Nous rejoindre

Nation

Menace de grève : le gouvernement ne tient pas toujours parole vis-à-vis des enseignants

Published

on

Malgré l’augmentation significative des budgets depuis quelques années, le gouvernement peine encore à honorer ses engagements envers les enseignants. Les professeurs d’université annoncent une « grève sèche et générale » dès le 9 décembre 2024 dans l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur en République Démocratique du Congo (RDC). Ces hommes et femmes de science revendiquent l’amélioration de leurs conditions socio-professionnelles.

Le gouvernement congolais avait pris une série d’engagements aussi bien avec les enseignants de l’éducation nationale qu’avec les professeurs d’université pour l’amélioration de leurs conditions socio-professionnelles. Concernant les professeurs d’université, le gouvernement avait promis l’apurement de 50 % du barème signé à Bibwa I, dès le mois d’octobre 2024, pour la récupération du pouvoir d’achat érodé par l’inflation monétaire ; le paiement d’une prime de recherche aux corps académique et scientifique ; la mécanisation progressive des professeurs non payés ainsi que la correction des grades. Le gouvernement s’était aussi engagé à compenser le manque à gagner des professeurs par l’octroi de véhicules.

Deux mois après l’expiration du délai, ces professeurs ne voient aucun engagement honoré. Il en est de même pour les enseignants de l’école nationale. Au moment de concrétiser les promesses, la Première ministre, Judith Suminwa, avait recommandé le « patriotisme » aux enseignants de l’éducation nationale. Quant aux engagements pris à Bibwa I, dans la banlieue Est de Kinshasa, où des négociations avec le banc syndical des professeurs avaient eu lieu, un silence radio persiste depuis le dépassement du délai desdits engagements.

Le gouvernement tenu responsable des conséquences

Le Réseau des associations des professeurs des universités et instituts supérieurs du Congo (RAPUICO) a déclaré que le gouvernement sera tenu « responsable » des conséquences qui découleront de ce mouvement de grève sèche et générale. Dans une déclaration faite le 27 novembre, cette structure justifie cette manifestation par le non-respect des accords de Bibwa. « Le RAPUICO constate avec regret que rien de concret n’a été fait durant cette période [de préavis] concernant le démarrage de la Commission Permanente de Suivi et des autres engagements pris à la Commission Paritaire II dans le cadre de l’addendum au Protocole d’Accord de Bibwa/Nsele I », peut-on lire dans le communiqué de cette structure. Ces professeurs disent avoir largement observé le délai légal avec « patience et patriotisme ». Mais le gouvernement n’a même pas cligné l’œil pour répondre à leurs désidératas.

Où va l’argent de l’État ?

Malgré l’augmentation des budgets ces six dernières années, le gouvernement peine toujours à répondre aux revendications des enseignants. Avec un budget de plus de 16 milliards de dollars l’année dernière, l’exécutif national n’a pas réussi à répondre aux revendications socio-professionnelles des enseignants, tant au niveau primaire et secondaire qu’au niveau supérieur. La grande question qui taraude l’esprit de nombreux Congolais est celle de savoir où passe l’argent de l’État ? L’augmentation tant vantée des recettes publiques n’influe toujours pas sur la vie des Congolais. Le budget 2024 a même été revu à la hausse dans la loi de finances rectificative présentée mi-octobre par le ministre d’État au Budget, Aimé Boji. Ce budget a augmenté de 21 % par rapport à la loi de finances initiale, se chiffrant désormais à plus de 17 milliards de dollars.

Cependant, aucun secteur de la vie nationale n’a ressenti cette hausse du budget, ni dans les infrastructures routières, ni dans les dépenses sociales. Lors de la défense de la loi de reddition des comptes 2023 au Sénat, le ministre des Finances, Doudou Fwamba, s’est défendu en indiquant que la loi de finances de l’exercice 2023 a, pour sa part, été exécutée dans un contexte marqué notamment par la poursuite de la guerre d’agression dans l’Est de la RDC, la mise en œuvre de différents programmes de développement, entre autres, le Programme de développement local des 145 territoires (PDL-145 T), la gratuité de l’enseignement de base, et la couverture santé universelle avec ses corolaires, dont la gratuité de la maternité.

