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Sponsoring des clubs européens par la RDC : une opportunité en or ou un pari risqué ?
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2 mois agoon
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La redaction
La République démocratique du Congo (RDC) a récemment marqué les esprits en concluant un partenariat historique avec le FC Barcelone, l’un des clubs de football les plus prestigieux au monde. Annoncé en juillet 2025, cet accord de 43 millions d’euros sur quatre ans, signé par le ministre des Sports et du Tourisme, Didier Budimbu, vise à « promouvoir le tourisme et à développer le football congolais ». Ce contrat s’inscrit dans une stratégie plus large de « nation branding » pour redorer l’image de la RDC, souvent associée aux conflits et à l’instabilité. Mais dans un pays confronté à des défis économiques et sociaux majeurs, ce partenariat suscite autant d’espoirs que de controverses. Quels sont les avantages et les inconvénients d’une telle initiative pour la RDC ? Heshima Magazine explore les enjeux de ce pari audacieux.
Le contrat entre la RDC et le FC Barcelone, qui s’étend du 1er juillet 2025 au 30 juin 2029, représente un investissement de 43 millions d’euros, hors taxes, avec un paiement initial de 10 millions d’euros et une augmentation annuelle de 500 000 euros, atteignant 11,5 millions d’euros pour la dernière saison. Ce partenariat va bien au-delà d’un simple sponsoring publicitaire. Selon les détails rapportés par Jeune Afrique le 10 juillet 2025, la RDC bénéficie de plusieurs avantages concrets :
- Le slogan « RDC, Cœur de l’Afrique » sera affiché sur les maillots d’entraînement du FC Barcelone, à l’exception des matches de la Ligue des Champions et de la Coupe du Monde des Clubs.
- Deux minutes de publicité par match au Spotify Camp Nou, offrant une visibilité mondiale.
- Un salon VIP au stade pour accueillir des partenaires et organiser des événements promotionnels.
- La privatisation du stade une fois par saison pour un match spécial.
- Un showroom de plus de 80 m² dédié à la promotion du tourisme et des produits congolais.
- Des maillots, billets et accès aux loges VIP pour des délégations congolaises.
- L’utilisation contrôlée de l’image des joueurs du FC Barcelone pour des campagnes promotionnelles.
- Quatre camps d’entraînement annuels de cinq jours, accueillant jusqu’à 50 jeunes joueurs congolais, organisés au sein de La Masia, le prestigieux centre de formation du FC Barcelone.
Ce partenariat s’ajoute à d’autres accords similaires conclus par la RDC avec l’AC Milan (14 millions d’euros par saison) et l’AS Monaco (1,6 million d’euros par saison), selon TV5 Monde. Ensemble, ces contrats représentent un investissement total de plus de 90 millions d’euros, soulignant l’engagement du gouvernement congolais à utiliser le football comme levier de visibilité internationale.
Les promesses d’un rayonnement mondial
En s’associant à un club suivi par des millions de fans à travers le monde, la RDC espère repositionner son image sur la scène internationale. Le FC Barcelone, avec ses audiences numériques colossales et ses matches diffusés dans plus de 190 pays, offre une plateforme exceptionnelle pour promouvoir le slogan « RDC, Cœur de l’Afrique ». Comme l’a déclaré Didier Budimbu dans une interview relayée par Agence Ecofin en date du 11 juillet 2025, « cet accord est plus qu’un simple sponsoring. Il s’agit d’une campagne internationale pour repositionner notre pays comme un acteur central du continent africain, dans la conscience mondiale ». Cette visibilité pourrait stimuler le tourisme, un secteur encore sous-exploité en RDC malgré ses atouts, comme le parc national des Virunga ou les gorilles de montagne.
Un précédent comparable est celui du Rwanda, qui a sponsorisé Arsenal FC avec le slogan « Visit Rwanda ». Selon un article de The Africa Report, ce partenariat a généré une valeur médiatique estimée à 36 millions d’euros grâce à la couverture télévisée et aux réseaux sociaux, contribuant à une augmentation du tourisme. Si la RDC parvient à capitaliser sur une exposition similaire, elle pourrait attirer davantage de visiteurs et d’investisseurs, renforçant ainsi son économie.
