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Joseph Kabila, le nouveau chef de file du front contre Tshisekedi ?

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L’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, est revenu sur le devant de la scène politique. En décembre, l’homme a enchainé une série d’entretiens, en Ethiopie, avec divers hommes politiques congolais. En ligne de mire : créer une alliance pour contrer ce qu’il qualifie de « dictature » sous le régime de Félix Tshisekedi, notamment en empêchant un éventuel changement de la Constitution. Mais comment Joseph kabila compte-t-il s’y prendre ? Quelles sont ses véritables intentions ? Décryptage.

Un retour remarqué

Après avoir disparu des radars politiques, Joseph Kabila est revenu dans le jeu. Mi-décembre, il s’est entretenu avec l’ancien député national, Claudel Lubaya, à Addis-Abeba, capitale éthiopienne. Dans un communiqué rendu public, le 6 janvier 2025, l’ancien élu de la ville de Kananga note que Joseph Kabila et d’autres forces politiques de l’opposition s’unissent pour défendre la Constitution. « Nous nous sommes résolus à unir nos efforts et à rassembler les forces vives de la nation afin de défendre le pacte républicain et sauvegarder ainsi les acquis de notre jeune démocratie », a-t-il affirmé.

Quelles sont les intentions de Kabila ?   

Connu pour son caractère effacé et taiseux, Joseph Kabila est peu susceptible de conduire des manifestations dans les rues de Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani ou Goma pour infléchir la position de Félix Tshisekedi au sujet du changement ou de la révision de la loi fondamentale. Alors quelles stratégies pour défendre ce pacte républicain ?

Accusé par son successeur d’être impliqué dans la rébellion dirigée par l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, Joseph Kabila n’a jamais répondu à ces accusations. Pourtant, un élément intrigue certains proches du pouvoir à Kinshasa. Joseph Kabila et Claudel Lubaya figuraient parmi les personnes citées comme soutien politique de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) de Corneille Nangaa. La rencontre d’Addis-Abeba serait-elle un complot contre la République ? Non, répondent certains proches de l’ex-Raïs. D’ailleurs, Ferdinand Kambere, Secrétaire permanent adjoint du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), n’a pas hésité de se lancer dans un parallélisme avec l’opposition d’avant 2018 dont l’UDPS. « Ils se sont rencontrés à l’île de Gorée, à Genval, à Bruxelles, Genève, c’était quoi ? [Ils sont sortis de là] avec leurs candidats [à la présidentielle]. Quelqu’un les a-t-il empêchés ? », s’est-il interrogé. Pour lui, le pouvoir en place devrait avoir honte d’accuser l’opposition de comploter contre la République.          

Imposer un dialogue à Tshisekedi

Lors de la rencontre entre Joseph Kabila et l’opposant Moise Katumbi, toujours à Addis-Abeba, les deux hommes ont appelé toutes les forces politiques et sociales du pays à « unir leurs efforts contre la dictature » instaurée par Félix Tshisekedi. Cette coalition de l’opposition se veut sans exclusive. Mais quelle pourrait être la finalité d’un tel rassemblement ? Certains membres de l’opposition parlent d’une pression pour imposer un dialogue à Félix Tshisekedi. D’autres, comme Olivier Kamitatu, un proche de l’opposant Moïse Katumbi, évoquent plutôt des actions visiblement pour infléchir la position du régime par rapport à la dictature ou à la volonté de vouloir changer la Constitution. « [Kabila et Katumbi] vont se revoir pour établir des actions concrètes. Cette fois, place à l’action », a-t-il promis.

Pourtant, Joseph Kabila lui-même ne semble pas croire en l’efficacité d’un dialogue, surtout après la rupture et l’échec de la coalition FCC-CACH. L’homme avait estimé que Felix Tshisekedi n’avait pas respecté les engagements pris dans le cadre de cette alliance, renforçant ainsi ses réticences à tout nouvel engagement politique avec son successeur.     

L’ironie de l’article 64 

Lors de son second et dernier mandat à la tête de la RDC, Joseph Kabila avait été constamment menacé par l’application de l’article 64 de la Constitution. L’opposition de l’époque l’utilisait pour dénoncer la confiscation du pouvoir par le régime Kabila après la fin du délai constitutionnel de son dernier mandant en 2016.Ironie du sort, l’ancien président évoque aujourd’hui la même disposition pour s’opposer à Félix Tshisekedi. Mais comment compte-t-il faire appliquer une telle disposition alors qu’il n’a jamais mobilisé la masse en RDC ? Le même article 64 qui stipule que « tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la Constitution » empêche en même temps le renversement d’un « régime constitutionnel ». Ce qui laisse penser que Joseph Kabila ne peut pas soutenir la Constitution et en même temps s’appuyer sur une rébellion pour déstabiliser le « pouvoir constitutionnel » de Félix Tshisekedi.

