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Discours de Félix Tshisekedi  entre promesses et réalités

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Le 29 janvier 2025 restera gravé dans l’histoire de la République Démocratique du Congo (RDC). Ce jour-là, le président Félix Tshisekedi s’adressa à la nation et à l’opinion internationale avec une fermeté inédite, après la prise stratégique de Goma par le M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda. Au-delà de la rhétorique martiale, ce discours se révèle être une fenêtre sur la politique sécuritaire du chef de l’État, une évaluation des promesses de paix faites au fil des années, une mise en perspective des mesures d’exception telles que l’état de siège et une analyse des difficultés rencontrées par l’armée congolaise, sans oublier la dimension diplomatique de la crise. Plongez, avec Heshima Magazine, au cœur des enjeux et des stratégies qui se dessinent dans ce contexte de tension accrue.

Depuis son accession au pouvoir, Félix Tshisekedi a tenté de repositionner la RDC sur le plan sécuritaire, mettant en avant la restauration de l’autorité de l’État dans les zones de conflit. L’exécutif a entrepris une refonte des dispositifs de défense, cherchant à moderniser les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et à réorganiser l’appareil de sécurité. L’objectif affiché est double : d’une part, répondre aux agressions des groupes armés comme le M23 et, d’autre part, rassurer une population traumatisée par des années de violences et d’instabilité.

Un appel à l’unité nationale et à la mobilisation générale

Le discours du 29 janvier se distingue par son insistance sur l’unité nationale et l’appel à la mobilisation générale. Il incarne l’espoir d’un changement, tout en soulignant les limites d’une politique sécuritaire confrontée à des réalités multiples : un ennemi extérieur bien équipé, une armée fragilisée par des dysfonctionnements internes et les obstacles d’une diplomatie hésitante. Ce discours, fort de son apparente détermination, cache parfois des failles structurelles qui entravent une réponse plus efficace face à un ennemi aux appuis extérieurs bien armés et une armée qui peine à se réorganiser face à la complexité du terrain.

La mise en œuvre de mesures répressives comme l’extension de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu est accompagnée d’une proposition de dialogue, quoique conditionnel, dans le cadre du processus de paix de Luanda. Cependant, malgré l’affichage d’une ferme volonté de restaurer l’autorité de l’État, la rhétorique martiale masque des défaillances qui ne permettent pas toujours d’atteindre les résultats escomptés.

Promesses de paix et réalité du terrain 

Dès ses premiers jours au pouvoir, Félix Tshisekedi s’était engagé à instaurer une ère de paix et de stabilité. Des annonces ambitieuses avaient alors été faites : réorganisation des forces de sécurité, engagement dans des processus de réconciliation et augmentation des effectifs de la police pour renforcer la lutte contre la criminalité. Ces engagements, largement relayés par les médias et salués par la communauté internationale, avaient suscité l’espoir d’un changement profond dans un pays trop souvent gangrené par l’insécurité.

Cependant, six ans plus tard, le constat demeure mitigé. La violence persiste et se renouvelle sous des formes imprévues. La reprise des hostilités dans l’est du pays, exacerbée par l’intervention de groupes armés étrangers et la multiplication des conflits intercommunautaires, montre que les réformes promises n’ont pas produit les effets escomptés. En particulier, la situation sécuritaire, notamment en Ituri et au Nord-Kivu, demeure préoccupante, avec des milliers de victimes civiles, des déplacements massifs et un tissu social en délitement.

Les experts estiment que ce décalage entre la promesse d’un avenir pacifique et la réalité des affrontements est en partie dû à une mauvaise anticipation des dynamiques régionales. En effet, l’implication du Rwanda, par le biais des Forces de Défense du Rwanda (RDF) et leur soutien au M23, a compliqué la donne. Cette ingérence extérieure, dénoncée avec véhémence par le président dans son allocution, témoigne d’une réalité géopolitique complexe où les rivalités et enjeux stratégiques dépassent largement le cadre national.

Les efforts pour instaurer le dialogue n’ont pas non plus porté leurs fruits à court terme. La diplomatie, bien que proactive, se heurte à l’inertie de certains acteurs internationaux qui, parfois, semblent paralysés face à la rapidité de l’escalade des violences. Ce décalage met en exergue la difficulté de transformer de belles intentions en actions concrètes sur le terrain.

État de siège : un bilan contrasté après quatre ans

L’instauration de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu avait pour objectif immédiat de rétablir l’ordre et de protéger les populations des incursions des groupes armés. Cette mesure exceptionnelle, censée renforcer le contrôle étatique sur des territoires devenus quasi autonomes, s’est révélée être une arme à double tranchant.

D’un côté, l’état de siège a permis une mobilisation rapide des forces de sécurité et a contribué à certaines victoires tactiques contre des milices isolées. Des dispositifs de surveillance renforcés et des opérations de grande envergure ont temporairement limité la progression de certains groupes hostiles. Pourtant, l’impact à long terme de cette mesure est loin d’être satisfaisant. Les chiffres évoqués par les organisations de défense des droits humains restent alarmants : plusieurs milliers de civils tués, des centaines de blessés et de nombreux cas de détentions arbitraires.