Un tremplin pour le football congolais
Le football est le sport le plus populaire en RDC, avec une histoire riche marquée par deux victoires à la Coupe d’Afrique des Nations (1968 et 1974) et des joueurs d’origine congolaise brillant en Europe, comme Romelu Lukaku ou Michy Batshuayi. Le partenariat avec le FC Barcelone offre une opportunité unique de développer les talents locaux. Les camps d’entraînement à La Masia, reconnue pour avoir formé des stars comme Lionel Messi, pourraient permettre à de jeunes joueurs congolais d’acquérir des compétences de haut niveau. Selon le média Interview.cd, des discussions sont en cours pour ouvrir une académie « Barça-RDC » à Kinshasa ou Lubumbashi, ce qui pourrait renforcer la compétitivité de la Ligue Nationale de Football (LINAFOOT) et de l’équipe nationale, les Léopards.
Des opportunités économiques et culturelles
Le showroom et le salon VIP au Camp Nou offrent des plateformes pour promouvoir les produits congolais, comme l’artisanat ou les ressources agricoles, et attirer des investisseurs. Ces initiatives pourraient stimuler les échanges commerciaux et diversifier l’économie congolaise, encore largement dépendante des exportations minières (80 % des exportations en 2023, selon Global Finance Magazine du 17 juillet 2024). De plus, ce partenariat renforce le « soft power » de la RDC, en projetant une image moderne et dynamique, loin des stéréotypes liés aux conflits et à la corruption.
Les défis et critiques d’un investissement controversé
Avec un PIB estimé à 79 milliards de dollars en 2025, selon des projections, et un budget gouvernemental de plus de 18 milliards de dollars, les 11,8 millions de dollars annuels du partenariat avec Barcelone représentent environ 0,066 % du budget national. Bien que ce pourcentage semble faible, il est significatif dans un pays où plus de 70 % de la population vit dans l’extrême pauvreté, selon le Rapport de 2019 sur le développement humain. Les besoins en infrastructures, santé et éducation restent criants, et cet investissement pourrait être perçu comme une priorité très mal placée.
Une rentabilité incertaine
Les retombées économiques du partenariat restent incertaines. Selon Report Linker, les recettes touristiques de la RDC, qui s’élevaient à 88 millions de dollars en 2023, devraient décliner à 75 millions d’ici 2028, avec une baisse annuelle de 2,4 %. Même si le partenariat augmente le tourisme de 15 %, cela ne générerait qu’environ 12 à 13 millions de dollars supplémentaires par an, à peine suffisant pour couvrir le coût du sponsoring. Les bénéfices en termes d’investissements ou de développement économique sont encore plus difficiles à quantifier, rendant le retour sur investissement incertain.
Critiques locales et risques politiques
Le partenariat a suscité des critiques en RDC. Dans une interview accordée à Radiomoto.net le 11 juillet 2025, l’analyste sportif Gloire Bakyahulene a qualifié ce contrat d’« inopportun », arguant que les fonds auraient pu être investis dans la LINAFOOT, où le vainqueur ne reçoit que 5 000 dollars, ou dans la construction de stades municipaux, comme celui de l’unité à Goma, estimé à environ 10 millions d’euros. Ces critiques reflètent un sentiment plus large selon lequel le gouvernement privilégie la visibilité internationale au détriment des besoins locaux. De plus, dans un article d’Afrik-Foot du 11 juillet 2025, le média rapporte que des députés enquêtent sur d’éventuels détournements liés à ces contrats, ce qui pourrait ternir l’image du partenariat.
Risques réputationnels
Associer la RDC à un club étranger pourrait être perçu comme une forme de dépendance ou de néocolonialisme par certains observateurs. De plus, si le partenariat ne produit pas les résultats escomptés ou s’il est entaché par des controverses, comme des allégations de corruption, cela pourrait nuire à l’image de la RDC. Le précédent rwandais, critiqué pour des questions de droits humains, montre que de tels partenariats peuvent attirer l’attention sur des aspects négatifs du pays sponsor.
