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Les improductives alliances du pays de Lumumba

Dans un monde devenu village planétaire, les nations sont contraintes de vivre en « interdépendance ». Et en tant que telles, les alliances entre Etats se font et se défont en fonction des intérêts et des besoins et dans le cadre de la politique étrangère de chaque pays. Par pur souci d’éclairer la lanterne des uns et des autres sur cette évidence, dans son ouvrage “La politique étrangère de la République Démocratique du Congo: Continuité et ruptures”, le Professeur Mwayila Tshiyembe, spécialiste de la sociologie des conflits dans la région des Grands Lacs qui a fait un point d’honneur sur les alliés de la RDC, a mis en exergue l’évidence selon laquelle la politique étrangère constitue un instrument efficace pour la gestion de toute nation.

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Dans ce chef-d’œuvre, l’auteur révèle qu’avec ses atouts et ses vulnérabilités, la diplomatie de la RDC a été celle de la crise (1960-1965), de la porte ouverte (1965- 1990), des temps perdus (1990-1997) et de l’impuissance (1997-2006). D’où sa conclusion par cette interrogation : »Quelle diplomatie pour le 21ème siècle et l’avenir ? » En réponse à cette question posée avec acuité, Heshima Magazine tente en quelques lignes de décrypter les moments forts de l’histoire des alliances de la République Démocratique du Congo en remontant les années 1960.

En dents de scie

Colonie belge depuis 1902, le Congo a toujours été proche de la Belgique à qui il s’identifie politiquement et culturellement. Après l’accession à l’Indépendance le 30 juin 1960, les tensions naissent entre l’ancien colon et les nouveaux dirigeants de son ancienne colonie. Le Roi Baudoin 1er se sent lésé après le discours orageux de Lumumba qui a présenté la Belgique comme un tyran qui a terrifié et torturé les sauvages congolais. Les officiers belges ne parviennent plus à gérer les soldats subalternes de la Force Publique. S’ensuivent alors des émeutes dans les différentes provinces du Congo où les belges sont violées, tués et chassés. L’armée belge interviendra pour rapatrier tous ses résidants et va profiter de l’occasion pour régler des comptes à Lumumba. 

De là va naître la relation en dents de scie entre les deux pays qui n’auront presque jamais des rapports privilégiés. Si la Belgique se vante d’être le premier partenaire économique de la RDC, les congolais eux le nient. Vers les années 1980, Mobutu Sese Seko, Président de ce pays depuis 1965 à la suite d’un coup d’Etat sur Joseph Kasa-Vubu, fatigué de l’ingérence belge dans les affaires internes du Zaïre, envoie des émissaires dont Nimy Mayidika Ngimbi, Gérard Kamanda, Mpinda wa Kasenga annoncer lors d’un débat contradictoire à la télévision belge, la rupture des relations entre la Belgique et le Zaïre.

A l’avènement de Laurent-Désiré Kabila, la situation ne va pas changer. Les relations sont restées tendues entre les deux pays. Il a fallu attendre le règne de Joseph Kabila pour assister au réchauffement des relations entre Kinshasa-Bruxelles. Louis Michel qui a longtemps géré la diplomatie belge vers le début des années 2000, est même considéré comme le mentor de Joseph Kabila. Fort de ces rapports améliorés entre les deux pays, le Congo de Kabila a même invité le couple royal belge à prendre part à la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Congo en 2010. Une invitation qui sera sujette à polémique suite au cadeau de quelques carats de diamant de joaillerie qui sera offert à la reine Paola Ruffo di Calabria, épouse du Roi Albert II par Marie-Olive Lembe, épouse du Président Kabila. Cependant, vers la fin du mandat de Joseph Kabila, les relations diplomatiques entre la Belgique et la RD-Congo vont se ternir comme jamais auparavant avec des décisions lourdes de conséquences telles que la rupture de la coopération bilatérale, l’interdiction de voyager infligée à des responsables des deux pays, la fermeture de la maison Schengen, le rappel des ambassadeurs. Une situation que viendra changer aussitôt Félix Tshisekedi, cinquième Président du Congo. La Belgique est un pays qu’il connait très bien pour y avoir séjourné plus de deux décennies. D’ailleurs, après sa prise de fonctions, la Belgique a été le premier pays européen où il s’est rendu.

