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A quoi servent les Institutions africaines

De la même manière qu’il a été établi l’impossibilité pour l’homme de vivre seul dans la société, cela est aussi avéré pour les pays du monde. Ces derniers, suite à la proximité géographique, linguistique, culturelle ou économique se réunissent au sein des Institutions, organisations régionales ou sous-régionales. Celles-ci contribuent d’une manière ou d’une autre à une meilleure gestion des pays membres et à la stabilité de leurs régions. En Afrique, l’instance suprême est l’Union Africaine, elle qui s’apprête à tenir son 34ème Sommet, le premier de l’année 2021, par visioconférence ou dans son format habituel à Addis-Abeba, capitale d’Ethiopie. L’UA présente une image omniprésente dans la politique africaine quelques fois controversée. Entre les dossiers de terrorisme, les révoltes et rébellions ou encore la gestion de la deuxième vague de la pandémie à Covid-19 pour laquelle l’Europe et l’Amérique ont déjà commencé avec la campagne de vaccination, c’est encore une série de défis qui attendent l’Union Africaine en 2021 face au ralentissement que connaît le continent africain dont le plus grand nombre de pays est encore compté parmi les moins développés du monde et ce, plus de soixante ans après les indépendances africaines. Une situation qui pousse à se poser la question sur le rôle que jouent toutes les institutions africaines, en commençant par l’Union Africaine. Pour ce faire, votre magazine procède à un décryptage d’un échantillon de ces Institutions et communautés régionales.

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Union Africaine 

C’est en 1963, au lendemain des premières indépendances des Etats africains autrefois colonies occidentales, qu’est créée l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Alors que deux tendances, celle de Nkuameh Krumah, Président du Ghana et celle de Léopold Sédar Senghor du Sénégal, se disputent la paternité de l’OUA, les avis tendent à converger autour de l’ancien empereur éthiopien Hailé Sélassié. Dans un premier temps trente-deux pays seulement signent la charte créant l’OUA faisant d’elle une organisation essentiellement de développement et non d’intégration. Des décennies durant l’Organisation de l’Unité Africaine a axé sa politique sur la lutte contre le colonialisme et n’intervenait jamais dans les affaires internes des pays membres, laissant ces derniers sombrer dans la dictature et les coups d’Etat.

Elle a présenté des limites dans la gestion et la prévention des conflits, ne basant son fonctionnement que sur des dossiers purement administratifs tels que la révision des statuts. Les panafricanistes reprochent à l’OUA une faible implication diplomatique quant à l’emprisonnement de Nelson Mandela ou encore l’assassinat de Thomas Sankara mais aussi un laisser-faire dans l’instabilité des pays de l’Afrique de l’Ouest à l’exemple du Ghana, du Nigéria, de la Sierra Leone où se sont succédé putsch et assassinats des chefs d’Etat.

 Devant cette nonchalance de l’instance africaine, le président libyen Mouammar Kadhafi fort des largesses économiques que lui offre la manne pétrolière de son pays, commence à torpiller l’OUA. Face à l’incapacité de l’organisation à soutenir financièrement des pays en difficulté, Kadhafi offre de l’aide financière aux pays vulnérables qui se rallient progressivement à lui. En 1983, le Maroc déçu de la reconnaissance par l’OUA du Sahara occidental qu’il annexait depuis des décennies décide de quitter l’OUA, une fragilisation de plus.

Mouammar Kadhafi remportera finalement son combat au début des années 2000 lorsqu’à Durban en Afrique du Sud, de nombreux présidents africains lèvent l’option de tuer l’Organisation de l’Unité Africaine. La finalité n’est pas celle de tuer pour tuer, mais d’engendrer à partir des restes de l’ancienne organisation, une instance africaine intégrant le plus grand nombre des membres et qui offre davantage de possibilités politiques, économiques et financières pour un développement intégré du continent africain.

C’est la naissance de l’Union Africaine (UA) que les dirigeants africains veulent plus adaptée aux réalités africaines de l’heure. Elle conserve son siège à Addis-Abeba, cependant elle change dans son mode de fonctionnement en optant pour une  structure quelque peu calquée sur l’Union Européenne.

