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Entre foi et pouvoir : l’Église catholique peut-elle encore être la conscience du Congo ?

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C’est un après-midi étouffant à Kinshasa lorsque le cardinal Fridolin Ambongo monte en chaire. La congrégation de la cathédrale Notre-Dame du Congo est suspendue à ses lèvres alors qu’il livre une critique cinglante de la gestion des récentes élections par le gouvernement. « La voix du peuple est étouffée », déclare-t-il, sa voix résonnant dans les halls sacrés. À l’extérieur, la tension est palpable ; des rumeurs de manifestations et de contre-manifestations emplissent l’air. Cette scène incarne le double rôle de l’Église catholique en République démocratique du Congo (RDC) : guide spirituel et force politique.

Depuis des siècles, l’Église est tissée dans le tissu de la société congolaise. Des écoles missionnaires qui éduquent des générations aux efforts humanitaires dans les régions déchirées par la guerre, son influence est indéniable. Pourtant, son implication dans la politique est une arme à double tranchant, suscitant à la fois louanges et critiques. Des figures comme Joseph Malula, qui défend l’africanisation, et Laurent Monsengwo, qui s’oppose à l’autoritarisme, laissent des marques indélébiles dans l’histoire du pays. Aujourd’hui, alors que l’Église navigue dans les eaux tumultueuses de la politique congolaise, elle fait face à de nouveaux défis et à d’anciens adversaires.

En 2024, l’appel de l’Église à une enquête sur les irrégularités électorales suscite l’indignation des jeunes de l’UDPS, qui menacent de s’en prendre aux symboles catholiques en représailles. Cet incident n’est que le dernier d’une série de confrontations qui mettent en lumière la relation tendue entre foi et pouvoir en RDC. Alors que la nation lutte avec des questions de justice et de gouvernance, une question demeure : l’Église catholique peut-elle encore être la conscience morale du Congo ?

Un pilier historique dans un État fragile

L’histoire de l’Église catholique en RDC remonte à la fin du XVe siècle, lorsque les missionnaires portugais convertissent le roi Nzinga Nkuvu du Royaume du Kongo. Cependant, c’est sous la colonisation belge, au XIXe siècle, que l’Église s’implante solidement, développant un réseau d’écoles, d’hôpitaux et de paroisses qui deviennent des relais essentiels du pouvoir colonial. Selon certains observateurs, 70 % des élites congolaises avant l’indépendance en 1960 sont formées dans des écoles catholiques. Ce rôle éducatif renforce son influence, mais inscrit également l’Église dans une dynamique paternaliste, souvent au détriment des traditions locales.

Après l’indépendance, l’Église se repositionne comme un contre-pouvoir face aux régimes autoritaires. Dans les années 1970, elle résiste à la politique d’« authenticité » de Mobutu Sese Seko, qui cherche à nationaliser les écoles catholiques et à interdire les prénoms chrétiens. Dans les années 1990, elle joue un rôle clé dans la Conférence Nationale Souveraine (CNS), visant à démocratiser le pays. Aujourd’hui, elle gère plus de 10 000 écoles et de nombreux centres de santé, selon la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO). Dans les zones de conflit comme le Nord-Kivu, elle soutient des millions de déplacés via des organisations comme Caritas Congo.

Un rôle politique ambivalent

Le rôle politique de l’Église est à double tranchant. Elle dénonce souvent les abus, mais ses liens avec les élites politiques suscitent des inquiétudes. En 2016, la CENCO négocie l’Accord de la Saint-Sylvestre pour apaiser les tensions électorales, mais seulement 60 % de ses clauses sont appliquées, selon Transparency International. En 2023, ses 25 000 observateurs électoraux sont salués, mais critiqués par le pouvoir pour partialité. Cette ambivalence alimente les tensions, marquées par des manifestations contre l’Église, organisées par des militants proches du pouvoir.

En 2024, la demande de la CENCO pour une enquête indépendante sur les irrégularités des élections de décembre 2023 exacerbe les tensions avec l’UDPS, le parti au pouvoir. Des jeunes de l’UDPS menacent de s’en prendre aux symboles catholiques, un écho des attaques de 2021 contre la résidence du cardinal Ambongo. Ces incidents reflètent un schéma de confrontation où l’Église est perçue comme un défi à l’autorité de l’État.

Joseph Malula : Pionnier de l’africanisation

Joseph-Albert Malula, né le 12 décembre 1917 à Léopoldville (Kinshasa), grandit dans une famille modeste sous le régime colonial belge. Formé au petit séminaire de Bolongo et au grand séminaire de Kabwe, il est ordonné prêtre en 1946, devenant le premier curé noir de la paroisse Christ-Roi à Kinshasa, un symbole d’émancipation dans une Église dominée par les Européens. En 1964, il est nommé archevêque de Kinshasa, et en 1969, le pape Paul VI le fait cardinal, une première pour un Congolais, marquant l’émergence d’une voix africaine au Vatican. Malula se distingue par son charisme et sa vision d’une Église enracinée dans la culture congolaise, rejetant l’idée d’une foi importée.

Dès les années 1960, il plaide pour une liturgie adaptée aux réalités africaines, intégrant des éléments culturels comme les tambours, les danses et les langues locales, notamment le lingala. Ce projet culmine avec le rite zaïrois, approuvé par le Vatican en 1988 après des décennies de débats. « L’Évangile doit parler notre langue », déclare-t-il lors d’une homélie en 1970, citée dans le Dictionary of African Christian Biography. Il promeut l’utilisation de noms africains, en phase avec la politique d’« authenticité » de Mobutu, mais insiste sur l’autonomie de l’Église face à l’État. Il crée des centres de formation pour les catéchistes, renforçant l’évangélisation dans les zones rurales, et soutient l’éducation des laïcs, voyant dans l’instruction un levier d’émancipation. Son approche, bien que révolutionnaire, suscite des résistances : certains missionnaires européens y voient une déviation, tandis que des fidèles conservateurs craignent une perte des traditions catholiques universelles. Malula parvient néanmoins à imposer sa vision, faisant du rite zaïrois un modèle pour d’autres Églises africaines.

