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RDC : la difficile mission du général Evariste Somo, nommé gouverneur militaire du Nord-Kivu

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Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a nommé, le 28 janvier 2025, le général-major Evariste Somo Kakule au poste de gouverneur militaire du Nord-Kivu. Il remplace à ce poste le général-major Peter Cirimwami, tué lors des combats le 23 janvier aux environs de Goma. Ce commando parachutiste hérite d’une mission difficile mais pas impossible. Le chef-lieu de sa province est désormais occupé par les forces rwandaises et les rebelles du M23. Retour sur le parcours d’un homme de droit malgré son treillis militaire.

Licencié en droit, le désormais général-major Evariste Somo a un riche parcours au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). En mars 2023, alors général de brigade, il avait été désigné commandant intérimaire de la 31ème Brigade des forces de Réaction rapide, une unité des commandos, au sein de l’armée. Il avait déjà dirigé cette unité, alors basée à Kindu, dans le Maniema. Cette unité, formée grâce à la coopération militaire belge, est considérée comme l’une des meilleures de l’armée congolaise. Il y a près de 4 ans, cette unité était déployée à Beni pour traquer les terroristes des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé ougandais ayant fait allégeance à l’État islamique.

Breveté d’état-major des FARDC, Evariste Somo est aussi breveté « A » parachutiste au Centre d’entraînement et de formation de parachutistes de Belgique. En quittant la 31ème Brigade, le général Evariste Somo Kakule était parti en poste en qualité de commandant adjoint en charge de l’administration et de la logistique de la 22ème Région militaire, basée à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga. Il était l’un des adjoints du général-major Smith Gihanga, ancien patron de cette région militaire, succédé par le général Eddy Kapend. Avant de réintégrer son unité des commandos de Réaction rapide, il avait été nommé, en octobre 2022, commandant adjoint en charge des opérations et des renseignements du secteur opérationnel Nord-Équateur.

Les défis qui l’attendent au Nord-Kivu

Toujours en état de siège, la province du Nord-Kivu est dirigée par des militaires depuis mai 2021. Au poste de gouverneur militaire, il succède au général-major Peter Cirimwami, qui assurait l’intérim après le rappel à Kinshasa du lieutenant-général Constant Ndima. Peter Cirimwami est décédé après avoir été touché le 23 janvier, alors qu’il s’était déplacé vers la ligne de front à l’Ouest de la ville de Goma. Evariste Somo prend la tête d’une province amputée de son chef-lieu, occupé par l’armée rwandaise et les rebelles du M23. Son administration militaire devra donc se baser ailleurs qu’à Goma.

Se baser à Butembo ou Beni

Le 27 janvier, dans la soirée, le Bureau de l’Assemblée nationale, élargi à la Commission Défense et Sécurité, a recommandé la réorganisation immédiate de la province du Nord-Kivu sur le plan politico-administratif et militaire. C’est notamment la réorganisation du commandement militaire, particulièrement au niveau du secteur opérationnel et de la région militaire, afin de faire face à la situation sécuritaire dans la province, confrontée aux attaques de l’armée rwandaise et à l’occupation de Goma par les rebelles. La nouvelle administration militaire est invitée à s’installer dans les zones encore sous contrôle de l’armée congolaise, les villes de Beni et Butembo. Ces entités sont aussi menacées par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23. Ce qui rend son administration difficile mais pas impossible. Administrer la province dans une telle situation est une tâche ardue qui attend le nouveau gouverneur militaire. Son mandat sera complexe, vu que Goma et d’autres territoires comme Masisi, Nyiragongo et Rutshuru sont quasiment aux mains du M23.

Heshima

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Est de la RDC : Les Wazalendo signent un week-end de guérilla contre le M23

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Goma, Walikale, Nyiragongo, Kavumu, Walungu et Mwenga ont été le théâtre des affrontements entre les miliciens Wazalendo et les rebelles du Mouvement du 23 mars (AFC/M23), depuis la nuit de vendredi jusqu’au lundi 14 avril 2025. Il s’agit d’une action de guérilla menée en solo, sans l’appui des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Une rupture du cessez-le-feu, ce qui pourrait remettre en cause les discussions en cours au Qatar entre le gouvernement et l’AFC/M23.