Organes et Fonctionnement de l’UA

De sa création en 2002 à ce jour, l’UA est composée des organes ci-après : 

– La conférence de l’union ;

 – Le conseil exécutif ; 

– Le parlement panafricain ; 

– La cour de justice ;

 – La commission ; 

– Le comité des représentants permanents ; 

– Les comités techniques spécialisés ; 

– Les institutions financières.

La Conférence de l’Union est composée des chefs d’Etats et des gouvernements ou leurs représentants dûment accrédités. Elle est l’organe suprême de l’union et se réunit au moins une fois par an en session ordinaire. A la demande d’un État membre et sur approbation des deux tiers des membres, elle se réunit en session extraordinaire. 

La présidence de la conférence est assurée pendant un an par un chef d’état et de gouvernement élu, après consultation entre les États membres. Elle poursuit comme objectifs :

1. Examiner les demandes d’adhésion à l’union ;

 2. Créer tout organe de l’union ; 

3. Assurer le contrôlée de la mise en œuvre des politiques et décisions de l’union et veiller à leur application par tous les États membres ;

 4. Adopter le budget de l’union ; 

5. Donner des directives au conseil exécutif sur la gestion des conflits, des situations de guerre et d’autres situations d’urgence ainsi que sur la restauration de la paix ; 

6. Nommer et mettre fin aux fonctions des juges de la cour de justice ; 

7. Nommer le président, le(s) vice-Président(s) et les commissaires de la commission et, déterminer leurs fonctions et leurs mandats.

Le Conseil Exécutif est composé des ministres des Affaires étrangères ou de tout autre ministre ou autorité désigné(e) par les gouvernements des Etats membres. Il se réunit deux fois par an en session ordinaire et en session extraordinaire à la demande d’un État membre, sous réserve de l’approbation des deux tiers de tous les membres. Son quorum est de deux tiers (2/3) sauf pour les décisions de procédure qui sont prises à la majorité simple.

Le Conseil Exécutif adopte son règlement d’ordre intérieur et décide des politiques dans les domaines d’intérêts communs pour les États membres, notamment dans les domaines de commerce extérieur, énergie, industrie et ressources minérales, alimentation, agriculture, ressources animales, élevage et forêt, protection de l’environnement, action humanitaire et réaction de secours en cas de catastrophe, transport et communication, assurances, éducation, culture et santé, mise en œuvre des ressources humaines, science et technologie, nationalité, résidences de ressortissants étrangers et questions d’immigrations, sécurité sociale et élaboration des politiques de protection de la mère et de l’enfant, ainsi que de la politique en faveur des personnes handicapées, institutions d’un système de médaille et de prix africains.

Le Parlement Panafricain a été institué dans le but d’assurer la pleine participation des peuples d’Afrique au développement et l’intégration économique. Sa complexité est détaillée à l’article 17 de l’acte constitutif de l’Union Africaine.

La composition, les attributions, l’organisation et les pouvoirs de la Cour de justice sont repris à l’article 18 de l’acte constitutif de l’union.

 La Commission de l’Union Africaine est, pour ainsi dire, le moteur de l’Union Africaine. Elle comprend un président, un vice-président, huit commissaires chargés de portefeuilles : Paix et sécurité, affaires politiques, affaires sociales, développement rural, infrastructure, énergie et transport, ressources humaines et recherche scientifique. Les commissaires sont les premiers responsables élus pour quatre ans à la tête du département qui compte environ quatre cents employés, dont des directeurs, des chefs de division, des fonctionnaires, des personnels de soutien.

Le Comité des Représentants Permanents est composé des représentants permanents et autres plénipotentiaires des Etats membres. Ce comité est responsable de la préparation des travaux du conseil exécutif et agit sur instruction du Conseil exécutif. Il peut instituer tout sous-comité ou groupe de travail qu’il juge nécessaire. Les comités techniques spécialisés font l’objet de l’article 14 de l’acte constitutif. Ces comités sont les suivants : 

– Le comité chargé des questions d’économies rurales et agricoles ;

 – Le comité chargé des questions commerciales, douanières et d’immigration ; 

– Le comité chargé de l’industrie, de la science et de la technologie, de l’énergie, des ressources naturelles et de l’environnement ;

 – Le comité chargé des transports, des communications et du tourisme ; 

– Le comité chargé de la santé, du travail et des affaires sociales ; 

– Le comité chargé de l’éducation, de la culture et des ressources humaines.