Au début du régime de Mobutu, Malula soutient l’idée d’une identité nationale forte, voyant dans l’« authenticité » une opportunité d’africaniser l’Église. Cependant, les tensions éclatent rapidement. En 1971, Mobutu exige que le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR), son parti unique, contrôle les institutions religieuses, y compris les écoles catholiques. Malula s’y oppose, dénonçant une « politisation de la foi ». En 1972, après une homélie critiquant la répression des libertés, il est accusé de « schisme » et de « subversion ». Le régime lance une campagne de diffamation, le surnommant « cardinal diabolique » dans les médias d’État. Forcé à l’exil à Rome en avril 1972, Malula y reste près d’un an. Pendant son absence, le gouvernement saisit les biens de l’Église, ferme des écoles catholiques et interdit les réunions religieuses indépendantes. À Rome, Malula plaide la cause congolaise auprès du Vatican, publiant des lettres pastorales pour encourager les fidèles à résister pacifiquement. Son exil galvanise les catholiques, qui continuent de fréquenter les messes malgré les intimidations. En 1973, une médiation du Vatican permet son retour, mais il reste sous surveillance. Malula reprend son ministère, promouvant l’éducation et l’autonomie de l’Église, mais évite les confrontations directes avec Mobutu pour protéger les fidèles.

Dans les paroisses de Kinshasa, comme Christ-Roi, il est perçu comme un héros de la résistance culturelle. « Il défendait notre foi contre Mobutu », témoigne Marie Nzuzi, fidèle de 70 ans. Le rite zaïrois, avec ses messes animées, renforce sa popularité dans les zones rurales, où l’Église est souvent la seule institution présente. À Kisangani, des fidèles se souviennent des écoles qu’il fonde, offrant une éducation gratuite aux plus démunis. Cependant, dans les milieux proches du MPR, la propagande du régime le dépeint comme un traître. À Matadi, des rumeurs l’accusent d’être « vendu à Rome » et de freiner la modernisation du pays. En avril 1972, des militants du MPR organisent des marches à Kinshasa et Lubumbashi, dénonçant l’« ingérence cléricale » de Malula. Ces manifestations, rapportées par le New York Times, mobilisent des jeunes des quartiers populaires, mais sont largement orchestrées par le pouvoir. Les slogans comme « À bas l’Église coloniale ! » visent à discréditer Malula, mais ne reflètent pas un rejet populaire massif. Cette polarisation montre la tension entre l’Église et un régime cherchant à contrôler la société. À son retour en 1973, des foules l’accueillent à Kinshasa, signe d’un soutien populaire persistant, bien que certains critiquent son exil comme une « fuite ».

Malula meurt le 14 juin 1989 à Louvain, en Belgique. Son héritage perdure à travers le rite congolais, toujours pratiqué, et les institutions éducatives qu’il a développées. En 2010, le président Joseph Kabila le déclare « héros national », un geste perçu comme une tentative de réconciliation avec l’Église. Dans les campagnes, il reste une icône, mais à Kinshasa, certains jeunes urbains lui reprochent d’avoir cédé face à Mobutu après son retour. « Malula est un visionnaire, mais il n’a pas assez défié le pouvoir », commente Pierre Moke, chauffeur de taxi, dans un entretien avec Jeune Afrique. Son legs illustre le défi d’une Église cherchant à concilier foi et politique.

Cardinal Frédéric Etsou : Une conscience morale face à la tourmente politique

Frédéric Etsou Nzabi Bamungwabi, né le 3 décembre 1930 à Mazalaga, dans la province de l’Équateur, grandit dans une région rurale marquée par l’influence des missions catholiques. Issu d’une famille modeste, il est formé dès son enfance dans des écoles missionnaires, où il se distingue par son intelligence et sa piété. Il fréquente l’école primaire à la mission catholique de Boyange, puis le petit séminaire Notre-Dame-de-Grâces de Bolongo, avant de poursuivre ses études théologiques au grand séminaire de Kabwe. Ordonné prêtre en 1958 au sein de la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie (CICM), il se consacre à l’évangélisation dans les zones rurales de l’Équateur. En 1977, il est nommé archevêque de Mbandaka-Bikoro, un diocèse vaste et difficile d’accès, où il développe des initiatives éducatives et sociales, gagnant le respect des communautés locales. En 1990, il devient archevêque de Kinshasa, une position stratégique dans la capitale politique et économique du pays. En 1991, le pape Jean-Paul II le crée cardinal, faisant de lui l’un des principaux représentants de l’Église congolaise sur la scène internationale. Etsou est reconnu pour son érudition, son charisme discret, et son engagement envers les pauvres, mais aussi pour son franc-parler face aux abus politiques, qui le place rapidement au cœur des tensions entre l’Église et l’État.

Le cardinal Etsou s’impose comme une voix morale dans un pays en proie à l’instabilité politique. Son ministère coïncide avec des périodes critiques : la fin du régime de Mobutu, la deuxième guerre du Congo (1998-2003), et la transition sous Joseph Kabila. Dès son arrivée à Kinshasa, il critique les dérives autoritaires et la corruption, s’inscrivant dans la tradition de l’Église comme contre-pouvoir. En 1999, lors d’une messe solennelle au stade des Martyrs, devant des milliers de fidèles, il appelle à « bannir le tribalisme et le régionalisme » pour reconstruire une nation unie, un message perçu comme une critique implicite du régime de Laurent-Désiré Kabila. Cette homélie, prononcée en présence de 300 prêtres et d’une dizaine d’évêques, renforce son image de leader spirituel engagé dans les questions sociales.

Son implication politique atteint un pic en 2006, lors des premières élections pluralistes depuis l’indépendance. Etsou, en tant qu’archevêque de Kinshasa, dénonce des irrégularités dans le processus électoral organisé par la Commission Électorale Indépendante (CEI), dirigée par l’abbé Apollinaire Malumalu. Il accuse la CEI de partialité en faveur de Joseph Kabila, suggérant que des « forces internationales » manipulent les résultats pour assurer sa victoire. Ses déclarations, relayées par Le Monde, sont interprétées comme un soutien implicite à l’opposant Jean-Pierre Bemba, ce qui divise l’opinion et l’Église elle-même. Etsou organise des messes pour appeler à la transparence, attirant des milliers de fidèles dans les paroisses de Kinshasa.

