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PPRD : Et si les caciques de Kabila choisissaient la patrie ? [Edito]

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Dans les cercles politiques congolais, une question émerge : et si les leaders du PPRD, alliés de Joseph Kabila, rompaient avec lui pour soutenir la cause nationale ? Cette hypothèse prend de l’ampleur alors que la République démocratique du Congo (RDC) fait face à une crise dans sa région orientale, où le M23 et l’AFC, soutenus par Paul Kagame, continuent de déstabiliser. Les dirigeants du PPRD se trouvent confrontés à un choix crucial : rester loyaux à Kabila ou privilégier la patrie.

Pour comprendre l’ampleur de cette hypothèse, il faut remonter aux racines de la crise actuelle. Joseph Kabila, qui a dirigé la RDC de 2001 à 2019, reste une figure énigmatique. Arrivé au pouvoir dans des circonstances tragiques après l’assassinat de son père, le président Laurent-Désiré Kabila, il a présidé pendant près de deux décennies un pays rongé par les conflits, la corruption et les ingérences étrangères. Après avoir quitté officiellement la présidence en janvier 2019, au terme d’un processus électoral contesté par une partie de l’opposition, Kabila s’était retiré dans une semi-retraite politique, conservant néanmoins une influence considérable à travers le PPRD et ses alliés du Front Commun pour le Congo (FCC).

Mais depuis quelques mois, les rumeurs vont bon train : l’ancien chef d’État, discret mais omniprésent, serait impliqué dans les troubles qui secouent l’Est du pays. Le M23, ce mouvement rebelle qui a refait surface en 2021, et l’AFC, une coalition hétéroclite apparue plus récemment dirigée par l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, bénéficient de soutien total du Rwanda. Les regards se tournent vers Kabila, accusé par le président Félix Tshisekedi, certains analystes et même des voix au sein du gouvernement Suminwa de jouer un double jeu. « Prendre les armes contre un gouvernement légitime, s’associer à Kagame, responsable de millions de morts en RDC, pour déstabiliser son propre pays, ce serait une trahison qui dépasse l’entendement », confie un politologue basé à Goma, sous couvert d’anonymat. « Kabila a toujours cultivé une image de patriote discret. Si ces accusations sont fondées, elles pulvérisent cet héritage. », a-t-il ajouté.

Les caciques du PPRD : entre fidélité et dilemme

Au cœur de cette tempête se trouvent les figures emblématiques du PPRD, ces « caciques » qui ont bâti leur carrière sous l’aile protectrice de Kabila. Aubin Minaku, ancien président de l’Assemblée nationale, connu pour sa finesse juridique et son rôle dans la consolidation du pouvoir kabiliste ; Emmanuel Ramazani Shadary, dauphin désigné lors de la présidentielle de 2018, incarnation d’une loyauté indéfectible ; Néhémie Mwilanya, stratège discret et ex-directeur de cabinet de Kabila ; Raymond Tshibanda, diplomate aguerri et ancien ministre des Affaires étrangères, Alexis Thambwe Mwamba, ancien président du Sénat, Henry Mova Sakanyi, ancien ministre de l’Intérieur, … Ces hommes, parmi d’autres, ont été les piliers du système Kabila. Mais aujourd’hui, leur silence face aux accusations contre leur mentor interroge.

Rester fidèles à Kabila, c’est risquer d’être associés à une possible entreprise criminelle contre la nation. Rompre avec lui, c’est renier des années de loyauté et s’exposer à l’incertitude. Pourtant, l’idée d’une dissidence interne au PPRD commence à germer. Et si ces caciques, lassés de porter le fardeau des agissements de leur leader contre leur nation, décidaient de prendre leurs distances ? Et s’ils choisissaient la patrie plutôt que le parti ?

Une révolution au sein du PPRD : un scénario plausible ?

Imaginons un instant ce scénario : dans une salle de réunion à Kinshasa ou Lubumbashi, les ténors du PPRD se réunissent en conclave. Autour de la table, Minaku, Shadary, Mwilanya et d’autres poids lourds du parti. L’ambiance est lourde, les visages tendus. Après des heures de débats, une décision est prise : Joseph Kabila doit être écarté. Dans une déclaration solennelle, diffusée en direct à la télévision nationale, ils annoncent leur désolidarisation. « Nous, cadres du PPRD, refusons de trahir notre pays », proclament-ils. « Les agissements de l’ancien président Joseph Kabila constituent une haute trahison incompatible avec les valeurs que nous défendons. En conséquence, nous le révoquons du parti et de sa présidence. »

Ce geste, aussi spectaculaire qu’inédit, serait suivi d’une refondation interne. Une assemblée extraordinaire est convoquée pour élire une nouvelle direction. Le PPRD, débarrassé de l’hypothèque Kabila, se repositionnerait comme une force patriotique, tournée vers l’avenir. L’enjeu est de taille : en choisissant la patrie, ces caciques pourraient non seulement sauver leur propre crédibilité, mais aussi redonner au PPRD une popularité et une légitimité perdues.