Depuis, les averses ont disparu dans le ciel de deux nations. La maison Schengen qui avait été fermée a rouvert ses portes et la coopération à l’exception de celle militaire, a repris.

 Rwanda, Ouganda, Burundi: l’histoire des amours compliqués

Partageant les mêmes frontières, le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda ont toujours été considérés comme des pays frères de la RDC, des alliés naturels. Les années 1980 et 1990 ont scellé une solide relation d’amitié entre Juvénal Habyarimana   du Rwanda et Joseph Désiré Mobutu son voisin du Zaïre. Une amitié qui aurait pu coûter la vie aux deux Présidents en 1994 lorsque l’hélicoptère ramenant le président rwandais à Kigali a été abattu par des missiles sol-air.

« La politique étrangère de la République Démocratique du Congo: Continuité et ruptures »

Les deux hommes étaient ensemble et devraient effectuer le déplacement pour des assises africaines. Mobutu s’était désisté à la dernière minute. 

En 1997, les successeurs d’Habyarimana ne sont pas en odeur de sainteté avec Mobutu qui n’est pas leur allié. Ils décident de le faire partir du pouvoir par les armes, en passant par Mzee Laurent-Désiré Kabila, ancien maquisard et ennemi de Mobutu déjà fragilisé à Kinshasa par l’opposant Etienne Tshisekedi.

 Lorsque Kabila renverse le vieux léopard de Kinshasa, le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda font office d’alliés privilégiés. Fin mai 1997, dans un stade Kamanyola rebaptisé stade des Martyrs à moitié vide et sans le moindre diplomate, le nouveau maître de Kinshasa s’autoproclame Président de la République en prêtant serment devant ses alliés, qui, à ses yeux suffisent pour légitimer son pouvoir.

 Cependant, le mariage entre les quatre pays ne fera pas long feu. Le 02 août 1998 alors que quelques jours plus tôt, le président congolais avait annoncé la fin des relations avec le Rwanda, l’ancien allié, une guerre d’agression surgit presque dans les mêmes régions par où la marche pour la destitution de Mobutu avait commencé.

 Cette fois-ci, le Congo de Kabila n’a plus de puissance de feu, ses alliés naturels se sont mués en ennemis. C’est là qu’entrent en scène l’Angola de Dos Santos, la Namibie et le Zimbabwe, les nouveaux alliés circonstanciels qui vont repousser les agresseurs et approvisionner en aliments le Congo sous embargo international et soutenir le régime de Kinshasa jusqu’en janvier 2001, quand Laurent-Désiré Kabila est assassiné dans son bureau au Palais des marbres à Kinshasa.

 Exemple sur le continent

Hormis les démêlés avec le Rwanda, la RDC est plutôt un pays pacifique non conflictuel aux yeux des pays africains. Présente et active dans la majorité de communautés continentales où elle s’apprête à prendre les commandes de l’Union Africaine en 2021, régionales (Sadc, Ceeac) et sous-régionales (Cirgl), la RDC est un exemple de bonne coopération. Le Président Tshisekedi est très actif sur le continent tant dans la quête des solutions au conflit entre l’Ouganda, le Burundi et le Rwanda que dans la pacification d’autres pays comme l’Ethiopie en proie à des tentatives de rébellions de l’Etat de Tigre. En marge des consultations des forces vives qu’il a initiées le 02 novembre à Kinshasa en vue d’une «Union sacrée pour la nation », Félix Tshisekedi avait dépêché une mission diplomatique restreinte composée des membres de son cabinet, dans quelques capitales africaines comme Luanda, Le Caire, etc. Quelques jours après, cela s’est matérialisé par un meeting aérien des armées congolaises et angolaises dans le ciel congolais.

