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Corruption en RDC : comment l’administration publique étouffe le progrès
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La redaction
La République démocratique du Congo (RDC) est un pays béni par une abondance de ressources naturelles, allant du cobalt au cuivre, en passant par les forêts luxuriantes. Pourtant, cette richesse contraste cruellement avec la pauvreté endémique qui touche la majorité de ses 100 millions d’habitants. Au centre de ce paradoxe se trouve la corruption, un fléau profondément enraciné dans l’administration publique, qui asphyxie le progrès et prive les citoyens des fruits de leur patrimoine national. Selon un rapport de la société civile congolaise publié en 2022, la RDC perd environ 15 milliards de dollars chaque année en raison de la fraude, de la corruption et de la mauvaise gestion par des agents de l’État. Heshima Magazine explore comment la corruption des fonctionnaires, agents publics et mandataires de l’État entrave le développement, affecte les services essentiels et compromet l’avenir du pays, tout en examinant les efforts déployés pour y remédier.
La corruption au sein de l’administration publique en RDC est omniprésente, prenant des formes variées, des pots-de-vin quotidiens aux détournements massifs de fonds publics. Les citoyens doivent souvent payer des fonctionnaires pour accéder à des services de base, qu’il s’agisse d’obtenir un permis, un passeport, un certificat ou une audience judiciaire. Le Baromètre mondial de la corruption de Transparency International révèle que 75 % des Congolais ayant interagi avec la police au cours de l’année précédente ont dû verser un pot-de-vin, le taux le plus élevé parmi les 35 pays africains étudiés. Une étude de 2023 par RCN Justice & Démocratie indique que 82 % des Congolais ont été confrontés à la corruption dans leurs interactions avec les services publics, dans divers secteurs.
Des cas marquants illustrent l’ampleur du problème. Vital Kamerhe, ancien chef de cabinet du président Félix Tshisekedi, a été condamné en 2020 à 20 ans de travaux forcés pour avoir détourné 50 millions de dollars de fonds publics destinés à des projets sociaux. Sa libération en décembre 2021, après seulement 18 mois à la suite de l’annulation de sa condamnation par la Cour de Cassation, a suscité des doutes sur l’engagement à punir les hauts fonctionnaires. Plus récemment, en mai 2025, l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, introuvable depuis l’arrêt de la Cour Constitutionnelle, a été condamné à 10 ans pour le détournement de 245 millions de dollars dans le projet agro-industriel Bukanga-Lonzo, un exemple flagrant d’abus par des mandataires de l’État.
Le phénomène des emplois fictifs est particulièrement alarmant. Une enquête de 2019 a révélé que 5 000 comptes de fonctionnaires fictifs, liés à des réseaux mafieux, ont été bloqués, drainant des ressources publiques. En 2023, une autre enquête a identifié 500 salariés fictifs dans le corps médical, détournant des fonds destinés à la santé publique. Le népotisme et le clientélisme aggravent la situation, comme en témoigne la suspension en 2023 de deux secrétaires généraux de la fonction publique pour affectation frauduleuse de nouvelles unités, une pratique favorisant des alliés politiques. Dans l’armée, une tentative de corruption de l’Inspection Générale des Finances (IGF) par des officiers de la FARDC, jugée en mars 2024 par la Haute Cour Militaire, montre cependant des efforts pour couvrir des irrégularités financières, révélant la profondeur des réseaux corrompus.
Impact sur les services publics
La corruption des agents publics a un impact dévastateur sur les services essentiels, touchant la santé, l’éducation, les infrastructures, la justice, l’armée et la police.
Dans le secteur de la santé, les patients doivent souvent payer des pots-de-vin à des fonctionnaires hospitaliers pour accéder à des soins censés être gratuits ou subventionnés. Une étude de 2022 dans le Journal of Public Health souligne que la corruption réduit l’accès aux soins, augmente les coûts et compromet la qualité. Marie, une mère de trois enfants à Kinshasa, témoigne : « Quand mon fils est tombé gravement malade, le médecin de l’hôpital public a exigé 20 dollars en plus des frais médicaux avant de l’examiner en priorité. Nous avons dû emprunter de l’argent, sinon il n’aurait pas été soigné en urgence. » Une enquête de 2023 a révélé 500 salariés fictifs dans le corps médical, drainant des fonds destinés aux hôpitaux, réduisant le personnel réel et la qualité des soins.
