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RDC: 2022, l’IGF renforce sa patrouille financière dans 8 secteurs des finances publiques

L’Inspection générale des finances (IGF) va accélérer, cette année, le contrôle des finances publiques. Pour ce faire, huit axes seront suivis de très près par ces gendarmes financiers afin d’implémenter la bonne gouvernance.

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L’Inspection Générale des Finances a évalué ses actions en 2021. Le plus grand acquis au courant de l’année dernière, d’après son chef de Service, Jules Alingete Key, porte sur la réhabilitation, par la volonté du chef de l’État, de la fonction de contrôle de la gestion publique. Une peur de gendarme caractérisée par l’obligation de la redevabilité. « Aujourd’hui, dans notre pays, grâce à la lutte contre la corruption et l’impunité qui constitue l’un des piliers importants de la mandature du chef de l’Etat, tous les gestionnaires, à tous les niveaux et sans exception, rendent compte », était fier de le préciser Jules Alingete lors de l’inauguration de l’amphithéâtre de l’IGF baptisé du nom de Félix Antoine Tshisekedi. Pour mieux aborder 2022, le chef de Service adjoint, Victor Batubonga, pense qu’au-delà de l’efficacité, l’IGF recherche aussi de l’efficience afin de préserver les acquis de 2021 en 2022.

Quant à savoir les axes de travail de cette structure de contrôle pour l’année 2022, l’IGF en énumère huit:

  • De la Mise sous surveillance en forme de patrouille financière du compte général du trésor à la Banque Centrale du Congo ;
  • L’Appui à la mobilisation des recettes par les régies financières ;
  • L’ Encadrement des opérations financières des établissements et services publics (OCC, CEEC, FPI, INPP, CNSS) ;
  • L’Encadrement des entreprises publiques dans l’implémentation de la bonne gouvernance (SCTP, SCPT, SONAS, RVA, GECAMINES, SNEL, REGIDESO, COBIL SA) ;
  • L’Encadrement des provinces (Kwilu, Sud-Kivu, Kinshasa, Lualaba, Haut-Katanga, Kongo Central) ;
  • Le Suivi de l’exécution du projet de développement à la base de 145 territoires de la RDC ;
  • la Poursuite de la certification du crédit TVA réclamé par les opérateurs miniers
  • La Contre-vérification des paiements des impôts et taxes par certains assujettis soupçonnés de fraude fiscale. 

Pour y parvenir, l’IGF a besoin de plus de bras en termes d’inspecteurs. « Dans le souci de rendre effective la vision de son Excellence Monsieur le président de la République, chef de l’État, tendant au renforcement de la gouvernance publique, notamment par l’assainissement des finances publiques par la lutte contre le détournement des deniers publics, l’Inspection Générale des Finances s’est engagée dans le processus de renforcement de sa capacité d’intervention. Ce processus a abouti au recrutement de 170 inspecteurs des finances, soit 85 en 2020 et 85 en 2021. Les inspecteurs des finances ainsi recrutés sont soumis à une période de formation afin de mettre leur connaissance à niveau et de renforcer leur capacité opérationnelle avant leur mise en service effective », a expliqué Jules Alingete lors du lancement, le 7 février 2022, de la session de formation des nouveaux inspecteurs à l’Ecole nationale d’administration de la RDC.   

Patrouille financière renforcée  

Dans son combat acharné contre le détournement et la corruption, le président de la République, Félix Tshisekedi, avait décidé de booster l’action de l’IGF afin de mieux mener la lutte contre ces fléaux. Dans cette impulsion du chef de l’Etat, l’arrivée de l’inspecteur général des finances, chef de Service et de son adjoint à la tête de l’IGF, en 2020, a contribué à stopper l’hémorragie des détournements de fonds publics dans les différents services de l’Etat où les deniers publics sont manipulés. Il y a notamment les ministères, les entreprises et établissements publics. L’on se souvient de plusieurs rapports accablants faits par l’IGF sur le détournement de l’argent public par des gestionnaires, notamment celui du projet du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo ou encore la gestion de fonds Covid par le ministère de la Santé.   

Face à cette situation, en lieu et place de toujours rédiger des rapports a posteriori où le détournement ou la corruption est déjà fait, l’Inspection générale des finances a changé son fusil d’épaule. A l’initiative du président de la République, Félix Tshisekedi et sur sa décision, l’IGF a instauré la « patrouille financière ». Il s’agit de veiller à ce que tout se passe bien dans le secteur des finances publiques. Cette patrouille financière consiste à mener des contrôles pendant que les gestionnaires sont en train de poser des actes de gestion et ainsi les empêcher de détourner l’argent public.        

