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Politique

Tshisekedi : quelle politique, 3 ans après ?

Le 24 janvier 2019, Félix Tshisekedi succédait à Joseph Kabila. Trois ans plus tard, le cinquième président congolais a entrepris plusieurs actions notamment sur le plan politique, judiciaire et sécuritaire mais dont l’incidence sur le sort des Congolais se fait toujours attendre.

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Ce 24 janvier 2022, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a totalisé trois ans depuis qu’il a été investi à la tête du pays, après sa victoire à la présidentielle du 30 décembre 2018. Dans son discours d’investiture, le successeur de Joseph Kabila avait annoncé une série d’actions politiques et sociales à mener pendant son mandat. Il s’agit notamment de la libération de tous les prisonniers politiques, le rétablissement de l’autorité de l’Etat, la lutte contre la corruption et l’impunité, la couverture santé universelle ainsi que la pacification du territoire national par l’éradication des groupes armés.

Aujourd’hui, trois ans après, la roue politique n’a pas tourné comme le souhaitait le cinquième président congolais. Parmi des freins à sa politique, figure l’alliance de gouvernance formée entre sa plateforme politique le Cap pour le changement (CACH) et le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila. Plusieurs fois, Félix Tshisekedi a dénoncé le « blocage » de son action par son partenaire de coalition qui avait la mainmise sur le Parlement. Ce qui a conduit à la rupture de cette coalition, le 6 décembre 2020, avec le soutien d’une bonne partie des Congolais au terme des consultations nationales organisées en novembre 2020, au Palais de la Nation.

Mais à côté, Félix Tshisekedi avait aussi réussi à poser quelques actions sur le plan politique, notamment la libération des prisonniers politiques et d’opinion. L’ancien député national Franck Diongo ou encore Eugène Diomi Ndongala ont été libérés dans ce cadre. Un autre geste politique majeur, c’est la décrispation politique avec le retour de Moïse Katumbi en République démocratique du Congo, après près de 5 ans d’exil.

Diplomatie

Dès son accession au pouvoir, Félix Tshisekedi a multiplié des voyages à l’étranger. Des déplacements qui commençaient même à agacer certains Congolais. Mais le chef de l’Etat congolais poursuivait une chose : remettre le pays dans le concert des nations mais surtout obtenir des soutiens politiques et économiques. Avec sa politique, la RDC a pris les commandes de l’Union africaine. Le pays a signé son retour dans le concert des nations en participant dans plusieurs sommets, notamment entre la France et l’Afrique, l’Allemagne et l’Afrique en août 2021, la Russie et l’Afrique en octobre 2019 ainsi que la Turquie et le continent africain en décembre 2021. Une diplomatie qui lui a permis aussi d’harmoniser les relations avec plusieurs pays, particulièrement les 9 voisins de la RDC dont le Rwanda.

Education

L’un des grands chantiers de Félix Tshisekedi, c’est l’éducation. La majorité de Congolais ont applaudi l’une des mesures phares du programme présidentielle : la gratuité de l’enseignement de base. Mais sa mise en œuvre ne convainc pas notamment à cause de plusieurs grèves des enseignants. Toutefois, cette mesure décrétée en 2019 a permis un afflux d’au moins 4 millions d’enfants dans les écoles publiques, ce qui réduira ainsi à long terme le taux d’analphabétisme en RDC, si la mesure est pérennisée.      

Sécurité

Dans son discours d’investiture le 24 janvier 2019, le cinquième président avait montré sa détermination de venir à bout de l’insécurité dans l’Est de la RDC. « Nous avons la forte détermination d’éradiquer tous les groupes armés nationaux et étrangers qui continuent à sévir cette partie de la République, plus particulièrement à l’Est de notre territoire. », avait-il promis. Et au plan sécuritaire, justement, Félix Tshisekedi a mis en place, le 6 mai 2021, l’état de siège sécuritaire dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

Cette mesure vise à lutter contre tous les groupes armés locaux et étrangers qui écument l’Est de la RDC. Plus de 8 mois après l’instauration de cette mesure, la paix n’est pas encore revenue dans cette partie de la République. Et cela, malgré la mutualisation des forces avec l’armée ougandaise, UPDF. Mais des nouvelles du front font état de plusieurs bastions des terroristes des ADF récupérés par les FRADC et l’UPDF. Des actions militaires continuent donc dans cette zone.

