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Diaspora

D’hier à demain

Depuis le renforcement du vaste mouvement migratoire de la population congolaise, particulièrement en Occident, le terme diaspora est largement usité, sans nécessairement en connaître l’origine, ni son évolution au cours des siècles ou encore envisager ses perspectives d’avenir.

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S i aujourd’hui la diaspora est la dispersion d’une communauté ethnique ou d’un peuple à travers le monde, étymologiquement ce terme remonte à la conquête de la Palestine par Rome en 63 av JC au moment où les Romains assujettissent les Juifs et envoient un bon nombre de prisonniers à Rome ainsi que leur dissémination dans l’ensemble du monde sous leur domination.

 Ce peuple se retrouvera de la sorte dans l’ensemble des pays du bassin méditerranéen aussi bien en Occident (Grèce, Portugal, Espagne…), en Afrique (Egypte, Tunisie… ) qu’en Orient.

Au cours des siècles suivants, le peuple juif connut d’autres déportations massives dans différentes parties d’Europe jusqu’à son retour en Palestine au lendemain de la seconde guerre mondiale. D’autres peuples subirent également ce sort au cours de leur histoire surtout à la suite des défaites face à leurs ennemis et l’Afrique et le Congo n’échappa pas à ce phénomène pour constituer un trait majeur et malheureux du cours de l’Humanité.

La diaspora africaine

Pour l’Afrique, cet épisode débute principalement à partir du XVIe siècle par la traite des esclaves. Elle est le fait des Portugais et des Espagnols qui s’approprient des terres en Amérique latine pour en faire des colonies et y expédient leur prise humaine pour les exploiter. En même temps que s’intensifie cette exploitation, ces puissances coloniales pénètrent de plus en plus dans les côtes africaines pour s’accaparer de la main-d’œuvre indispensable pour les travaux dans leurs colonies.

C’est à cette époque que le Congo actuel a vu sa population, spécialement celle du royaume Kongo, emportée de force dans les navires portugais pour leur acheminement en Amérique au Brésil, à Cuba, la Guadeloupe, en Haïti…

Parallèlement à ce mouvement à l’Ouest du pays, un autre se déroule à l’identique à l’Est occasionné par les esclavagistes arabo-swahilis qui écument la région du Katanga, du Kasaï, ou dans ce qui représentait avant la Province orientale pour capturer des esclaves et les envoyer en Inde, dans les pays arabes, à l’Ile Maurice, à Madagascar, à Oman… Tippo Tip est l’un de ses trafiquants, certainement le plus célèbre pour avoir mené des razzias à l’aide de fusils jusqu’à la fin de l’esclavagisme à l’époque coloniale belge. 

Quelles que soient les directions prises, ce déplacement brutal de la population se chiffre par centaines de milliers de personnes, sans compter le nombre de personnes qui périssent en raison des durs traitements infligés à l’occasion de cette opération. Et malgré la différence des lieux, les caractéristiques de ce trafic sont identiques : il est organisé un marché des esclaves avec un point de rassemblement dans une île pour empêcher toute évasion ; les gens sont enchainés au cou et au pied en mélangeant entre eux les peuples de langues différentes pour qu’ils ne puissent pas communiquer.

Des lieux emblématiques, aujourd’hui sites touristiques mémoriels de cette époque comme l’Ile de Gorée au large de Dakar pour la partie Ouest ou l’Ile de Zanzibar pour l’Afrique de l’Est sont les rampes de départ des convois jusqu’à leur destination au loin de l’Afrique, au cours de voyages effectués dans d’horribles conditions, d’abord pour ce qui est des Amériques au Sud où le climat est assez similaire à celui de leur terre d’origine avant d’aboutir en Amérique du Nord où ils devaient en sus endurer les rigueurs du froid.

Arrivée sur place, cette diaspora congolaise mélangée avec d’autres peuples d’Afrique essaie de reconstituer son identité d’origine tout en voyant leur culture se mélanger avec celle des Blancs, donnant naissance au créole, à une musique singulière, à des danses comme la rumba mondialement connue qui tire son nom de kumba (nombril en kikongo) ou encore la capoeira …. Parmi ces originaires d’Afrique, on peut citer Jean-Jacques Dessalines, un lieutenant de Toussaint Louverture qui mena une rébellion contre la France en Haïti. Jean-Jacques Dessalines, qu’on définit comme Kongolais par les panafricanistes, finit par prendre la place de son chef pour proclamer en 1804, sous le nom de Jacques Ier, l’indépendance d’Haïti, première République noire, tout en se vengeant sur les Blancs de la cruauté qu’ils ont eu à imposer à sa race. Devant ses nombreux actes de cruauté, son règne s’interrompit brutalement en 1806 à la suite de son assassinat.