Les critiques d’Etsou en 2006 provoquent une vive réaction du gouvernement de Kabila. Les médias proches du pouvoir l’accusent de « s’immiscer dans les affaires politiques » et de « semer la discorde ». Malumalu, en tant que président de la CEI, qualifie les propos de « dangereux » et « irresponsables », arguant qu’ils risquent de déstabiliser un pays encore fragile après la guerre. Cette confrontation publique entre deux figures catholiques met en lumière les divisions au sein de l’Église. Le gouvernement exploite cette fracture pour discréditer l’Église, accusant Etsou de soutenir l’opposition et de favoriser Bemba, originaire de l’Équateur comme lui.

Sous Laurent-Désiré Kabila, Etsou a déjà des frictions avec le pouvoir. En 1998, il critique la répression des opposants et l’exploitation des ressources minières par des puissances étrangères, lui valant des menaces implicites. En 2006, ses accusations de fraude électorale amplifient ces tensions. Bien que le pouvoir n’ose pas l’attaquer directement, des campagnes médiatiques le dépeignent comme un « cardinal politicien ».

Etsou jouit d’un immense respect parmi les fidèles, particulièrement à Kinshasa, où il est vu comme une boussole morale. Ses critiques des élections de 2006 résonnent auprès des Congolais frustrés par les irrégularités. « Etsou dit la vérité : Kabila n’a pas gagné honnêtement », témoigne Esther Mbuyi, commerçante à Kinshasa. Ses messes attirent des foules, et dans l’Équateur, il est célébré pour ses écoles.

Etsou meurt le 6 janvier 2007 à Louvain, laissant un héritage complexe. Son courage en 2006 renforce l’image de l’Église comme gardienne de la justice. « Etsou est la voix des sans-voix », écrit Vatican News. « Etsou est un grand homme, mais il a créé des divisions », commente Grace Ntumba à Heshima Magazine.

Laurent Monsengwo Pasinya : Une voix contre l’autoritarisme

Né le 7 octobre 1939 à Mongobele, dans la province de Mai-Ndombe, Laurent Monsengwo Pasinya est issu d’une famille influente de l’ethnie Sakata. Éduqué dans des écoles missionnaires, il excelle académiquement. Il entre au séminaire de Kabwe, puis obtient un doctorat en théologie biblique à l’Institut Biblique Pontifical de Rome en 1971, devenant le premier Africain à recevoir cette distinction. Ordonné prêtre en 1963, il est nommé évêque auxiliaire d’Inongo en 1980, archevêque de Kisangani en 1988, archevêque de Kinshasa en 2007, et cardinal en 2010. Sa réputation de théologien et de médiateur le propulse sur la scène internationale.

Monsengwo se distingue sous Mobutu par son opposition aux dérives autoritaires. En 1991, il préside la Conférence Nationale Souveraine (CNS), une assemblée visant à démocratiser le pays. La CNS propose des réformes, mais Mobutu suspend ses travaux. En février 1992, l’Église organise une « marche des chrétiens » à Kinshasa pour exiger la réouverture de la CNS. Cette manifestation, réunissant des milliers de fidèles, est réprimée dans le sang : les forces de sécurité tuent entre 13 et 32 personnes, selon les estimations rapportées par plusieurs médias. Monsengwo condamne ce « massacre » dans une lettre pastorale, qualifiant le régime de « tyrannique ». Mobutu l’accuse de « propos injurieux », mais n’ose pas l’arrêter, craignant une révolte populaire. Cet épisode renforce l’image de l’Église comme rempart contre l’oppression, mais expose les fidèles à des représailles.

Sous Laurent-Désiré Kabila, Monsengwo dénonce la concentration du pouvoir. Pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), il critique l’occupation de Kisangani par les troupes rwandaises, appelant à une juridiction internationale. Avec Joseph Kabila, il rejette les résultats des élections de 2011, entachées de fraudes, et en 2017, appelle à chasser « les médiocres » du pouvoir, un slogan repris par les mouvements citoyens. En 2016, il contribue à l’Accord de la Saint-Sylvestre, sous la supervision de la CENCO.

Monsengwo est largement admiré, surtout dans les zones rurales. À Kisangani, Esther Mbuyi, commerçante, le décrit comme un « prophète » pour avoir dénoncé l’occupation rwandaise. À Kinshasa, ses appels galvanisent les jeunes, qui participent aux marches du Comité Laïc de Coordination (CLC) en 2017-2018. Cependant, dans les milieux pro-PPRD, il est vu comme un agitateur à la solde de l’opposition politique. En 2018, des jeunes du PPRD, surnommés les « bérets rouges », envahissent la cathédrale Notre-Dame du Congo, accusant les prêtres de « semer le chaos ». Ces actions, orchestrées par le régime de Kabila, visent à intimider l’Église. Les « bérets rouges » s’en prennent aux paroisses pour faire taire les appels à la démocratie, perçus comme une menace directe au pouvoir de Kabila, qui lutte pour prolonger son mandat face à une opposition croissante.

Apollinaire Malumalu : L’architecte électoral controversé

Né le 22 juillet 1961 à Muhangi, dans le Nord-Kivu, Apollinaire Malumalu Muholongu grandit dans une région marquée par l’instabilité ethnique. Issu d’une famille catholique, il entre au petit séminaire de Musienene, puis étudie la théologie à Kinshasa et les sciences politiques à l’Université Pontificale Grégorienne de Rome. Ordonné prêtre en 1988, il dirige l’Université Catholique du Graben à Butembo, où il promeut l’éducation comme outil de paix. Sa réputation d’intellectuel pragmatique le rend apte à naviguer dans les complexités de la politique congolaise. Malumalu se distingue par sa capacité à dialoguer avec des acteurs divers, des chefs traditionnels aux diplomates, ce qui lui vaut d’être choisi pour des rôles de médiation.

