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Les églises dans l’arène politique congolaise : arbitres ou acteurs ?
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La redaction
En République démocratique du Congo (RDC), les églises jouent un rôle central non seulement dans la vie spirituelle des Congolais mais aussi dans les dynamiques sociales et politiques. De grandes confessions religieuses comme l’Église catholique et l’Église du Christ au Congo (ECC) se sont imposées comme des voix influentes dans les moments clés de l’histoire politique du pays, surfant parfois sur une ligne floue entre arbitres et acteurs politiques. Heshima Magazine analyse ce rôle de pasteur à la frontière de la politique.
Complice de l’opposition, adversaire « redoutable » des régimes politiques, politiciens en soutane…, les adjectifs se multiplient pour tenter de qualifier certaines actions de l’Église catholique au pays. Face aux crises politiques récurrentes qui ont jalonné la marche du pays depuis l’indépendance en 1960, les églises ont souvent joué un rôle clé. Leur position oscille entre celle d’arbitres impartiaux et celle d’acteurs engagés. De cardinal Joseph Malula à Fridolin Ambongo, les archevêques de Kinshasa ont imprimé une identité dans les esprits des Congolais : celle d’un sermonneur immodéré du régime en place. Cette tradition ne semble pas changer, même quand un opposant politique d’hier devient chef de l’État, comme c’est le cas aujourd’hui du président Félix Tshisekedi. Dans ce sillage des catholiques, on retrouve aussi l’Église du Christ au Congo (ECC). Bien que moins virulente que les cathos, cette confession religieuse fait toutefois moins de cadeaux au pouvoir en place, contrairement aux églises dites de « réveil » qui, souvent, accompagnent les régimes politiques.
De Malula à Ambongo, une « opposition » en soutane
Né le 17 décembre 1917 à Léopoldville (actuelle Kinshasa), Joseph Albert Malula fut fait cardinal en 1969. Déjà en 64, comme archevêque de Kinshasa, il s’est fait remarquer par ses prises de position sur les questions politiques et sociales. Trois ans après avoir été fait cardinal, les relations entre le président Mobutu et le cardinal Malula s’étaient gravement détériorées. En 1972, Malula s’exile à Rome. Au cœur des divergences : les critiques du prélat sur certains discours liés à la politique d’authenticité évoqués par Mobutu. De retour de son congé en Suisse, le président zaïrois tient un grand meeting au stade du 20 Mai (actuel stade Tata Raphaël) où il consacre une grande partie de son discours à défendre sa politique d’authenticité, qu’il estime être plus un « recours » plutôt qu’un « retour aux sources ancestrales ». Dans la foulée, il annonce une série de mesures prises contre la communauté catholique de Kinshasa à qui il interdit de se rassembler pour prier Dieu afin qu’il assiste le cardinal Malula dans les épreuves vécues en ce moment-là. « Si des prières sont organisées dans une école catholique quelconque, je nationaliserai immédiatement cette école », avait-il menacé.
Certains médias proches de l’Église catholique, éditant en dehors du Zaïre, ont pris la défense de Malula. La charge du combat contre Mobutu a été portée notamment par La Semaine, publiée à Brazzaville, et Afrique Nouvelle, éditée à Dakar. Ces éditions ont immédiatement indiqué que la seule position possible était, à leur avis, une solidarité sans faille avec le prélat sur lequel le chef de l’État zaïrois avait jeté l’anathème. « Après Lumumba, Malula », titrait La Semaine, un journal plus libre dans ses propos sur le Zaïre que sur la République populaire du Congo. Pour la direction d’Afrique Nouvelle, le cardinal Malula est « victime d’une authenticité douteuse » de Mobutu.
Pourtant, les relations entre l’Église catholique et l’État zaïrois sont régulées par le Vatican. Mais le dictateur zaïrois n’en a cure. « Aussi longtemps que je serai chef de l’État et si le pape veut une collaboration avec l’État zaïrois, l’archevêque de Kinshasa ne sera plus Mgr Malula », avait-il tranché. « Mobutu dit le droit zaïrois avant le droit canon », ironisait un analyste. Un bras de fer qui a laissé des traces dans l’histoire des relations entre l’Église et l’État congolais. « Depuis toujours, l’Église mène une opposition en soutane sans toutefois prendre le pouvoir », explique un politologue de l’Université pédagogique nationale (UPN).
