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RDC-RWANDA : historique d’une diplomatie délicate

La République Démocratique du Congo, ce pays à la superficie continentale de 2 345 410 Km2, est assurément un des plus grands d’Afrique, deuxième après l’Algérie et le plus grand de l’Afrique centrale.
Elle partage ses frontières avec 9 pays du nord au sud et de l’Est à l’Ouest, cependant, ses frontières de l’Est restent les plus problématiques suite à la succession des guerres et conflits successifs dans cette région.
Les relations diplomatiques dans cette partie sont à la fois fluides et délicates avec quelques voisins dont le Rwanda dont l’histoire commune attire l’attention du Magazine Heshima.

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Congo-Ruanda-Urundi !

D’aucuns le connaissent sous le nom de l’Université de Lubumbashi, cependant, ses étudiants d’autrefois l’ont appelée l’Université officielle du Congo belge et du Ruanda-Urundi, premier établissement d’enseignement supérieur commun à trois pays, à savoir une partie du Congo, le Rwanda et l’Urundi, actuellement la République du Burundi.

Entre 1956, l’année du lancement de la formation et 1960 marquant la migration nominale de ladite université, des milliers d’étudiants ont fréquenté les rues de Lubumbashi pour y être formés, parmi lesquels des diplomates, des politiques de renom encore en fonction dans les pays concernés. A cette époque, congolais, rwandais, burundais se mélangeaient sans se gêner ni se regarder en chiens de faïence, certains s’étant mariés dans les pays de leur accointance. Cette expérience universitaire a également été la genèse d’un flux migratoire entre le Congo et le Ruanda auquel beaucoup d’analystes rattachent la création d’une génération d’apatrides, rejetés des deux pays.

Mobutu-Habyarimana : des frères des parents différents !

Lorsque le Maréchal Mobutu, président de la République du Zaïre apprend la nouvelle de l’assassinat de Juvénal Habyarimana, son ami, il passait un week-end dans la résidence d’Honoré Ngbanda en pleine forêt équatoriale. Il a poussé un cri que sa garde a crû que leur guide faisait une crise de panique suite à l’irruption d’un serpent venimeux.

Honoré, ils l’ont tué, lance-t-il à son hôte. Quelques heures plus tôt, le président rwandais avait rendu visite à son homologue zaïrois pour demander son soutien lors d’une réunion de l’Union Africaine devant statuer sur la crise au Rwanda. Les services de renseignements zaïrois, peu sûrs du dispositif sécuritaire empêchent Mobutu d’accompagner son frère, lui demandant de trouver un subterfuge.

Habyarimana prendra son hélicoptère pour se rendre à ladite réunion, et à son retour alors qu’il survole Kigali, son appareil est abattu par des missiles sol-air.

C’est une catastrophe pour Mobutu, il a perdu un ami, un compagnon, un frère avec qui il partageait des convictions et des parrains français.

Le président du Zaïre sait que son dernier rempart contre une entrée massive des troupes de Kagame sur le sol congolais vient d’être démantelé. Et même si grâce à l’opération turquoise qui a offert l’asile zaïrois aux réfugiés hutus, limite l’action des rebelles du FPR, le sursis ne durera pas longtemps lorsque lassés d’un Mobutu malade, incapable de gérer son pays qui sombre dans la misère, les occidentaux décident de lever le verrou et laisser Laurent-Désiré Kabila évincer le vieux léopard, un ami-ennemi.

Afdl-Rwanda : de l’amour à la haine !

Aidé par ses alliés rwandais, burundais et ougandais, Kabila parvient à chasser Mobutu et commence progressivement à instaurer sa politique quand surgissent en 1998, les premières plaintes concernant les exactions perpétrées par des officiers étrangers. Ils sont accusés de trafic des matières premières sans que Kinshasa en soit informé. Cela provoque la colère Kabila qui s’envole pour Kigala afin d’annoncer la rupture de la collaboration. En même temps à Kinshasa, des autorités rwandaises en postes sont poussés vers la sortie, ils s’en vont en catastrophe avant de revenir pour en finir avec Kabila.

 Le 02 août 1998, c’est la date officielle marquant le début de la guerre d’agression du Congo par le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda. Kabila devra son salut à la bravoure des habitants de Kinshasa qui ont tué les rwandais à mains nues, mais grâce à l’intervention de nouveaux alliés zimbabwéens et zambiens, venus aider leur nouveau compagnon. Laurent-Désiré Kabila restera au pouvoir trois ans de plus, avant d’être sauvagement abattu, le 16 janvier 2001, dans son bureau du Palais de Marbre à Kinshasa.