Dans la crise actuelle opposant le camp de Félix Tshisekedi (Cap pour le Changement) à celui de Joseph Kabila (Front commun pour le Congo), le positionnement des alliés est un élément de taille. Joseph Kabila conserverait une très bonne image en Afrique du Sud et au Zimbabwe voire au Burundi. C’est d’ailleurs auprès de deux de ces pays, à savoir Afrique du Sud et Zimbabwe que ce dernier avait aussi envoyé Kikaya Bin Karubi et She Okitundu pour réciproquer à la démarche de Tshisekedi. Quitte à savoir si les différents alliés sauront se départager en cas de crise réelle en RDC.

 Félix Tshisekedi, un chercheur d’alliances ?

Le politologue Trésor Kibangula tente d’y répondre en décryptant la politique extérieure de la RDC à partir d’une trentaine des voyages effectués par le Président Félix Tshisekedi dans une dizaine de pays. Le Chef d’État s’est rendu notamment dans les pays limitrophes de la RDC, en Occident et en Orient. Ce périple avait trois axes. Pour le premier axe, le Président est parti chercher auprès des alliés, l’aide financière afin de mettre en application son programme de gouvernement avec ses 20 piliers. Cela s’est confirmé notamment par ses contacts outre avec les politiques, mais aussi avec le Groupe d’Etudes sur le Congo (GEC), le FMI, l’Union Européenne, la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement (BAD).

 Le deuxième axe a consisté au repositionnement régional de la RDC et la pacification de l’est du pays dans la perspective de rétablir un meilleur équilibre géopolitique des intérêts des uns et des autres. C’est dans ce cadre qu’il avait appelé tous les pays voisins notamment le Burundi, le Rwanda, l’Ouganda et la Tanzanie à faire partie d’un  »État-major intégré ».

Sans oublier la main tendue aux alliés traditionnels, dont la Russie, la Serbie, les USA (avec qui la RDC vient de relancer la coopération militaire) et prochainement la Chine. Le troisième axe selon Monsieur Kibangula, a visé le rééquilibrage des rapports de force à l’intérieur du pays qui sont actuellement défavorables à Félix Tshisekedi au sein de la coalition au pouvoir. Ses partenaires du FCC contrôlant l’essentiel des institutions de la République. Il a fallu donc prendre langue avec les alliés pour échanger sur la situation politique de la RDC.

 Pour tout dire, à travers ses nombreux déplacements le président avait un seul objectif, réchauffer la diplomatie, la coopération multiforme avec les alliés pour sortir un pays qui a vécu dans l’isolement pendant des nombreuses années.

Alliance avec le plus offrant, l’heure du winwin !

Considérée comme un scandale géologique suite à l’immensité de sa richesse du sol et du sous-sol, la RDC fait l’objet de toutes les convoitises. 

D’aucuns la considèrent comme un patrimoine mondial où tous les autres pays peuvent venir piocher. Et pourtant, comme le signalent quelques politologues, la Belgique a encore la mainmise sur l’économie de la RDC. Elle est une sorte de carte de validation. C’est elle qui donnait un avis de non-objection avant que Joseph Kabila vienne tout battre en brèche en 2006 lorsqu’il est élu président du Congo. Il tourne le dos au bloc occidental pour remettre le sort économique de son pays à la Chine en échange de quelques milliards de dollars américains. Un coup de massue dont ne se relèvent pas encore les Occidentaux qui ont vu la Chine déjà sérieuse concurrente, gagner du terrain. 

Dix ans durant, la RDC s’est laissée entre les mains de la Chine, ne laissant que du menu fretin aux Américains, Français et autres. De cette alliance avec la Chine, quelques ouvrages sont sortis de terre, et ce dans plusieurs domaines de la vie, parmi lesquels la santé, l’enseignement, les infrastructures. La transformation de Kinshasa et de quelques provinces est l’œuvre de cette coopération polémique suite à la signature d’un contrat dont les rouages ne seront presque jamais maitrisés. En deux quinquennats placés sous les thèmes de « Cinq chantiers » pour le premier et « Révolution de la modernité » pour le second, l’alliance RDC-CHINE a produit : l’hôpital du cinquantenaire de Kinshasa ; près de mille écoles à travers le Congo ; la tribune en face du Palais du Peuple sur le boulevard triomphal ; la place des évolués, la place de la Gare dans la commune de la Gombe ; le pont Loange dans le Kasaï ; de milliers de kilomètres de routes de dessertes agricoles reliant plusieurs provinces ; le Musée national à Kinshasa ; le centre culturel en pleine construction, etc. 