Dans l’éducation, les fonctionnaires imposent des frais illégaux pour l’inscription ou les examens, limitant l’accès à l’enseignement, surtout pour les familles pauvres. Jean, un enseignant à Lubumbashi, confie : « Beaucoup d’élèves abandonnent parce qu’ils ne peuvent pas payer les frais supplémentaires exigés par les directeurs. C’est une tragédie pour notre avenir. » Des emplois fictifs dans l’administration scolaire, bien que moins documentés, sont signalés dans des rapports, drainant des fonds destinés à l’éducation.
Les infrastructures souffrent également. Les fonds alloués à la construction de routes, de ponts ou d’écoles sont souvent détournés par des fonctionnaires, entraînant des projets inachevés ou de mauvaise qualité. Par exemple, des routes financées par des budgets publics s’effondrent rapidement en raison de matériaux inadéquats, conséquence de la corruption dans l’attribution des marchés publics. Une enquête de l’IGF en 2023 a révélé des irrégularités dans l’attribution de contrats publics, favorisant des entreprises liées à des fonctionnaires.
Le système judiciaire est gangréné par la corruption, avec des magistrats monnayant des verdicts ou prolongeant les délais. Le rapport RCN 2023 note que 60 % des citoyens perçoivent le système judiciaire comme corrompu, rendant l’accès à la justice difficile pour les citoyens ordinaires. Des cas de corruption judiciaire, comme des juges acceptant des pots-de-vin pour libérer des accusés, sapent l’État de droit.
Dans le domaine de la sécurité, l’armée et la police sont particulièrement touchées. Des généraux de la FARDC détournent des fonds, comme des salaires de soldats, affaiblissant la sécurité nationale. Human Rights Watch rapporte en 2023 des officiers impliqués dans le trafic illégal de minerais, enrichissant des réseaux mafieux. La tentative de corruption de l’IGF par des officiers en 2024 illustre les efforts pour couvrir ces pratiques. Dans la police, les agents exigent des pots-de-vin pour des services comme l’enregistrement de plaintes, avec 75 % des interactions impliquant des paiements, sapant la sécurité publique. Un rapport de l’UNJHRO en 2022 documente des cas d’extorsion par des officiers, aggravant l’insécurité. Ces pratiques privent les Congolais de leurs droits fondamentaux et entravent le développement national.
Conséquences économiques
La corruption des agents publics a des répercussions économiques profondes, freinant la croissance et aggravant la pauvreté. Malgré ses richesses minières, la RDC se classe 183e sur 190 dans l’indice Ease of Doing Business de la Banque Mondiale, reflétant un environnement commercial hostile où les pots-de-vin et les pratiques opaques des fonctionnaires découragent les investisseurs étrangers.
Le secteur minier, pilier de l’économie congolaise, est particulièrement touché. Bien que la RDC soit l’un des plus grands producteurs mondiaux de cobalt et de cuivre, les revenus profitent principalement à une élite restreinte de fonctionnaires corrompus. Le cas de Glencore illustre comment des entreprises multinationales et des fonctionnaires locaux s’entendent pour détourner des fonds, privant le pays de ressources vitales. En 2011, un partenaire commercial de l’entreprise Suisse Glencore a versé des pots-de-vin à des agents publics congolais pour faciliter l’acquisition de participations minoritaires dans deux sociétés minières appartenant à la Gécamines, contournant les procédures légales. Cette affaire a éclaboussée Glencore, qui a été condamné par la Suisse à une amende de 2 millions de francs suisses et à une créance compensatrice de 150 millions de dollars à l’État congolais pour ne pas avoir empêché ces pratiques. En décembre 2022, un règlement de 180 millions de dollars a été conclu avec la RDC pour des actes de corruption entre 2007 et 2018, impliquant des fonctionnaires. Ces paiements, bien que significatifs, n’ont pas pleinement compensé la perte de revenus publics, qui auraient pu financer des services essentiels.
Selon un rapport de la Banque mondiale, la mauvaise gestion des ressources naturelles par des fonctionnaires empêche la RDC de réaliser son potentiel économique, avec une allocation des ressources publiques souvent basée sur des opportunités de pots-de-vin plutôt que sur l’intérêt public. Cela se traduit par des projets inachevés, des infrastructures dégradées et une économie stagnante, aggravant la pauvreté de 64 % des Congolais.