Le Conseil Economique et Social qui est un organe consultatif, est composé des représentants des différentes couches socioprofessionnelles des Etats membres de l’union. Ses attributions, pouvoirs, la composition et l’organisation sont déterminés par la Conférence de l’union. L’Union Africaine est dotée des institutions financières suivantes, dont les statuts sont définis dans les protocoles y afférents, une de ces institutions est la Banque Africaine de Développement.

La Banque Africaine de Développement (BAD) 

Créée en 1964 presque dans la foulée de l’Organisation de l’Unité Africaine, la BAD est une institution financière de l’Union Africaine qui a pour objet de faire reculer la pauvreté sévissant au sein des pays membres régionaux en contribuant à leur développement économique durable et à leur progrès social. Elle vit des cotisations des pays membres qu’elle redistribue selon les cas aux pays dans le besoin. En résumé, elle mobilise des ressources pour la promotion de l’investissement dans ces pays membres, elle leur fournit une assistance technique ainsi que des conseils sur les politiques à mettre en œuvre. Cette mission multidimensionnelle de la BAD se fait en harmonie avec les 17 objectifs de développement durable des Nations Unies qui consistent à améliorer la qualité de vie des citoyens du monde allant de l’élimination de la pauvreté, de la faim, à réduire les inégalités sociales, à lutter contre les changements climatiques, etc.

Selon le besoin, le siège de cette Institution peut se déplacer d’un pays pour un autre. Ce fut le cas lorsque la Banque Africaine de Développement a établi son siège à Tunis en Tunisie avant de faire son come back à Abidjan en Côte d’Ivoire.

Aux côtés des institutions inhérentes à l’Union Africaine, il existe de nombreuses autres organisations régionales telles que la CEDEAO, la SADC, la CEEAC qui tentent de procéder à une organisation basée sur la proximité géographique, linguistique et économique des Etats africains.

La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)

Créée le 28 mai 1975, la CEDEAO est une organisation qui se concentre sur la partie ouest de l’Afrique, c’est la principale structure intergouvernementale destinée à coordonner les actions des pays de cette partie de l’Afrique. La CEDEAO tient son siège à Abuja au Nigéria. Elle compte à ce jour, quinze membres.

Son but principal est de promouvoir la coopération et l’intégration avec l’objectif de créer une union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest. Des sources de cette instance ouest-africaine ont annoncé en 2017 que le Produit intérieur brut (PIB) global des Etats membres de la CEDEAO s’élevait à 565 milliards de dollars américains.

La Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC)

 Seize pays de l’Afrique Australe et de l’Océan indien forment cette organisation, il s’agit de l’Afrique du Sud, l’Angola, le Botswana, le Lesotho, Madagascar, Malawi, Maurice, le Mozambique, la Namibie, la RDC, les Seychelles, le Swaziland, la Tanzanie, la Zambie, le Zimbabwe, les Comores. 

Elle voit le jour en 1980, sous l’appellation de la Conférence de coordination pour le développement de l’Afrique Australe, de la volonté de neuf pays membres (Angola, Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe) de promouvoir une entente économique. Ce n’est qu’en 1992 que la Conférence cède la place à la Communauté de Développement dont le siège reste à Gaborone au Botswana. 

Les six autres pays, à savoir la RDC, l’Afrique du Sud, Madagascar, les Seychelles, les Comores et Maurice signent leurs entrées progressivement et en fonction des changements sociopolitiques majeurs dans leurs sociétés. La SADC est composée de quelques institutions à savoir un organe pour la politique, la défense et la sécurité ; le Conseil des Ministres qui supervise et veille au bon fonctionnement de la Communauté ; le Comité intégré des Ministres, le Secrétariat qui est l’organe d’harmonisation et de pilotage stratégique ; les Comités nationaux de la SADC.

La Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC)

 Située à Libreville au Gabon depuis le 18 octobre 1983, la CEEAC est une organisation internationale créée en vue du développement économique, social et culturel de l’Afrique Centrale. En toile de fond, les pays membres pensaient par cette organisation régionale pouvait créer un Marché Commun. Avec à son actif onze pays membres, le Gabon, le Cameroun, la Centrafrique l’Angola, le Congo, la RD Congo, la Guinée Equatoriale, le Tchad, Sao Tomé et Principe, le Burundi et le Rwanda, la CEEAC affiche un PIB de 523 milliards de dollars américains. De fil en aiguille, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale a développé sa vision cherchant désormais une coopération harmonieuse et un développement dynamique, équilibré dans tous les domaines de la vie en vue de réaliser l’autonomie collective et élever le niveau de vie des populations.