En 2005, Malumalu est nommé président de la Commission Électorale Indépendante (CEI) pour organiser les premières élections pluralistes depuis 1960. Après la deuxième guerre du Congo (1998-2003), qui fait des millions de morts, la RDC est fracturée. Malumalu doit acheminer du matériel électoral dans des zones sans infrastructures, former des agents sous la menace des milices, et apaiser les tensions entre candidats comme Joseph Kabila et Jean-Pierre Bemba. Le scrutin de 2006, financé par la communauté internationale, aboutit à la victoire de Kabila avec 58 % des voix au second tour. Malumalu est salué par l’ONU et l’Union européenne pour avoir tenu un calendrier serré dans un contexte chaotique. « Ces élections sont une victoire pour le peuple congolais », déclare-t-il lors d’une conférence de presse en 2006. Cependant, des irrégularités sont signalées : bourrages d’urnes dans l’est, intimidations dans les bureaux de vote, et retards dans les résultats. Le cardinal Frédéric Etsou, archevêque de Kinshasa, dénonce une « victoire volée ». Malumalu défend le processus, arguant que « les imperfections sont inévitables dans un pays en reconstruction ». Ces accusations marquent une fracture entre Malumalu et une partie de l’Église, qui craint que son rôle ne compromette la neutralité de l’institution.

En 2013, Malumalu est reconduit à la tête de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), malgré les objections de l’opposition et de la CENCO. Cette nomination ravive les soupçons de partialité. L’opposition, menée par Étienne Tshisekedi, l’accuse de travailler pour prolonger le mandat de Kabila, surtout après le report des élections prévues en 2016. Des allégations, non authentifiées, font état de réunions secrètes avec des proches du président. Malumalu nie ces accusations, affirmant son « engagement pour la démocratie ». La CENCO, dans un communiqué de 2013, exprime des réserves sur son retour à la tête de la centrale électorale. Cette désapprobation publique accentue les tensions. En 2015, Malumalu démissionne, officiellement pour raisons de santé, souffrant d’une tumeur au cerveau, et meurt en 2016 aux États-Unis. Son décès suscite des hommages mitigés : l’ONU loue son rôle en 2006, mais l’opposition le qualifie de « serviteur du régime ». Les journaux kinois titrent « Malumalu : le prêtre qui divise la nation », reflétant son héritage controversé.

Malumalu divise les Congolais. Dans le Nord-Kivu, il est vu comme un héros local. « Grâce à lui, nous votons pour la première fois », témoigne Jean-Paul Bahati, agriculteur à Goma. À Kinshasa, il est perçu comme un pion du pouvoir. En 2013, des manifestations éclatent dans la capitale, organisées par des mouvements citoyens comme Filimbi et Lucha. Des jeunes scandent : « Malumalu, valet de Kabila ! », accusant l’Église de ne pas avoir désavoué un prêtre jugé partial. Dans les quartiers comme N’Djili, des graffitis dénoncent « l’Église à deux visages », reflétant une frustration face à son rôle ambigu. Ces actes, bien que limités, illustrent un mécontentement urbain. Dans les zones rurales, son image reste positive, et des messes sont célébrées en son honneur après sa mort. Cette fracture reflète la tension entre l’admiration pour son travail organisationnel et les soupçons de compromission politique.

Malumalu laisse un legs ambivalent. Les élections de 2006 sont une étape clé vers la démocratie, mais son rôle en 2013 ternit son image. Dans le Nord-Kivu, des écoles portent son nom, mais à Kinshasa, il est associé à la consolidation du pouvoir de Kabila. « Malumalu fait avancer la démocratie, mais à quel prix ? », s’interroge Popol Mukeni, activiste des droits de l’homme.

Fridolin Ambongo Besungu : Une voix critique contemporaine

Né le 24 janvier 1960 à Boto, Fridolin Ambongo rejoint les Capucins et est ordonné prêtre en 1988. Évêque de Bokungu-Ikela en 2004, archevêque de Mbandaka-Bikoro en 2016, il devient archevêque de Kinshasa en 2018 et cardinal en 2019. Connu pour son franc-parler, il est une figure influente au Vatican.

En 2018, Ambongo qualifie les élections de « mascarade », dénonçant les fraudes. Sous Félix Tshisekedi, il critique la corruption et la crise à l’est, où le M23 intensifie ses attaques en 2024. En 2025, il s’oppose à une révision constitutionnelle, provoquant des tensions avec l’UDPS. En 2024, la demande de la CENCO pour une enquête sur les irrégularités électorales de décembre 2023 attise la colère des jeunes de l’UDPS, qui menacent de s’en prendre aux églises et aux symboles catholiques, percevant l’Église comme un obstacle à la légitimité de Tshisekedi. Ces tensions s’inscrivent dans un contexte où l’Église critique la gestion de la crise sécuritaire à l’est et les initiatives de paix, comme les discussions avec le M23 en 2025, jugées par l’UDPS comme une ingérence.

Dans l’est, Ambongo est admiré pour son soutien aux déplacés. À Goma, Christine Furaha, déplacée, le voit comme un « défenseur ». À Kinshasa, il divise : certains le soutiennent, d’autres l’accusent de partialité. En 2021, sa résidence est attaquée, un incident condamné par la CENCO. En 2018, des jeunes du PPRD envahissent la paroisse Notre-Dame de Fatima, séquestrant des prêtres, en réaction aux marches du CLC pour la démocratie.

Ambongo siège au Conseil des cardinaux, influençant les débats mondiaux. Sa critique de l’exploitation des ressources congolaises le rend populaire, mais controversé. Ses rencontres avec des figures de l’opposition, comme Moïse Katumbi à Bruxelles en 2017 ou les discussions prévues en 2025 avec des leaders de l’opposition, alimentent les accusations de partialité. De plus, des dons présumés, comme un véhicule offert par le PPRD au début du mandat de Tshisekedi en 2019, et d’autres contributions financières de politiciens, y compris de l’opposition, soulèvent des questions sur l’indépendance de l’Église, bien que ces allégations manquent de preuves concrètes.

