LUTTE ANTIBLANCHIMENT DES CAPITAUX L’ACCOMPAGNEMENT DE L’UE
David Hotte a fait ressortir toute l’importance contenue dans l’accompagnement de la lutte contre la corruption à travers la lutte anti-blanchiment et le financement du terrorisme, que mène son organisation dans le cadre d’un partenariat RDC-Union européenne.
Dans son exposé, le directeur de Global Facility s’est, d’entrée de jeu, appesanti sur le rôle que joue l’Union européenne dans son soutien à la RDC dans l’implémentation de la bonne gouvernance. Il a expliqué à l’assistance que sa structure s’inscrit dans l’optique d’un projet mondial de la Commission européenne. La mise en œuvre de sa mission consiste en une assistance technique un peu partout dans le monde sur un thème bien précis pour éradiquer le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme Cette approche se conçoit d’après lui en aval d’un programme de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption.
En République démocratique du Congo, affirme-t-il, son équipe travaille avec les acteurs opérationnels depuis un an dans le cadre de leur projet, précisant qu’ils ne sont pas partis de zéro dans cette entreprise. « La lutte an-ti-blanchiment au Congo n’est pas une récente découverte. Cette situation n’a pas été mise en exergue lorsque le GAFI (Groupe d’action financière, Ndlr) avait listé le Congo. La lutte anti-blanchiment existait bien avant », a-t-il indiqué.
Sa connaissance du Congo qu’il fréquente depuis la fin des années 90 en est un témoignage comme le confirme ses propos ; « J’ai vu un peu comme cela a évolué. J’ai travaillé au Congo sous la casquette du FMI et puis j’ai travaillé pour les Nations-Unies et récemment à la Commission européenne. Ce qu’il faut savoir et c’est très important, à des degrés divers, la RDC a toujours été active dans ce combat ».
Ce que Global Facility fait en RDC
Expliquant en quoi se rapporte son travail, David Hotte a déclaré : « Le projet que je dirige aujourd’hui, apporte une assistance technique aux pays qui en font la demande. Pour ce faire, le pays doit introduire une requête à la délégation de l’UE territorialement compétente. Cette requête parvient jusqu’à Bruxelles. Une fois la requête validée, elle est transmise à mon projet afin d’initier une intervention ». Selon lui, tout ce qui tourne autour de la bonne gouvernance ou autour de la lutte anti-blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme est pris extrêmement au sérieux par la Commission de l’Union européenne. A ce jour, le projet est localisé dans 34 pays.
L’information livrée par le directeur de Global Facility renseigne que la demande d’assistance technique formulée par la RDC, bien avant d’être listée par le GAFI, avait abouti chez lui : « Cela a été décidé immédiatement dès que la RDC a émis sa requête d’assistance technique et nous sommes intervenus le plus tôt possible », a-t-il martelé avant de poursuivre : « La RDC représente l’un des pays les plus importants que nous comptons en Afrique centrale et en Afrique de manière générale ».
Rendant compte de l’évolution de ses interventions, David Hotte a fait état de sa participation à un comité d’assistance technique qui se réunit régulièrement dans la capitale congolaise et soutient que la note est très positive pour Kinshasa. « Dès la mise en place du comité d’assistance technique, nous rassemblions des acteurs publics autour de la table aux côtés de quelques-uns du secteur privé ainsi que ceux de la communauté internationale. Aujourd’hui, nous associons davantage ces différents acteurs en plus grand nombre. Cela veut dire que la communauté internationale est présente à Kinshasa », rappellet-il.
L’appui à la CENAREF
Spécifiquement, David Hotte a précisé que son organisation a fourni beaucoup d’assistance technique essentiellement à la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF) mais aussi à l’autorité qui s’occupe du recouvrement des avoirs. « Là aussi on va continuer à développer notre assistance technique avec le pays et ce sera plus important parce que l’accompagnement se passe bien. Je constate une évolution positive, il faut mettre les bouchées doubles, renforcer les dispositifs… », a-t-il renchéri. Félicitant le gouvernement congolais pour la lutte anti-blanchiment des capitaux, il a affirmé : « Je pense que le pays le fait très bien.