2009 : l’union fait la force !

Les provinces du nord et du sud Kivu donnent directement sur le Rwanda, elles sont considérées comme une zone très sensible pour le Congo et pour le Rwanda, d’où la nécessité d’une implication des deux côtés pour éviter toute indélicatesse. C’est dans cette logique qu’en 2009, le président congolais Joseph Kabila et Paul Kagame du Rwanda décident de créer une force militaire commune afin d’endiguer toutes formes d’instabilité entretenue par des groupes rebelles. Alors que cette opération sera couronnée de succès, elle n’aura pas l’approbation de tous les congolais, certains ayant même exprimé clairement leurs avis, le cas de Vital Kamerhe, à l’époque, Président de l’Assemblée nationale : « Tout ce que je sais c’est que l’Assemblée nationale avait adopté un plan de sortie de crise en octobre 2008, soumis au gouvernement sous forme des recommandations. Ce plan avait tracé le cadre de la normalisation de nos relations avec le Rwanda. Ce plan avait aussi le volet politique. Ce qui était en train de se faire donc à Nairobi. Mais nous avons aussi retenu dans ce plan qu’il faut absolument arriver d’une manière ou d’une autre à éradiquer les ex FAR Interahamwe», explique Vital Kamerhe.

« Maintenant vous me dites que les troupes rwandaises viennent d’entrer au Congo, je préfère croire que c’est faux, puisque si c’est vrai, c’est tout simplement grave, parce que cela va soulever un certain nombre de questions. Nous nous posons la question de savoir dans quel état d’esprit se trouvent nos populations qui viennent à peine de sortir de l’agression rwandaise».

2013, Accord-cadre d’Addis-Abeba : le bout du tunnel !

Février 2013, un accord est signé à Addis-Abeba entre 13 pays, sous l’égide de Ban-Ki-Moon, Secrétaire Générale des Nations Unies. Le Kenya, le Mozambique, le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda, le Congo, l’Angola, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, la Zambie, la RCA, le Soudan du Sud et la RDC. Le contenu de cet accord est un ensemble d’arrangements entre Etats dépendant de la stabilité de la RDC ; il stipule donc la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat, ne pas soutenir ou fournir un appui à des groupes rebelles, etc.

Pour la RDC et le Rwanda, l’impossibilité de vivre en conflit s’avère plausible et depuis, les accusations récurrentes des forces rwandaises s’éclipsent donc pour une meilleure coopération des services des renseignements dans le cadre du Mécanisme Régional de Suivi.

Félix Tshisekedi et sa diplomatie agissante !

Rencontrés pour la première fois en février 2019 lors du premier sommet de l’Union africaine pour Félix Tshisekedi, le cinquième président de la RDC et son homologue rwandais ont discuté quelques minutes à la grande joie de certains et au grand étonnement des autres. Pour Félix Tshisekedi, la politique de bon voisinage s’impose afin d’échanger avec  les pays limitrophes autour du désir de pacifier et de développer les pays africains en leur évitant les guerres et conflits.

Les tensions latentes existant autrefois entre Kigali et Kinshasa ont complètement disparu à raison de l’intense activité diplomatique de Félix Tshisekedi qui a effectué plusieurs déplacements pour Kigali, laissant la place à des séances de travail. La dernière en date est, à n’en point douter, le Mini-Sommet organisé, par visoconférence, par Kinshasa réunissant autour de la RDC, le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda, l’Angola afin de discuter de la sécurité, la coopération, la gestion de la pandémie covid-19 et des activités commerciales.

De quoi conclure sur la bonne santé des relations diplomatiques entre la RDC et le Rwanda, à la grande joie des populations longtemps meurtrie de ces deux pays.

ATEM

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Aux USA, Barnabé Muakadi vante le système fiscal congolais

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Devant les hommes d’affaires américains réunis à l’université George Washington, aux États-Unis, dans le cadre du Forum Invest in DR Congo, le directeur général des impôts, Barnabé Muakadi Muamba, a vanté le système fiscal de la République démocratique du Congo (RDC). Face à ces investisseurs, il a évoqué des avantages liés notamment à l’impôt sur la rémunération des expatriés.