Le social, un talon d’Achille 

Si politiquement Félix Tshisekedi s’est émancipé et a réalisé quelques avancées économiques, le social de sa population reste cependant son talon d’Achille. En marge de la journée dédiée à l’Alimentation, le 16 octobre 2019, Félix Tshisekedi avait lancé sur le site du Lac de Ma Vallée, dans la commune de Mont-Ngafula, à Kinshasa, un vaste Programme présidentiel accéléré de lutte contre la pauvreté et les inégalités.

Le président congolais épinglait trois axes principaux à savoir : l’amélioration de l’accès des populations rurales et périurbaines aux infrastructures et services socio-économiques de base; le développement des filières économiques locales rentables et durables; le renforcement des compétences managériales des bénéficiaires du programme. Mais à ce jour, la mise en œuvre de ce programme a du plomb dans l’aile.   

Et plusieurs services sociaux de base tels que l’accès à l’eau potable et à l’électricité restent faibles dans les milieux urbains et quasiment inexistants dans plusieurs milieux ruraux. Face à ces difficultés, des Congolais attendent encore la concrétisation des promesses visant à améliorer leurs conditions de vie. Et Félix Tshisekedi en est bien conscient. « Je suis conscient que la situation sociale de nos compatriotes n’est pas reluisante. Beaucoup de ménages peinent à nouer les deux bouts du mois et n’ont pas accès aux services sociaux de base tels que l’eau, l’électricité, les soins de santé, les transports », a-t-il déclaré dans son discours sur l’état de la nation prononcé le 13 décembre 2021 devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès.

D’ailleurs, à travers ses différentes interventions au Conseil des ministres, il rappelle au gouvernement de mettre en exergue des « actions à impact visible » pour améliorer la vie sociale des Congolais.   

Politique

Présidentielle 2023 : l’opposition va-t-elle tenir face au pouvoir ?

A près de 6 mois de la tenue des élections en République démocratique du Congo, l’opposition recherche encore ses marques. Après la coalition de quatre opposants pour mener des actions communes, la question majeure reste à savoir si elle peut faire le poids face au régime.

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La République démocratique du Congo doit élire son président le 20 décembre 2023. L’actuel président Félix Tshisekedi est candidat à sa propre succession. Du côté de l’opposition, quatre candidats sont déclarés. Comment s’organise l’opposition en amont du scrutin ? Quatre opposants ont décidé, le 14 avril dernier, de s’unir « pour mener des actions communes en vue d’obtenir l’organisation dans les délais constitutionnels d’élections transparentes, impartiales, inclusives et apaisées. » Il s’agit de l’ex-candidat à la présidentielle de 2018 Martin Fayulu (EciDé, ou Engagement pour la citoyenneté et le développement), l’ex-gouverneur du Katanga Moïse Katumbi (Ensemble pour la République), l’ancien Premier ministre Augustin Matata (LGD, ou Leadership et gouvernance pour le développement) et le député national Delly Sesanga (Envol de la RDC). 

Cette opposition a mobilisé la rue, le 20 mai, à Kinshasa, pour montrer qu’elle est aussi vigilante, qu’elle va aussi occuper le terrain dans cette période préélectorale. Les quatre leaders pensent qu’ils ne sont pas d’accord avec ce qui est en train de se passer. « Ils essayent de montrer qu’ils ne vont pas accepter n’importe quelle posture électorale », a récemment expliqué Bob Kabamba, professeur des Sciences politiques à l’Université de liège qui suit de près la politique dans les Grands lacs.

