Nation
RDC : Quand Kamitatu réveille les démons du fédéralisme
Published
2 mois agoon
By
La redaction
Un débat sur le fédéralisme, vieux de plus de 60 ans, a refait surface depuis le 11 avril 2025 en République démocratique du Congo (RDC). Dans une tribune publiée par un média belge et signée de la main d’Olivier Kamitatu, porte-parole de l’opposant Moïse Katumbi, l’auteur a plaidé pour un dialogue national inclusif en vue de l’adoption de réformes constitutionnelles pouvant aboutir à un État fédéral. Une réflexion qui a suscité une levée de boucliers même dans le camp des opposants au président Félix Tshisekedi. Heshima Magazine revient sur les raisons qui motivent le rejet d’une telle réforme et les risques de balkanisation qui en résultent.
Olivier Kamitatu Etsu a jeté le pavé dans la mare en soulevant un débat qui, au fil des années, a pris la forme d’un tabou en RDC. Et ce n’est pas pour rien ! Les Congolais gardent encore un souvenir amer du fédéralisme des années 60. Aujourd’hui, ceux qui sont âgés de 80 ans ou plus peuvent encore se souvenir des tumultes politiques qui ont suivi l’indépendance du pays. Soixante-cinq ans après la sécession katangaise, Olivier Kamitatu pense que le fédéralisme représente une voie réaliste et nécessaire pour construire un Congo uni, prospère et pacifique, où chaque région jouerait un rôle actif dans le destin commun. L’ancien président de l’Assemblée nationale constate également que la centralisation excessive de la gouvernance freine le développement du pays, malgré ses immenses richesses naturelles et culturelles.
Le porte-parole de Katumbi note que la décentralisation promise par la Constitution de 2006 est restée inefficace. Les provinces dépendent toujours de Kinshasa pour leurs ressources et décisions. Face à un tel échec du modèle unitaire, il propose une fédéralisation basée sur six grandes régions historiques : Orientale, Équateur, Kongo, Kasaï, Katanga et Kivu. Selon lui, ce système offrirait une autonomie constitutionnelle avec des institutions régionales robustes, permettant une meilleure gestion des ressources et une gouvernance adaptée aux réalités locales. Kamitatu soutient que ce modèle valoriserait la diversité culturelle du pays, avec ses 250 groupes ethniques et 400 dialectes, tout en garantissant une répartition équitable des revenus : 60 % pour les régions, 30 % pour l’État fédéral et 10 % pour un fonds d’égalisation.
Mais son argumentaire n’a pas tenu le temps d’un seul week-end, avant d’être battu en brèche par d’autres Congolais. La première à allumer la mèche, c’est une Kabiliste : Marie-Ange Mushobekwa. À travers une réflexion publiée sur les réseaux sociaux, le dimanche 13 avril, elle a fait savoir que la RDC devrait conserver son système actuel d’État unitaire fortement décentralisé, tel que défini par la Constitution. La présidente du Mouvement pour la cohésion nationale (MCN) et cadre du Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila pense que la situation actuelle du pays n’est pas due à la forme de l’État, mais plutôt au non-respect de la Constitution et à la mauvaise gestion des institutions. « Nous ne sommes pas encore assez mûrs pour le fédéralisme. Celui-ci va consacrer la balkanisation de notre pays », a averti Marie-Ange Mushobekwa. En faisant cette intervention, l’ancienne ministre des Droits humains lâche un mot tout aussi vieux dans le vocabulaire politique en RDC : la balkanisation. Un mot qui réveille les démons des années sécessionnistes.
Quand Lumumba alertait contre le fédéralisme…
Au lendemain de l’indépendance de la RDC, le pays fonctionnait pourtant avec un système fédéral. Le pays était régi ainsi avant l’adoption d’une constitution propre au Congo indépendant, celle de Luluabourg (adoptée en août 1964). Mais le communautarisme qui caractérisait déjà les leaders politiques de l’époque et le repli identitaire ont été perçus comme un ferment pour la balkanisation du pays au cas où le fédéralisme était gardé comme forme de l’État. Celui qui deviendra le tout premier Premier ministre du pays, Patrice Emery Lumumba, voyait déjà ce danger venir. Avant même l’indépendance du pays, le Sud-Kasaï a fait sécession le 14 juin 1960. Le Katanga emboîtera le pas quelques jours plus tard après l’indépendance, soit le 11 juillet 1960. « Lumumba avait observé le pays et trouvait qu’il n’y avait que des organisations tribales comme la CONAKAT ou l’ABAKO [Alliance des Bakongo]. Il n’y avait pas vraiment des partis nationalistes. C’est ainsi qu’il avait créé le Mouvement national Congolais (MNC) pour réunir tous les Congolais et éviter le risque de partition de la RDC », avait expliqué Barthélemy Okito, président de la Ligue nationale des Anamongo. Ce que craignait Lumumba avait fini par arriver avec ces deux sécessions, surtout celle du Katanga menée par Moïse Tshombe, leader de la Confédération des associations tribales du Katanga (CONAKAT). « Sous le camouflage du mot fédéralisme, on veut opposer les populations du Congo […]. Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est que ceux qui préconisent le fédéralisme, préconisent en réalité le séparatisme », avait déclaré Patrice Emery Lumumba.