D’ailleurs, au sujet de la rébellion du M23, Joseph Kabila et Claudel Lubaya ont critiqué la gestion de cette crise sécuritaire. Une gestion qui, selon eux, manque de lisibilité et d’efficacité. Pour eux, « les choix et décisions hasardeux, les tâtonnements et les essai-erreurs sont à la base de l’impasse actuelle » entre Kinshasa et Kigali.

Heshima

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Dialogue avec le M23 : le plus difficile commence à Luanda

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En tant que médiateur dans le conflit entre le gouvernement congolais et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), l’Angola a annoncé la date de début des négociations directes entre les deux parties. Les deux délégations se rencontreront mardi 18 mars à Luanda pour entamer les échanges. Mais dans le communiqué, seul le nom du M23 apparaît. Sa vitrine politique de dernière minute, l’Alliance Fleuve Congo (AFC) de Corneille Nangaa, n’est souvent pas évoquée. En position de force sur le terrain, le M23 pourrait rendre la vie difficile au gouvernement pendant les discussions.

Alors que l’Angola a annoncé, mardi 11 mars 2025, une décision majeure, celle des négociations directes entre le M23 et le gouvernement congolais, un silence de monastère a été observé du côté de la rébellion. Le M23 criait à tue-tête pour obtenir un dialogue direct avec le gouvernement. Maintenant que Luanda l’a annoncé, les réactions se sont fait attendre… Un fait suscite pourtant la curiosité. Ce n’est pas Corneille Nangaa, devenu coordonnateur de l’AFC-M23, qui réagit à la décision de Luanda. C’est plutôt l’ancien patron de la branche politique originelle du M23 qui réagit. « Nous l’avons dit, nous l’avons fait : Nous avons pris l’engagement de faire échouer l’option militaire de Monsieur Tshisekedi pour l’amener, de gré ou de force, à la table de négociations, seule option civilisée pour régler la présente crise qui a duré des décennies », a déclaré Bertrand Bisimwa, patron de la branche politique originelle du M23.
Ce qui laisse penser à une forme d’isolement de Corneille Nangaa qui s’est greffé à une revendication identitaire de longue date pour assouvir sa soif de vengeance contre Félix Tshisekedi et prendre le contrôle de Kinshasa en renversant le régime. Un agenda différent de celui du M23 originel.

Corneille Nangaa court-circuité ?

Sauf s’il s’agit d’une stratégie de la rébellion, Corneille Nangaa risque d’être by-passé ou marginalisé dans ces discussions. Le M23 a toujours eu des revendications identitaires différentes de celles poursuivies par l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Nangaa est obsédé par le désir de reprendre le pouvoir qu’il dit avoir remis à Félix Tshisekedi en 2018 à la suite d’un « compromis à l’africaine ». Il affirme vouloir défaire un « monstre » que lui-même avait créé. Un agenda qui n’est forcément pas celui du M23 qui, depuis plus d’une décennie, veut obtenir le retour au Congo des réfugiés tutsis mais aussi avoir la mainmise sécuritaire dans la région des Kivu.

À Luanda, cette rébellion mettra probablement sur la table ses revendications « naturelles », en décalage avec celles de Corneille Nangaa. C’est la plus grande équation de ces discussions. Si les revendications du M23 se mêlaient à celles de Nangaa, la rébellion chercherait alors à obtenir le départ négocié de Félix Tshisekedi ou à instaurer une transition qui inclurait tous les acteurs de la crise sécuritaire actuelle, y compris l’ancien président Joseph Kabila. Ce qui risquerait de briser le cycle démocratique entamé depuis 2006 grâce à la Constitution en vigueur. Joseph Kabila n’avait d’ailleurs pas mâché ses mots en affirmant que même si Kinshasa négociait avec le M23, la crise ne prendra pas fin. Ce qui insinue qu’il faudrait compter aussi sur lui pour résoudre cette crise.