Une influence ambivalente

L’Église catholique soutient des millions de déplacés, notamment via Caritas Congo. À Beni, la paroisse Sainte-Thérèse est un refuge pour les déplacés. Pourtant, son rôle politique reste controversé. Les visites de représentants de l’Église à des figures comme Katumbi, perçues comme un soutien à l’opposition, et les dons présumés de politiciens, du PPRD comme de l’opposition, jettent une ombre sur sa neutralité. Ces gestes, qu’ils soient motivés par la realpolitik ou la nécessité de financer ses œuvres sociales, compromettent son image de boussole morale.

Les tensions avec l’UDPS en 2024 et les actions des « bérets rouges » du PPRD en 2018 illustrent la fragilité de la position de l’Église. Les menaces des jeunes de l’UDPS, bien que non documentées précisément en 2024, s’inscrivent dans un climat de méfiance où l’Église est accusée de défier l’autorité de l’État. Les « bérets rouges », en envahissant les églises, cherchent à réprimer une institution perçue comme un catalyseur de dissidence. Ces incidents, combinés aux liens ambigus avec les élites politiques, soulignent les défis auxquels l’Église fait face pour maintenir son autorité morale.

Entre foi et pouvoir : un équilibre fragile

L’Église catholique en RDC reste un pilier, mais son rôle politique divise. Les figures de Malula, Etsou, Monsengwo, Malumalu, et Ambongo incarnent cette tension, entre soutien populaire et critiques urbaines. Malula africanise la foi, mais doit naviguer sous Mobutu. Etsou dénonce les fraudes, mais divise l’Église. Monsengwo résiste à l’autoritarisme, mais est accusé de partialité. Malumalu organise des élections historiques, mais est perçu comme un pion du pouvoir. Ambongo, aujourd’hui, marche sur une corde raide, critiquant la corruption tout en étant accusé de compromission.

L’Église peut-elle encore être la conscience du Congo ? Dans les campagnes, où elle est souvent la seule institution présente, la réponse est un oui retentissant. À Goma, les déplacés trouvent refuge dans ses paroisses. Mais à Kinshasa, les graffitis sur les murs des églises et les menaces des militants racontent une autre histoire. Les dons politiques et les rencontres avec l’opposition brouillent son message, tandis que ses critiques du pouvoir la placent dans la ligne de mire. Dans un pays où la justice est un cri étouffé, l’Église demeure une voix puissante, mais son équilibre entre foi et politique reste précaire.

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Perchoir de l’Assemblée nationale : Kamerhe risque une répétition de l’histoire ?  

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La session parlementaire de septembre a été ouverte ce lundi 15 septembre 2025 dans les deux chambres du Parlement. Visés par des pétitions initiées par certains députés et sénateurs, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat vont-ils résister à cette vague de colère des parlementaires ? Vital Kamerhe a préféré joué la carte de l’apaisement en implorant le pardon des députés qui se sont sentis « froissés » par sa conduite. Reste à savoir si les pétitionnaires vont l’écouter. Avec ces pétitions, le président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) se retrouve proche d’une répétition de l’histoire.    

Ce lundi 15 septembre, le ciel gris semblait traduire l’atmosphère lourde qui planait sur le Palais du peuple. L’ouverture de cette session parlementaire, essentiellement budgétaire, a captivé l’attention de l’opinion congolaise suite à une contestation interne sans précédent. Au sein de l’hémicycle, certains députés avaient le regard tendu, échangeant à voix basse. Dans les couloirs vastes du parlement, les murmures circulent : « Kamerhe va devoir répondre », « voilà le moment de vérité ». Au cœur des tensions : une frange de députés qui veulent faire tomber certains membres du bureau de l’Assemblée nationale.

D’après les députés pétitionnaires, plus de 230 signatures étaient déjà collectées. Ces élus frondeurs reprochent notamment au bureau de l’Assemblée nationale la « gestion opaque » des finances de leur chambre, la « non prise en compte de la situation sociale de députés », le « vote des lois dans la légèreté », ainsi que le « retard ou blocage des moyens de contrôle parlementaire ». Cette fronde est notamment menée par le député Crispin Mbindule, membre de l’UDPS-Tshisekedi et ancien cadre de l’UNC de Vital Kamerhe. L’UDPS, le parti présidentiel, dit ne pas être à l’initiative de cette démarche visant à déchoir certains membres de cette chambre. Un groupe de députés pétitionnaires menaçaient de déposer, le 15 septembre, le document portant les signatures de plus de 230 élus. Mais ils n’ont pas eu accès au bureau de l’administration de l’Assemblée nationale. Crispin Mbindulu a fait savoir qu’ils vont saisir un huissier de justice dans les heures qui suivent la plénière consacrée à la rentrée parlementaire pour déposer la pétition comme ce fut le cas pour le bureau Mabunda issu du Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président, Joseph Kabila.

Kamerhe implore le pardon des députés « froissés »

Quand la session parlementaire s’est officiellement ouverte, les bancs de l’hémicycle étaient occupés, mais l’ambiance était plus froide que lors des rentrées précédentes. Vital Kamerhe devait prononcer son message d’ouverture et certains attendaient de lui un geste d’apaisement. Ils ont été servis car, Vital Kamerhe a joué la carte du pardon. « S’il y en a parmi vous qui se sont sentis froissés, heurtés ou dérangés de quelque manière que ce soit par ma conduite ou mes propos, qu’ils daignent accepter l’expression de mes regrets les plus sincères, et j’implore leur pardon. », a déclaré Vital Kamerhe en s’adressant aux députés nationaux. Il a été applaudi par une partie de la salle alors que des frondeurs sont restés de marbre. 

Dans son allocution, Kamerhe a aussi expressément évoqué le cas des députés pétitionnaires. Selon lui, nul ne peut empêcher les députés d’exprimer leur droit et devoir légitime et constitutionnel. « Il s’agit d’un exercice parlementaire légitime », a-t-il affirmé, en faisant allusion à cette pétition. Toutefois, il a appelé les auteurs de cette démarche à ne pas freiner le bon fonctionnement de l’institution par la brutalité et la violation de leur propre droit légitime.

