Léopards : comment Desabre compte redonner une âme à sa sélection
Au plus bas de leur niveau, les fauves congolais ont besoin d’un nouveau souffle pour se relancer. Et le nouveau sélectionneur ne fait pas mystère de sa stratégie pour rehausser le niveau de ses poulains.
Flanqué de pouvoirs de « sélectionneur-manager », le Français Sébastien Desabre veut redonner une âme à l’équipe nationale de football de la RDC, les Léopards. Pour y parvenir, l’homme de 46 ans situe son challenge. « Ce contrat de trois années devrait me permettre de redynamiser une équipe qui a du potentiel. L’objectif fixé est d’être au Mondial 2026. La RDC a beaucoup de bons joueurs, il faut remettre cette sélection à sa place. », a-t-il dévoilé.
Pour remettre cette sélection à sa place, Desabresupervise tout ! Surtout que son contrat l’oblige à résider à Kinshasa pour mieux suivre l’évolution du football au pays. Sur ce point, il a suivi l’équipe du CHAN qui s’est qualifiée pour la phase finale prévue en 2023 en Algérie en battant le Tchad à Kinshasa par 5 à 0. Il considère cette supervision des Léopards A’ – entrainés par le Congolais Otis Ngoma – commeun « premier pied à l’étrier », avant de se lancer lui-même avec les Léopards A en ce mois de septembre 2022. En effet, un stage de l’équipe A est prévu ce mois au Maroc, à Casablanca.
Avant de convoquer les fauves au royaume chérifien, Desabre, qui touche entre 40 et 45 mille dollars, a commencé par nettoyer les écuries d’Augias. « Ma mission est aussi de mettre en place une bonne organisation autour de la sélection. La performance d’une sélection dépend de l’organisation et de la planification d’une équipe. Et j’ai déjà modifié le staff médical. Je compte donner une orientation différente. », a-t-il fait savoir. En clair, il a viré le staff médical qu’il a trouvé chez les Léopards. Et la purge risque de continuer car son étoffe de sélectionneur-manager lui donne beaucoup de pouvoirs. Cet ancien sélectionneur de l’équipe nationale de l’Ouganda estime important d’avoir « du poids » et d’être « autonome » dans tous les choix.
Servir la sélection et non le contraire
Au niveau des joueurs, le nouvel entraineur compte créer un nouvel état d’esprit. « Je veux que les joueurs viennent pour servir leur pays. Être en sélection, c’est un honneur. On doit servir le pays, et ne pas se servir de la sélection. Il faut apporter le maximum en termes de jeu et de discipline. », prévient l’ancien coach de Wydad Athletic Club de Casablanca (WAC). Le patron du staff des Léopards souhaite réaliser un travail avec les joueurs qui lui permettra, à moyen terme, de retrouver la CAN 2023 en Côte d’Ivoire. Et pourquoi pas, à long terme, disputer la Coupe du monde 2026. « Il faut repartir de l’avant en toute humilité. Et cela commencera lors du stage au Maroc, avec les matches amicaux le 23 septembre face au Burkina Faso et le 27 contre la Sierra Leone », a-t-il annoncé.
Sébastien Desabre va compter sur les anciens joueurs mais garde toujours un œil sur les jeunes binationaux qui évoluent outre-méditerranée. Selon les informations du média Léopardfoot, Desabre a approché le milieu de terrain franco-congolais,Arnaud Lusamba. Ce dernier a accepté de rejoindre la sélection congolaise pour les prochaines échéances. L’ancien milieu d’Amiens SC pourrait rejoindre les Léopards dès le stage prévu ce mois à Casablanca. Libre pour l’instant, Lusamba pourrait s’engager avec Alanyaspor en première division turque, selon FootMercato.
Dès ce mois de septembre, les Congolais devraient découvrir à quoi ressemblerait leur équipe nationale sous Sébastien Desabre. Cela, après avoir subi des humiliations en perdant à domicile (0-1) face au Gabon et en récidivant une contreperformance à Omdurman, au Soudan, face à l’équipe nationale soudanaise (2-1) lors des deux premières journées des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations Côte d’Ivoire 2023. Le successeur de l’Argentin Hector Raul Cùper a donc un vrai challenge, celui de redonner l’âme à des Léopards qui, ces derniers temps, pouvaient se faire manger par des Panthères dans leur propre tanière du stade des Martyrs de Kinshasa.