Leçons tirées d’expériences similaires
Le partenariat entre le Rwanda et Arsenal FC offre un point de comparaison pertinent. Selon le site The Africa Report, ce contrat, d’une valeur de 10 millions de livres par an, a permis au Rwanda d’accroître sa visibilité et d’attirer plus de touristes, avec une valeur médiatique estimée à 36 millions d’euros. Cependant, il a également suscité des critiques pour l’utilisation de fonds publics dans un pays où la pauvreté reste répandue. Des préoccupations similaires émergent en RDC, mais le contexte diffère : la RDC dispose de ressources naturelles plus importantes et d’un potentiel touristique unique, mais ses défis infrastructurels et sécuritaires sont bien plus complexes.
Un autre exemple est celui du Qatar, qui a sponsorisé le FC Barcelone dans le passé. Bien que ce partenariat ait renforcé l’image du Qatar, il a également été critiqué pour des questions éthiques liées aux droits humains. La RDC devra naviguer avec prudence pour éviter de telles controverses et maximiser les bénéfices de son investissement.
Une stratégie à double tranchant
Le partenariat entre la RDC et le FC Barcelone est une initiative audacieuse qui reflète une volonté de moderniser l’image du pays et de tirer parti du pouvoir du sport pour stimuler le développement. Les avantages potentiels, comme la visibilité internationale, le développement du football et les opportunités économiques, sont indéniables. Cependant, le coût élevé, l’incertitude des retombées et les critiques locales soulignent les risques d’un tel investissement dans un pays aux besoins urgents.
Pour que ce pari soit gagnant, la RDC devra accompagner ce partenariat de mesures concrètes, comme l’amélioration des infrastructures touristiques, la promotion ciblée auprès des marchés internationaux et un suivi rigoureux des impacts économiques. Comme l’a montré l’expérience rwandaise, une stratégie bien exécutée peut transformer la visibilité en bénéfices tangibles. Mais sans une planification rigoureuse, ce partenariat risque de rester une dépense symbolique plutôt qu’un levier de développement.
Ce partenariat marque une nouvelle ère pour la RDC dans sa quête de rayonnement international. Reste à savoir si le pays saura transformer cette opportunité en or en résultats concrets pour ses citoyens.
Heshima Magazine
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Perchoir de l’Assemblée nationale : Kamerhe risque une répétition de l’histoire ?
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2 jours agoon
septembre 16, 2025By
La redaction
La session parlementaire de septembre a été ouverte ce lundi 15 septembre 2025 dans les deux chambres du Parlement. Visés par des pétitions initiées par certains députés et sénateurs, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat vont-ils résister à cette vague de colère des parlementaires ? Vital Kamerhe a préféré joué la carte de l’apaisement en implorant le pardon des députés qui se sont sentis « froissés » par sa conduite. Reste à savoir si les pétitionnaires vont l’écouter. Avec ces pétitions, le président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) se retrouve proche d’une répétition de l’histoire.
Ce lundi 15 septembre, le ciel gris semblait traduire l’atmosphère lourde qui planait sur le Palais du peuple. L’ouverture de cette session parlementaire, essentiellement budgétaire, a captivé l’attention de l’opinion congolaise suite à une contestation interne sans précédent. Au sein de l’hémicycle, certains députés avaient le regard tendu, échangeant à voix basse. Dans les couloirs vastes du parlement, les murmures circulent : « Kamerhe va devoir répondre », « voilà le moment de vérité ». Au cœur des tensions : une frange de députés qui veulent faire tomber certains membres du bureau de l’Assemblée nationale.
D’après les députés pétitionnaires, plus de 230 signatures étaient déjà collectées. Ces élus frondeurs reprochent notamment au bureau de l’Assemblée nationale la « gestion opaque » des finances de leur chambre, la « non prise en compte de la situation sociale de députés », le « vote des lois dans la légèreté », ainsi que le « retard ou blocage des moyens de contrôle parlementaire ». Cette fronde est notamment menée par le député Crispin Mbindule, membre de l’UDPS-Tshisekedi et ancien cadre de l’UNC de Vital Kamerhe. L’UDPS, le parti présidentiel, dit ne pas être à l’initiative de cette démarche visant à déchoir certains membres de cette chambre. Un groupe de députés pétitionnaires menaçaient de déposer, le 15 septembre, le document portant les signatures de plus de 230 élus. Mais ils n’ont pas eu accès au bureau de l’administration de l’Assemblée nationale. Crispin Mbindulu a fait savoir qu’ils vont saisir un huissier de justice dans les heures qui suivent la plénière consacrée à la rentrée parlementaire pour déposer la pétition comme ce fut le cas pour le bureau Mabunda issu du Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président, Joseph Kabila.