Pendant que Washington et Kinshasa sont en cours de négociation d’un accord sur les minerais de la RDC, la Direction générale des impôts (DGI) ne reste pas les bras croisés. Son directeur général, Barnabé Muakadi Muamba s’est servi de la tribune de ce forum organisé le 22 avril 2025, à Washington, pour expliquer aux investisseurs américains le fonctionnement du système fiscal congolais très profitable aux opérateurs économiques. « Je vous invite à venir investir en RDC car il existe de nombreuses opportunités fiscales. Nous sommes là pour vous accorder ces avantages-là. Le vrai avantage concerne l’impôt sur la rémunération des expatriés. », a-t-il déclaré.

Barnabé Muakadi explique que bien qu’il soit un impôt indirect, « l’impôt sur la rémunération des expatriés est à la charge de l’entreprise. Cet impôt vise à décourager l’utilisation de la main-d’œuvre extérieure. Mais, quand une entreprise vient investir au pays, nous avons cette facilité de la lui accorder. » La DGI a prévu une réduction considérable (50%) du taux d’imposition pendant les dix premières années de l’entreprise en RDC. « Au lieu de payer 25 % pour cet impôt, elle ne devra payer que 12,5 %. Cet avantage lui sera accordé les dix premières années. Chers investisseurs, venez investir en RDC », a-t-il lancé.

D’autres avantages fiscaux ont aussi été mis en avant par Barnabé Muakadi. Il s’agit de l’impôt exceptionnel sur les rémunérations des expatriés (IERE). Une partie de l’IERE porte aussi sur la convention Gouvernement/pétroliers producteurs. D’autres avantages sont favorables aux investissements et à la croissance inclusive au pays. Un autre avantage pour des investisseurs étrangers, c’est celui de l’impôt sur le bénéfice et profits (IBP), l’impôt sur les revenus mobiliers, au taux de 10 % seulement, contre 20 % pour le régime de droit commun. Ces avantages sont assurés pendant les 10 premières années de la vie de l’entreprise. Le fisc a prévu un IM encore plus avantageux pour les pétroliers producteurs. Autre allègement, c’est la TVA dont le taux d’imposition a été divisé par deux, de 16 à 8% pour les distributeurs des produits pétroliers. La Direction générale des impôts (DGI) a accordé une exonération totale pour une décennie sur certains produits de consommation de base. La fiscalité du pays est davantage très attractive pour les expatriés qui investissent dans les zones économiques spéciales. Un grand avantage à saisir pour des investisseurs étrangers.

Des performances inégalées depuis l’indépendance

Devant ces investisseurs, Barnabé Muakadi a retracé les performances de sa régie fiscale. Depuis l’arrivée au pouvoir du président de la République, Félix Tshisekedi, la DGI a réalisé des performances inégalées. En six ans de gestion du pays par Félix Tshisekedi, les recettes ont été multipliées par cinq, voire par six. Jamais une telle performance n’avait été réalisée sous les présidents Kasa-Vubu, Mobutu et les deux Kabila (père et fils). « Regardez bien la courbe en bleu, ce sont les prévisions budgétaires et celles en orange, les réalisations de la DGI. De 2002 à 2018, voire jusqu’en 2019, les deux courbes se confondent. Il n’y a pas eu pendant cette période de mobilisation accrue. Cependant, dès l’année 2020, il y a une montée spectaculaire de recettes de l’État. En 2020, par exemple, la DGI a réalisé à elle seule les recettes de l’ordre de 1 milliard 800 millions de dollars. En 2021, 3 milliards 200 millions de dollars. En 2023, 5 030 000 000 USD et en 2024, 6 000 000 000 USD. », a vanté Barnabé Muakadi.

Pour lui, ces performances ne sont pas spontanées. C’est le résultat de la bonne gouvernance instaurée sous Félix Tshisekedi. « De 2020 à 2024, les recettes de l’État ont presque triplé. Cela n’est pas un fait du hasard, mais bien notre sens aigu du management et surtout le fruit de la bonne gouvernance telle que prônée par le chef de l’État, Félix Tshisekedi », a-t-il expliqué.

Heshima

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Conflits RDC-Rwanda : le dessous des cartes d’une désescalade rapide

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Après la signature le 23 avril 2025, au Qatar, d’un communiqué conjoint entre Kinshasa et le Mouvement du 23 mars affilié à l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda vont signer à Washington, ce vendredi 25 avril, une déclaration de principes bilatérales. Une signature qui couronne un processus de désescalade accéléré sous l’impulsion des États-Unis depuis plus d’un mois.

