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DÉFENSE NATIONALE Bemba, un colosse capable de venir à bout du M23 ?

De tous ceux qui ont exercé les vingt dernières années comme ministre de la Défense nationale en République démocratique du Congo, Jean-Pierre Bemba Gombo est l’un de ceux qui ont l’avantage de maitriser les enjeux sécuritaires de la partie Est de la République.

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P ersonnage éclectique, Bemba Gombo devrait, en vue de relever le défi sécuritaire immense de la réorganisation de l’armée qui l’attend, puiser dans l’expérience d’ancien chef rebelle qu’il traine derrière lui. Il existe donc des raisons fondées de croire dans les prouesses militaires cet originaire de l’ancien Equateur, considéré comme l’héritier politique de Mobutu. Il peut surement remettre de l’ordre au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), en commençant par le dénichement des infiltrés. Le fils de Bemba Saolona peut notamment bénéficier des conseils des éléments de l’ex-Forces armées zaïroises, du moins les survivants, pour stopper l’aventure du M23. 

Un homme de la situation

 Avec la connaissance du terrain et de l’agresseur qu’il a, il y a de fortes chances que JeanPierre Bemba arrive à toucher le point vulnérable du M23, car pour restaurer la paix à l’Est, particulièrement en Ituri et au Nord-Kivu, il a quelques leviers qu’il peut actionner. Il peut compter notamment sur son influence sur une partie de l’armée et sur sa réputation de tacticien, au-delà de ses réseaux régionaux.

 Plus de deux décennies passées, Bemba avait créé le Mouvement de Libération du Congo (MLC), avec son bras armé ‘’l’Armée de libération du Congo (ALC). A l’époque, le « Chairman » avait bénéficié du soutien de Yoweri Museveni qui lui avait envoyé des troupes ougandaises et des armes, lorsque le Rwanda et Laurent Désiré Kabila avaient brisé leur alliance, ce qui fait que Kigali et Kampala avaient envoyé des troupes en RDC pour combattre Kabila. A l’époque où il fut chef de guerre, Jean-Pierre Bemba avait été sollicité par Ange-Félix Patassé, président centrafricain, pour soutenir son régime contre un coup d’Etat, ce qui fera que le fondateur du MLC soit incarcéré pendant environ 10 ans pour crimes de guerre et crime contre l’humanité, avant d’être acquitté en 2018.

 Certaines sources affirment que grâce à son carnet d’adresses Bemba aurait bénéficié des financements venant du Libyen Mouammar Kadhafi. Du point de vue politique, pour avoir travaillé comme assistant personnel de Mobutu, au début des années 90, mais aussi comme Vice-président chargé des questions économiques du 30 juin à décembre 2006, pendant la période de la transition, Jean-Pierre Bemba ne vient pas apprendre à la tête du ministère de la Défense.

 En effet, il est une figure emblématique de la classe politique congolaise qui, en 2006, s’était disputé la présidentielle avec Joseph Kabila au second tour où il avait obtenu 42% du suffrage en étant en tête à Kinshasa, dans les deux Kasaï, au Kongo-central, dans le Bandundu et dans la province de l’Equateur. Ce ne sont pas les relations diplomatiques qui manquent à ce sénateur honoraire. Même en prison à La Haye, Bemba a su enrichir son carnet d’adresses. Pour preuve, en 2021, Laurent Gbagbo, ancien président de la Côte d’Ivoire, était venu à Kinshasa, juste pour participer au mariage de son fils, circonstance à laquelle le président Tshisekedi et l’exchef de l’Etat ivoirien s’étaient rencontrés.