Un signal pour la cohésion nationale

Au-delà des murs du PPRD, cette révolution interne aurait des répercussions profondes sur la scène nationale. Depuis son accession au pouvoir en 2019, Félix Tshisekedi peine à unifier un pays fracturé par des décennies de conflits et de méfiance politique. La guerre dans l’Est, alimentée par des ingérences rwandaises et ougandaises et des luttes intestines, reste une plaie ouverte. Dans ce contexte, un PPRD refondé, débarrassé de ses compromissions, pourrait devenir un allié inattendu dans la quête de cohésion nationale.

Le peuple congolais, épuisé par les guerres et les trahisons successives, pourrait voir dans ce geste une lueur d’espoir. « Si des hommes comme Minaku ou Shadary, longtemps perçus comme des apparatchiks du système Kabila, se dressaient pour défendre la nation, cela changerait la donne », estime une militante des droits de l’homme à Kinshasa. « Ce serait un message puissant : personne n’est au-dessus de la RDC, pas même Kabila. »

Félix Tshisekedi peut approcher le camp adverse

Et si Félix Tshisekedi saisissait cette opportunité historique ? En février 2025, le président avait évoqué la formation d’un gouvernement d’union nationale, une initiative visant à rassembler les forces politiques autour d’un projet commun. Cette annonce a été accueillie avec scepticisme par une bonne frange de l’opposition politique. Imaginons que Tshisekedi tende la main à ces caciques repentis. Lors d’une rencontre discrète, il pourrait leur proposer ce que Kabila, retranché dans l’ombre et discrédité, ne peut plus offrir : des postes de responsabilité au niveau national. Certains de ces caciques pourraient rejoindre le gouvernement d’union nationale annoncé et y jouer un rôle clé.

Ce marché, s’il était conclu, serait un coup de maître pas seulement pour Tshisekedi mais aussi et surtout pour une nation qui a risqué sa perte. En intégrant ces figures du PPRD, il projetterait une image d’unité face aux menaces extérieures, notamment celle du Rwanda. « Félix a tout à gagner », analyse un diplomate occidental basé à Kinshasa. « Il transformerait des ennemis en partenaires, tout en marginalisant Kabila une fois pour toutes. »

Les défis d’une alliance improbable

Bien sûr, une telle alliance ne serait pas sans obstacles. Au sein de l’UDPS, les fidèles de Tshisekedi pourraient voir d’un mauvais œil l’arrivée de ces anciens kabilistes, perçus comme des opportunistes cherchant à sauver leur carrière. Les victimes des années Kabila, celles des répressions, des guerres et des pillages, pourraient crier à l’impunité. Et pourtant, dans un pays où la realpolitik a souvent prévalu, ce compromis pourrait être perçu comme un mal nécessaire pour avancer et sauver le pays.

Un horizon possible

Malgré ces incertitudes, l’hypothèse d’un PPRD choisissant la patrie offre une perspective enthousiasmante. Si les caciques de Kabila faisaient ce pas audacieux, la RDC pourrait sortir grandie de cette crise. Un PPRD refondé deviendrait une force politique crédible, capable de contribuer à la reconstruction nationale. Félix Tshisekedi, en scellant cette alliance, prouverait sa capacité à transcender les clivages pour le bien commun. Et le peuple congolais, trop souvent otage des ambitions de ses dirigeants, pourrait enfin entrevoir un avenir de stabilité.

Et si tout cela n’était pas qu’un rêve ? Et si, face à l’abîme, les caciques de Kabila décidaient d’écrire une nouvelle page de l’histoire congolaise ? À eux, peut-être, de saisir cette chance. À Félix Tshisekedi de tendre la main. La patrie, elle, attend.

Heshima

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RDC : ce géant du tourisme en Afrique centrale qui s’endort

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La République démocratique du Congo (RDC) possède un extraordinaire potentiel touristique, avec une faune et flore riches, des parcs nationaux, des sites naturels (chutes, lacs, montagnes) et des sites culturels. Mais cette manne naturelle est faiblement accessible aux touristes internationaux. L’insécurité dans une bonne partie du pays et des problèmes de gouvernance freinent l’éclosion d’un secteur qui pourrait rapporter plus de 10 % de la valeur du PIB congolais.