Moïse Tshombe vaincu mais pas son fédéralisme
Après la mort de Lumumba, la liquidation du Katanga sécessionniste était devenue la priorité du gouvernement du nouveau Premier ministre Cyril Adoula. Moïse Tshombe, qui trônait à la tête d’un État sécessionniste riche en minerais et protégé par des mercenaires européens, bénéficiait encore du soutien tacite de la Belgique et des grandes compagnies minières. En novembre 1961, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 169, autorisant l’usage de la force pour rétablir l’unité du Congo. Les Casques bleus de l’ONUC mènent plusieurs opérations. Après des combats intenses, les forces katangaises sont vaincues, et Tshombe capitule le 15 janvier 1963, mettant fin à 28 mois de sécession. Malgré sa capitulation, Tshombe n’abandonnera pas ses idéaux sécessionnistes. Devenu Premier ministre du gouvernement central, il fera tout pour patronner les assises de Luluabourg ayant conduit à la rédaction de la Constitution d’août 1964. Cette Constitution, dite de « Luluabourg », a repris la forme d’un État fédéral au régime parlementaire, le multipartisme et un Parlement à deux chambres. Ce qui était pour Tshombe une forme légale et pudique de rechercher encore l’autonomie de son Katanga. Mais avec le coup d’État opéré par le maréchal Mobutu, le 24 novembre 1965, ce projet d’État fédéral mourra avec la suspension de la Constitution de Luluabourg par le nouveau maître du lieu.
Olivier Kamitatu dépoussière un vieux débat
Ce vieux débat autour du fédéralisme avait continué à exister avec notamment la génération de 13 parlementaires dont Gabriel Kyungu Wa Kumwanza et Etienne Tshisekedi. Ce dernier, après avoir observé plusieurs replis identitaires dans le pays surtout chez certains partisans du fédéralisme, estimera que le pays n’était pas encore prêt pour une telle option, disant même avoir « peur de ce mot ». Après la génération de Kyungu, Olivier Kamitatu vient dépoussiérer ce débat, réveillant des vieux démons. Pourtant, le pacte républicain actuel issu du dialogue de Sun City a traité cette question du fédéralisme. La Constitution actuelle a pris en compte les aspirations du fédéralisme et celles de l’unitarisme pour créer une forme de l’État « hybride », conciliant les deux tendances. C’est « le juste milieu pour tout le monde », estime Marie-Ange Mushobekwa, mettant en valeur le côté fortement décentralisé de l’État comme un élément du fédéralisme intégré dans la constitution qu’il faut simplement respecter et « appliquer pleinement ».
La crainte d’un membre du PPRD
De son côté, Patrick Nkanga s’oppose aussi à l’idée du fédéralisme. Ce rapporteur du bureau politique du PPRD, le parti de Joseph Kabila, craint que le fédéralisme engendre la balkanisation du pays, estimant que le peuple congolais n’est pas encore mature pour cette forme de l’État. « Si la décentralisation a été perçue à tort, dans notre société, comme la politique du ‘chacun chez soi’ qu’en sera-t-il du fédéralisme ? », s’est-il interrogé. Pour lui, le niveau de maturité de la société congolaise « ne permet aucunement une telle option à ce stade ». Il pense que la forme actuelle de l’État est la résultante du Pacte républicain de Sun City qui, selon lui, est « profondément altéré » par des dirigeants. Patrick Nkanga pense qu’il faut juste respecter cette Constitution.
Les risques de l’éclatement du Congo
Si le fédéralisme peut présenter certains avantages en termes de gestion des entités, il est cependant perçu comme la porte d’à côté de l’éclatement d’un pays surtout si les fondements de la nation sont encore fragiles. Et la RDC est encore sur la liste des pays qui présentent de tels risques. Pour Teddy Mfitu, chercheur et consultant sénior au cabinet Congo Investissement Consulting Partners (CICPAR), le fédéralisme peut être une route tracée vers la partition dans le cas du Congo. Ce chercheur énumère des pays qui ont opté pour le fédéralisme et ont fini par disparaître les années qui ont suivi un tel choix de gouvernance.
Le fédéralisme soviétique (URSS), loin d’être un trophée, s’est révélé comme un fardeau qui a accéléré la désintégration de l’empire des Tsars, a-t-il rappelé. La Yougoslavie, ajoute-t-il, avait établi un système fédéral complexe. Cette nation dirigée par Josip Broz Tito a opté pour un État fédéré avec six républiques et deux provinces autonomes. Ce système, conçu pour gérer la diversité ethnique et nationale, s’est transformé en une machine à fragmenter lorsque les contrôles centraux se sont relâchés après la mort de Tito. Aujourd’hui, la Yougoslavie appartient au passé.