Puis, à la fin de l’esclavage, un mouvement prônant le retour en terre africaine s’est fait jour à partir du XVIIIe siècle : cette transplantation eut lieu du Brésil et de Cuba vers le Dahomey et le Togo, de Grande-Bretagne vers la Sierra Léone et surtout des Etats-Unis vers le Liberia. On peut imaginer que parmi ces personnes, pouvaient se retrouver des originaires du Congo, certes ayant adopté une identité autre, mais dont la présence dans cette nouvelle destination ne correspond pas à celle de leur point de départ.

 La diaspora spécifiquement congolaise

Après le voyage de l’époque de la traite des esclaves, c’est un atterrissage après s’être détaché de la ceinture de sécurité, différemment des chaînes de jadis, qui conduit des Congolais en Belgique, métropole d’alors. Le voyage a pour motivation les études aussi bien dans l’enseignement supérieur que dans le secondaire ou encore dans la formation professionnelle, le souci du colonisateur étant que la future élite noire puisse mieux assimiler la culture occidentale et se préparer à occuper les postes de direction.

Ce mouvement, timide à la veille de l’indépendance, s’intensifie une fois l’accession du pays à sa souveraineté. Celui-ci étant confronté à se doter de cadres pour occuper des emplois de plus en plus nombreux dans ses institutions et ses entreprises réservés aux nationaux. En réalité, à cette époque le Congolais qui débarque en Belgique n’a qu’une obsession : vite terminer sa formation pour revenir au pays où un avenir professionnel l’attend à bras ouvert. Le Congo vient en effet d’accéder à son indépendance et il se présente pour les diplômés tout un vaste boulevard pour évoluer socialement. C’est l’époque des Belgicains.

 Surnom attribué au départ aux unitaristes belges opposés aux partisans du séparatisme entre la Flandre et la Wallonie ou encore à une façon spécifiquement belge de parler le français, le terme est collé par la suite aux résidents congolais de la Belgique. L’aura de ces derniers n’est pas des moindres dans la société congolaise lorsqu’elle les voit débarquer au rythme des grandes vacances et du retour de séjour avec un habillement qui dénote dans le paysage avec en plus un teint frais dû au climat du Nord ou des biens comme du mobilier, un véhicule…

En même temps, l’envie pressante de revenir au plus tôt s’estompe : au fil du temps, la réalité des difficultés sur place assortie de la crainte de revenir au pays sans le fameux diplôme, l’installation de la dictature mobutienne accouplée avec la crise économique poussent d’une part, beaucoup de Congolais à préférer rester en Belgique, mais également d’autre part, un bon nombre à vouloir quitter le Zaïre de l’époque pour venir s’installer dans l’ancienne métropole.

Le noyau de la diaspora congolaise moderne prend sans cesse de l’ampleur même s’il est vrai que les va-et-vient entre le Congo et la Belgique restent importants.

Mais sur place en Belgique, les Congolais s’installent davantage, se choisissent un lieu de ralliement à Ixelles, baptisé même à la couleur locale – le célèbre Matonge – où toute une tranche de vie congolaise a lieu avec des boîtes de nuit, cafés, restaurants et magasins pour satisfaire les consommateurs en mal du pays . C’est aussi la naissance d’une certaine effervescence de l’opposition au régime de Mobutu où quelques audacieux se risquent à distribuer sous le manteau des pamphlets, à l’abri de la capacité de délation de la toute-puissance du MPR, le parti unique.