Grâce à sa position stratégique à l’équateur au cœur de l’Afrique, la RDC est située au carrefour des destinations finales ou initiales des circuits touristiques d’Afrique Australe, Centrale et de l’Est. Le pays présente une gamme variée d’attraits touristiques à travers ses 26 provinces. Les chutes de Zongo au Kongo central, des attractions touristiques comme le Jardin botanique d’Eala et le Parc de la Vallée de la N’sele à Kinshasa, le lac Kivu, le fleuve Congo, et les montagnes telles que le Ruwenzori offrent des paysages spectaculaires pour les touristes. Chaque province présente des particularités variées. Le pays de Lumumba possède 7 parcs nationaux et 57 réserves et domaines de chasse dont 5 figurent sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Il s’agit du Parc national des Virunga, le Parc national de la Garamba, Kahuzi Biega, la Salonga et la Réserve de faune à okapis. En dehors des parcs, la RDC possède des montagnes et chutes qui offrent la possibilité d’exploiter tout type de tourisme (balnéaire, culturel, de loisirs, d’affaires). Sur le plan de la flore, il y a une variété d’écosystème couvrant près de 145 millions d’hectares, soit le second massif de forêts tropicales du monde après l’Amazonie et une des réserves de biodiversité de la planète. La RDC possède 4 espèces endémiques : Gorille de montagne, Okapi, Bonobo (chimpanzé nain), Paon congolais. À côté, il y a d’innombrables espèces d’oiseaux et de poissons. Face à un tel potentiel, le pays ne devrait pas être à la traine en matière de tourisme.

L’insécurité, l’ennemi numéro 1 du tourisme

Depuis près de 30 ans, la partie orientale du pays demeure en insécurité. Pourtant, les Kivus et l’Ituri regorgent d’atouts pour le développement du tourisme avec des paysages magnifiques, une faune diversifiée et une culture unique. Cependant, cette région reste marquée par l’instabilité sécuritaire, ce qui a affecté le développement du tourisme. Malgré ces défis, des initiatives sont en cours pour relancer le secteur et mettre en valeur les atouts touristiques de la région, notamment le Parc National des Virunga et le Lac Kivu. La chaîne de volcans entre la RDC et le Rwanda, avec des sommets comme le Nyiragongo, constitue une attraction touristique particulière. Mais la zone est quasiment infréquentable par des touristes suite à l’insécurité. Le parc national des Virunga est souvent le théâtre des affrontements entre des groupe armés et forces loyalistes. Des gardiens du parc sont souvent tués lors d’attaques de groupes rebelles. Le 22 février 2021, l’ambassadeur d’Italie en RDC, Luca Attanasio, a été tué dans cette région alors qu’il allait visiter un projet scolaire dans un village près de Rutshuru, dans le Nord-Kivu. Cette zone était quasiment dans le périmètre du Parc national des Virunga. Un événement tragique qui a davantage refroidi des potentiels touristes. Par exemple, Israël a vu son tourisme chuter de 64 % depuis octobre 2024 en raison de tensions régionales.

Pas de marketing avant les infrastructures

Selon les chiffres publiés par l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI), la RDC a révisé en 2013 son plan directeur projeté sur 15 ans avec comme objectifs d’atteindre à terme 1.146.962 touristes internationaux et des recettes de 17,3 millions de dollars. Un montant estimé à 10 % de la valeur du PIB congolais en 2012. Mais pour que ce plan de 15 ans puisse fonctionner, l’ANAPI avait précisé qu’il fallait mettre en place une politique de promotion et de préservation des espèces animales phares ; réhabiliter des parcs nationaux, créer des niches écologiques, réhabiliter des voies d’accès aux différents sites et promouvoir le Tourisme vert pour renforcer la conservation de l’environnement. Il fallait aussi développer l’offre en transports touristiques (aérien, routier, fluvial et lacustre) ; créer des sites d’hébergement (hôtels et infrastructures d’accueil et d’animation touristiques). Avec la décentralisation, il est aussi nécessaire de mettre en place des services des agences et bureaux de tourisme dans les différentes entités décentralisées. Plus de 12 ans après avoir élaboré ce plan, rien de concret n’a été fait pour développer ce secteur.

Actuellement, le ministre du Tourisme, Didier M’Pambia, s’est empressé de signer un contrat de marketing de plus de 4 millions de dollars avec le club prestigieux AC Milan pour promouvoir le tourisme en RDC. Pourtant, les préalables énumérés notamment par l’ANAPI n’ont pas toujours été remplis. Il sera difficile dans un tel contexte de capter les touristes du monde. Les fonds investis dans le marketing risquent de ne pas produire de résultats tant que le secteur n’est pas restructuré. Le contrat signé également par le ministre des Sports, Didier Budimbu avec l’As Monaco (4,8 millions d’euros pour 3 saisons), qui comporte un volet de visibilité du pays, n’échappe pas à la logique de ces préalables. « Il faut d’abord développer tout un écosystème touristique au pays avant d’envisager un marketing à l’international », estime Eddy Mbala, guide touristique dans un site de Mbanza-Ngungu, au Kongo Central.

Cet écosystème implique une harmonie entre les différents services du pays. Des infrastructures d’accueil comme les aéroports et la qualité du personnel d’accueil devraient être prises en compte dans cet alliage. Il y a aussi des agences de voyages, des hôtels non classés et classés ; le développement des 4.500 km de voies navigables du pays ainsi que des services d’appui au déploiement des activités touristiques. C’est l’existence de cet ensemble des infrastructures qui permettra au pays de lancer son marketing à l’international tout en s’assurant de la qualité de la délivrance des visas pour les touristes.