Ramifications sociales et politiques
La corruption des fonctionnaires exacerbe les inégalités sociales, concentrant la richesse entre une élite de mandataires publics, tandis que 64 % des Congolais vivent sous le seuil de pauvreté. Cette disparité alimente le mécontentement social et les tensions, menaçant la stabilité du pays. Sur le plan politique, elle mine les institutions démocratiques. L’analyste politique Justin Ngiese observe : « La nomination à des postes clés de personnalités impliquées dans des affaires de corruption banalise ces pratiques et envoie un signal préoccupant. »
La corruption des agents publics dans les processus électoraux constitue un obstacle majeur à la démocratie. En mai 2025, l’Institut Ebuteli a dénoncé des détournements de machines à voter et des ingérences politiques par des agents de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et des juges de la Cour constitutionnelle. Malgré des recommandations pour restructurer la CENI, peu de progrès ont été réalisés à ce jour, sapant la confiance citoyenne et la crédibilité au niveau internationale.
Efforts pour combattre la corruption
Depuis son arrivée au pouvoir en 2019, le président Félix Tshisekedi a fait de la lutte contre la corruption des agents publics une priorité. C’est ainsi que l’Ordonnance n° 17/03 du 20 mars 2020 a créé l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption (APLC), chargée de coordonner les efforts nationaux sur ce sujet. Cependant, l’APLC a été entachée par des scandales. Son premier coordonnateur, Ghislain Kikangala (juin 2020 – juin 2021), a été arrêté en décembre 2020 pour extorsion de 30 000 USD auprès d’Access Bank. Relâché après 24 heures, il a été remplacé pour « préserver l’image de l’agence ». Son successeur, Thierry Mbulamoko (juin 2021 – octobre 2023), a été suspendu pour une tentative de détournement de 36 millions de USD via le cabinet Centurion Law Group, impliquant un litige illégal avec l’État.
Malgré ces revers, l’APLC a lancé des initiatives prometteuses. Sa Stratégie nationale de lutte contre la corruption (2022) vise à réduire la corruption de 60 % d’ici 2026 à travers quatre axes : prévention, répression, détection et sensibilisation, incluant la digitalisation de l’administration et des audits renforcés. En juin 2025, lors d’une conférence à Vienne, le coordonnateur adjoint Michel Victor Lessay a présenté ces efforts, plaidant pour des réformes législatives et une coopération internationale. La ligne bleue 158 permet aux citoyens de dénoncer anonymement la corruption. En juin 2024, le député national Zapamba a déposé une proposition de loi anti-corruption pour aligner le code pénal sur les conventions internationales. En avril 2025, une mesure obligeant tous les agents publics à déclarer leur patrimoine a été adoptée, visant à détecter les enrichissements illicites, bien que freinée par un manque de ressources.
L’Inspection Générale des Finances (IGF) joue un rôle clé. En 2023, Jean-Pierre Lihau, ministre de la Fonction publique, a bloqué les paiements de salaires à des fonctionnaires fictifs, basés sur un rapport de l’IGF, empêchant des détournements. En 2023, deux secrétaires généraux ont été suspendus pour affectation frauduleuse, montrant des efforts pour sanctionner les fonctionnaires corrompus. Des poursuites judiciaires contre des fonctionnaires indélicats ont été lancées, comme rapporté en mai 2023. En décembre 2024, une conférence à Kinshasa a réuni des délégations eouvrant dans le domaine de lutte contre la corruption pour renforcer la collaboration. La société civile, notamment la Ligue Congolaise de Lutte contre la Corruption (LICOCO), aide les citoyens via son Bureau d’assistance juridique et de citoyenneté (CAJAC), particulièrement contre la corruption policière. Cependant, l’impunité et le manque de ressources limitent ces efforts. Un lanceur d’alerte sous couvert d’anonymat, résume : « Dénoncer la corruption est un combat épuisant, mais essentiel pour l’intérêt public. »
Bataille perdue d’avance contre la corruption ?
La corruption des agents publics, fonctionnaires et mandataires de l’État en RDC est un obstacle majeur au progrès. Elle prive les citoyens de services essentiels, freine la croissance économique, aggrave les inégalités et érode la confiance dans les institutions. Des initiatives comme la stratégie nationale de l’APLC, la ligne bleue 158, la déclaration obligatoire de patrimoine, les enquêtes de l’IGF et les poursuites contre des figures comme Matata Ponyo offrent des lueurs d’espoir. Cependant, les scandales impliquant les coordonnateurs de l’APLC et les défis d’application des réformes montrent que, sans une réforme institutionnelle profonde, une application rigoureuse des lois et une volonté politique soutenue, leur impact restera limité. Renforcer la transparence, protéger les lanceurs d’alerte et promouvoir une culture de responsabilité sont cruciaux pour libérer la RDC de l’emprise de la corruption et ouvrir la voie à un avenir prospère.