Si le calme est revenu depuis le 12 avril dans la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, après une nuit d’affrontements entre les rebelles de l’AFC/M23 et les jeunes Wazalendo, les actions de guérilla continuent dans d’autres territoires du Nord et du Sud-Kivu. Ce lundi 14 avril 2025, les miliciens ont pris le contrôle des villages de Kibanda et Kasopo, dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu. Dimanche, dans le village de Butondo, situé dans la chefferie de Luindi, groupement Ihanga, au territoire de Mwenga, Sud-Kivu, des groupes de Wazalendo ont ouvert un nouveau front contre les rebelles du M23.

Le M23 accuse les FARDC, MONUSCO et SADC

Dans un communiqué lu par l’AFC/M23 à la Radio-télévision nationale congolaise (RTNC/Goma), le M23 accuse la coalition SAMIDRC, FARDC-Wazalendo et FDLR d’avoir attaqué leurs positions, notamment à Goma. Une accusation démentie par l’armée congolaise. Selon le porte-parole des FARDC, le général-major Sylvain Ekenge, l’AFC/M23 cherche à faire capoter le processus de paix au Qatar en simulant ces attaques à Goma. « Le communiqué de l’AFC/M23, taillé de toutes pièces, est en réalité un scénario sciemment monté non seulement pour camoufler et justifier les tueries quotidiennes des civils dans la ville de Goma mais aussi et surtout pour manipuler l’opinion et également satisfaire leurs appétits criminels. C’est une manœuvre dilatoire concoctée pour tenter de faire capoter toutes les initiatives de paix en cours », a déclaré Sylvain Ekenge, dimanche 13 avril.

Une stratégie de harcèlement contre le M23 ?

Dès lors que l’armée congolaise nie avoir fomenté ces attaques multiples contre l’AFC/M23, que pourrait alors cacher la démarche en solo des Wazalendo ? Certains pensent qu’il s’agit d’une stratégie de harcèlement pour fatiguer les rebelles du M23. Les Wazalendo mènent des actions dignes d’une guérilla, parfois avec des hommes en tenue civile. Cela crée une confusion parmi les rebelles du M23, qui ont du mal à dissocier ces combattants des autres civils. Avec cette stratégie, les Wazalendo ont fait irruption dans la cité de Kavumu, près de l’aéroport, contrôlant pendant des heures cette cité. « Il semble qu’une sorte de stratégie de harcèlement soit en place, qui n’a pas commencé à Goma. Cela a commencé au Sud-Kivu où on a vu beaucoup d’attaques sur des positions du M23 », estime Onesphore Sematumba, analyste des questions des Grands Lacs au sein de l’ONG International Crisis Group.

Un piège du M23 pour ravir d’autres villes

D’un autre point de vue, il est possible que le M23 soit lui-même le metteur en scène de ces événements, afin de justifier des attaques de grande ampleur qui pourraient aboutir à la prise de la ville de Kisangani, par exemple. Étant encore dans une position de faiblesse militaire après la chute de Goma et Bukavu, la RDC ne devrait pas envisager une nouvelle confrontation militaire à ce stade, où des discussions politiques sont engagées au Qatar. « Quel intérêt la RDC aurait-elle à relancer les hostilités alors que le rapport de forces sur le terrain ne lui est pas favorable ? », s’interroge Patrick Mbeko, auteur d’un ouvrage sur la crise sécuritaire dans les Grands Lacs. Pour lui, le M23 semble avoir piégé la coalition FARDC-Wazalendo avec ces attaques. Il existe un risque de rupture du cessez-le-feu en cours et de faire capoter les discussions de Doha.

Heshima

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Graciés par Tshisekedi en RDC : Malanga et ses amis poursuivis aux États-Unis

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Alors que certains Congolais avaient critiqué la libération par grâce présidentielle accordée aux trois Américains impliqués dans la tentative de coup d’État manqué en mai 2024 en République démocratique du Congo (RDC), la justice américaine vient de relancer ce dossier. Un quatrième suspect qui n’avait pas été condamné à Kinshasa est désormais poursuivi de l’autre côté de l’Atlantique.