Saisir chaque opportunité pour mieux vendre le pays

Pour mieux capitaliser ce secteur, le pays doit mettre en valeur chacun de ses atouts naturels. Cela n’est possible que grâce à une gouvernance efficace de ce domaine. Si les efforts en cours pour trouver un accord de paix entre la RDC et le Rwanda arrivent à aboutir, il faudrait en ce moment activer un autre levier politique interne : la gouvernance de qualité dans ce secteur. Cela permettra de créer l’attractivité autour du tourisme. Il faudrait aussi saisir chaque occasion pour mieux vendre le pays. Le Festival mondial de la musique et du tourisme, prévu du 16 au 18 juillet 2025 à Kinshasa, devrait être une opportunité de mettre à profit le potentiel touristique de la RDC. Beaucoup d’experts du secteur s’accordent à dire que si le pays parvient à surmonter ses défis sécuritaires et à développer ses infrastructures touristiques, il pourrait devenir une destination majeure en Afrique centrale. Le programme de réhabilitation des aéroports du pays est un signe dans la bonne direction.

Heshima

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RDC : l’agriculture, seule arme pour vaincre l’insécurité alimentaire

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La République démocratique du Congo (RDC) traverse une crise alimentaire importante. Des millions de citoyens peinent à se nourrir convenablement, alors même que le pays regorge de terres fertiles et de ressources naturelles à faire rêver tout investisseur agricole. Cette contradiction, criante, laisse entrevoir un paradoxe : comment un pays aussi riche en potentialités agricoles peut-il laisser une grande partie de sa population souffrir de la faim ? Plus qu’une interrogation, c’est un appel à repenser l’agriculture comme levier central de transformation sociale et économique.

En 2025, la situation reste préoccupante. D’après les chiffres publiés en janvier par l’Integrated Food Security Phase Classification, près de 27,7 millions de Congolais, soit environ un quart de la population évaluée, vivent en insécurité alimentaire aiguë. Parmi eux, 3,9 millions sont classés en situation d’urgence. Ces chiffres, derrière leur froideur statistique, traduisent une réalité implacable : des familles entières luttent pour survivre dans un pays qui pourrait, selon la Banque africaine de développement, nourrir jusqu’à deux milliards d’individus grâce à ses quelque 80 millions d’hectares de terres arables, dont à peine 10 % sont exploités.

La RDC, pourtant, ne manque pas de productions agricoles phares. Le manioc, avec 29,9 millions de tonnes récoltées en 2018, et les bananes plantains, avec 4,7 millions de tonnes, placent le pays parmi les tout premiers producteurs mondiaux, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Mais ces chiffres ne suffisent pas à masquer les carences du système. « Nous avons les terres, l’eau, le climat. Il ne manque que la volonté de transformer ce potentiel en réalité durable », estime Jacques Malila, spécialiste du développement agricole.

Des freins structurels persistants

Le premier défi tient aux infrastructures. Trop de routes, impraticables pendant la saison des pluies, coupent les producteurs des circuits de distribution. Marie Nzola, agricultrice dans le Sud-Ubangi, confiait à un média local en mars 2024 : « Nous travaillons dur, nous récoltons, mais l’absence de routes fait pourrir nos produits. » Ce constat, malheureusement répandu, est appuyé par un rapport du Programme alimentaire mondial datant de 2022, qui identifie l’effondrement des infrastructures comme l’un des déclencheurs majeurs de la crise alimentaire actuelle. Le manque d’électricité, d’installations de conservation ou encore de systèmes d’irrigation freine lourdement la productivité, en particulier dans les zones reculées.

Autre obstacle : l’accès au financement. Une large majorité des exploitants, plus de 60 % de la main-d’œuvre agricole, évolue dans un contexte informel, sans filet de sécurité ni accès au crédit. Les possibilités d’investir dans de meilleures semences, des outils ou de l’engrais sont donc minces. En 2022, la Banque mondiale évoquait, dans l’un de ses blogs, un programme agricole doté de 500 millions de dollars censé bénéficier à 1,7 million de producteurs du pays. Mais sur le terrain, les retombées restent inégales. « Sans prêts adaptés à notre réalité, nous restons enfermés dans un cycle de faibles rendements », soupire Daniel Mbuyi, cultivateur de maïs dans le Kasaï.

Enfin, les politiques agricoles peinent à s’ancrer dans une vision cohérente. Un rapport des Nations unies paru en mars 2025 relève que les conflits persistants dans l’Est perturbent les cycles agricoles et déplacent des familles entières, rendant toute stratégie difficile à stabiliser. Une gouvernance éclatée, des priorités souvent brouillonnes et une absence de suivi concret paralysent les réformes structurelles pourtant urgentes.

Des initiatives porteuses d’espoir

Malgré ce tableau sombre, des projets ambitieux voient le jour. Le Programme de transformation agricole, lancé en 2023, prévoit de mobiliser 6,6 milliards de dollars sur dix ans. Il vise à moderniser l’agriculture congolaise tout en recentrant les efforts sur les petits producteurs, pierre angulaire de l’économie rurale. « L’objectif, c’est de faire de l’agriculture un moteur de croissance inclusive », a souligné un intervenant lors du Forum sur l’agribusiness organisé la même année par la Banque africaine de développement.