 En quête d’une vie meilleure, miroitée par les Belgicains et certainement par les vols des avions qui passaient sur leurs têtes, les Nd’jilois, habitants de la commune de N’Djili où est implantée l’aéroport de N’Djili (en fait à Masina), sont hantés de l’ardent désir de percer le mystère de l’Europe. D’autres, habitants de Kinshasa leur emboîtent le pas et l’appellation de ses nouveaux venus se généralise sous l’expression de « Mikilistes » (de Mikili ou de Miguel le monde pour désigner l’Occident), vite déclinée après la reconstitution de clans selon le lieu de vie : Bana Bella pour la Belgique, Bana Bundes de Bundestag pour la République fédérale d’Allemagne, Bana London pour l’Angleterre, Bana Panama pour la France (de Paname, Paris en argot) jusqu’à Bana States après la traversée de l’Atlantique, car la migration congolaise devient tous azimuts avec un acharne ment sans commune mesure. Tout y passe : prières, corruption, trafic d’êtres humains… Le risque est même sous-estimé malgré les échos des échecs de la traversée du désert ou de la mer. La destination n’est parfois plus une condition prioritaire et à défaut de l’Europe septentrionale, on est prêt à se contenter – en guise d’escale et parfois des traitements humiliants – même de l’Europe du Sud (Portugais, Espagnols, Grecs, Italiens) ou de la Turquie dont les habitants eux-mêmes émigrent au Nord. Et pour ceux qui ne parviennent pas à atteindre l’Europe, l’immigration se limite à l’Afrique. Ces oubliés de la diaspora se retrouvent dans les pays limitrophes du Congo, un peu plus loin en Afrique de l’Ouest ou de l’Est, ou encore en Afrique du Nord, aux portes de l’Europe dans l’attente de la première opportunité pour enjamber la mer. Au Sud, l’Afrique du Sud, première puissance du continent tire toutefois son épingle du jeu.

L’espoir déçu

 L’acharnement à quitter sa terre se comprend dès lors qu’elle occupe une place importante dans la société à l’égard de qui la famille place son espoir, prête à se délester de son patrimoine, de se cotiser, pour tirer l’un après l’autre les autres membres de la famille à atteindre le ciel sur terre.

De leur côté, les bénéficiaires de cette chance sont censés pourvoir à des biens de production (véhicules, marchandises), apporter leur assistance aux deuils et autres manifestations familiales grâce aux revenus tirés de l’emploi et pourquoi pas d’opérations maffieuses (arnaques bancaires, trafics de drogues ou autre, trafics administratifs…). D’autres investissements ont lieu en guise de perspectives de retour au pays (achat d’habitation, construction d’immeuble pour les activités commerciales). Malheureusement, toutes ces opérations font souvent l’objet de déconvenues lorsque les personnes appelées à gérer sur place ne se montrent pas à la hauteur de la tâche confiée. Puis, entre le mal du pays, l’appel aux racines et l’ambition d’émerger sur place par rapport aux possibilités d’intégration et d’ascension au pays d’accueil, un retour massif de Congolais de la diaspora a lieu lors de la victoire de l’AFDL sur le régime de Mobutu. Ses nouveaux venus ont vite montré leurs limites professionnelles au point de se voir tournés en dérision par le sobriquet de « Diasa-diasa ».

Ainsi à la longue, bien que l’importance numérique de la diaspora congolaise soit de taille, le mythe s’est essoufflé : à part quelques figures de proue comme Mutombo Dikembe dont l’apport dans le domaine sanitaire est appréciable, Jean-Florent Ibenge qui a su élever notre équipe nationale de football, Shabani Nonda qui a érigé un hôtel de standing ou encore Sandrine Mubenga qui a mis au point un véhicule électrique, au niveau local on finit par se rendre compte que la vie est aussi pénible en Occident qu’ailleurs même si le progrès socio-économique en adoucit la dureté. En tout cas, ici comme ailleurs l’argent se gagne à la sueur de son front et qu’un sou est un sou là où tout est programmé.

De la sorte, n’est-on pas arrivé à un moment où plutôt que de toujours attendre de la diaspora, ne faudrait-il pas commencer à se demander que tirer d’elle en tant qu’important marché solvable de quatre bons millions de consommateurs en termes d’opportunités d’affaires, au vu des nombreux besoins ressentis par elle, puisés de sa terre d’origine ? .

 Noël NTETE

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Diaspora

LUTTE ANTIBLANCHIMENT DES CAPITAUX L’ACCOMPAGNEMENT DE L’UE

David Hotte a fait ressortir toute l’importance contenue dans l’accompagnement de la lutte contre la corruption à travers la lutte anti-blanchiment et le financement du terrorisme, que mène son organisation dans le cadre d’un partenariat RDC-Union européenne.