Les restrictions imposées à la population, en plus d’alimenter un climat de méfiance, ont souvent favorisé un sentiment d’exclusion qui a renforcé la radicalisation de certains groupes. La prise de Goma par le M23 constitue un signal fort de l’échec de cette stratégie sécuritaire dans certaines zones. Elle révèle que, malgré des années d’efforts et une volonté affichée de restaurer la souveraineté sur l’ensemble du territoire, les méthodes employées peinent à contenir une menace qui a su se réinventer et se renforcer. Le bilan de l’état de siège doit ainsi être envisagé non seulement en termes de résultats opérationnels, mais aussi à la lumière des conséquences humanitaires et sociales qui en découlent.

L’armée congolaise face au défi de la guerre

Les FARDC, pilier central de la défense nationale, se trouvent dans une situation critique. Malgré des investissements conséquents dans le secteur de la défense, l’armée demeure en proie à une série de dysfonctionnements structurels qui compromettent sa capacité à faire face aux agressions. Les rapports de terrain font état d’un manque criant de moyens logistiques et d’équipements modernes, contrastant fortement avec la sophistication des armes mises à disposition des forces adverses, notamment celles fournies par le Rwanda au M23.

La corruption, omniprésente au sein de certaines strates de l’appareil militaire, nuit à la crédibilité des opérations et détourne des ressources indispensables à la modernisation des forces. Des enquêtes menées par des organismes indépendants ont révélé que des fonds alloués à l’achat d’équipements ont souvent été détournés, laissant des unités entières dans l’impossibilité de mener des actions coordonnées. Ce malaise interne se traduit également par un moral en berne chez les soldats, qui se sentent abandonnés par un système incapable de garantir leur sécurité sur le terrain.Les cas d’abandon de positions et de désorganisation observés lors des affrontements récents témoignent d’un effritement de la cohésion militaire.

Pour beaucoup d’analystes, cette démoralisation représente une menace aussi grande que l’ennemi extérieur, car elle fragilise la capacité de réponse des FARDC face aux offensives du M23. La situation exige ainsi une réforme en profondeur, non seulement en termes de moyens matériels, mais aussi dans l’organisation et la formation des troupes. L’urgence de renforcer la discipline et de restaurer la confiance au sein des forces armées apparaît comme un impératif stratégique pour inverser la tendance.

Quelle diplomatie pour contrer la guerre du M23 ?

Plutôt que de se concentrer exclusivement sur la diplomatie menée jusqu’à présent par le pouvoir à Kinshasa, il est pertinent de s’interroger sur les stratégies diplomatiques qui pourraient être déployées à une échelle plus large – régionale, africaine et internationale – pour résoudre ce conflit complexe.

En premier lieu, il est crucial de négocier pour obtenir le soutien renforcé de la SADC (Communauté de Développement de l’Afrique Australe), même après le départ de la mission militaire SAMIDRC, présente actuellement au Nord-Kivu. La diplomatie étant avant tout un jeu de rapports de forces et de compromis sur les intérêts respectifs des États, la RDC doit déployer une diplomatie proactive et efficace pour obtenir un renforcement de la mission, tant en termes de personnel militaire que de matériels adéquats.

En second lieu, la RDC, en tant que plus grand pays francophone du monde, pourrait jouer sur cet atout pour influer sur la diplomatie internationale. Un levier important pourrait être d’inciter la France à adopter des sanctions contre le Rwanda, puis de militer au sein des instances internationales, notamment au Conseil de sécurité de l’ONU, pour obtenir des sanctions plus larges. En effet, une pression pourrait être exercée par la RDC à la France en menaçant de quitter la Francophonie si la France persiste dans son inaction face à l’agression rwandaise. Un tel ultimatum serait bien plus percutant qu’une simple demande d’aide : il s’agirait d’un message fort sur le rôle central de la RDC au sein de l’espace francophone et sur l’impact de l’inaction de ses partenaires.

En troisième lieu, la RDC pourrait envisager une pression supplémentaire en menaçant de suspendre, pour une durée indéfinie, sa participation à l’Union Africaine (UA) si aucune mesure contraignante n’est prise contre le Rwanda. L’UA, en tant qu’institution continentale, a la responsabilité de promouvoir la paix et la stabilité en Afrique. 

Si l’inaction perdure, la RDC pourrait revendiquer son droit de revoir sa participation et d’exiger des actions plus fermes contre les agresseurs.

Enfin, pour les pays qui soutiennent le Rwanda, il est bien connu qu’ils ont tous des intérêts stratégiques et économiques et donc intérêt à maintenir des relations avec ce pays. Dans cette optique, la RDC doit être en mesure d’offrir à ces nations des alternatives économiques et diplomatiques plus avantageuses que celles dont ils bénéficient de la part du Rwanda. La question clé est : que peut proposer la RDC pour convaincre ces pays de se dissocier du Rwanda et soutenir des sanctions contre lui ? Cette question nécessite des réponses diplomatiques sur mesure, adaptées aux intérêts de chaque acteur régional et international.