Kamerhe implore le pardon des députés « froissés »
Quand la session parlementaire s’est officiellement ouverte, les bancs de l’hémicycle étaient occupés, mais l’ambiance était plus froide que lors des rentrées précédentes. Vital Kamerhe devait prononcer son message d’ouverture et certains attendaient de lui un geste d’apaisement. Ils ont été servis car, Vital Kamerhe a joué la carte du pardon. « S’il y en a parmi vous qui se sont sentis froissés, heurtés ou dérangés de quelque manière que ce soit par ma conduite ou mes propos, qu’ils daignent accepter l’expression de mes regrets les plus sincères, et j’implore leur pardon. », a déclaré Vital Kamerhe en s’adressant aux députés nationaux. Il a été applaudi par une partie de la salle alors que des frondeurs sont restés de marbre.
Dans son allocution, Kamerhe a aussi expressément évoqué le cas des députés pétitionnaires. Selon lui, nul ne peut empêcher les députés d’exprimer leur droit et devoir légitime et constitutionnel. « Il s’agit d’un exercice parlementaire légitime », a-t-il affirmé, en faisant allusion à cette pétition. Toutefois, il a appelé les auteurs de cette démarche à ne pas freiner le bon fonctionnement de l’institution par la brutalité et la violation de leur propre droit légitime.
Kamerhe risque une répétition de l’histoire
Alors secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) du président de la République de l’époque Joseph Kabila, Vital Kamerhe a été élu président de l’Assemblée nationale avant de tomber en disgrâce en 2009. Au cours de cette année, il a été forcé à la démission après avoir entré en contradiction avec le président Joseph Kabila au sujet de l’entrée sur le sol congolais des troupes rwandaises sans que le Parlement ne soit informé. En décembre 2010, Vital Kamerhe bascule dans l’opposition et lance son propre parti politique, l’Union pour la nation congolaise (UNC) et se porte candidat à l’élection présidentielle du 28 novembre 2011, se classant troisième après le président sortant Joseph Kabila et son opposant Étienne Tshisekedi.
En 2024, dans le cadre de son alliance avec Félix Tshisekedi, il est de nouveau élu président de l’Assemblée nationale, 15 ans après. Candidat unique de la majorité présidentielle, il a été élu avec 371 voix, soit la majorité absolue, lors de l’élection du bureau définitif de la chambre basse du Parlement en mai 2024. Après plus d’une année seulement, il est de nouveau menacé de destitution. « Un risque de répétition de l’histoire », analyse Robert Ndanga, un politologue congolais. Pour Zacharie Bababaswe, opérateur politique et député provincial du Kasaï-Central, Vital Kamerhe navigue à contre-courant et a commis plusieurs erreurs impardonnables. « Il a profité du perchoir et de son statut de président de l’Assemblée nationale pour passer des messages personnels qui sont contre la vision du président et de son gouvernement », explique Zacharie Bababaswe, qui l’accuse notamment d’avoir utilisé un voyage officiel pour rencontrer à Paris des représentants de Joseph Kabila et de l’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki.
Une autre fronde couve au Sénat
Une autre fronde – encore latente – est observée au Sénat avec toujours un élu UDPS : Idrissa Afani Mangala. Ensemble avec un groupe de sénateurs encore discrets, ils menacent de renverser certains membres du bureau du Sénat parmi lesquels Jean-Michel Sama Lukonde, président de cette chambre législative. Ces parlementaires réclament, eux aussi, de meilleurs émoluments et appellent à destituer les présidents du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde. Ces deux leaders des institutions vont-ils résister à cette offensive ? L’avenir le dira…
Heshima
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Coupe du Monde 2026 : Nouvel espoir brisé pour la RDC, 51 ans après ?
