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Gouvernance Tshisekedi : des signaux qui inquiètent…

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Gestion des ressources financières, construction des infrastructures, création des établissements publics… Depuis son accession au pouvoir en 2019, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a montré une énergie débordante pour résoudre de nombreux problèmes du pays. Mais certaines de ses méthodes de gouvernance renvoient des signaux inquiétants. C’est notamment le cas de la multiplicité des établissements ou organismes publics dont la plupart se sont révélés inefficaces au fil des ans. Heshima Magazine fait un tour d’horizon des structures qui posent problème et dont les attributions auraient pu être exercées par les ministères sectoriels.

Dans la mythologie grecque, il existe une saisissante histoire de cinquante filles appelées « les Danaïdes ». Elles étaient condamnées par les dieux grecs à remplir un tonneau d’eau troué. Ces filles de Danaos, roi d’Égypte, exécutaient ainsi une punition perpétuelle suite au meurtre de leurs maris, les fils d’Égyptos. Ce châtiment ininterrompu est resté célèbre et a donné naissance à l’expression « tonneau des Danaïdes » pour désigner une « tâche absurde, sans fin ou impossible » ou encore un travail déjà voué à l’échec. En RDC, plusieurs projets semblent ressembler au tonneau des Danaïdes. De l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC) au Fonds national des réparations des victimes de violences sexuelles (FONAREV), ces structures au bilan mitigé ont contribué pour la plupart à la dilapidation des fonds de l’État. Une politique qui suscite des critiques au sein même de l’entourage du chef de l’État.

Après Kabund, Nicolas Kazadi porte la charge de la dénonciation

Les récentes révélations de l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, font froid dans le dos. Cet ancien conseiller du chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi, a jeté un pavé dans la mare le week-end dernier. Lors du premier quinquennat de Félix Tshisekedi (2019-2023), au total 53 nouveaux établissements publics ont été créés. Certains ont vu le jour pendant que l’année était en cours. Ce qui insinue qu’ils n’ont pas été pris en charge par le budget voté initialement par le parlement. « On les [ces établissements] paie en cours d’année, sans prévision budgétaire. Ils commencent à recruter, ils n’ont même pas de cadre limite », dénonce Nicolas Kazadi.
Cet ancien proche collaborateur de l’actuel président de la République, devenu député national, n’a pas mis des gants pour porter ses coups contre la gouvernance de Félix Tshisekedi tout en prenant soin de ne pas l’indexer. « Nous voulons trop de jouissance. S’il y a de l’argent, partageons d’abord et nous allons réfléchir après. L’argent du projet est arrivé, on se le partage d’abord et on va réfléchir plus tard. C’est ça le problème », a-t-il déclaré au cours d’une émission animée par la journaliste congolaise Paulette Kimuntu.

Malgré le fait d’avoir contribué, selon lui, à la hausse du budget, passant de 4 milliards de dollars à 16 milliards, Nicolas Kazadi s’est plaint de la multiplicité des primes et des rubriques, entravant ainsi la possibilité d’investir ces fonds dans des projets d’intérêt commun. S’agissant des dépenses du Parlement, cet ancien Conseiller à la Présidence de la République a relevé une forte hausse entre 2017 et 2023. « Pour le Parlement, 2017-2018, c’était environ 5 milliards FC par mois. En 2023, c’est autour de 45 milliards de francs congolais », a-t-il fait savoir. Comme pour dire que la hausse du budget national a créé également une élasticité des besoins de consommation des fonds au sein des institutions. Plus le budget augmente, plus les animateurs des institutions élargissent leurs parts dans le budget. Conséquence : les Congolais en général ne sentiront pas l’impact social de la hausse du budget, car déjà consommé par les institutions. Une gouvernance qui inquiète. En juillet 2022, Jean Marc Kabund avait formulé les mêmes critiques. « Nous avons essayé en vain de rappeler à l’ordre, jour et nuit, celui avec qui nous avons pensé incarner la vision du Sphinx résumée par la célèbre phrase : ‘‘le peuple d’abord’’ », avait déclaré l’ancien président a.i. de l’Union pour la démocratique et le progrès social (UDPS).

En réaction aux révélations de Nicolas Kazadi, l’opposant André Claudel Lubaya semble rejoindre les préoccupations de l’ancien ministre des Finances, accusant le régime de Félix Tshisekedi d’avoir multiplié les structures publiques inefficaces, budgétivores et déconnectées des besoins du peuple. Selon lui, ces entités, érigées sans planification rigoureuse, ont contribué à l’hémorragie des ressources de l’État, au bénéfice d’une minorité. Cet ancien député de Kananga considère ces aveux tardifs de Nicolas Kazadi comme « une lucidité retrouvée ». Pour lui, ces entités fondamentalement vaines ont relégué aux oubliettes le défunt projet social « le peuple d’abord ».