Kamerhe risque une répétition de l’histoire

Alors secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) du président de la République de l’époque Joseph Kabila, Vital Kamerhe a été élu président de l’Assemblée nationale avant de tomber en disgrâce en 2009. Au cours de cette année, il a été forcé à la démission après avoir entré en contradiction avec le président Joseph Kabila au sujet de l’entrée sur le sol congolais des troupes rwandaises sans que le Parlement ne soit informé. En décembre 2010, Vital Kamerhe bascule dans l’opposition et lance son propre parti politique, l’Union pour la nation congolaise (UNC) et se porte candidat à l’élection présidentielle du 28 novembre 2011, se classant troisième après le président sortant Joseph Kabila et son opposant Étienne Tshisekedi.

En 2024, dans le cadre de son alliance avec Félix Tshisekedi, il est de nouveau élu président de l’Assemblée nationale, 15 ans après. Candidat unique de la majorité présidentielle, il a été élu avec 371 voix, soit la majorité absolue, lors de l’élection du bureau définitif de la chambre basse du Parlement en mai 2024. Après plus d’une année seulement, il est de nouveau menacé de destitution. « Un risque de répétition de l’histoire », analyse Robert Ndanga, un politologue congolais. Pour Zacharie Bababaswe, opérateur politique et député provincial du Kasaï-Central, Vital Kamerhe navigue à contre-courant et a commis plusieurs erreurs impardonnables. « Il a profité du perchoir et de son statut de président de l’Assemblée nationale pour passer des messages personnels qui sont contre la vision du président et de son gouvernement », explique Zacharie Bababaswe, qui l’accuse notamment d’avoir utilisé un voyage officiel pour rencontrer à Paris des représentants de Joseph Kabila et de l’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki.    

Une autre fronde couve au Sénat 

Une autre fronde – encore latente – est observée au Sénat avec toujours un élu UDPS : Idrissa Afani Mangala. Ensemble avec un groupe de sénateurs encore discrets, ils menacent de renverser certains membres du bureau du Sénat parmi lesquels Jean-Michel Sama Lukonde, président de cette chambre législative. Ces parlementaires réclament, eux aussi, de meilleurs émoluments et appellent à destituer les présidents du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde. Ces deux leaders des institutions vont-ils résister à cette offensive ? L’avenir le dira…

Heshima

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Coupe du Monde 2026 : Nouvel espoir brisé pour la RDC, 51 ans après ?

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Le Sénégal a dominé la République démocratique du Congo (2-3) lors des qualifications pour la Coupe du monde 2026, mardi soir, à Kinshasa. Les Lions de la Téranga devancent désormais les Léopards, tenant leur qualification en main. Cette défaite fragilise grandement les chances de la RDC de retrouver la Coupe du monde, 51 ans après sa dernière apparition sous l’ère Kakoko.

Le mardi 9 septembre 2025, dans un stade des Martyrs vibrant et tout acquis à leur cause, les Léopards de la RDC ont vu leurs espoirs de Coupe du monde s’effriter. Mardi soir, les fauves congolais, malgré une avance de deux buts, se sont inclinés face aux Lions de la Téranga du Sénégal. Cette défaite cruelle, dans un match clé des éliminatoires pour le Mondial 2026, prévu aux États-Unis, au Canada et au Mexique, sonne comme un nouveau coup du sort pour une nation qui rêve de renouer avec la compétition, 51 ans après sa dernière participation.

La désillusion des supporters congolais a viré au chaos au stade des Martyrs, mardi soir, après la défaite des Léopards face au Sénégal (2-3) en qualifications pour la Coupe du monde 2026. Frustrés par l’effondrement de leur équipe, qui menait pourtant de deux buts, certains fans ont déchaîné leur colère en vandalisant l’enceinte sportive. Sièges arrachés des gradins, bouteilles et projectiles lancés sur la pelouse : ces actes de sabotage ont même brièvement interrompu la rencontre après l’égalisation sénégalaise.

Le ministre des Sports, Didier Budimbu, a fermement condamné ces agissements, les qualifiant d’« inacceptables » et de « contraires à l’esprit sportif ». « Nous dénonçons avec la plus grande vigueur ces dégradations », a-t-il déclaré, tout en appelant les Congolais à rester unis derrière l’équipe nationale et son sélectionneur, Sébastien Desabre, dont il a salué les « progrès remarquables ».

La défaite des Léopards face au Sénégal (2-3), mardi soir, dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2026, place la RDC dans une position précaire. Désormais, les Congolais n’ont plus leur destin en main et doivent espérer un faux pas des Lions de la Téranga lors de leurs deux prochains matchs. Une hypothèse fragile, alors que le Sénégal affrontera des adversaires jugés moins redoutables, le Sud-Soudan et le Togo.

Grâce à un succès arraché dans les ultimes minutes, le Sénégal consolide sa position de leader du groupe B et se rapproche d’une qualification quasi certaine pour le Mondial 2026. Cette victoire conforte son statut de favori et pave la voie vers une quatrième participation à la Coupe du monde, la troisième consécutive, sauf improbable retournement de situation.

RDC, une malédiction difficile à briser ?    

Cinquante-et-un ans après sa seule apparition à la Coupe du monde en 1974, la République démocratique du Congo, alors Zaïre, n’a pas su briser le plafond de verre qui la sépare de la grand-messe du football. L’édition allemande de 1974 reste un souvenir douloureux pour les Léopards, marquée par une campagne cauchemardesque : 14 buts encaissés en trois matchs, aucun marqué. Battue 2-0 par l’Écosse pour son entrée en lice, la RDC a ensuite subi une humiliante déroute 9-0 face à la Yougoslavie, avant de s’incliner 3-0 contre le Brésil.

Un épisode emblématique de cette débâcle reste gravé dans les mémoires : lors d’un coup franc brésilien, Mwepu Ilunga, surgissant du mur, dégagea le ballon sous les regards ébahis de Jairzinho, Rivelino et de l’arbitre. Sanctionné d’un carton jaune pour cette faute rocambolesque, Ilunga laissa le monde du football perplexe. « Je n’ai aucune idée de ce qui lui est passé par la tête. Il a peut-être cru que le ballon était en jeu, mais ça reste un mystère », confiait à la FIFA Kakoko Etepe, figure légendaire des Léopards de l’époque.