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1 semaine agoon
septembre 10, 2025By
La redaction
Le Sénégal a dominé la République démocratique du Congo (2-3) lors des qualifications pour la Coupe du monde 2026, mardi soir, à Kinshasa. Les Lions de la Téranga devancent désormais les Léopards, tenant leur qualification en main. Cette défaite fragilise grandement les chances de la RDC de retrouver la Coupe du monde, 51 ans après sa dernière apparition sous l’ère Kakoko.
Le mardi 9 septembre 2025, dans un stade des Martyrs vibrant et tout acquis à leur cause, les Léopards de la RDC ont vu leurs espoirs de Coupe du monde s’effriter. Mardi soir, les fauves congolais, malgré une avance de deux buts, se sont inclinés face aux Lions de la Téranga du Sénégal. Cette défaite cruelle, dans un match clé des éliminatoires pour le Mondial 2026, prévu aux États-Unis, au Canada et au Mexique, sonne comme un nouveau coup du sort pour une nation qui rêve de renouer avec la compétition, 51 ans après sa dernière participation.
La désillusion des supporters congolais a viré au chaos au stade des Martyrs, mardi soir, après la défaite des Léopards face au Sénégal (2-3) en qualifications pour la Coupe du monde 2026. Frustrés par l’effondrement de leur équipe, qui menait pourtant de deux buts, certains fans ont déchaîné leur colère en vandalisant l’enceinte sportive. Sièges arrachés des gradins, bouteilles et projectiles lancés sur la pelouse : ces actes de sabotage ont même brièvement interrompu la rencontre après l’égalisation sénégalaise.
Le ministre des Sports, Didier Budimbu, a fermement condamné ces agissements, les qualifiant d’« inacceptables » et de « contraires à l’esprit sportif ». « Nous dénonçons avec la plus grande vigueur ces dégradations », a-t-il déclaré, tout en appelant les Congolais à rester unis derrière l’équipe nationale et son sélectionneur, Sébastien Desabre, dont il a salué les « progrès remarquables ».
La défaite des Léopards face au Sénégal (2-3), mardi soir, dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2026, place la RDC dans une position précaire. Désormais, les Congolais n’ont plus leur destin en main et doivent espérer un faux pas des Lions de la Téranga lors de leurs deux prochains matchs. Une hypothèse fragile, alors que le Sénégal affrontera des adversaires jugés moins redoutables, le Sud-Soudan et le Togo.
Grâce à un succès arraché dans les ultimes minutes, le Sénégal consolide sa position de leader du groupe B et se rapproche d’une qualification quasi certaine pour le Mondial 2026. Cette victoire conforte son statut de favori et pave la voie vers une quatrième participation à la Coupe du monde, la troisième consécutive, sauf improbable retournement de situation.
RDC, une malédiction difficile à briser ?
Cinquante-et-un ans après sa seule apparition à la Coupe du monde en 1974, la République démocratique du Congo, alors Zaïre, n’a pas su briser le plafond de verre qui la sépare de la grand-messe du football. L’édition allemande de 1974 reste un souvenir douloureux pour les Léopards, marquée par une campagne cauchemardesque : 14 buts encaissés en trois matchs, aucun marqué. Battue 2-0 par l’Écosse pour son entrée en lice, la RDC a ensuite subi une humiliante déroute 9-0 face à la Yougoslavie, avant de s’incliner 3-0 contre le Brésil.
Un épisode emblématique de cette débâcle reste gravé dans les mémoires : lors d’un coup franc brésilien, Mwepu Ilunga, surgissant du mur, dégagea le ballon sous les regards ébahis de Jairzinho, Rivelino et de l’arbitre. Sanctionné d’un carton jaune pour cette faute rocambolesque, Ilunga laissa le monde du football perplexe. « Je n’ai aucune idée de ce qui lui est passé par la tête. Il a peut-être cru que le ballon était en jeu, mais ça reste un mystère », confiait à la FIFA Kakoko Etepe, figure légendaire des Léopards de l’époque.