Le processus de Nairobi étouffé

Du côté du gouvernement, aucune ligne rouge n’a encore été fixée concernant les discussions à venir. Madame Tina Salama, porte-parole du Président congolais, a affirmé prendre acte de cette initiative de dialogue tout en rappelant le processus de Nairobi. « Nous prenons acte et attendons de voir la mise en œuvre de cette démarche de la médiation angolaise. Nous rappelons par ailleurs qu’il existe un cadre préétabli, qui est le processus de Nairobi, et nous réaffirmons notre attachement à la Résolution 2773. », a-t-elle déclaré. Pourtant, ce processus de Nairobi semble être dépassé suite à l’évolution des événements. Le processus de Luanda, initialement conçu comme un cadre de discussion pour les deux États (RDC-Rwanda), intègre désormais la rébellion du M23, étouffant ainsi la celui de Nairobi.

Heshima     

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De Kasa-Vubu à Tshisekedi, l’histoire des gouvernements d’union nationale en RDC

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Lors d’une rencontre avec les membres de l’Union sacrée de la Nation, à Kinshasa, le président de la République Félix Tshisekedi a avancé l’idée d’un gouvernement d’union nationale. Le chef de l’État a insisté sur la nécessité de dépasser les clivages internes pour affronter les menaces extérieures. Mais cette idée va-t-elle aider à résoudre la crise sécuritaire actuelle ? Retour sur une brève histoire des gouvernements d’union nationale en République démocratique du Congo (RDC).

Dans son histoire, la RDC a connu des moments où les dirigeants ont eu recours à des gouvernements d’union nationale. Ce sont des entités politiques temporaires créées dans des contextes de crise politique, souvent pour assurer la paix et la réconciliation nationale. Ces gouvernements ont été une réponse aux tensions internes, aux conflits armés, et aux divisions politiques, dans le but de former un gouvernement de large coalition afin de garantir la stabilité et la transition vers un système démocratique plus inclusif. Cette pratique politique remonte à plusieurs années.

Gouvernement d’union nationale de 1964-1965

Après l’indépendance de la RDC le 30 juin 1960, le pays a traversé une période de turbulences politiques, avec des conflits internes et des tensions entre les différentes factions politiques. La rébellion, qui a duré de 1961 à 1964, a exacerbé la situation. Cette rébellion, appelée « Simba », est une insurrection qui a eu lieu, de 1961 à 1964, au Congo-Léopoldville, en réaction aux abus du gouvernement central congolais. Menée par Antoine Gizenga et Pierre Mulele, elle est parfois appelée rébellion « muleliste » du nom de ce dernier. Pour fédérer les politiques à l’époque, le président Joseph Kasa-Vubu a mis en place un gouvernement d’union nationale. Ce gouvernement a été formé par le Premier ministre Evariste Kimba en réponse à la guerre civile et aux tensions politiques. Il a impliqué une coopération entre différentes forces politiques et régionales, bien qu’il n’ait pas réussi à établir une stabilité durable. Cependant, cette équipe a rapidement été remplacée par un régime plus autoritaire sous le maréchal Mobutu Sese Seko en 1965.

Gouvernement d’union nationale de 1991-1992

Dans les années 1990, le président Mobutu a fait face à une pression croissante pour réformer son régime autoritaire. En 1991, après des émeutes et des manifestations contre son régime, il finira par accepter de convoquer une conférence nationale dite « souveraine » pour mettre en place des réformes politiques. En 1992, un gouvernement d’union nationale a été formé dans le but de créer une transition vers un système multipartite et démocratique. Dirigé par le Premier ministre Etienne Tshisekedi, ce gouvernement a vu la participation de différentes forces politiques et a été perçu comme une tentative de rétablir un équilibre entre les factions rivales, à savoir l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et le MPR mais aussi d’autres courants politiques nés pendant cette ouverture politique. Cependant, cette période de transition a été marquée par des tensions internes et l’instabilité. Ce gouvernement n’aura duré qu’environ 4 mois.

Gouvernement de large union après la guerre de 1998-2003

La plus grande et la plus importante expérience de gouvernement d’union nationale en RDC a eu lieu après la guerre de 1998-2003. Ce conflit a impliqué de nombreuses factions internes et des puissances étrangères, notamment le Rwanda et l’Ouganda. Le conflit a opposé les Forces armées congolaises (FAC) du président Laurent-Désiré Kabila à des groupes rebelles composés notamment du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) de Azarias Ruberwa, du RCD/KML de Mbusa Nyamwisi et le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, avec l’appui de pays voisins comme le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi. Pour trouver la paix, il y a eu d’abord l’Accord de Lusaka (1999) puis l’Accord Global et Inclusif (2002-2003).