L’exécutif loue des avancées « notables »

Il y a plus d’un mois, le gouvernement s’était défendu concernant les critiques sur son incapacité à prendre en charge correctement les enseignants de l’éducation nationale. Pendant que ces professionnels de la craie étaient encore en grève générale en septembre dernier, le gouvernement Suminwa avait estimé que ce mouvement était déclenché en dehors des procédures habituelles et semblait ignorer les avancées « notables » enregistrées dans le secteur, notamment l’augmentation du taux d’exécution des engagements des accords de Bibwa. Ce taux, selon la Première ministre, est passé de 29 à 70 %, reflétant ainsi les efforts significatifs de l’exécutif national dans la mise en œuvre desdits accords. Selon Judith Suminwa, des mesures ont été prises pour améliorer les conditions socio-professionnelles des enseignants, notamment le paiement progressif des arriérés de primes et l’augmentation de leur enveloppe salariale.

Heshima

Continue Reading

Nation

Guerre dans l’Est de la RDC : le Rwanda s’isole après un rapport accablant de l’ONU

Published

on

Le nouveau rapport du groupe d’experts des Nations unies sur la situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC) épingle à nouveau le Rwanda pour sa présence militaire illégale dans l’Est du pays ainsi que le pillage des ressources naturelles. La ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, parle d’un début d’isolement diplomatique de Kigali. Le porte-parole de l’armée congolaise, de son côté, appelle les Congolais à soutenir le président de la République qui veut, selon lui, mettre fin à la « carrière terroriste » du chef de l’Etat rwandais, Paul Kagame.

Dans un briefing presse organisé, le 09 janvier 2025 à Kinshasa, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, celui des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le général Sylvain Ekenge, ainsi que la ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères, ont fait le point de la situation sécuritaire dans l’Est du pays. Sur le plan diplomatique, la ministre Thérèse Kayikwamba Wagner a évoqué les efforts consentis aux côtés du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, pour convaincre la communauté internationale à prendre des sanctions contre le Rwanda. Selon elle, l’absence du président rwandais, Paul Kagame, le 15 décembre dernier à Luanda, a renforcé l’isolement diplomatique de Kigali. Pour la première fois, note la ministre, la Grande-Bretagne, fidèle alliée du régime rwandais, a condamné la violation de l’intégrité territoriale de la RDC par le Rwanda.

La patronne de la diplomatie congolaise a aussi commenté le rapport du groupe d’experts de l’ONU publié le 9 janvier 2025. Elle a rappelé que ce rapport démontre qu’environ 150 tonnes de coltan ont été exportés frauduleusement vers le Rwanda. Dans la mine de Rubaya, plus de 10.000 personnes travaillent pour l’extraction artisanale des minerais sous une administration imposée par la coalition de l’armée rwandaise et le M23. Cette coalition prélève des taxes allant de 7 dollars par kilogramme de coltan, générant ainsi au moins 800.000 dollars par mois. Un pillage des ressources de la RDC que condamne la ministre. D’après Thérèse Kayikwamba, le régime de Kigali a démontré que le Rwanda est un « Etat voyou ». Même l’Angola, pays censé être au milieu du village pour son rôle de médiateur, a condamné l’occupation de Masisi-centre par l’armée rwandaise et le M23.

De son côté, le porte-parole militaire, le général Sylvain Ekenge, assure que les FARDC travaillent afin de récupérer l’ensemble des territoires occupés. « Les FARDC ont bien évolué et occupent la totalité de la cité de Ngungu, l’ensemble des positions environnantes. Du côté de Masisi, les combats continuent. Sur l’axe Sake, elles ont réussi à déloger les terroristes sur leurs positions de hauteur de cette cité », a-t-il rapporté. Ce porte-parole militaire a appelé les Congolais à soutenir le « commandant suprême » de l’armée, Félix Tshisekedi, qui, selon lui, est déterminé à mettre fin à « la carrière terroriste » du président rwandais, Paul Kagame. 