APCL, une structure budgétivore et sans résultats probants

En créant certaines agences ou des établissements publics, le président Félix Tshisekedi a quasiment affaibli la mission de certains ministères ou des structures étatiques existantes. C’est le cas de l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC). Créée par l’ordonnance du 17 mars 2020, l’APLC a pour mission principale la prévention et la lutte contre toute forme de corruption. Cet établissement public et service spécialisé au sein du cabinet de la Présidence de la République a remplacé le rôle joué par le conseiller spécial en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Mais cette mission est aussi assurée par une structure déjà existante : la Cellule Nationale des Renseignements Financiers (CENAREF). Celle-ci, placée sous l’autorité du ministre des Finances, est chargée du renseignement financier. Sa mission principale est de favoriser le développement d’une économie saine mais aussi de lutter contre les circuits financiers clandestins, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Ce qui peut créer un chevauchement des compétences dans la pratique entre les deux structures.

En décembre 2020, Ghislain Kikangala, alors coordonnateur de l’APLC, avait été placé en garde à vue pendant 24 heures par le parquet général près la Cour d’appel de Gombe pour des soupçons de corruption. Il était interrogé sur l’extorsion des fonds chiffrés à 30 000 dollars perçus en liquide comme avance d’une caution de 50 000 dollars exigée à Access Bank pour libérer son directeur général en détention entre les mains de l’APLC. Deux directeurs de cette agence étaient également impliqués dans cette affaire. « C’est quand même assez grave de voir que ce sont des agents de la banque qui font des décharges à la main pour percevoir de l’argent, alors que ce sont des opérations qui peuvent être gérées de compte à compte. Cela pourrait soulever plusieurs soupçons de corruption. Cela reste quand même assez grave. », avait réagi Jean-Jacques Lumumba, un ancien banquier congolais et lanceur d’alerte, qui ne comprenait pas cette perception de la caution par le responsable de l’APLC en lieu et place de la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations (DGRAD). Pourtant, la banque affirmait que le dossier de blanchiment d’argent sur lequel se penche l’APLC était déjà transmis à la CENAREF par la banque elle-même après avoir remarqué un mouvement suspect dans le compte d’un client. Depuis ce scandale, l’APLC a perdu de sa superbe au sein de l’opinion. Et son coordonnateur avait été limogé par Félix Tshisekedi quelques mois plus tard. A ce jour, ce service public est presque l’ombre d’elle-même, l’Inspection générale des finances (IGF) et la CENAREF font le gros lot du travail anti-corruption dans le pays.

FONAREV, une compétence du ministère des droits humains

L’une des 53 agences créées par Félix Tshisekedi, c’est le Fonds national des réparations des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (FONAREV). Cette structure a été placée sous la tutelle du ministère des Droits humains. Pourtant, ses compétences pouvaient être exercées par les fonctionnaires de ce ministère sans toutefois créer des nouvelles structures budgétivores. Le FONAREV mobilise et optimise les différentes ressources financières qui lui sont allouées par la loi du 26 décembre 2022. Mais les attributions de cette structure auraient pu rester au ministère des Droits humains sans créer un personnel supplémentaire à payer et des frais de fonctionnement parfois pour des résultats mitigés.

FRIVAO, source d’enrichissement dans le dos des victimes

Créé par ordonnance présidentielle en décembre 2019, le Fonds spécial de réparation et d’indemnisation des victimes des activités armées de l’Ouganda en République Démocratique du Congo (FRIVAO) a été placé sous la tutelle du ministère de la Justice et Garde des Sceaux. Mais les animateurs de cet établissement seront vite accusés de détournement. La mission de cette structure était d’identifier et indemniser les victimes de la guerre de « 6 jours » menée entre l’armée ougandaise et celle du Rwanda sur le sol congolais, à Kisangani. Après un contrôle rigoureux des inspecteurs de l’IGF, il a été révélé « beaucoup d’écarts de chiffres entre ce qui a été réellement décaissé et le travail pour lequel ce décaissement a été opéré ». Ce qui a suscité la colère du ministre de la Justice, Constant Mutamba, lui-même victime de cette guerre de 6 jours.

Le 31 juillet 2024, à la veille de la commémoration du Genocost, Mutamba, autorité de tutelle du FRIVAO, a ordonné le gel de tout mouvement débiteur sur le compte de cette structure censée recevoir en cinq tranches, à partir de 2023, un montant de 325 millions de dollars d’indemnisation de la part de l’Ouganda.