Ce qui paraît insignifiant aux yeux de plus d’une personne au vu des richesses insoupçonnées et surtout non contrôlées qui sortiraient de la RDC via ce partenariat. De l’avis de plusieurs analystes politiques, l’alliance entre la RDC et la Chine a été défavorable aux partenaires et alliés traditionnels du Congo, majoritairement occidentaux.

Avant de partir du pouvoir en 2019, Joseph Kabila place des garde-fous pour son allié chinois, il promulgue le nouveau code minier, un ensemble des mesures qui étranglent les partenaires occidentaux qui exercent dans le secteur des mines.

 Le camp Kabila majoritaire dans les différentes institutions de l’Etat, il est presque impossible de voir ces clauses libératoires sauter. A ce jour, les Etats-Unis ont un nouveau Président en la personne de Joe Biden, un démocrate. Une situation qui ouvre la porte à une vague de questions sur la nouvelle configuration des relations entre Kinshasa et Washington, étant donné que l’actuel président américain est présenté proche de Kabila contrairement à son prédécesseur Donald Trump qui se voulait plutôt pro Tshisekedi, même si les deux hommes ne se sont jamais rencontrés en deux ans de pouvoir du président congolais. Les choses ne pouvaient pas si mal arriver sachant que la RDC connaît un tournant de son histoire. 

Après l’alternance pacifique historique entre Joseph Kabila et son successeur Félix Tshisekedi, les deux hommes ont levé l’option de travailler ensemble pour le bien des congolais, dans une sorte de coalition au pouvoir. Deux années se sont passées, les noces entre ces deux ennemis d’hier n’ont pas débouché sur le bonheur tant attendu. Une alliance sur le plan national qui échoue au point que les congolais se posent des questions sur la nature de ces arrangements entre politiques. En soixante ans d’indépendance, les alliances entre la RDC et des pays étrangers ou encore celles conclues entre les congolais ont davantage contribué à régresser le niveau du Congo qu’à autre chose.

 Ce pays immensément riche est toujours classé parmi les derniers de la liste des pays les plus pauvres, son armée demeure parmi les moins puissantes incapable de pacifier totalement le territoire national, son élite toujours mise en doute à l’étranger dans les mêmes pays alliés où elle est obligée d’être rétrogradée… à quoi servent ces alliances si la RDC ne sait pas en tirer profit. Il est certes impossible de se suffire tout seul, cependant il existe des pays quoiqu’en alliance avec d’autres, parviennent à se développer essentiellement avec leurs propres moyens, les alliances n’étant qu’une obligation relationnelle pour faire joli. Avec son potentiel, la RDC doit-elle toujours sa survie aux alliances ? Qu’en tire le peuple ? Des questions auxquelles les lignes précédentes ont peut-être répondu ou pas. Les jours à venir sauront mieux situer cette question des alliances. 

Heshima Magazine

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AFC-M23 DÉCRYPTAGE D’UNE RÉBELLION AUX ALLURES DE L’AFDL

L’Alliance Fleuve Congo (AFC) de Corneille Nangaa qui s’est alliée au Mouvement du 23 mars (M23) continue de recruter. Le ralliement de l’ancien président de la CENI a vite rappelé la conquête du pays par l’AFDL de Laurent-Désiré Kabila soutenue notamment par le Rwanda autant que l’actuelle rébellion. Bis repetita, tel que perçu comme de trop par les Congolais ! Analyse.

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Créée en décembre 2023, à q u e l q u e s jours de la présidentielle du 20 décembre dernier, l’Alliance Fleuve Congo s’est officiellement ralliée au M23. Dans une mise en place intervenue début février 2024, Corneille Nangaa a été porté à la tête de cette alliance politico-militaire. Il est secondé par Bertrand Bisimwa, leader politique de cette rébellion d’obédience tutsie appuyée par Kigali. Quant à Sultani Makenga, il a été nommé coordonnateur militaire de ce mouvement insurrectionnel.

