025, le ministère des Finances a instauré un suivi strict de la suspension temporaire du quitus fiscal. Des évaluations régulières, prévues tous les 20 jours, permettront d’analyser l’impact de cette mesure. La Direction générale des impôts (DGI) est chargée de garantir l’application rigoureuse de ce moratoire, assurant ainsi une transition fluide pour les opérateurs économiques.

Heshima

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