Entre la parole et l’action

Le discours du président Félix Tshisekedi, prononcé dans un contexte de crise aiguë, est à la fois une déclaration de défiance et un appel à l’unité nationale. Il incarne l’espoir d’un changement, tout en soulignant les limites d’une politique sécuritaire confrontée à des réalités multiples : la persistance d’un ennemi extérieur bien équipé, la défaillance d’un système militaire en quête de modernisation et les obstacles d’une diplomatie hésitante.

Les promesses de paix et de stabilité formulées il y a six ans se heurtent aujourd’hui à une réalité complexe, où chaque avancée tactique semble rapidement compromise par une série de revers stratégiques. Au final, le chemin vers une RDC plus sûre et unifiée passe par une réforme globale, mêlant modernisation des forces armées, lutte acharnée contre la corruption et une diplomatie affirmée.

La gestion de cette crise, d’une ampleur sans précédent, exigera non seulement une mobilisation de toutes les ressources nationales, mais également un engagement résolu de la communauté internationale. Ce défi, qui dépasse le cadre d’un simple conflit territorial, interroge sur la capacité d’un État à transformer des promesses en réalités, dans l’intérêt de la paix et du bien-être de ses concitoyens.

La détermination affichée par le président Tshisekedi et les appels lancés à la population témoignent d’un désir ardent de rétablir l’ordre et la justice. Cependant, pour que ces ambitions se matérialisent, une synergie entre action militaire, réformes internes et diplomatie de terrain sera indispensable. Seul un engagement collectif, associant les pouvoirs publics, les forces armées et la société civile, pourra permettre à la RDC de franchir ce cap décisif et de tourner la page d’une période marquée par la violence et l’impunité.

Heshima

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RDC : les mouvements citoyens LUCHA et Filimbi sont-ils en perte de vitesse ?

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Véritables porte-étendards des manifestations citoyennes lors de la dernière décennie en République démocratique du Congo (RDC), les mouvements Lutte pour le changement (LUCHA) et Filimbi, qui signifie « coup de sifflet » en swahili, semblent perdre leur cadence depuis le changement de régime politique à la tête du pays. Pourtant, malgré le départ de Joseph Kabila du pouvoir, les défis sociaux et sécuritaires demeurent. L’occupation de certaines villes du pays par les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) a affecté les activités de ces mouvements.

Engagés pour la démocratie, la justice sociale et la bonne gouvernance, les deux mouvements se sont montrés comme des acteurs influents de la société civile lors de la dernière décennie. Fondée en 2012, la LUCHA rassemble plusieurs centaines de jeunes à travers le pays, mais le mouvement a beaucoup fait parler de lui dans les villes de Goma, Beni, Butembo, Lubero et Kinshasa. Malgré les défis sécuritaires et politiques, leur présence et leur action témoignent de leur résilience et de leur détermination à défendre les droits des Congolais.

Cependant, il faut reconnaître que depuis la fin du régime de l’ancien président de la République Joseph Kabila, les actions de ces mouvements ont baissé d’intensité. « Ils avaient focalisé leurs actions notamment sur le départ du pouvoir de Joseph Kabila. Après avoir atteint cet objectif, le reste des actions de la LUCHA et Filimbi n’a pas eu un grand impact », explique un analyste sur les dynamiques politiques en RDC.

LUCHA : un engagement constant pour la démocratie

La LUCHA continue de défendre la dignité humaine, la justice sociale et la démocratie par des actions non violentes. Le mouvement reste actif dans plusieurs provinces, notamment au Nord-Kivu, où il soutient les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et dénonce les violations des droits humains commises par les groupes armés, y compris le M23 soutenu par le Rwanda. Elle n’hésite pas également à critiquer la gouvernance du président Félix Tshisekedi, l’accusant de renforcer un système autoritaire et de ne pas améliorer les conditions de vie des Congolais.

Dialogue entre Kinshasa et AFC/M23, la LUCHA se positionne

Pour continuer à marquer sa présence dans le débat public, la LUCHA a livré sa position au sujet du dialogue entre le gouvernement congolais et les rebelles de l’AFC/M23, qui se tient à Doha, capitale du Qatar. « Nous tenons à mettre en garde contre des ‘‘accords de paix’’ récompensant les criminels au détriment des victimes, démantelant davantage les services de sécurité et compromettant les principes démocratiques », peut-on lire dans sa déclaration du 24 avril 2025. Ce mouvement se dit donc prêt à s’opposer à tout accord de paix qui viendrait consacrer « une amnistie générale » pour tous les responsables des crimes graves, une « intégration collective » des rebelles au sein de l’armée nationale ainsi qu’une représentation des rebelles au sein des instances politiques du pays.

