Nous rejoindre

Nation

Autopsie des processus électoraux en RDC: La lourde responsabilité de la classe politique et des confessions religieuses dans l’échec.

En jaugeant les différents processus électoraux de la RD Congo, on arrive à la conclusion que les difficultés rencontrées résultent de la volonté des acteurs politiques de caporaliser la CENI. Les confessions religieuses y contribuent malheureusement significativement.

Published

on

Il y a fort à craindre que le souci de garantir l’indépendance, la neutralité et l’impartialité de la CENI, de façon à rassurer tous les compétiteurs électoraux de la crédibilité des élections de 2023 ne soit qu’un vœu pieu. Les faits prouvent que la responsabilité de l’échec des processus électoraux est partagée entre les acteurs politiques dont les parlementaires qui n’arrivent pas toujours à voter des lois garantissant l’impartialité, et les chefs religieux. Pourtant, c’est sur le président de la commission électorale que l’on rejette toute la responsabilité après les élections.

L’histoire s’est répétée lors des précédents cycles électoraux et il y a fort à parier qu’elle se répète avec le processus électoral en cours. Depuis la désignation de l’abbé Apollinaire  Malumalu, précurseur et concepteur de l’architecture électorale de la RDC, les choses se déroulent toujours de la même manière. Ce qui arriva au moment de sa désignation, de celle de ses successeurs Daniel Ngoyi Mulunda et Corneille Nangaa ou de  Ronsard Malonda, est en train d’arriver aujourd’hui.  Les mêmes causes produisant les mêmes effets, si en 2006, 2011 et 2018 les élections ont été qualifiées de chaotiques, on se demande si ce ne sera pas pareil en 2023. Entretemps, avec du temps perdu, l’impératif du respect du délai constitutionnel des scrutins devient illusoire.

Plusieurs réformes pour rien

C’est après chaque processus électoral que la question de la réforme refait surface, même si les mêmes tares subsistent. Présentant devant les élus du peuple le 9 avril 2021 le rapport général du processus électoral, Corneille Nangaa avait déclaré ce qui suit au sujet de la réforme électorale : « Tout le monde parle aujourd’hui de réformes électorales. Mais il n’est pas évident que tous ceux qui en parlent en aient la même compréhension ». Le président sortant de la CENI a évidemment raison.

On a beauprocéder au changement de président de la centrale-électorale ou  réviser la loi sur la CENI et la loi électorale,  on est encore loin de sortir de l’ornière. Les velléités de la caporalisation de la CENI subsistent toujours. Du coup, les faiblesses relevées lors des cycles électoraux passés reviennent toujours.

La problématique de la caporalisation de la CENI

Corneille Nangaa et d’autres acteurs politiques ont recommandé la désignation des personnalités indépendantes, mais la démarche reste une équation difficile à résoudre tant les « désignateurs » sont eux-mêmes divisés.   Pour sa part, le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) pense qu’au-delà de la désignation des personnalités indépendantes,  le président de la République devrait insuffler la dynamique de réforme du processus électoral ou avoir la volonté d’agir en ce sens. En tant que garant du bon fonctionnement des institutions, le président Félix Antoine Tshisekedi n’a pas à faire litière de la question.

Même, comme l’a suggéré la plateforme Lamuka dans sa proposition de loi, constituer le  bureau de la centrale électorale uniquement avec des membres de la société civile ne résoudra pas le problème. Aussi longtemps que la société civile elle-même sera politisée, la CENI sera toujours caporalisée. Il est ainsi difficile de ne pas transformer la désignation des membres de la CENI  et de son président en un lieu de conquête ou de conservation du pouvoir.

L’impossible dépolitisation de la CENI

Au début de chaque processus électoral, il y a toujours une controverse autour de la dépolitisation de la CENI. Cependant, une fois le projet de loi sur la CENI analysé et adopté par les  députés nationaux, on ne  voit finalement pas le travail de dépolitisation abattu. Encore que certains scientifiques-politiques ne croient même pas que ce soit possible. Tel est le cas du professeur André Mbata, député national de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et président de la commission PAJ de la chambre basse du Parlement, qui estime impossible  la dépolitisation de la CENI.