Laurent Monsengwo, un autre cardinal « têtu »
Piètre orateur mais très charismatique, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya avait repris le flambeau de l’opposition contre Mobutu avant même qu’il ne devienne cardinal ou archevêque de Kinshasa. Dans l’entourage de Mobutu, Monsengwo était déjà perçu comme un prélat « têtu ». « Quand il est décidé, il va jusqu’au bout », confiait en 2018 l’ancien sénateur Florentin Mokonda Bonza qui a aussi côtoyé Monsengwo. Cet ancien directeur de cabinet du président Mobutu se souvient des messages déjà très politiques de celui qui n’était encore qu’archevêque de Kisangani et président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) dans les années 90.
Lorsque le vent de la perestroïka avait soufflé au début des années 90, faisant tomber le mur de Berlin et provoquant l’éclatement de l’Union soviétique (URSS), ce mouvement de démocratisation avait également affecté le Zaïre. Ce qui avait obligé Mobutu à ouvrir le pays à la démocratie et au multipartisme. Ce qui avait conduit à la conférence nationale souveraine pour décider notamment de la transition politique. À peine ouverte, la conférence nationale censée amener à une démocratisation du pays est suspendue par le parti-État devenu la cible de toutes les critiques. Le 16 février 1992, à l’appel des mouvements laïcs de l’Église catholique, des dizaines de milliers de personnes descendent dans la rue pour réclamer la réouverture des débats dans le cadre de cette Conférence nationale souveraine. Dépassé par l’ampleur des manifestations de chrétiens catholiques, le gouvernement zaïrois fait intervenir les forces de sécurité. Elles ouvrent le feu sur les manifestants. Le bilan officiel fait état d’une vingtaine de morts. L’opposition, elle, évoque un bilan plus lourd : une centaine de victimes. Mobutu va finir par céder à cette pression des laïcs catholiques encadrés par les prêtres. « Le président Mobutu s’est rendu compte à ce moment-là que l’Église était un adversaire redoutable, il ne voulait pas faire de l’Église un ennemi », se souvient Florentin Mokonda. Mais dans l’entre-temps, Mobutu ne voulait pas de Monsengwo à la tête de la Conférence nationale souveraine, cherchant désespérément à le faire remplacer par un autre évêque.
Mobutu finira par céder à la pression en nommant, quelques mois après, son grand rival, l’opposant historique Étienne Tshisekedi au poste de Premier ministre. Mais la pression politique, elle, ne faiblira pas. En 1994, le président zaïrois acceptera finalement la « troisième voie » proposée par Laurent Monsengwo et désigne Léon Kengo Wa Dondo comme chef de son gouvernement. « Aux yeux des Congolais, la première ‘‘marche des chrétiens’’ reste un tournant pour un régime qui n’en finira plus d’agoniser », explique la journaliste Sonia Rolley.
Monsengwo, un bourreau pour Joseph Kabila
Devenu cardinal en 2010 en remplaçant son prédécesseur Frédéric Etsou Nzabi Bamungwabi (décédé en 2007), Laurent Monsengwo n’avait pas toujours désarmé face aux dirigeants congolais. Sur son chemin, il croise un certain Joseph Kabila, taiseux mais dont les actes de mauvaise gestion du pays étaient assourdissants. À la différence de celui qui va lui succéder plus tard, Fridolin Ambongo Besungu, Monsengwo ne faisait pas de sortie médiatique intempestive. « Il calculait non seulement ses coups mais aussi quand il faudrait les porter », explique un ancien membre du Comité laïc de coordination (CLC). Un mouvement qui a porté la charge des revendications politico-sociales en 2016-2017 et dont Monsengwo avait placé sous protection du droit canon pour éviter sa dissolution par le régime de Joseph Kabila.
Après la répression sanglante des marches du 31 décembre 2017, approuvées par l’Église catholique, le cardinal Monsengwo va prononcer une phrase qui fera date : « que les médiocres dégagent ». Pour les partisans de Joseph Kabila, l’archevêque de Kinshasa a prononcé les mots de trop, il est accusé à demi-mot de « tentatives subversives » visant à perturber les élections prévues officiellement pour la fin 2018, après avoir dépassé la date officielle prévue en décembre 2016.