Filimbi, un mouvement né de la colère socio-politique

Le mouvement citoyen Filimbi, dont le nom signifie « coup de sifflet » en swahili, est né le 15 mars 2015 à Kinshasa. Cette structure a été fondée par des jeunes Congolais issus de divers horizons professionnels, dont Floribert Anzuluni, un banquier, Franck Otete, un médecin, et Yangu Kiakwama Kia Kizi, un licencié en droit. Le lancement officiel a été marqué par une conférence de presse à laquelle ont assisté des représentants de mouvements tels que « Y’en a marre » (Sénégal), « Balai Citoyen » (Burkina Faso) et La Lucha (RDC). Trois des fondateurs de ce mouvement ont été exilés en Europe, après s’être cachés pendant plusieurs semaines à Kinshasa pour fuir la répression organisée par le régime de Joseph Kabila. Parmi eux figurait Floribert Anzuluni. Le jour même de son lancement, une quarantaine de personnes présentes à la conférence ont été enlevées par des militaires, dont certaines ne seront libérées que dix-huit mois plus tard. Les fondateurs ont été accusés de « terrorisme » et de vouloir préparer une insurrection violente, bien qu’ils se revendiquent résolument de la non-violence et du respect du cadre légal.

Cofondé par Carbone Beni, Filimbi agit comme un des acteurs clés de la société civile. Ce mouvement se positionne comme une structure non partisane et non violente, visant à stimuler la participation citoyenne, en particulier des jeunes, afin d’améliorer les conditions de vie en influençant les décisions des autorités. Le nom « Filimbi » symbolise un appel à la mobilisation et à la vigilance face aux injustices.

Fred Bauma et Yves Makwambala, des visages devenus iconiques

Toujours en 2015, le jour du lancement de ce mouvement, Fred Bauma et Yves Makwambala, membres de Filimbi, ont été arrêtés lors d’un atelier organisé pour le lancement du mouvement. Ils ont été inculpés de complot contre le chef de l’État et de tentative de destruction ou de changement du régime constitutionnel. Un rapport d’enquête parlementaire a conclu que les militants de Filimbi n’avaient aucune visée terroriste. Malgré cette intervention du parlement, leur procès s’est finalement ouvert le 26 juin de la même année. La justice a repris les mêmes griefs, notamment celui d’avoir comploté contre la vie ou contre la personne du chef de l’État ; d’avoir tenté de détruire ou de changer le régime constitutionnel ; ou d’avoir incité des personnes à s’armer contre l’autorité de l’État. Les autorités ont aussi accusé Fred Bauma d’avoir troublé l’ordre public, et Yves d’avoir publiquement offensé le chef de l’État.

En décembre 2016, Carbone Beni, un des leaders du mouvement, a été arrêté lors de la mobilisation contre le maintien au pouvoir de Joseph Kabila après la fin de son mandat constitutionnel en décembre 2016. Il a été détenu pendant plus de neuf mois avant d’être condamné à douze mois de prison pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’État », « offense au chef de l’État » et « publication et distribution d’écrits subversifs ».

Tshisekedi réchauffe ces mouvements avec le débat sur la Constitution

Comme la LUCHA, Filimbi va perdre son influence après la fin de ce combat politique, consacré par le départ du pouvoir de Joseph Kabila le 24 janvier 2019. Mais Félix Tshisekedi va redonner de l’eau au moulin de ces mouvements en relançant le débat sur la modification ou le changement de la Constitution en octobre 2024. En décembre de la même année, le mouvement s’est opposé fermement à toute modification de la Constitution, dénonçant une tentative de coup d’État masqué et appelant le gouvernement à se concentrer sur les priorités urgentes telles que la sécurité et le bien-être des Congolais. « Nous ne nous laisserons pas faire. Nous sommes prêts à défendre notre Constitution, qui est le fruit de longues luttes et de nombreux sacrifices », avait déclaré Christophe Muyisa, cadre de Filimbi à Goma.

Depuis l’occupation de Goma et de Bukavu par les rebelles du M23, les deux mouvements font face à des menaces, notamment à Goma, où la LUCHA a été explicitement menacée par des partisans de l’AFC/M23, soulignant la pression exercée sur les voix critiques par ces rebelles.

Depuis l’alternance pacifique, Filimbi mène diverses actions, telles que des campagnes de sensibilisation contre l’incivisme, des initiatives d’assainissement urbain, des formations sur la gestion de l’environnement et des mobilisations contre les dépenses publiques excessives. Ce mouvement se consacre maintenant à un autre combat : celui de la réduction significative des dépenses publiques, estimant que 70 % du budget national est consacré au fonctionnement des institutions, au détriment des secteurs essentiels comme l’éducation, la santé et la sécurité. Le mouvement organise des formations pour sensibiliser la jeunesse à la gestion de l’environnement, illustrant ainsi son engagement pour un développement durable.

Heshima

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La Cour constitutionnelle en RDC : arbitre impartial ou relais du pouvoir ?

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Dans une République démocratique du Congo (RDC) encore hantée par ses démons institutionnels, la Cour constitutionnelle cristallise à la fois les espoirs d’une démocratie en construction et les soupçons persistants d’un pouvoir sans contrepoids. Théoriquement investie du rôle de gardienne de la Constitution et d’arbitre des contentieux électoraux, cette haute juridiction se trouve au cœur d’une interrogation essentielle : défend-elle réellement l’État de droit ou s’est-elle muée, avec le temps, en auxiliaire de l’exécutif ?