Selon ce chercheur, la Tchécoslovaquie a adopté un système fédéral en 1969, divisant le pays en deux républiques fédérées (Tchèque et Slovaque). Ce système, conçu pour apaiser les tensions entre les deux entités, a, en réalité, institutionnalisé leurs différences et créé des structures politiques parallèles qui ont rendu la partition de 1993 (« le divorce de velours ») presque inévitable. Là encore, le fédéralisme a été un prélude à la dislocation.
S’agissant des risques de l’éclatement du Congo, Teddy Mfitu prend l’exemple des mouvements comme le Bundu dia Kongo (BDK) qui s’inscrit déjà « dans une tradition ethno-messianiste », cela pourrait être exacerbée par un système fédéral. Il en est de même pour les Bakata Katanga. Ces quelques exemples historiques montrent que le fédéralisme, loin d’être une panacée, peut se transformer en fardeau insupportable pour des États fragiles. « L’état actuel de la nation congolaise ne permet pas de prendre un risque inconsidéré », a-t-il prévenu.
Un débat qui divise profondément
Le débat relancé par Kamitatu a suscité des réactions virulentes, révélant des fractures profondes au sein de la classe politique et de la société congolaise. Patrick Muyaya, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a qualifié la proposition de Kamitatu de « distraction » dans le contexte actuel, marqué par des crises sécuritaires et humanitaires, notamment dans l’est du pays. Il a suggéré que le débat sur le fédéralisme pourrait dissimuler des intentions de balkanisation, accusant ses promoteurs de vouloir « diviser le pays au moment où il a besoin d’unité ». Muyaya a insisté sur le fait que la Constitution actuelle, avec sa décentralisation, offre un cadre suffisant si elle est correctement appliquée.
Eugène Diomi Ndongala, président du parti Démocratie Chrétienne, a rejeté catégoriquement l’idée du fédéralisme, estimant qu’elle violerait l’article 220 de la Constitution, qui protège les principes fondamentaux de l’État unitaire. « Le fédéralisme, dans le contexte actuel, est une chimère qui risque de consacrer la partition du pays », a-t-il déclaré, appelant à une réforme de la gouvernance dans le cadre unitaire existant.
À Kinshasa, les habitants interrogés par Actualité.cd expriment des avis partagés. Certains, comme Mireille N., une commerçante, soutiennent l’idée d’une meilleure gestion locale des ressources, mais craignent que le fédéralisme n’accentue les divisions ethniques. D’autres, comme Joseph K., un enseignant, rejettent l’idée, affirmant que « le Congo a besoin d’unité, pas de fragmentation ». Ces réactions montrent que le débat dépasse les cercles politiques et touche le vécu quotidien des Congolais.
Jean-Thierry Monsenepwo, dans une tribune publiée sur Dépêche.cd, va plus loin en accusant les partisans du fédéralisme de « faire le jeu des puissances étrangères » qui chercheraient à affaiblir la RDC. Il soutient que l’État unitaire, malgré ses imperfections, reste le meilleur rempart contre les velléités séparatistes, surtout dans un contexte où l’est du pays est sous la menace du M23 et du Rwanda voisin. Monsenepwo appelle à une réforme profonde de l’État unitaire, avec une décentralisation effective, plutôt qu’un saut risqué vers le fédéralisme.
Christian Malamba, dans une tribune pour Le Potentiel, qualifie le fédéralisme de « fausse solution » à un vrai problème congolais. Il argue que les défis de la RDC – pauvreté, insécurité, mauvaise gouvernance – ne découlent pas de la forme de l’État, mais d’un manque de volonté politique et de respect des lois. « Le fédéralisme, dans un pays où l’unité nationale est encore fragile, risque de transformer chaque région en un fief autonome, minant la cohésion nationale », écrit-il.
Rodrigue Ramazani, président de la Nouvelle société civile congolaise, met en garde contre les « chimères fédéralistes », affirmant que la RDC n’a pas les infrastructures ni la maturité politique pour un tel système. Il plaide pour une décentralisation mieux appliquée, avec un transfert réel de compétences et de ressources aux provinces, comme prévu par la Constitution.
René Mayilukila, analyste politique, souligne les dangers d’une décentralisation mal maîtrisée, qui pourrait servir de tremplin au fédéralisme. Il cite l’exemple du découpage territorial de 2015, qui a multiplié les provinces sans leur donner les moyens de fonctionner, créant des entités administratives faibles et dépendantes de Kinshasa. « Passer au fédéralisme sans une préparation rigoureuse, c’est ouvrir la voie à l’instabilité », prévient-il.