Le Groupe d’Etudes sur le Congo, lui aussi, pense que la dépolitisation totale de la CENI est pratiquement impossible dans un climat de méfiance entre les acteurs politiques  qui tiennent à avoir leurs délégués à la CENI considérés comme leurs yeux dans l’organe de gestion des élections. L’Accord de Sun City, adopté en 2003, préconisait la mise en place d’une CENI indépendante…Selon le GEC, le compromis politique trouvé portait les germes d’instrumentalisation politique de la commission électorale. Or, tant que la commission électorale ne sera pas réellement indépendante, parler des élections libres et démocratiques sera toujours utopique.   Bien plus, étant donné ce qui s’est passé lors des élections précédentes, il est difficile de dissiper le climat de suspicion, de manque de confiance entre les chefs religieux et de méfiance entre les acteurs politiques.

Les confessions religieuses ont déçu

Le processus ayant conduit à la désignation de Ronsard Malonda et celui qui est en cours, démontrent que les chefs religieux en général sont hypocrites, certains sont cupides et corruptibles.  Les agendas des uns et   des autres se sont finalement étalés au grand jour. Aussi, leur  charte n’encourage que des querelles d’Allemands, car élaborée comme pour ne pas permettre le consensus, ce qui,  inexorablement, renvoie au vote. Et lorsqu’il faut parler vote, chacun connait la suite.

Cette fois-ci encore, les représentants de la plateforme des 8 confessions religieuses (Eglise Catholique, Armée du Salut, Eglise Kimbanguiste, Eglise Indépendante, Eglise Orthodoxe, l’Eglise du Christ au Congo, Eglise du Réveil, musulmane) auxquelles revient la tâche de désignation du président de la CENI ont déçu.

L’indépendance et neutralité du candidat censé les représenter pose toujours problème et l’église catholique évoque un problème d’intégrité. Après plusieurs rounds improductifs, les 6 confessions religieuses ont dare-dare déposé leur PV de désignation du candidat président de la CENI au Bureau de l’Assemblée nationale.  Mais, les représentants de la CENCO et de l’ECC s’en moquent comme de leur première « soutane », estimant comme l’a dit Eric Senga, porte-parole de l’ECC, qu’il n’existe pas juridiquement une plateforme de 6 confessions religieuses.

Pour Donatien Nshole, secrétaire général de CENCO, le candidat qu’il appelle X, présenté par ces 6 confessions religieuses, pèche par rapport à l’intégrité et l’indépendance. En effet, la proposition de loi que Christophe Lutundula a soumise au parlement stipule que les membres de la CENI sont choisis parmi les personnalités indépendantes reconnues pour leur compétence, intégrité morale, probité, honnêteté…

D’aucuns se rappellent  qu’à chaque occurrence la CENCO vient avec son candidat et aucun jusqu’à présent n’a eu la chance de passer. Ses membres ont eu parfois à être en contradiction entre eux, le cas de la désignation de Malu Malu qui avait divisé les évêques en 2013. Contre l’avis de la CENCO, Malu Malu avait accepté de présider la CENI. Il avait le soutien de son évêque, Mgr Sikuli Paluku Melchisédech,  alors que la CENCO s’était opposée à la présence d’un ecclésiastique à ce poste, préférant comme candidat le laïc Botolo Magoza. Les évêques  avaient demandé des sanctions canoniques contre l’abbé Apollinaire Malu Malu et ce dernier avait perdu son poste de directeur général de l’Institut panafricain Cardinal Martino. Aujourd’hui, le candidat Cyrille Ebotoko qui jouit de son soutien, comme en 2020 face à Malonda, Denis Kadima et Sylvain Lumu, continue d’être à l’écart.   

Au terme du tamisage en 2020, les catholiques et les protestants n’avaient été pour le choix de Ronsard Malonda dont le président Tshisekedi avait refusé la validation de mandat après  l’entérinement de l’assemblée nationale.

En définitive, les confessions religieuses passent pour une plateforme fantoche, facilement manipulable par la classe politique. L’abbé Donatien Nshole, sur les ondes d’une radio locale, a eu à exprimer ses regrets par rapport à l’image qu’ils véhiculent tous dans l’opinion. Certainement, cela pousse d’aucuns à dire que, si l’on y prend garde, elles (les confessions religieuses) finiront par se voir déposséder de ce privilège leur reconnu dans l’Accord global et inclusif de Sun City. « Les hommes restent ce qu’ils sont. Qu’ils soient en soutanes, ils ont un cœur humain », conclut Jacques Djoli.