En deux mois d’intérim à la SNEL, LE DÉPLOIEMENT DE TRÉSORS D’ÉNERGIE DE TEDDY LWAMBA
Doter la Société nationale d’électricité (SNEL) d’un plan de passation des marchés capable de répondre à ses urgences ainsi qu’installer une cellule de gestion des projets et des marchés publics (CGPMP) inexistante malgré la promulgation de la loi N°10/010 du 27 avril 2010 relative aux marchés publics, payer les arriérés des frais de fonctionnement des centrales, lutter contre les poches noires… L’intérim du DGA Teddy Lwamba à la tête de cette entreprise a été chargé de nombreuses réalisations. Passage en revue de quelques faits saillants de sa gestion.
Du 18 avril au 29 juin, le Directeur Général Adjoint de la SNEL SA, Teddy Lwamba a passé deux mois et quelques jours comme Directeur Général intérimaire de cette entreprise. Le savoir-faire dont il a fait montre à la tête de cet établissement public a laissé des traces positives. Dès l’entame de son intérim, cet expert en électricité a matérialisé les promesses du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi en actions visibles. Conscient des défis, il quittait souvent son bureau pour des inspections dans les grands sites de la SNEL. On l’a vu, entre autres, au barrage d’Inga et à Kinsuka pêcheur où la SNEL en partenariat avec la societé chinoise Changai a construit le poste 220 KV, point d’injection de l’énergie produite à Zongo II.
La mise en service du poste de Kinsuka est très attendue par la population congolaise vivant à Kinshasa. Sur le point d’être opérationnel, près de deux ans après le lancement des travaux par le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, ce poste doté d’un transformateur d’une capacité de 100 MVA va être inauguré bientôt au bonheur des abonnés de Kinshasa. Il sera alimenté par la Centrale de Zongo II et permettra de disponibiliser une puissance supplémentaire sur Kinshasa, capable d’être utilisée par 2 millions d’âmes. Pour lutter contre les poches noires dans le pays, Teddy Lwamba avait programmé l’installation de nouveaux transformateurs.
A Kinshasa, ce Docteur en électricité a installé un nouveau transformateur dans la commune de Bumbu, réputée pour son manque d’électricité. Le 11 mai 2023, Teddy Lwamba avait effectué une descente à Ngiri-Ngiri et à Lemba où des nouveaux transformateurs ont été placés. Avec lui, les provinces n’étaient pas des laissées pour compte.
Dans le Haut-Katanga, précisément à Lubumbashi, dans la Katuba, un nouveau transformateur a été implanté. Il en va de même du Kongo central où plusieurs villes et citées en ont bénéficié, notamment Matadi, Boma, Kinzau Mvuete, etc. Cette action a sensiblement contribué à la lutte contre les zones d’obscurité dans toutes ces entités. Pour disposer de ces transformateurs dans les meilleurs délais, Teddy Lwamba devait résoudre un problème majeur en amont : le temps que prend la procédure de passation des marchés. « C’est difficile quand un transformateur de grande puissance tombe en panne d’attendre plus d’un mois pour acheter un autre à cause de cette formalité contraignante de la commande publique ».
Il fallait réduire cette durée et une première étape était de faire valider son plan de passation de marchés publics PPM », confie une source au sein de la SNEL. La conséquence du manque d’un PPM validé par la DGCMP faisait que la société était en difficulté d’acquisition des matériels depuis janvier 2023 car tous les marchés qui sollicitaient des avis de non objection (ANO) étaient tout simplement rejetés.
Des dossiers trouvés résolus dans un bref délai
Dans ce bref moment d’exercice en tant que DG intérimaire bien des choses qui ne nécessitaient qu’une signature ont trouvé une solution pour faire avancer la SNEL en infrastructures et en trésorerie ! C’est le cas de celui relatif à l’application des nouveaux tarifs en vigueur depuis novembre 2022 pour certains clients miniers. Finalement il a démontré qu’on pouvait mettre fin à une léthargie de l’obtention de l’approbation de la hiérarchie sur certaines décisions profitables. Grace à son dynamisme de gestionnaire, parfait mobilisateur des recettes, grâce aux missions de recouvrement initiées, les fonds collectés ont servi à payer les travaux d’exécution des lignes de Tudi-Tubibi Tshibwe à Mbuji-Mayi, le poste de Samukinda et la sous-station «Tunnel» à Kolwezi, au Lualaba ou encore clôturer le solde de financement du projet Bendera avec le FPI et NR Kassapa.