Un timing controversé
Le choix de Kamitatu de relancer ce débat en pleine crise sécuritaire dans l’est du pays, où le M23 contrôle des pans entiers du Nord-Kivu, est perçu comme maladroit, voire suspect. Prince Epenge, de la coalition LAMUKA, a qualifié l’initiative de « provocatrice », accusant ses promoteurs de vouloir « consacrer la balkanisation » au moment où la RDC lutte pour restaurer sa souveraineté. « Parler de fédéralisme alors que nous perdons le contrôle du Kivu, c’est danser sur les tombes des martyrs de l’unité nationale », a-t-il déclaré.
En réalité, la plupart des chantres du fédéralisme cachent mal un sentiment séparatiste. Olivier Kamitatu, voulant peut-être faire plaisir à son leader, Moïse Katumbi, a ressuscité un débat qui porte les germes de la décrépitude du Congo. Cela, au moment où le pays a perdu une partie de sa souveraineté dans les Kivu. Le timing choisi par ce fils d’un des pionniers de l’indépendance n’est donc pas innocent. Les Congolais, marqués par leur histoire tumultueuse, restent méfiants face à une proposition qui, sous des airs de modernité, pourrait raviver les blessures du passé et menacer l’unité d’un pays déjà fragilisé.
Heshima
You may like
Nation
En RDC, l’accès à l’électricité reste un luxe malgré le potentiel du pays
Published
1 jour agoon
juin 20, 2025By
La redaction
Malgré son incroyable potentiel hydrique, la République démocratique du Congo (RDC) fait partie des pays africains qui ont un faible accès à l’électricité. Selon les chiffres de la Banque mondiale, moins de 22% de la population congolaise a accès à cette énergie, avec des disparités importantes entre zones urbaines (35%) et rurales (moins de 1%). Des solutions envisagées pour combler ce déficit traînent encore…
La RDC est à la traîne en matière d’accès à l’électricité sur le continent africain. Le pays représente un des taux d’électrification les plus bas d’Afrique subsaharienne, avec seulement 21,5% en 2022, comparé à une moyenne de 51,5% dans la région. Ce taux de 21,5 % est jugé exagéré par d’autres experts locaux qui nivèlent à 9% la desserte nationale en électricité. Dans ces chiffres, la ville de Kinshasa seule a 50% et moins de 1% pour le milieu rural. Le gouvernement congolais essaie de combler ce déficit mais les solutions proposées peinent à porter leurs fruits. La Banque mondiale travaille avec la RDC pour améliorer cet accès à l’électricité et prévoit d’augmenter le taux d’électrification à 62% d’ici 2030, avec un taux de croissance annuel de 6%.
Le potentiel congolais et ses paradoxes
La RDC reste un grand paradoxe pour ceux qui l’observent au regard du potentiel naturel que possède le pays. Situé au cœur du continent africain, la RDC compte plus de 50% des réserves d’eau douce de l’Afrique. Le pays est traversé par des cours d’eau avec des chutes et des rapides propices à la construction des barrages hydroélectriques. Mais le pays de Lumumba reste l’un des derniers pays dans la région africaine en termes d’électrification. Si des efforts ont été fournis ces dernières années, ils restent bien marginaux par rapport au potentiel et aux possibilités existantes. « J’ai demandé que l’accès à l’électricité soit inscrit comme la première priorité économique de mon quinquennat », avait rappelé Félix Tshisekedi à l’ouverture du premier forum national sur l‘électricité en RDC. Mais lors du deuxième forum, en août 2024, plus de 300 participants, réunis pour réfléchir à l’accès à l’électricité en RDC, dix ans après la promulgation de la loi N°14/011 du 17 juin 2014 relative au secteur de l’électricité, ont dressé un bilan largement négatif.
Malgré la libéralisation du secteur ainsi que le cadre légal et institutionnel mis en place, les avancées semblent maigres. Ces participants ont même estimé que le pays « naviguait à vue, sans planification rigoureuse ». La loi n’a pas permis l’essor du secteur de l’électricité en RDC. « Depuis sa promulgation en 2014, le taux de desserte a régressé, passant de 9 % à 7,14 %, au lieu de progresser », d’après les participants venus de toutes les provinces du pays. Quand une turbine tombe longtemps en panne ou un poste électrique est hors service, les statistiques aussi bougent.
Dans le diagnostic, des experts relèvent aussi plusieurs facteurs qui contribuent à cette situation de déficit énergétique. Il y a notamment des infrastructures vieillissantes, le manque d’investissements, et des défis liés à la distribution et à la gestion du réseau. Produire de l’énergie est un fait, mais l’acheminer dans des postes puis assurer sa distribution constitue aussi un autre problème. Par exemple, le barrage de Zongo, au Kongo Central, produit de l’électricité qui n’avait jamais été distribuée faute d’un réseau de transport.