Le 5 janvier 2018, le gouvernement Tshibala a dénoncé les « propos injurieux » du cardinal Laurent Monsengwo « à l’endroit des dirigeants du pays ainsi que des forces de l’ordre ». Le cardinal venait de qualifier également de « barbarie » la sanglante dispersion de la marche des chrétiens, qui réclamaient pacifiquement l’application de l’Accord de la St-Sylvestre signé fin 2016, qui balisait le chemin vers des élections consensuelles, accord que le régime avait bafoué en nommant un dissident de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Bruno Tshibala. Cette répression avait fait « au moins 5 morts », dont un fidèle catholique, de nombreux blessés, une centaine d’arrestations, 134 paroisses encerclées par des militaires ou policiers, dont dix visées par des tirs de gaz lacrymogènes, deux messes empêchées et cinq interrompues par les forces de l’ordre, selon la nonciature apostolique. À quelques jours de quitter le Palais de la Nation pour laisser la place à Félix Tshisekedi, Joseph Kabila, réputé taiseux, n’hésitera pas à extérioriser son aversion : l’Église catholique a toujours été le bras droit de la colonisation, a-t-il déclaré lors d’une interview exclusive à Jeune Afrique où il expliquait ses relations parfois tendues avec cette Église.
Après Monsengwo, l’ECC sermonne le régime Kabila
Après le cardinal Laurent Monsengwo, le régime de Joseph Kabila pensait mieux faire en se rapprochant de l’Église du Christ au Congo (ECC), une deuxième confession religieuse la mieux organisée du pays après l’Église catholique. Mais là aussi, les protestants vont utiliser leur nom. C’est le pasteur François-David Ekofo qui va porter le combat. Le 16 janvier 2018, lors de la commémoration de la mort de Laurent-Désiré Kabila, assassiné le 16 janvier 2001, le pasteur François-David Ekofo s’est livré à un discours très critique envers le gouvernement congolais, évoquant notamment la nécessité pour Joseph Kabila de « passer le relais » après près de 18 ans au pouvoir. Il avait délivré son message devant un parterre rassemblant plusieurs ministres et cadres politiques : parmi lesquels le Premier ministre, Bruno Tshibala, le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, le secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, parti présidentiel), Henri Mova Sakanyi, l’épouse de Joseph Kabila et plusieurs membres de la famille du président. Evoquant en direct de la télévision nationale la nature de l’héritage que les générations présentes devraient léguer aux futures générations, Ekofo a douté de l’existence même de l’État congolais. « Quel pays allons-nous léguer à nos enfants, à nos petits-enfants ? », s’était-il interrogé, avant de lâcher : « J’ai l’impression que l’État n’existe pas vraiment ». Une douche froide en direct de la RTNC. Le sort du révérend sera connu quelques jours après : l’exil.
Ces hommes d’église sont-ils des acteurs politiques ?
Face à l’immixtion des églises catholique et protestante dans l’arène politique, certains hommes politiques au pouvoir les considèrent comme de vrais acteurs politiques. Mais l’Église s’est toujours défendue : « Nous ne faisons pas de la politique mais nous défendons un peuple qui souffre. Cela fait partie de notre Doctrine sociale », explique un prêtre de Kinshasa.
Le maréchal Mobutu accusait Laurent Monsengwo d’être proche de l’opposant Étienne Tshisekedi et parfois de lui donner des béquilles politiques. Mais sous les arbres de la 10e Rue, à Limete, les combattants murmurent que l’homme en soutane était plutôt proche de Léon Kengo, ancien procureur général de la République et qui était devenu plus tard Premier ministre du pays sur proposition de Monsengwo. L’Église n’est pas derrière des individus, elle soutient plutôt les faibles, analysait Monseigneur Donatien Nsole, secrétaire général de la CENCO. « Nous avons soutenu Étienne Tshisekedi en 2018 lors de l’accord de la Saint-Sylvestre parce qu’il était dans le camp des faibles vis-à-vis du pouvoir », explique une autre source proche de la CENCO, jouant souvent un rôle d’arbitre dans les négociations entre politiques.
Heshima
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Coupe du Monde 2026 : Nouvel espoir brisé pour la RDC, 51 ans après ?
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2 jours agoon
septembre 10, 2025By
La redaction
Le Sénégal a dominé la République démocratique du Congo (2-3) lors des qualifications pour la Coupe du monde 2026, mardi soir, à Kinshasa. Les Lions de la Téranga devancent désormais les Léopards, tenant leur qualification en main. Cette défaite fragilise grandement les chances de la RDC de retrouver la Coupe du monde, 51 ans après sa dernière apparition sous l’ère Kakoko.
