Politique

RDC : Tshisekedi va-t-il lâcher Kabund ?

L’homme qui a été à la manœuvre pour permettre au chef de l’Etat de requalifier la majorité parlementaire est désormais sur la sellette. Le 1er vice-président de l’Assemblée nationale qui a agité la menace de démission, la semaine dernière, n’est toujours pas passé à l’acte. Et dans sa famille politique, le « maitre-nageur » est déjà sous pression !

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Les choses ont évolué dans un sens défavorable au premier vice-président de l’Assemblée nationale et président intérimaire de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Jean-Marc Kabund. L’homme était très attendu, mardi 18 janvier 2022, au Palais du peuple, siège de l’Assemblée nationale, pour y déposer formellement sa démission du poste de 1er vice-président de cette chambre législative. Des caméras des médias étaient restées allumées toute la matinée de mardi pour tenter d’apercevoir une silhouette coiffée d’un « Monyère », mais en vain ! Jean-Marc Kabund n’y est pas passé ! Peut-être à cause d’une solennité au Palais du peuple liée à la remise officielle d’un échantillon de 100 bus aux étudiants par le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi. Et qu’il n’a pas voulu se frotter à cet événement.  

Mais pendant ce temps, le président intérimaire de l’UDPS a été aperçu au quartier Kingabwa, son fief électoral, en train d’inspecter les travaux de construction d’un stade au profit de la population de sa circonscription. Va-t-il se présenter ce mercredi 19 janvier auprès du service courriers de l’Assemblée nationale pour y déposer sa démission ? Pas si sûr. Puisque l’homme a commencé à réfléchir a posteriori, après avoir déjà largué un tweet de démission. Celui qui a annoncé avec emphase son départ du bureau de l’Assemblée nationale ne semble plus être pressé pour concrétiser l’acte, alors qu’il estimait avoir pris cette décision pour le « bonheur » des militants qui contestaient d’ailleurs sa surprenante et hâtive décision.

Dans ces bisbilles au départ, c’est Kabund qui menait la danse. Mais depuis le week-end, le « maitre-nageur » ne fait plus le jeu. Il le subit. L’homme est désormais sur une mauvaise pente. Dans le cercle fermé du chef de l’Etat, certains se montrent prêts à recevoir cette démission au lieu de faire du « chantage » sur les réseaux sociaux. Visiblement, les accrochages entre agents commis à la sécurité de Jean-Marc Kabund et un élément de la Garde républicaine ainsi que la descente des autres éléments de cette garde prétorienne au domicile du président a.i de l’UDPS n’étaient qu’une goute d’eau qui a fait déborder le vase. « La disgrâce me semble être établie et que la ligne rouge a été franchie, la nouvelle page s’ouvre avec les nouveaux horizons. L’homme indispensable n’existant pas en politique, on y pourvoira. Restons tous unis autour du [Président de la RD Congo] afin de relever les défis du bien-être de tous », a écrit sur Twitter le député de l’Union sacrée de la Nation, Alphonse Ngoyi Kasanji.       

Ces propos de l’élu de Mbuji-Mayi démontrent que Jean-Marc Kabund aurait franchi la ligne rouge. Et faire marche arrière pour lui est quasiment difficile. Sauf un coup de théâtre ! Mais difficile puisque même du côté de l’UDPS, les députés l’ont désavoué. Ils disent aussi prendre acte de sa décision de démissionner des fonctions de premier vice-président de l’Assemblée nationale « qu’il occupait au nom de l’UDPS et non pas à titre personnel et de ses autres fonctions au sein du parti que nous devons continuer à consolider ensemble pour servir les intérêts de notre peuple », ont écrit les députés UDPS dans une déclaration rendue publique le 17 janvier dernier. 

Du côté des chefs des groupes parlementaires de l’Union sacrée dont Charles Okoto de la mosaïque PPRD et Léon Mubikayi de l’UDPS, ces derniers rappellent à l’opinion que l’Union sacrée de la Nation « n’a qu’un seul chef et visionnaire » en la personne du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, « derrière qui nous sommes tous rangés et engagés ».Une façon de dire à Kabund qu’il n’est pas indispensable, malgré ses hauts faits politiques ayant permis de requalifier la majorité parlementaire. Mais Tshisekedi va-t-il lâcher Kabund à moins de deux ans de la présidentielle ? C’est la grande question qui pourrait trouver sa réponse dans l’attitude de Kabund. Si celui-ci décide de faire marche arrière en renonçant à sa démission ou foncer tête baissée !      

Heshima

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