« Nous privilégions aujourd’hui un mode de contrôle que nous appelons le contrôle concomitant. En termes techniques, la patrouille financière. […] qui est un contrôle qui se fait au même moment que les actes de gestion sont posés. C’est ce contrôle que nous avons aujourd’hui privilégié parce que ça nous amène à empêcher les actes de corruption, les actes de détournement et ça nous évite beaucoup de procès », avait expliqué Jules Alingete Key lors d’un briefing organisé par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya. 

Pour lui, ce contrôle est aussi bénéfique pour les gestionnaires puisqu’il aide certains gestionnaires à mieux maitriser les règles et procédures dans la gestion des deniers publics.« Parfois aussi, c’est une méconnaissance des règles et de procédure. Et quand nous sommes là dans une mission d’accompagnement, nous aidons le gestionnaire, en disant ici voilà comment on doit faire les choses. L’avantage c’est que tous ensemble, nous travaillons pour que ces entreprises ou le trésor public se comportent de meilleures façons possibles », avait ajouté le patron de l’IGF.

Des résultats encourageants

Depuis l’instauration de ce système de patrouille financière, des résultats sont encourageants au niveau des entreprises et établissements publics. Des augmentations des recettes ont été observées dans les différentes régies financières qui bénéficient également de l’accompagnement de l’IGF. Grâce à cette patrouille financière, les liquidités de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ont atteint 314 millions de dollars contre 204 millions réalisés en 10 ans de gestion, soit plus de 55 % de la hausse des liquidités réalisées en seulement trois mois des patrouilles financières. «L’Inspection générale des Finances précise qu’elle a trouvé dans les comptes de la CNSS une somme totale de 204 millions USD pour plus de 10 ans de gestion. À la suite de la patrouille financière, les liquidités de la CNSS sont passées à 314 millions USD », précisait un communiqué de l’IGF publié en août 2021. 

Toujours dans ses patrouilles financières effectuées sous le leadership de Jules Alingete, cette institution technique spécialisée dans l’audit supérieur a démasqué une tentative de détournement de plus d’un million de dollars au ministère de la Formation professionnelle. Cette structure de contrôle des finances publiques avait exigé le remboursement de cette somme au trésor public, sauvant ainsi les finances publiques d’une nouvelle saignée.

Au ministère des Sports et Loisirs, l’on se souvient d’une rocambolesque tentative de détournement de près d’un million de dollars américains interceptée et dénoncée par l’IGF. La somme a été aussi retournée au trésor public. 

Au Fonds d’entretien routier (FONER), l’IGF a noté avec satisfaction que grâce au strict respect des règles de gestion mises en place lors de la mission d’inspection dans cet établissement, un solde créditeur de plus de 50 millions de dollars américains loge dans ces comptes, malgré des dépenses liées au financement des travaux, notamment de l’Office des voiries et drainage (OVD). 

Grace à l’accompagnement de l’IGF, mais également aux appuis du FMI, la RDC a pu renforcer les réserves de change à la Banque Centrale du Congo. Ces réserves sont établies à 3,5 milliards de dollars au 22 janvier 2022, correspondant ainsi à plus de 3 mois d’importations des biens et services sur ressources propres.

Aujourd’hui, la situation de la conjoncture économique est marquée par la stabilité du cadre macroéconomique. C’est dans cette optique que le représentant du FMI en RDC avait rencontré, le lundi 30 août 2021, le chef de Service de l’IGF, Jules Alingete Key. Les objectifs soutenus par le FMI en termes de mobilisation des recettes, amélioration de la qualité des dépenses et en termes de reconstitution des marges de manœuvre pour les dépenses les plus essentielles sont des objectifs majeurs auxquels l’IGF ne peut qu’être associée », a déclaré le Représentant du FMI en RDC en sortant de l’entretien avec le chef de Service de l’IGF accompagné de quelques inspecteurs des finances.

Cette année, les recettes attendues du budget général se chiffrent à 10,2 milliards de dollars. L’IGF va veiller à ce que les provinces et les établissements publics puissent s’acquitter de leurs obligations fiscales mais aussi veiller à ce qu’autour du 15 de chaque mois que l’IPR soit payé, la TVA collectée soit payée et toutes les taxes doivent être contrôlées afin d’accroître les recettes.