L’agroécologie, portée par plusieurs ONG, s’impose peu à peu comme un modèle viable et durable. L’ONG internationale SAILD, par exemple, a mené en 2024 une série d’ateliers promouvant des méthodes plus respectueuses de l’environnement, comme la rotation des cultures ou l’usage du compost naturel. Une étude publiée en 2023 dans la plateforme de publications scientifiques ScienceDirect démontre que dans la province du Maniema, ces pratiques ont non seulement amélioré la fertilité des sols, mais aussi accru les rendements agricoles. « Avec l’agroécologie, nous respectons la terre tout en assurant notre subsistance », témoigne Esther Baraka, cultivatrice dans le Kivu.

L’essor de l’agro-industrie constitue une autre piste prometteuse. Selon l’agence du département du Commerce des États-Unis Trade.gov, des partenariats public-privé sont en cours d’examen pour implanter des parcs agro-industriels capables de transformer sur place le manioc, le maïs ou les fruits, générant ainsi des emplois et réduisant la dépendance aux importations. Cette dynamique vise à créer de véritables pôles économiques régionaux, tout en valorisant les produits locaux.

L’innovation numérique n’est pas en reste. La plateforme NYUKI TECH, développée par l’entreprise spécialisée dans la production et la vente des produits apicoles et agricoles  GRECOM-RDC, connecte les agriculteurs aux marchés, limite les pertes post-récolte et facilite la transparence des prix. Présentée dans un article de l’Index Insurance Forum publié en 2024, cette solution illustre le potentiel des technologies pour combler les failles logistiques.

Dans cette même logique, le Programme de promotion de l’entrepreneuriat agricole et de la sécurité alimentaire, financé par le Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire à hauteur de 1,65 million de dollars, cible cinq bassins de production pour renforcer les filières du manioc et du maïs. Il met l’accent sur la résilience locale et le renforcement des chaînes de valeur agricoles.

Un cap à maintenir

L’avenir alimentaire de la RDC ne dépend pas uniquement de sa fertilité naturelle, mais de sa capacité à aligner les efforts politiques, économiques et communautaires autour d’un objectif commun. La lutte contre la faim ne se gagnera pas uniquement dans les champs, mais aussi dans les institutions stables, sur les routes, dans les banques et jusque dans les écoles agricoles.

Comme le résume le docteur Rajabu, spécialiste des politiques agricoles : « Le moment est venu pour la RDC de se lever et d’exploiter pleinement ses richesses naturelles. L’agriculture, si elle est bien pensée, peut transformer ce pays. »

La tâche est immense, mais l’élan est enclenché. L’État, les partenaires techniques, les ONG et les paysans eux-mêmes commencent à bâtir des ponts là où il n’y avait que des fossés. Investir dans les infrastructures, faciliter le crédit rural, promouvoir l’agro-industrie locale et respecter les savoirs paysans : autant de pistes concrètes pour avancer.

Dans un pays où l’espérance se cultive aussi bien dans les esprits que dans les sillons, chaque semence devient un pari sur demain. Il ne reste plus qu’à irriguer cet espoir. Et à ne plus jamais laisser la faim dicter la loi d’un sol aussi généreux.

Heshima Magazine

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RDC : un trésor de plus de 24 000 milliards de dollars qui attend toujours ses investisseurs

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La République démocratique du Congo (RDC) possède un potentiel économique qui donne le vertige : ses réserves de minerais critiques sont estimées à 24 000 milliards de dollars selon un récent rapport de la Banque mondiale. Premier producteur mondial de cobalt, regorgeant de cuivre, d’or, de diamants et de terres rares essentielles à la transition énergétique, le pays dispose d’atouts considérables pour devenir une puissance économique africaine. Pourtant, cette richesse extraordinaire contraste cruellement avec la réalité quotidienne des Congolais, dont plus de 70% vivent avec moins de 2 dollars par jour.

« Nous marchons littéralement sur des trésors, mais nos enfants n’ont pas d’écoles décentes et nos hôpitaux manquent de tout », confie Jeanne Mabika, commerçante à Kinshasa. « Comment expliquer ce paradoxe sinon par la corruption qui gangrène notre pays à tous les niveaux ? »

Ce paradoxe s’explique en grande partie par un climat des affaires défavorable qui dissuade les investisseurs privés. Selon l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2023 de Transparency International, la RDC se maintient à un score de 20/100, la classant 162ᵉ sur 180 pays. Bien qu’il s’agisse d’une légère amélioration par rapport à 2022 (166ᵉ), cette stagnation confirme que la corruption reste endémique et structurelle, freinant le développement économique et décourageant les investissements.