L’origine de la Cour remonte à un tournant historique : l’adoption de la Constitution du 18 février 2006, fruit des accords de paix de Pretoria qui mirent un terme à la seconde guerre du Congo. Plus de cinq millions de morts, des institutions à rebâtir, et la promesse d’un nouvel ordre constitutionnel. L’article 157 crée alors une Cour constitutionnelle distincte, censée rompre avec les pratiques d’une justice inféodée, héritée de l’époque coloniale et prolongée sous le régime Mobutu.

À cette époque, le contrôle de constitutionnalité était confié à la Cour suprême, perçue comme une simple caisse de résonance du pouvoir en place. « Sous Mobutu, elle ne faisait qu’entériner les décisions de l’exécutif », résume Me Thierry Nlandu, avocat et constitutionnaliste. L’effondrement du régime en 1997, suivi d’une transition chaotique, met en lumière la nécessité d’un véritable contre-pouvoir judiciaire.

Mais il faudra attendre sept longues années pour que la Cour devienne réellement opérationnelle. Ce n’est qu’en 2013 qu’elle commence à exercer ses fonctions, révélant les résistances politiques à sa mise en œuvre. « Ce délai anormal témoigne de la méfiance des élites politiques face à toute forme de contrôle institutionnel », analyse le politologue Christian Moleka. Entre-temps, la Cour suprême a continué de trancher les litiges électoraux, notamment en 2006 et 2011 dans un climat de fortes contestations.

Alors que le pays s’avance vers de nouvelles échéances électorales, la Cour demeure sous étroite surveillance. Sur le papier, elle incarne l’équilibre des pouvoirs. Dans les faits, son indépendance continue de diviser.

Un mandat taillé pour l’exécutif ?

Neuf juges, neuf ans de mandat, un renouvellement par tiers tous les trois ans : la Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo affiche, sur le papier, tous les attributs d’une institution indépendante et pérenne. Sa composition tripartite, trois membres nommés par le président de la République, trois par le Parlement en Congrès, trois par le Conseil supérieur de la magistrature, semble garantir un savant équilibre des pouvoirs. La Constitution renforce cette exigence d’expertise en imposant que six des neuf juges soient des juristes chevronnés, dotés d’au moins quinze ans d’expérience.

Pourtant, derrière cette architecture juridique soigneusement calibrée, la réalité institutionnelle révèle des fissures préoccupantes. « Le système congolais de nomination des juges constitutionnels présente une faille majeure : le président conserve un pouvoir de validation finale excessif », analyse Bob Kabamba, professeur de sciences politiques à l’Université de Liège. Un constat partagé par de nombreux observateurs dans un pays où l’exécutif exerce traditionnellement une influence déterminante sur le législatif et où le Conseil supérieur de la magistrature peine à affirmer son autonomie.

Les nominations controversées de 2020 ont mis en lumière ces fragilités structurelles. Quand le président Félix Tshisekedi désigne 3 nouveaux juges Dieudonné Kaluba Dibwa, ancien avocat de la République auprès de la CPI, Alphonsine Kalume Asengo Cheusi et Kamula Badibanga, la réaction ne se fait pas attendre. L’opposition dénonce une « mainmise déguisée » sur l’institution, tandis que des manifestations spontanées, bien que très minimes, éclatent dans la capitale. « Ces nominations respectent strictement la Constitution », se défend l’entourage présidentiel. Un argument qui peine à convaincre sur le terrain politique, tant Kaluba est soupçonné d’être proche de Tshisekedi.

Le piège du renouvellement échelonné

Le système de renouvellement par tiers, conçu pour assurer une sage continuité, révèle ses limites dans la pratique. Retards chroniques dans les remplacements, marchandages politiques opaques, sièges laissés vacants : chaque cycle de nomination devient l’occasion de nouvelles batailles d’influence qui grèvent la crédibilité de l’institution.

Des contentieux électoraux aux décisions controversées

L’ère pré-Constitutionnelle de la justice électorale en RDC reste marquée par des décisions qui continuent de hanter la mémoire collective. Avant l’opérationnalisation de la Cour constitutionnelle, c’est la Cour suprême de justice qui endossait le rôle d’arbitre électoral, avec des verdicts lourds de conséquences.

L’élection présidentielle de 2006, censée tourner la page des conflits, a révélé les failles du système. Lorsque Joseph Kabila est déclaré vainqueur face à Jean-Pierre Bemba avec 58% des voix, les contestations éclatent immédiatement. Le challenger dénonce des irrégularités massives dans le processus de dépouillement. Pourtant, la Cour suprême valide les résultats en un temps record, sans véritable examen des preuves avancées. « C’était une mascarade judiciaire », confie encore aujourd’hui un ancien collaborateur de Bemba, sous couvert d’anonymat.