Selon Etepe, l’équipe de 1974 manquait de joueurs évoluant dans les grands championnats européens pour rivaliser à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, les Léopards comptent dans leurs rangs des binationaux évoluant au plus haut niveau, dans des environnements compétitifs similaires à ceux des grandes nations du football. Pourtant, malgré ce vivier de talents, la RDC peine toujours à conjurer la malédiction qui la prive d’une nouvelle qualification, plus d’un demi-siècle plus tard.

Un brin d’espoir pour les barrages ?           

L’Afrique comptera déjà neuf représentants assurés pour la Coupe du monde 2026. À cela s’ajoutent quatre équipes classées parmi les meilleures deuxièmes qui devront disputer des barrages continentaux (demi-finales et finale).

Mais la route reste semée d’embûches : le vainqueur de ces barrages africains ne sera pas directement qualifié. Il devra encore franchir l’étape des barrages intercontinentaux, face à d’autres nations repêchées à travers le monde.

Cette configuration réduit les chances de voir l’Afrique décrocher un dixième billet pour le Mondial. En effet, le vainqueur des barrages africains devra également s’imposer lors de ce dernier tour face à des adversaires coriaces. Parmi eux figure notamment la Bolivie, surprenante tombeuse du Brésil (1-0) le mardi 9 septembre. Grâce à ce succès, la sélection bolivienne a obtenu, au détriment du Venezuela battu à domicile par la Colombie (3-6), le ticket attribué à la zone Amérique du Sud pour les barrages intercontinentaux.

A défaut de la CDM, progresser à la CAN 

Si la RDC venait à manquer définitivement la qualification pour la Coupe du monde 2026, elle pourrait se rattraper en réalisant une belle performance lors de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN), prévue au Maroc entre décembre 2025 et janvier 2026.

Quatrièmes de la dernière édition derrière l’Afrique du Sud, les Léopards auront l’occasion de viser plus haut. Malgré la défaite face au Sénégal, l’entraîneur français Sébastien Desabre a su instaurer une dynamique positive. Il pourrait bien conduire ses hommes vers un nouvel exploit. Remporter la CAN, un titre qui fuit la RDC depuis 1974, serait une consécration à défaut d’une participation au Mondial.

L’histoire rappelle que la RDC fut le premier pays d’Afrique subsaharienne à se qualifier pour une Coupe du monde, en 1974. Quelques mois plus tard, le 14 mars 1974, les Zaïrois d’alors s’offraient une deuxième CAN en battant la Zambie (2-0) en finale.

Retrouver le sommet du football africain fait partie des objectifs affichés par Sébastien Desabre. Avec près de 20 participations à la CAN, ramener un troisième trophée continental serait une immense fierté nationale et un symbole fort de renaissance pour le football congolais.

Heshima

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Après une quinzaine d’ouvrages inaugurés  : Fifi Masuka inspecte déjà des nouveaux chantiers  

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Entre routes récemment tracées, premier Mall de Kolwezi, université moderne et instituts supérieurs en construction, la province du Lualaba façonne son avenir à coup de béton et d’ambition. Loin de se reposer après une série d’inaugurations en juin dernier, la gouverneure Fifi Masuka a immédiatement entamé l’inspection des chantiers en cours. Dans la foulée, le plus grand barreau de l’espace Katanga a été inauguré.

Alors que l’opinion congolaise admire encore les ouvrages récemment inaugurés par le président de la République Félix Tshisekedi, d’autres structures imposantes sortent déjà de terre au Lualaba. Pas moins de quatorze chantiers majeurs ont été visités en juillet par Fifi Masuka et son adjoint, Clément Mufundji. 

Université de Kolwezi rénovée, centre commercial futuriste, Palais de justice militaire, routes élargies, zones industrielles en pleine activité : le Lualaba poursuit son développement à un rythme soutenu.

Après un Village, bientôt un Palais des congrès

Après la construction et l’inauguration du Village des congrès, la gouverneure du Lualaba s’apprête à finaliser un autre chantier de prestige : le Palais des congrès. Désormais, la province ne manquera plus d’infrastructures pour accueillir de grands événements, notamment des conférences internationales.

Le futur Palais comptera un amphithéâtre de 200 places et pourra, dans son ensemble, recevoir jusqu’à 1 000 personnes, selon un ingénieur de ZS Africa Solutions Sarl, entreprise en charge des travaux. Cette nouvelle infrastructure viendra s’ajouter au Village des congrès déjà inauguré.

« Ce complexe d’envergure de 6 305 m² positionne le Lualaba comme un centre des conférences internationales dans les domaines miniers, touristiques, économiques et technologiques. Il comprend une salle de congrès de 15 000 places, 24 bureaux, 4 salles de réunion, un modèle de 6 chambres et 2 appartements. Ces ouvrages sont le fruit du silence actif d’une servante dédiée à sa mission », avait déclaré Fifi Masuka lors de l’inauguration du Village.

Université de Kolwezi modernisée  

La transformation du Lualaba est en marche. Le 14 juillet 2025, la gouverneure Fifi Masuka a sillonné la ville de Kolwezi pour inspecter plusieurs chantiers stratégiques. À l’Université de Kolwezi, elle a suivi de près l’avancement d’un vaste projet de modernisation : des bâtiments imposants pour plusieurs facultés comprenant 20 auditoires de 200 places chacun, un bâtiment administratif R+3 avec 22 bureaux, ainsi que quatre homes universitaires (deux pour hommes et deux pour femmes). À terme, l’université pourra accueillir près de 9 000 étudiants. À proximité, une clinique universitaire de 100 lits prend forme, dotée d’un bloc opératoire, d’un laboratoire et de services de médecine interne et externe. Objectif : limiter les coûteuses évacuations sanitaires vers l’étranger.

La gouverneure a également visité les travaux de modernisation de l’Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA/Kolwezi), situé dans le quartier Golf-ISTM, ainsi que ceux de l’Institut supérieur pédagogique (ISP/Kolwezi). Concernant l’enseignement de base, plusieurs écoles sont en chantier, dont le Lycée Umoja, actuellement modernisé, et un internat aux standards internationaux avec 50 logements sociaux. « Nous sommes très satisfaits de l’évolution des travaux », a déclaré Fifi Masuka à l’issue de cette ronde d’inspection.