Une bureaucratie paralysante

Le système judiciaire inefficace, la bureaucratie excessive, le faible accès au crédit et l’instabilité politique constituent les principales entraves au développement du secteur privé en RDC. La Banque africaine de développement (BAD) a identifié ces contraintes lors d’un atelier organisé à Kinshasa, soulignant également le déficit en infrastructures et une fiscalité complexe et peu transparente.

« Pour obtenir un simple permis d’exploitation, j’ai dû verser des pots-de-vin à sept fonctionnaires différents et attendre huit mois », témoigne Pascal Kilapi, entrepreneur dans le secteur agricole à Lubumbashi. « Comment voulez-vous développer une activité rentable dans ces conditions ? Les tracasseries administratives découragent même les plus motivés d’entre nous. »

Les affaires de corruption touchent régulièrement les plus hautes sphères de l’État. En juin 2025, le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a été contraint de démissionner suite à des accusations de tentative de détournement d’argent public dans un projet de construction d’une prison à Kisangani, pour un montant d’environ 19 millions de dollars. Cette affaire n’est que la partie émergée de l’iceberg. En 2020, Vital Kamerhe, alors directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, avait été condamné pour avoir détourné près de 50 millions de dollars destinés à un projet de logement social, avant d’être acquitté deux ans plus tard et de réintégrer le gouvernement.

L’impact dévastateur sur l’économie et la population

La corruption systémique a des conséquences directes sur le développement économique du pays. Elle détourne les ressources qui devraient servir à construire des infrastructures essentielles, à améliorer les services publics et à créer des emplois. Elle renforce également les inégalités sociales et nourrit les conflits, notamment dans l’Est du pays.

L’économiste congolais Emmanuel Patela, analyse : « La corruption en RDC n’est pas un simple dysfonctionnement, c’est un système parallèle de gouvernance qui capte les ressources au profit d’une minorité. Les investisseurs étrangers hésitent à s’engager dans un environnement où les règles du jeu sont constamment faussées et où la sécurité juridique est inexistante. »

Cette situation explique pourquoi, malgré son potentiel extraordinaire, la RDC ne figure pas parmi les dix pays africains attirant le plus d’investissements privés. L’Afrique du Sud (5,07 milliards de dollars), le Nigeria (3,96 milliards) et l’Égypte (3,37 milliards) occupent le podium, tandis que des pays aux ressources bien moindres comme la Côte d’Ivoire (2,18 milliards) ou le Kenya (1,7 milliard) surpassent largement la RDC en termes d’attractivité pour les capitaux privés.

Des réformes prometteuses mais insuffisantes

Face à ce constat alarmant, le gouvernement congolais a entrepris plusieurs réformes pour améliorer le climat des affaires. Le 15 novembre 2024, sous l’égide de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI), une feuille de route des mesures et réformes gouvernementales a été validée lors d’une réunion du comité de pilotage présidée par le Vice-Premier ministre, ministre du Plan, Guylain Nyembo.

Cette feuille de route comprend notamment la digitalisation des procédures administratives et fiscales, la réduction des délais de traitement des actes administratifs et la simplification du cadre réglementaire. Des ateliers de formation ont également été organisés dans plusieurs provinces, comme au Kongo-Central en février 2025, pour outiller les cellules provinciales du climat des affaires.

« Ces initiatives sont encourageantes. Nous félicitons le gouvernement pour les progrès réalisés. La Feuille de route est un atout que nous pourrons promouvoir auprès de nos entrepreneurs et gouvernements », a déclaré Jennifer Imperator, Chargée d’Affaires de l’Ambassade des Pays-Bas.

Cependant, ces réformes se heurtent à la résistance d’une administration habituée aux pratiques de corruption. « Malgré le volontarisme dont il fait preuve, le président Tshisekedi aura difficile à réaliser son engagement d’assainir l’environnement des affaires en RDC, avec une administration publique et un système judiciaire remplis de fonctionnaires et de magistrats qui baignent dans la corruption jusqu’à la moelle », analyse le politologue Isidore Kwandja Ngembo.

Les modèles inspirants : quand l’absence de ressources devient un atout

Pour sortir de cette impasse, la RDC pourrait s’inspirer de pays qui ont réussi à transformer leur économie malgré des ressources naturelles limitées, voire inexistantes. Ces exemples démontrent que la gouvernance, l’innovation et la vision stratégique peuvent largement compenser l’absence de richesses minières.

LeSingapour constitue l’exemple le plus frappant de réussite économique sans ressources naturelles. Totalement dépourvu de ressources naturelles et agricoles, ce petit pays est devenu l’une des économies les plus prospères au monde avec un PIB par habitant d’environ 73 000 dollars, se classant au 2ème rang mondial derrière le Luxembourg.

« Singapour est sans doute la plus grande réussite économique d’après-guerre, dans un contexte au départ hostile », souligne le magazine d’actualité L’Express. Quand Lee Kuan Yew est devenu président en 1965, l’île accueillait une population hétérogène sans accès aux ressources naturelles. Le modèle économique singapourien repose sur une forte ouverture au commerce international et aux investissements étrangers, avec un environnement des affaires et une fiscalité très attractive.