Selon Etepe, l’équipe de 1974 manquait de joueurs évoluant dans les grands championnats européens pour rivaliser à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, les Léopards comptent dans leurs rangs des binationaux évoluant au plus haut niveau, dans des environnements compétitifs similaires à ceux des grandes nations du football. Pourtant, malgré ce vivier de talents, la RDC peine toujours à conjurer la malédiction qui la prive d’une nouvelle qualification, plus d’un demi-siècle plus tard.
Un brin d’espoir pour les barrages ?
L’Afrique comptera déjà neuf représentants assurés pour la Coupe du monde 2026. À cela s’ajoutent quatre équipes classées parmi les meilleures deuxièmes qui devront disputer des barrages continentaux (demi-finales et finale).
Mais la route reste semée d’embûches : le vainqueur de ces barrages africains ne sera pas directement qualifié. Il devra encore franchir l’étape des barrages intercontinentaux, face à d’autres nations repêchées à travers le monde.
Cette configuration réduit les chances de voir l’Afrique décrocher un dixième billet pour le Mondial. En effet, le vainqueur des barrages africains devra également s’imposer lors de ce dernier tour face à des adversaires coriaces. Parmi eux figure notamment la Bolivie, surprenante tombeuse du Brésil (1-0) le mardi 9 septembre. Grâce à ce succès, la sélection bolivienne a obtenu, au détriment du Venezuela battu à domicile par la Colombie (3-6), le ticket attribué à la zone Amérique du Sud pour les barrages intercontinentaux.
A défaut de la CDM, progresser à la CAN
Si la RDC venait à manquer définitivement la qualification pour la Coupe du monde 2026, elle pourrait se rattraper en réalisant une belle performance lors de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN), prévue au Maroc entre décembre 2025 et janvier 2026.
Quatrièmes de la dernière édition derrière l’Afrique du Sud, les Léopards auront l’occasion de viser plus haut. Malgré la défaite face au Sénégal, l’entraîneur français Sébastien Desabre a su instaurer une dynamique positive. Il pourrait bien conduire ses hommes vers un nouvel exploit. Remporter la CAN, un titre qui fuit la RDC depuis 1974, serait une consécration à défaut d’une participation au Mondial.
L’histoire rappelle que la RDC fut le premier pays d’Afrique subsaharienne à se qualifier pour une Coupe du monde, en 1974. Quelques mois plus tard, le 14 mars 1974, les Zaïrois d’alors s’offraient une deuxième CAN en battant la Zambie (2-0) en finale.
Retrouver le sommet du football africain fait partie des objectifs affichés par Sébastien Desabre. Avec près de 20 participations à la CAN, ramener un troisième trophée continental serait une immense fierté nationale et un symbole fort de renaissance pour le football congolais.
Heshima
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Après une quinzaine d’ouvrages inaugurés : Fifi Masuka inspecte déjà des nouveaux chantiers
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1 semaine agoon
septembre 9, 2025By
La redaction
Entre routes récemment tracées, premier Mall de Kolwezi, université moderne et instituts supérieurs en construction, la province du Lualaba façonne son avenir à coup de béton et d’ambition. Loin de se reposer après une série d’inaugurations en juin dernier, la gouverneure Fifi Masuka a immédiatement entamé l’inspection des chantiers en cours. Dans la foulée, le plus grand barreau de l’espace Katanga a été inauguré.
Alors que l’opinion congolaise admire encore les ouvrages récemment inaugurés par le président de la République Félix Tshisekedi, d’autres structures imposantes sortent déjà de terre au Lualaba. Pas moins de quatorze chantiers majeurs ont été visités en juillet par Fifi Masuka et son adjoint, Clément Mufundji.
Université de Kolwezi rénovée, centre commercial futuriste, Palais de justice militaire, routes élargies, zones industrielles en pleine activité : le Lualaba poursuit son développement à un rythme soutenu.
Après un Village, bientôt un Palais des congrès
Après la construction et l’inauguration du Village des congrès, la gouverneure du Lualaba s’apprête à finaliser un autre chantier de prestige : le Palais des congrès. Désormais, la province ne manquera plus d’infrastructures pour accueillir de grands événements, notamment des conférences internationales.