Ce matin, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a fait une annonce surprise : Kinshasa et Kigali vont signer une déclaration de principes sur la paix. Les responsables de la diplomatie de ces deux pays sont déjà présents aux États-Unis. La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, représente la RDC et son homologue rwandais, Olivier Nduhungirehe, pour le Rwanda. Ce document vise à renforcer la coopération et la stabilité dans l’Est de la RDC, en proie aux conflits armés depuis plus de trois décennies.

Mais quel pourrait être le secret d’une telle accélération de ce processus de paix qui a pourtant plusieurs fois capoté entre Nairobi et Luanda ? Dans les coulisses de ce début de dénouement il y a le Qatar et les États-Unis. Doha a joué un rôle clé depuis le tête-à-tête réussi entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame. Après cette rencontre inattendue, les choses avaient commencé à s’accélérer. Un mois plus tard, Kinshasa et l’AFC/M23 ont dit, dans leur communiqué conjoint, vouloir « œuvrer à la conclusion d’une trêve ». Les deux parties ont également travaillé « en faveur d’une cessation immédiate des hostilités ».

Le Qatar s’impose depuis peu comme un médiateur de premier plan dans cette crise. Ce pays du Golfe s’est déjà montré performant dans ce domaine de médiation. Depuis le début de la guerre à Gaza, le Qatar joue un rôle majeur sur plusieurs fronts pour essayer avec les États-Unis et l’Égypte de mettre un terme à un conflit ayant causé plus de 40 000 morts. Doha entend également jouer un rôle décisif dans la résolution du conflit entre la RDC et le Rwanda.

Washington à la manœuvre

Derrière le Qatar, les États-Unis jouent le rôle de gendarme pour promouvoir la paix dans l’Est de la RDC. Un pays pour lequel il compte investir des milliards de dollars dans les minerais rares enfouis sous le sol congolais. Pour faire de la place à l’investissement, Washington a commencé par préparer le terrain à la paix. L’accord de paix qui sera signé entre Kinshasa et Kigali pourrait aussi prendre en compte une dimension économique. Selon les sources de l’agence Reuters, cette déclaration de principes concernera également le développement économique entre le Rwanda et la RDC. Ce qui sous-entend que dans le futur accord minier entre les États-Unis et la RDC, il pourrait y avoir une collaboration économique avec Kigali alors que les deux pays s’efforcent de mettre fin aux violences après une avancée des rebelles de l’AFC/M23 appuyés par le Rwanda.

Kinshasa reconnaît avoir consenti à des compromis

Pour le gouvernement congolais, la déclaration conjointe annonçant une volonté de trêve entre Kinshasa et l’AFC/M23 est une des conséquences des engagements souscrits par les deux Chefs d’État à Doha. « Le dialogue dont il est question ici, c’est le dialogue entre les signataires de la déclaration conjointe à savoir les experts du gouvernement et les délégués du M23. Nous avons fait un pas vers la paix. Le premier, celui du cessez-le-feu, a donné les résultats », a déclaré le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya. Ce dernier a avoué qu’un tel processus a nécessité des compromis. « Il faut considérer que la déclaration conjointe est une étape vers la paix. Considérons-nous tous que nous sommes dans un processus qui est sensible parce qu’on ne peut pas faire de paix sans compromis et là nous sommes engagés dans cette dynamique », a-t-il avoué. Avec la pression américaine derrière les acteurs clés dans cette crise, ce processus de paix prend désormais les allures d’un marathon diplomatique. Le porte-parole du gouvernement affirme que le médiateur va fixer d’autres rounds de discussion, probablement pour aborder les questions de fond et essayer de résoudre une bonne fois cette lancinante crise.

Heshima

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Élection du nouveau Pape : quelles chances pour les cardinaux africains ?

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Pour la première fois dans l’histoire de l’Église catholique romaine, le Vatican a eu un souverain pontife non européen : le Pape François. Son décès, lundi 21 avril 2025, ouvre inéluctablement la voie à sa succession. Et l’Afrique espère voir un cardinal issu du continent ceindre la tiare. Mais les cardinaux africains en lice ne sont pas considérés comme des favoris pour accéder au Saint-Siège. Cependant, parmi les noms qui circulent pour la papauté, on retrouve ceux du cardinal congolais Fridolin Ambongo, du Guinéen Robert Sarah, ainsi que du Centrafricain Dieudonné Nzapalainga.