HESHIMA

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Tshisekedi-Kagame à Washington : faut-il croire à un nouveau rapprochement entre les deux dirigeants ?

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Annoncée depuis juin 2025, la rencontre entre les présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda) semble devenir imminente. L’émissaire du président américain Donald Trump pour l’Afrique, Massad Boulos, a annoncé le 15 novembre qu’une rencontre entre les deux chefs d’État aura lieu « dans les prochains jours » à la Maison Blanche. Ce tête-à-tête, sous l’égide de Donald Trump, peut-il créer un nouveau rapprochement entre les deux dirigeants ? La quête de la paix dans la région des Grands Lacs les y oblige.

Lors d’un point de presse tenu le 9 juillet 2025 à la Maison Blanche, le président américain Donald Trump avait déclaré que Félix Tshisekedi et Paul Kagame seraient reçus à Washington dans les « deux prochaines semaines » pour finaliser un accord de paix historique entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Cet accord, qui vise à mettre un terme à plus de trente ans de conflit dans la région des Grands Lacs, comprend plusieurs engagements majeurs : le retrait des troupes rwandaises de l’est de la RDC, la neutralisation des groupes armés non étatiques – notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) –, ainsi que la création d’un cadre de coopération sécuritaire et économique régionale.

Le 27 juin 2025, un premier pas avait déjà été franchi : les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda ont signé un accord à Washington, en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio. Trump a salué cette signature comme un triomphe diplomatique : « Ils se battent depuis 30 ans. Sept millions de morts… Ça a été une lutte longue et brutale », avait-il déclaré. Pour le président rwandais Paul Kagame, cette initiative suscite un accueil prudent : bien qu’il salue la médiation américaine, il insiste sur l’importance que chaque partie respecte ses engagements.

Du côté américain, ce sommet à venir s’inscrit également dans une logique stratégique. Le conseiller spirituel de Trump a souligné que l’accord ne devait pas rester « une paix sur papier », mais devenir « une paix vivante », portée par la coopération et la reconstruction. Cependant, des questions persistent. Certains analystes estiment que l’accord manque de mécanismes robustes de justice et de réparation, notamment en ce qui concerne les victimes des violences à l’est de la RDC. D’autres pointent les enjeux liés aux ressources naturelles : l’est du Congo est extrêmement riche en minerais stratégiques, et le rôle des investisseurs américains dans le cadre du nouvel accord suscite le débat. Enfin, Félix Tshisekedi a lui-même évoqué, lors d’une rencontre avec la diaspora congolaise en Égypte, que la signature prévue à Washington pourrait aussi inclure l’accord de Doha – un autre pacte en négociation avec le mouvement rebelle M23, appuyé par le Rwanda.

Un accord définitif à Doha comme préalable

Après plusieurs sessions de discussions sans issue, les autorités congolaises et les rebelles de l’AFC/M23 ont finalement franchi une nouvelle étape dans le processus de paix que pilote le Qatar depuis le mois de mars. Cet accord-cadre comporte huit protocoles qui déterminent les matières à traiter et les modalités de leur mise en œuvre afin d’aboutir à un accord de paix définitif. Ce texte a été paraphé le 15 novembre à Doha entre Kinshasa et l’AFC/M23. Il prévoit notamment un cessez-le-feu immédiat, l’ouverture de corridors humanitaires, la restauration de l’autorité de l’État dans les zones affectées et la libération des prisonniers. Washington, par le truchement de Massad Boulos, a salué cette avancée tout en rappelant que « le processus de paix reste long et exigeant, mais il ne prendra pas trop de temps ».

Dans la foulée, Massad Boulos a confirmé que l’entretien prévu à Washington devrait déboucher sur la signature d’un accord économique « majeur » entre Kinshasa et Kigali. « L’invitation est lancée et les deux chefs d’État sont attendus très bientôt à la Maison Blanche », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de ce rapprochement pour la stabilité régionale et la coopération économique.