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Dans son exposé, le directeur de Global Facility s’est, d’entrée de jeu, appesanti sur le rôle que joue l’Union européenne dans son soutien à la RDC dans l’implémentation de la bonne gouvernance. Il a expliqué à l’assistance que sa structure s’inscrit dans l’optique d’un projet mondial de la Commission européenne. La mise en œuvre de sa mission consiste en une assistance technique un peu partout dans le monde sur un thème bien précis pour éradiquer le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme Cette approche se conçoit d’après lui en aval d’un programme de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. 

En République démocratique du Congo, affirme-t-il, son équipe travaille avec les acteurs opérationnels depuis un an dans le cadre de leur projet, précisant qu’ils ne sont pas partis de zéro dans cette entreprise. « La lutte an-ti-blanchiment au Congo n’est pas une récente découverte. Cette situation n’a pas été mise en exergue lorsque le GAFI (Groupe d’action financière, Ndlr) avait listé le Congo. La lutte anti-blanchiment existait bien avant », a-t-il indiqué.

 Sa connaissance du Congo qu’il fréquente depuis la fin des années 90 en est un témoignage comme le confirme ses propos ; « J’ai vu un peu comme cela a évolué. J’ai travaillé au Congo sous la casquette du FMI et puis j’ai travaillé pour les Nations-Unies et récemment à la Commission européenne. Ce qu’il faut savoir et c’est très important, à des degrés divers, la RDC a toujours été active dans ce combat ».

Ce que Global Facility fait en RDC

Expliquant en quoi se rapporte son travail, David Hotte a déclaré : « Le projet que je dirige aujourd’hui, apporte une assistance technique aux pays qui en font la demande. Pour ce faire, le pays doit introduire une requête à la délégation de l’UE territorialement compétente. Cette requête parvient jusqu’à Bruxelles. Une fois la requête validée, elle est transmise à mon projet afin d’initier une intervention ». Selon lui, tout ce qui tourne autour de la bonne gouvernance ou autour de la lutte anti-blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme est pris extrêmement au sérieux par la Commission de l’Union européenne. A ce jour, le projet est localisé dans 34 pays. 

L’information livrée par le directeur de Global Facility renseigne que la demande d’assistance technique formulée par la RDC, bien avant d’être listée par le GAFI, avait abouti chez lui : « Cela a été décidé immédiatement dès que la RDC a émis sa requête d’assistance technique et nous sommes intervenus le plus tôt possible », a-t-il martelé avant de poursuivre : « La RDC représente l’un des pays les plus importants que nous comptons en Afrique centrale et en Afrique de manière générale ».

 Rendant compte de l’évolution de ses interventions, David Hotte a fait état de sa participation à un comité d’assistance technique qui se réunit régulièrement dans la capitale congolaise et soutient que la note est très positive pour Kinshasa. « Dès la mise en place du comité d’assistance technique, nous rassemblions des acteurs publics autour de la table aux côtés de quelques-uns du secteur privé ainsi que ceux de la communauté internationale. Aujourd’hui, nous associons davantage ces différents acteurs en plus grand nombre. Cela veut dire que la communauté internationale est présente à Kinshasa », rappellet-il.

L’appui à la CENAREF 

Spécifiquement, David Hotte a précisé que son organisation a fourni beaucoup d’assistance technique essentiellement à la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF) mais aussi à l’autorité qui s’occupe du recouvrement des avoirs. « Là aussi on va continuer à développer notre assistance technique avec le pays et ce sera plus important parce que l’accompagnement se passe bien. Je constate une évolution positive, il faut mettre les bouchées doubles, renforcer les dispositifs… », a-t-il renchéri. Félicitant le gouvernement congolais pour la lutte anti-blanchiment des capitaux, il a affirmé : « Je pense que le pays le fait très bien. 

Nous disposons maintenant au Congo d’une législation et des décrets ainsi que des institutions ad hoc qui luttent contre le blanchiment des capitaux et qui renforcent la bonne gouvernance. Cela est très appréciable. Dans ce domaine, la détermination des dirigeants est à prendre en considération car l’aspect politique est très décisif. Quand on parle de la bonne gouvernance, s’il n’y a pas de volonté politique au sommet, je pense que cela ne peut pas fonctionner aux échelons inférieurs », a-t-il signalé avant d’arguer : « Au Congo nous sommes dans une bonne direction …nous allons continuer à travailler avec la RDC ».

