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Santé

Covid-19, le vaccin contre les rumeurs en RDC

Décriée avec la virulence la plus extrême dès les premières annonces de son utilisation, le vaccin contre la Covid-19 est désormais disponible à travers le monde ainsi qu’en RDC. Quel est le sort qui lui sera réservé ?

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Depuis le 2 mars 2021, la RDC, par le canal de son ministre de la santé, le Dr Eteni Longondo a réceptionné son premier lot de vaccin contre la Covid-19, stocké dans des entrepôts sécurisés à Kinkole. Cette quantité représente 1,7 millions doses de vaccin pourra être suivie d’ici le mois d’avril prochain par 4,3 millions autres doses.

Après une première campagne de sensibilisation, celle-ci sera renforcée dès la semaine suivante pour atteindre la cible visée par la stratégie de lutte contre cette pandémie, dont la vaccination est programmée pour débuter le 12 mars suivant. Il s’agit en effet de vacciner trois catégories de la population considérées comme prioritaires, à savoir le personnel médical à risque, les personnes sujettes à des risques de morbidité car atteintes de l’hypertension chronique, de diabète et d’obésité plus facilement victimes du coronavirus et enfin les personnes du 3ème âge dont le plancher commence à 55 ans.

Dès la première phase de l’opération, 20% de la population congolaise sera vaccinée, soit 800 à 850.000 personnes à raison de deux doses par personne. Les sites ciblés sont Kinshasa en tant qu’épicentre de la propagation du virus, le Kongo Central, le Nord-Kivu et le Lualaba, soit les provinces où une grande mobilité de la population a lieu. A cet effet, la pratique de l’inoculation consiste en un acte volontaire et gratuit dans des points bien identifiés et ce, en l’absence de toute contrainte. Seuls des arguments sur le bien-fondé de cette vaccination seront déployés.

Le choix du gouvernement a été porté sur la marque du vaccin astrazeneca pour répondre au mieux contre le virus en circulation en RDC, même s’il est vrai qu’un deuxième variant provenant de la RSA a été détecté dans le Haut-Katanga en raison de l’intense trafic routier entre ces deux pays.

Lutte contre les rumeurs

Appelé à la lutte contre la propagation du coronavirus, le Comité de riposte de la Covid-19 se trouve en réalité confronté à un défi de taille à savoir, commencer par lutter contre les folles rumeurs diffusées à cœur joie dans les réseaux sociaux à l’encontre du vaccin. Et celles-ci prennent sans cesse de l’ampleur depuis le début de l’annonce de son utilisation.

En effet, pour de nombreux chercheurs à travers le monde, l’alerte est lancée depuis longtemps contre le vaccin, soupçonné d’être un stratagème élaboré par le Nouvel ordre mondial pour atteindre ses fins en l’injectant dans l’homme.

Pour ces derniers, le coronavirus provient dès le départ d’une manipulation génétique en laboratoire pour préparer à la justification du recours au vaccin. De ce fait, son injection n’entraînera pas d’effets négatifs immédiatement sur le corps humain après sa prise, mais les modifications de l’ADN conséquente provoqueront une immunodéficience avec comme résultat ultérieur, un accroissement de morbidité due à la présence du VIH, au paludisme ou à toute autre maladie. De plus, l’existence des nanoparticules dans ce vaccin, permettra le contrôle des personnes vaccinées grâce à la 5G. De manière plus précise, l’OMS et ses partenaires dont la structure GAVI appartenant à Bill Gates et les grands groupes pharmaceutiques sont particulièrement mis en cause. Or justement, le don octroyé à la RDC provient de cette structure.

A un autre niveau, la justification de l’utilisation du vaccin peut-il s’expliquer en RDC alors que dans son ensemble, le pays a été épargné de l’ampleur de la pandémie en même temps que la courbe est même descendante ? D’autres réserves à l’égard du vaccin sont également émises pour les effets secondaires attendus, notamment le risque de perte de fertilité.

 La main sur le cœur

Face à toutes ses rumeurs jugées malveillantes selon le Dr Eteni Longondo, celui-ci s’est vu dans l’obligation de monter personnellement au créneau pour dissiper tout doute sur le vaccin. La main sur le cœur, il certifie qu’« aucun danger n’est à craindre » et que toutes les dispositions appropriées ont été prises pour le succès du programme de vaccination. Pour lui, en un premier temps, « le gouvernement s’est donné le temps de se décider après l’observation par les scientifiques congolais du déroulement de ce processus démarré il y a trois mois en Europe, tout en ayant évalué l’expérience d’autres pays comme le Sénégal. »

Pour le ministre, cette observation rigoureuse a ainsi conduit à une décision favorable pour la santé de la population congolaise qui bénéficiera des anticorps qu’elle développera contre le coronavirus, même si de son propre aveu, la certitude du temps de protection ne peut encore être affirmé avec précision, faute de recul nécessaire.