La stratégie économique proactive du gouvernement a organisé la montée en gamme de l’industrie et des services en attirant le commerce (égal à environ trois fois le PIB), les investissements étrangers (quatre fois le PIB en stock d’IDE) et la main d’œuvre étrangère (un tiers de la population active). Près de la moitié (46%) des sièges régionaux asiatiques se trouvent aujourd’hui à Singapour.

La Corée du Sud offre un autre exemple remarquable de transformation économique. Selon les statistiques, le PNB par habitant est resté presque stagnant entre 1953 et 1960 (de 56 à 60 dollars), alors que la Corée du Nord avait quasiment quadruplé le sien sur la même période.

Le modèle de développement sud-coréen s’est basé sur des liens étroits entre le gouvernement et les milieux d’affaires, incluant le crédit dirigé, les restrictions aux importations, le financement de certaines industries, et un gros effort de travail. Le gouvernement a favorisé l’importation des matières premières et de la technologie aux dépens des biens de consommation et a encouragé l’épargne et l’investissement au détriment de la consommation.

Aujourd’hui, la Corée du Sud tient sa force économique de son industrie manufacturière, qui représente 25% du PIB coréen, soit l’une des parts les plus importantes parmi les pays développés. Le pays est devenu le 4ème marché mondial de la robotique, avec des ventes qui devraient atteindre 4,5 milliards d’euros en 2024.

Le Vietnam est aussi un autre exemple qui illustre parfaitement comment un pays peut fonder son développement sur l’ouverture économique. Avec une croissance moyenne supérieure à 6% sur les vingt dernières années, et un PIB par tête qui dépasse maintenant celui des Philippines et de l’Indonésie, le Vietnam se place parmi les économies les plus dynamiques d’Asie du Sud-Est.

Le Vietnam a fondé son développement sur l’ouverture de sa balance des paiements, par le biais du commerce extérieur et des investissements directs étrangers (IDE). Les investisseurs étrangers plébiscitent surtout la stabilité politique du pays, son degré d’ouverture aux IDE, son appartenance à un réseau dense d’accords de libre-échange et le coût réduit de sa main d’œuvre assez bien formée.

Le cas le plus fascinant de transformation est sans doute économique est sans doute l’Irlande. Jusqu’aux années 1980, l’Irlande était l’un des pays les moins développés d’Europe occidentale, avec une économie largement basée sur l’agriculture, avec une majorité d’exploitation familiale, un taux de chômage élevé et une émigration massive.

Le « Programme de redressement national » lancé en 1987 visait à réduire le déficit budgétaire par des coupes dans les dépenses publiques, une modération salariale et des réformes fiscales. L’un des principaux moteurs de la croissance économique irlandaise a été l’attraction d’investissements étrangers, notamment des entreprises américaines, grâce à des taux d’imposition sur les sociétés très bas, une main-d’œuvre anglophone et bien éduquée, ainsi qu’un accès privilégié au marché européen.

Aujourd’hui, la croissance du PIB réel devrait s’établir à 3,7% en 2025, et l’Irlande a accompli des progrès impressionnants en matière de résultats économiques et de qualité de niveau de vie parmi les meilleurs.

L’exemple de la République d’Estonie montre comment la transformation numérique peut servir de catalyseur au développement économique. Ce petit pays d’environ 1,3 million d’habitants a fait des progrès incroyables dans sa transformation numérique, cultivant un environnement favorable à l’innovation qui a abouti à la création de dix entreprises technologiques d’un milliard de dollars au point d’être qualifiée par le Forum économique mondial de « pays le plus entrepreneurial d’Europe ». La première version des principes de la politique estonienne de l’information a été établie en 1994, autorisant l’allocation d’un pourcentage du PIB spécifiquement aux technologies de l’information. Elle a été la première nation à offrir la citoyenneté numérique, permettant aux entrepreneurs du monde entier de créer et de gérer des entreprises en ligne. En 2023, plus de 80% des services gouvernementaux sont accessibles en ligne, et le payement des impôts se fait en quelques minutes grâce à une interface simplifiée.

Le cas particulier du Botswana : la bonne gouvernance des ressources

Bien que le Botswana dispose de ressources naturelles (principalement des diamants), son modèle de développement offre des leçons précieuses sur la bonne gouvernance. C’est l’un des rares pays africains à avoir connu une transformation économique impressionnante depuis son indépendance en 1966.

Contrairement à d’autres nations riches en matières premières mais freinées par la mauvaise gouvernance comme la RDC, le Botswana a su éviter « la malédiction des ressources naturelles ». Toutes les mines de diamants du Botswana sont exploitées dans le cadre d’un accord de licence avec le gouvernement, en vertu duquel 80% des recettes liées aux diamants sont réinjectées dans l’économie du pays.