Le choix cornélien de Félix Tshisekedi

Monseigneur Marcel Utembi et le docteur André Bokundoa ne sont pas de ceux qui reculent. Malgré le jusqu’auboutisme de leurs pairs, ils tiennent à épuiser toutes voies nécessaires. Devant la décision implacable du groupe de l’évêque général Dodo Kamba, ils sollicitent l’arbitrage du président Tshisekedi, sous prétexte qu’il s’était adressé à Jeannine Mabunda lorsqu’il y avait mésentente  au tour de la désignation de Ronsard Malonda.  Le 17 juillet 2020, le président Tshisekedi avait effectivement  refusé d’investir Ronsard Malonda, dans un courrier adressé à la présidente de l’assemblée nationale, Jeannine Mabunda, soulignant que ladite désignation était fortement contestée par plusieurs des représentants des confessions religieuses, à savoir l’Eglise catholique, l’Eglise du Christ au Congo et l’Eglise Kimbanguiste.

La « jurisprudence Mabunda » existant, le président Félix Tshisekedi a tout intérêt à trancher pour éviter les manifestations qu’avaient initiées le Comité laïc de coordination (CLC) et Lamuka, lorsque Ronsard Malonda était désigné en 2020, lesquelles manifestations avaient occasionné la mort de plusieurs personnes. Si autre fois Lamuka, le CLC et l’UDPS étaient contre la désignation de Ronsard Malonda, actuellement Lamuka, FCC (PPRD) et les mouvements citoyens comme La Lucha  font un lever de boucliers. 

Des processus électoraux ayant les mêmes caractéristiques.

Ric à ric, tous les processus électoraux suivent ou presque le même schéma. Ainsi, après l’étape de la désignation des animateurs de la CENI, comme lors des autres processus, la classe politique va passer à une autre, celle des tiraillements portant sur la loi électorale dont le manque de compromis sur pas mal de points : mode de scrutin, seuil, machine à voter, enrôlement, fichier électoral, caution non remboursable…

Pour le processus électoral en cours, on peut dire que « les allemands arrivent » : il n’y a plus rien à faire. Autant en emporte le vent. Sinon, les questions demeurent. Devrait-on continuer à parler des élections chaotiques, fraudes massives, bras de fer ou résultat entaché d’irrégularités ? En réalité, les prémisses posées actuellement sont inévitablement celles qui produisent le cafouillage ou le tripatouillage. Comment dans ce cas précis ne pas s’attendre à la violence postélectorale ?

Hubert MWIPATAYI

Nation

Perchoir de l’Assemblée nationale : Kamerhe risque une répétition de l’histoire ?  

Published

on

La session parlementaire de septembre a été ouverte ce lundi 15 septembre 2025 dans les deux chambres du Parlement. Visés par des pétitions initiées par certains députés et sénateurs, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat vont-ils résister à cette vague de colère des parlementaires ? Vital Kamerhe a préféré joué la carte de l’apaisement en implorant le pardon des députés qui se sont sentis « froissés » par sa conduite. Reste à savoir si les pétitionnaires vont l’écouter. Avec ces pétitions, le président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) se retrouve proche d’une répétition de l’histoire.    

Ce lundi 15 septembre, le ciel gris semblait traduire l’atmosphère lourde qui planait sur le Palais du peuple. L’ouverture de cette session parlementaire, essentiellement budgétaire, a captivé l’attention de l’opinion congolaise suite à une contestation interne sans précédent. Au sein de l’hémicycle, certains députés avaient le regard tendu, échangeant à voix basse. Dans les couloirs vastes du parlement, les murmures circulent : « Kamerhe va devoir répondre », « voilà le moment de vérité ». Au cœur des tensions : une frange de députés qui veulent faire tomber certains membres du bureau de l’Assemblée nationale.