Cinq ans plus tard, le scénario se répète avec une intensité accrue. Le face-à-face entre Kabila et Étienne Tshisekedi donne lieu à l’un des scrutins les plus controversés de l’histoire du pays. Malgré les rapports accablants des observateurs internationaux, l’Union européenne parlant de résultats « non crédibles », le Centre Carter dénonçant un processus « dépourvu de transparence », la Cour suprême confirme une nouvelle fois la victoire du sortant. Les violences qui s’ensuivent à Kinshasa et dans d’autres régions marquent durablement les esprits et sonnent le glas de la crédibilité de l’institution.

Ces épisodes douloureux ont pesé comme une chape de plomb sur les épaules de la nouvelle Cour constitutionnelle lors de sa mise en service en 2013. « Nous héritions d’une défiance systémique envers la justice électorale », reconnaît un ancien membre de l’institution. La tâche était immense : il fallait à la fois se démarquer des pratiques passées et imposer une nouvelle culture de l’indépendance judiciaire dans un paysage politique encore marqué par les réflexes autoritaires.

2018 : La Cour constitutionnelle face au test décisif

L’élection présidentielle de décembre 2018 devint le banc d’essai tant redouté pour la jeune Cour constitutionnelle. Après des années de reports sous Joseph Kabila, ce scrutin historique opposait trois figures emblématiques : Félix Tshisekedi, héritier politique de l’opposant historique Étienne Tshisekedi ; Martin Fayulu, candidat d’une coalition hétéroclite ; et Emmanuel Shadary, dauphin de Kabila.

La proclamation des résultats par la CENI le 10 janvier 2019 déclencha une onde de choc. Alors que Tshisekedi est annoncé vainqueur avec 38,57% des voix, des fuites publiées par le Financial Times révèlent des chiffres radicalement différents, allant jusqu’à attribuer près de 60% des suffrages à Fayulu.

Fayulu saisit immédiatement la Cour constitutionnelle, dénonçant un « coup d’État électoral » et exigeant un recomptage complet. Le 20 janvier, après dix jours d’audiences tendues, la Cour rendit sa décision. D’une voix ferme, elle rejeta toutes les requêtes de Fayulu, validant l’élection de Tshisekedi. Le verdict, rédigé dans un jargon juridique impeccable, ne parvint pas à masquer le malaise ambiant. Dans les coulisses, des sources judiciaires confièrent à Jeune Afrique que plusieurs juges avaient exprimé des réserves, mais s’étaient finalement rangés à l’avis majoritaire.

Bien qu’il y ait eu des scènes de liesse parmi la population congolaise à la suite de la confirmation de la victoire de Félix Tshisekedi, l’onde de choc de cette décision s’est propagée bien au-delà des frontières congolaises. Tandis que Fayulu qualifiait la Cour d’« instrument de légitimation d’une mascarade », certains partenaires internationaux ont adopté une position ambiguë, reconnaissant officiellement la victoire de Tshisekedi tout en exprimant des « préoccupations sérieuses ».

L’ombre de 2018 continue de planer sur la Cour constitutionnelle. Si l’institution a depuis rendu d’autres arrêts notables, c’est bien ce jugement qui reste gravé dans la mémoire collective comme son heure de vérité, ou son occasion manquée. Alors que le pays s’achemine vers de nouvelles échéances électorales, nombreux sont ceux qui s’interrogent : la Cour saura-t-elle tirer les leçons de ce passé récent, ou reproduira-t-elle les mêmes schémas qui ont entaché sa crédibilité ?

2023 : La Cour constitutionnelle face au paradoxe de la légitimité

Le dernier scrutin présidentiel de décembre 2023 a placé la Cour constitutionnelle face à un dilemme familier. La réélection de Félix Tshisekedi, avec un score sans appel (73,47 %) face à Moïse Katumbi (18 %) et Martin Fayulu (4,9 %), a ravivé le débat sur le rôle de l’institution dans la validation des processus électoraux.

Le jour du scrutin, certains bureaux de vote n’ont pas ouvert à l’heure et de nombreux électeurs ont peiné à retrouver leurs noms sur les listes. En réponse, la CENI a prolongé le vote sur plusieurs jours dans certaines circonscriptions, une décision vivement critiquée par des missions d’observation.

Félix Tshisekedi est déclaré vainqueur de l’élection présidentielle avec plus de 73 % des suffrages, distançant largement ses principaux concurrents, Moïse Katumbi et Martin Fayulu.

Lorsque Théodore Ngoy, un candidat marginal, dépose un recours détaillant des irrégularités, la Cour adopte une position nuancée. Tout en reconnaissant la réalité de certaines anomalies, elle estime dans son arrêt du 9 janvier 2024 que celles-ci n’étaient pas « d’une ampleur susceptible d’influer sur l’issue globale du scrutin ».

Cette décision en demi-teinte n’a pas convaincu l’opposition. Le boycott judiciaire de Katumbi témoigne de la défiance ambiante : « Plutôt que de recourir à une Cour complice, nous choisissons de dénoncer par d’autres moyens », déclare-t-il à RFI, dans un cinglant désaveu de l’institution.

Cependant, contrairement à 2018, la Cour a fait des efforts notables de transparence. Son jugement de 2023 s’appuie sur un dispositif argumenté détaillant méthodiquement chaque grief, citant les rapports d’observation et fournissant des analyses statistiques. « C’est une évolution positive dans la forme, même si le fond reste discutable », admet un expert électoral sous couvert d’anonymat.