Tshisekedi veut démanteler certains établissements…

Lors de la 42ᵉ réunion du Conseil des ministres, le 2 mai 2025, le président Félix Tshisekedi a exhorté le gouvernement à adopter des mesures urgentes pour redresser les finances publiques. Dans un contexte de guerre d’agression et de réduction du train de vie des institutions, le chef de l’État a insisté sur la nécessité d’un contrôle rigoureux du cadre macroéconomique, tout en demandant un audit des structures nouvellement créées afin d’en évaluer la pertinence. Celles qui seront inutilement budgétivores, après l’évaluation du gouvernement, vont être supprimées.
Dans l’entretemps, ce sont les fonds de l’État qui ont été dilapidés dans le fonctionnement de ces structures. Un véritable tonneau des Danaïdes. Une tache d’huile dans la gouvernance de Félix Tshisekedi qui risque d’entamer l’ensemble de son bilan au pouvoir. Penser au démantèlement de ces structures après plus de 6 ans d’exercice du pouvoir sonne comme un réveil tardif. Face à ces faits inquiétants de la gouvernance de Tshisekedi, André Claudel Lubaya a rappelé une confession publique faite par le secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya. Ce dernier reconnaissait publiquement le désenchantement populaire suite à leur gestion de la chose publique. « Le peuple croyait que ses souffrances prendraient fin avec l’UDPS au pouvoir. Aujourd’hui, il est trahi », avait-il déclaré d’un ton triste devant les combattants du parti présidentiel à Limete.

Heshima

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Du papier aux projecteurs : HESHIMA ouvre la scène aux artistes congolais  

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Depuis plusieurs années, HESHIMA Magazine valorise les parcours inspirants des politiciens, économistes, bâtisseurs, artistes, entrepreneurs et penseurs congolais à travers des portraits documentés et dossiers spéciaux.

Aujourd’hui, cette vision prend un nouveau souffle. HESHIMA passe de la plume à la scène, et ouvre un espace inédit d’expression et de révélation avec le lancement de HESHIMA Talent — une télé-réalité musicale inédite, mais surtout, la porte d’entrée vers le tout nouveau label HESHIMA Music Group.

Pour ce faire, HESHIMA annonce la première édition du concours de musique intitulé « Heshima Talent » qui démarre du 1er  au 15 Juillet 2025.

HESHIMA Talent : du média au label, un projet de transmission et d’élévation

HESHIMA Talent est bien plus qu’une émission musicale. C’est une plateforme de détection des artistes de demain, un média vivant, et surtout le canal de lancement officiel du label HESHIMA.

Créé pour propulser les jeunes talents congolais sur le devant de la scène, le label HESHIMA incarne la volonté de professionnaliser et structurer l’industrie musicale locale, avec une vision moderne, ancrée dans la culture urbaine et les valeurs panafricaines.

Le casting HESHIMA Talent est donc une opportunité unique : celle de faire partie de la première génération d’artistes accompagnés par le label HESHIMA.

Cet événement sans précédent au regard de son format vise à promouvoir les jeunes talents musicaux à travers la République démocratique du Congo et sa diaspora en trasformant des destins dans ce secteur. Les candidats intéressés sont appelés à postuler en ligne du 1er au 15 juillet 2025. Ce concours, ouvert aux artistes amateurs et semi-professionnels entre 14 et 33 ans, se veut une vitrine de la richesse musicale congolaise, centrée sur divers styles.

Le label HESHIMA : produire, encadrer, faire rayonner

À l’issue du programme, le/la gagnant(e) de HESHIMA Talent bénéficiera d’un contrat de production complet au sein du label HESHIMA : enregistrement, clip, accompagnement artistique, stratégie image et distribution, une tournée nationale et internationale.

Mais au-delà du gagnant, le label HESHIMA souhaite constituer une véritable pépinière de talents, incluant aussi des profils issus de la diaspora, afin de faire rayonner la musique congolaise au-delà des frontières.

Une vision 360°, fidèle à l’ADN HESHIMA

Du magazine au label, HESHIMA suit une seule ligne : valoriser ce que le Congo a de meilleur.

Après avoir mis en avant les décideurs, les créateurs, les bâtisseurs, il est temps de révéler ceux qui font vibrer le pays à travers la musique.

HESHIMA Talent est donc la continuité naturelle de cette mission, mais aussi un acte fondateur pour ce qui devient aujourd’hui une marque culturelle à part entière.

Comment participer ?

1. Suivre @heshima_mag et @heshima_talent2025 sur Instagram, TikTok, Facebook.

2. Envoyer une vidéo a cappella (prénom + ville + âge) à : 📱 WhatsApp : +243 81 081 82 83

📧 Email : info@heshimardc.net.com

3. Attendre la réponse du comité. Si présélectionné(e), une date pour se présenter au casting final à Kinshasa sera communiquée.

Clôture des candidatures vidéos (RDC + diaspora) : 15 juillet 2025.