Des dossiers trouvés résolus dans un bref délai Dans ce bref moment d’exercice en tant que DG intérimaire bien des choses qui ne nécessitaient qu’une signature ont trouvé une solution pour faire avancer la SNEL en infrastructures et en trésorerie ! C’est le cas de celui relatif à l’application des nouveaux tarifs en vigueur depuis novembre 2022 pour certains clients miniers. Finalement il a démontré qu’on pouvait mettre fin à une léthargie de l’obtention de l’approbation de la hiérarchie sur certaines décisions profitables. Grace à son dynamisme de gestionnaire, parfait mobilisateur des recettes, grâce aux missions de recouvrement initiées, les fonds collectés ont servi à payer les travaux d’exécution des lignes de Tudi-Tubibi Tshibwe à Mbuji-Mayi, le poste de Samukinda et la sous-station «Tunnel» à Kolwezi, au Lualaba ou encore clôturer le solde de financement du projet Bendera avec le FPI et NR Kassapa.
Des réalisations en 2 mois
Laconiquement, en deux mois et quelques jours, Teddy Lwamba s’est mis à redresser les choses. Cet ingénieur électromécanicien et docteur en génie électrique se devait de résoudre l’instabilité du réseau électrique avec une série de blackouts intempestifs, pénalisant ainsi des gros clients comme les miniers dans le réseau Sud. A la fin de son intérim, il a ramené les chiffres des blackouts de 10 à 13 par mois à un seul black-out pour tout le mois de mai 2023. Un exploit dans ce secteur. Et dans la foulée de ces deux mois de gestion, une augmentation de 40 % des recettes classiques a été comptabilisée à la SNEL.
La filière technique…
Teddy Lwamba a procédé au payement sur fonds rétrocédés des arriérés de 3 mois des frais de fonctionnement (janvier, février et mars 2023) pour l’amélioration de la marche des centrales. Il a remis en service le groupe 4 Zongo I avec 18 MW supplémentaires. Ce qui a été une des priorités majeures de son intérim. Il a aussi conduit l’expédition et la coordination des activités d’usinage des pièces avariées du groupe 3 de Tshopo jusqu’à la fin des travaux. Un avenant sans incidence financière a été signé afin de poursuivre les travaux du groupe I de Bendera, dans la ville de Kalemie, province du Tanganyika.
La rencontre avec le DG du FPI sur la relance des travaux de Bendera et l’obtention de la mise à disposition du solde pour achever le projet se compte dans ce bilan. Il convient aussi de rappeler la négociation menée avec Piggio et Stelba par l’entremise de l’ambassadeur italien afin de reprendre les travaux à la centrale de Bendera. En outre, grâce à l’accomplissement de ces performances financières, les paiements des salaires ont été aussi effectués régulièrement le 19 avril, 19 mai et 19 juin. Les impôts, taxes et autres droits dus aux tiers ont été régulièrement rétribués et dans le strict respect des délais légaux.
En somme, la réussite de toutes ces actions décrit un bilan record pour une équipe qui n’a fait que deux mois de gestion avec une capacité systématique d’ingéniosité qui continue toujours à servir à la SNEL en équipe avec son Directeur Général.
Kinshasa : lassés par les tracasseries policières, des taximen paralysent la ville
La ville de Kinshasa a connu une paralysie le lundi 5 juin 2023 suite à une grève des conducteurs des taxis et certains mototaxis. Ce mouvement a pénalisé plusieurs Kinois, notamment des élèves, fonctionnaires et commerçants. Si rien n’est fait, la grève peut durer 3 jours.
« Opération Kinshasa sans Mokumbi », c’est l’intitulé de l’arrêt de travail de trois jours qu’envisagent de poursuivre les conducteurs des taxis et taxi-bus privés dans la capitale congolaise. Les organisateurs de cette grève avaient déjà avisé par écrit le gouverneur de la ville de Kinshasa, GentinyNgobila. La Synergie des associations pour la défense des droits des chauffeurs et pour la promotion du civisme routier en RDC (SADCPCR/RDC) qui conteste des « multiples tracasseries » dans les parkings publics, demande aux autorités urbaines de ne laisser que la Police de circulation routière (PCR) qualifiée sur la voie publique.
Cette synergie dénonce la présence « illégale » d’autres agents de l’Etat et des chargeurs des véhicules qui s’adonnent aux tracasseries contre des conducteurs des taxis. Il s’agit entre autres des chargeurs de l’ACHACO (Association des chargeurs du Congo), des agents de la Police nationale congolaise (PNC) issus des unités PP (Police de police), Bureau 2, GMI et autres. Ces agents perçoivent des taxes et amendes indûment en l’absence de la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations (DGRAD).
Pour le premier jour de grève, Kinshasa a été paralysé. Le lundi, plusieurs Congolais vivant dans la capitale n’ont pas pu rejoindre leur lieu de travail. Une marée humaine marchait à pied le long des grandes artères, lassée d’attendre un moyen de transport qui n’arrivait pas. Des élèves qui ont quitté à 6 heures leur domicile étaient obligés pour la plupart de rebrousser chemin. Il en est de même pour plusieurs travailleurs et commerçants. D’autres ont carrément marché pour rejoindre leur destination.