 Et de marteler qu’avant toute chose, le gouvernement a engagé sa responsabilité pour sauvegarder à tout prix ses compatriotes contre toute possibilité de contrôle humain dont ils pourraient être victimes. De plus, pour lui, c’est juré, promis, il n’y a aucun risque d’effets secondaires que ce soit d’avortement provoqué, ou d’infertilité à part quelques sensations de courte durée (24 à 48h), signe de réactivité du vaccin dans le corps. 

Bien au contraire, le vaccin a le mérite d’accroître de 90% l’immunisation de la population pour stopper le virus à titre préventif, et de devancer la 3ème vague déjà effective dans d’autres pays. Et de conclure, qu’il est donc conseillé de se prémunir en adoptant le même réflexe que celui jadis utilisé contre la rougeole.

Augmentation des doses d’arguments

Malgré tous ces propos, peut-on être convaincu de toute immunisation contre toute appréhension à l’égard de ce vaccin ? Comment dans ces conditions convaincre les sceptiques ? Car les interrogations subsistent face à l’acharnement du gouvernement à vouloir imposer à tout prix le vaccin contre le coronavirus alors que des thérapies concluantes comme le Manacovid ou l’Artémisia peuvent combattre la maladie.

A ce sujet, à peine la diffusion d’une audio de la fille de l’inventeur de la Manacovid (mais aussi du Manalaria et du Manadiar), le pharmacien Batangu Mpesa, dans laquelle elle fait état des menaces de mort dont la famille a été l’objet pour avoir découvert cette solution-miracle, un communiqué fait part du décès de son père le 5 mars, des suites d’un cancer de pancréas : les suspicions à l’égard du complot des grands groupes pharmaceutiques ne peuvent que s’accroitre dans ces conditions.

 A ce sujet, à peine la diffusion d’une audio de la fille de l’inventeur de la Manacovid (mais aussi du Manalaria et du Manadiar), le pharmacien Batangu Mpesa, dans laquelle elle fait état des menaces de mort dont la famille a été l’objet pour avoir découvert cette solution-miracle, un communiqué fait part du décès de son père le 5 mars, des suites d’un cancer de pancréas : les suspicions à l’égard du complot des grands groupes pharmaceutiques ne peuvent que s’accroitre dans ces conditions.

Un autre questionnement sur cette matière porte sur la proposition par l’Union européenne du lancement du passeport vaccinal pour faciliter la circulation des personnes vaccinées, immunisées ou testées négatives afin de préserver la santé humaine. Ne serait-pas là un plan bien élaboré pour l’aboutissement du complot supposé, une fois que la généralisation de cette disposition à travers le monde ne soit effective ?

Devant autant de faits jugés obscures, la population congolaise, par ailleurs très versée dans les versets bibliques n’y voit-elle pas les signes annonciateurs de l’Apocalypse ? Dans ces conditions, seul l’avenir pourra préciser le sort réservé au vaccin contre la Covid-19. La contestation à l’égard du vaccin finira-t-elle par s’estomper avec le temps, par lassitude, par foi aux messages des scientifiques ou encore par résignation ? Dans ce contexte, l’engouement sera-t-il au rendez-vous dans la prise vaccinale ? Ou alors d’autres arguments plus convaincants devront être avancés ? 

Noël NTETE

Santé

RDC : le Kasaï au cœur d’un nouvel épisode d’Ebola

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Les autorités sanitaires congolaises ont confirmé début septembre 2025 un foyer d’Ebola dans la zone de Bulape, dans la province du Kasaï. Les premières analyses ont identifié le virus Zaire, la forme la plus virulente de la maladie. Au moment de cette annonce, plusieurs dizaines de cas suspects avaient été recensés, dont 31 décès. Des équipes de l’OMS, de Médecins Sans Frontières (MSF) et des services nationaux de santé ont été dépêchées sur place pour tenter de circonscrire la flambée.