Le mardi 9 septembre 2025, dans un stade des Martyrs vibrant et tout acquis à leur cause, les Léopards de la RDC ont vu leurs espoirs de Coupe du monde s’effriter. Mardi soir, les fauves congolais, malgré une avance de deux buts, se sont inclinés face aux Lions de la Téranga du Sénégal. Cette défaite cruelle, dans un match clé des éliminatoires pour le Mondial 2026, prévu aux États-Unis, au Canada et au Mexique, sonne comme un nouveau coup du sort pour une nation qui rêve de renouer avec la compétition, 51 ans après sa dernière participation.
La désillusion des supporters congolais a viré au chaos au stade des Martyrs, mardi soir, après la défaite des Léopards face au Sénégal (2-3) en qualifications pour la Coupe du monde 2026. Frustrés par l’effondrement de leur équipe, qui menait pourtant de deux buts, certains fans ont déchaîné leur colère en vandalisant l’enceinte sportive. Sièges arrachés des gradins, bouteilles et projectiles lancés sur la pelouse : ces actes de sabotage ont même brièvement interrompu la rencontre après l’égalisation sénégalaise.
Le ministre des Sports, Didier Budimbu, a fermement condamné ces agissements, les qualifiant d’« inacceptables » et de « contraires à l’esprit sportif ». « Nous dénonçons avec la plus grande vigueur ces dégradations », a-t-il déclaré, tout en appelant les Congolais à rester unis derrière l’équipe nationale et son sélectionneur, Sébastien Desabre, dont il a salué les « progrès remarquables ».
La défaite des Léopards face au Sénégal (2-3), mardi soir, dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2026, place la RDC dans une position précaire. Désormais, les Congolais n’ont plus leur destin en main et doivent espérer un faux pas des Lions de la Téranga lors de leurs deux prochains matchs. Une hypothèse fragile, alors que le Sénégal affrontera des adversaires jugés moins redoutables, le Sud-Soudan et le Togo.
Grâce à un succès arraché dans les ultimes minutes, le Sénégal consolide sa position de leader du groupe B et se rapproche d’une qualification quasi certaine pour le Mondial 2026. Cette victoire conforte son statut de favori et pave la voie vers une quatrième participation à la Coupe du monde, la troisième consécutive, sauf improbable retournement de situation.
RDC, une malédiction difficile à briser ?
Cinquante-et-un ans après sa seule apparition à la Coupe du monde en 1974, la République démocratique du Congo, alors Zaïre, n’a pas su briser le plafond de verre qui la sépare de la grand-messe du football. L’édition allemande de 1974 reste un souvenir douloureux pour les Léopards, marquée par une campagne cauchemardesque : 14 buts encaissés en trois matchs, aucun marqué. Battue 2-0 par l’Écosse pour son entrée en lice, la RDC a ensuite subi une humiliante déroute 9-0 face à la Yougoslavie, avant de s’incliner 3-0 contre le Brésil.
Un épisode emblématique de cette débâcle reste gravé dans les mémoires : lors d’un coup franc brésilien, Mwepu Ilunga, surgissant du mur, dégagea le ballon sous les regards ébahis de Jairzinho, Rivelino et de l’arbitre. Sanctionné d’un carton jaune pour cette faute rocambolesque, Ilunga laissa le monde du football perplexe. « Je n’ai aucune idée de ce qui lui est passé par la tête. Il a peut-être cru que le ballon était en jeu, mais ça reste un mystère », confiait à la FIFA Kakoko Etepe, figure légendaire des Léopards de l’époque.
Selon Etepe, l’équipe de 1974 manquait de joueurs évoluant dans les grands championnats européens pour rivaliser à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, les Léopards comptent dans leurs rangs des binationaux évoluant au plus haut niveau, dans des environnements compétitifs similaires à ceux des grandes nations du football. Pourtant, malgré ce vivier de talents, la RDC peine toujours à conjurer la malédiction qui la prive d’une nouvelle qualification, plus d’un demi-siècle plus tard.
Un brin d’espoir pour les barrages ?