Après plusieurs tentatives infructueuses de négociation de la paix, l’Accord de Lusaka a été signé entre le gouvernement de Laurent-Désiré Kabila et les groupes rebelles. Cependant, cet accord n’a pas suffi à instaurer la paix. La situation a continué à se détériorer, jusqu’à la signature de l’Accord Global et Inclusif en 2002, qui a permis la création d’un gouvernement d’union nationale formé de diverses factions politiques, incluant des membres du gouvernement, des rebelles, des groupes de la société civile et des politiciens issus de différentes régions du pays. Au sommet du pays, une formule a été trouvée, le 1+4. C’est-à-dire, un président de la République (Joseph Kabila, successeur de son père assassiné en 2001) et les quatre vice-présidents issus en majorité de la rébellion, à savoir Azarias Ruberwa, Jean-Pierre Bemba, Arthur Z’ahidi Ngoma et Yerodia Abdoulaye Ndombasi.

Ce gouvernement, dirigé par Joseph Kabila après l’assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila en 2001, a été un tournant pour le pays. Le gouvernement d’union nationale a été mis en place dans le but de pacifier le pays, garantir la transition vers des élections démocratiques et rétablir la stabilité. Le gouvernement d’union nationale était composé de différents partis politiques, de groupes rebelles, de la société civile et de l’opposition. L’un des aspects clés était la répartition des ministères entre ces groupes. Le président Joseph Kabila a exercé un rôle symbolique et unificateur, mais les différents groupes de l’opposition et de la société civile ont également eu une grande influence. Ce gouvernement a dirigé le pays jusqu’en 2006 lors des premières élections générales et pluralistes de la RDC.

Gouvernement après l’Accord de la Saint-Sylvestre (2016-2018)

Un autre gouvernement d’union nationale a été mis en place après l’accord politique du 31 décembre 2016, connu sous le nom d’Accord de la Saint-Sylvestre, signé sous l’égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Cet accord visait à résoudre la crise politique liée à la fin du mandat de Joseph Kabila en 2016, sans élection présidentielle à l’horizon. Le gouvernement a été formé avec l’inclusion de l’opposition dans le but d’organiser des élections, de garantir la paix et d’achever la transition politique. Cet accord a permis la création d’un gouvernement d’union nationale avec une répartition des ministères entre la majorité présidentielle et l’opposition. Le processus électoral a été mis en place, mais il y a eu des retards, et les élections n’ont été organisées qu’en décembre 2018, avec la victoire de Félix Tshisekedi à la présidence.

Tshisekedi va-t-il réussir son gouvernement ?

Le président Félix Tshisekedi fait face à une crise sécuritaire sans précédent dans l’Est du pays. Malgré les appels au cessez-le-feu du Conseil de sécurité de l’ONU, de la communauté internationale et des organisations régionales, la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, poursuit son avancée dans la province du Sud-Kivu, aggravant ainsi la crise sécuritaire et humanitaire dans cette partie du pays. Pour resserrer les rangs des Congolais face à cette agression étrangère déguisée, le chef de l’État a annoncé son intention de former un gouvernement d’union nationale. Mais le camp de Joseph Kabila, accusé d’être de mèche avec les rebelles, boude l’initiative.

Dans une déclaration faite le 4 mars, le bureau politique du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de l’ancien président congolais a rappelé que la formation d’un gouvernement d’union nationale ne constitue aucunement une solution à la crise actuelle. « De 1960 à ce jour, les gouvernements d’union nationale n’ont jamais permis d’apporter de solutions durables aux crises qu’a connues notre pays », rappelle ce parti.

Pourtant, sous Joseph Kabila, ces initiatives ont permis au moins de laisser passer l’orage. C’est le cas du gouvernement issu de l’Accord de la Saint-Sylvestre en 2016 conclu après des manifestations populaires réprimées dans le sang. Les gouvernements d’union nationale en RDC ont, dans la majorité des cas, constitué des réponses nécessaires face aux crises internes et aux conflits armés. Bien qu’ils aient souvent permis d’apaiser les tensions à court terme et d’initier des processus de transition vers la démocratie, ces gouvernements ont aussi été marqués par des luttes de pouvoir internes, des rivalités politiques et des défis dans la mise en œuvre des réformes.

Le M23 peut-il intégrer le gouvernement ?

Il n’est un secret pour personne que Kinshasa a toujours refusé de se mettre autour d’une même table avec le M23 qu’il qualifie de « coquille vide », préférant dialoguer directement avec le Rwanda qui est le créateur de ce mouvement pour notamment piller les ressources naturelles de la RDC. Mais depuis le 11 mars, la situation a évolué. Après une visite éclair de Félix Tshisekedi à Luanda, la Présidence angolaise a annoncé des négociations directes entre Kinshasa et le M23. Reste à savoir quel format prendra ce dialogue. Le M23 sera-t-il intégré dans le futur gouvernement d’union nationale ? La forme des discussions pourrait le démontrer à l’avenir.