Bon présage 

Heureuses coïncidences, au moment où il arrive à la tête du ministère de la Défense pour mettre en œuvre la nouvelle politique de défense, JeanPierre Bemba bénéficie de la main forte que certains pays partenaires tendent à la RDC. Kinshasa et Washington, à propos, envisagent de collaborer dans le domaine de la justice militaire et l’ambassadeur des Etats-Unis accrédité en RDC, Mme Lucy Tamlyn, a fait part au Chairman de l’appui que le gouvernement Biden envisage de donner en faveur de la RDC

. Dans la même logique, la Chine disponibilise 27 millions de dollars en soutien aux services de sécurité, dans le cadre du renforcement de la coopération militaire entre Pékin et Kinshasa. De même, la Russie est prête à appuyer la RDC dans la lutte contre les groupes armés dans la partie Est du pays. 

Là-dessus, le VPM Bemba a échangé, le 20 avril 2023, avec l’Ambassadeur de la Fédération de Russie en RDC, M. Alexey L. Sentebov, « … La Russie est prête à donner son aide à la RDC dans la lutte contre les groupes armés », a déclaré le diplomate russe, au sortir de l’audience qu’il lui a accordée.

A l’Assemblée nationale, entretemps, les députés nationaux ont adopté, le 19 avril 2023, le projet de loi portant création d’un corps de réservistes au sein de l’armée. Cette structure appelée « La Réserve armée de la défense (RAD) », est appelée à apporter un soutien temporaire à l’armée nationale. Elle sera notamment composée des militaires retraités et des ex-membres de différents services de sécurité.

Qui est donc JeanPierre Bemba ? 

Né en novembre 1962 à Bokada, au Sud-Ubangi, Jean-Pierre Bemba Gombo, 1,90 m, est le fils de l’homme d’affaires Jeannot Bemba Saolona, propriétaire de la Société commerciale et industrielle Bemba (Scibe). Intellectuel patenté et diplômé de l’Institut catholique des hautes études commerciales, le fils de l’ancien ‘’patron des patrons’’ en RDC est aussi un entrepreneur dans le domaine de la téléphonie mobile, du fret aérien, des médias.

 HESHIMA 

Politique

Présidentielle 2023 : l’opposition va-t-elle tenir face au pouvoir ?

A près de 6 mois de la tenue des élections en République démocratique du Congo, l’opposition recherche encore ses marques. Après la coalition de quatre opposants pour mener des actions communes, la question majeure reste à savoir si elle peut faire le poids face au régime.

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La République démocratique du Congo doit élire son président le 20 décembre 2023. L’actuel président Félix Tshisekedi est candidat à sa propre succession. Du côté de l’opposition, quatre candidats sont déclarés. Comment s’organise l’opposition en amont du scrutin ? Quatre opposants ont décidé, le 14 avril dernier, de s’unir « pour mener des actions communes en vue d’obtenir l’organisation dans les délais constitutionnels d’élections transparentes, impartiales, inclusives et apaisées. » Il s’agit de l’ex-candidat à la présidentielle de 2018 Martin Fayulu (EciDé, ou Engagement pour la citoyenneté et le développement), l’ex-gouverneur du Katanga Moïse Katumbi (Ensemble pour la République), l’ancien Premier ministre Augustin Matata (LGD, ou Leadership et gouvernance pour le développement) et le député national Delly Sesanga (Envol de la RDC). 

Cette opposition a mobilisé la rue, le 20 mai, à Kinshasa, pour montrer qu’elle est aussi vigilante, qu’elle va aussi occuper le terrain dans cette période préélectorale. Les quatre leaders pensent qu’ils ne sont pas d’accord avec ce qui est en train de se passer. « Ils essayent de montrer qu’ils ne vont pas accepter n’importe quelle posture électorale », a récemment expliqué Bob Kabamba, professeur des Sciences politiques à l’Université de liège qui suit de près la politique dans les Grands lacs.

Mais ce quatuor de l’opposition risque d’avoir du plomb dans l’aile et ne pas tenir tête au régime comme souhaité. Les derniers événements sur l’arrestation du bras droit de Moïse Katumbi (Salomon Kalonda) laissent entrevoir un éventuel anéantissement de ce candidat président de la République.        