Le gouvernement veut connecter 14 villes
En mars 2025, le ministre des Ressources hydrauliques et de l’électricité Teddy Lwamba avait lancé le projet d’Accès, de Gouvernance et de Réforme des Secteurs de l’Électricité et de l’Eau (AGREE). Financé à 600 millions de dollars par la Banque mondiale, ce projet vise à accroître l’accès à l’électricité et à l’eau potable à base d’énergie renouvelable dans 14 villes ciblées dans les zones d’intervention de la Banque mondiale. Il s’agit des villes de Kinshasa, Kikwit, Bandundu, Tshikapa, Kananga, Mbuji-Mayi, Mwene-Ditu, Kabinda, Bukavu, Goma, Butembo, Beni, Bunia et Boma. Ce projet pourrait renforcer la fourniture de l’électricité dans les milieux urbains.
Réduire le déficit entre milieu urbain et rural
Dans le cadre de la réduction de la fracture entre le milieu urbain et rural, Félix Tshisekedi avait créé l’Agence nationale pour la promotion et le suivi de l’électrification rurale (ANSER). Cette structure est impliquée dans l’électrification de quelques entités décentralisées telles que la ville de Lodja, dans la province du Sankuru. Dans cette entité, l’ANSER travaille à la construction d’une centrale solaire photovoltaïque de 400 kWc, dans le cadre de son programme de développement local et de projets d’électrification rurale.
Dans ce projet, les agents de l’ANSER ont procédé à l’électrification de Lumumbaville, autrefois appelé Wembonyama, le village natal de Patrice Emery Lumumba, le premier Premier ministre du Congo indépendant. « Nous avons connecté la maison familiale de Patrice Lumumba. C’était la première maison à être connectée à ce réseau électrique. C’est tout un symbole », a déclaré un ingénieur de ce service déployé dans cette partie du pays. En dehors de Lumumbaville, plusieurs entités de cet espace continuent à souffrir d’un manque d’électricité, notamment à Kabinda, chef-lieu de la province de Lomami et dans plusieurs territoires de l’espace Kasaï tels que Mueka, Lwiza, Lubefu et Lwebo où l’électricité demeure encore un luxe.
Pour essayer de changer la donne, l’ANSER mène des projets pilotes d’électrification dans ces milieux de l’espace Kasaï. Ces projets, tel que celui mené à Lodja, pourraient servir de modèle pour d’autres régions du pays. Mais parallèlement à ces projets de mini-barrages solaires, la construction de la centrale hydroélectrique de Katende, dans le Kasaï Central, pourrait booster l’approvisionnement en électricité de la région. Les travaux sont en cours et la centrale devrait fournir 32 mégawatts dans sa deuxième phase et 16 mégawatts dans la troisième.
Dans les Kivu, le défi reste le même
Comme d’autres régions du pays, les Nord et le Sud-Kivu n’échappent pas aux difficultés d’accès à l’électricité. Le taux d’électrification reste très faible, mais des projets de centrales solaires, hydroélectriques et à gaz méthane sont en développement pour augmenter l’accès à l’électricité. Certaines villes du Kivu telles que Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, est alimentée en grande partie par des sociétés privées, Virunga Energie alimente une bonne partie de la ville. Les centrales hydroélectriques existantes, comme Ruzizi 1 et 2, souffrent parfois de la baisse du niveau d’eau du lac Kivu. La Société Nationale d’Électricité (SNEL) est le principal opérateur, mais elle fait face à des difficultés de production et de distribution.
D’autres projets sont explorés pour augmenter la production avec une ligne à moyenne tension reliant Kamanyola à Luvungi, puis vers Uvira et Fizi dans la province du Sud-Kivu. L’exploitation du gaz méthane du lac Kivu pour produire de l’électricité reste également une solution potentielle à la faible production hydroélectrique pour cette province.
Projet Inga 3, un espoir pour le pays
Conçu pour la première fois dans les années 1920, le projet Grand Inga compte la construction de huit barrages sur le fleuve Congo. Lancé à la fin des années 50, ce projet pharaonique a connu seulement l’inauguration de deux barrages, l’un en 1972 et l’autre en 1982. Inga est à l’étude depuis les années 1990. Longtemps mis en suspens, ce projet du barrage a été relancé. La Banque mondiale a annoncé début juin 2025 un premier financement de 250 millions de dollars pour permettre de réaliser les études préalables de faisabilité ainsi que les différentes projections. Objectif : passer de 21% de taux d’électrification de la RDC à plus de 60% d’ici à 2030. Cette enveloppe pourra atteindre jusqu’à plus de 1 milliard de dollars. La production énergétique projetée pourrait atteindre entre 2 et 11 gigawatts, suffisant pour alimenter le Kongo-Central, Kinshasa, et même exporter vers des pays comme l’Afrique du Sud, selon Radio Okapi.
D’après le média Africanews, la capacité de production d’Inga 3 devrait être l‘équivalent de la production de trois réacteurs nucléaires de troisième génération. Il y a plus d’une année, la RDC avait demandé à des consortiums rivaux, l’un dirigé par la société chinoise Three Gorges Corporation et l’autre regroupée sous la bannière de la société de construction espagnole ACS, de s’associer et de présenter une offre commune pour financer ce barrage prometteur. Mais ce projet semblait encore piétiner jusqu’à l’annonce du financement de la Banque mondiale.