Au cœur du Kasaï, la riposte s’organise comme une véritable course contre la montre. Dépistage, isolement des cas suspects, traçage des contacts et vaccination en « anneau » des personnes exposées et des professionnels de santé sont déployés pour freiner la propagation. Une première livraison de doses du vaccin Ervebo a déjà été acheminée vers le centre de l’épidémie, tandis que des plans sont en préparation pour renforcer les stocks si nécessaire. Cependant, la logistique reste précaire et les besoins en personnel, matériel et financement demeurent considérables.

La vaccination pour freiner la maladie 

Un premier lot de 400 doses du vaccin Ervebo, prélevé sur le stock national de 2 000 unités conservé à Kinshasa, a été acheminé à Bulape, l’un des foyers principaux de l’épidémie. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il s’en est suivi livraisons sont prévues dans les localités touchées dans les prochains jours.

A ce jour, 523 professionnels de santé et contacts ont été vaccinés. En termes de suivi de la maladie, 943 personnes contacts avec les cas sont actuellement sous surveillance dans la zone de santé de Bulape. En ce qui concerne la prise en charge des malades, 16 patients reçoivent des soins et 2 personnes ont été déjà guéries et ont quitté le centre de traitement d’Ebola. « Malgré des avancées considérables enregistrées dans la réponse, nous sommes encore aux premiers jours de l’épidémie. Une action déterminée est essentielle pour consolider ces progrès, gagner du terrain contre le virus, arrêter sa propagation et protéger la population », a fait savoir le Dr Mohamed Janabi, Directeur régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique.

« Le vaccin est administré selon la stratégie dite de vaccination en anneau, visant à protéger les personnes les plus exposées après contact avec un patient confirmé », précise l’OMS. Il est également recommandé aux professionnels de santé et aux intervenants de première ligne susceptibles d’être en contact avec des malades. L’Ervebo est reconnu comme sûr et offre une protection efficace contre le virus Zaïre ebolavirus, identifié comme responsable de la flambée actuelle.

Le vaccin Ervebo a déjà démontré son efficacité lors de précédentes flambées en Afrique centrale, et la stratégie de vaccination en anneau – consistant à protéger les contacts directs et indirects des patients – demeure le pilier de la riposte. Cependant, la quantité de doses reste insuffisante face au risque d’extension, tandis que la chaîne du froid, les routes dégradées et l’insécurité compliquent considérablement la distribution. Les agences internationales lancent un appel urgent à un renfort rapide en personnel et en ressources afin de contenir l’épidémie avant qu’elle ne se propage vers d’autres zones, notamment les régions frontalières avec l’Angola, identifiées comme particulièrement vulnérables.

Des écoles toujours fermées

Dans le territoire de Mweka, épicentre de l’épidémie, les activités scolaires restent suspendues. Selon les chiffres officiels, la maladie a déjà fait 28 victimes. « Pour l’instant, les cours n’ont pas repris dans les cinq sous-divisions de Kasaï 2. Nous continuons de suivre l’évolution des cas. Dès que la situation sera maîtrisée, les écoles rouvriront », a déclaré Mike Alfred Kakunda, responsable de la communication du comité local de riposte contre Ebola à Mweka. Dans un entretien avec Actualite.cd, il précise que la reprise des classes sera envisagée dès que les patients auront quitté les centres de traitement, afin de limiter la propagation du virus parmi les élèves.

Pratiques culturelles et défi de confiance…

Le Kasaï, marqué ces dernières années par des épisodes de violence et des déplacements massifs, voit ses services affaiblis et la confiance entre communautés et institutions érodée. Les enterrements traditionnels, où le contact avec le défunt est un rite incontournable, peuvent devenir un vecteur de transmission si aucune mesure sécurisée n’est appliquée. Sur le terrain, les équipes de sensibilisation, souvent composées d’agents locaux, adaptent leurs messages en s’exprimant dans les langues locales et en associant les chefs coutumiers afin que les recommandations sanitaires soient comprises et acceptées. Certains soignants témoignent des difficultés à convaincre les familles de respecter les mesures : certains refusent de laisser un proche malade être pris en charge, craignant que l’hôpital ne soit une « boîte à morts ». Ces résistances compliquent l’identification et la protection des contacts, rappelant que sans confiance, toute campagne de santé publique se heurte aux réalités d’un vécu collectif profondément marqué.