Une guerre hautement technologique

Brouillage des signaux GPS, installation des systèmes de défense anti-aérienne, présence militaire d’environ 4000 hommes rwandais sur le sol congolais, le Rwanda mène une guerre hautement technologique dans l’Est de la RDC. D’après le rapport du groupe d’experts de l’ONU, ces systèmes de brouillage et de « spoofing » des signaux GPS, opérant depuis des positions stratégiques au Rwanda, perturbent les vols civils, humanitaires et onusiens dans l’Est de la RDC. Ces perturbations ne permettent pas non plus aux FARDC d’utiliser des avions de chasse, des drones militaires ou civils contre l’ennemi.   

Le 29 octobre 2024, note le rapport, un drone de surveillance de la MONUSCO a perdu le contact en survolant une zone de combat active à Mpeti, dans le territoire de Walikale. Ce drone avait été brouillé par une attaque GPS, avant de s’écraser près de Kikuvo, à 15 kilomètres de Kirumba. Cet incident est intervenu après que la coalition AFC-M23 a exigé que la MONUSCO cesse d’utiliser ses drones de reconnaissance.

D’après la localisation fournie par le rapport de l’ONU, deux systèmes de brouillage ont été installés au Rwanda. L’un sur une colline à Gisenyi, à moins de trois kilomètres de la frontière congolaise, et l’autre, à 500 mètres de l’aéroport de Kamembe, à l’Est de Bukavu. Un troisième système a été repéré à Kanyabayonga, une commune rurale de Lubero, au Nord-Kivu, peu après que cette entité a été capturée par le M23 et les Forces de défense rwandaises (RDF).

Nangaa tente une alliance avec les ADF

Le rapport note aussi les accointances de l’AFC-M23 dirigée politiquement par Corneille Nangaa avec les terroristes des ADF. L’AFC-M23 a sollicité du leader des terroristes ADF, Moussa Baluku, la signature d’un pacte de non-agression dans les zones occupées par les ADF, notamment à Lubero. Mais le leader de ce mouvement d’origine ougandaise l’aurait rejeté, préférant continuer de s’attaquer aux civils qu’il considère comme des « infidèles ». L’AFC-M23 a aussi étendu ses tentacules au Sud-Kivu, où elle a formé une alliance avec les groupes rebelles d’obédience tutsie, à savoir le Twirwaneho et le RED Tabara. En Ituri, l’alliance a été faite également avec un autre groupe armé tutsi, le Zaïre. Thomas Lubanga, ancien seigneur de guerre, condamné par la CPI, a pris le règne de ce groupe dont les combattants sont entrainés par des instructeurs rwandais et ougandais dans certains villages de l’Ituri.             

L’Ouganda aussi épinglé

Depuis bien longtemps, l’Ouganda ne jouait pas franc-jeu avec la RDC malgré la coopération militaire et économique en cours entre les deux pays. Le rapport du groupe d’experts de l’ONU vient de le démontrer une fois de plus. Dans leur coopération militaire avec les FARDC pour traquer les terroristes ADF, révèle le rapport, l’armée ougandaise, UPDF, a mené des opérations aériennes « sans en informer les FARDC. Elle a parfois étendu ses opérations au-delà des zones désignées [de commun accord], causant des tensions avec les FARDC ». De plus, « les UPDF ont souvent envoyé en Ouganda d’anciens otages et détenus des ADF sans communiquer rapidement les informations, ce qui a compliqué les processus de renseignement et les procédures judiciaires en République démocratique du Congo », souligne ce document. En dehors de ces activités avec l’armée congolaise, l’Ouganda continue de soutenir les positions de Kigali dans ce conflit au sujet du M23.  

Heshima

Continue Reading

Nation

RDC : Tshisekedi annule son voyage au Venezuela, l’armée reprend du terrain à Masisi

Published

on

En République démocratique du Congo (RDC), le président de la République, Félix Tshisekedi, a annulé la suite de son agenda qui prévoyait des visites successives à Conakry, capitale de la Guinée, puis en Amérique latine, précisément à Caracas, au Venezuela. Le chef de l’Etat a présidé, le 8 janvier à Kinshasa, une réunion du Conseil supérieur de la défense avec les nouvelles autorités de l’armée.