Le problème des transferts des flux 

Par ailleurs, a souligné David Hotte, il est crucial de prendre en compte la dimension privée des flux financiers, car c’est à travers ceux-ci que l’argent est envoyé et reçu au pays. « Dans votre pays, la RDC, vous avez des industries qui fonctionnent parfaitement avec des investissements provenant de l’extérieur et là aussi il ne faut pas que ces flux se tarissent ou se bloquent pour des raisons diverses et variées voire des raisons techniques liées à la lutte contre le blanchiment des capitaux », a-t-il relevé.

Pour le directeur de Global Facility, la fluidité des transferts de fonds s’avère essentiel. Il n’approuve toutefois pas le fait que de gens soient soupçonnés tout simplement parce qu’étant originaires d’un pays listé par le GAFI. « Mon expérience est que certains flux qui viennent de certains pays sont regardés bizarrement.

 Dans ce pays, on a vu des comptes bancaires fermés parce que les gens étaient d’origine africaine ou congolaise, ou encore tout simplement des résidents des pays listés par le GAFI », a-t-il rapporté. En homme au profil multidisciplinaire, David Hotte maitrise la question des flux financiers. Avocat fiscaliste par le passé, officier de gendarmerie, fonctionnaire international au Fonds monétaire international (FMI) et aux Nations Unies, puis banquier, il n’a pas hésité de partager sa riche expérience. « J’étais directeur de la sécurité financière du groupe et des propriétaires de la BCI, deuxième groupe bancaire français, qui n’est pas présent en RDC, mais qui est de l’autre côté du fleuve », a-til expliqué.

Un travail dur et dangereux…

 Pour clore ses propos, David Hotte a reconnu que le travail sur la bonne gouvernance n’est pas aisé : « C’est un travail qui est très dangereux. Les travaux sur la bonne gouvernance ne sont pas des choses faciles parce que ce sont des cas, des décisions qui sont dures pour soi-même, dures pour les gens avec lesquels on travaille, dures pour sa famille, mais il faut encore être très dur avec les gens qui interférent pour son application, sans aucune notion par rapport à sa nécessité ».

 Hubert MWIPATAYI

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Diaspora

DÉVELOPPEMENT DE LA RDC LA PUISSANCE FINANCIÈRE DE LA DIASPORA

Autour du thème « la diaspora, facteur de développement », Junior Mbuyi a articulé son speech pour confirmer l’importance majeure de la diaspora dans le développement de leur pays d’origine.

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Devant une assistance composée surtout d’étudiants congolais, son intervention s’est articulée autour de plusieurs points, à savoir la diaspora : cartographie mondiale et enjeux socio-économiques, les impacts macro et microéconomiques des flux financiers de la diaspora, le système bancaire comme enjeu national pour les flux financiers de la diaspora, et les grands défis pour la RDC et sa diaspora.

En guise d’entrée en matière, en définissant le mot diaspora, le CEO du Groupe JPG Consulting Partners a distingué les deux types de contribution dont les diasporas sont porteuses, à savoir d’une part, la contribution individuelle laquelle se matérialise par des transferts de fonds et d’autre part, la contribution collective concrétisée par le retour au pays d’origine, des investissements, la création de valeurs en tant qu’agent économique.

Ainsi, les fonds rapatriés dans le pays, a-t-il indiqué, exercent une influence positive sur le développement économique et les ressources provenant de la migration permettent d’atténuer la volatilité des revenus et la pression sur l’inflation dans les pays récepteurs. Aussi assurent-elles une stabilité de la consommation et des investissements en capital humain. Il existe, a-t-il indiqué, un lien évident entre le développement économique et le flux financier en provenance de l’extérieur.

L’apport financier de la diaspora en milliards de dollars

A l’aide des cartographies, l’expert international Junior Mbuyi a démontré la réelle puissance de la diaspora, en établissant une différence entre les diasporas, les unes étant plus structurées que les autres et ayant un grand impact, le cas de la Chine et de certains pays de l’Afrique de l’Ouest. En termes de statistiques, en 2021, sur un total de 78 milliards de dollars transférés vers l’Afrique, l’Egypte a occupé le haut de l’affiche avec un total de 33 milliards alors que la RDC a figuré à la 10ème position avec 1,3 milliard. D’après M. Junior Mbuyi, plus de 2 milliards de dollars ont été transférés vers la RDC en 2023 par la diaspora. Naguère, la RDC a figuré dans le top 10 des pays vers lesquels des transferts sont effectués chaque année.