L’Afrique comptera déjà neuf représentants assurés pour la Coupe du monde 2026. À cela s’ajoutent quatre équipes classées parmi les meilleures deuxièmes qui devront disputer des barrages continentaux (demi-finales et finale).
Mais la route reste semée d’embûches : le vainqueur de ces barrages africains ne sera pas directement qualifié. Il devra encore franchir l’étape des barrages intercontinentaux, face à d’autres nations repêchées à travers le monde.
Cette configuration réduit les chances de voir l’Afrique décrocher un dixième billet pour le Mondial. En effet, le vainqueur des barrages africains devra également s’imposer lors de ce dernier tour face à des adversaires coriaces. Parmi eux figure notamment la Bolivie, surprenante tombeuse du Brésil (1-0) le mardi 9 septembre. Grâce à ce succès, la sélection bolivienne a obtenu, au détriment du Venezuela battu à domicile par la Colombie (3-6), le ticket attribué à la zone Amérique du Sud pour les barrages intercontinentaux.
A défaut de la CDM, progresser à la CAN
Si la RDC venait à manquer définitivement la qualification pour la Coupe du monde 2026, elle pourrait se rattraper en réalisant une belle performance lors de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN), prévue au Maroc entre décembre 2025 et janvier 2026.
Quatrièmes de la dernière édition derrière l’Afrique du Sud, les Léopards auront l’occasion de viser plus haut. Malgré la défaite face au Sénégal, l’entraîneur français Sébastien Desabre a su instaurer une dynamique positive. Il pourrait bien conduire ses hommes vers un nouvel exploit. Remporter la CAN, un titre qui fuit la RDC depuis 1974, serait une consécration à défaut d’une participation au Mondial.
L’histoire rappelle que la RDC fut le premier pays d’Afrique subsaharienne à se qualifier pour une Coupe du monde, en 1974. Quelques mois plus tard, le 14 mars 1974, les Zaïrois d’alors s’offraient une deuxième CAN en battant la Zambie (2-0) en finale.
Retrouver le sommet du football africain fait partie des objectifs affichés par Sébastien Desabre. Avec près de 20 participations à la CAN, ramener un troisième trophée continental serait une immense fierté nationale et un symbole fort de renaissance pour le football congolais.
Heshima
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Après une quinzaine d’ouvrages inaugurés : Fifi Masuka inspecte déjà des nouveaux chantiers
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3 jours agoon
septembre 9, 2025By
La redaction
Entre routes récemment tracées, premier Mall de Kolwezi, université moderne et instituts supérieurs en construction, la province du Lualaba façonne son avenir à coup de béton et d’ambition. Loin de se reposer après une série d’inaugurations en juin dernier, la gouverneure Fifi Masuka a immédiatement entamé l’inspection des chantiers en cours. Dans la foulée, le plus grand barreau de l’espace Katanga a été inauguré.
Alors que l’opinion congolaise admire encore les ouvrages récemment inaugurés par le président de la République Félix Tshisekedi, d’autres structures imposantes sortent déjà de terre au Lualaba. Pas moins de quatorze chantiers majeurs ont été visités en juillet par Fifi Masuka et son adjoint, Clément Mufundji.
Université de Kolwezi rénovée, centre commercial futuriste, Palais de justice militaire, routes élargies, zones industrielles en pleine activité : le Lualaba poursuit son développement à un rythme soutenu.
Après un Village, bientôt un Palais des congrès
Après la construction et l’inauguration du Village des congrès, la gouverneure du Lualaba s’apprête à finaliser un autre chantier de prestige : le Palais des congrès. Désormais, la province ne manquera plus d’infrastructures pour accueillir de grands événements, notamment des conférences internationales.
Le futur Palais comptera un amphithéâtre de 200 places et pourra, dans son ensemble, recevoir jusqu’à 1 000 personnes, selon un ingénieur de ZS Africa Solutions Sarl, entreprise en charge des travaux. Cette nouvelle infrastructure viendra s’ajouter au Village des congrès déjà inauguré.
« Ce complexe d’envergure de 6 305 m² positionne le Lualaba comme un centre des conférences internationales dans les domaines miniers, touristiques, économiques et technologiques. Il comprend une salle de congrès de 15 000 places, 24 bureaux, 4 salles de réunion, un modèle de 6 chambres et 2 appartements. Ces ouvrages sont le fruit du silence actif d’une servante dédiée à sa mission », avait déclaré Fifi Masuka lors de l’inauguration du Village.