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Perchoir de l’Assemblée nationale : Kamerhe risque une répétition de l’histoire ?
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1 jour agoon
septembre 16, 2025By
La redaction
La session parlementaire de septembre a été ouverte ce lundi 15 septembre 2025 dans les deux chambres du Parlement. Visés par des pétitions initiées par certains députés et sénateurs, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat vont-ils résister à cette vague de colère des parlementaires ? Vital Kamerhe a préféré joué la carte de l’apaisement en implorant le pardon des députés qui se sont sentis « froissés » par sa conduite. Reste à savoir si les pétitionnaires vont l’écouter. Avec ces pétitions, le président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) se retrouve proche d’une répétition de l’histoire.
Ce lundi 15 septembre, le ciel gris semblait traduire l’atmosphère lourde qui planait sur le Palais du peuple. L’ouverture de cette session parlementaire, essentiellement budgétaire, a captivé l’attention de l’opinion congolaise suite à une contestation interne sans précédent. Au sein de l’hémicycle, certains députés avaient le regard tendu, échangeant à voix basse. Dans les couloirs vastes du parlement, les murmures circulent : « Kamerhe va devoir répondre », « voilà le moment de vérité ». Au cœur des tensions : une frange de députés qui veulent faire tomber certains membres du bureau de l’Assemblée nationale.
D’après les députés pétitionnaires, plus de 230 signatures étaient déjà collectées. Ces élus frondeurs reprochent notamment au bureau de l’Assemblée nationale la « gestion opaque » des finances de leur chambre, la « non prise en compte de la situation sociale de députés », le « vote des lois dans la légèreté », ainsi que le « retard ou blocage des moyens de contrôle parlementaire ». Cette fronde est notamment menée par le député Crispin Mbindule, membre de l’UDPS-Tshisekedi et ancien cadre de l’UNC de Vital Kamerhe. L’UDPS, le parti présidentiel, dit ne pas être à l’initiative de cette démarche visant à déchoir certains membres de cette chambre. Un groupe de députés pétitionnaires menaçaient de déposer, le 15 septembre, le document portant les signatures de plus de 230 élus. Mais ils n’ont pas eu accès au bureau de l’administration de l’Assemblée nationale. Crispin Mbindulu a fait savoir qu’ils vont saisir un huissier de justice dans les heures qui suivent la plénière consacrée à la rentrée parlementaire pour déposer la pétition comme ce fut le cas pour le bureau Mabunda issu du Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président, Joseph Kabila.
Kamerhe implore le pardon des députés « froissés »
Quand la session parlementaire s’est officiellement ouverte, les bancs de l’hémicycle étaient occupés, mais l’ambiance était plus froide que lors des rentrées précédentes. Vital Kamerhe devait prononcer son message d’ouverture et certains attendaient de lui un geste d’apaisement. Ils ont été servis car, Vital Kamerhe a joué la carte du pardon. « S’il y en a parmi vous qui se sont sentis froissés, heurtés ou dérangés de quelque manière que ce soit par ma conduite ou mes propos, qu’ils daignent accepter l’expression de mes regrets les plus sincères, et j’implore leur pardon. », a déclaré Vital Kamerhe en s’adressant aux députés nationaux. Il a été applaudi par une partie de la salle alors que des frondeurs sont restés de marbre.
Dans son allocution, Kamerhe a aussi expressément évoqué le cas des députés pétitionnaires. Selon lui, nul ne peut empêcher les députés d’exprimer leur droit et devoir légitime et constitutionnel. « Il s’agit d’un exercice parlementaire légitime », a-t-il affirmé, en faisant allusion à cette pétition. Toutefois, il a appelé les auteurs de cette démarche à ne pas freiner le bon fonctionnement de l’institution par la brutalité et la violation de leur propre droit légitime.
Kamerhe risque une répétition de l’histoire
Alors secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) du président de la République de l’époque Joseph Kabila, Vital Kamerhe a été élu président de l’Assemblée nationale avant de tomber en disgrâce en 2009. Au cours de cette année, il a été forcé à la démission après avoir entré en contradiction avec le président Joseph Kabila au sujet de l’entrée sur le sol congolais des troupes rwandaises sans que le Parlement ne soit informé. En décembre 2010, Vital Kamerhe bascule dans l’opposition et lance son propre parti politique, l’Union pour la nation congolaise (UNC) et se porte candidat à l’élection présidentielle du 28 novembre 2011, se classant troisième après le président sortant Joseph Kabila et son opposant Étienne Tshisekedi.