D’après les députés pétitionnaires, plus de 230 signatures étaient déjà collectées. Ces élus frondeurs reprochent notamment au bureau de l’Assemblée nationale la « gestion opaque » des finances de leur chambre, la « non prise en compte de la situation sociale de députés », le « vote des lois dans la légèreté », ainsi que le « retard ou blocage des moyens de contrôle parlementaire ». Cette fronde est notamment menée par le député Crispin Mbindule, membre de l’UDPS-Tshisekedi et ancien cadre de l’UNC de Vital Kamerhe. L’UDPS, le parti présidentiel, dit ne pas être à l’initiative de cette démarche visant à déchoir certains membres de cette chambre. Un groupe de députés pétitionnaires menaçaient de déposer, le 15 septembre, le document portant les signatures de plus de 230 élus. Mais ils n’ont pas eu accès au bureau de l’administration de l’Assemblée nationale. Crispin Mbindulu a fait savoir qu’ils vont saisir un huissier de justice dans les heures qui suivent la plénière consacrée à la rentrée parlementaire pour déposer la pétition comme ce fut le cas pour le bureau Mabunda issu du Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président, Joseph Kabila.

Kamerhe implore le pardon des députés « froissés »

Quand la session parlementaire s’est officiellement ouverte, les bancs de l’hémicycle étaient occupés, mais l’ambiance était plus froide que lors des rentrées précédentes. Vital Kamerhe devait prononcer son message d’ouverture et certains attendaient de lui un geste d’apaisement. Ils ont été servis car, Vital Kamerhe a joué la carte du pardon. « S’il y en a parmi vous qui se sont sentis froissés, heurtés ou dérangés de quelque manière que ce soit par ma conduite ou mes propos, qu’ils daignent accepter l’expression de mes regrets les plus sincères, et j’implore leur pardon. », a déclaré Vital Kamerhe en s’adressant aux députés nationaux. Il a été applaudi par une partie de la salle alors que des frondeurs sont restés de marbre. 

Dans son allocution, Kamerhe a aussi expressément évoqué le cas des députés pétitionnaires. Selon lui, nul ne peut empêcher les députés d’exprimer leur droit et devoir légitime et constitutionnel. « Il s’agit d’un exercice parlementaire légitime », a-t-il affirmé, en faisant allusion à cette pétition. Toutefois, il a appelé les auteurs de cette démarche à ne pas freiner le bon fonctionnement de l’institution par la brutalité et la violation de leur propre droit légitime.

Kamerhe risque une répétition de l’histoire

Alors secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) du président de la République de l’époque Joseph Kabila, Vital Kamerhe a été élu président de l’Assemblée nationale avant de tomber en disgrâce en 2009. Au cours de cette année, il a été forcé à la démission après avoir entré en contradiction avec le président Joseph Kabila au sujet de l’entrée sur le sol congolais des troupes rwandaises sans que le Parlement ne soit informé. En décembre 2010, Vital Kamerhe bascule dans l’opposition et lance son propre parti politique, l’Union pour la nation congolaise (UNC) et se porte candidat à l’élection présidentielle du 28 novembre 2011, se classant troisième après le président sortant Joseph Kabila et son opposant Étienne Tshisekedi.

En 2024, dans le cadre de son alliance avec Félix Tshisekedi, il est de nouveau élu président de l’Assemblée nationale, 15 ans après. Candidat unique de la majorité présidentielle, il a été élu avec 371 voix, soit la majorité absolue, lors de l’élection du bureau définitif de la chambre basse du Parlement en mai 2024. Après plus d’une année seulement, il est de nouveau menacé de destitution. « Un risque de répétition de l’histoire », analyse Robert Ndanga, un politologue congolais. Pour Zacharie Bababaswe, opérateur politique et député provincial du Kasaï-Central, Vital Kamerhe navigue à contre-courant et a commis plusieurs erreurs impardonnables. « Il a profité du perchoir et de son statut de président de l’Assemblée nationale pour passer des messages personnels qui sont contre la vision du président et de son gouvernement », explique Zacharie Bababaswe, qui l’accuse notamment d’avoir utilisé un voyage officiel pour rencontrer à Paris des représentants de Joseph Kabila et de l’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki.    