Université de Kolwezi modernisée
La transformation du Lualaba est en marche. Le 14 juillet 2025, la gouverneure Fifi Masuka a sillonné la ville de Kolwezi pour inspecter plusieurs chantiers stratégiques. À l’Université de Kolwezi, elle a suivi de près l’avancement d’un vaste projet de modernisation : des bâtiments imposants pour plusieurs facultés comprenant 20 auditoires de 200 places chacun, un bâtiment administratif R+3 avec 22 bureaux, ainsi que quatre homes universitaires (deux pour hommes et deux pour femmes). À terme, l’université pourra accueillir près de 9 000 étudiants. À proximité, une clinique universitaire de 100 lits prend forme, dotée d’un bloc opératoire, d’un laboratoire et de services de médecine interne et externe. Objectif : limiter les coûteuses évacuations sanitaires vers l’étranger.
La gouverneure a également visité les travaux de modernisation de l’Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA/Kolwezi), situé dans le quartier Golf-ISTM, ainsi que ceux de l’Institut supérieur pédagogique (ISP/Kolwezi). Concernant l’enseignement de base, plusieurs écoles sont en chantier, dont le Lycée Umoja, actuellement modernisé, et un internat aux standards internationaux avec 50 logements sociaux. « Nous sommes très satisfaits de l’évolution des travaux », a déclaré Fifi Masuka à l’issue de cette ronde d’inspection.
Mall de Kolwezi, un bijou sans précédent
Dans le quartier Joli Site, à Dilala, un ouvrage attire déjà les regards avant même son inauguration : le premier Shopping Mall de Kolwezi. Les travaux ont bien avancé, fruit d’une initiative du gouvernement provincial, conduite par la gouverneure Fifi Masuka, en ligne avec la vision du chef de l’État. Accompagnée de son adjoint, Clément Mufundji, elle a récemment inspecté le chantier, qui figure parmi les infrastructures appelées à être inaugurées prochainement.
Ce centre commercial, une première dans la ville, sera doté notamment d’escalators. « C’est un joyau architectural. La ville n’avait jamais connu de telles infrastructures. C’est un bijou sans précédent », témoigne Albert Mutshail, habitant de Kolwezi. Connue comme la capitale mondiale du cobalt, Kolwezi poursuit son expansion. Ce projet entend répondre aux besoins croissants de la population en matière de shopping et de services.
Un zone économique spéciale
À quelques kilomètres de là, la zone économique spéciale de Fungurume prend forme. Sous un soleil doux, des hangars industriels émergent du sol. C’est dans cet espace que seront regroupées les unités de transformation minière et les entreprises logistiques.
L’ambition : bâtir un écosystème capable de capter une plus grande part de la chaîne de valeur du secteur extractif. Pour les miniers, cette zone doit accueillir les sociétés produisant des intrants nécessaires aux exploitations, favorisant ainsi la création d’un marché institutionnel. Une étape clé pour assurer l’adéquation entre les besoins de la RDC et la sous-traitance dans ce domaine.
L’évolution de plusieurs chantiers saluée
Lors de ses visites, Fifi Masuka Saïni a salué l’avancée de plusieurs chantiers et félicité les entreprises de construction impliquées dans la transformation du Lualaba. Son cortège a notamment inspecté le chantier du Palais de justice militaire, encore en construction, ainsi que ceux des résidences officielles du gouverneur et de son adjoint. Les travaux des nouveaux bureaux de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) figurent également parmi les sites visités.
À Lualaba-Gare, dans le territoire de Mutshatsha, un chantier de 550 logements sociaux est déjà bien avancé, symbole d’un développement prenant en compte les besoins en habitat. À Kolwezi, un orphelinat baptisé « Maman Denise Nyakeru » est en cours de construction, accompagné d’une école destinée aux enfants nécessiteux, qui bénéficiera d’un programme inédit au pays.
« Aux premières heures de ce 14 juillet, nous avons lancé une tournée d’inspection de quatorze chantiers structurants à Kolwezi. Du Shopping Mall moderne aux amphithéâtres de l’ISTA et de l’ISP, en passant par le futur Palais de justice militaire, nous veillons à ce que chaque ouvrage reflète la grandeur du Lualaba et matérialise la vision du président Félix Tshisekedi : un Congo fort, prospère et respectueux de l’État de droit », a-t-elle déclaré au terme de cette tournée.