Nous disposons maintenant au Congo d’une législation et des décrets ainsi que des institutions ad hoc qui luttent contre le blanchiment des capitaux et qui renforcent la bonne gouvernance. Cela est très appréciable. Dans ce domaine, la détermination des dirigeants est à prendre en considération car l’aspect politique est très décisif. Quand on parle de la bonne gouvernance, s’il n’y a pas de volonté politique au sommet, je pense que cela ne peut pas fonctionner aux échelons inférieurs », a-t-il signalé avant d’arguer : « Au Congo nous sommes dans une bonne direction …nous allons continuer à travailler avec la RDC ».
Le problème des transferts des flux
Par ailleurs, a souligné David Hotte, il est crucial de prendre en compte la dimension privée des flux financiers, car c’est à travers ceux-ci que l’argent est envoyé et reçu au pays. « Dans votre pays, la RDC, vous avez des industries qui fonctionnent parfaitement avec des investissements provenant de l’extérieur et là aussi il ne faut pas que ces flux se tarissent ou se bloquent pour des raisons diverses et variées voire des raisons techniques liées à la lutte contre le blanchiment des capitaux », a-t-il relevé.
Pour le directeur de Global Facility, la fluidité des transferts de fonds s’avère essentiel. Il n’approuve toutefois pas le fait que de gens soient soupçonnés tout simplement parce qu’étant originaires d’un pays listé par le GAFI. « Mon expérience est que certains flux qui viennent de certains pays sont regardés bizarrement.
Dans ce pays, on a vu des comptes bancaires fermés parce que les gens étaient d’origine africaine ou congolaise, ou encore tout simplement des résidents des pays listés par le GAFI », a-t-il rapporté. En homme au profil multidisciplinaire, David Hotte maitrise la question des flux financiers. Avocat fiscaliste par le passé, officier de gendarmerie, fonctionnaire international au Fonds monétaire international (FMI) et aux Nations Unies, puis banquier, il n’a pas hésité de partager sa riche expérience. « J’étais directeur de la sécurité financière du groupe et des propriétaires de la BCI, deuxième groupe bancaire français, qui n’est pas présent en RDC, mais qui est de l’autre côté du fleuve », a-til expliqué.
Un travail dur et dangereux…
Pour clore ses propos, David Hotte a reconnu que le travail sur la bonne gouvernance n’est pas aisé : « C’est un travail qui est très dangereux. Les travaux sur la bonne gouvernance ne sont pas des choses faciles parce que ce sont des cas, des décisions qui sont dures pour soi-même, dures pour les gens avec lesquels on travaille, dures pour sa famille, mais il faut encore être très dur avec les gens qui interférent pour son application, sans aucune notion par rapport à sa nécessité ».
DÉVELOPPEMENT DE LA RDC LA PUISSANCE FINANCIÈRE DE LA DIASPORA
Autour du thème « la diaspora, facteur de développement », Junior Mbuyi a articulé son speech pour confirmer l’importance majeure de la diaspora dans le développement de leur pays d’origine.
Devant une assistance composée surtout d’étudiants congolais, son intervention s’est articulée autour de plusieurs points, à savoir la diaspora : cartographie mondiale et enjeux socio-économiques, les impacts macro et microéconomiques des flux financiers de la diaspora, le système bancaire comme enjeu national pour les flux financiers de la diaspora, et les grands défis pour la RDC et sa diaspora.
En guise d’entrée en matière, en définissant le mot diaspora, le CEO du Groupe JPG Consulting Partners a distingué les deux types de contribution dont les diasporas sont porteuses, à savoir d’une part, la contribution individuelle laquelle se matérialise par des transferts de fonds et d’autre part, la contribution collective concrétisée par le retour au pays d’origine, des investissements, la création de valeurs en tant qu’agent économique.
Ainsi, les fonds rapatriés dans le pays, a-t-il indiqué, exercent une influence positive sur le développement économique et les ressources provenant de la migration permettent d’atténuer la volatilité des revenus et la pression sur l’inflation dans les pays récepteurs. Aussi assurent-elles une stabilité de la consommation et des investissements en capital humain. Il existe, a-t-il indiqué, un lien évident entre le développement économique et le flux financier en provenance de l’extérieur.
L’apport financier de la diaspora en milliards de dollars
A l’aide des cartographies, l’expert international Junior Mbuyi a démontré la réelle puissance de la diaspora, en établissant une différence entre les diasporas, les unes étant plus structurées que les autres et ayant un grand impact, le cas de la Chine et de certains pays de l’Afrique de l’Ouest. En termes de statistiques, en 2021, sur un total de 78 milliards de dollars transférés vers l’Afrique, l’Egypte a occupé le haut de l’affiche avec un total de 33 milliards alors que la RDC a figuré à la 10ème position avec 1,3 milliard. D’après M. Junior Mbuyi, plus de 2 milliards de dollars ont été transférés vers la RDC en 2023 par la diaspora. Naguère, la RDC a figuré dans le top 10 des pays vers lesquels des transferts sont effectués chaque année.