Depuis plusieurs mois, l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pratiquait le forcing pour revenir sur la scène politique congolaise, avec pour principale cible le président Félix Tshisekedi qu’il accuse de « dictature ». Depuis, ce que Corneille Nangaa n’a pu obtenir par la politique, il essaye de l’avoir par les armes. Ainsi, il s’est greffé aux revendications des négociations du M23 une demande à laquelle Félix Tshisekedi refuse toujours d’accéder, préférant dialoguer avec celui qui parraine la rébellion, le président rwandais, Paul Kagame.

Une rébellion de trop !

Dans un pays où pullulent déjà des dizaines de groupes armés, l’AFC-M23 parait comme une sédition de trop, surtout qu’elle s’avère être la plus nocive et la plus entretenue par le Rwanda et d’autres puissances obscures.

Au regard du parcours de non-violence de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti actuellement aux commandes de l’Etat, d’aucuns pensent que la conquête du pouvoir par les armes est devenue surannée après les efforts d’instauration de la démocratie au pays. « En interrogeant l’histoire politique de notre pays rétrospectivement depuis 44 ans, il sied de nous souvenir de l’exploit des 13 parlementaires d’heureuse mémoire, ayant fait face à la dictature du maréchal Mobutu, dans un contexte monopartite difficile à manœuvrer.», note un analyste.

Selon lui, le pays doit à ces précurseurs de la promotion des libertés publiques, le déclenchement de l’ouverture politique en 1990 avec la conférence nationale souveraine. « Pourtant, les 13 parlementaires auraient pu s’allier utilement aux ex-gendarmes katangais qui ont fait parler la poudre à deux reprises dans l’ex-province du Shaba (l’ancien Katanga). D’abord, en 1977, pendant la guerre de 80 jours, ensuite en 1978 lors de la prise de Kolwezi pendant une dizaine de jours », se remémore la même source. Celle-ci suppose que si, par exemple, Jean-Jacques Mamba avait été élu député parmi ceux proclamés par l’actuel président de la CENI, Denis Kadima, il n’aurait certainement pas rejoint la rébellion. Ainsi, sa décision est de nature à « satisfaire son attitude d’aigri. » Car, poursuit-elle, Jean-Jacques Mamba le sait et Corneille Nangaa encore davantage, « que le M23 ou l’AFC, appelez-le comme vous voulez, n’est pas une rébellion congolaise pour une cause congolaise ».

Il en est autant des moyens militaires derrière lesquels quelques Congolais de souche gesticulent dans cette expédition suicidaire. Pour cet analyste, Corneille Nangaa, Jean Jacques Mamba et toutes les autres recrues laissent les problèmes du pays entiers et en n’apporteront aucune solution en enfilant les treillis rwandais.

Comme au temps de l’AFDL

Avec toutes ces adhésions, le nouveau visage que revêt le M23 ressemble bien à celui qui était de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo [AFDL] de l’ancien président Laurent-Désiré Kabila.

Ce dernier, après avoir emmené sur le sol congolais des Rwandais et des Ougandais, avait fini par comprendre que le pays était placé sous une prédation extérieure. « (…) Les amis rwandais et ougandais avaient découvert un pays au sous-sol bien appétissant et il en a résulté une gloutonnerie qui n’aurait jamais cessé depuis », explique, de son côté, le chroniqueur de 71 ans, le Togolais Jean-Baptiste Placca. La résolution de les faire partir avait précipité le pays dans une insécurité devenue quasiment chronique voici maintenant près de 30 ans.

De ce fait, la date du 17 mai 1997 est perçue, au sein d’une grande partie de l’opinion congolaise, comme le jour où le loup entra dans la bergerie. Aucun Congolais ne peut tolérer aujourd’hui une nouvelle péripétie de contestation brutale comme celle de l’AFDL mélangeant les Rwandais et les Ougandais dans le seul but de pérenniser les pillages des ressources naturelles de la RDC. Si la guerre de l’AFDL de Laurent-Désiré Kabila était à la limite acceptée, car ayant eu pour but de chasser du pouvoir un autocrate, le maréchal Mobutu, dont le sort n’apitoyait plus personne, celle de Corneille Nangaa, Sultani Makenga, Bertrand Bisimwa et JeanJacques Mamba ne contient pas un alibi solide pour convaincre les Congolais dans leur majorité.