Les artistes vont être sélectionnés par des coachs vocaux et les différentes primes connaîtront la participation des grands noms de la musique congolaise. Ces primes seront également diffusées en ligne (YouTube, TikTok Live, Facebook Watch) avec une large couverture assurée par des chaînes de télévision congolaises. Cet événement, haut en couleur, consacrera également le lancement officiel du label « HESHIMA MUSIC GROUP » (HMG).

Un appel aux sponsors et partenaires engagés pour la culture

HESHIMA Talent est plus qu’un programme télévisé : c’est un projet culturel, social et entrepreneurial. Il vise à valoriser les talents congolais, à promouvoir une image positive de la jeunesse et à renforcer les industries créatives locales.

Nous lançons un appel à tous les partenaires, marques, institutions ou mécènes désireux de s’associer à une initiative porteuse de sens, d’impact et de visibilité.

Sponsoring, co-branding, soutien logistique, dotations ou diffusion : toutes les formes de partenariat sont les bienvenues.

En rejoignant l’aventure HESHIMA Talent, vous vous associez à une vision moderne, panafricaine et ambitieuse du divertissement culturel.

Contact partenariat : info@heshimardc.net| 📱 WhatsApp : +243 81 0818283

📌 Hashtag :

#heshimatalent2025

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Polémique en RDC : les mandats des juges de la Cour constitutionnelle sont-ils illégaux ?

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En République démocratique du Congo (RDC), la Cour constitutionnelle, instituée par la Constitution du 18 février 2006, est au cœur d’une controverse persistante qui menace son rôle de gardienne de l’État de droit. Chargée de veiller à la conformité des lois, de trancher les contentieux électoraux et de résoudre les conflits entre institutions, cette juridiction suprême est essentielle à la stabilité démocratique du pays. Pourtant, depuis son installation officielle le 4 avril 2015, elle fait face à des accusations récurrentes de politisation, alimentées par des irrégularités présumées dans la nomination et le renouvellement de ses juges. En 2025, la polémique s’intensifie autour de la légalité des mandats des juges actuellement en place, suscitant des débats sur leur légitimité et l’indépendance de l’institution.

La Constitution de 2006, dans son article 157, établit la Cour constitutionnelle comme la plus haute autorité en matière de contrôle constitutionnel. Selon l’article 158 et la loi organique n° 13/026 du 15 octobre 2013, la Cour est composée de neuf juges nommés par le Président de la République : trois sur son initiative, trois désignés par le Parlement réuni en congrès, et trois par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Deux tiers des membres doivent être des juristes issus de la magistrature, du barreau ou de l’enseignement universitaire, avec au moins 15 ans d’expérience professionnelle. Les juges bénéficient d’un mandat de neuf ans non renouvelable, avec un renouvellement par tiers tous les trois ans. Pour les membres initiaux, les deux premiers renouvellements (2018 et 2021) devaient se faire par tirage au sort pour déterminer quels juges quitteraient leur poste après trois, six ou neuf ans.

Le président de la Cour, élu par ses pairs pour un mandat de trois ans renouvelable une fois, est investi par ordonnance présidentielle. La loi impose des incompatibilités strictes : les juges ne peuvent occuper de fonctions gouvernementales, de mandats électifs ou d’activités politiques, bien que l’enseignement supérieur soit autorisé. Ces dispositions visent à garantir l’indépendance et l’impartialité de la Cour, mais leur application a souvent été mise en doute, notamment en raison de nominations perçues comme politiquement motivées.

Les débuts sous Joseph Kabila (2014-2018)

La Cour constitutionnelle a été officiellement installée le 4 avril 2015, marquant le début de son fonctionnement sous le régime de Joseph Kabila. Une ordonnance présidentielle du 7 juillet 2014 nomme les neuf premiers juges : Vunduawe Te Pemako, Luzolo Bambi, Banyaku Luape, Jean-Louis Esambo, Luamba Bindu, Corneille Wasenda, Funga Molima, Kalonda Kele et Kilomba Ngozi Mala. Selon le cadre légal, le premier renouvellement par tiers devait intervenir en 2018, avec un tirage au sort pour sélectionner un juge par groupe (présidentiel, parlementaire, judiciaire).

En 2018, le renouvellement prévu n’a pas suivi la procédure légale. Au lieu d’un tirage au sort, deux juges, Jean-Louis Esambo et Banyaku Luape, ont démissionné, et un troisième, Kalonda Kele, est décédé. Ces départs ont permis le remplacement de trois juges sans tirage au sort, une pratique critiquée pour son opacité. Le 16 mai 2018, trois nouveaux juges, Norbert Nkulu, François Bokona et Jean Ubulu, ont été nommés afin de combler le vide. Ces nominations, impliquant des figures de la majorité présidentielle de Kabila, ont été contestées par l’opposition et la société civile, qui dénonçaient une politisation de la Cour.