Une diaspora croissante
A l’aide d’un diaporama, Junior Mbuyi a présenté le pourcentage publié par les Nations Unies, concernant la population née dans les pays étrangers en 2020 : 21,8% au Canada, 13% en Europe centrale, 8,1 % dans la Fédération de Russie, 0,1% en Chine, 0,4% en Inde, 32,30 % en Arabie Saoudite, 29,40 % en Suisse, 14,5% aux Etats-Unis.
Concernant les impacts macro et microéconomiques, M. Mbuyi cite l’influence positive sur le développement économique, le comportement contracyclique, la stabilité de la consommation et l’output contre la volatilité des prix, ainsi que la contribution au développement du secteur financier. Par ailleurs, a-t-il affirmé, cela constitue un soutien aux familles ainsi qu’aux investissements locaux et permet de diversifier les revenus.
Le bémol, a-t-il toutefois souligné, s’observe par les effets négatifs des flux financiers de la diaspora, entrainant entre autres la dépendance excessive à l’égard de ces transferts, sans compter le risque de déséquilibres macroéconomiques… Pour ce qui est du système bancaire comme enjeu national pour faciliter les flux financiers de la diaspora, l’expert Mbuyi a affirmé que cela devrait favoriser la création des banques nationales congolaises aux standards européens, ayant des bureaux de représentation à Paris, Bruxelles, New York… En outre, la création des BFI avec expertise sectorielle permettront une meilleure connaissance des clients.
C’est dans cette optique que Junior Mbuyi a fait valoir son expertise d’une vingtaine d’années passées dans les banques, les institutions financières et certains gouvernements dans tout ce qui est problématique réglementaire autour du risque. « On les accompagne sur les aspects méthodologiques, quantitatifs, organisationnels et opérationnels », a-t-il affirmé.
Les grands défis de la RDC et sa diaspora En conclusion, pour cet expert, le Congo et sa diaspora doivent relever plusieurs défis, à savoir améliorer le climat des affaires, mettre en place un dispositif d’aménagement fiscaux pour faciliter l’installation des entreprises, instituer une instance qui rapprocherait le gouvernement de la diaspora, élargir l’assemblée nationale par les mandats des députés congolais de l’étranger, tout en renforçant la coopération économique avec les diasporas, en favorisant notamment la création des entreprises au sein des ambassades.
REDEVABILITÉ DEVANT LA DIASPORA COMPRENDRE L’ENJEU DE LA CONFÉRENCE
Depuis trois ans, l’Inspection générale des finances (IGF) mène un combat acharné contre le détournement des finances publiques en République démocratique du Congo. Les résultats de cette lutte initiée par le président de la République, Félix Tshisekedi, devaient être vulgarisés auprès des Congolais vivant en dehors du pays. Explications.
La conférence-débat organisée du 26 au 27 octobre 2023 à l’Université Libre de Bruxelles, en Belgique, a permis à l’IGF d’éclairer les Congolais de la diaspora vivant en Europe sur le travail réalisé par son institution ainsi que ses retombées notamment dans le domaine de l’amélioration du climat des affaires.
L’objectif de ces assises, d’après les organisateurs, était de mettre en lumière les efforts déployés par l’IGF dans la lutte contre la corruption, en plus de démontrer le niveau d’implémentation de la bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques et les résultats obtenus.
Ayant pour thème « Les avancées de la lutte pour l’instauration de la bonne gouvernance publique en République démocratique du Congo », cette conférence qui a sensibilisé la diaspora sur la détermination à relever le pari de la bonne gouvernance au pays a connu la participation de l’orateur principal, Jules Alingete Key, inspecteur général des finances-chef de service de l’IGF.
Outre lui-même, d’autres panélistes s’y sont succédés dans leurs différentes interventions pertinentes. Il s’agit de Christian Ndongala, ambassadeur de la République démocratique du Congo en poste au Benelux (Belgique, Nederland et Luxembourg) ; Bertin Mampaka, sénateur belge ; Alex Lumpali, professeur en sciences économiques et gestion à l’Université de Namur (Belgique) ; Al Kitenge, stratège et expert en innovations économiques, David Hotte, chef d’équipe de l’EU Global Facility, Projet AML/CFT ainsi que Junior Mbuyi, expert financier international et CEO du groupe JPG Consulting Partners.