Si la signature de l’accord de Doha marque une étape « importante », certains observateurs estiment que sa mise en œuvre sera déterminante pour la consolidation de la paix dans l’Est de la RDC. La rencontre Tshisekedi-Kagame à Washington apparaît ainsi comme un prolongement diplomatique de ce processus, avec l’appui direct de l’administration américaine.

Alors que le monde observe, Tshisekedi, Kagame et Trump pourraient sceller un tournant diplomatique majeur : non seulement la fin formelle d’un long conflit, mais peut-être aussi le début d’une ère de coopération régionale. Reste à voir si les promesses de paix se traduiront en réalités concrètes sur le terrain, au-delà des mots et des signatures.

Heshima

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RDC-Nigeria : un barrage sous haute tension pour un billet aux intercontinentaux

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Le 16 novembre 2025, la République démocratique du Congo (RDC) et le Nigeria s’affrontent pour une place précieuse aux barrages intercontinentaux pour la qualification à la Coupe du monde 2026. Entre les Léopards et les Super Aigles, deux équipes africaines aux trajectoires contrastées, mais un dernier ticket pour ce rêve planétaire. L’Afrique retient son souffle…

Dans une demi-finale de barrage intense et indécise disputée à Rabat, la RDC a finalement renversé le Cameroun aux ultimes de la partie et s’est offert une place en finale des barrages africains qui donnera accès au ticket des barrages intercontinentaux prévus en mars 2026. Bien avant ce match, le Nigeria a dû batailler dur pour se défaire du Gabon. Longtemps accrochés, les Super Eagles n’ont fait la différence qu’en prolongation. Alors que les deux équipes étaient à égalité un but partout au terme du temps réglementaire, les Nigérians ont profité de la baisse de régime des Panthères pour s’imposer 4-1 au final.

Les Léopards plus affamés que les Lions

A Rabat, le 13 novembre 2025, l’atmosphère avait des airs de grande soirée africaine malgré la pluie. Camerounais et Congolais s’y retrouvaient pour un match qui, malgré son statut de barrage, avait tout du duel de prestige entre deux nations habituées aux joutes de haut niveau. Le Cameroun, fort d’un effectif expérimenté, entame la rencontre avec ambition. Mais très vite, la RDC impose son rythme, ses courses, son agressivité. Les Léopards pressent, étouffent et s’installent dans le camp adverse en première-temps. Ils se sont montrés plus affamés que les Lions indomptables, multipliant des actions vers le camp camerounais. Le premier but, logique, arrive sur une balle arrêtée parfaitement exécutée par Bryan Cipenga, conclue d’un tir croisé imparable par Chancel Mbemba au second poteau (90+2). Le capitaine des Léopards fêtait sa centième sélection lors de ce match. Une victoire congolaise qui intervient après 27 ans de domination du Cameroun sur la RDC. 

Desabre vante son équipe malgré la pluie…

Le sélectionneur de la RDC, Sébastien Desabre a vanté les qualités de son équipe qui a joué soudée malgré la météo. « C’était un match contre deux belles équipes d’Afrique dans des conditions de jeu qui étaient un peu difficiles avec la pluie mais sur une très bonne pelouse. On a joué dix premiers matchs sur du terrain synthétique, ça nous fait du bien pour poser notre jeu sur de bonnes pelouses. On a nos vertus et l’organisation tactique qui s’en suit. On pouvait peut-être ouvrir le score avant mais voilà, on est content. La météo, c’était pour les deux équipes. Ça n’a pas perturbé la vivacité du jeu, ç’a mis un peu de punch dans la rencontre. », a-t-il indiqué après cette victoire.

D’après lui, les deux équipes avaient des chances égales en dépit de la météo, se disant content d’avoir vu Chancel Mbemba marquer sur ce coup de pied arrêté. « Nos joueurs sont comme eux, ils jouent en Premier League, ils en ont quand même l’habitude. Il y a eu du spectacle, nous avons eu nos situations, ils ont eu les leurs et on a réussi à gagner sur coup de pied arrêté. C’est ce qu’il y a à retenir de ce match, il ne s’est pas joué à grand-chose. Le fait que nous soyons assez soudés et patients quelques fois également fait qu’on a la réussite sur le corner. On était prêts. Je suis content que Chancel marque parce qu’on travaille beaucoup sur les coups de pied arrêtés. J’ai pris beaucoup de plaisir. J’ai été fier de coacher mes joueurs. », a-t-il fait savoir.