En 2024, dans le cadre de son alliance avec Félix Tshisekedi, il est de nouveau élu président de l’Assemblée nationale, 15 ans après. Candidat unique de la majorité présidentielle, il a été élu avec 371 voix, soit la majorité absolue, lors de l’élection du bureau définitif de la chambre basse du Parlement en mai 2024. Après plus d’une année seulement, il est de nouveau menacé de destitution. « Un risque de répétition de l’histoire », analyse Robert Ndanga, un politologue congolais. Pour Zacharie Bababaswe, opérateur politique et député provincial du Kasaï-Central, Vital Kamerhe navigue à contre-courant et a commis plusieurs erreurs impardonnables. « Il a profité du perchoir et de son statut de président de l’Assemblée nationale pour passer des messages personnels qui sont contre la vision du président et de son gouvernement », explique Zacharie Bababaswe, qui l’accuse notamment d’avoir utilisé un voyage officiel pour rencontrer à Paris des représentants de Joseph Kabila et de l’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki.
Une autre fronde couve au Sénat
Une autre fronde – encore latente – est observée au Sénat avec toujours un élu UDPS : Idrissa Afani Mangala. Ensemble avec un groupe de sénateurs encore discrets, ils menacent de renverser certains membres du bureau du Sénat parmi lesquels Jean-Michel Sama Lukonde, président de cette chambre législative. Ces parlementaires réclament, eux aussi, de meilleurs émoluments et appellent à destituer les présidents du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde. Ces deux leaders des institutions vont-ils résister à cette offensive ? L’avenir le dira…
Heshima
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Coupe du Monde 2026 : Nouvel espoir brisé pour la RDC, 51 ans après ?
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1 semaine agoon
septembre 10, 2025By
La redaction
Le Sénégal a dominé la République démocratique du Congo (2-3) lors des qualifications pour la Coupe du monde 2026, mardi soir, à Kinshasa. Les Lions de la Téranga devancent désormais les Léopards, tenant leur qualification en main. Cette défaite fragilise grandement les chances de la RDC de retrouver la Coupe du monde, 51 ans après sa dernière apparition sous l’ère Kakoko.
Le mardi 9 septembre 2025, dans un stade des Martyrs vibrant et tout acquis à leur cause, les Léopards de la RDC ont vu leurs espoirs de Coupe du monde s’effriter. Mardi soir, les fauves congolais, malgré une avance de deux buts, se sont inclinés face aux Lions de la Téranga du Sénégal. Cette défaite cruelle, dans un match clé des éliminatoires pour le Mondial 2026, prévu aux États-Unis, au Canada et au Mexique, sonne comme un nouveau coup du sort pour une nation qui rêve de renouer avec la compétition, 51 ans après sa dernière participation.
La désillusion des supporters congolais a viré au chaos au stade des Martyrs, mardi soir, après la défaite des Léopards face au Sénégal (2-3) en qualifications pour la Coupe du monde 2026. Frustrés par l’effondrement de leur équipe, qui menait pourtant de deux buts, certains fans ont déchaîné leur colère en vandalisant l’enceinte sportive. Sièges arrachés des gradins, bouteilles et projectiles lancés sur la pelouse : ces actes de sabotage ont même brièvement interrompu la rencontre après l’égalisation sénégalaise.
Le ministre des Sports, Didier Budimbu, a fermement condamné ces agissements, les qualifiant d’« inacceptables » et de « contraires à l’esprit sportif ». « Nous dénonçons avec la plus grande vigueur ces dégradations », a-t-il déclaré, tout en appelant les Congolais à rester unis derrière l’équipe nationale et son sélectionneur, Sébastien Desabre, dont il a salué les « progrès remarquables ».
La défaite des Léopards face au Sénégal (2-3), mardi soir, dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2026, place la RDC dans une position précaire. Désormais, les Congolais n’ont plus leur destin en main et doivent espérer un faux pas des Lions de la Téranga lors de leurs deux prochains matchs. Une hypothèse fragile, alors que le Sénégal affrontera des adversaires jugés moins redoutables, le Sud-Soudan et le Togo.
Grâce à un succès arraché dans les ultimes minutes, le Sénégal consolide sa position de leader du groupe B et se rapproche d’une qualification quasi certaine pour le Mondial 2026. Cette victoire conforte son statut de favori et pave la voie vers une quatrième participation à la Coupe du monde, la troisième consécutive, sauf improbable retournement de situation.
RDC, une malédiction difficile à briser ?