Si rien n’est fait, cette grève va se poursuivre le mardi 6 et mercredi 7 juin 2023. « Notre combat se poursuit. Le mercredi 7 juin, nous allons porter nos préoccupations auprès du chef de l’Etat… Si il y aura un dialogue avec les autorités, nous répondrons présents », a déclaré Chardin Ngoyi, coordonateur de la Synergie des associations pour la défense des droits des chauffeurs et pour la promotion du civisme routier en RDC. Ce dernier a expliqué que les conducteurs des taxis ne souhaitent voir que des agents de la Police de circulation routière et ceux de la DGARD pour des taxes reconnues officiellement par l’Etat.
Rétention :une stratégie des hôpitaux pour forcer les femmes à s’acquitter des frais d’accouchement
Elles sont nombreuses, des milliers de mères bloquées depuis plusieurs mois dans les centres de santé et cliniques, faute de moyens financiers. A Kinshasa, les femmes vivant dans l’extrême précarité sont les plus nombreuses. Par conséquent, elles sont confrontées à une stigmatisation sociale.
Des milliers de femmes sont retenues dans des hôpitaux après accouchement, faute d’avoir honoré la facture. Tel est le sort de certaines nouvelles mamans retrouvées dans des structures hospitalières de Kinshasa.
Des statistiques conservées par les hôpitaux des quartiers périphériques montrent qu’ils se sont débattus avec ce problème de factures impayées pendant des années, et que la détention des patients n’est pas une mesure adaptée. Les hôpitaux à court de fonds ont mis en détention les patients incapables de régler leurs factures depuis plus de 6 ou 10 mois. A l’hôpital de l’Amitié Sino-congolaise à N’Djili, la situation n’est pas reluisante.
Des dizaines de patients ont été détenus et gardés pour défaut de payement. Les données combinées de sept des trente-cinq hôpitaux publics indiquent 1076 cas de patients qui ont été incapables de payer leurs factures en 2022. Ce chiffre inclut à la fois ceux qui ont été détenus et ceux qui ont réussi à quitter les lieux sans régler leurs factures.
Etant donné que cet échantillon ne représente qu’un cinquième des hôpitaux publics rien qu’à Kinshasa, le nombre total de patients dans l’incapacité de payer leurs factures était certainement plus élevé. Au seul hôpital de l’Amitié Sino-congolaise, plusieurs patients ont été retenus en 2020. Parmi ceux-ci, certains ont finalement vu leurs factures réglées par des bienfaiteurs et les autres ont trouvé un moyen de quitter l’hôpital sans payer.
Les chiffres des factures impayées à la pédiatrie de Kalembe-lembe ont incité une structure caritative à procéder au paiement des frais d’hospitalisation d’environ 100 femmes bloquées depuis plusieurs semaines dans quelques hôpitaux de Kinshasa pour manque de moyens financiers. Cette assistance a bénéficié à quelques 86 femmes retenues depuis plusieurs semaines pour difficultés d’honorer leurs factures d’hospitalisation à savoir : l’Hôpital de l’Amitié Sino-congolaise à N’djili, la Pédiatrie de Kalembe-Lembe à Lingwala et l’Hôpital de référence de Makala, ex-Sanatorium à Selembao.
Cette activité s’inscrit dans le cadre d’un programme caritatif en faveur des populations vulnérables, initié depuis 2016. Ladite association a tenu à redonner le sourire à ces femmes en ce mois particulier où l’on a célébré la femme et leur permettre de regagner leur famille. Au-delà de différents services proposés, leur action a aussi consisté à contribuer au bien-être de la communauté par des actions sociales qui visent à améliorer les conditions de vie. Dans d’autres hôpitaux, des données similaires ne sont pas disponibles, mais il y a des statistiques démontrant la perte de revenu en 2022.
Le personnel a aussi établi l’augmentation marquée du nombre de factures réglées par des bienfaiteurs : un total de 44 sur les trois années 2020-2021 ; 85 en 2022 à elle seule. On peut supposer que dans la plupart des cas, des bienfaiteurs ont réglé les notes des patients qui ne pouvaient le faire eux-mêmes et avaient été mis en détention. Il est probable que l’augmentation représente un véritable accroissement du nombre des détenus à l’hôpital, bien que d’autres facteurs, tel que l’intérêt croissant des médias pour le problème, puisse avoir exagéré cette tendance.