Toutefois, cette victoire écrasante, bien que marquée par des irrégularités localisées relevées par les observateurs, n’a pas suscité de contestation majeure quant à la légitimité du résultat final. Les missions d’observation, tant nationales qu’internationales, y compris le monitoring conjoint de la CENCO et de l’ECC, ont certes signalé des cas de bourrages d’urnes et des dysfonctionnements organisationnels, mais sans remettre en cause l’issue globale du scrutin. Aucune institution internationale ni capitale étrangère n’a émis de doute sérieux sur la proclamation du vainqueur, ni avancé de résultats alternatifs, confirmant ainsi une acceptation générale du verdict des urnes malgré les imperfections du processus.

Les défis dans le contexte des élections

Le rôle de la Cour constitutionnelle est central dans le traitement des recours électoraux. Pourtant, cette fonction se révèle problématique, notamment à cause des délais prolongés dans la prise de décision, de l’absence de transparence dans les délibérations, et du manque d’explications détaillées concernant les jugements rendus. Par exemple, lors des élections de 2011 et 2018, la Cour a été accusée de ne pas avoir pris en compte les préoccupations relatives aux fraudes électorales et aux irrégularités constatées durant le scrutin.

De plus, la Cour constitutionnelle est souvent accusée de manquer de l’indépendance nécessaire pour garantir une justice équitable. L’absence de diversité dans la composition de ses membres, et l’influence perçue du pouvoir exécutif, sont autant de facteurs qui renforcent la perception d’une institution partiellement alignée sur les intérêts politiques en place. Dans un contexte aussi chargé politiquement, les décisions de la Cour doivent impérativement être perçues comme transparentes et crédibles pour que la démocratie puisse se renforcer.

Nécessité d’une réforme

Face à ces multiples critiques, une réforme de la Cour constitutionnelle s’avère essentielle pour redonner confiance au peuple congolais. Plusieurs réformes sont envisagées pour renforcer l’indépendance et la transparence de cette institution. Parmi celles-ci, le renouvellement du mode de nomination des juges semble crucial. Actuellement, les membres de la Cour sont nommés par le Président de la République, ce qui suscite des inquiétudes quant à leur impartialité. Un processus de nomination plus inclusif, impliquant plusieurs institutions et acteurs de la société civile, pourrait garantir une plus grande légitimité.

Il est également nécessaire de revoir les processus décisionnels au sein de la Cour. La transparence des délibérations et la publication des motifs des décisions sont des mesures qui pourraient aider à apaiser les tensions et à renforcer la confiance du public. Lorsque la Cour rend une décision sur un recours électoral, il est crucial que celle-ci soit accompagnée d’explications claires et détaillées afin que la population comprenne les raisons qui ont conduit à un jugement spécifique, surtout lorsqu’il s’agit de résultats électoraux hautement contestés.

Rôle crucial dans la stabilité politique

Le rôle de la Cour constitutionnelle va au-delà de la simple validation des élections. Elle incarne également un gage de stabilité politique en période postélectorale, lorsque les tensions sont exacerbées et que les résultats sont remis en cause. Si la Cour prend des décisions éclairées et justifiées, elle peut contribuer à apaiser les tensions politiques et à éviter les dérives violentes qui ont marqué le passé du pays.

Cependant, cette fonction de régulateur de la vie politique n’est possible que si la Cour joue pleinement son rôle d’arbitre impartial. Si les décisions rendues sont perçues comme étant motivées par des intérêts politiques, cela risque d’aggraver les conflits et de déstabiliser davantage le pays. En ce sens, une réforme de la Cour constitutionnelle est une condition sine qua non pour renforcer l’état de droit en RDC et garantir un climat politique apaisé.

Vers une réforme nécessaire

La Cour constitutionnelle de la RDC doit se réinventer pour répondre aux attentes des Congolais et garantir le bon fonctionnement de la démocratie. Les réformes envisagées, tant au niveau de la composition de l’institution que de son fonctionnement interne, doivent permettre de restaurer sa crédibilité et son indépendance. Le renforcement de la transparence dans ses décisions et la promotion de l’intégrité de ses juges seront des éléments-clés pour assurer une justice électorale fiable.

En fin de compte, la confiance en la Cour constitutionnelle est essentielle pour la consolidation de la démocratie en RDC. C’est en garantissant l’indépendance de cette institution et en redonnant à ses décisions une légitimité incontestée que la RDC pourra espérer avancer sur la voie de la stabilité politique et du progrès démocratique. Les réformes de la Cour ne sont pas seulement une question de politique intérieure, mais une nécessité pour l’avenir du pays.