Une autre fronde couve au Sénat 

Une autre fronde – encore latente – est observée au Sénat avec toujours un élu UDPS : Idrissa Afani Mangala. Ensemble avec un groupe de sénateurs encore discrets, ils menacent de renverser certains membres du bureau du Sénat parmi lesquels Jean-Michel Sama Lukonde, président de cette chambre législative. Ces parlementaires réclament, eux aussi, de meilleurs émoluments et appellent à destituer les présidents du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde. Ces deux leaders des institutions vont-ils résister à cette offensive ? L’avenir le dira…

Heshima

Continue Reading

Nation

Coupe du Monde 2026 : Nouvel espoir brisé pour la RDC, 51 ans après ?

Published

on

Le Sénégal a dominé la République démocratique du Congo (2-3) lors des qualifications pour la Coupe du monde 2026, mardi soir, à Kinshasa. Les Lions de la Téranga devancent désormais les Léopards, tenant leur qualification en main. Cette défaite fragilise grandement les chances de la RDC de retrouver la Coupe du monde, 51 ans après sa dernière apparition sous l’ère Kakoko.

Le mardi 9 septembre 2025, dans un stade des Martyrs vibrant et tout acquis à leur cause, les Léopards de la RDC ont vu leurs espoirs de Coupe du monde s’effriter. Mardi soir, les fauves congolais, malgré une avance de deux buts, se sont inclinés face aux Lions de la Téranga du Sénégal. Cette défaite cruelle, dans un match clé des éliminatoires pour le Mondial 2026, prévu aux États-Unis, au Canada et au Mexique, sonne comme un nouveau coup du sort pour une nation qui rêve de renouer avec la compétition, 51 ans après sa dernière participation.

La désillusion des supporters congolais a viré au chaos au stade des Martyrs, mardi soir, après la défaite des Léopards face au Sénégal (2-3) en qualifications pour la Coupe du monde 2026. Frustrés par l’effondrement de leur équipe, qui menait pourtant de deux buts, certains fans ont déchaîné leur colère en vandalisant l’enceinte sportive. Sièges arrachés des gradins, bouteilles et projectiles lancés sur la pelouse : ces actes de sabotage ont même brièvement interrompu la rencontre après l’égalisation sénégalaise.

Le ministre des Sports, Didier Budimbu, a fermement condamné ces agissements, les qualifiant d’« inacceptables » et de « contraires à l’esprit sportif ». « Nous dénonçons avec la plus grande vigueur ces dégradations », a-t-il déclaré, tout en appelant les Congolais à rester unis derrière l’équipe nationale et son sélectionneur, Sébastien Desabre, dont il a salué les « progrès remarquables ».

La défaite des Léopards face au Sénégal (2-3), mardi soir, dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2026, place la RDC dans une position précaire. Désormais, les Congolais n’ont plus leur destin en main et doivent espérer un faux pas des Lions de la Téranga lors de leurs deux prochains matchs. Une hypothèse fragile, alors que le Sénégal affrontera des adversaires jugés moins redoutables, le Sud-Soudan et le Togo.

Grâce à un succès arraché dans les ultimes minutes, le Sénégal consolide sa position de leader du groupe B et se rapproche d’une qualification quasi certaine pour le Mondial 2026. Cette victoire conforte son statut de favori et pave la voie vers une quatrième participation à la Coupe du monde, la troisième consécutive, sauf improbable retournement de situation.

RDC, une malédiction difficile à briser ?    

Cinquante-et-un ans après sa seule apparition à la Coupe du monde en 1974, la République démocratique du Congo, alors Zaïre, n’a pas su briser le plafond de verre qui la sépare de la grand-messe du football. L’édition allemande de 1974 reste un souvenir douloureux pour les Léopards, marquée par une campagne cauchemardesque : 14 buts encaissés en trois matchs, aucun marqué. Battue 2-0 par l’Écosse pour son entrée en lice, la RDC a ensuite subi une humiliante déroute 9-0 face à la Yougoslavie, avant de s’incliner 3-0 contre le Brésil.

Un épisode emblématique de cette débâcle reste gravé dans les mémoires : lors d’un coup franc brésilien, Mwepu Ilunga, surgissant du mur, dégagea le ballon sous les regards ébahis de Jairzinho, Rivelino et de l’arbitre. Sanctionné d’un carton jaune pour cette faute rocambolesque, Ilunga laissa le monde du football perplexe. « Je n’ai aucune idée de ce qui lui est passé par la tête. Il a peut-être cru que le ballon était en jeu, mais ça reste un mystère », confiait à la FIFA Kakoko Etepe, figure légendaire des Léopards de l’époque.