Un grand barreau inauguré à Kolwezi
Le 16 août 2025, la gouverneure du Lualaba, Fifi Masuka Saïni, a inauguré à Kolwezi la plus grande Maison du Barreau de l’espace Grand Katanga. Après la coupure du ruban symbolique, elle a procédé à une visite guidée des différents compartiments du bâtiment.
« Nous venons d’inaugurer la plus grande Maison du Barreau de l’espace Grand Katanga. Cet édifice pionnier, fruit d’un partenariat solide entre notre gouvernement et le Barreau, incarne l’État de droit voulu par le président Félix Tshisekedi. Nous exhortons nos avocats à en faire un rempart d’équité et de justice accessible à toutes les couches sociales », a déclaré la gouverneure.
Ce nouvel édifice accueillera plus de 1.000 avocats et stagiaires inscrits au tableau du Barreau du Lualaba. Le bâtonnier du Lualaba, Laurent Mbako, ainsi que le bâtonnier national, Michel Shebele, ont souligné son importance pour le travail quotidien des avocats, appelant leurs pairs à en faire un instrument au service de la justice et de la population. Ils ont également remercié la gouverneure pour son soutien financier à la réalisation du projet. Pour sa part, le secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature, Telésphore Nduba, a salué l’engagement constant de Fifi Masuka dans le développement des infrastructures judiciaires, en cohérence avec la vision politique du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Diplôme de « bâtisseur » décerné à Fifi Masuka
Face à la transformation que connaît la province du Lualaba sous l’impulsion du président Félix Tshisekedi, la gouverneure Fifi Masuka a été honorée par l’Assemblée provinciale. Le 1er juillet, l’organe de contrôle de l’exécutif lui a décerné le titre de « Bâtisseur du Lualaba ». Lors de la cérémonie, le président de l’Assemblée provinciale, Jean-Marie Kaseya Tshingambo, a salué la « bravoure » de la gouverneure et assuré l’accompagnement de son institution dans son ambition de doter la province d’infrastructures modèles.
En décembre 2024, Fifi Masuka avait déjà reçu le prix « Mama Muilu » pour sa politique ambitieuse en matière d’infrastructures. Ce prix lui a été décerné pour la construction d’un échangeur à Kolwezi — faisant du Lualaba la deuxième province du pays, après Kinshasa, à en disposer — ainsi que la modernisation de l’aéroport et de plusieurs édifices publics.
Sous son mandat, le Lualaba connaît une mutation profonde. Sa stratégie repose sur une approche holistique intégrant mobilité, éducation, énergie, urbanisation et dignité citoyenne. Avec un plan quinquennal dédié aux infrastructures, représentant 76 % du budget provincial (environ 2,4 milliards USD), la gouverneure trace une trajectoire de développement durable et positionne le Lualaba comme un modèle régional.
Sur le terrain, les défis demeurent, notamment dans les territoires, mais une certitude s’impose : le visage du Lualaba change, porté par les truelles, les camions-bennes et une volonté politique affirmée.
Heshima
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RDC : des solutions face aux difficultés dans l’application du quitus fiscal
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4 jours agoon
septembre 8, 2025By
La redaction
Instauré par la loi n°004/2003 du 13 mars 2003 sur la réforme des procédures fiscales et précisé par l’arrêté ministériel n°028 du 28 septembre 2022, le quitus fiscal connaît des difficultés majeures en République démocratique du Congo (RDC). Depuis janvier 2025, de nombreuses entreprises se heurtent à des blocages importants, signalés à la Direction générale des impôts (DGI) via la Fédération des entreprises du Congo (FEC). Pour répondre à ces défis, le gouvernement a instauré un moratoire de deux mois, qui prend fin le 25 septembre 2025, afin d’alléger les contraintes et de trouver des solutions adaptées.
Depuis janvier 2025, la République démocratique du Congo (RDC) impose le quitus fiscal, un document obligatoire pour de nombreuses démarches : conclusion de marchés publics, obtention de documents administratifs comme le passeport, accès à certains services définis par le ministre des Finances, import/export de marchandises, ou encore accès aux crédits bancaires. Pour obtenir ce certificat, les entrepreneurs et contribuables doivent s’adresser à la Direction générale des impôts (DGI), qui vérifie le respect des obligations fiscales, notamment le paiement des impôts dus.