Une plainte au pénal a été rendue publique, le 9 avril, dans le district de l’Utah, un État de l’ouest des États-Unis, où réside Marcel Malanga, 22 ans, et fils de feu Christian Malanga, le présumé cerveau du coup d’État manqué perpétré le 19 mai 2024, à Kinshasa. Marcel et ses deux amis américains, à savoir Tyler Thompson, 22 ans et Benjamin Zalman-Polun, 37 ans, avaient été condamnés à mort par le tribunal militaire de Kinshasa-Gombe avant que leur peine ne soit commuée en prison à vie par une grâce présidentielle accordée récemment par Félix Tshisekedi. Le lundi 7 avril, ils ont été rapatriés aux États-Unis pour aller y purger leur peine. Mais peu de Congolais croyaient à cette version, y voyant une libération pure et simple de ces Américains, tandis qu’une trentaine de Congolais complices croupissent encore à la prison militaire de Ndolo, à Kinshasa.

Accusés de conspiration contre la RDC

Ce rapatriement intervient alors que les États-Unis et la République démocratique du Congo envisagent de conclure un accord en vue d’exploiter les immenses richesses minérales de ce pays. Mais ce 10 avril, aux États-Unis, la justice a continué le dossier. Un quatrième suspect qui n’avait pas effectué le voyage de Kinshasa vient d’être inculpé. Il s’agit de Joseph Peter Moesser, 67 ans, arrêté dans l’Utah et présenté comme le spécialiste des explosifs du groupe dirigé par Christian Malanga.

Les quatre citoyens américains sont accusés, entre autres, de complot en vue de fournir un soutien matériel et des ressources, de complot en vue d’utiliser des armes de destruction massive, de complot en vue de bombarder des installations gouvernementales et de complot en vue de tuer ou d’enlever des personnes dans un pays étranger. Ils sont donc inculpés pour avoir conspiré en vue de mener un coup d’État armé en RDC.

Ils sont accusés d’avoir planifié et participé à l’attaque armée du 19 mai 2024 à Kinshasa, visant à renverser le président Félix Tshisekedi et à installer un gouvernement alternatif nommé « New Zaïre » dirigé par Christian Malanga, aujourd’hui décédé. L’opération, qui a ciblé le Palais de la Nation et la résidence de Vital Kamerhe – alors Vice-Premier ministre, ministre de l’Économie nationale – avait fait au moins six morts, dont deux policiers et un civil.

Les trois Américains ont été jugés en première instance puis en appel en RDC. Leur condamnation est devenue irrévocable le 9 mars 2025. Certains spécialistes du droit pensent qu’ils ne peuvent pas être jugés deux fois pour les mêmes infractions. Sauf si la justice américaine identifie d’autres infractions non retenues par la justice militaire congolaise.

Heshima

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Inondations en RDC : à quand des solutions pérennes ?

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Les inondations qui ont frappé la République démocratique du Congo (RDC), principalement sa capitale Kinshasa, les 4 et 5 avril 2025, ne se limitent pas à des effets d’une catastrophe naturelle. L’urbanisme et des lotissements anarchiques sont également pointés comme des éléments qui favorisent ces dégâts après la pluie. Le gouvernement saura-t-il attaquer le problème à la source ? La Première ministre est attendue à l’Assemblée nationale le 16 avril prochain.

Des pluies diluviennes ont atteint jusqu’à 1,50 m par endroits à Kinshasa le week-end dernier. Ces précipitations étaient suivies des inondations de plusieurs quartiers dans la ville, notamment Debonhomme dans la commune de Matete, Ndanu à Limete, Petro Congo à Masina. Le 9 avril, le bilan est passé de 33 à 43 morts et plus d’un millier de personnes sans-abri. Le gouvernement national et les autorités de la ville ont ouvert un centre d’urgence au stade Tata Raphaël, dans la commune de Kalamu, pour accueillir les sinistrés. Ce centre a été visité lundi 7 avril par le président de la République, Félix Tshisekedi. Pourtant, la météo avait prévenu le danger. « Malgré nos moyens de bord, nous avons prévenu les autorités sur le risque des inondations au regard de la quantité des pluies qui devraient tomber entre fin mars et début avril », confie un météorologue à Heshima Magazine.