Une 16ème épidémie en RDC

Le virus Ebola, identifié pour la première fois en 1976 en République démocratique du Congo, alors Zaïre, frappe à nouveau le pays. L’épidémie actuelle au Kasaï constitue la 16ᵉ depuis l’apparition de la maladie. La précédente avait sévi en 2022 à Beni, dans le Nord-Kivu. La transmission se fait par contact avec les fluides corporels, et les principaux symptômes incluent fièvre, vomissements, saignements et diarrhées. Les personnes infectées ne deviennent contagieuses qu’après l’apparition des symptômes, après une période d’incubation de 2 à 21 jours. Cette fièvre hémorragique a fait plus de 15 000 morts en Afrique au cours des cinquante dernières années, la plus meurtrière en RDC ayant eu lieu entre 2018 et 2020, avec près de 2 300 décès pour 3 500 malades.

Pour cette nouvelle flambée, le premier cas a été signalé le 20 août : une femme enceinte de 34 ans admise à l’hôpital. Selon l’OMS, le taux de mortalité est estimé à 34,6 %. À Bulape, Médecins Sans Frontières rapporte que les premiers patients traités à l’hôpital général de référence de Bulape, à Mweka, ont désormais été déclarés guéris et ont pu regagner leur domicile, témoignant de l’efficacité de la prise en charge médicale.

Lors des flambées précédentes, le taux de mortalité avait oscillé entre 25 % et 90 %. L’OMS évalue que le risque sanitaire de l’épidémie actuelle est élevé au niveau national, modéré à l’échelle régionale et faible au plan mondial.

Les autorités de riposte insistent sur trois priorités : renforcer la surveillance et les capacités des laboratoires pour confirmer rapidement les cas, assurer un approvisionnement suffisant en vaccins et en matériel médical, et intensifier la communication de proximité afin de restaurer la confiance des communautés. Sans ces mesures, l’organisation met en garde : l’épidémie pourrait s’étendre et raviver de douloureux traumatismes collectifs.

La résurgence du virus Ebola en RDC peut s’expliquer par plusieurs facteurs, souvent imbriqués, qui rendent le contrôle et la prévention particulièrement difficiles. Il existe des cas documentés où des personnes qui avaient survécu à Ebola conservent le virus dans certains tissus de leur corps (testicules, œil, etc.). Parfois le virus peut « ressortir » et conduire à de nouveaux cas. Cela complique la fin définitive d’une épidémie et de la maladie dans une zone géographique précise.

Heshima  

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Santé

Maternité gratuite en RDC : Un projet de santé ambitieux menacé

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La République démocratique du Congo (RDC) a mis en place un programme de gratuité de la maternité depuis septembre 2023. À son arrivée au pouvoir, le président congolais, Félix Tshisekedi, avait promis une couverture de santé universelle, dont la gratuité de l’accouchement est un volet important. Mais cette réforme inédite – appréciée par la population – rencontre des problèmes de financement mais aussi de mise en œuvre.

Ce programme vise à rendre les soins de maternité accessibles à tous, en particulier dans la capitale Kinshasa, et progressivement dans les autres provinces. Le projet poursuit une ambition noble : réduire la mortalité maternelle et infantile mais aussi améliorer les conditions de vie et de travail des prestataires de santé en RDC. À Kinshasa, les nouvelles ont été encourageantes dès le lancement de ce programme. « Lors de mon premier accouchement en 2022, j’ai été retenue à l’hôpital parce que nous n’avions pas d’argent pour payer la césarienne qui coûtait 920 dollars américains. Lors de la naissance de ce nouveau bébé en janvier 2024, l’opération a été prise en charge totalement par le programme de gratuité de la maternité », explique Eliane Kapinga qui a accouché à l’hôpital militaire du Camp Tshatshi, à Kinshasa.

Après près d’une année, ce programme a aidé beaucoup de femmes à accoucher sans payer de frais. À l’Hôpital général de Kinshasa, le nombre de femmes ayant accouché a presque doublé. Cet établissement public réalisait en moyenne 70 à 100 accouchements par mois, mais depuis le lancement de la maternité gratuite, ce chiffre a presque doublé, atteignant entre 150 et 200 accouchements par mois. Selon le chef du département de gynécologie et obstétrique, Sylvain Mulumba, interrogé par la Deutsche Welle, ce programme aide beaucoup de femmes. « L’argent que la famille et les démunis payaient, c’est le gouvernement qui le paie maintenant », a-t-il déclaré en juillet 2024.