Cinquante-et-un ans après sa seule apparition à la Coupe du monde en 1974, la République démocratique du Congo, alors Zaïre, n’a pas su briser le plafond de verre qui la sépare de la grand-messe du football. L’édition allemande de 1974 reste un souvenir douloureux pour les Léopards, marquée par une campagne cauchemardesque : 14 buts encaissés en trois matchs, aucun marqué. Battue 2-0 par l’Écosse pour son entrée en lice, la RDC a ensuite subi une humiliante déroute 9-0 face à la Yougoslavie, avant de s’incliner 3-0 contre le Brésil.
Un épisode emblématique de cette débâcle reste gravé dans les mémoires : lors d’un coup franc brésilien, Mwepu Ilunga, surgissant du mur, dégagea le ballon sous les regards ébahis de Jairzinho, Rivelino et de l’arbitre. Sanctionné d’un carton jaune pour cette faute rocambolesque, Ilunga laissa le monde du football perplexe. « Je n’ai aucune idée de ce qui lui est passé par la tête. Il a peut-être cru que le ballon était en jeu, mais ça reste un mystère », confiait à la FIFA Kakoko Etepe, figure légendaire des Léopards de l’époque.
Selon Etepe, l’équipe de 1974 manquait de joueurs évoluant dans les grands championnats européens pour rivaliser à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, les Léopards comptent dans leurs rangs des binationaux évoluant au plus haut niveau, dans des environnements compétitifs similaires à ceux des grandes nations du football. Pourtant, malgré ce vivier de talents, la RDC peine toujours à conjurer la malédiction qui la prive d’une nouvelle qualification, plus d’un demi-siècle plus tard.
Un brin d’espoir pour les barrages ?
L’Afrique comptera déjà neuf représentants assurés pour la Coupe du monde 2026. À cela s’ajoutent quatre équipes classées parmi les meilleures deuxièmes qui devront disputer des barrages continentaux (demi-finales et finale).
Mais la route reste semée d’embûches : le vainqueur de ces barrages africains ne sera pas directement qualifié. Il devra encore franchir l’étape des barrages intercontinentaux, face à d’autres nations repêchées à travers le monde.
Cette configuration réduit les chances de voir l’Afrique décrocher un dixième billet pour le Mondial. En effet, le vainqueur des barrages africains devra également s’imposer lors de ce dernier tour face à des adversaires coriaces. Parmi eux figure notamment la Bolivie, surprenante tombeuse du Brésil (1-0) le mardi 9 septembre. Grâce à ce succès, la sélection bolivienne a obtenu, au détriment du Venezuela battu à domicile par la Colombie (3-6), le ticket attribué à la zone Amérique du Sud pour les barrages intercontinentaux.
A défaut de la CDM, progresser à la CAN
Si la RDC venait à manquer définitivement la qualification pour la Coupe du monde 2026, elle pourrait se rattraper en réalisant une belle performance lors de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN), prévue au Maroc entre décembre 2025 et janvier 2026.
Quatrièmes de la dernière édition derrière l’Afrique du Sud, les Léopards auront l’occasion de viser plus haut. Malgré la défaite face au Sénégal, l’entraîneur français Sébastien Desabre a su instaurer une dynamique positive. Il pourrait bien conduire ses hommes vers un nouvel exploit. Remporter la CAN, un titre qui fuit la RDC depuis 1974, serait une consécration à défaut d’une participation au Mondial.
L’histoire rappelle que la RDC fut le premier pays d’Afrique subsaharienne à se qualifier pour une Coupe du monde, en 1974. Quelques mois plus tard, le 14 mars 1974, les Zaïrois d’alors s’offraient une deuxième CAN en battant la Zambie (2-0) en finale.
Retrouver le sommet du football africain fait partie des objectifs affichés par Sébastien Desabre. Avec près de 20 participations à la CAN, ramener un troisième trophée continental serait une immense fierté nationale et un symbole fort de renaissance pour le football congolais.
Heshima
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Après une quinzaine d’ouvrages inaugurés : Fifi Masuka inspecte déjà des nouveaux chantiers
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1 semaine agoon
septembre 9, 2025By
La redaction
Entre routes récemment tracées, premier Mall de Kolwezi, université moderne et instituts supérieurs en construction, la province du Lualaba façonne son avenir à coup de béton et d’ambition. Loin de se reposer après une série d’inaugurations en juin dernier, la gouverneure Fifi Masuka a immédiatement entamé l’inspection des chantiers en cours. Dans la foulée, le plus grand barreau de l’espace Katanga a été inauguré.