Une diaspora croissante

A l’aide d’un diaporama, Junior Mbuyi a présenté le pourcentage publié par les Nations Unies, concernant la population née dans les pays étrangers en 2020 : 21,8% au Canada, 13% en Europe centrale, 8,1 % dans la Fédération de Russie, 0,1% en Chine, 0,4% en Inde, 32,30 % en Arabie Saoudite, 29,40 % en Suisse, 14,5% aux Etats-Unis.

Concernant les impacts macro et microéconomiques, M. Mbuyi cite l’influence positive sur le développement économique, le comportement contracyclique, la stabilité de la consommation et l’output contre la volatilité des prix, ainsi que la contribution au développement du secteur financier. Par ailleurs, a-t-il affirmé, cela constitue un soutien aux familles ainsi qu’aux investissements locaux et permet de diversifier les revenus. 

Le bémol, a-t-il toutefois souligné, s’observe par les effets négatifs des flux financiers de la diaspora, entrainant entre autres la dépendance excessive à l’égard de ces transferts, sans compter le risque de déséquilibres macroéconomiques… Pour ce qui est du système bancaire comme enjeu national pour faciliter les flux financiers de la diaspora, l’expert Mbuyi a affirmé que cela devrait favoriser la création des banques nationales congolaises aux standards européens, ayant des bureaux de représentation à Paris, Bruxelles, New York… En outre, la création des BFI avec expertise sectorielle permettront une meilleure connaissance des clients.

C’est dans cette optique que Junior Mbuyi a fait valoir son  expertise d’une vingtaine d’années passées dans les banques, les institutions financières et certains gouvernements dans tout ce qui est problématique réglementaire autour du risque. « On les accompagne sur les aspects méthodologiques, quantitatifs, organisationnels et opérationnels », a-t-il affirmé.

Les grands défis de la RDC et sa diaspora En conclusion, pour cet expert, le Congo et sa diaspora doivent relever plusieurs défis, à savoir améliorer le climat des affaires, mettre en place un dispositif d’aménagement fiscaux pour faciliter l’installation des entreprises, instituer une instance qui rapprocherait le gouvernement de la diaspora, élargir l’assemblée nationale par les mandats des députés congolais de l’étranger, tout en renforçant la coopération économique avec les diasporas, en favorisant notamment la création des entreprises au sein des ambassades.

 Hubert MWIPATAYI  

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Diaspora

REDEVABILITÉ DEVANT LA DIASPORA COMPRENDRE L’ENJEU DE LA CONFÉRENCE

Depuis trois ans, l’Inspection générale des finances (IGF) mène un combat acharné contre le détournement des finances publiques en République démocratique du Congo. Les résultats de cette lutte initiée par le président de la République, Félix Tshisekedi, devaient être vulgarisés auprès des Congolais vivant en dehors du pays. Explications.

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La conférence-débat organisée du 26 au 27 octobre 2023 à l’Université Libre de Bruxelles, en Belgique, a permis à l’IGF d’éclairer les Congolais de la diaspora vivant en Europe sur le travail réalisé par son institution ainsi que ses retombées notamment dans le domaine de l’amélioration du climat des affaires. 

L’objectif de ces assises, d’après les organisateurs, était de mettre en lumière les efforts déployés par l’IGF dans la lutte contre la corruption, en plus de démontrer le niveau d’implémentation de la bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques et les résultats obtenus.

Ayant pour thème « Les avancées de la lutte pour l’instauration de la bonne gouvernance publique en République démocratique du Congo », cette conférence qui a sensibilisé la diaspora sur la détermination à relever le pari de la bonne gouvernance au pays a connu la participation de l’orateur principal, Jules Alingete Key, inspecteur général des finances-chef de service de l’IGF. 