Une autre tâche qui va être accentuée en 2022 porte sur la contre-vérification qui est l’une des prérogatives de l’Inspection générale des finances. Il sied de rappeler qu’en 2021, 15 millions de dollars ont été récupérés auprès des opérateurs économiques privés après la mission de contre-vérification des taxes et impôts effectuée par l’IGF. Cette structure de contrôle rattachée à la Présidence de la République compte aussi récupérer et remettre l’Etat congolais dans ses droits sur l’ensemble du territoire national afin de dissuader les prédateurs et mettre de l’ordre dans les finances publiques. Cela, pour l’implémentation de la bonne gouvernance à tous les niveaux.

Heshima

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RDC : l’UDPS confirme ses soupçons sur Kabila après son annonce de retour par l’Est du pays

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L’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a annoncé, mardi 8 avril 2025, son retour « sans délai » au pays après plus d’une année d’absence et six ans de silence. Mais il annonce rentrer par la « partie orientale », une grande partie étant sous l’occupation du M23. Ce qui a suffi pour que le parti présidentiel, l’UDPS, confirme les accusations de connivence portées contre le prédécesseur de Félix Tshisekedi.

Dans une note transmise à Jeune Afrique, Joseph Kabila a annoncé qu’il rentrait au pays après une année d’absence, par la « partie orientale » afin d’apporter sa contribution dans la résolution du conflit armé en cours. Après cette annonce, le porte-parole de Moïse Katumbi, Olivier Kamitatu, a expliqué qu’il s’agit de la ville de Goma sous occupation des rebelles de l’Alliance Fleuve Congo alliée au Mouvement du 23 mars (AFC/M23). « Le retour imminent de Joseph Kabila à Goma, ville emblématique de notre souveraineté nationale, porte un message clair : la résolution de la crise congolaise ne saurait reposer uniquement sur des interventions extérieures. La clé de notre stabilité et de notre avenir réside au cœur de notre pays. », a tenté de justifier Olivier Kamitatu dont le leader, Moise Katumbi, s’est rapproché de Joseph Kabila.

Ce retour annoncé par l’Est du pays a suffi à l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) pour confirmer les allégations de connivence avec les rebelles de l’AFC-M23 portées contre Joseph Kabila. Sur les ondes de la radio Top Congo, le secrétaire général du parti présidentiel, Augustin Kabuya, a affirmé que l’insurrection est l’unique manière pour Joseph Kabila de revenir au pouvoir. « Kabila, tout en étant conscient que par la voie électorale, jamais il ne peut gagner même les élections municipales vu tout le mal qu’il a fait [aux] Congolais, l’unique façon de revenir sur la scène politique était de tuer les Congolais », a-t-il déclaré.

Depuis plus d’une année, Augustin Kabuya dénonçait la collusion de l’ancien président de la RDC avec les rebelles soutenus par le Rwanda. Il avait aussi dénoncé son départ « en catimini » du pays sans laisser de traces à la direction générale de migration (DGM). Aujourd’hui, Joseph Kabila décide de rentrer en RDC par une zone contrôlée par les rebelles du M23. « Quand la ville de Goma tombe sous l’occupation étrangère, Kabila n’a jamais dit un mot, et il en a été de même pour Bukavu. Mais le jour où Kabila a entendu qu’il y a eu des sanctions contre les dignitaires du régime de Paul Kagame, Kabila était obligé de tenir un point de presse », a dénoncé Augustin Kabuya.

Joseph Kabila a, dans cette déclaration écrite, souligné l’urgence de son retour, affirmant vouloir débuter sa présence dans l’Est du pays, région particulièrement touchée par les conflits armés. Kabila, qui a dirigé la RDC de 2001 à 2019, a aussi déploré la « déliquescence » de tous les secteurs de la vie nationale.

Sa sécurité aux mains du M23

Selon Olivier Kamitatu, cette démarche s’inscrit dans une logique plus vaste : celle d’un ancien président déterminé à faire valoir ses droits citoyens, dans un contexte où sa sécurité semble garantie, loin des tumultes de Kinshasa. Ce qui laisse à comprendre que la sécurité de l’ancien chef de l’État serait garantie par les rebelles. « Pourquoi ne pas assumer seulement qu’il est le parrain de la rébellion ? », s’interroge un analyste politique. Kabila a annoncé ce retour un jour avant les discussions entre l’AFC-M23 et le gouvernement congolais.

Heshima

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Consultations politiques en RDC : la maigre moisson d’Eberande

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Lancées depuis le 24 mars 2025 sous la direction du conseiller spécial en matière de sécurité du président Félix Tshisekedi, ces consultations politiques n’ont pas réussi à séduire officiellement l’opposition. Elles ont en majorité tourné autour des leaders de l’Union sacrée de la Nation, la plateforme déjà au pouvoir. Au moment de leur clôture, ce mardi 8 avril, aucun opposant majeur n’a été consulté officiellement. Une maigre moisson qui risque d’étouffer dans l’œuf l’idée de la formation d’un gouvernement de large union nationale voulue par le chef de l’Etat congolais pour résoudre la crise sécuritaire qui frappe l’Est du pays.