Alors que l’opinion congolaise admire encore les ouvrages récemment inaugurés par le président de la République Félix Tshisekedi, d’autres structures imposantes sortent déjà de terre au Lualaba. Pas moins de quatorze chantiers majeurs ont été visités en juillet par Fifi Masuka et son adjoint, Clément Mufundji.
Université de Kolwezi rénovée, centre commercial futuriste, Palais de justice militaire, routes élargies, zones industrielles en pleine activité : le Lualaba poursuit son développement à un rythme soutenu.
Après un Village, bientôt un Palais des congrès
Après la construction et l’inauguration du Village des congrès, la gouverneure du Lualaba s’apprête à finaliser un autre chantier de prestige : le Palais des congrès. Désormais, la province ne manquera plus d’infrastructures pour accueillir de grands événements, notamment des conférences internationales.
Le futur Palais comptera un amphithéâtre de 200 places et pourra, dans son ensemble, recevoir jusqu’à 1 000 personnes, selon un ingénieur de ZS Africa Solutions Sarl, entreprise en charge des travaux. Cette nouvelle infrastructure viendra s’ajouter au Village des congrès déjà inauguré.
« Ce complexe d’envergure de 6 305 m² positionne le Lualaba comme un centre des conférences internationales dans les domaines miniers, touristiques, économiques et technologiques. Il comprend une salle de congrès de 15 000 places, 24 bureaux, 4 salles de réunion, un modèle de 6 chambres et 2 appartements. Ces ouvrages sont le fruit du silence actif d’une servante dédiée à sa mission », avait déclaré Fifi Masuka lors de l’inauguration du Village.
Université de Kolwezi modernisée
La transformation du Lualaba est en marche. Le 14 juillet 2025, la gouverneure Fifi Masuka a sillonné la ville de Kolwezi pour inspecter plusieurs chantiers stratégiques. À l’Université de Kolwezi, elle a suivi de près l’avancement d’un vaste projet de modernisation : des bâtiments imposants pour plusieurs facultés comprenant 20 auditoires de 200 places chacun, un bâtiment administratif R+3 avec 22 bureaux, ainsi que quatre homes universitaires (deux pour hommes et deux pour femmes). À terme, l’université pourra accueillir près de 9 000 étudiants. À proximité, une clinique universitaire de 100 lits prend forme, dotée d’un bloc opératoire, d’un laboratoire et de services de médecine interne et externe. Objectif : limiter les coûteuses évacuations sanitaires vers l’étranger.
La gouverneure a également visité les travaux de modernisation de l’Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA/Kolwezi), situé dans le quartier Golf-ISTM, ainsi que ceux de l’Institut supérieur pédagogique (ISP/Kolwezi). Concernant l’enseignement de base, plusieurs écoles sont en chantier, dont le Lycée Umoja, actuellement modernisé, et un internat aux standards internationaux avec 50 logements sociaux. « Nous sommes très satisfaits de l’évolution des travaux », a déclaré Fifi Masuka à l’issue de cette ronde d’inspection.
Mall de Kolwezi, un bijou sans précédent
Dans le quartier Joli Site, à Dilala, un ouvrage attire déjà les regards avant même son inauguration : le premier Shopping Mall de Kolwezi. Les travaux ont bien avancé, fruit d’une initiative du gouvernement provincial, conduite par la gouverneure Fifi Masuka, en ligne avec la vision du chef de l’État. Accompagnée de son adjoint, Clément Mufundji, elle a récemment inspecté le chantier, qui figure parmi les infrastructures appelées à être inaugurées prochainement.
Ce centre commercial, une première dans la ville, sera doté notamment d’escalators. « C’est un joyau architectural. La ville n’avait jamais connu de telles infrastructures. C’est un bijou sans précédent », témoigne Albert Mutshail, habitant de Kolwezi. Connue comme la capitale mondiale du cobalt, Kolwezi poursuit son expansion. Ce projet entend répondre aux besoins croissants de la population en matière de shopping et de services.
Un zone économique spéciale
À quelques kilomètres de là, la zone économique spéciale de Fungurume prend forme. Sous un soleil doux, des hangars industriels émergent du sol. C’est dans cet espace que seront regroupées les unités de transformation minière et les entreprises logistiques.
L’ambition : bâtir un écosystème capable de capter une plus grande part de la chaîne de valeur du secteur extractif. Pour les miniers, cette zone doit accueillir les sociétés produisant des intrants nécessaires aux exploitations, favorisant ainsi la création d’un marché institutionnel. Une étape clé pour assurer l’adéquation entre les besoins de la RDC et la sous-traitance dans ce domaine.