Face à son potentiel extraordinaire, la RDC reste un géant énergétique endormi. La réalité est marquée par une injustice énergétique profonde. Tant que les réformes structurelles ne seront pas accélérées, et que l’accès ne sera pas démocratisé au-delà des grandes villes, le faible taux d’électrification continuera d’entraver le progrès social et économique du pays.
Heshima
Nation
RDC : les revendications profondes du M23 et leurs possibles conséquences…
Published
1 jour agoon
juin 20, 2025By
La redaction
Le retour en force du Mouvement du 23 mars (M23) dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), après une décennie de relatif silence, pose avec acuité la question de la nature réelle de ses revendications et de leurs conséquences potentielles pour l’État congolais. Derrière le discours officiel de protection des minorités et de justice pour les populations marginalisées, le M23 mène une stratégie qui oscille entre la recherche de légitimité politique et la consolidation d’un pouvoir de fait sur des territoires clefs du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Cette dynamique, loin d’être un simple épiphénomène local, engage l’avenir de la souveraineté congolaise et la stabilité de toute la région des Grands Lacs.
Le M23 s’appuie d’abord sur l’accord du 23 mars 2009, signé à l’issue de la précédente rébellion du CNDP, pour justifier sa lutte armée. À ses yeux, l’État congolais n’a jamais respecté ses engagements, en particulier l’intégration des ex-combattants dans l’armée nationale, la réinsertion socio-économique des populations affectées et la reconnaissance des droits des communautés tutsies et kinyarwandophones. Le mouvement affirme défendre ces groupes contre les violences de milices hutu et la marginalisation institutionnelle, tout en exigeant un statut administratif particulier pour les zones qu’il contrôle.
Cependant, l’analyse des faits sur le terrain et des rapports d’organisations telles que Human Rights Watch et Amnesty International met en lumière une instrumentalisation de la question ethnique. Le M23, tout en se présentant comme un rempart contre l’insécurité, a été impliqué dans de nombreuses exactions contre des civils, y compris des membres des communautés qu’il prétend protéger. Son contrôle des axes miniers stratégiques et des routes commerciales, notamment vers l’Ouganda et le Rwanda, révèle également une dimension économique majeure à ses revendications, qui dépasse largement la simple défense des droits des minorités.
Enjeux symboliques et politiques
Sur le plan symbolique, les revendications du M23 remettent en cause le principe d’égalité territoriale et d’unité nationale inscrit dans la Constitution congolaise. En exigeant un statut particulier pour certaines zones congolaises sur une base ethnique, le mouvement fragilise la cohésion nationale et ouvre la porte à d’autres revendications similaires dans un pays déjà fragilisé par des décennies de conflits. La reconnaissance d’une telle exceptionnalité, même temporaire, serait perçue comme un aveu de faiblesse de l’État central, risquant d’éroder la confiance des citoyens dans la capacité de Kinshasa à garantir l’équité et la justice pour tous.
Politiquement, le M23 cherche à se hisser au rang d’interlocuteur incontournable, imposant à l’État congolais un dialogue direct et une reconnaissance de facto de son pouvoir sur le terrain. Cette stratégie, qui a trouvé un écho lors de la médiation qatarie d’avril 2025, met en difficulté les institutions nationales et affaiblit la légitimité des autorités élues. Elle pose la question de la place des groupes armés dans le jeu politique congolais et du risque de voir la violence s’ériger en mode d’accès privilégié à la négociation et à la représentation institutionnelle.
Les conséquences potentielles de l’acceptation des revendications du M23
Si le gouvernement congolais venait à céder aux principales exigences du M23, les conséquences seraient lourdes à la fois pour la gouvernance interne et pour la position du pays sur la scène internationale. Sur le plan national, l’octroi d’un statut spécial à une entité contrôlée par un groupe armé créerait un précédent dangereux, susceptible d’encourager d’autres mouvements à suivre la même voie. La fragmentation administrative qui en découlerait risquerait d’alimenter les tensions intercommunautaires et d’affaiblir davantage l’autorité de l’État dans des régions déjà marquées par la défiance envers Kinshasa.
La sécurité nationale serait également menacée, car l’intégration de combattants du M23 dans les forces armées, sans garanties de loyauté et de discipline, pourrait reproduire les erreurs de 2009 et miner davantage la cohésion des FARDC. Sur le plan social, la polarisation ethnique serait exacerbée, avec un risque d’embrasement généralisé dans d’autres provinces où des griefs similaires existent.
À l’échelle internationale, une telle évolution serait perçue comme une victoire du fait accompli et de l’ingérence étrangère, notamment rwandaise, dans les affaires congolaises. Cela affaiblirait la crédibilité de la RDC dans ses relations diplomatiques et mettrait à mal le principe d’intangibilité des frontières, fondement du droit international africain. Les partenaires régionaux et internationaux, déjà divisés sur la question, pourraient voir leurs efforts de médiation et de stabilisation durablement compromis.