La matérialisation de cette initiative présidentielle s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Couverture sanitaire universelle (CSU) qui prévoit la prise en charge gratuite des accouchements et des soins aux nouveau-nés. Cette gratuité des accouchements comprend, entre autres, les consultations prénatales, l’échographie obstétricale, les accouchements simples, les accouchements par césarienne, les soins du nouveau-né, la vaccination, les consultations post-natales, les services de planification familiale et l’accès aux médicaments essentiels. Une prise en charge qui soulage énormément les Congolais. « C’est une double joie, d’abord le fait de voir mon petit-fils et surtout le fait qu’on a rien payé. J’ai entendu cela à la radio mais je viens de le vivre. C’est un soulagement sur le plan financier, car ici à Kinshasa, accoucher était devenu un casse-tête à cause du coût élevé [de la maternité] », se réjouit une grand-mère, Jeanne Disasi, interrogée par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA).

Le programme menacé par un manque de financement

Depuis 2023, plus de 426 000 femmes ont été prises en charge depuis le début du programme de gratuité. Avec son extension dans 14 provinces actuellement, le projet commence à s’essouffler sur le plan financier. Actuellement, le programme coûte 200 millions de dollars par an, dont 42 millions uniquement pour la ville de Kinshasa, d’après les chiffres avancés par le ministre de la Santé, Samuel-Roger Kamba. Cependant, plus d’une année après son lancement, le financement commence à poser problème. En décembre, le gouvernement devrait prendre en charge 208 structures sanitaires dans la province du Kasaï Oriental. La poursuite de la mise en œuvre de ce programme commence également à rencontrer des difficultés liées à la logistique, à la formation du personnel de santé et à la gestion des ressources.

Des hôpitaux accrédités suspendent la gratuité…

Dans un communiqué diffusé le 9 juin, le directeur général du Centre Hospitalier Monkole a annoncé la suspension temporaire de ses services de maternité et de néonatalogie gratuits. Cette structure sanitaire justifie cet arrêt de service par le non-respect des engagements pris par le Fonds de Solidarité de Santé, notamment des arriérés de paiement depuis octobre 2024. Cet hôpital n’est pas le seul à arrêter momentanément ces services.

D’autres structures médicales sont également concernées, notamment celles de l’Église catholique, de l’Église du Christ au Congo, l’Église Kimbanguiste et de l’Armée du Salut. En revanche, le Fonds de solidarité de santé, structure chargée de la gestion des fonds destinés au paiement des prestations de santé, a présenté des excuses et a appelé les structures de santé concernées à maintenir ouverts les services. Selon le responsable de ce fonds, des tractations sont en cours avec les structures de santé pour une régularisation de leur facture à la fin du mois de juin.

Une impréparation du projet ?

D’après le plan de décaissement du ministère des Finances, 42 millions de dollars ont déjà été décaissés pour couvrir pendant une année les factures de ces accouchements gratuits à Kinshasa. « Chaque année, il y a à peu près 350 000 naissances vivantes en RDC », analyse John Senga Lwamba, secrétaire général national du Syndicat national des médecins (SYNAMED). Pour lui, même le montant de 42 millions de dollars est insuffisant pour couvrir les accouchements dans la capitale congolaise. John Senga estime qu’il y a eu une impréparation par rapport à l’implémentation de ce programme, pourtant salutaire pour la population. Cette mesure, si elle est pérennisée, pourrait également diminuer la pression sur les épaules des médecins. « Avec la gratuité des accouchements, ça fait moins de pression sur le personnel soignant. On n’a plus à courir derrière les factures des femmes qui viennent d’accoucher. On espère que l’État prendra toutes les dispositions afin que le personnel soignant reçoive régulièrement sa paie pour ainsi pérenniser cette mesure que nous soutenons », note le président du SYNAMED, Didier Biletsi.

Face à ce flottement dans le financement, il est nécessaire de mobiliser plus de ressources financières, matérielles et humaines conséquentes pour accompagner cette gratuité. Avec la gratuité de l’enseignement de base et celle des accouchements, le pays pourrait quitter la liste des pays ayant le taux le plus élevé de mortalité néonatale et maternelle, tout en réduisant aussi le taux d’analphabétisme en RDC.

Heshima

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Santé

Mpox, Ebola, rougeole, choléra: la longue expérience de la RDC face aux épidémies

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Depuis plus d’un demi-siècle, la République démocratique du Congo (RDC) a appris à faire face à des épidémies de tout genre. De la rougeole en passant par le Covid-19, le pays s’est outillé pour coordonner la riposte malgré un système de santé encore défaillant. L’apparition de Mpox (variole simienne) ne va pas échapper à la règle. Une vaccination contre cette maladie est en cours.