Selon Etepe, l’équipe de 1974 manquait de joueurs évoluant dans les grands championnats européens pour rivaliser à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, les Léopards comptent dans leurs rangs des binationaux évoluant au plus haut niveau, dans des environnements compétitifs similaires à ceux des grandes nations du football. Pourtant, malgré ce vivier de talents, la RDC peine toujours à conjurer la malédiction qui la prive d’une nouvelle qualification, plus d’un demi-siècle plus tard.

Un brin d’espoir pour les barrages ?           

L’Afrique comptera déjà neuf représentants assurés pour la Coupe du monde 2026. À cela s’ajoutent quatre équipes classées parmi les meilleures deuxièmes qui devront disputer des barrages continentaux (demi-finales et finale).

Mais la route reste semée d’embûches : le vainqueur de ces barrages africains ne sera pas directement qualifié. Il devra encore franchir l’étape des barrages intercontinentaux, face à d’autres nations repêchées à travers le monde.

Cette configuration réduit les chances de voir l’Afrique décrocher un dixième billet pour le Mondial. En effet, le vainqueur des barrages africains devra également s’imposer lors de ce dernier tour face à des adversaires coriaces. Parmi eux figure notamment la Bolivie, surprenante tombeuse du Brésil (1-0) le mardi 9 septembre. Grâce à ce succès, la sélection bolivienne a obtenu, au détriment du Venezuela battu à domicile par la Colombie (3-6), le ticket attribué à la zone Amérique du Sud pour les barrages intercontinentaux.

A défaut de la CDM, progresser à la CAN 

Si la RDC venait à manquer définitivement la qualification pour la Coupe du monde 2026, elle pourrait se rattraper en réalisant une belle performance lors de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN), prévue au Maroc entre décembre 2025 et janvier 2026.

Quatrièmes de la dernière édition derrière l’Afrique du Sud, les Léopards auront l’occasion de viser plus haut. Malgré la défaite face au Sénégal, l’entraîneur français Sébastien Desabre a su instaurer une dynamique positive. Il pourrait bien conduire ses hommes vers un nouvel exploit. Remporter la CAN, un titre qui fuit la RDC depuis 1974, serait une consécration à défaut d’une participation au Mondial.

L’histoire rappelle que la RDC fut le premier pays d’Afrique subsaharienne à se qualifier pour une Coupe du monde, en 1974. Quelques mois plus tard, le 14 mars 1974, les Zaïrois d’alors s’offraient une deuxième CAN en battant la Zambie (2-0) en finale.

Retrouver le sommet du football africain fait partie des objectifs affichés par Sébastien Desabre. Avec près de 20 participations à la CAN, ramener un troisième trophée continental serait une immense fierté nationale et un symbole fort de renaissance pour le football congolais.

Heshima

Continue Reading

Nation

Après une quinzaine d’ouvrages inaugurés  : Fifi Masuka inspecte déjà des nouveaux chantiers  

Published

on

Entre routes récemment tracées, premier Mall de Kolwezi, université moderne et instituts supérieurs en construction, la province du Lualaba façonne son avenir à coup de béton et d’ambition. Loin de se reposer après une série d’inaugurations en juin dernier, la gouverneure Fifi Masuka a immédiatement entamé l’inspection des chantiers en cours. Dans la foulée, le plus grand barreau de l’espace Katanga a été inauguré.

Alors que l’opinion congolaise admire encore les ouvrages récemment inaugurés par le président de la République Félix Tshisekedi, d’autres structures imposantes sortent déjà de terre au Lualaba. Pas moins de quatorze chantiers majeurs ont été visités en juillet par Fifi Masuka et son adjoint, Clément Mufundji. 

Université de Kolwezi rénovée, centre commercial futuriste, Palais de justice militaire, routes élargies, zones industrielles en pleine activité : le Lualaba poursuit son développement à un rythme soutenu.

Après un Village, bientôt un Palais des congrès

Après la construction et l’inauguration du Village des congrès, la gouverneure du Lualaba s’apprête à finaliser un autre chantier de prestige : le Palais des congrès. Désormais, la province ne manquera plus d’infrastructures pour accueillir de grands événements, notamment des conférences internationales.