Vers une sortie de crise ou un enlisement durable ?
L’analyse des revendications du M23, replacées dans le contexte plus large de l’histoire congolaise et des dynamiques régionales, invite à la prudence. Si certaines de ses demandes trouvent un certain écho dans les frustrations d’une ethnie, la stratégie du mouvement, marquée par la violence et l’instrumentalisation de l’ethnicité, porte en elle les germes d’une déstabilisation durable. La légitimité de ses revendications ne saurait justifier les exactions commises ni l’affaiblissement de l’État congolais. Prendre les armes contre l’État pour des revendications ethniques est un schéma dangereux à même de provoquer la balkanisation de la RDC
La solution à cette crise ne pourra être que politique et inclusive, fondée sur le respect de la souveraineté nationale, la justice pour toutes les victimes et la reconstruction d’un pacte social qui transcende les clivages ethniques. Toute concession faite sous la contrainte militaire ouvrirait la voie à de nouvelles crises, un cycle infini, tant pour la RDC que pour l’ensemble de la région des Grands Lacs. C’est à ce prix seulement que la paix et la stabilité pourront être durablement restaurées dans l’Est du Congo.
Heshima Magazine
Nation
RDC : l’artisanat minier toujours au cœur des vives tensions
Published
3 jours agoon
juin 18, 2025By
La redaction
Qualifiée de scandale géologique, la République démocratique du Congo (RDC) ne capte pas encore son plein potentiel dans le secteur des mines. Si au niveau de la production industrielle les choses s’améliorent, l’artisanat reste cependant un terrain où l’anarchie règne en maître malgré la réglementation en vigueur. Dans les Kivu, les minerais sont exploités en plein conflit armé, dans certaines régions comme le grand Katanga, la concurrence avec les industriels crée souvent des tensions. Ce qui influe sur la rentabilité du secteur.
En 2024, le secteur minier a généré 4,36 milliards de dollars, selon l’agence de notation financière standard & Poor’s (S&P). Cela représente environ 41,3% des recettes courantes de la RDC, estimées à 10 milliards de dollars en 2024. « Notre pays détient 80 % des réserves mondiales de cobalt. Il représente actuellement autour de 65 % de la production mondiale, soit 95 000 tonnes par an, dont 18 000 tonnes, soit 800 millions de dollars de revenus au cours actuel, proviennent de sites miniers artisanaux », a déclaré Albert Yuma, alors président de la Gécamines, lors d’un forum en Afrique du Sud.
Dans ces recettes, boostées par la production de cobalt et de cuivre, l’artisanat représente une part non négligeable, mais le secteur reste désorganisé et marqué par des tensions quasi permanentes. Pourtant, le Code minier de 2002, révisé en 2018, consacre une section entière à l’exploitation artisanale. Cette loi impose aux mineurs artisanaux de se regrouper en coopératives agréées afin de solliciter une licence d’exploitation artisanale. L’État a aussi l’obligation de créer des Zones d’exploitation artisanale (ZEA) supervisées par des coopératives minières agréées.
Depuis un temps, dans le Lualaba et le Haut-Katanga, des milliers de coopératives se sont créées, mais beaucoup ne sont que des façades pour accéder à des licences. Peu de coopératives assurent un encadrement réel, technique ou social des creuseurs. « Certaines coopératives sont contrôlées par des élites politiques ou militaires. Elles créent des coopératives juste pour faire main basse sur les mines artisanales sans se soucier des creuseurs artisanaux », affirme Moise Kapia, un creuseur vivant à Kolwezi, chef-lieu du Lualaba.
Les creuseurs accusent également les industriels de ne pas respecter les limites de leurs sites et d’empiéter régulièrement sur les carrés miniers artisanaux. D’après un rapport de l’ONG Crisis Group publié en 2020, les industriels reprochent à leur tour aux creuseurs artisanaux d’occuper leurs mines. Par exemple, lorsque les activités industrielles ont repris à Tenke Fungurume Mining (TFM), à la fin des années 1990, le nouvel opérateur a trouvé environ 20 000 mineurs artisanaux, selon certaines estimations, sur le site pour lequel il détenait un permis. Ceci a mené à plus de vingt ans de tensions et à des violences intermittentes entre les mineurs artisanaux, l’armée et la police des mines. Cette dernière a régulièrement procédé à l’expulsion des mineurs artisanaux de certaines parties de TFM, mais n’a pas pu les empêcher de revenir sur le site de manière durable.
En 2019, note la même source, l’armée est intervenue pour expulser plus de 10 000 mineurs artisanaux qui empiétaient sur deux des plus grands sites industriels miniers dans le Haut-Katanga et au Lualaba.