La République démocratique du Congo a en effet été confrontée à la mauvaise gouvernance, laquelle a eu un impact négatif considérable sur le développement du pays et partant sur le bien-être de la population. Fort heureusement, depuis maintenant plus de deux ans, l’Inspection générale des finances, service spécialisé d’audit supérieur relevant de la Présidence de la République, s’est montrée intraitable dans le combat des antivaleurs liées à la gestion des finances publiques et autres biens de l’Etat. Ce travail est mené de main de maître par l’inspecteur général des finances-chef de service, Jules Alingete, avec l’aide de ses différentes brigades à la tête desquelles sont placés des inspecteurs généraux des finances.
L’exercice réalisé en 3 ans par cette équipe nécessitait d’être vulgarisé auprès de la majorité des Congolais, singulièrement ceux de la diaspora dont l’éloignement physique avec la mère patrie constitue un facteur de déphasage par rapport à l’évolution de plusieurs réalités. Ainsi, la conférence-débat organisée à Bruxelles était particulièrement indiquée-un exercice de redevabilité qui se marie mieux à la ligne politique du président de la République mise en place dès le début de son mandat visant à échanger avec des Congolais partout où ils se trouvent. Cette conférence a aussi donné l’occasion aux membres de la diaspora congolaise d’Europe de s’exprimer, en donnant leurs avis et considérations au sujet de la gestion des finances publiques de leur pays d’origine.
Intérêts des assises
Avec l’engouement qui a suivi les exposés des panelistes, la conférence-débat était une grande opportunité de sensibilisation d’un large public sur ce qui a été fait par rapport à la lutte contre la mauvaise gestion des finances publiques et la corruption en RDC. Cette activité qui a suscité un intérêt particulier, a permis de mettre en exergue les résultats probants acquis par l’Inspection générale des finances dans sa lutte. Une tâche de gendarme financier largement saluée qui a occasionné l’augmentation du budget national, passant de 5 milliards de dollars en 2019 à plus de 16 milliards en 2023.
Ces assises ont permis aussi de présenter les actions et les stratégies instaurées par l’Inspection générale des finances ; de partager les expériences réussies et les leçons apprises pour servir de référence à d’autres pays et institutions qui cherchent à améliorer la gestion de leurs finances publiques ; d’encourager la collaboration entre les acteurs nationaux et internationaux, y compris les membres de la diaspora. Cette activité, a eu aussi le mérite de permettre au public de la diaspora de poser toutes les questions possibles au patron de l’IGF sur la gestion des finances du pays.
Publics cibles et thématiques
Cette conférence de deux jours a ciblé plusieurs acteurs, principalement des Congolais de la diaspora ; des officiels congolais avec à leur tête l’ambassadeur de la RDC en poste à Bruxelles, des responsables de la gestion des finances publiques, des investissements et de l’amélioration du climat des affaires, en ce compris des acteurs de la société civile engagés dans la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance. Elle visait aussi des experts en finances publiques, des universitaires et des chercheurs travaillant sur les questions liées à la gestion des finances, mais aussi des potentiels investisseurs.
Quant aux thématiques exploitées, la conférence a eu à débattre des stratégies et des actions instituées par l’Inspection générale des finances pour lutter contre la corruption et promouvoir la transparence dans la gestion des finances publiques, relever les défis spécifiques auxquels fait face la RDC dans la gestion des finances ainsi que les approches pour les surmonter. Il convient également de citer celles se rapportant aux bonnes pratiques en matière de contrôle financier, de détection de la corruption et de prévention des malversations, aux perspectives et aux recommandations pour renforcer l’assainissement des finances publiques en RDC, sans oublier des thèmes comme l’accompagnement de l’Union européenne dans la lutte contre la corruption en RDC ainsi que des sujets qui touchent à l’apport de la diaspora congolaise à son pays d’origine.