Son voyage effectué, dimanche matin, à Doha, au Qatar, pendant que le M23 – appuyé le Rwanda – s’était emparé la veille du centre administratif de Masisi, dans le Nord-Kivu, a été mal vu par une partie de l’opinion congolaise. Félix Tshisekedi semble avoir compris le message : une partie de sa tournée a été annulée. La Présidence a évoqué un « problème d’agenda ». Mais d’autres sources notent que le chef de l’Etat voudrait suivre la situation sécuritaire du pays. Une réunion du Conseil supérieur de la défense s’est tenue avec le nouveau chef d’état-major général des FARDC, Jules Banza Mwilambwe, mais aussi avec d’autres responsables militaires.        

L’armée reprend du terrain

Après quatre jours d’occupation de Masisi-centre par les rebelles du M23, appuyés par le Rwanda, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont réussi à récupérer, mercredi 8 janvier 2025, ce centre administratif du territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu. Une opération de ratissage s’est poursuivi, le même jour, vers les localités environnantes, notamment Mashaki et Ngungu. « Je confirme la reprise de la grande agglomération de Masisi-centre, mais aussi de la localité de Lushebere et de Mashaki par les FARDC et les Wazalendo, une chose que nous soutenons. », a déclaré le député Alexis Bahunga, élu du territoire de Masisi. Ce centre administratif du territoire de Masisi était occupé depuis le 4 janvier par les rebelles du M23.

Une impasse diplomatique

Depuis novembre 2021, cette rébellion s’est emparée de vastes pans de territoire dans l’Est de la RDC. Progressivement, ce mouvement occupe actuellement plus de 40% de la superficie de la province du Nord-Kivu. Fin décembre, le M23 a continué de gagner du terrain dans la partie nord du Nord-Kivu, parvenant à une cinquantaine de kilomètres de Lubero, chef-lieu du territoire, et à une centaine de kilomètres de la ville de Butembo, important carrefour commercial de la région.

Depuis le 15 décembre, à Luanda, les négociations sont entrées dans une impasse après l’échec de la signature d’un accord de paix entre Kinshasa et Kigali. En effet, ce document « pour le rétablissement de la paix et de la stabilité dans l’est de la RD Congo » concocté par Joao Lourenço, président angolais et facilitateur du dialogue entre Kinshasa et Kigali, devait être mis sur la table, mais les deux parties n’ont pas réussi à s’accorder sur les termes, aboutissant ainsi à l’annulation en dernière minute du sommet tripartite. Le président rwandais, Paul Kagame, ne s’était même pas présenté à Luanda, sa délégation exigeait en amont que Kinshasa accepte un dialogue direct avec les rebelles du M23. Une exigence rejetée par la délégation congolaise.

Heshima

Continue Reading

Nation

Joseph Kabila, le nouveau chef de file du front contre Tshisekedi ?

Published

on

L’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, est revenu sur le devant de la scène politique. En décembre, l’homme a enchainé une série d’entretiens, en Ethiopie, avec divers hommes politiques congolais. En ligne de mire : créer une alliance pour contrer ce qu’il qualifie de « dictature » sous le régime de Félix Tshisekedi, notamment en empêchant un éventuel changement de la Constitution. Mais comment Joseph kabila compte-t-il s’y prendre ? Quelles sont ses véritables intentions ? Décryptage.

Un retour remarqué

Après avoir disparu des radars politiques, Joseph Kabila est revenu dans le jeu. Mi-décembre, il s’est entretenu avec l’ancien député national, Claudel Lubaya, à Addis-Abeba, capitale éthiopienne. Dans un communiqué rendu public, le 6 janvier 2025, l’ancien élu de la ville de Kananga note que Joseph Kabila et d’autres forces politiques de l’opposition s’unissent pour défendre la Constitution. « Nous nous sommes résolus à unir nos efforts et à rassembler les forces vives de la nation afin de défendre le pacte républicain et sauvegarder ainsi les acquis de notre jeune démocratie », a-t-il affirmé.

Quelles sont les intentions de Kabila ?   