Mais ce quatuor de l’opposition risque d’avoir du plomb dans l’aile et ne pas tenir tête au régime comme souhaité. Les derniers événements sur l’arrestation du bras droit de Moïse Katumbi (Salomon Kalonda) laissent entrevoir un éventuel anéantissement de ce candidat président de la République.        

Déjà après les perquisitions menées, jeudi 8 juin, par les renseignements militaires dans les résidences de Katumbi et Salomon Kalonda, son parti accuse Félix Tshisekedi « d’harcèlement politique » contre son président national, dans un communiqué le même jour. « Jusqu’au moment où nous faisons cette communication, personne n’a pu nous dire de quelle infraction Moïse Katumbi est présumé l’auteur », a déclaré Dieudonné Bolengetenge, secrétaire général du parti Ensemble pour la République. 

Ce dossier d’atteinte à la sureté de l’Etat dont est accusé ce proche de Katumbi et par ricochet Moïse lui-même risque de fragiliser la coalition de circonstance formée par ces quatre leaders de l’opposition. Reste à savoir comment le reste des personnalités de l’opposition vont se comporter, notamment Joseph Kabila qui mène une opposition silencieuse à Félix Tshisekedi. L’ancien Raïs aurait, selon le média Africa Intelligence, critiqué la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la Cour constitutionnelle, incapables à ses yeux d’organiser un scrutin crédible au mois de décembre 2023. Lui qui considère Félix Tshisekedi comme un « dictateur à vaincre » aurait saisi quelques capitales africaines pour évoquer la situation en RD. Congo.   

Une autre personnalité, un outsider qui peut bouger les lignes, c’est le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege. Mais l’homme a pris un peu de recul vis-à-vis des politiques depuis sa déclaration commune faite avec Martin Fayulu et Augustin Matata Ponyo sur la mauvaise gouvernance du pays. 

Du côté du régime par contre, Félix Tshisekedi, candidat déclaré à sa succession de longue date, envisage de briguer un deuxième mandat à la tête du pays. Le 29 avril, ses partisans se sont rassemblés au stade des Martyrs de Kinshasa pour la présentation de la coalition électorale du président sortant. Celle-ci, nommée « Union sacrée de la nation », rassemble la majorité mise en place par Tshisekedi en 2020, lorsqu’il a renversé la majorité constituée autour de son prédécesseur, Joseph Kabila, après deux ans de co-gestion du pouvoir par les deux hommes.

Heshima   

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Politique

Dossier Salomon Kalonda : le spectre se rapproche de Katumbi

Le conseiller politique de Moise Katumbi a été arrêté par l’état-major des renseignements militaires, ex-DEMIAP, depuis le 30 mai 2023. L’homme est accusé, entre autre, d’atteinte à la sureté de l’Etat. Seulement, son dossier se rapproche un peu plus de son mentor.

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Les maisons de Moise Katumbi à Kinshasa ainsi que de son conseiller politique, Salomon Idi Kalonda, à Lubumbashi, ont été perquisitionnées le jeudi 8 juin en l’absence de leurs propriétaires. Cette opération a été menée par des éléments de l’état-major des renseignements militaires. « Ils sont sortis les mains vides. Ils n’ont rien trouvé, ils ont fouillé de fond en comble… L’honnêteté nous pousse à dire qu’ils n’ont rien trouvé… », a déclaré à Top Congo FM l’un des communicateurs d’Ensemble pour la République, Francis Kalombo.                 

Pour la résidence de Moïse Katumbi située au quartier GB, à Kinshasa, les forces de l’ordre ont pris comme témoin une voisine de l’ancien gouverneur du Katanga afin de mener cette perquisition. Pour un activiste des droits de l’homme, cette opération est « amplement irrégulière » en l’absence du propriétaire du lieu ou de son mandataire spécial.          

« Les perquisitions que les agents de renseignements militaires conduisent actuellement dans les résidences de Moise Katumbi (à Kinshasa) et Salomon Idi Kalonda (à Lubumbashi) en absence de ces derniers et leurs mandataires spéciaux, sont amplement irrégulières », estime Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ).  