Cependant, l’élargissement de cette exigence à un large éventail d’opérations économiques a engendré des complications majeures, notamment dans les transactions bancaires. Dès janvier 2025, la Fédération des entreprises du Congo (FEC) a organisé une séance de travail pour analyser les difficultés d’application du quitus fiscal, conformément à l’article 44 de la Loi de Finances 2025. Fin janvier, une « matinée fiscale » a réuni la FEC et les experts de la DGI pour débattre des obstacles, notamment les retards dans le paiement des créances, la souscription de licences bancaires et l’accès aux crédits. Ces échanges ont mis en lumière les freins que cette mesure impose au dynamisme économique.
Face aux entraves persistantes causées par le quitus fiscal, le ministère des Finances a annoncé, dans une note datée du 25 juillet 2025, une suspension temporaire de cette exigence pour certaines opérations. Ce moratoire, effectif du 28 juillet au 25 septembre 2025, s’étend sur 60 jours et concerne cinq types d’activités : le paiement des créances entre entreprises ou professionnels, la souscription de licences, l’octroi de crédits par les banques ou institutions financières non bancaires, l’ouverture de comptes bancaires pour les non-résidents, ainsi que la délivrance de cartes de travail pour les expatriés. Cette mesure vise à fluidifier les transactions économiques et à répondre aux préoccupations des opérateurs face aux blocages rencontrés.
Quitus fiscal, une contrainte pour payer l’impôt
Conçu pour encourager le respect des obligations fiscales, le quitus fiscal est délivré aux contribuables pour certifier qu’ils sont en règle avec leurs impôts. Selon l’arrêté de l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, « le quitus fiscal est un document administratif délivré par le Receveur des Impôts compétent, attestant que le requérant est à jour dans ses déclarations et paiements d’impôts échus à la date de délivrance ». Ce certificat vise à renforcer la discipline fiscale en RDC, conditionnant l’accès à de nombreux services et transactions économiques.
Le quitus fiscal est également délivré aux contribuables ayant souscrit un échelonnement de leurs dettes fiscales ou bénéficiant d’un sursis de recouvrement, conformément aux dispositions légales. Décrit comme un « sésame », ce document accompagne l’assujetti dans ses démarches administratives et économiques. « L’accès à tout service de l’État, à toute affaire ou à tout avantage est conditionné par l’obtention d’un quitus fiscal. En d’autres termes, son détenteur est en conformité avec ses obligations fiscales et peut prétendre aux services publics », expliquait Jean Muteba, chef de division à la Direction des études, statistiques et communication de la DGI, dans une interview accordée à Heshima Magazine en janvier 2023.
Contraintes « disproportionnées »
Malgré son ambition de renforcer l’assiette fiscale, la mise en œuvre du quitus fiscal suscite des résistances parmi les opérateurs économiques. Lors du Conseil des ministres du 19 juillet 2025, le président Félix Tshisekedi a pointé du doigt les contraintes « disproportionnées » de cette obligation, qui entravent l’exécution des contrats et nuisent à l’attractivité de la RDC pour les investisseurs. Cette critique a conduit à la recommandation d’un moratoire temporaire, ciblant certaines dispositions de l’arrêté relatif au quitus fiscal, afin d’alléger son impact sur l’économie.
Lors du Conseil des ministres dédié à ce dossier, la Première ministre Judith Suminwa a été mandatée pour superviser, avec le concours de la cellule Climat des affaires, des concertations approfondies réunissant le ministère des Finances, la Direction générale des impôts (DGI) et les représentants du secteur privé. Objectif : procéder à une évaluation technique et économique des modalités actuelles du quitus fiscal. Cette task force est également chargée de proposer un cadre fiscal révisé, conciliant les impératifs budgétaires, l’attractivité économique et la fluidité des affaires, tout en formulant, si nécessaire, des amendements à intégrer dans la prochaine Loi de Finances.
Pendant la période de deux mois du moratoire, du 28 juillet au 25 septembre 2025, le ministère des Finances a instauré un suivi strict de la suspension temporaire du quitus fiscal. Des évaluations régulières, prévues tous les 20 jours, permettront d’analyser l’impact de cette mesure. La Direction générale des impôts (DGI) est chargée de garantir l’application rigoureuse de ce moratoire, assurant ainsi une transition fluide pour les opérateurs économiques.
Heshima
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