Les tensions sous Félix Tshisekedi (2019-2022)

L’arrivée de Félix Tshisekedi à la présidence en janvier 2019 a exacerbé les tensions autour de la Cour, notamment en raison de la coalition fragile entre sa coalition, Cap pour le changement (CACH), et le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila. En juillet 2020, Tshisekedi a nommé trois nouveaux juges : Dieudonné Kaluba Dibwa, Kalume Yasengo et Dieudonné Kamuleta Badibanga. Ces nominations, réalisées sans consultation préalable avec le FCC, majoritaire au Parlement, ont été dénoncées comme anticonstitutionnelles. Le FCC, dans un communiqué publié par de nombreux médias, a qualifié ces ordonnances de violations graves, accusant Tshisekedi de « haute trahison ».

De plus, deux juges, Noël Kilomba et Jean Ubulu, ont refusé leur mutation à la Cour de cassation, arguant que leur mandat de neuf ans à la Cour constitutionnelle n’était pas terminé. Cette résistance a renforcé les accusations de passage en force de Tshisekedi, le FCC dénonçant l’absence de consultation du CSM. Le procureur général près la Cour constitutionnelle a toutefois défendu la légalité des nominations, affirmant leur conformité à la Constitution, comme rapporté par RFI le 15 octobre 2020.

En 2022, un nouveau renouvellement a eu lieu, avec le remplacement de trois juges : Dieudonné Kaluba Dibwa, Evariste-Prince Funga Mwata Molima et Polycarpe Mongulu, ce dernier étant décédé. Christian Bahati Yuma, Sylvain Lumu Mbaya et Mandza Andia Dieudonné ont été nommés pour les remplacer, après un tirage au sort pour Kaluba et Funga, conformément à la loi. Ce renouvellement, bien que plus conforme aux procédures, a été entaché par des soupçons de corruption, notamment dans l’affaire Bukanga-Lonzo, où Kaluba serait impliqué.

La crise de 2024-2025

En avril 2024, la Cour a atteint neuf ans d’exercice, déclenchant un débat sur la légalité des mandats des juges restants. Selon Radio Okapi, dans un article du 6 avril 2024, certains, dont le Centre des recherches et d’étude sur l’état de droit en Afrique (CREEDA), soutiennent que la Cour est devenue illégitime, car elle n’a pas été renouvelée conformément à l’article 7 de la loi organique, qui exige le remplacement des juges un mois au plus tôt ou une semaine au plus tard avant l’expiration de leur mandat. D’autres, comme l’avocat Willy Wenga, estiment qu’il s’agit d’un renouvellement par tiers, citant trois juges en fin de mandat : Corneille Wasenda, Jean-Paul Mavungu et Norbert Nkulu.

Cependant, cette liste pose problème. Norbert Nkulu, nommé en 2018, devrait rester en fonction jusqu’en 2027, tandis que Corneille Wasenda, membre initial de 2015, aurait dû être remplacé plus tôt si le tirage au sort avait été respecté. L’absence de renouvellement en 2021, qui aurait dû être le deuxième cycle, a créé une confusion sur les mandats. En 2025, la polémique s’est intensifiée avec le report de l’élection du président de la Cour, prévue initialement pour le 20 juin 2025. Dieudonné Kamuleta Badibanga, président depuis 2022, reste en fonction, mais des tensions persistent autour de la composition de la Cour.

Une publication sur le réseau social X d’un internaute (@Daddy Kalubi Mukendi) défend l’idée que chaque juge bénéficie d’un mandat plein de neuf ans, sauf en cas de tirage au sort, de démission ou de décès. Cette position contredit l’interprétation selon laquelle un tirage au sort doit avoir lieu tous les trois ans pour renouveler un tiers des juges, suggérant une divergence dans l’interprétation des textes juridiques.

Les nominations de 2020 : Un point de rupture

Les nominations de 2020 par Tshisekedi ont marqué un tournant dans la crise. Selon une publication du journal La Libre du 21 octobre 2020, ces ordonnances, non contresignées par le Premier ministre de l’époque, issu du FCC, ont été perçues comme un passage en force. La prestation de serment des nouveaux juges, dénoncée comme « du théâtre » par Ferdinand Kambere, Secrétaire général adjoint du parti du président honoraire Joseph Kabila, a accentué les tensions. Cette crise a révélé un conflit profond entre les camps de Tshisekedi et Kabila, chacun cherchant à contrôler une institution clé pour les contentieux électoraux. Cette crise est celle qui a provoquée par la suite la rupture entre CACH et FCC.