Matonge et Château Rouge, le cordon ombilical des Congolais en Europe
Quel est ce véritable « muana Kin » (ressortissant de Kinshasa) qui ferait le déplacement de Paris sans passer par Château Rouge ou Bruxelles sans fréquenter Matonge ?A l’instar de toutes les grandes métropoles d’Europe, Paris comme Bruxelles comptent différents quartiers qui se sont construits et reconstruits autour des activités commerciales en lien avec l’immigration. Situés l’un à Paris et l’autre à Bruxelles. Au cœur de la Goutte d’Or, dans le 18ème arrondissement, Château Rouge ainsi que Matonge sont souvent appréhendés comme des quartiers africains.
Ne soyez pas étonnés si une vendeuse de la rue « Dejean », cette rue prise d’assaut par les vendeurs à la sauvette, vous propose de jeter un coup d’œil sur ses safous, et ses mbinzo (chenilles). Installées au milieu de la rue, devant des échoppes éphémères en carton qui peuvent être remballées si la police pointe le bout de son nez. Dans l’autre bout de la rue, des femmes proposent aux clientes leurs produits éclaircissants lesquels sont adulés par les Congolaises de la diaspora. « Caro Light yango oyo maman » (voici Caro Light maman) vous hurlent-elles à l’oreille en vous attrapant par le bras. De nombreux magasins exotiques ne désemplissent pas. Ici, il y a de la foule tous les jours de la semaine. Les sans papiers se mêlent aux sans-abris. Les marchands ambulants, toujours sur le qui-vive pour éviter les policiers, tentent de refourguer leurs marchandises à des clients pressés. Les ressortissants africains servent des plats du pays tandis que les vendeurs des wax et des bazins déroulent leurs étoffes sous les yeux des femmes venues faire leurs emplettes dans le quartier.
La sapologie au rendezvous !
On y retrouve les “Bakolo”, les anciens qui se sont installés dans la capitale française il y a plus de 20 ans et les tenants de la « sapologie ». A Paris, le rendez-vous du chic et du glamour a une adresse.
Tous les sapeurs se rendent à la boutique « Connivence » rue Panama. Son patron « The Bachelor » de son vrai nom Jocelyn Armel, est un coach de la sapologie.
Matongé, des airs de Kinshasa !
Matonge, du nom d’un quartier de Kinshasa (capitale de la RDC) est constitué de quelques rues autour de la chaussée de Wavre, des institutions européennes et du très chic quartier Toison d’Or. C’est là, au centre de la capitale de l’Union européenne, que depuis les années 50, se retrouvent des Africains de la diaspora, essentiellement Congolais dans des boutiques de wax, restaurants et des salons de coiffure.
Bref, ce quartier multiculturel est le lieu des rendez-vous des Africains en Belgique.
Tout comme à Kinshasa, vous y trouverez d’innombrables salons de coiffure, boutiques de perruques, boutiques de produits cosmétiques, bijouteries et magasins avec des tissus de wax colorés, des fruits et des légumes africains,… C’est la galerie Ixelles qui constitue le cœur de Matonge.
Deux adresses à retenir si l’on veut déguster les spécialités congolaises. Primo Inzia, saveurs d’Afrique créée en 1976 au n°37 de la rue de la Paix, 1050 Ixelles. Cette enseigne est une institution de la gastronomie congolaise, et a une petite-soeur à Kinshasa au numéro 6, avenue Cadeco, dans la commune de la Gombe. Comme menu, sont proposés le poulet à la moambe, le poisson en papillote, filets de malangwa, bœuf boucané et sauce tomate, ailes de poulet sautées et l’inévitable viande de chèvre grillée (le ntaba). Sur commande, Inzia peut servir des aliments plus déroutants, mais typiques : chenilles, criquets,… Des soirées musicales, des expositions de peinture ou de lecture des textes africains sont également proposées. Secundo, Le Tarmac au n° 79 Chaussée de Wavre, 1050 Ixelles.
Ce restaurant tout en longueur décoré de peintures congolaises qui célèbrent l’indépendance et des photos des villages indigènes des temps coloniaux, est l’un de nouveaux QG de la diaspora africaine à Bruxelles. Ici, les soirées peuvent se terminer à l’aube. Chenilles, sauterelles, termites, fourmis rouges pouvant être assaisonnées de citron et de piment. Ces deux quartiers se présentent comme un véritable cordon ombilical pour les Congolais ayant opté pour l’Hexagone et le Royaume de Belgique, comme dit-on des yeux, près du cœur. Tant que le sensoriel par l’entremise des papilles, du vestimentaire et du commérage reste aux goûts de la RDC, ces Congolais européanisés sont partis sans réellement partir.