Nous rejoindre

International

RDC-RWANDA : historique d’une diplomatie délicate

La République Démocratique du Congo, ce pays à la superficie continentale de 2 345 410 Km2, est assurément un des plus grands d’Afrique, deuxième après l’Algérie et le plus grand de l’Afrique centrale.
Elle partage ses frontières avec 9 pays du nord au sud et de l’Est à l’Ouest, cependant, ses frontières de l’Est restent les plus problématiques suite à la succession des guerres et conflits successifs dans cette région.
Les relations diplomatiques dans cette partie sont à la fois fluides et délicates avec quelques voisins dont le Rwanda dont l’histoire commune attire l’attention du Magazine Heshima.

Published

on

Congo-Ruanda-Urundi !

D’aucuns le connaissent sous le nom de l’Université de Lubumbashi, cependant, ses étudiants d’autrefois l’ont appelée l’Université officielle du Congo belge et du Ruanda-Urundi, premier établissement d’enseignement supérieur commun à trois pays, à savoir une partie du Congo, le Rwanda et l’Urundi, actuellement la République du Burundi.

Entre 1956, l’année du lancement de la formation et 1960 marquant la migration nominale de ladite université, des milliers d’étudiants ont fréquenté les rues de Lubumbashi pour y être formés, parmi lesquels des diplomates, des politiques de renom encore en fonction dans les pays concernés. A cette époque, congolais, rwandais, burundais se mélangeaient sans se gêner ni se regarder en chiens de faïence, certains s’étant mariés dans les pays de leur accointance. Cette expérience universitaire a également été la genèse d’un flux migratoire entre le Congo et le Ruanda auquel beaucoup d’analystes rattachent la création d’une génération d’apatrides, rejetés des deux pays.

Mobutu-Habyarimana : des frères des parents différents !

Lorsque le Maréchal Mobutu, président de la République du Zaïre apprend la nouvelle de l’assassinat de Juvénal Habyarimana, son ami, il passait un week-end dans la résidence d’Honoré Ngbanda en pleine forêt équatoriale. Il a poussé un cri que sa garde a crû que leur guide faisait une crise de panique suite à l’irruption d’un serpent venimeux.

Honoré, ils l’ont tué, lance-t-il à son hôte. Quelques heures plus tôt, le président rwandais avait rendu visite à son homologue zaïrois pour demander son soutien lors d’une réunion de l’Union Africaine devant statuer sur la crise au Rwanda. Les services de renseignements zaïrois, peu sûrs du dispositif sécuritaire empêchent Mobutu d’accompagner son frère, lui demandant de trouver un subterfuge.

Habyarimana prendra son hélicoptère pour se rendre à ladite réunion, et à son retour alors qu’il survole Kigali, son appareil est abattu par des missiles sol-air.

C’est une catastrophe pour Mobutu, il a perdu un ami, un compagnon, un frère avec qui il partageait des convictions et des parrains français.

Le président du Zaïre sait que son dernier rempart contre une entrée massive des troupes de Kagame sur le sol congolais vient d’être démantelé. Et même si grâce à l’opération turquoise qui a offert l’asile zaïrois aux réfugiés hutus, limite l’action des rebelles du FPR, le sursis ne durera pas longtemps lorsque lassés d’un Mobutu malade, incapable de gérer son pays qui sombre dans la misère, les occidentaux décident de lever le verrou et laisser Laurent-Désiré Kabila évincer le vieux léopard, un ami-ennemi.

Afdl-Rwanda : de l’amour à la haine !

Aidé par ses alliés rwandais, burundais et ougandais, Kabila parvient à chasser Mobutu et commence progressivement à instaurer sa politique quand surgissent en 1998, les premières plaintes concernant les exactions perpétrées par des officiers étrangers. Ils sont accusés de trafic des matières premières sans que Kinshasa en soit informé. Cela provoque la colère Kabila qui s’envole pour Kigala afin d’annoncer la rupture de la collaboration. En même temps à Kinshasa, des autorités rwandaises en postes sont poussés vers la sortie, ils s’en vont en catastrophe avant de revenir pour en finir avec Kabila.