Connu pour son caractère effacé et taiseux, Joseph Kabila est peu susceptible de conduire des manifestations dans les rues de Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani ou Goma pour infléchir la position de Félix Tshisekedi au sujet du changement ou de la révision de la loi fondamentale. Alors quelles stratégies pour défendre ce pacte républicain ?

Accusé par son successeur d’être impliqué dans la rébellion dirigée par l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, Joseph Kabila n’a jamais répondu à ces accusations. Pourtant, un élément intrigue certains proches du pouvoir à Kinshasa. Joseph Kabila et Claudel Lubaya figuraient parmi les personnes citées comme soutien politique de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) de Corneille Nangaa. La rencontre d’Addis-Abeba serait-elle un complot contre la République ? Non, répondent certains proches de l’ex-Raïs. D’ailleurs, Ferdinand Kambere, Secrétaire permanent adjoint du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), n’a pas hésité de se lancer dans un parallélisme avec l’opposition d’avant 2018 dont l’UDPS. « Ils se sont rencontrés à l’île de Gorée, à Genval, à Bruxelles, Genève, c’était quoi ? [Ils sont sortis de là] avec leurs candidats [à la présidentielle]. Quelqu’un les a-t-il empêchés ? », s’est-il interrogé. Pour lui, le pouvoir en place devrait avoir honte d’accuser l’opposition de comploter contre la République.          

Imposer un dialogue à Tshisekedi

Lors de la rencontre entre Joseph Kabila et l’opposant Moise Katumbi, toujours à Addis-Abeba, les deux hommes ont appelé toutes les forces politiques et sociales du pays à « unir leurs efforts contre la dictature » instaurée par Félix Tshisekedi. Cette coalition de l’opposition se veut sans exclusive. Mais quelle pourrait être la finalité d’un tel rassemblement ? Certains membres de l’opposition parlent d’une pression pour imposer un dialogue à Félix Tshisekedi. D’autres, comme Olivier Kamitatu, un proche de l’opposant Moïse Katumbi, évoquent plutôt des actions visiblement pour infléchir la position du régime par rapport à la dictature ou à la volonté de vouloir changer la Constitution. « [Kabila et Katumbi] vont se revoir pour établir des actions concrètes. Cette fois, place à l’action », a-t-il promis.

Pourtant, Joseph Kabila lui-même ne semble pas croire en l’efficacité d’un dialogue, surtout après la rupture et l’échec de la coalition FCC-CACH. L’homme avait estimé que Felix Tshisekedi n’avait pas respecté les engagements pris dans le cadre de cette alliance, renforçant ainsi ses réticences à tout nouvel engagement politique avec son successeur.     

L’ironie de l’article 64 

Lors de son second et dernier mandat à la tête de la RDC, Joseph Kabila avait été constamment menacé par l’application de l’article 64 de la Constitution. L’opposition de l’époque l’utilisait pour dénoncer la confiscation du pouvoir par le régime Kabila après la fin du délai constitutionnel de son dernier mandant en 2016.Ironie du sort, l’ancien président évoque aujourd’hui la même disposition pour s’opposer à Félix Tshisekedi. Mais comment compte-t-il faire appliquer une telle disposition alors qu’il n’a jamais mobilisé la masse en RDC ? Le même article 64 qui stipule que « tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la Constitution » empêche en même temps le renversement d’un « régime constitutionnel ». Ce qui laisse penser que Joseph Kabila ne peut pas soutenir la Constitution et en même temps s’appuyer sur une rébellion pour déstabiliser le « pouvoir constitutionnel » de Félix Tshisekedi.

D’ailleurs, au sujet de la rébellion du M23, Joseph Kabila et Claudel Lubaya ont critiqué la gestion de cette crise sécuritaire. Une gestion qui, selon eux, manque de lisibilité et d’efficacité. Pour eux, « les choix et décisions hasardeux, les tâtonnements et les essai-erreurs sont à la base de l’impasse actuelle » entre Kinshasa et Kigali.

Heshima

Continue Reading

NOUS SOMMES AUSSI SUR FACEBOOK

Trending

You cannot copy content of this page

WeCreativez WhatsApp Support
Notre rédaction est là pour répondre à toutes vos préoccupations. N'hésitez pas !
👋Bonjour, comment puis-je vous aider ?