Arrêté sur le tarmac de l’aéroport international de N’djili, le 30 mai à Kinshasa, Salomon KalondaDella est toujours détenu par les services de renseignements militaires. D’après le lieutenant-colonel Kangoli Ngoli Patrick, conseiller juridique de l’état-major des renseignements militaires, le conseiller politique de Moïse Katumbi était porteur d’une arme à feu lors d’une manifestation de l’opposition. Il est également accusé d’être en relation avec le M23 et le commandement militaire rwandais. Dans un message sur Twitter, le 7 juin, Augustin Matata Ponyo a revendiqué l’arme attribuée « faussement » à Salomon Kalonda. Pour cet ancien Premier ministre passé à l’opposition, le « pistolet Jéricho » appartient à son garde du corps qui l’a perdu lors du sit-in du 25 mai organisé par l’opposition sur le Boulevard du 30 juin.   

Cette revendication n’a pas épargné le camp Katumbidont les résidences du leader et de son bras droit viennent d’être perquisitionnées. Les renseignements militaires visent-ils Moïse Katumbi dont Salomon Kalonda n’est qu’un homme à tout faire ? A l’approche des élections, plusieurs analyses se penchent vers l’hypothèse d’une arrestation « politique ». Car le spectre du dossier de Salomon Kalonda ne fait que monter vers son leader, Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle du 20 décembre 2023.     

Si pour ce processus électoral Moïse Katumbi a pu passer le cap de l’enrôlement, le chemin vers la présidentielle de décembre semble encore parsemer d’embuches.

Heshima

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Politique

Que reproche l’opposition à la Loi sur la répartition des sièges adoptée à l’Assemblée nationale ?

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Martin Fayulu, Delly Sesanga, Moïse Katumbi, Matata Ponyo, y compris Joseph Kabila n’accordent toujours pas de crédit au processus électoral en cours. Si la caravane électorale a suffisamment évolué avec la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le péché originel reproché par l’opposition reste d’actualité. Selon Africa Intelligence, ces dernières semaines, Joseph Kabila a dépêché une poignée d’émissaires dans plusieurs présidences africaines pour évoquer l’élection de 2023. L’ex Raïs continue de pointer du doigt la CENI de même que la Cour constitutionnelle, incapables, selon lui, d’organiser le scrutin et de garantir un processus équitable.    

Ce reproche d’ordre général, le reste de l’opposition le fait aussi. Mais au regard de l’évolution du processus électoral, Martin Fayulu et les autres opposants adaptent leurs revendications à l’avancée de ce processus électoral. En l’occurrence, la Loi sur la répartition des sièges votée par plus de trois cents députés ayant pris part à cette séance plénière du 5 juin. Bien avant ce vote, Fayulu avait prévenu les élus. L’ancien candidat à la présidentielle du 30 décembre 2018 a appelé l’Assemblée nationale à s’abstenir de voter ce projet de loi portant répartition des sièges par circonscription électorale pour les élections législatives et provinciales. 

« J’exhorte l’Assemblée nationale de la RDC à s’abstenir de voter la loi sur la répartition des sièges, basée sur un fichier fabriqué par M. Kadima. Les élections doivent se faire sur base d’un fichier fiable. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Il ne faut pas jouer avec le feu », avait lancé Martin Fayulu. Ce dernier reproche à cette loi d’être bâtie sur un fichier électoral non fiable. Le président de l’ECiDé pense que ce fichier doit être revu et audité par une institution internationale réputée avant son adoption par les députés nationaux.

Il en est de même pour les autres leaders de l’opposition qui exigent des correctifs pour adapter le processus aux exigences constitutionnelles et légales de transparence, d’impartialité, de liberté et d’inclusivité. Ce projet de loi adopté est actuellement au Sénat pour seconde lecture. Dans le même temps, du côté de la CENI, les choses s’accélèrent. Cette institution d’appui à la démocratie a lancé la formation des agents pour être affectés aux bureaux de réception et de traitement des candidatures. 

Heshima

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