Un Africain peut-il devenir le 267ème Pape de l’Église catholique ? C’est la grande question qui se pose sur les lèvres des nombreux Africains depuis l’annonce officielle du décès du Pape François, survenu lundi à 7h35, heure locale. En Afrique, deux noms circulent et pourraient être sur les « papabile », cette longue liste de prétendants au trône du Saint-Siège. C’est celui de Robert Sarah et de Fridolin Ambongo. Après le décès du Souverain pontife dont les obsèques se tiendront le samedi 26 avril, le Vatican prévoit un délai de 15 à 20 jours pour organiser le conclave au cours duquel les cardinaux électeurs auront la lourde tâche d’élire le successeur. Cela pourrait intervenir à la mi-mai 2025. En attendant, des noms circulent…

Fridolin Ambongo, un des moins âgés des électeurs

Né le 24 janvier 1960 à Boto, dans la province du Nord-Ubangi, Fridolin Ambongo Besungu, 65 ans, est devenu depuis 2019 une figure incontournable de l’église catholique en République démocratique du Congo et même dans une grande partie de l’Afrique. Créé cardinal par le Pape François en 2019, cet ancien évêque du diocèse de Bokungu-Ikela, situé dans la région du Grand Équateur, intègre un an plus tard le C9. Ce conseil des neuf cardinaux est chargé de conseiller le souverain pontife pour la réforme de la Curie romaine. Toujours en 2019, il va prendre la tête du plus grand archevêché du pays, celui de Kinshasa, une mégapole de 17 millions d’habitants avec une présence majoritaire des chrétiens catholiques. Il avait remplacé à ce poste l’éminent cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, devenu cardinal émérite avant son décès en 2021.
Depuis février 2023, Ambongo est le président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), une organisation qui regroupe les conférences épiscopales de l’ensemble du continent. Cela lui confère le statut de chef de file de l’épiscopat africain, étendant ainsi son influence jusqu’au Vatican. Durant le pontificat du Pape François, le cardinal Ambongo a également été l’un de ses proches collaborateurs. Il est cité parmi les cardinaux africains qui pourraient succéder à l’Argentin François. Mais il faudra convaincre tout au plus 17 cardinaux africains avant d’aller chercher l’électorat d’environ 118 autres cardinaux du monde. Malgré la proximité de Fridolin Ambongo avec le pape François, il n’a pas hésité à le contredire sur un sujet très sensible en Afrique, celui de l’homosexualité. En décembre 2023, la majorité des Églises du continent africain ont écrit une lettre au Pape, se désolidarisant de sa déclaration Fiducia Supplicans du dicastère pour la doctrine de la foi à Rome, autorisant la bénédiction des couples homosexuels. Des réserves qui seront personnellement apportées au pape par le cardinal congolais Fridolin Ambongo.

Robert Sarah, un opposant au Pape François

Né le 15 juin 1945 à Ourouss, en Guinée, Robert Sarah est un prélat catholique chevronné. À l’approche de ses 80 ans, ce réputé conservateur pourrait d’abord figurer comme électeur au conclave, afin d’élire un nouveau pape. Même si le Souverain pontife a toujours été choisi parmi les cardinaux électeurs, un critère pourrait handicaper Robert Sarah : son âge avancé. En effet, depuis des siècles, les papes sont choisis parmi les cardinaux électeurs, c’est-à-dire des hommes de plus de 18 ans et de moins de 80 ans qui sont déjà membres du « collège cardinalice ». Proche des milieux traditionalistes et membre de la Curie, le cardinal Robert Sarah a longtemps incarné l’opposition contre le pape François. Avec un conclave qui aura lieu à un mois de ses 80 ans, la candidature de Robert Sarah risque d’être sur le fil du rasoir.

Dieudonné Nzapalainga, un autre cardinal en lice pour la papauté

Né le 14 mars 1967 à Bangassou, en République centrafricaine, le cardinal Dieudonné Nzapalainga est l’un des prélats influents auprès du Saint-Siège. Fait cardinal en 2016 par le pape François, cet archevêque de Bangui garde de ce Souverain pontife l’image d’un « missionnaire infatigable ». Pour lui, le Pape François a été proche des pauvres et a exprimé ce qu’on appelle la miséricorde. Au conclave, Monseigneur Dieudonné Nzapalainga reste l’un des 135 cardinaux qui éliront le prochain pape dans deux semaines à Rome. Des Africains espèrent le voir parmi les candidats à la papauté.

Comme avant chaque élection papale, les pronostics vont bon train depuis l’annonce du décès du Pape François. Et la voie ouverte par les cardinaux du conclave de 2013 pour élire un pape non européen permet aux Africains d’espérer voir un pape noir au Saint-Siège. Mais cette éventualité semble peu probable dans un avenir proche.

Heshima

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