 Le 02 août 1998, c’est la date officielle marquant le début de la guerre d’agression du Congo par le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda. Kabila devra son salut à la bravoure des habitants de Kinshasa qui ont tué les rwandais à mains nues, mais grâce à l’intervention de nouveaux alliés zimbabwéens et zambiens, venus aider leur nouveau compagnon. Laurent-Désiré Kabila restera au pouvoir trois ans de plus, avant d’être sauvagement abattu, le 16 janvier 2001, dans son bureau du Palais de Marbre à Kinshasa.

2009 : l’union fait la force !

Les provinces du nord et du sud Kivu donnent directement sur le Rwanda, elles sont considérées comme une zone très sensible pour le Congo et pour le Rwanda, d’où la nécessité d’une implication des deux côtés pour éviter toute indélicatesse. C’est dans cette logique qu’en 2009, le président congolais Joseph Kabila et Paul Kagame du Rwanda décident de créer une force militaire commune afin d’endiguer toutes formes d’instabilité entretenue par des groupes rebelles. Alors que cette opération sera couronnée de succès, elle n’aura pas l’approbation de tous les congolais, certains ayant même exprimé clairement leurs avis, le cas de Vital Kamerhe, à l’époque, Président de l’Assemblée nationale : « Tout ce que je sais c’est que l’Assemblée nationale avait adopté un plan de sortie de crise en octobre 2008, soumis au gouvernement sous forme des recommandations. Ce plan avait tracé le cadre de la normalisation de nos relations avec le Rwanda. Ce plan avait aussi le volet politique. Ce qui était en train de se faire donc à Nairobi. Mais nous avons aussi retenu dans ce plan qu’il faut absolument arriver d’une manière ou d’une autre à éradiquer les ex FAR Interahamwe», explique Vital Kamerhe.

« Maintenant vous me dites que les troupes rwandaises viennent d’entrer au Congo, je préfère croire que c’est faux, puisque si c’est vrai, c’est tout simplement grave, parce que cela va soulever un certain nombre de questions. Nous nous posons la question de savoir dans quel état d’esprit se trouvent nos populations qui viennent à peine de sortir de l’agression rwandaise».

2013, Accord-cadre d’Addis-Abeba : le bout du tunnel !

Février 2013, un accord est signé à Addis-Abeba entre 13 pays, sous l’égide de Ban-Ki-Moon, Secrétaire Générale des Nations Unies. Le Kenya, le Mozambique, le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda, le Congo, l’Angola, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, la Zambie, la RCA, le Soudan du Sud et la RDC. Le contenu de cet accord est un ensemble d’arrangements entre Etats dépendant de la stabilité de la RDC ; il stipule donc la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat, ne pas soutenir ou fournir un appui à des groupes rebelles, etc.

Pour la RDC et le Rwanda, l’impossibilité de vivre en conflit s’avère plausible et depuis, les accusations récurrentes des forces rwandaises s’éclipsent donc pour une meilleure coopération des services des renseignements dans le cadre du Mécanisme Régional de Suivi.

Félix Tshisekedi et sa diplomatie agissante !

Rencontrés pour la première fois en février 2019 lors du premier sommet de l’Union africaine pour Félix Tshisekedi, le cinquième président de la RDC et son homologue rwandais ont discuté quelques minutes à la grande joie de certains et au grand étonnement des autres. Pour Félix Tshisekedi, la politique de bon voisinage s’impose afin d’échanger avec  les pays limitrophes autour du désir de pacifier et de développer les pays africains en leur évitant les guerres et conflits.

Les tensions latentes existant autrefois entre Kigali et Kinshasa ont complètement disparu à raison de l’intense activité diplomatique de Félix Tshisekedi qui a effectué plusieurs déplacements pour Kigali, laissant la place à des séances de travail. La dernière en date est, à n’en point douter, le Mini-Sommet organisé, par visoconférence, par Kinshasa réunissant autour de la RDC, le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda, l’Angola afin de discuter de la sécurité, la coopération, la gestion de la pandémie covid-19 et des activités commerciales.

De quoi conclure sur la bonne santé des relations diplomatiques entre la RDC et le Rwanda, à la grande joie des populations longtemps meurtrie de ces deux pays.

ATEM

Continue Reading
Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

International

Tshisekedi-Kagame à Washington : faut-il croire à un nouveau rapprochement entre les deux dirigeants ?