Mall de Kolwezi, un bijou sans précédent  

Dans le quartier Joli Site, à Dilala, un ouvrage attire déjà les regards avant même son inauguration : le premier Shopping Mall de Kolwezi. Les travaux ont bien avancé, fruit d’une initiative du gouvernement provincial, conduite par la gouverneure Fifi Masuka, en ligne avec la vision du chef de l’État. Accompagnée de son adjoint, Clément Mufundji, elle a récemment inspecté le chantier, qui figure parmi les infrastructures appelées à être inaugurées prochainement.

Ce centre commercial, une première dans la ville, sera doté notamment d’escalators. « C’est un joyau architectural. La ville n’avait jamais connu de telles infrastructures. C’est un bijou sans précédent », témoigne Albert Mutshail, habitant de Kolwezi. Connue comme la capitale mondiale du cobalt, Kolwezi poursuit son expansion. Ce projet entend répondre aux besoins croissants de la population en matière de shopping et de services.

Un zone économique spéciale

  À quelques kilomètres de là, la zone économique spéciale de Fungurume prend forme. Sous un soleil doux, des hangars industriels émergent du sol. C’est dans cet espace que seront regroupées les unités de transformation minière et les entreprises logistiques.

L’ambition : bâtir un écosystème capable de capter une plus grande part de la chaîne de valeur du secteur extractif. Pour les miniers, cette zone doit accueillir les sociétés produisant des intrants nécessaires aux exploitations, favorisant ainsi la création d’un marché institutionnel. Une étape clé pour assurer l’adéquation entre les besoins de la RDC et la sous-traitance dans ce domaine.

L’évolution de plusieurs chantiers saluée  

Lors de ses visites, Fifi Masuka Saïni a salué l’avancée de plusieurs chantiers et félicité les entreprises de construction impliquées dans la transformation du Lualaba. Son cortège a notamment inspecté le chantier du Palais de justice militaire, encore en construction, ainsi que ceux des résidences officielles du gouverneur et de son adjoint. Les travaux des nouveaux bureaux de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) figurent également parmi les sites visités.

À Lualaba-Gare, dans le territoire de Mutshatsha, un chantier de 550 logements sociaux est déjà bien avancé, symbole d’un développement prenant en compte les besoins en habitat. À Kolwezi, un orphelinat baptisé « Maman Denise Nyakeru » est en cours de construction, accompagné d’une école destinée aux enfants nécessiteux, qui bénéficiera d’un programme inédit au pays.

« Aux premières heures de ce 14 juillet, nous avons lancé une tournée d’inspection de quatorze chantiers structurants à Kolwezi. Du Shopping Mall moderne aux amphithéâtres de l’ISTA et de l’ISP, en passant par le futur Palais de justice militaire, nous veillons à ce que chaque ouvrage reflète la grandeur du Lualaba et matérialise la vision du président Félix Tshisekedi : un Congo fort, prospère et respectueux de l’État de droit », a-t-elle déclaré au terme de cette tournée.

Un grand barreau inauguré à Kolwezi

Le 16 août 2025, la gouverneure du Lualaba, Fifi Masuka Saïni, a inauguré à Kolwezi la plus grande Maison du Barreau de l’espace Grand Katanga. Après la coupure du ruban symbolique, elle a procédé à une visite guidée des différents compartiments du bâtiment.

« Nous venons d’inaugurer la plus grande Maison du Barreau de l’espace Grand Katanga. Cet édifice pionnier, fruit d’un partenariat solide entre notre gouvernement et le Barreau, incarne l’État de droit voulu par le président Félix Tshisekedi. Nous exhortons nos avocats à en faire un rempart d’équité et de justice accessible à toutes les couches sociales », a déclaré la gouverneure.

Ce nouvel édifice accueillera plus de 1.000 avocats et stagiaires inscrits au tableau du Barreau du Lualaba. Le bâtonnier du Lualaba, Laurent Mbako, ainsi que le bâtonnier national, Michel Shebele, ont souligné son importance pour le travail quotidien des avocats, appelant leurs pairs à en faire un instrument au service de la justice et de la population. Ils ont également remercié la gouverneure pour son soutien financier à la réalisation du projet. Pour sa part, le secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature, Telésphore Nduba, a salué l’engagement constant de Fifi Masuka dans le développement des infrastructures judiciaires, en cohérence avec la vision politique du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Diplôme de « bâtisseur » décerné à Fifi Masuka   

Face à la transformation que connaît la province du Lualaba sous l’impulsion du président Félix Tshisekedi, la gouverneure Fifi Masuka a été honorée par l’Assemblée provinciale. Le 1er juillet, l’organe de contrôle de l’exécutif lui a décerné le titre de « Bâtisseur du Lualaba ». Lors de la cérémonie, le président de l’Assemblée provinciale, Jean-Marie Kaseya Tshingambo, a salué la « bravoure » de la gouverneure et assuré l’accompagnement de son institution dans son ambition de doter la province d’infrastructures modèles.

En décembre 2024, Fifi Masuka avait déjà reçu le prix « Mama Muilu » pour sa politique ambitieuse en matière d’infrastructures. Ce prix lui a été décerné pour la construction d’un échangeur à Kolwezi — faisant du Lualaba la deuxième province du pays, après Kinshasa, à en disposer — ainsi que la modernisation de l’aéroport et de plusieurs édifices publics.

Sous son mandat, le Lualaba connaît une mutation profonde. Sa stratégie repose sur une approche holistique intégrant mobilité, éducation, énergie, urbanisation et dignité citoyenne. Avec un plan quinquennal dédié aux infrastructures, représentant 76 % du budget provincial (environ 2,4 milliards USD), la gouverneure trace une trajectoire de développement durable et positionne le Lualaba comme un modèle régional.

Sur le terrain, les défis demeurent, notamment dans les territoires, mais une certitude s’impose : le visage du Lualaba change, porté par les truelles, les camions-bennes et une volonté politique affirmée.

Heshima   

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