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Entre vitrine internationale et réalités locales, le pari risqué de « Visit DRC »

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La République démocratique du Congo (RDC) cherche à renforcer sa visibilité internationale en s’associant à un club de football européen reconnu. L’affichage du nom de la RDC sur les maillots de l’AS Monaco lors des matchs officiels constitue un vecteur de promotion touristique et culturelle. Cependant, le pays de Félix Tshisekedi peine à réunir les prérequis pour un meilleur accueil des touristes. L’état des services aéroportuaires, le manque de sécurité, l’état impraticable du réseau routier et surtout l’insalubrité constituent des problèmes à résoudre avant de lancer un tel partenariat.

Le 10 mai, le ministre des Sports et Loisirs, Didier Budimbu, a signé un protocole d’accord avec Thiago Scuro, directeur général de l’AS Monaco, portant sur la promotion du football congolais et du tourisme. Ce contrat, d’une valeur de 1,6 million de dollars par saison, devrait concerner le développement du football congolais, avec un accent particulier sur le football. Il s’agit notamment de la formation d’entraîneurs, l’exécution de programmes de développement des jeunes talents, l’amélioration des infrastructures sportives et le renforcement des ligues locales. Une part du contrat est consacrée à la visibilité de la RDC à travers ce club de la principauté. Un autre aspect de cet accord est la contribution financière additionnelle de 200 000 euros prévue pour couvrir les frais de déplacement et de coordination de l’AS Monaco dans le cadre de ses interventions en RDC.

Sur le plan de la visibilité, le gouvernement tente d’imiter la politique rwandaise dur le tourisme avec Visit Rwanda. Une stratégie jugée mimétique par certains observateurs congolais, qui y voient une copie mal adaptée du modèle rwandais. « Ils veulent ‘‘Visit Congo’’ pendant qu’ici, routes, sécurité et aéroport sont à l’agonie. On vend une vitrine sans boutique, un rêve sans socle. Avant d’acheter des slogans, qu’on construise un pays. Sinon, c’est inviter au festin dans une maison en feu », a réagi un Congolais sur X. Beaucoup voient dans ce mimétisme du gouvernement une volonté de mettre la charrue avant les bœufs. « Ces touristes qu’on invite vont atterrir à l’aéroport de N’djili avec toutes les tracasseries qui caractérisent cette frontière ? Un travail d’image du pays devrait être fait en amont avant de signer de tels partenariats », a déclaré Sylvestre Kabongo, un analyste sportif. « Nous serons témoins de l’échec de ce partenariat. », ajoute un autre Congolais, estimant que le gouvernement devrait commencer par rendre le pays attractif avant d’inciter les touristes à venir visiter la RDC. L’insalubrité persistante, la corruption endémique et les embouteillages chroniques sont autant d’obstacles évoqués à ce projet de soft power.

De son côté, le gouvernement tente de tempérer. « Il ne s’agit pas forcément d’un contrat de visibilité mais plutôt d’un contrat de transfert de compétences pour l’amélioration du football en RDC et non Visit DRC », a déclaré une source citée par 7SUR7.CD.

Entre coopération sportive et image de marque

Ce partenariat s’inscrit dans une volonté de renforcer les relations entre la RDC et la France, en particulier dans le domaine du sport. Il ouvre la voie à de futures collaborations dans d’autres secteurs tels que l’éducation, la santé et la culture. Le succès de ce partenariat, selon certains, pourrait inciter d’autres clubs européens à collaborer avec la RDC, favorisant ainsi une diplomatie sportive active. Certaines sources au sein du ministère des Sports évoquent déjà des contacts avec des clubs espagnols majeurs comme le Real Madrid et le FC Barcelone. Avec ce partenariat, il est envisagé d’étendre ce type de projets sportifs à d’autres provinces de la RDC et de pérenniser les événements sportifs organisés.

Cette collaboration a été initiée par l’ancien international congolais Distel Zola, un ancien joueur de l’AS Monaco et fondateur de la Fondation « Bana Zola », qui œuvre en faveur des enfants défavorisés en RDC. En 2022, l’AS Monaco avait soutenu un tournoi de football organisé à Kinshasa, fournissant des tenues de match et du matériel sportif. Cet événement, soutenu par le Programme Alimentaire Mondial (PAM), visait à sensibiliser les jeunes à l’importance d’une alimentation équilibrée tout en leur offrant un moment d’évasion à travers le sport.

Une stratégie de marketing du Rwanda

Le Rwanda a établi des partenariats stratégiques avec plusieurs clubs de football européens dans le cadre de sa campagne de promotion touristique « Visit Rwanda ». Ces accords visent à renforcer la visibilité internationale du pays et à stimuler son secteur touristique. Depuis 2018, le Rwanda est le premier sponsor de la manche du maillot d’Arsenal, avec un contrat d’une valeur de 10 millions de livres sterling par an. Ce partenariat a été prolongé en 2021 pour quatre années supplémentaires. Il en est de même pour le club français du Paris Saint-Germain (PSG).

En août 2023, Kigali a signé un partenariat de cinq ans avec le Bayern Munich, axé sur le développement du football des jeunes et la promotion du tourisme. Ce partenariat comprend la création d’une académie de football FC Bayern au Rwanda. Début mai 2025, Kigali a conquis aussi l’Atletico Madrid, troisième club espagnol au classement actuel de la Liga.

Heshima

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