L’évolution de plusieurs chantiers saluée
Lors de ses visites, Fifi Masuka Saïni a salué l’avancée de plusieurs chantiers et félicité les entreprises de construction impliquées dans la transformation du Lualaba. Son cortège a notamment inspecté le chantier du Palais de justice militaire, encore en construction, ainsi que ceux des résidences officielles du gouverneur et de son adjoint. Les travaux des nouveaux bureaux de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) figurent également parmi les sites visités.
À Lualaba-Gare, dans le territoire de Mutshatsha, un chantier de 550 logements sociaux est déjà bien avancé, symbole d’un développement prenant en compte les besoins en habitat. À Kolwezi, un orphelinat baptisé « Maman Denise Nyakeru » est en cours de construction, accompagné d’une école destinée aux enfants nécessiteux, qui bénéficiera d’un programme inédit au pays.
« Aux premières heures de ce 14 juillet, nous avons lancé une tournée d’inspection de quatorze chantiers structurants à Kolwezi. Du Shopping Mall moderne aux amphithéâtres de l’ISTA et de l’ISP, en passant par le futur Palais de justice militaire, nous veillons à ce que chaque ouvrage reflète la grandeur du Lualaba et matérialise la vision du président Félix Tshisekedi : un Congo fort, prospère et respectueux de l’État de droit », a-t-elle déclaré au terme de cette tournée.
Un grand barreau inauguré à Kolwezi
Le 16 août 2025, la gouverneure du Lualaba, Fifi Masuka Saïni, a inauguré à Kolwezi la plus grande Maison du Barreau de l’espace Grand Katanga. Après la coupure du ruban symbolique, elle a procédé à une visite guidée des différents compartiments du bâtiment.
« Nous venons d’inaugurer la plus grande Maison du Barreau de l’espace Grand Katanga. Cet édifice pionnier, fruit d’un partenariat solide entre notre gouvernement et le Barreau, incarne l’État de droit voulu par le président Félix Tshisekedi. Nous exhortons nos avocats à en faire un rempart d’équité et de justice accessible à toutes les couches sociales », a déclaré la gouverneure.
Ce nouvel édifice accueillera plus de 1.000 avocats et stagiaires inscrits au tableau du Barreau du Lualaba. Le bâtonnier du Lualaba, Laurent Mbako, ainsi que le bâtonnier national, Michel Shebele, ont souligné son importance pour le travail quotidien des avocats, appelant leurs pairs à en faire un instrument au service de la justice et de la population. Ils ont également remercié la gouverneure pour son soutien financier à la réalisation du projet. Pour sa part, le secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature, Telésphore Nduba, a salué l’engagement constant de Fifi Masuka dans le développement des infrastructures judiciaires, en cohérence avec la vision politique du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Diplôme de « bâtisseur » décerné à Fifi Masuka
Face à la transformation que connaît la province du Lualaba sous l’impulsion du président Félix Tshisekedi, la gouverneure Fifi Masuka a été honorée par l’Assemblée provinciale. Le 1er juillet, l’organe de contrôle de l’exécutif lui a décerné le titre de « Bâtisseur du Lualaba ». Lors de la cérémonie, le président de l’Assemblée provinciale, Jean-Marie Kaseya Tshingambo, a salué la « bravoure » de la gouverneure et assuré l’accompagnement de son institution dans son ambition de doter la province d’infrastructures modèles.
En décembre 2024, Fifi Masuka avait déjà reçu le prix « Mama Muilu » pour sa politique ambitieuse en matière d’infrastructures. Ce prix lui a été décerné pour la construction d’un échangeur à Kolwezi — faisant du Lualaba la deuxième province du pays, après Kinshasa, à en disposer — ainsi que la modernisation de l’aéroport et de plusieurs édifices publics.
Sous son mandat, le Lualaba connaît une mutation profonde. Sa stratégie repose sur une approche holistique intégrant mobilité, éducation, énergie, urbanisation et dignité citoyenne. Avec un plan quinquennal dédié aux infrastructures, représentant 76 % du budget provincial (environ 2,4 milliards USD), la gouverneure trace une trajectoire de développement durable et positionne le Lualaba comme un modèle régional.
Sur le terrain, les défis demeurent, notamment dans les territoires, mais une certitude s’impose : le visage du Lualaba change, porté par les truelles, les camions-bennes et une volonté politique affirmée.
Heshima
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