Les nominations de 2025 : Une nouvelle polémique

En janvier 2025, la nomination de deux nouveaux juges a relancé la controverse. Selon Tv5 Monde, les autorités ont présenté ces nominations comme un moyen de redresser le système judiciaire, mais l’opposition y voit une tentative de Tshisekedi de consolider son influence en vue d’une éventuelle révision constitutionnelle. Cette perception est renforcée par le report de l’élection du président de la Cour en juin 2025, perçu comme une manœuvre pour maintenir des juges proches du pouvoir en place.

Points de vue des experts

Les experts juridiques congolais sont divisés sur la question. Me Jean-Pierre Makasu déclare : « La Cour constitutionnelle est devenue un outil au service du pouvoir exécutif. Les irrégularités dans les nominations et les retards dans les renouvellements sapent sa légitimité et compromettent l’État de droit. » Cette critique reflète un sentiment répandu parmi les opposants, qui accusent la Cour de partialité.

À l’inverse, le professeur Albert Matadila, constitutionnaliste, adopte une position plus mesurée : « Malgré des irrégularités, la Cour continue de remplir ses fonctions. Une réforme du processus de nomination est nécessaire, mais il ne faut pas discréditer l’ensemble de ses décisions. » Cette perspective met l’accent sur la nécessité de réformes structurelles pour renforcer l’indépendance de l’institution.

Paul-Gaspard Ngondankoy, juriste et analyste politique, cité dans un article de l’Agence Congolaise de Presse (ACP) du 5 juin 2025, propose une révision de la loi organique pour clarifier les procédures de renouvellement et limiter les ingérences politiques. Il suggère un dialogue inclusif impliquant les institutions, les partis politiques et la société civile pour restaurer la confiance.

Implications pour la démocratie congolaise

La polémique autour de la Cour constitutionnelle a des répercussions profondes sur la démocratie congolaise. En tant qu’arbitre des contentieux électoraux, la Cour joue un rôle déterminant dans la légitimité des processus électoraux. Les accusations de politisation, comme celles entourant les élections de 2018 et 2023, où la Cour a validé des résultats contestés, ont alimenté la méfiance des citoyens. Selon un rapport du Congolese Research Institute for the Improvement of the Functioning of Institutions, publié en mars 2025, 68 % des Congolais interrogés estiment que la Cour manque d’indépendance.

De plus, les irrégularités dans les renouvellements et les nominations controversées renforcent la perception d’une justice aux ordres. Cela risque de compromettre la stabilité politique, surtout à l’approche des prochaines élections. Comme le souligne Me Marlène Makuba, avocate et militante des droits humains : « Une Cour constitutionnelle perçue comme illégitime ne peut garantir des élections transparentes. Sans réformes, nous risquons une crise institutionnelle majeure. »

Vers des réformes nécessaires

Pour surmonter cette crise, plusieurs réformes sont envisagées. Premièrement, le respect strict du calendrier de renouvellement par tiers, avec un tirage au sort transparent, est essentiel pour dissiper les soupçons d’arbitraire. Deuxièmement, une clarification des dispositions contradictoires entre la Constitution et la loi organique s’impose. Par exemple, l’article 158 de la Constitution stipule un mandat de neuf ans non renouvelable, mais le mécanisme de tirage au sort peut écourter les mandats, créant une ambiguïté exploitée politiquement.

Enfin, une plus grande transparence dans le processus de nomination, avec une consultation effective des parties prenantes (Parlement et CSM), renforcerait la légitimité des juges. Le professeur Mukendi propose la création d’une commission indépendante pour superviser les nominations, une idée soutenue par des organisations comme le CREEDA. Ces réformes, si elles sont mises en œuvre, pourraient restaurer la confiance dans la Cour et consolider l’État de droit en RDC.

Un défi pour l’État de droit

La polémique autour de la Cour Constitutionnelle de la RDC met en lumière les défis structurels auxquels le pays est confronté dans la consolidation de son État de droit. Les irrégularités dans les renouvellements, les nominations controversées et les accusations de politisation compromettent la crédibilité de cette institution essentielle. À l’approche des prochaines échéances électorales, la légitimité de la Cour sera déterminante pour garantir des processus démocratiques transparents et équitables. Des réformes urgentes, combinant transparence, respect des textes juridiques et dialogue inclusif, sont nécessaires pour restaurer la confiance et renforcer l’indépendance judiciaire en RDC.

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65 ans d’indépendance et 30 ans d’instabilité sécuritaire : la RDC à la croisée des chemins

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La République démocratique du Congo (RDC) célèbre, ce 30 juin 2025, 65 ans de son indépendance. Cet anniversaire intervient trois jours après la signature, à Washington DC, d’un important accord de paix entre Kinshasa et Kigali pour tenter de mettre fin aux violences armées qui durent depuis 30 ans dans l’Est du pays. Cet accord pourrait-il marquer un tournant décisif dans la résolution du conflit ? Décryptage. 