Tensions communautaires entre Kasaïens et Katangais
Dans cette partie du pays, l’exploitation minière a aussi d’autres facteurs rendent ce secteur explosif. Les mines artisanales attirent également des travailleurs originaires d’autres provinces de la RDC, notamment des Kasaïens. Cela renforce le mythe selon lequel des Congolais, notamment du Kasaï, « voleraient » la richesse minérale de la région du Katanga. Cette perception exacerbe des tensions communautaires entre ces communautés présentes dans les zones minières. Le gouvernement, censé jouer un rôle d’arbitre, reste souvent éloigné de ces réalités. Ces tensions dégénèrent parfois en affrontements physiques ou verbaux. « Certains Congolais originaires du Katanga perçoivent la présence des autres Congolais venus du Kasaï comme une intrusion dans leur pré-carré », explique Eric Mukendi, creuseur originaire de l’espace Kasaï.
Les Kivu : une autre dimension de tensions
Si dans le Katanga les tensions se résument souvent par des rivalités entre industriels et artisanaux ainsi que les communautés entre elles, dans les Kivu, c’est une toute autre tension qui y règne. Les mines artisanales du Kivu, en particulier dans le Sud-Kivu, sont marquées par une exploitation majoritairement informelle. Des minerais tels que l’or, la cassitérite et le wolframite sont extraits par des creuseurs dans l’informel.
Dans le Nord-Kivu, l’exploitation minière artisanale est souvent associée à des conflits armés. Certains conflits sont alimentés par la concurrence pour l’accès aux ressources, les mauvaises conditions de travail des mineurs artisanaux et l’implication de groupes armés dans l’exploitation illicite de ces minerais sont autant des causes de ces tensions. Le site de Rubaya, qui produit 20 % du coltan mondial, dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, est depuis plus d’un an entre les mains du Mouvement du 23 mars (M23), une rébellion soutenue par le Rwanda. Malgré cette instabilité, l’exploitation artisanale des mines continue dans cette zone riche en coltan (tantale), étain (cassitérite) et manganèse.
Des milliers de creuseurs artisanaux extraient chaque jour le coltan, essentiel à la fabrication des téléphones portables et d’autres outils de technologie de pointe. Rubaya est aujourd’hui un point névralgique dans la chaîne d’approvisionnement mondiale de ce métal. L’extraction minière dans cette zone est donc sujette à des tensions liées à ce conflit toujours en cours, en dépit d’un cessez-le-feu fragile entre les Forces armées de la République démocratique du Congo et les rebelles du M23 appuyés par l’armée rwandaise.
Tshisekedi veut mettre fin aux tensions dans l’artisanat
En marge de la 12ᵉ Conférence des gouverneurs organisée du 10 au 13 juin 2025 à Kolwezi, le président Félix Tshisekedi a exprimé sa préoccupation face à la précarité des creuseurs artisanaux et appelé à des mesures urgentes pour encadrer leur activité et prévenir les conflits avec les opérateurs industriels. Le chef de l’Etat congolais a épinglé les difficultés rencontrées par les creuseurs artisanaux dans l’exercice de leurs activités. Ces difficultés, Félix Tshisekedi, sont principalement liées à l’absence de zones d’exploitation artisanale clairement définies et viabilisées, obligeant ainsi les creuseurs à empiéter régulièrement sur les concessions attribuées aux entreprises industrielles. Une situation à l’origine de fréquents affrontements, d’abus, et de conflits d’intérêts. Pour mettre fin à cette situation, le chef de l’Etat a demandé au gouvernement d’élaborer « sans délai » des mesures correctives, respectueuses des lois nationales et des standards environnementaux et sociaux, afin de garantir une meilleure cohabitation entre exploitants artisanaux et opérateurs industriels.
Pour combler le besoin sans cesse croissant en minerais afin d’assurer la transition énergétique, le gouvernement congolais – détenteur d’une plus grande réserve de cobalt au monde – devrait prendre en compte tous les acteurs miniers, y compris les plus petits qui évoluent dans le secteur informel. Cela n’est possible qu’en organisant l’artisanat tout en travaillant à l’élimination des groupes armés mais aussi de l’influence militaire qui pèse sur ce secteur vital.
Heshima
Trending
-
Nation4 semaines ago
A Goma, Kabila plante le décor d’un bras de fer avec Kinshasa
-
Nation1 jour ago
RDC : les revendications profondes du M23 et leurs possibles conséquences…
-
Nation3 semaines ago
RDC : Tshisekedi inventorie ses mines, avant un possible deal américain
-
Nation2 semaines ago
Deal minier RDC-USA : des doutes s’installent du côté américain
-
Nation3 semaines ago
RDC : Tshisekedi et les réalisations qui pourront marquer son passage à la tête du pays
-
International2 jours ago
Accord de paix RDC-Rwanda : le point sur l’intégration des rebelles fait grincer des dents
-
Nation4 semaines ago
RDC : l’opulence des parlementaires face à la détresse populaire
-
Nation3 semaines ago
Mutamba-Mvonde : Un bras de fer judiciaire sur fond de règlement de comptes ?