Published

on

Annoncée depuis juin 2025, la rencontre entre les présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda) semble devenir imminente. L’émissaire du président américain Donald Trump pour l’Afrique, Massad Boulos, a annoncé le 15 novembre qu’une rencontre entre les deux chefs d’État aura lieu « dans les prochains jours » à la Maison Blanche. Ce tête-à-tête, sous l’égide de Donald Trump, peut-il créer un nouveau rapprochement entre les deux dirigeants ? La quête de la paix dans la région des Grands Lacs les y oblige.

Lors d’un point de presse tenu le 9 juillet 2025 à la Maison Blanche, le président américain Donald Trump avait déclaré que Félix Tshisekedi et Paul Kagame seraient reçus à Washington dans les « deux prochaines semaines » pour finaliser un accord de paix historique entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Cet accord, qui vise à mettre un terme à plus de trente ans de conflit dans la région des Grands Lacs, comprend plusieurs engagements majeurs : le retrait des troupes rwandaises de l’est de la RDC, la neutralisation des groupes armés non étatiques – notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) –, ainsi que la création d’un cadre de coopération sécuritaire et économique régionale.

Le 27 juin 2025, un premier pas avait déjà été franchi : les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda ont signé un accord à Washington, en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio. Trump a salué cette signature comme un triomphe diplomatique : « Ils se battent depuis 30 ans. Sept millions de morts… Ça a été une lutte longue et brutale », avait-il déclaré. Pour le président rwandais Paul Kagame, cette initiative suscite un accueil prudent : bien qu’il salue la médiation américaine, il insiste sur l’importance que chaque partie respecte ses engagements.

Du côté américain, ce sommet à venir s’inscrit également dans une logique stratégique. Le conseiller spirituel de Trump a souligné que l’accord ne devait pas rester « une paix sur papier », mais devenir « une paix vivante », portée par la coopération et la reconstruction. Cependant, des questions persistent. Certains analystes estiment que l’accord manque de mécanismes robustes de justice et de réparation, notamment en ce qui concerne les victimes des violences à l’est de la RDC. D’autres pointent les enjeux liés aux ressources naturelles : l’est du Congo est extrêmement riche en minerais stratégiques, et le rôle des investisseurs américains dans le cadre du nouvel accord suscite le débat. Enfin, Félix Tshisekedi a lui-même évoqué, lors d’une rencontre avec la diaspora congolaise en Égypte, que la signature prévue à Washington pourrait aussi inclure l’accord de Doha – un autre pacte en négociation avec le mouvement rebelle M23, appuyé par le Rwanda.

Un accord définitif à Doha comme préalable

Après plusieurs sessions de discussions sans issue, les autorités congolaises et les rebelles de l’AFC/M23 ont finalement franchi une nouvelle étape dans le processus de paix que pilote le Qatar depuis le mois de mars. Cet accord-cadre comporte huit protocoles qui déterminent les matières à traiter et les modalités de leur mise en œuvre afin d’aboutir à un accord de paix définitif. Ce texte a été paraphé le 15 novembre à Doha entre Kinshasa et l’AFC/M23. Il prévoit notamment un cessez-le-feu immédiat, l’ouverture de corridors humanitaires, la restauration de l’autorité de l’État dans les zones affectées et la libération des prisonniers. Washington, par le truchement de Massad Boulos, a salué cette avancée tout en rappelant que « le processus de paix reste long et exigeant, mais il ne prendra pas trop de temps ».

Dans la foulée, Massad Boulos a confirmé que l’entretien prévu à Washington devrait déboucher sur la signature d’un accord économique « majeur » entre Kinshasa et Kigali. « L’invitation est lancée et les deux chefs d’État sont attendus très bientôt à la Maison Blanche », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de ce rapprochement pour la stabilité régionale et la coopération économique.

Si la signature de l’accord de Doha marque une étape « importante », certains observateurs estiment que sa mise en œuvre sera déterminante pour la consolidation de la paix dans l’Est de la RDC. La rencontre Tshisekedi-Kagame à Washington apparaît ainsi comme un prolongement diplomatique de ce processus, avec l’appui direct de l’administration américaine.