De 1960 à 2025, la RDC a connu des avancées, comme des réformes institutionnelles ou des périodes de croissance économique, mais aussi de profondes régressions, marquées par des crises politiques et des conflits armés dans plusieurs secteurs : politique, économique, sociale, sécuritaire et géopolitique. De Joseph Kasa-Vubu à Félix Tshisekedi, en passant par Mobutu, Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila, le pays a connu plusieurs insurrections. Mais l’instabilité sécuritaire s’est aggravée au lendemain du génocide rwandais de 1994. Depuis le milieu des années 1990, l’Est de la RDC est marqu­é par des conflits armés successifs, menés par des groupes comme l’AFDL (1996-1997), le RCD (1998-2003), le MLC (1998-2003), le CNDP (2006-2009) et le M23 (2012-2013 et depuis 2021).

Dans ce pays aux dimensions continentales, Joseph Kasa-Vubu et Lumumba ont fait face à des sécessions (Katanga et le Sud Kasaï), plus tard, le président Mobutu fera face à la rébellion de Pierre Mulele ainsi que de Laurent-Désiré Kabila. Quand ce dernier devient président de la République, il fera face non seulement à des multiples insurrections (RCD, MLC, RCD-KML) mais aussi à une guerre d’agression rwandaise, burundaise et ougandaise en 1998. Son fils, Joseph Kabila, sera confronté au CNDP de Laurent Nkunda, puis le M23 en 2012-2013. A son tour, Félix Tshisekedi est également confronté à une agression rwandaise déguisée en rébellion de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), une coalition incluant le M23, soutenue par le Rwanda. 

Malgré les ingérences étrangères et toutes ces rébellions, la RDC a résisté à de nombreuses tentatives de balkanisation. Amputé de ses deux capitales provinciales (Goma et Bukavu) depuis plus de cinq mois par la rébellion de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) soutenue par le Rwanda, le pays est – 65 ans après – à la croisée des chemins pour tenter de refaire encore son unité. L’accord de paix signé le 27 juin 2025 à Washington DC, sous la médiation américaine, pourrait être un début de solution à ces 30 années de violence. 

L’Accord signé est-il différent des autres traités avec le Rwanda ?

Le texte signé à Washington énonce le respect de l’intégrité territoriale de deux pays, la RDC et le Rwanda, il prévoit l’arrêt des hostilités, le désarmement et l’intégration conditionnelle des groupes armés, ainsi qu’un mécanisme conjoint de coordination en matière de sécurité. Mais l’élément central de l’accord est le retrait des troupes rwandaises du sol congolais, un point particulièrement sensible. En effet, les rebelles de l’AFC/M23 n’ont pas agi seuls dans la conquête du vaste espace congolais qu’ils occupent actuellement dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. Ils ont bénéficié du commandement, appui logistique et en hommes de l’armée rwandaise selon un rapport des experts des Nations unies publié en 2024. L’accord prévoit donc le retrait ou le désengagement de ces troupes rwandaises du sol congolais. Mais ce retrait devrait se faire concomitamment avec la neutralisation par le gouvernement congolais des rebelles des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) formées par d’anciens responsables du génocide rwandais après 1994, présentes dans l’Est de la RDC depuis les années 1990. Kigali considère ce mouvement créé par d’anciens génocidaires comme une menace « existentielle » à la sécurité du Rwanda. 

L’accord prévoit aussi une coopération autour des richesses naturelles, notamment la gestion des parcs nationaux et des ressources transfrontalières. Dans l’ensemble, ce document a repris des points classiques que Kinshasa et Kigali revendiquent souvent. Mais la seule nouveauté, c’est l’implication active des Etats-Unis comme médiateurs de dernière minute dans cette crise. Peut-être que cela pourrait aider enfin à la mise en œuvre de cet accord. C’est le seul point de différence avec les accords signés précédemment, notamment l’Accord-cadre d’Addis-Abeba pour la paix en RDC et dans la région des Grands Lacs. 

Le gouvernement trouvera-t-il les FDLR à neutraliser ?

Dans ce document, l’engagement pris par le gouvernement congolais de neutraliser les rebelles des FDLR représente un défi majeur. Le premier couac pourrait venir de cette incise qui est d’ailleurs liée au désengagement des forces rwandaises du sol congolais. Les deux séquences sont liées, ce qui met un coup de pression sur le gouvernement congolais pour mettre rapidement la main sur les FDLR.