Le pays affiche une croissance soutenue depuis son indépendance, atteignant parfois plus de 10% par an grâce à une politique budgétaire rigoureuse qui limite le gaspillage des ressources publiques, des investissements dans les infrastructures et une gestion transparente des revenus miniers évitant la fuite des capitaux.

Les réformes indispensables pour transformer l’économie congolaise

Pour renforcer la confiance des investisseurs et libérer le potentiel économique de la RDC, plusieurs réformes structurelles s’imposent. Lors du Annual Investment Meeting Congress 2025 à Abu Dhabi, la délégation gouvernementale congolaise, conduite par la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, a présenté une stratégie de diversification économique articulée autour de trois secteurs prioritaires : les infrastructures et BTP, l’énergie et l’industrialisation, et le numérique.

Parmi les mesures déjà mises en œuvre figurent la réduction des délais d’enregistrement des entreprises à 72 heures et l’adoption d’un nouveau code des investissements. Ces réformes s’accompagnent d’incitations fiscales pour les secteurs prioritaires et d’un programme ambitieux de développement des infrastructures.

« Le pays doit absolument renforcer son système judiciaire pour garantir la sécurité juridique des investissements que recherche tout investisseur », souligne Me Bernardine Kongolo, avocate spécialisée en droit des affaires. « Sans un État de droit fonctionnel, toutes les autres réformes resteront lettre morte. Les investisseurs ont besoin de savoir que leurs contrats seront respectés et que les différends seront réglés de manière équitable sans interférences politiques. »

La lutte contre la corruption doit également s’accompagner d’une sensibilisation et d’une éducation de la jeunesse. « Il faut sensibiliser et éduquer la jeunesse congolaise aux méfaits de la corruption », plaide Saidi Mugunda, entrepreneur agricole à Goma. « Dans certains secteurs, les entrepreneurs s’approvisionnent auprès de sources peu sûres et corrompent les agents du service public de certification pour obtenir des autorisations malgré la qualité douteuse de leurs produits. »

Les bénéfices potentiels pour l’État et la population

Si la RDC parvenait à améliorer significativement son climat des affaires et à attirer davantage d’investissements privés, les bénéfices seraient considérables tant pour l’État que pour la population. Selon Nicolas Kazadi, ancien ministre des Finances, en termes d’opportunités d’affaires, il y a très peu de pays en Afrique et dans le monde qui ont autant d’opportunités d’investissement que la RDC.

L’afflux de capitaux privés permettrait de développer les infrastructures essentielles, de créer des emplois formels et de diversifier l’économie, actuellement trop dépendante du secteur minier. La Société américaine de financement du développement international (DFC) pourrait plus que doubler ses investissements dans le secteur minier en RDC pour atteindre environ 1,4 milliard de dollars, contre 750 millions de dollars investis en 2023.

« Nous nous appuyons sur nos propres financements, non seulement dans le secteur minier mais aussi dans des pays comme la RDC, dans l’espoir de pouvoir réduire les risques et attirer davantage de capitaux privés », a déclaré Nisha Biswal, directrice générale adjointe de la DFC.

La diversification économique est cruciale pour réduire la vulnérabilité du pays aux fluctuations des cours des matières premières. Comme souligné par l’ancien premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde, l’effort du gouvernement pour améliorer non seulement notre climat des affaires, mais surtout notre potentiel d’investissement va dans le sens de répondre à une question sociale du plus haut niveau, celle de la création des emplois et de la création des richesses.

Un tournant décisif pour l’avenir du Congo

La RDC se trouve à un moment charnière de son histoire. Avec ses ressources naturelles exceptionnelles et une population jeune et dynamique, le pays possède tous les atouts pour devenir une puissance économique africaine. Cependant, la corruption endémique et un climat des affaires défavorable continuent de freiner son développement.

Les réformes engagées par le gouvernement vont dans la bonne direction, mais leur mise en œuvre effective nécessitera une volonté politique très forte et un changement profond des mentalités. Comme l’affirmait Paul Nsapu, alors vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), « la corruption doit être érigée en crime économique, et crime contre l’humanité. Si le président Tshisekedi ose combattre cette corruption, nous serons là pour le soutenir ».

L’exemple de pays comme Singapour, la Corée du Sud, le Vietnam, l’Irlande ou l’Estonie montre qu’une transformation rapide est possible avec des politiques appropriées et une gouvernance transparente. Ces nations ont prouvé que l’absence de ressources naturelles peut même constituer un avantage, forçant les dirigeants à miser sur l’innovation, l’éducation et la création de valeur ajoutée.

Pour la RDC, l’enjeu est désormais de transformer ses immenses richesses naturelles en prospérité partagée pour l’ensemble de sa population. Le chemin sera long et semé d’embûches, mais l’avenir du Congo en dépend.

« Notre pays est comme un géant endormi », conclut Jean Mutomb, professeur d’économie. « Il est temps de le réveiller en libérant les énergies entrepreneuriales et en mettant fin à la corruption qui nous paralyse. Nos enfants méritent mieux que la pauvreté au milieu de tant de richesses. »

Heshima Magazine

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