Alors que le monde observe, Tshisekedi, Kagame et Trump pourraient sceller un tournant diplomatique majeur : non seulement la fin formelle d’un long conflit, mais peut-être aussi le début d’une ère de coopération régionale. Reste à voir si les promesses de paix se traduiront en réalités concrètes sur le terrain, au-delà des mots et des signatures.

Heshima

Continue Reading

International

RDC-Nigeria : un barrage sous haute tension pour un billet aux intercontinentaux

Published

on

Le 16 novembre 2025, la République démocratique du Congo (RDC) et le Nigeria s’affrontent pour une place précieuse aux barrages intercontinentaux pour la qualification à la Coupe du monde 2026. Entre les Léopards et les Super Aigles, deux équipes africaines aux trajectoires contrastées, mais un dernier ticket pour ce rêve planétaire. L’Afrique retient son souffle…

Dans une demi-finale de barrage intense et indécise disputée à Rabat, la RDC a finalement renversé le Cameroun aux ultimes de la partie et s’est offert une place en finale des barrages africains qui donnera accès au ticket des barrages intercontinentaux prévus en mars 2026. Bien avant ce match, le Nigeria a dû batailler dur pour se défaire du Gabon. Longtemps accrochés, les Super Eagles n’ont fait la différence qu’en prolongation. Alors que les deux équipes étaient à égalité un but partout au terme du temps réglementaire, les Nigérians ont profité de la baisse de régime des Panthères pour s’imposer 4-1 au final.

Les Léopards plus affamés que les Lions

A Rabat, le 13 novembre 2025, l’atmosphère avait des airs de grande soirée africaine malgré la pluie. Camerounais et Congolais s’y retrouvaient pour un match qui, malgré son statut de barrage, avait tout du duel de prestige entre deux nations habituées aux joutes de haut niveau. Le Cameroun, fort d’un effectif expérimenté, entame la rencontre avec ambition. Mais très vite, la RDC impose son rythme, ses courses, son agressivité. Les Léopards pressent, étouffent et s’installent dans le camp adverse en première-temps. Ils se sont montrés plus affamés que les Lions indomptables, multipliant des actions vers le camp camerounais. Le premier but, logique, arrive sur une balle arrêtée parfaitement exécutée par Bryan Cipenga, conclue d’un tir croisé imparable par Chancel Mbemba au second poteau (90+2). Le capitaine des Léopards fêtait sa centième sélection lors de ce match. Une victoire congolaise qui intervient après 27 ans de domination du Cameroun sur la RDC. 

Desabre vante son équipe malgré la pluie…

Le sélectionneur de la RDC, Sébastien Desabre a vanté les qualités de son équipe qui a joué soudée malgré la météo. « C’était un match contre deux belles équipes d’Afrique dans des conditions de jeu qui étaient un peu difficiles avec la pluie mais sur une très bonne pelouse. On a joué dix premiers matchs sur du terrain synthétique, ça nous fait du bien pour poser notre jeu sur de bonnes pelouses. On a nos vertus et l’organisation tactique qui s’en suit. On pouvait peut-être ouvrir le score avant mais voilà, on est content. La météo, c’était pour les deux équipes. Ça n’a pas perturbé la vivacité du jeu, ç’a mis un peu de punch dans la rencontre. », a-t-il indiqué après cette victoire.

D’après lui, les deux équipes avaient des chances égales en dépit de la météo, se disant content d’avoir vu Chancel Mbemba marquer sur ce coup de pied arrêté. « Nos joueurs sont comme eux, ils jouent en Premier League, ils en ont quand même l’habitude. Il y a eu du spectacle, nous avons eu nos situations, ils ont eu les leurs et on a réussi à gagner sur coup de pied arrêté. C’est ce qu’il y a à retenir de ce match, il ne s’est pas joué à grand-chose. Le fait que nous soyons assez soudés et patients quelques fois également fait qu’on a la réussite sur le corner. On était prêts. Je suis content que Chancel marque parce qu’on travaille beaucoup sur les coups de pied arrêtés. J’ai pris beaucoup de plaisir. J’ai été fier de coacher mes joueurs. », a-t-il fait savoir.