Dans sa conférence de presse tenue depuis la Belgique où il s’est exilé, l’ancien porte-parole du MLC de Jean-Pierre Bemba s’en est pris violemment au président Félix Tshisekedi, dénonçant « le tribalisme, le népotisme, la corruption » et « la parodie » des élections du 20 décembre qui se sont prolongées pendant sept jours.

Mais ces justifications paraissent être inaudibles dans les oreilles d’un grand nombre de Congolais qui ont salué pour la plupart avec effusion la victoire de Félix Tshisekedi lors de la dernière présidentielle. « Pour être clair, aucun observateur averti ne voit l’AFC et le M23 venir renverser le pouvoir à Kinshasa. Le mouvement rebelle est largement impopulaire dans le pays et reconnu cristalliser tous les maux du Congo.

Un rejet abondamment alimenté durant la campagne électorale par le candidat-président Tshisekedi. Il faut dire que les Congolais voient dans l’aventure de l’AFC de Nangaa comme une répétition de l’Histoire avec l’AFDL de Laurent-Désiré Kabila, qui a plongé le pays dans presque deux décennies de chaos », renchérit également le journaliste français, Christophe Rigaud. Laurent-Désiré Kabila, lui-même, avait constaté que le soulèvement qui l’avait élevé au sommet de l’Etat n’était qu’un « conglomérat d’aventuriers et d’opportunistes ». Et présentement, Corneille Nangaa semble aussi jouer à l’opportunisme en se liguant avec une insurrection militaire dont la nature fondamentale de la prétention est d’ordre ethnique.

Dido Nsapu

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CNSSAP: LE DG JUNIOR MATA FAIT GRIMPER DE 850% LES RECETTES EN FAVEUR DU TRÉSOR PUBLIC

Sous Félix Tshisekedi, les performances enregistrées dans la gestion publique ne sont uniquement pas observables dans lesstructures traditionnellement réputées. A la Caisse nationale de sécurité sociale des agents de l’État (CNSSAP), le Directeurgénéral, Junior Mata, brille de mille feux. Sa gestion s’est distinguée dans l’accroissement des recettes en faveur du Trésor public au point que, pour une première depuis l’opérationnalisation de
établissement en 2017, cette structure a affiché deschiffres impressionnants à la clôture de l’exercice 2023.

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Junior Mata M’elanga, 41 ans, a été porté à la tête de la CNSAAP depuis novembre 2022. Ce jeune banquier et ancien vice-ministre des Finances a su remarquablement transformer cet établissement public chargé d’organiser les prestations de sécurité sociale des travailleurs de l’Etat congolais. Fin 2023, le résultat net de la CNSSAP a explosé à plus de 850%, soit de 28,5 milliards de francs congolais en 2022 à 243,9 milliards de francs congolais l’année dernière.

Excellente contributrice fiscale, la CNSSAP a payé, au titre d’impôts, un montant de CDF 190 millions en 2023 contre CDF 23 millions en 2022, soit une progression de 726%. Quant à la rubrique d’imputation pour amortissements, des dotations de l’ordre de 1,8 milliard de francs congolais ont été constituées en 2023 contre 1,7 milliard de francs en 2022.

En soutien au système financier national, la CNSSAP a disposé des ressources structurelles de CDF 130,8 milliards en 2023 contre CDF 102,3 milliards en 2022, soit un taux de progression de 128 %. La performance de la CNSSAP est également attestée aussi bien par les grandeurs comptables que les ratios prudentiels de gestion.

Selon cet établissement, ces performances financières ont été enregistrées grâce à la réforme initiée par le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi. Ces records, précise-t-on, ont été rendus possibles par la conjugaison des efforts du directeur général Junior Mata et de ses équipes autour des objectifs opérationnels, sous l’encadrement de son conseil d’administration et le monitoring de la tutelle, supervisé par le Vice-Premier Ministre, ministre de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau.