Le futur Palais comptera un amphithéâtre de 200 places et pourra, dans son ensemble, recevoir jusqu’à 1 000 personnes, selon un ingénieur de ZS Africa Solutions Sarl, entreprise en charge des travaux. Cette nouvelle infrastructure viendra s’ajouter au Village des congrès déjà inauguré.
« Ce complexe d’envergure de 6 305 m² positionne le Lualaba comme un centre des conférences internationales dans les domaines miniers, touristiques, économiques et technologiques. Il comprend une salle de congrès de 15 000 places, 24 bureaux, 4 salles de réunion, un modèle de 6 chambres et 2 appartements. Ces ouvrages sont le fruit du silence actif d’une servante dédiée à sa mission », avait déclaré Fifi Masuka lors de l’inauguration du Village.
Université de Kolwezi modernisée
La transformation du Lualaba est en marche. Le 14 juillet 2025, la gouverneure Fifi Masuka a sillonné la ville de Kolwezi pour inspecter plusieurs chantiers stratégiques. À l’Université de Kolwezi, elle a suivi de près l’avancement d’un vaste projet de modernisation : des bâtiments imposants pour plusieurs facultés comprenant 20 auditoires de 200 places chacun, un bâtiment administratif R+3 avec 22 bureaux, ainsi que quatre homes universitaires (deux pour hommes et deux pour femmes). À terme, l’université pourra accueillir près de 9 000 étudiants. À proximité, une clinique universitaire de 100 lits prend forme, dotée d’un bloc opératoire, d’un laboratoire et de services de médecine interne et externe. Objectif : limiter les coûteuses évacuations sanitaires vers l’étranger.
La gouverneure a également visité les travaux de modernisation de l’Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA/Kolwezi), situé dans le quartier Golf-ISTM, ainsi que ceux de l’Institut supérieur pédagogique (ISP/Kolwezi). Concernant l’enseignement de base, plusieurs écoles sont en chantier, dont le Lycée Umoja, actuellement modernisé, et un internat aux standards internationaux avec 50 logements sociaux. « Nous sommes très satisfaits de l’évolution des travaux », a déclaré Fifi Masuka à l’issue de cette ronde d’inspection.
Mall de Kolwezi, un bijou sans précédent
Dans le quartier Joli Site, à Dilala, un ouvrage attire déjà les regards avant même son inauguration : le premier Shopping Mall de Kolwezi. Les travaux ont bien avancé, fruit d’une initiative du gouvernement provincial, conduite par la gouverneure Fifi Masuka, en ligne avec la vision du chef de l’État. Accompagnée de son adjoint, Clément Mufundji, elle a récemment inspecté le chantier, qui figure parmi les infrastructures appelées à être inaugurées prochainement.
Ce centre commercial, une première dans la ville, sera doté notamment d’escalators. « C’est un joyau architectural. La ville n’avait jamais connu de telles infrastructures. C’est un bijou sans précédent », témoigne Albert Mutshail, habitant de Kolwezi. Connue comme la capitale mondiale du cobalt, Kolwezi poursuit son expansion. Ce projet entend répondre aux besoins croissants de la population en matière de shopping et de services.
Un zone économique spéciale
À quelques kilomètres de là, la zone économique spéciale de Fungurume prend forme. Sous un soleil doux, des hangars industriels émergent du sol. C’est dans cet espace que seront regroupées les unités de transformation minière et les entreprises logistiques.
L’ambition : bâtir un écosystème capable de capter une plus grande part de la chaîne de valeur du secteur extractif. Pour les miniers, cette zone doit accueillir les sociétés produisant des intrants nécessaires aux exploitations, favorisant ainsi la création d’un marché institutionnel. Une étape clé pour assurer l’adéquation entre les besoins de la RDC et la sous-traitance dans ce domaine.
L’évolution de plusieurs chantiers saluée
Lors de ses visites, Fifi Masuka Saïni a salué l’avancée de plusieurs chantiers et félicité les entreprises de construction impliquées dans la transformation du Lualaba. Son cortège a notamment inspecté le chantier du Palais de justice militaire, encore en construction, ainsi que ceux des résidences officielles du gouverneur et de son adjoint. Les travaux des nouveaux bureaux de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) figurent également parmi les sites visités.