Rabat, témoin d’un tournant

La débauche d’énergie, la rigueur défensive et la solidarité affichées par les Congolais laissent entrevoir une équipe en pleine maturité. Si cette dynamique se poursuit, la RDC pourrait livrer un autre grand match face au Nigéria. Le Cameroun, malgré son expérience, a subi la fougue et la détermination adverse. Les Léopards, eux, ont offert une prestation alliant caractère et intelligence, deux qualités essentielles pour franchir – si tout va bien – les ultimes portes du monde qui restent devant cette sélection. Le dimanche 16 novembre, ce ne sera pas seulement un match : c’est la promesse d’un destin. Pour le Nigeria, la joie d’un retour sur la scène mondiale. Mais pour la RDC, la marche vers un rêve caressé depuis plus de 50 ans après l’unique participation du pays au mondial en 1974. Une chose est sûre : l’Afrique s’apprête à vivre une soirée dont elle parlera longtemps à Rabat. La capitale marocaine qui abrite ces matchs de barrage pourrait être témoin d’un tournant si la RDC parvenait à renverser la vapeur face aux Nigérians.  

Eliminé, le Cameroun se tourne vers la CAN

Après la défaite du Cameroun le jeudi 13 novembre 2025, le sélectionneur camerounais veut tourner la page et se préparer pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025. Marc Brys veut digérer et se lancer à fond pour cette compétition africaine prévue en décembre 2025 au Maroc. « Tout le monde est déçu mais ils doivent revenir tranquillement et mentalement surtout. On a le temps. On va être prêts [pour la CAN, Ndlr]. On va prendre le temps de digérer mais on sera motivés pour préparer la CAN. Je ne pense pas que ça va être une excuse, pour ne pas jouer une bonne CAN […] », a déclaré Marc Brys après le match. Le coach camerounais a justifié la défaite des Lions indomptables par un manque de sérénité de la part des joueurs. « On n’était pas assez serein devant le but. Avec Eyong qui est très talentueux et qui a mis beaucoup d’impact. Mais il était tellement excité et il a eu les occasions de marquer deux ou trois buts mais bon… C’est un très grand joueur et je suis content de l’avoir », a-t-il ajouté.

Pour ce match contre la RDC, Marc Brys n’avait même pas dévoilé publiquement la liste des joueurs convoqués pour ce rassemblement important. Le football camerounais est depuis plusieurs mois secoué par une crise interne entre la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) et le sélectionneur belge. Ces dissensions internes pourraient avoir joué en défaveur de ces fauves.

Heshima   

Continue Reading

International

Génocide congolais : Tshisekedi entame un long plaidoyer pour une reconnaissance internationale

Published

on

Depuis la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, le 23 septembre 2025, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a lancé un « appel solennel » en faveur de la reconnaissance internationale du « génocide des Congolais » dans l’Est du pays. Dans ce discours empreint de gravité, le chef de l’État a également dénoncé la mauvaise foi persistante du Rwanda dans l’application de l’accord de paix conclu à Washington entre Kinshasa et Kigali, soulignant l’urgence d’une mobilisation diplomatique pour mettre fin à des violences qu’il juge insoutenables.


En marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, Félix Tshisekedi a porté un plaidoyer inédit : la reconnaissance par la communauté internationale d’un « génocide congolais ». Le président de la République démocratique du Congo a réclamé la mise en place d’une commission d’enquête internationale, dotée de moyens conséquents, pour rétablir la vérité et rendre justice aux victimes. Devant les chefs d’État et diplomates réunis, le chef de l’État congolais a dénoncé une guerre qui dure depuis plus de trois décennies dans l’Est du pays, qu’il a qualifiée de « génocide silencieux ». Selon lui, ce conflit ne relève plus seulement de considérations militaires ou géopolitiques, mais s’inscrit dans une logique de pillage systématique des ressources congolaises, d’effacement de la mémoire collective et de destruction des communautés.
Le cinquième président congolais a exhorté la communauté internationale à créer une commission d’enquête indépendante, chargée « d’établir la vérité, de rendre justice aux victimes et de rompre le cycle de l’impunité qui alimente ce drame depuis des décennies ». Il a également appelé à l’adoption de sanctions onusiennes contre les responsables de « crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de génocide » commis dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Génocide ? Où en est l’évaluation juridique ?
Le terme « génocide » possède une définition juridique stricte : l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux. Jusqu’à présent, les rapports d’ONG et de l’ONU évoquent principalement des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Certains abus recensés pourraient toutefois, à l’issue d’enquêtes plus poussées, relever de cette qualification. L’ONU a déjà engagé des procédures visant à établir non seulement les faits et les responsabilités, mais aussi l’intention derrière ces violences – condition essentielle pour statuer sur l’existence d’un génocide.
Conscient de la complexité de ce combat juridique et diplomatique, Félix Tshisekedi ne renonce pas. Le chef de l’État entend maintenir son plaidoyer, persuadé qu’il peut, à terme, infléchir l’opinion internationale. Pour appuyer sa démarche, il mise notamment sur le Fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits (FONAREV). Cette institution publique, qui œuvre également pour les victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, milite depuis plus de deux ans pour la reconnaissance du « Génocost », un concept désignant un génocide motivé par la quête effrénée de ressources économiques.