Déjà après les perquisitions menées, jeudi 8 juin, par les renseignements militaires dans les résidences de Katumbi et Salomon Kalonda, son parti accuse Félix Tshisekedi « d’harcèlement politique » contre son président national, dans un communiqué le même jour. « Jusqu’au moment où nous faisons cette communication, personne n’a pu nous dire de quelle infraction Moïse Katumbi est présumé l’auteur », a déclaré Dieudonné Bolengetenge, secrétaire général du parti Ensemble pour la République. 

Ce dossier d’atteinte à la sureté de l’Etat dont est accusé ce proche de Katumbi et par ricochet Moïse lui-même risque de fragiliser la coalition de circonstance formée par ces quatre leaders de l’opposition. Reste à savoir comment le reste des personnalités de l’opposition vont se comporter, notamment Joseph Kabila qui mène une opposition silencieuse à Félix Tshisekedi. L’ancien Raïs aurait, selon le média Africa Intelligence, critiqué la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la Cour constitutionnelle, incapables à ses yeux d’organiser un scrutin crédible au mois de décembre 2023. Lui qui considère Félix Tshisekedi comme un « dictateur à vaincre » aurait saisi quelques capitales africaines pour évoquer la situation en RD. Congo.   

Une autre personnalité, un outsider qui peut bouger les lignes, c’est le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege. Mais l’homme a pris un peu de recul vis-à-vis des politiques depuis sa déclaration commune faite avec Martin Fayulu et Augustin Matata Ponyo sur la mauvaise gouvernance du pays. 

Du côté du régime par contre, Félix Tshisekedi, candidat déclaré à sa succession de longue date, envisage de briguer un deuxième mandat à la tête du pays. Le 29 avril, ses partisans se sont rassemblés au stade des Martyrs de Kinshasa pour la présentation de la coalition électorale du président sortant. Celle-ci, nommée « Union sacrée de la nation », rassemble la majorité mise en place par Tshisekedi en 2020, lorsqu’il a renversé la majorité constituée autour de son prédécesseur, Joseph Kabila, après deux ans de co-gestion du pouvoir par les deux hommes.

Heshima   

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Politique

Dossier Salomon Kalonda : le spectre se rapproche de Katumbi

Le conseiller politique de Moise Katumbi a été arrêté par l’état-major des renseignements militaires, ex-DEMIAP, depuis le 30 mai 2023. L’homme est accusé, entre autre, d’atteinte à la sureté de l’Etat. Seulement, son dossier se rapproche un peu plus de son mentor.

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Les maisons de Moise Katumbi à Kinshasa ainsi que de son conseiller politique, Salomon Idi Kalonda, à Lubumbashi, ont été perquisitionnées le jeudi 8 juin en l’absence de leurs propriétaires. Cette opération a été menée par des éléments de l’état-major des renseignements militaires. « Ils sont sortis les mains vides. Ils n’ont rien trouvé, ils ont fouillé de fond en comble… L’honnêteté nous pousse à dire qu’ils n’ont rien trouvé… », a déclaré à Top Congo FM l’un des communicateurs d’Ensemble pour la République, Francis Kalombo.                 

Pour la résidence de Moïse Katumbi située au quartier GB, à Kinshasa, les forces de l’ordre ont pris comme témoin une voisine de l’ancien gouverneur du Katanga afin de mener cette perquisition. Pour un activiste des droits de l’homme, cette opération est « amplement irrégulière » en l’absence du propriétaire du lieu ou de son mandataire spécial.          

« Les perquisitions que les agents de renseignements militaires conduisent actuellement dans les résidences de Moise Katumbi (à Kinshasa) et Salomon Idi Kalonda (à Lubumbashi) en absence de ces derniers et leurs mandataires spéciaux, sont amplement irrégulières », estime Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ).  