Tous ces exploits ont conduit la CNSSAP à accéder au rang de première institution publique certifiée ISO 9001 à l’issue des audits qualité réalisés par l’Association française de normalisation. Celle-ci se définit en tant qu’organisation internationale dédiée à évaluer notamment la qualité des produits et services. Elle a été instituée pour répondre à divers aspects du management de qualité. Ayant maintenu ses scores, en 2024, la validité de son certificat ISO 9001 a été reconduit en janvier dernier. Cette reconduction de la certification est à apprécier comme un gage de sécurité pour les retraités et autres agents publics de l’État.

Ce, dans la mesure où elle consacre le couronnement d’une gestion orthodoxe et prudentielle de leur couverture sociale, avait noté la cellule de communication de la CNSSAP. Les enseignants, les militaires, les policiers, les magistrats nouvellement affiliés ne sont pas laissés pour compte. Leur adhésion à ce nouveau régime de sécurité sociale coïncide avec cette homologation internationale dans ce qui devient dorénavant leur caisse, avait fait remarquer la même source. Ces nouveaux assujettis, poursuit-elle, peuvent ainsi se considérer comme des bénéficiaires à part entière des prestations premium de la CNSSAP.

Entente parfaite avec l’intersyndicale

Grâce à son management, Junior Mata a aussi réussi à instaurer une entente parfaite avec l’intersyndicale nationale. D’ailleurs, le 16 février dernier, une rencontre a réuni des responsables de CNSSAP-INAP et 60 membres permanents de l’intersyndicale nationale de l’administration publique sur le thème de la gouvernance et la gestion du contrôle interne de cet établissement public. Ceux-ci ont été édifiés par les réalisations du DG de la CNSSAP.

Travail honoré !

Comme pour tout travail bien fait, des mérites ne devraient en principe pas manquer. Junior Mata a pu tirer parti de ce devoir de reconnaissance. En novembre 2023, la CNSSAP a été honorée à Lubumbashi, à l’occasion de la soirée de remise des Prix d’excellence dénommée Katanga Awards. La direction de la CNSSAP avait obtenu le Prix de la « bonne gouvernance ». Ceci, en raison de la gestion efficace des fonds de sécurité sociale des agents publics de l’Etat, en guise de témoignage de l’admirable management de Junior Mata. Il sied de rappeler que la Caisse nationale de sécurité sociale des agents publics de l’État est un établissement public à caractère administratif et social qui a été créé pour gérer les prestations de sécurité sociale des agents publics de l’État dans un régime contributif, en République démocratique du Congo.

Heshima

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INVESTI LORS D’UNE CÉRÉMONIE HISTORIQUE TSHISEKEDI DÉVOILE LES PRIORITÉS DE SON NOUVEAU QUINQUENNAT

Le président réélu de la République démocratique du Congo a prêté serment le 20 janvier 2024 à Kinshasa pour un second mandat. Le chef de l’Etat congolais a, dans son speech, égrainé 6 objectifs prioritaires de ce nouveau quinquennat s’engageant à veiller à ce que les erreurs du passé ne se reproduisent plus.

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F élix Tshisekedi, brillamment réélu avec 73,47% des suffrages, a vu grand pour sa prestation de serment. L’homme a choisi le stade des Martyrs de la Pentecôte rempli au maximum de sa capacité de 80 000 places. Dixsept chefs d’Etat africains en fonction, quatre honoraires et des délégations de plusieurs dizaines d’autres pays y étaient présents, pour une cérémonie sous haute sécurité et très protocolaire, avec au rendez-vous fanfare, cavalerie et prières, le tout sous une très grande ovation.

Il s’agit des présidents du Burundi, du Kenya, de la République centrafricaine, du Gabon, de la République du Congo, de la Guinée Bissau, de la République d’Afrique du Sud, de l’Angola, du Tchad, de Sao Tomé et Principe, de Djibouti, du Malawi, du Zimbabwe, de la Zambie, du Sénégal, de la Gambie et du Ghana. 