Mais le problème, c’est que la zone de localisation de ces rebelles est celle occupée actuellement par l’armée rwandaise et les rebelles de l’AFC/M23. Pourquoi n’ont-ils pas eux-mêmes neutralisé ces rebelles ? En acceptant ce pari, le gouvernement congolais va-t-il trouver cette force résiduelle dans quel autre coin du pays ? Dans le Maniema ou dans le Kasaï ? Le quartier général des FDLR étant souvent à Rutshuru ou à Masisi, deux territoires congolais actuellement sous contrôle de l’armée rwandaise et des rebelles du M23.

L’autre incertitude, c’est que depuis 20 ans la lutte contre les FDLR n’a jamais définitivement abouti malgré les opérations conjointes menées avec l’armée rwandaise notamment dans l’opération « Kimia II » en 2005 et « Amani leo » en 2009. Sous Félix Tshisekedi en 2020, l’armée a remis au Rwanda des centaines des FLDR et leurs dépendants. Certaines affirmations qui ne sont pas sourcées, certains rebelles des FDLR capturés et extradés vers le Rwanda sont revenus sur le sol congolais. Cet engagement visant à neutraliser les FDLR pourrait donc être une épine sous le pied du gouvernement. Il risque de se transformer en opération conjointe entre les armées congolaise et rwandaise. Outre les défis liés aux FDLR, l’accord de paix a également des répercussions sur les acteurs locaux, notamment Corneille Nangaa, leader de l’AFC/M23.

Conquête de Kinshasa, Corneille Nangaa abdique ? 

Après la signature de l’accord de paix entre Kinshasa et Kigali, le coordonnateur de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), Corneille Nangaa a été obligé de changer de langage. L’homme qui rêvait de « défaire le monstre » (Félix Tshisekedi) qu’il disait avoir lui-même créé, l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) semble perdre cette ambition. Dans une allocution à l’occasion du 30 juin, fête de l’indépendance, Corneille Nangaa a quasiment renié cet agenda subversif en affirmant que son mouvement ne poursuivait ni la gloire ni le pouvoir. « Nous ne poursuivons ni la gloire, ni le pouvoir : notre engagement vise à sortir la RDC du cycle d’insécurité, de pauvreté, d’exclusion, de discriminations, de médiocrité, de l’arbitraire, de la dictature et des injustices. Nous sommes un peuple debout, uni dans sa diversité, mû par la volonté de vivre ensemble dans la dignité », a-t-il déclaré. 

En réalité, le M23 n’a jamais eu des revendications de nature à renverser le pouvoir à Kinshasa. Corneille Nangaa semblait plutôt se servir de ce mouvement pour assouvir sa soif de vageance politique contre Félix Tshisekedi après la rupture des liens politiques entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi. Selon une analyse de François Soudan, rédacteur en chef de Jeune Afrique, publiée en 2024, « dans le jeu de Kigali, Joseph Kabila apparaît comme une carte pour faire pression sur Félix Tshisekedi, rien de plus. » 

D’après Pierre Boisselet, directeur du pilier violence de l’institut congolais Ebuteli, si le Rwanda retire son soutien à l’AFC/M23, rien ne prouve la capacité de cette rébellion à défaire les FARDC malgré le recrutement et la formation en cours des nouveaux combattants. « Lors de toutes les campagnes qui ont permis de gagner du territoire, c’était, à priori, toute l’armée rwandaise qui était en première ligne. Donc, le M23 n’a pas forcément non plus démontré sa capacité à soutenir un conflit contre les FARDC », a-t-il analysé sur les antennes de RFI. 

Avec cet accord de paix signé à Washington, il pourrait être de plus en plus difficile pour Nangaa ou Kabila de réaliser la chute du régime Tshisekedi. Mais cela n’est pas non plus un gage de retour de la paix dans l’ensemble du pays. Il faudrait maintenant pointer le curseur sur Doha, au Qatar, pour régler la question de l’AFC/M23 et projeter – peut-être – l’organisation d’un dialogue national au pays avec l’initiative de la CENCO-ECC. 

Cet accord de paix obtenu avec une grande implication des Etats-Unis – un médiateur qui a les moyens de faire pression sur Kigali et Kinshasa – cela peut être un élément majeur dans le début de la résolution de cette crise qui date. « Mais pour que l’accord se concrétise sur le terrain, il faudra que la pression américaine soit maximale, et surtout, s’inscrive dans la durée. La paix ne reviendra pas d’un coup de baguette magique, car les difficultés ne manquent pas pour mettre fin à une guerre de 30 ans », estime le journaliste français Christophe Rigaud. 

L’accord de Washington représente une opportunité historique pour la RDC, mais sa réussite dépendra de la volonté politique, de la pression internationale et d’une stratégie globale pour désarmer les groupes armés, réintégrer les ex-combattants et promouvoir un dialogue national inclusif. 

Heshima 

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