Pour la société civile, le gouvernement savait les prévisions de la météo mais n’a pu rien anticiper. « Le gouverneur de la ville ne peut pas rester à son poste, cela est inacceptable ! », fulmine Florimond Muteba de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP). Au-delà des morts, ce membre de la société civile pointe l’inaction de l’Etat en amont des événements : « On ne prévoit rien et on subit les conséquences ».

Kinshasa, une ville mal construite ?

En termes de superficie, la ville de Kinshasa s’étend sur 10.000 km². Cette capitale de la RDC est parmi les premières mégalopoles du monde et dispose ainsi d’un plus grand espace vital pour un développement harmonieux. Mais la ville a continué de garder sa forme de développement inspirée de la colonisation belge où la commune de la Gombe est restée le centre des affaires, concentrant l’essentiel des services publics. Conséquence : tout gravite autour de cette municipalité. Pourtant, à l’époque coloniale, cette disposition avait pour but de créer une forme d’apartheid entre les blancs qui habitaient Gombe et les autochtones dans les différentes cités. A cette époque, Léopoldville (actuel Kinshasa) n’avait que 400 mille habitants. Garder le même modèle alors que la ville compte à ce jour environ 17 millions d’habitants ne doit pas être sans conséquence. Ce qui a créé un système de circulation à sens unique, où la majorité de la population se dirige vers Gombe le matin. Le soir, le flux exerce le mouvement contraire, retournant dans les différentes cités créant ainsi des embouteillages monstres.

Sur le plan de l’urbanisation et drainage des eaux, une légèreté sans nom se constate. Des égouts construits depuis l’époque coloniale ne sont pas entretenus. Le reste de la ville est lotie sans tenir compte des nouvelles voies de drainage. Peu des routes construites possèdent des voies d’assainissement adéquates. Des quartiers s’agrandissent, occupant même les lits des rivières. Si ce n’est pas la rivière N’djili qui déborde, ce sont celles de Kalamu, Makelele ou Lukaya qui font des dégâts. La plupart des rivières ne sont plus faciles à entretenir suite aux constructions anarchiques.

Des solutions adaptées à la topographie

Pour une ville qui compte quelques collines et des plaines, l’urbanisation devrait tenir compte de ces éléments topographiques. Ce qui n’est pas le cas pour la plupart des constructions faites ces 60 dernières années. Le relief de Kinshasa est composé de quatre éléments principaux : le Pool, la plaine, les collines et la terrasse. Le Pool ou Pool Malebo, c’est le fleuve Congo. Il s’étend de Maluku à Kinsuka, long de 50 Km et large de 25 Km. Le pool abrite le port fluvial le plus actif et le plus important du pays.

Le fleuve Congo, dans sa partie kinoise, traverse 7 communes : Maluku, Nsele, et Masina à l’Est, ainsi que Limete, Gombe, Ngaliema et Mont-Ngafula au Nord et à l’Ouest.

La Plaine est située entre 10 et 20 mètres au-dessus du fleuve. La Terrasse est une sorte de talus, une marche de 10 à 25 mètres au-dessus de la plaine. Elle s’étend entre Ndjili et Mont-Ngaliema et se butte au pied des collines. La plaine et la terrasse constituent la plus grande étendue du site de Kinshasa. C’est aussi la surface la plus aisément urbanisable. Ces détails, rappelés par l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito, devraient guider toute urbanisation de la ville pour avoir des solutions pérennes aux problèmes des inondations.

Le gouvernement interpelé

La Première ministre, Judith Suminwa, et plusieurs membres de son gouvernement sont interpellés à l’Assemblée nationale, le 16 avril 2025. Les députés attendent des réponses sur leurs préoccupations concernant la mise en œuvre des mesures préventives, à la suite des inondations causées par les dernières pluies diluviennes à Kinshasa. Parmi les ministres sectoriels ciblés figurent notamment ceux en charge du Budget et des Finances. Au-delà de la gestion des catastrophes, il faudrait penser à leur prévision. Même la pluie est un phénomène naturel, elle ne devrait pas causer des dégâts chaque année en RDC. Aujourd’hui, c’est Kinshasa, hier c’était Kalehe et Uvira. Demain, ça pourrait être l’Equateur ou le Kongo Central. Vivement des solutions pérennes sur l’urbanisation des villes et entités territoriales.

Heshima

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