Les présidents honoraires sont ceux du Kenya, de Madagascar, de la Tanzanie et du Nigéria. Pour des millions de Congolais qui ont suivi la cérémonie à distance, la chaine nationale (RTNC) a innové en filmant en direct le départ du président de la République depuis le Palais du Mont-Ngaliema, dans les hauteurs du camp Lieutenant-colonel Tshatshi, jusqu’au Palais du peuple où le chef de l’Etat a changé de véhicule, optant pour une Toyota décapotée escortée par la cavalerie.

 C’est avec une telle escorte sécurisée dans l’air notamment par des hélicoptères des forces spéciales que Félix Tshisekedi a fait son entrée solennelle au stade des Martyrs de la Pentecôte. « Je jure solennellement (…) de défendre la Constitution et les lois de la République, (…), de maintenir son indépendance et l’intégrité de son territoire », a déclaré devant les juges de la Cour constitutionnelle le président réélu, avant de recevoir les salutations des chefs coutumiers des 26 provinces du pays. « J’ai conscience de vos attentes », a-t-il enchaîné dans son discours d’investiture, faisant allusion notamment au chômage, au pouvoir d’achat, à la situation des jeunes, à la promotion des femmes tout comme des personnes vivant avec handicap et à la cohésion nationale.

6 objectifs prioritaires

Dans son allocution d’investiture, Félix Tshisekedi a esquissé les objectifs prioritaires de son nouveau mandat. Il est question de six axes, à savoir : créer plus d’emplois ; protéger le pouvoir d’achat des ménages en stabilisant le taux de change ; assurer avec efficacité la sécurité des populations et de leurs biens ; poursuivre la diversification de l’économie ; garantir plus d’accès aux services sociaux de base et renforcer l’efficacité des services publics. 

Par rapport à son expérience de cinq dernières années au pouvoir, Félix Tshisekedi semble avoir tiré les leçons qui peuvent l’aider à améliorer sa gouvernance actuelle. « Tirant les leçons de l’expérience passée et tenant en compte vos aspirations, je m’engage pour que les erreurs du passé ne se reproduisent plus », a-t-il promis.

Il a par ailleurs rendu hommage à ses alliés de l’Union sacrée de la Nation au sein de laquelle se trouve l’UDPS, son parti, et il a également adressé un clin d’œil aux candidats de l’opposition, promettant de veiller à ce que le rôle de cette dernière soit effectif lors de ce quinquennat, notamment avec la désignation de son Porte-parole telle que reconnue par la Constitution.

Le chef de l’Etat congolais a aussi épinglé les efforts fournis dans la sécurisation des populations et la défense de l’intégrité territoriale du pays mises à mal, selon lui, par les velléités obscures de certains États voisins, d’acteurs extérieurs ou internationaux avec une complicité « lâche » de certains Congolais.

« En effet, nonobstant votre vigilance, le sacrifice et la bravoure de nos vaillantes forces de sécurité et de défense, les menaces se veulent résilientes. Et pour beaucoup, alimentées par la trahison de certains Congolais qui, sans scrupule, sans la moindre considération humaine et patriotique, s’allient à l’ennemi pour faire couler le sang de leurs propres frères et sœurs Congolais », a-t-il fustigé. 

Félix Tshisekedi a aussi évoqué la préservation de la cohabitation sereine entre les peuples qui, selon lui, constituent un défi à relever pour sauvegarder la cohésion nationale qui ne peut se réaliser qu’au moyen du renouvellement et de la consolidation du « vouloir vivre collectif. Un vouloir vivre collectif où seront bannis les fléaux de la haine, du tribalisme, du clanisme et de toutes les antivaleurs qui aujourd’hui, minent le développement » du pays. 

Comparativement à sa première prestation de serment qui avait officiellement eu lieu le 24 janvier 2019 dans les jardins du Palais de la Nation, lorsqu’il succédait à Joseph Kabila (2001-2018), premier président réélu de la Troisième République, le cérémonial impressionnant du deuxième président réélu n’a pas manqué de s’inscrire dans la symbolique du chiffre 20 qui l’a accompagné tout au long du processus électoral, par celui porté pour sa candidature, la date du vote et enfin celui de son investiture.

Heshima

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