Le futur Palais comptera un amphithéâtre de 200 places et pourra, dans son ensemble, recevoir jusqu’à 1 000 personnes, selon un ingénieur de ZS Africa Solutions Sarl, entreprise en charge des travaux. Cette nouvelle infrastructure viendra s’ajouter au Village des congrès déjà inauguré.

« Ce complexe d’envergure de 6 305 m² positionne le Lualaba comme un centre des conférences internationales dans les domaines miniers, touristiques, économiques et technologiques. Il comprend une salle de congrès de 15 000 places, 24 bureaux, 4 salles de réunion, un modèle de 6 chambres et 2 appartements. Ces ouvrages sont le fruit du silence actif d’une servante dédiée à sa mission », avait déclaré Fifi Masuka lors de l’inauguration du Village.

Université de Kolwezi modernisée  

La transformation du Lualaba est en marche. Le 14 juillet 2025, la gouverneure Fifi Masuka a sillonné la ville de Kolwezi pour inspecter plusieurs chantiers stratégiques. À l’Université de Kolwezi, elle a suivi de près l’avancement d’un vaste projet de modernisation : des bâtiments imposants pour plusieurs facultés comprenant 20 auditoires de 200 places chacun, un bâtiment administratif R+3 avec 22 bureaux, ainsi que quatre homes universitaires (deux pour hommes et deux pour femmes). À terme, l’université pourra accueillir près de 9 000 étudiants. À proximité, une clinique universitaire de 100 lits prend forme, dotée d’un bloc opératoire, d’un laboratoire et de services de médecine interne et externe. Objectif : limiter les coûteuses évacuations sanitaires vers l’étranger.

La gouverneure a également visité les travaux de modernisation de l’Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA/Kolwezi), situé dans le quartier Golf-ISTM, ainsi que ceux de l’Institut supérieur pédagogique (ISP/Kolwezi). Concernant l’enseignement de base, plusieurs écoles sont en chantier, dont le Lycée Umoja, actuellement modernisé, et un internat aux standards internationaux avec 50 logements sociaux. « Nous sommes très satisfaits de l’évolution des travaux », a déclaré Fifi Masuka à l’issue de cette ronde d’inspection.

Mall de Kolwezi, un bijou sans précédent  

Dans le quartier Joli Site, à Dilala, un ouvrage attire déjà les regards avant même son inauguration : le premier Shopping Mall de Kolwezi. Les travaux ont bien avancé, fruit d’une initiative du gouvernement provincial, conduite par la gouverneure Fifi Masuka, en ligne avec la vision du chef de l’État. Accompagnée de son adjoint, Clément Mufundji, elle a récemment inspecté le chantier, qui figure parmi les infrastructures appelées à être inaugurées prochainement.

Ce centre commercial, une première dans la ville, sera doté notamment d’escalators. « C’est un joyau architectural. La ville n’avait jamais connu de telles infrastructures. C’est un bijou sans précédent », témoigne Albert Mutshail, habitant de Kolwezi. Connue comme la capitale mondiale du cobalt, Kolwezi poursuit son expansion. Ce projet entend répondre aux besoins croissants de la population en matière de shopping et de services.

Un zone économique spéciale

  À quelques kilomètres de là, la zone économique spéciale de Fungurume prend forme. Sous un soleil doux, des hangars industriels émergent du sol. C’est dans cet espace que seront regroupées les unités de transformation minière et les entreprises logistiques.

L’ambition : bâtir un écosystème capable de capter une plus grande part de la chaîne de valeur du secteur extractif. Pour les miniers, cette zone doit accueillir les sociétés produisant des intrants nécessaires aux exploitations, favorisant ainsi la création d’un marché institutionnel. Une étape clé pour assurer l’adéquation entre les besoins de la RDC et la sous-traitance dans ce domaine.

L’évolution de plusieurs chantiers saluée  

Lors de ses visites, Fifi Masuka Saïni a salué l’avancée de plusieurs chantiers et félicité les entreprises de construction impliquées dans la transformation du Lualaba. Son cortège a notamment inspecté le chantier du Palais de justice militaire, encore en construction, ainsi que ceux des résidences officielles du gouverneur et de son adjoint. Les travaux des nouveaux bureaux de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) figurent également parmi les sites visités.