Heshima

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RDC : le Pacte social de la CENCO-ECC peine à faire l’unanimité

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La délégation de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) continue son périple à travers la région. Après avoir rencontré, le 10 mars 2025, le président angolais, João Lourenço, le tandem CENCO-ECC s’apprête à rencontrer le président burundais Évariste Ndayishimiye et le Zimbabwéen Emmerson Mnangagwa. Mais en République Démocratique du Congo (RDC), l’unanimité peine à se faire autour de cette démarche des prélats et révérends.

Pourtant, une des voies pacifiques de résolution de la crise majeure qui secoue le pays, l’initiative de la CENCO-ECC suscite toujours certaines réticences. Comme pour enfoncer le clou, le pasteur Albert Kankienza a jeté un pavé dans la mare, affirmant que la démarche de l’Église catholique, au nom de la recherche de la paix, viserait plutôt à préparer le terrain pour celui qui viendra remplacer le président Félix Tshisekedi. Le représentant légal de l’Église « Foi abondante » l’a déclaré au cours d’une émission sur Top Congo FM, disant détenir cette information des participants d’une réunion entre confessions religieuses. Mais le secrétaire général de la CENCO, Monseigneur Donatien Nshole, à qui il attribue ces propos, a réagi. Ce dernier évoque une mauvaise compréhension de celui qui a rapporté l’information. Par contre, Donatien Nshole explique que ce « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble » a vocation de garantir la paix en RDC et dans la région jusqu’à l’horizon 2060, année du centenaire de la RDC. Donc, le président Tshisekedi et ses successeurs en seront bénéficiaires.

Les caciques du pouvoir réticents

Jusqu’à ce jour, la démarche de la CENCO-ECC ne fait pas toujours l’unanimité. Certains caciques du régime de Félix Tshisekedi perçoivent cette démarche comme une absolution des crimes commis par les rebelles de l’Alliance Fleuve Congo et du Mouvement du 23 mars (AFC/M23). « Tout en soulignant le caractère laïc de l’État Congolais, l’UDPS/TSHISEKEDI note que l’Église n’a pas pour vocation de prendre des initiatives politiques à la place des institutions de la République », avait réagi le parti présidentiel en février dernier.

De son côté, le gouvernement, à travers son porte-parole, Patrick Muyaya, s’était montré également froid à l’égard de l’initiative des Églises catholique et protestante. « Il faut savoir que le président de la République ne leur a pas donné un mandat quelconque. C’est une nuance de taille. Ils ont vu le président, ils avaient des propositions, mais le président de la République ne leur a pas donné un quelconque mandat pour l’engager », avait souligné Patrick Muyaya.

Les chefs d’État de la région saluent l’initiative

De Paul Kagame en passant par William Ruto, Yoweri Museveni, Denis Sassou Nguesso et João Lourenço, aucun chef d’État de la région n’a refusé l’initiative. Cela ne devrait être qu’ainsi. « Grande satisfaction pour cette mission d’harmonisation de vues avec le président Lourenço en sa double qualité de président de l’Union africaine et d’autorité de facilitation du processus fusionné de Luanda et de Nairobi », a réagi Éric Senga, le porte-parole de l’ECC, après la rencontre de Luanda avec le chef de l’État angolais.

Mais les États qui troublent la paix au Congo pourront toujours indirectement s’opposer aux conclusions d’un tel pacte social. Ce ne sont ni la soutane des évêques ni leur bienveillance qui pourraient changer l’attitude de Paul Kagame ou de Yoweri Museveni, qui ont fait de l’Est de la RDC leur chasse gardée pendant trois décennies.

D’ailleurs, Éric Senga de l’ECC a reconnu les difficultés pour converger les vues, surtout entre Kinshasa et Kigali. La RDC qualifie l’AFC/M23 de groupe terroriste, alors que le Rwanda les considère comme un groupe congolais avec des revendications congolaises. D’autre part, le Rwanda considère les FDLR sur son territoire comme des génocidaires, alors que le Congo les considère comme des réfugiés politiques, selon Éric Senga. « Cette ambiguïté conceptuelle n’a pas facilité les négociations », a-t-il reconnu. L’avenir de ce pacte social risque d’être bien fragile si les prélats et révérends ne parviennent pas à l’envisager.

Heshima

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