En 2024, l’épidémie de Mpox s’est propagée à un rythme alarmant dans le pays. Le ministère de la Santé note que toutes les provinces du pays sont touchées. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déclaré, en août 2024, que la recrudescence de cas non seulement en RDC mais aussi dans un nombre croissant de pays d’Afrique constituait une urgence de santé publique de portée internationale. Mais en janvier 2025, la maladie semble être maîtrisée en RDC, cinq mois après l’alerte de l’OMS.

Le ministre de la Santé, Hygiène et Prévoyance sociale, Samuel Roger Kamba, estime que l’apparition de Mpox en RDC n’a pas surpris le personnel de la santé. « Mpox est chez nous depuis 1970. Nous le connaissons très bien », a-t-il réagi, vantant le fait que les épidémiologistes congolais avaient des prérequis sur la maladie. En janvier 2025, plus de 13 100 personnes ont été vaccinées avec une dose dans les zones gravement touchées par la maladie. Du 30 décembre 2024 au 5 janvier 2025, 20 décès dus au Mpox ont été enregistrés lors de cette première semaine épidémiologique de 2025. De la première semaine de 2024 à la première semaine de 2025, le cumul des notifications est de 66 063 cas suspects dont 14 417 confirmés et 1 366 décès, avec un taux de létalité de 2,07 %, rapporte le ministère de la Santé.

L’OMS a relevé que l’épidémie ancêtre du virus et ses descendants du clade IIb du virus de Mpox se poursuit principalement en RDC, mais aussi au Burundi et en Ouganda. De nouveaux cas liés à des voyages ont été identifiés en Zambie et au Zimbabwe. Ce virus se propage par des contacts étroits entre individus ou avec des animaux infectés. Il est endémique en Afrique centrale et de l’Ouest depuis les années 1970, mais il a connu une propagation rapide dans le monde en 2022-2023, avec des dizaines de milliers de cas liés à la variante ouest-africaine recensés dans plus de 110 pays.

Une expérience sur Ebola, rougeole et choléra

La « maladie à virus Ebola », dénommée auparavant « fièvre hémorragique à virus Ebola », a fait plus de 15 000 morts depuis son apparition en 1976. La maladie tient son nom de la rivière Ebola, située dans le nord de la RDC, à l’époque Zaïre. À force de se confronter à des épidémies récurrentes, le personnel médical congolais a accumulé une expérience non négligeable. D’ailleurs, l’emblématique virologue congolais, Jean-Jacques Muyembe, a mis sur pied un vaccin fabriqué en RDC. Fin 2020, la Food and Drug Administration (FDA), une agence américaine des médicaments, a approuvé le traitement congolais dénommé « Ebanga ». Il est le seul traitement contre Ebola à injection unique approuvé par la FDA et sera sous la gestion de l’OMS. Ce traitement est en cours d’essai en RDC depuis 2018, avant sa distribution à grande échelle à travers le monde. Son inventeur, Jean-Jacques Muyembe, affirme que ce traitement est sûr à 75%.

Quant à la rougeole, l’expérience du pays compte également dans sa prise en charge. Entre 2018 et 2020, le pays a été confronté à sa plus grande épidémie de rougeole à ce jour : 26 provinces touchées, plus de 458 000 cas déclarés et 7 900 décès. La courbe a été montante jusqu’en juin 2021, avant de descendre légèrement en 2025. Avant les années 2000, cette maladie faisait plus de morts en RDC qu’actuellement. L’idéal est de réduire sensiblement le taux de létalité et de minimiser les causes de la survenance de la maladie.

Une autre épidémie qui frappe constamment la RDC, c’est le choléra. Depuis l’apparition de la maladie en 1974, la RDC subit des épidémies récurrentes chaque année. Le pays a connu la plus grande épidémie de son histoire depuis celle de 1994, au cours de laquelle plus de 50 000 personnes avaient été affectées dans des camps de réfugiés rwandais à Goma, après le génocide au Rwanda. Mais cette épidémie reste difficile à endiguer, d’autant plus qu’elle est tributaire – comme tant d’autres maladies d’ailleurs – de l’environnement. Les inondations, l’insalubrité et le manque de toilettes propres rendent la maladie omniprésente dans plusieurs coins de la RDC. De 2013 à 2017, le pays a enregistré environ 151 000 cas de choléra et 3 034 décès. Ce qui représente 38 % du total des cas et des décès déclarés par tout le continent africain, soit un taux de létalité de 1,9 %.

Heshima

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