Rabat, témoin d’un tournant

La débauche d’énergie, la rigueur défensive et la solidarité affichées par les Congolais laissent entrevoir une équipe en pleine maturité. Si cette dynamique se poursuit, la RDC pourrait livrer un autre grand match face au Nigéria. Le Cameroun, malgré son expérience, a subi la fougue et la détermination adverse. Les Léopards, eux, ont offert une prestation alliant caractère et intelligence, deux qualités essentielles pour franchir – si tout va bien – les ultimes portes du monde qui restent devant cette sélection. Le dimanche 16 novembre, ce ne sera pas seulement un match : c’est la promesse d’un destin. Pour le Nigeria, la joie d’un retour sur la scène mondiale. Mais pour la RDC, la marche vers un rêve caressé depuis plus de 50 ans après l’unique participation du pays au mondial en 1974. Une chose est sûre : l’Afrique s’apprête à vivre une soirée dont elle parlera longtemps à Rabat. La capitale marocaine qui abrite ces matchs de barrage pourrait être témoin d’un tournant si la RDC parvenait à renverser la vapeur face aux Nigérians.  

Eliminé, le Cameroun se tourne vers la CAN

Après la défaite du Cameroun le jeudi 13 novembre 2025, le sélectionneur camerounais veut tourner la page et se préparer pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025. Marc Brys veut digérer et se lancer à fond pour cette compétition africaine prévue en décembre 2025 au Maroc. « Tout le monde est déçu mais ils doivent revenir tranquillement et mentalement surtout. On a le temps. On va être prêts [pour la CAN, Ndlr]. On va prendre le temps de digérer mais on sera motivés pour préparer la CAN. Je ne pense pas que ça va être une excuse, pour ne pas jouer une bonne CAN […] », a déclaré Marc Brys après le match. Le coach camerounais a justifié la défaite des Lions indomptables par un manque de sérénité de la part des joueurs. « On n’était pas assez serein devant le but. Avec Eyong qui est très talentueux et qui a mis beaucoup d’impact. Mais il était tellement excité et il a eu les occasions de marquer deux ou trois buts mais bon… C’est un très grand joueur et je suis content de l’avoir », a-t-il ajouté.

Pour ce match contre la RDC, Marc Brys n’avait même pas dévoilé publiquement la liste des joueurs convoqués pour ce rassemblement important. Le football camerounais est depuis plusieurs mois secoué par une crise interne entre la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) et le sélectionneur belge. Ces dissensions internes pourraient avoir joué en défaveur de ces fauves.

Heshima   

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Génocide congolais : Tshisekedi entame un long plaidoyer pour une reconnaissance internationale

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Depuis la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, le 23 septembre 2025, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a lancé un « appel solennel » en faveur de la reconnaissance internationale du « génocide des Congolais » dans l’Est du pays. Dans ce discours empreint de gravité, le chef de l’État a également dénoncé la mauvaise foi persistante du Rwanda dans l’application de l’accord de paix conclu à Washington entre Kinshasa et Kigali, soulignant l’urgence d’une mobilisation diplomatique pour mettre fin à des violences qu’il juge insoutenables.


En marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, Félix Tshisekedi a porté un plaidoyer inédit : la reconnaissance par la communauté internationale d’un « génocide congolais ». Le président de la République démocratique du Congo a réclamé la mise en place d’une commission d’enquête internationale, dotée de moyens conséquents, pour rétablir la vérité et rendre justice aux victimes. Devant les chefs d’État et diplomates réunis, le chef de l’État congolais a dénoncé une guerre qui dure depuis plus de trois décennies dans l’Est du pays, qu’il a qualifiée de « génocide silencieux ». Selon lui, ce conflit ne relève plus seulement de considérations militaires ou géopolitiques, mais s’inscrit dans une logique de pillage systématique des ressources congolaises, d’effacement de la mémoire collective et de destruction des communautés.
Le cinquième président congolais a exhorté la communauté internationale à créer une commission d’enquête indépendante, chargée « d’établir la vérité, de rendre justice aux victimes et de rompre le cycle de l’impunité qui alimente ce drame depuis des décennies ». Il a également appelé à l’adoption de sanctions onusiennes contre les responsables de « crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de génocide » commis dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Génocide ? Où en est l’évaluation juridique ?
Le terme « génocide » possède une définition juridique stricte : l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux. Jusqu’à présent, les rapports d’ONG et de l’ONU évoquent principalement des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Certains abus recensés pourraient toutefois, à l’issue d’enquêtes plus poussées, relever de cette qualification. L’ONU a déjà engagé des procédures visant à établir non seulement les faits et les responsabilités, mais aussi l’intention derrière ces violences – condition essentielle pour statuer sur l’existence d’un génocide.
Conscient de la complexité de ce combat juridique et diplomatique, Félix Tshisekedi ne renonce pas. Le chef de l’État entend maintenir son plaidoyer, persuadé qu’il peut, à terme, infléchir l’opinion internationale. Pour appuyer sa démarche, il mise notamment sur le Fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits (FONAREV). Cette institution publique, qui œuvre également pour les victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, milite depuis plus de deux ans pour la reconnaissance du « Génocost », un concept désignant un génocide motivé par la quête effrénée de ressources économiques.


A Rutshuru, des massacres aux allures d’un génocide
Si Félix Tshisekedi a choisi d’élever sa voix sur la scène internationale, c’est aussi parce qu’il dispose de faits concrets susceptibles d’étayer son plaidoyer. En novembre 2022, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont perpétré des massacres d’une ampleur inédite, faisant au moins 130 victimes civiles dans les villages de Kishishe et Bambo, au Nord-Kivu. Selon les premiers éléments, ces exécutions ciblées auraient visé des Hutus en raison de leur appartenance ethnique, une caractéristique qui pourrait, juridiquement, ouvrir la voie à la qualification de crime de génocide.
Un rapport conjoint du Bureau des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) et de la MONUSCO avait dressé un bilan glaçant : 102 hommes, 17 femmes et 12 enfants exécutés, huit blessés par balles et soixante personnes enlevées. Les enquêteurs décrivaient une véritable « campagne de meurtres, de viols, d’enlèvements et de pillages », menée en représailles à des affrontements entre le M23 et des miliciens des FDLR, ainsi que d’autres groupes armés comme les Maï-Maï Mazembe, Nyatura et la Coalition des mouvements pour le changement.
À Kishishe, Amnesty International a recueilli les témoignages de familles racontant comment les attaques ciblant les hommes adultes ont laissé derrière elles des femmes et des enfants profondément traumatisés, prisonniers d’un climat d’incertitude et de peur.
C’est dans ce contexte que Félix Tshisekedi a lancé, depuis la tribune de l’ONU, un avertissement solennel : « Refuser de reconnaître le génocide congolais correspond à une forme de complicité. »


Le Rwanda, un Etat impliqué dans le drame congolais
Depuis près de trois décennies, Kigali est accusé d’entretenir le cycle de violences à l’Est de la République démocratique du Congo. Depuis l’invasion du pays aux côtés de l’AFDL, qui avait porté Laurent-Désiré Kabila au pouvoir en 1997, le Rwanda n’a cessé d’être soupçonné de soutenir divers groupes armés opérant dans la région. Aujourd’hui encore, à travers l’AFC/M23, Kigali continue d’agir en sous-main, malgré la signature à Washington, le 27 juin dernier, d’un accord de paix censé tourner la page des hostilités.
S’exprimant devant l’Assemblée générale des Nations unies, Félix Tshisekedi a fustigé « la mauvaise volonté » du Rwanda. Selon lui, Kigali « fait semblant d’avoir retiré ses troupes, mais en réalité elles restent présentes sur le sol congolais et appuient les supplétifs du M23 ». Le chef de l’État congolais estime que cette stratégie vise à « gagner du temps pour laisser la crise s’aggraver ».
Dans la foulée, il a exhorté la communauté internationale à garantir l’application « stricte » de l’accord de Washington et de la résolution 2773 du Conseil de sécurité adoptée le 21 février 2025. Une enquête récente des Nations unies a par ailleurs documenté de possibles crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis « par toutes les parties », un constat qui vient encore assombrir la perspective d’une paix durable dans la région.


Heshima

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