Le conseiller spécial en matière de sécurité, Désiré Cashmir Eberande, s’était fixé comme ambition de rassembler les fils et filles du pays en vue de faire face à la crise sécuritaire qui sévit en République démocratique du Congo (RDC) depuis près de quatre ans. Cette crise s’est aggravée avec la chute des villes clés de l’Est du pays, notamment Goma et Bukavu tombées aux mains des rebelles du Mouvement du 23 mars (AFC/M23). Mais au cours de ces deux semaines de consultations, ni Joseph Kabila ni ses caciques, ni Martin Fayulu, ni Matata Ponyo ou encore Moïse Katumbi n’ont pu être consultés. Certains acteurs majeurs de la crise sécuritaire actuelle n’ont pas été consultés non plus.

Parmi les opposants qui se sont présentés à ces échanges figure Moïse Moni Della Idi, un proche de Moïse Katumbi, mais qui n’est pas membre d’Ensemble pour la République. Il y a aussi eu Kudura Kasongo, le député Gratien Iracan, membre d’Ensemble pour la République sous suspension depuis plusieurs mois. En dehors de ces opposants, il y a aussi Jeannot Lompempe, qui affirmait représenter le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila. Mais très vite, la plateforme de Joseph Kabila avait réagi, estimant dans un communiqué que « Jeannot Lompempe n’est qu’un imposteur et ne peut représenter le FCC ». En marge de la célébration du 23ème anniversaire du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), son secrétaire permanent Emmanuel Ramazani Shadary a réitéré le refus de la famille politique de Joseph Kabila de participer à ces consultations. « Vous avez la majorité, vous avez déboulonné le FCC. Qui peut donc vous interdire, vous, garant de la nation, de consulter la population ? », a taquiné Shadary, tentant de reprendre à sa guise une phrase de Félix Tshisekedi lorsqu’il battait campagne pour le changement de la Constitution.

La majorité s’est consultée elle-même

Pendant qu’il fallait ratisser large du côté de l’opposition, c’est plutôt la majorité au pouvoir qui a été consultée en grande partie. Parmi les forces politiques qui se sont présentées chez Eberande, il y avait notamment l’Action des Alliés et Union pour la Nation Congolaise (A/A UNC) de Vital Kamerhe (32 députés), l’Alliance des Forces Démocratiques du Congo et Alliés (AFDC-A) de Modeste Bahati (30 députés), ainsi que le Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, ainsi que ses alliés (23 députés). Jean-Michel Sama Lukonde, Christophe Mboso ainsi qu’Augustin Kabuya ont également été consultés.

Changer le format des discussions

Arrivé fin mandat en 2016, le président Joseph Kabila avait tenté de résoudre par un dialogue la crise de légitimité qui naissait du fait de la fin de son mandat constitutionnel sans la tenue des nouvelles élections. Mais son initiative de contrôler ce dialogue en imposant un médiateur, le Togolais Edem Kodjo, n’a pas permis de résoudre la crise. Le gouvernement issu de ce dialogue et dirigé par Samy Badibanga n’avait travaillé que six mois avant d’être remplacé par un nouveau gouvernement issu du dialogue plus ou moins consensuel organisé par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) en décembre 2016.

Au regard de la crise actuelle, certains observateurs pensent que Félix Tshisekedi devrait encore repenser son format des discussions. « Un gouvernement d’union nationale ne résoudra pas tout en RDC », a déclaré l’actuel président de la CENCO, Monseigneur Fulgence Muteba. Si les consultations n’atteignent pas l’objectif souhaité, à savoir la formation d’un gouvernement d’union nationale, Félix Tshisekedi pourrait donc trouver des stratégies supplémentaires pour fédérer davantage les Congolais. Sauf si les consultations politiques se poursuivent après ce 8 avril, de manière informelle.

Heshima

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RDC : les inondations dévoilent un chaos dans la gouvernance

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Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), a été scindée en deux pendant deux jours après les inondations causées par les pluies diluviennes des 4 et 5 avril 2025. Une catastrophe qui a révélé les lacunes de la gouvernance dans cette mégalopole de 17 millions d’habitants. Pourtant, l’organe en charge de la météo du pays annonce que le pire n’est pas encore passé et appelle les gouvernements à prendre des mesures pour délocaliser ceux qui ont construit le long des rivières.