A Rutshuru, des massacres aux allures d’un génocide
Si Félix Tshisekedi a choisi d’élever sa voix sur la scène internationale, c’est aussi parce qu’il dispose de faits concrets susceptibles d’étayer son plaidoyer. En novembre 2022, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont perpétré des massacres d’une ampleur inédite, faisant au moins 130 victimes civiles dans les villages de Kishishe et Bambo, au Nord-Kivu. Selon les premiers éléments, ces exécutions ciblées auraient visé des Hutus en raison de leur appartenance ethnique, une caractéristique qui pourrait, juridiquement, ouvrir la voie à la qualification de crime de génocide.
Un rapport conjoint du Bureau des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) et de la MONUSCO avait dressé un bilan glaçant : 102 hommes, 17 femmes et 12 enfants exécutés, huit blessés par balles et soixante personnes enlevées. Les enquêteurs décrivaient une véritable « campagne de meurtres, de viols, d’enlèvements et de pillages », menée en représailles à des affrontements entre le M23 et des miliciens des FDLR, ainsi que d’autres groupes armés comme les Maï-Maï Mazembe, Nyatura et la Coalition des mouvements pour le changement.
À Kishishe, Amnesty International a recueilli les témoignages de familles racontant comment les attaques ciblant les hommes adultes ont laissé derrière elles des femmes et des enfants profondément traumatisés, prisonniers d’un climat d’incertitude et de peur.
C’est dans ce contexte que Félix Tshisekedi a lancé, depuis la tribune de l’ONU, un avertissement solennel : « Refuser de reconnaître le génocide congolais correspond à une forme de complicité. »


Le Rwanda, un Etat impliqué dans le drame congolais
Depuis près de trois décennies, Kigali est accusé d’entretenir le cycle de violences à l’Est de la République démocratique du Congo. Depuis l’invasion du pays aux côtés de l’AFDL, qui avait porté Laurent-Désiré Kabila au pouvoir en 1997, le Rwanda n’a cessé d’être soupçonné de soutenir divers groupes armés opérant dans la région. Aujourd’hui encore, à travers l’AFC/M23, Kigali continue d’agir en sous-main, malgré la signature à Washington, le 27 juin dernier, d’un accord de paix censé tourner la page des hostilités.
S’exprimant devant l’Assemblée générale des Nations unies, Félix Tshisekedi a fustigé « la mauvaise volonté » du Rwanda. Selon lui, Kigali « fait semblant d’avoir retiré ses troupes, mais en réalité elles restent présentes sur le sol congolais et appuient les supplétifs du M23 ». Le chef de l’État congolais estime que cette stratégie vise à « gagner du temps pour laisser la crise s’aggraver ».
Dans la foulée, il a exhorté la communauté internationale à garantir l’application « stricte » de l’accord de Washington et de la résolution 2773 du Conseil de sécurité adoptée le 21 février 2025. Une enquête récente des Nations unies a par ailleurs documenté de possibles crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis « par toutes les parties », un constat qui vient encore assombrir la perspective d’une paix durable dans la région.


Heshima

Continue Reading

NOUS SOMMES AUSSI SUR FACEBOOK

Trending

You cannot copy content of this page

WeCreativez WhatsApp Support
Notre rédaction est là pour répondre à toutes vos préoccupations. N'hésitez pas !
👋Bonjour, comment puis-je vous aider ?