À Lualaba-Gare, dans le territoire de Mutshatsha, un chantier de 550 logements sociaux est déjà bien avancé, symbole d’un développement prenant en compte les besoins en habitat. À Kolwezi, un orphelinat baptisé « Maman Denise Nyakeru » est en cours de construction, accompagné d’une école destinée aux enfants nécessiteux, qui bénéficiera d’un programme inédit au pays.

« Aux premières heures de ce 14 juillet, nous avons lancé une tournée d’inspection de quatorze chantiers structurants à Kolwezi. Du Shopping Mall moderne aux amphithéâtres de l’ISTA et de l’ISP, en passant par le futur Palais de justice militaire, nous veillons à ce que chaque ouvrage reflète la grandeur du Lualaba et matérialise la vision du président Félix Tshisekedi : un Congo fort, prospère et respectueux de l’État de droit », a-t-elle déclaré au terme de cette tournée.

Un grand barreau inauguré à Kolwezi

Le 16 août 2025, la gouverneure du Lualaba, Fifi Masuka Saïni, a inauguré à Kolwezi la plus grande Maison du Barreau de l’espace Grand Katanga. Après la coupure du ruban symbolique, elle a procédé à une visite guidée des différents compartiments du bâtiment.

« Nous venons d’inaugurer la plus grande Maison du Barreau de l’espace Grand Katanga. Cet édifice pionnier, fruit d’un partenariat solide entre notre gouvernement et le Barreau, incarne l’État de droit voulu par le président Félix Tshisekedi. Nous exhortons nos avocats à en faire un rempart d’équité et de justice accessible à toutes les couches sociales », a déclaré la gouverneure.

Ce nouvel édifice accueillera plus de 1.000 avocats et stagiaires inscrits au tableau du Barreau du Lualaba. Le bâtonnier du Lualaba, Laurent Mbako, ainsi que le bâtonnier national, Michel Shebele, ont souligné son importance pour le travail quotidien des avocats, appelant leurs pairs à en faire un instrument au service de la justice et de la population. Ils ont également remercié la gouverneure pour son soutien financier à la réalisation du projet. Pour sa part, le secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature, Telésphore Nduba, a salué l’engagement constant de Fifi Masuka dans le développement des infrastructures judiciaires, en cohérence avec la vision politique du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Diplôme de « bâtisseur » décerné à Fifi Masuka   

Face à la transformation que connaît la province du Lualaba sous l’impulsion du président Félix Tshisekedi, la gouverneure Fifi Masuka a été honorée par l’Assemblée provinciale. Le 1er juillet, l’organe de contrôle de l’exécutif lui a décerné le titre de « Bâtisseur du Lualaba ». Lors de la cérémonie, le président de l’Assemblée provinciale, Jean-Marie Kaseya Tshingambo, a salué la « bravoure » de la gouverneure et assuré l’accompagnement de son institution dans son ambition de doter la province d’infrastructures modèles.

En décembre 2024, Fifi Masuka avait déjà reçu le prix « Mama Muilu » pour sa politique ambitieuse en matière d’infrastructures. Ce prix lui a été décerné pour la construction d’un échangeur à Kolwezi — faisant du Lualaba la deuxième province du pays, après Kinshasa, à en disposer — ainsi que la modernisation de l’aéroport et de plusieurs édifices publics.

Sous son mandat, le Lualaba connaît une mutation profonde. Sa stratégie repose sur une approche holistique intégrant mobilité, éducation, énergie, urbanisation et dignité citoyenne. Avec un plan quinquennal dédié aux infrastructures, représentant 76 % du budget provincial (environ 2,4 milliards USD), la gouverneure trace une trajectoire de développement durable et positionne le Lualaba comme un modèle régional.

Sur le terrain, les défis demeurent, notamment dans les territoires, mais une certitude s’impose : le visage du Lualaba change, porté par les truelles, les camions-bennes et une volonté politique affirmée.

Heshima   

Continue Reading

NOUS SOMMES AUSSI SUR FACEBOOK

Trending

You cannot copy content of this page

WeCreativez WhatsApp Support
Notre rédaction est là pour répondre à toutes vos préoccupations. N'hésitez pas !
👋Bonjour, comment puis-je vous aider ?