Outre lui-même, d’autres panélistes s’y sont succédés dans leurs différentes interventions pertinentes. Il s’agit de Christian Ndongala, ambassadeur de la République démocratique du Congo en poste au Benelux (Belgique, Nederland et Luxembourg) ; Bertin Mampaka, sénateur belge ; Alex Lumpali, professeur en sciences économiques et gestion à l’Université de Namur (Belgique) ; Al Kitenge, stratège et expert en innovations économiques, David Hotte, chef d’équipe de l’EU Global Facility, Projet AML/CFT ainsi que Junior Mbuyi, expert financier international et CEO du groupe JPG Consulting Partners. 

La République démocratique du Congo a en effet été confrontée à la mauvaise gouvernance, laquelle a eu un impact négatif considérable sur le développement du pays et partant sur le bien-être de la population. Fort heureusement, depuis maintenant plus de deux ans, l’Inspection générale des finances, service spécialisé d’audit supérieur relevant de la Présidence de la République, s’est montrée intraitable dans le combat des antivaleurs liées à la gestion des finances publiques et autres biens de l’Etat. Ce travail est mené de main de maître par l’inspecteur général des finances-chef de service, Jules Alingete, avec l’aide de ses différentes brigades à la tête desquelles sont placés des inspecteurs généraux des finances.

 L’exercice réalisé en 3 ans par cette équipe nécessitait d’être vulgarisé auprès de la majorité des Congolais, singulièrement ceux de la diaspora dont l’éloignement physique avec la mère patrie constitue un facteur de déphasage par rapport à l’évolution de plusieurs réalités. Ainsi, la conférence-débat organisée à Bruxelles était particulièrement indiquée-un exercice de redevabilité qui se marie mieux à la ligne politique du président de la République mise en place dès le début de son mandat visant à échanger avec des Congolais partout où ils se trouvent. Cette conférence a aussi donné l’occasion aux membres de la diaspora congolaise d’Europe de s’exprimer, en donnant leurs avis et considérations au sujet de la gestion des finances publiques de leur pays d’origine.

Intérêts des assises 

Avec l’engouement qui a suivi les exposés des panelistes, la conférence-débat était une grande opportunité de sensibilisation d’un large public sur ce qui a été fait par rapport à  la lutte contre la mauvaise gestion des finances publiques et la corruption en RDC. Cette activité qui a suscité un intérêt particulier, a permis de mettre en exergue les résultats probants acquis par l’Inspection générale des finances dans sa lutte. Une tâche de gendarme financier largement saluée qui a occasionné l’augmentation du budget national, passant de 5 milliards de dollars en 2019 à plus de 16 milliards en 2023. 

Ces assises ont permis aussi de présenter les actions et les stratégies instaurées par l’Inspection générale des finances ; de partager les expériences réussies et les leçons apprises pour servir de référence à d’autres pays et institutions qui cherchent à améliorer la gestion de leurs finances publiques ; d’encourager la collaboration entre les acteurs nationaux et internationaux, y compris les membres de la diaspora. Cette activité, a eu aussi le mérite de permettre au public de la diaspora de poser toutes les questions possibles au patron de l’IGF sur la gestion des finances du pays.

Publics cibles et thématiques

 Cette conférence de deux jours a ciblé plusieurs acteurs, principalement des Congolais de la diaspora ; des officiels congolais avec à leur tête l’ambassadeur de la RDC en poste à Bruxelles, des responsables de la gestion des finances publiques, des investissements  et de l’amélioration du climat des affaires, en ce compris des acteurs de la société civile engagés dans la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance. Elle visait aussi des experts en finances publiques, des universitaires et des chercheurs travaillant sur les questions liées à la gestion des finances, mais aussi des potentiels investisseurs. 

Quant aux thématiques exploitées, la conférence a eu à débattre des stratégies et des actions instituées par l’Inspection générale des finances pour lutter contre la corruption et promouvoir la transparence dans la gestion des finances publiques, relever les défis spécifiques auxquels fait face la RDC dans la gestion des finances ainsi que les approches pour les surmonter. Il convient également de citer celles se rapportant aux bonnes pratiques en matière de contrôle financier, de détection de la corruption et de prévention des malversations, aux perspectives et aux recommandations pour renforcer l’assainissement des finances publiques en RDC, sans oublier des thèmes comme l’accompagnement de l’Union européenne dans la lutte contre la corruption en RDC ainsi que des sujets qui touchent à l’apport de la diaspora congolaise à son pays d’origine.

Heshima

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