Kinshasa déplore les pertes humaines causées par ces pluies diluviennes. Le premier jour (vendredi), 23 personnes ont perdu la vie, 46 ont été hospitalisées et plusieurs maisons sont emportées dans les communes de Mont-Ngafula, Ngaliema et Barumbu, rapporte le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, dans un communiqué rendu public le 6 avril dernier à la télévision nationale (RTNC). La situation s’est aggravée le 5 avril, avec 10 décès supplémentaires et plus de 200 ménages inondés dans les communes de Limete, Matete et Masina. Ce qui ramène le bilan provisoire à 33 morts.

Bemba propose des solutions onéreuses

Alors que la ville est scindée en deux, entre l’Est et l’Ouest, les voyageurs se rendant à l’aéroport international de N’djili se sont retrouvés pris au piège, coincés entre la crue de la rivière N’djili et les embouteillages qui ont suivi. Ceux qui devaient retourner dans leurs résidences dans l’autre partie du district de la Tshangu ont dormi à la belle étoile. D’autres ont passé la nuit dans des stations-service. Pour ceux qui devaient gagner l’aéroport pour des voyages, le ministère des Transports, des Voies de Communication et du Désenclavement a annoncé des mesures exceptionnelles afin d’assurer la continuité des déplacements. Ces mesures étaient la mise à flot des bateaux et hors-bords de l’Office national des transports (ONATRA) pour permettre à ces personnes d’atteindre en partant du Beach Ngobila (dans l’Ouest de la ville) vers Safari Beach ou le port de Kinkole (dans l’Est de la capitale). À leur grande surprise, les voyageurs ont découvert que les tarifs pour ce transport fluvial variaient entre 100 et 150 dollars. Ce qui a été perçu comme un plan de secours assez lucratif pour des personnes censées être considérées comme des sinistrés.

Dans la foulée de ces mesures, des Congolais ont également constaté que certains hors-bords tombaient régulièrement en panne. Le canot utilisé par le gouverneur de la ville de Kinshasa, Daniel Bumba, est tombé en panne, obligeant des riverains à descendre dans l’eau pour escorter l’épave et éviter qu’elle ne s’échoue à cause de la force des courants.

Une gouvernance décriée !

Si certains peuvent ranger ces faits dans l’ordre naturel des choses en évoquant une catastrophe naturelle, la main de l’homme congolais y est pour beaucoup dans ces désastres. Depuis 1960, soixante-cinq ans après l’indépendance, Kinshasa n’a qu’une seule voie pour se rendre à l’aéroport international de N’djili. Entre-temps, l’on a connu « Objectif 80 », « Plan Mobutu », « 5 Chantiers », la « Révolution de la modernité », « 100 jours », « Tshilejelu », « Kin Bopeto », « Kinshasa ezo bonga » sans jamais développer la ville de Kinshasa ou encore moins les autres villes du pays. En 2015, l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito alertait déjà dans une tribune sur des catastrophes majeures à Kinshasa à l’horizon 2025 si la gouvernance de la ville n’avait pas changé. Pourtant, rien de consistant n’a été fait depuis. La plupart des lits de rivières sont devenus des résidences privées, y compris des chemins de fer à Kinshasa. Certains habitants brandissent des titres délivrés par le ministère des Affaires foncières ou celui de l’Habitat. Ce qui démontre la complicité des agents de l’Etat dans les constructions anarchiques qui poussent à Kinshasa.

Le gouverneur de la ville de Kinshasa a accusé la population de construire de manière anarchique sur le lit de la rivière N’djili, oubliant que ces occupations des zones non aedificandi ont été favorisées par l’Etat congolais lui-même. Une faillite qui perdure depuis hier et se poursuit aujourd’hui. La baie de Ngaliema, déclarée zone non aedificandi depuis l’époque coloniale, a été envahie par des constructions, principalement érigées par des dignitaires des régimes actuels et passés. Ce qui renforce la montée des eaux du fleuve Congo.

Le pire est à craindre

Pendant que le gouvernement trouve des demi-mesures pour tenter de soulager des sinistrés, l’Agence nationale de météorologie et de télédétection par satellite (METTELSAT) estime que « le pire n’est pas encore passé » et appelle les autorités compétentes à prendre des dispositions nécessaires pour les populations résidant autour des différentes rivières. Des fortes pluies s’annoncent encore pour Kinshasa et Brazzaville. Ce qui risque de renforcer le chaos observé actuellement après l’épisode de vendredi et samedi derniers. En attendant, les sinistrés des ménages engloutis seront logés dans les installations du stade Tata Raphaël, utilisé pour les Jeux de la Francophonie en juillet-août 2023.

Heshima

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