Arrêté sur le tarmac de l’aéroport international de N’djili, le 30 mai à Kinshasa, Salomon KalondaDella est toujours détenu par les services de renseignements militaires. D’après le lieutenant-colonel Kangoli Ngoli Patrick, conseiller juridique de l’état-major des renseignements militaires, le conseiller politique de Moïse Katumbi était porteur d’une arme à feu lors d’une manifestation de l’opposition. Il est également accusé d’être en relation avec le M23 et le commandement militaire rwandais. Dans un message sur Twitter, le 7 juin, Augustin Matata Ponyo a revendiqué l’arme attribuée « faussement » à Salomon Kalonda. Pour cet ancien Premier ministre passé à l’opposition, le « pistolet Jéricho » appartient à son garde du corps qui l’a perdu lors du sit-in du 25 mai organisé par l’opposition sur le Boulevard du 30 juin.   

Cette revendication n’a pas épargné le camp Katumbidont les résidences du leader et de son bras droit viennent d’être perquisitionnées. Les renseignements militaires visent-ils Moïse Katumbi dont Salomon Kalonda n’est qu’un homme à tout faire ? A l’approche des élections, plusieurs analyses se penchent vers l’hypothèse d’une arrestation « politique ». Car le spectre du dossier de Salomon Kalonda ne fait que monter vers son leader, Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle du 20 décembre 2023.     

Si pour ce processus électoral Moïse Katumbi a pu passer le cap de l’enrôlement, le chemin vers la présidentielle de décembre semble encore parsemer d’embuches.

Heshima

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Politique

Que reproche l’opposition à la Loi sur la répartition des sièges adoptée à l’Assemblée nationale ?

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Martin Fayulu, Delly Sesanga, Moïse Katumbi, Matata Ponyo, y compris Joseph Kabila n’accordent toujours pas de crédit au processus électoral en cours. Si la caravane électorale a suffisamment évolué avec la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le péché originel reproché par l’opposition reste d’actualité. Selon Africa Intelligence, ces dernières semaines, Joseph Kabila a dépêché une poignée d’émissaires dans plusieurs présidences africaines pour évoquer l’élection de 2023. L’ex Raïs continue de pointer du doigt la CENI de même que la Cour constitutionnelle, incapables, selon lui, d’organiser le scrutin et de garantir un processus équitable.    

Ce reproche d’ordre général, le reste de l’opposition le fait aussi. Mais au regard de l’évolution du processus électoral, Martin Fayulu et les autres opposants adaptent leurs revendications à l’avancée de ce processus électoral. En l’occurrence, la Loi sur la répartition des sièges votée par plus de trois cents députés ayant pris part à cette séance plénière du 5 juin. Bien avant ce vote, Fayulu avait prévenu les élus. L’ancien candidat à la présidentielle du 30 décembre 2018 a appelé l’Assemblée nationale à s’abstenir de voter ce projet de loi portant répartition des sièges par circonscription électorale pour les élections législatives et provinciales. 

« J’exhorte l’Assemblée nationale de la RDC à s’abstenir de voter la loi sur la répartition des sièges, basée sur un fichier fabriqué par M. Kadima. Les élections doivent se faire sur base d’un fichier fiable. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Il ne faut pas jouer avec le feu », avait lancé Martin Fayulu. Ce dernier reproche à cette loi d’être bâtie sur un fichier électoral non fiable. Le président de l’ECiDé pense que ce fichier doit être revu et audité par une institution internationale réputée avant son adoption par les députés nationaux.

Il en est de même pour les autres leaders de l’opposition qui exigent des correctifs pour adapter le processus aux exigences constitutionnelles et légales de transparence, d’impartialité, de liberté et d’inclusivité. Ce projet de loi adopté est actuellement au Sénat pour seconde lecture. Dans le même temps, du côté de la CENI, les choses s’accélèrent. Cette institution d’appui à la démocratie a lancé la formation des agents pour être affectés aux bureaux de réception et de traitement des candidatures. 

Heshima

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