À Lualaba-Gare, dans le territoire de Mutshatsha, un chantier de 550 logements sociaux est déjà bien avancé, symbole d’un développement prenant en compte les besoins en habitat. À Kolwezi, un orphelinat baptisé « Maman Denise Nyakeru » est en cours de construction, accompagné d’une école destinée aux enfants nécessiteux, qui bénéficiera d’un programme inédit au pays.
« Aux premières heures de ce 14 juillet, nous avons lancé une tournée d’inspection de quatorze chantiers structurants à Kolwezi. Du Shopping Mall moderne aux amphithéâtres de l’ISTA et de l’ISP, en passant par le futur Palais de justice militaire, nous veillons à ce que chaque ouvrage reflète la grandeur du Lualaba et matérialise la vision du président Félix Tshisekedi : un Congo fort, prospère et respectueux de l’État de droit », a-t-elle déclaré au terme de cette tournée.
Un grand barreau inauguré à Kolwezi
Le 16 août 2025, la gouverneure du Lualaba, Fifi Masuka Saïni, a inauguré à Kolwezi la plus grande Maison du Barreau de l’espace Grand Katanga. Après la coupure du ruban symbolique, elle a procédé à une visite guidée des différents compartiments du bâtiment.
« Nous venons d’inaugurer la plus grande Maison du Barreau de l’espace Grand Katanga. Cet édifice pionnier, fruit d’un partenariat solide entre notre gouvernement et le Barreau, incarne l’État de droit voulu par le président Félix Tshisekedi. Nous exhortons nos avocats à en faire un rempart d’équité et de justice accessible à toutes les couches sociales », a déclaré la gouverneure.
Ce nouvel édifice accueillera plus de 1.000 avocats et stagiaires inscrits au tableau du Barreau du Lualaba. Le bâtonnier du Lualaba, Laurent Mbako, ainsi que le bâtonnier national, Michel Shebele, ont souligné son importance pour le travail quotidien des avocats, appelant leurs pairs à en faire un instrument au service de la justice et de la population. Ils ont également remercié la gouverneure pour son soutien financier à la réalisation du projet. Pour sa part, le secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature, Telésphore Nduba, a salué l’engagement constant de Fifi Masuka dans le développement des infrastructures judiciaires, en cohérence avec la vision politique du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Diplôme de « bâtisseur » décerné à Fifi Masuka
Face à la transformation que connaît la province du Lualaba sous l’impulsion du président Félix Tshisekedi, la gouverneure Fifi Masuka a été honorée par l’Assemblée provinciale. Le 1er juillet, l’organe de contrôle de l’exécutif lui a décerné le titre de « Bâtisseur du Lualaba ». Lors de la cérémonie, le président de l’Assemblée provinciale, Jean-Marie Kaseya Tshingambo, a salué la « bravoure » de la gouverneure et assuré l’accompagnement de son institution dans son ambition de doter la province d’infrastructures modèles.
En décembre 2024, Fifi Masuka avait déjà reçu le prix « Mama Muilu » pour sa politique ambitieuse en matière d’infrastructures. Ce prix lui a été décerné pour la construction d’un échangeur à Kolwezi — faisant du Lualaba la deuxième province du pays, après Kinshasa, à en disposer — ainsi que la modernisation de l’aéroport et de plusieurs édifices publics.
Sous son mandat, le Lualaba connaît une mutation profonde. Sa stratégie repose sur une approche holistique intégrant mobilité, éducation, énergie, urbanisation et dignité citoyenne. Avec un plan quinquennal dédié aux infrastructures, représentant 76 % du budget provincial (environ 2,4 milliards USD), la gouverneure trace une trajectoire de développement durable et positionne le Lualaba comme un modèle régional.
Sur le terrain, les défis demeurent, notamment dans les territoires, mais une certitude s’impose : le visage du Lualaba change, porté par les truelles, les camions-bennes et une volonté politique affirmée.
Heshima
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